Cece n’aime pas particulièrement les cours en amphithéâtre, entendre un prof’ sortir son baratin pendant plus d’une heure et lorsque la sonnerie retentit, il vous demande « est-ce que vous avez compris ? » ou alors « est-ce que vous avez des questions ? » en général les élèves ferment leur bouche car ils ont envie de partir au plus vite de ce lieu, pour en retrouver un semblable quelques minutes plus tard. Mais elle n’est pas comme ça, la fermer, ce n’est pas vraiment son truc, elle préfère dire aux gens ce qu’elle pense d’eux et si elle a un truc à dire, elle le dit. De toute façon, elle ne peut pas garder quelque chose dans sa tête sans la dire, sinon elle devient très vite absorbement insupportable, encore plus que d’habitude ! Ce n’est pas le genre de femme à paraître bien sympa’ devant et derrière ne dire que des vacheries. Elle s’apprêtait à sortir pour retrouver l’air « frais » de la pollution New-Yorkaise lorsque son professeur de physique l’interpella. On ne peut pas dire qu’il soit son prof’ préféré, il doit peut être même faire partie de sa liste de professeur indésirable. Ce qu’elle aime bien avec lui, et ce doit être la seule chose, c’est qu’elle peut le prendre de haut sans que ça la perturbe. En effet, elle est plus vieille que lui, elle le sait, elle a fait des recherches, elle a même réussi à s’introduire dans le secrétariat du campus. En même temps, ce n’est pas très dur lorsqu’on a largement l’âge de travailler là-bas. Elle est allée fouiller dans les archives, tout ça pour tout connaître de la vie de ses profs et avoir quelque chose à leur reprocher lorsqu’ils lui font des reproches. Le début de sa phrase était pas trop mal, enfin le premier mot, au moins il ne l’avait pas appelé madame comme s’amuse à le faire certains certain élèves, même si ça l’amuse. Mais c’est après que ça se corse, bon il avait retenu son prénom, ok, enfin celui qu’il y a de marqué sur sa carte d’identité, parce qu’en général on l’appelle plus Cece. Déjà parce que c’est beaucoup plus simple à prononcer pour un américain, et puis aussi parce que depuis qu’elle a une dizaine d’année, on ne l’appelle plus Cece, Cerise, c’était la fille qui vivait en France avec des parents complètement fous et dépendant à une secte, cette fille là n’existe plus à présent. Parfois elle s’imagine s’appeler Léopoldine, elle se demande comment les américains prononceraient son prénom, ça la fait bien rire. Il lui parla ensuite de l’exercice deux, qui était déjà loin dans sa tête, elle s’en souvenait, mais ce n’est le genre de truc qu’elle retient. Elle le cru sur parole, il avait sans doute raison, elle ne se souvenait pas de toutes ses erreurs, même si elle n’était pas très nombreuses. On pourrait appeler Cece une grosse tête, une graine de génie, même si elle ne se considère pas du tout comme intelligente. Elle espère avoir son diplôme avec les félicitations, mais pour ça il faut qu’elle travaille un peu plus que dix minutes le soir en rentrant. Elle aime la physique, c’est indéniable, mais elle n’y passe pas beaucoup de temps, après tout ce n’est qu’une option parmi les autres qu’elle a choisi tel les langues étrangères, domaine où elle excelle, étant hyper-polyglotte. La jeune femme n’y consacre que peu de temps, elle se dit qu’elle a autre chose à faire que d’apprendre des formules aussi sympathique soit elle.

Avant qu’elle n’est eu le temps de lui répondre, deux filles du genre que Cece déteste s’approchent du professeur. Elles ont l’air d’avoir un pois chiche dans la tête et de ne venir en cours juste pour apprécier le physique des professeurs, un peu comme le font d’habitude les filles avec le sport, dès que le professeur est sexy, il y a beaucoup plus de monde. Elle voulait savoir si le cours de lundi était dans la salle de d’habitude. Elle aurait bien voulut leur répondre, mais M. Covington le fit avant elle. Même si elle trouvait que parfois niveau politesse elle était limite, ces deux demoiselles étaient parfaitement impolies, surtout juste pour poser une question si débile. La réponse de son professeur lui fit esquisser un petit sourire, elle répondu, à peu de choses près la même chose, même si elle aurait sûrement placé le mot extraterrestre dans phrase. Cece lança un regard aux deux filles qui voulait dire : vous allez dégager ! Elles partirent, en rigolant, elle savait très bien ce qu’elle devait se dire : elle est majeure après tout, mais avec un professeur ? Ce n’est pas interdit par l’éthique ça. « j’aurais fait pareil. Pour en revenir à l’exercice deux, je veux bien vous croire, après tout c’est vous le prof’, enfin faut croire… »

« Faut croire ?...J’vous en prie, moi j’ai mon diplôme et je suis très bon enseignant ! Vous n’allez quand même pas me faire croire que vous…que vous êtes trop âgée pour m’avoir comme professeur ! » dit son professeur. Elle pensa alors, sans rien dire « ça va les chevilles, ça enfle pas de trop ? ». Elle l’aurait peut être dit s’il n’avait pas été professeur, mais comme c’est le cas, elle préfère ne pas aller dans le bureau du directeur pour si peu et surtout pas à cause de son professeur de physique. Quelques fois, ça lui faisait bizarre d’avoir des professeurs du même âges ou même plus jeune qu’elle, normalement c’est le contraire, c’est d’ailleurs pour ça qu’ils se sentent supérieurs par rapport au étudiants et qu’ils se permettent tant de choses. Cece le suivit sans rien dire, elle n’avait pas de cours prévu tout de suite, elle pouvait donc prendre tout le temps qu’il fallait pour discuter avec lui, même s’il ne faut pas non plus qu’elle tarde trop puisque dans un peu plus d’une demi-heure elle doit prendre son service au MET, comme tous les jours. Elle déteste en retard, elle déteste que les autres soit en retard. Généralement, elle est même plutôt en avance, ce qui fait qu’elle est considéré comme une employée modèle pour ça mais aussi ses compétences linguistiques, qui sont extraordinaires, ainsi que son goût pour la culture qui rend ses visites vivantes et non monotones, comme les gens s’imaginent les guides dans les musées. « Oublions l’exercice deux voulez-vous ? Je, j’ai la vague impression qu’à chacune de mes interventions auprès de vos camarades vous trouvez le moyen de vous foutre de moi ; qu’ai-je fais ? » ajouta-il ensuite. Même si elle n’est pas une très grande emmerdeuse, elle aime bien embêter le monde, ça la fait rire, mais dans la limite du raisonnable. Elle fait ça uniquement lorsqu’elle s’ennuie un peu et sans aller trop loin, enfin c’est ce qu’elle pense. N’ayant pas vraiment d’affection et de sentiments pour les gens, elle arrive à faire les choses sans réels remords. Elle sait que ce n’est pas bien, c’est pour ça qu’elle se punit elle même, par exemple en se privant de pain pendant une semaine ou ce genre de choses, ce qui peut paraître absurde, mais elle se punit, car elle se considère comme quelqu’un de pitoyable. Elle a une très mauvaise estime d’elle même, ce qui ne se voit pas forcément lorsqu’on embête les professeurs à longueur de journées, elle passe plutôt pour une femme insolente et prétentieuse, ce qui n’est absolument pas le cas ! « disons que pendant vos cours parfois…comment dire ça sans que vous soyez vexé….mais je m’ennuie quelques peu. J’aime beaucoup la physique, là n’est pas le problème, c’est juste que parfois les cours magistraux j’en ai juste marre ! J’espère que ma réponse saura vous satisfaire. » dit-elle en réponse. En fait, sa réponse est peut être un vexante, parce qu’en gros elle vient de lui dire que ses cours étaient ennuyeux au point de vouloir mettre de l’action en lui faisant sans cesse des remarques.

désole du retard et pour ce truc minable

Cece n’est pas réputée pour être une femme gentille et qui dit les choses en douceur. En réalité elle est assez gentille, il ne faut juste pas l’énervée, il lui arrive même d’être trop gentille et généreuse. Après les gens lui font des crasses dans son dos, du coup elle n’est sympathique qu’avec les gens en qui elle peut avoir confiance et qui lui font confiance. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et dit ce qu’elle pense quelque soit la personne qu’elle a en face d’elle, un prof’, un homme, une femme ou même le président des Etats-Unis, si elle a quelque chose à reprocher à quelqu’un elle lui dira en face ce qu’elle pense entre quatre yeux. Elle n’a pas peur des mecs musclés qui se la pètent et qui intimident tout le monde parce qu’ils passent tout leur temps dans une salle de sport. Il faut dire aussi qu’elle peut mettre beaucoup de monde par terre en pas longtemps grâce à son entraînement de militaire, car même si elle était dans la navy elle a suivi un entraînement très stricte, de militaire. « Je…j’aimerais croire que vous plaisantez Cerise. Vraiment. Vous êtes sérieuse ? Vous n’éprouvez aucune honte à dire de telles choses à votre prof ?!! Sous prétexte que nous avons le même âge ! Je vous trouve bien insolente. » dit-il en réponse. Le poing de Cece se serra très discrètement dans la poche de son pantalon. Elle avait envie de le frapper, mais elle se souvint qu’elle était pacifiste et toutes ses envies de meurtre partirent. Lorsque les gens l’énervent, soit elle leur dit et ils se vexent et ne lui parlent plus pendant un bout de temps, soit elle s’en va sans rien dire pour ne pas trop s’énerver. Elle déteste que les gens l’appelle par son prénom, elle avait envie de crier « ne m’appelez pas Cerise ! » mais tout le monde la prendrait pour une dingue, ce qu’elle est un peu en fait. « Au cas ou vous l’ignorez très chère, les cours en amphi ne sont pas obligatoires, je ne peux faire l’appel pour plus de cent cinquante étudiants alors profitez en : ne venez plus ! » ajouta-t-il ensuite. Elle se demanda ce qu’elle devait répondre, qu’elle allait venir ou bien lui avouer qu’elle ne ferait sans doute pas partie de ses élèves l’année prochaine car elle en a marre de ses cours. « s’il vous plait, ne m’appelez pas Ce… par mon prénom ou alors je prendrais un malin plaisir à vous appeler Thomas, ce n’est pas ce que vous voulez ? Nous n’avons pas le même âge, j’ai trois de plus que vous, oui je suis vieille ! Je me demande si vous savez que vos cours m’intéresse pas grand monde à part ces hypocrites qui font semblant de trouver la physique passionnante juste pour coucher avec vous. Je ne fais pas partie de cette catégorie je vous rassure, je n’en a rien à faire de vous. Trouvez moi insolente si vous voulez mais en tout cas je vous dis ce que je pense pas comme bon nombre de personnes qui ont l’air plus fréquentables que moi ! » dit-elle d’une traite sans hésiter à part lors du début de sa phrase. Dire son prénom l’aurait déstabiliser, elle ne pouvait pas s’appeler Cerise, ça lui rappelle trop sa vie d’avant, celle de quand elle n’était pas à New-York. Elle se demanda ce qu’elle risquait pour avoir dit cela à un professeur mais après tout elle aurait toujours une excuse : Verba volant, scripta manent.

désole du retard