Kat était épuisée, et même ça c'était un euphémisme. Entre son voyage en Egypte, les cours qu'elle avait dû reprendre et rattraper, et la danse qu'elle avait aussi un peu délaissé ces dernières semaines, elle ne savait plus où donner de la tête. Elle était d'ailleurs tellement perturbée qu'elle n'arrivait pas à avoir ce qui se trouvait en face d'elle : plus tôt dans la journée, elle avait failli rouler sans cérémonie sur une personne en vélo. Et dire qu'à l'époque, son moniteur l'avait félicitée pour sa concentration, il aurait dû la voir là ! Quoiqu'il en soit, elle avait bien besoin d'un peu de sommeil et c'est sans réfléchir qu'elle s'était laissée écrouler sur son immense lit king size, dans la maison qu'elle partageait avec son jumeau, se contentant d'un bref message à son petit-ami pour décommander une soirée, définitivement trop fatiguée -et parfaitement consciente que ça ne s'arrangerait pas si elle restait avec Chris- pour sortir de chez elle. Et à peine avait-elle fermé les paupières que déjà, elle était dans un autre monde.


Kat était assise à la table d'un café, dans un quartier un peu au nord de chez elle. Dans son esprit, l'image de l'accident qui avait eu lieu la veille la hantait encore, et lorsqu'elle releva la tête, son regard tomba directement sur la personne en face d'elle : Cerise Lockwood, la jeune femme qu'elle avait failli tuer et dont elle avait bousillé le vélo. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là, déjà ? Ses yeux descendirent jusqu'à la table, où était posé un papier d'assurance, et l'évidence vint rapidement à Kat : elle remplissait des papiers pour dédommager Cerise. Après tout, c'était la moindre des choses ! Mais ne l'avait-elle pas déjà fait, après l'accident ? N'étais-ce pas justement comme ça qu'elle avait appris le nom de celle qu'elle avait percuté ? Elle secoua la tête, indécise, et signa tout de même le papier. « Euh, voila, je pense que ça devrait vous dédommager. » lâcha-t-elle, pas sûre d'elle, en tendant le papier à Cerise. Mais lorsqu'elle releva les yeux, le décor avait légèrement changé : au lieu du café, elles se trouvaient désormais dans une grande salle remplie de tables à manger et de convives qui semblaient d'un autre siècle. Une secousse se fit sentir, et Kat lança un regard rond à Cerise avant que celui-ci ne soit absorbé par la vision d'un jeune homme qui traversa la pièce à tout allure. Non, elle n'avait pas rêvé là, c'était Leonardo Dicaprio qui venait de faire une entrée théâtrale ! Surprise, Kat fut dubitative un instant et se tourna vers Cerise, qui semblait être le seul élément de cette scène qui n'ai pas changé. « Vous sentez pas... Que quelque chose n'est pas normal ? » lui demanda-t-elle finalement en fronçant les sourcils, perturbée.

Dans la pénombre, Cece fixait inlassablement le mur en face d’elle et plus particulièrement une médaille en or ornée d’un petit ruban aux couleurs de l’angleterre. Pendant sa jeunesse, elle n’a pas gagnée beaucoup de médailles ou de coupes, alors à chaque fois qu’elle en gagnait une, elle la savourait pleinement sachant qu’une prochaine victoire d’arriverait pas de si tôt. Toutes ses médailles étaient regroupés ensemble, il y a en avait quatre, une gagnée par son équipe d’athlétisme qui faisait partie de celles représentant l’école d’Highgate lors d’une compétition regroupant les quinze meilleurs équipes du grand Londres. En fait, elle ne faisait pas réellement partie de l’équipe, elle n’a participé à aucune épreuve étant simplement la juge attitrée de l’équipe. Pour chaque compétition, toutes les équipes se doivent d’avoir au moins un juge dans leur équipe pour pouvoir participer et c’est Cece qui s’est portée volontaire, adorant avoir cette fonction. Cette fois là, c’est le bronze qu’ils ont gagné, ne pouvant donc malheureusement pas participer au championnat du sud de l’angleterre. Une autre fut remportée, en or cette fois, toujours en équipe, mais cette fois en boulingrin, sport très peu connu hors des pays anglophone, que même la fanatique de l’Angleterre Cerise ne connaissait pas avant d’emménager à Londres ! On pourrait apparenter ce sport à de la pétanque, mais ce serait comme dire que le football et le handball sont pratiquement pareils ! N’allez donc surtout pas lui dire que c’est pareil où vous risquerez de la mettre dans une colère noire. Dans cette équipe, ils étaient quatre et elle était la seule fille, elle avait alors quinze ans. C’est l’un des seuls sports avec le tennis où elle dit qu’elle a un niveau acceptable. Comme elle est très modeste, on pourrait même dire que c’est un excellente joueuse de boulingrin, sport qu’elle pratiquait en club. Les deux restantes sont de tennis, une en argent et l’autre en or. Celle en argent était en double et celle en or en simple. Elle garde un souvenir impérissable de sa victoire, car c’était à Wimbledon, sur le même terrain que la finale du fameux tournoi du grand chelem. Pendant un peu moins de deux heures, ce qui est très long si on considère le fait qu’elle avait quatorze ans et qu’il faisait plus de trente degrés, elle a du combattre contre une adversaire qui ne voulait pas lâcher le morceau. Lorsque la balle de match fut gagnée, elle ne put s’empêcher de s’allonger par terre un énorme sourire aux lèvres. C’est sur ce bon souvenir que les yeux de la demoiselle commençait à se fermer jusqu’à ce qu’il fasse tout noir et qu’elle tombe endormi.

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Elle se trouvait dans un petit bar qui ne lui était pas vraiment familier. Cece n’a pas l’habitude de traîner dans les bars, elle déteste ça, il y a toujours trop de monde pour si peu d’espace surtout lorsqu’on est à New-York, elle ne devait pas être là pour son bon plaisir, ça c’était sur ! En face d’elle se trouvait une fille beaucoup plus jeune qu’elle n’avait croisé qu’une fois ou peut être un peu plus, mais en tout cas une seule fois l’a marqué ; c’était hier. Alors qu’elle allait tranquillement à l’université comme tous les matins, en passant par le MET pour donner ses horaires de travail de la journée et dire bonjour à tous le monde, elle fut renversé par une voiture, heureusement elle n’eut rien. Au début elle était très en colère, mais lorsqu’elle vit que la demoiselle qui l’avait renversé avait l’air désolé, elle redevint aussi joyeuse qu’elle le pouvait. Son vélo était complètement mort, il faudrait qu’elle en rachète un et qu’elle emprunte une fois de plus de l’argent à Emmy-Lee, sa colocataire, qui en faisait déjà beaucoup pour elle. Cece déteste demander des services, de l’argent ou quoi que ce soit aux autres, elle a toujours l’impression d’être un poids pour eux. La demoiselle venait de lui signer un papier qui allait peut être permettre à Cerise de se racheter un vélo comme elle avait avant, mais rien n’est moins sure, mais c’était quand sympa’ de la part de Kat’ de la dédommager. Elle lâcha un petit « merci » tout en souriant légèrement. Quelques secondes plus tard elle avait l’impression d’être dans le tambour d’une machine à laver, le sol était en haut, mais elle ne bougeait pas, puis il revint à sa place, mais le décor avait changé. Elle n’était plus dans ce petit bar rempli de New-york, mais dans un autre temps, beaucoup plus vieux, au début du vingtième siècle. Cece reconnu tout de suite cet endroit et ses doutes se confirmèrent lorsque Jack Dawson enfin Leonardo Dicaprio traversa la pièce à toute allure alors que celle-ci tremblait légèrement. Elles étaient à bord du titanic. Elle avait vu le film, une fois, une seule fois et elle avait trouvé ça largement assez suffisant, d’habitude c’est le genre de film qu’elle adore, comédie romantique déchirante, mais elle n’a pas du tout accroché au film, il ne fait même pas partie de son « top dix » comme elle dit, qui doit comporté pas moins d’une trentaine de films. « si, les couverts ne sont pas du bon sens. Mais à part ça je crois qu’on va bientôt mourir, mais bon, se sera hyper classe, parce que Leonardo Dicaprio et Kate Winslet c’est pas n’importe qui ! Je ne veux pas mourir sans avoir eu un autographe d’eux ! » comme ça on pourrait penser que Cece est une véritable garce, mais en fait pas du tout, c’est comme ça qu’elle parle et qu’elle pense. En fait, à chaque fois que quelqu’un dit quelque chose, elle ne peut pas s’empêcher de lui renvoyer à la figure un truc souvent quelque peu méchant, mais qui en vérité ce veut ironique ou drôle. Elle a un humour très spécial et il faut avoir de la patience pour la supporter, même si elle est très sympa. « désolé. » dit-elle finalement à Kat’. Et elle ajoute en direction du ciel, dans un souffle « pardon Gibbs, mais la règle n°6 est une véritable connerie ! »


désolé du retard et pour...ça

Kat était d'ordinaire prudente en voiture : elle ne conduisait presque jamais, à vrai dire. Quand on avait des chauffeurs et des compagnies de limousines prêts à satisfaire chacun de ses désirs en l'emmenant d'un côté à l'autre de la ville à une vitesse phénoménale, elle utilisait rarement l'une des voitures que son frère & elle gardaient sur l'île. La dernière fois qu'elle avait utilisé le 4x4 avec lequel elle avait renversé Cerise, c'était l'année précédente, pour emmener Chris en camping ; elle avait peut-être perdu la main, ou c'était peut-être simplement qu'elle n'avait pas été concentrée pendant quelques secondes, quoiqu'il en soit elle avait vraiment eu la peur de sa vie, s'imaginant déjà accusée d'avoir écrasé et tué quelqu'un dès qu'elle avait heurté la cycliste. Si encore elle avait roulé comme une folle ! Mais même pas : c'était un accident totalement fortuit, qui lui avait tout de même fait une bonne frayeur. C'est pour cette raison que Kat tenait autant à dédommager l'accidentée. « merci » La blonde lui adressa un léger sourire, et elle s'apprêtait à la remercier d'avoir accepté de la rencontrer lorsque le cadre changea totalement.

Surprise et perturbée, Kat demanda d'abord à la jeune femme si elle ne remarquait pas que quelque chose ne tournait pas rond. Son regard n'arrivait pas à quitter le Leonardo Dicaprio qui venait d'entrer dans la salle, mais c'était en réalité la salle qui l'étonnait le plus : des célébrités, elle en voyait tous les jours, le Titanic, un peu moins. « si, les couverts ne sont pas du bon sens. Mais à part ça je crois qu’on va bientôt mourir, mais bon, se sera hyper classe, parce que Leonardo Dicaprio et Kate Winslet c’est pas n’importe qui ! Je ne veux pas mourir sans avoir eu un autographe d’eux ! » Kat fut surprise du ton de la jeune femme, mais ne s'en formalisa pas : elle avait peut-être déjà eu un accident de bateau et ça la rendait nerveuse, ou bien elle n'aimait tout simplement pas Titanic : ça se défendait. « désolé. » reprit-elle immédiatement comme si elle avait remarqué la surprise de Kat. « pardon Gibbs, mais la règle n°6 est une véritable connerie ! » Cette dernière lui adressa un léger sourire. « C'est rien... Mais vous avez raison, je crois qu'on va bientôt couler. » dit-elle avant de froncer les sourcils pour observer un peu plus la salle : il n'y avait pas de doute, elles étaient bien à bord du Titanic. Mais comment diable étaient-elles arrivées là ? « Sortons, personne ne nous remarquera. » dit-elle après un long silence, se levant d'office en observant les gens continuer leur repas comme si de rien n'était : c'était comme dans un rêve. Mais si elles voulaient savoir de quoi il retournait, elles n'arriveraient à rien en restant assises ici.

c'est vraiment nul, pardon x) & j'ai rien fait avancer non plus *_*

Etre coincé sur un bateau alors que celui-ci est en train de couler n’est pas une chose qui effraie réellement Cece. La plupart des gens seraient terriblement paniqués et n’hésiteraient pas à jeter leurs amis à l’eau pour sauver leur peau, ce qui peut paraître quelques peu compréhensible vu la situation, parfois on a le droit d’être un peu égoïste. Ce n’est pas comme-ci c’était la première fois qu’elle montait sur un engin de cette taille, les bateaux ça la connaît ! En effet la demoiselle a été pendant plus de dix ans dans la navy britannique, autant dire qu’elle en a passé des nuits sur l’eau ! Les situations d’urgences où quelque chose ne fonctionne pas comme il faut ou parce qu’il y a eu un accident, elle a connu plus d’une, sans pour autant être fréquent, heureusement. C’est sans doute pour ça qu’elle était étonnement calme, trop calme même, ça pouvait être étrange d’ailleurs. Mais la jeune femme n’est pas une personne lambda avec une existence normale, mari, enfants, maison, travail et voisins qui vous font des brownies, elle ne fait pas partie du commun des mortels. D’un côté cela peut être bien d’être unique, de ne pas être comme les autres, mais parfois elle aimerait bien être comme les autres et ne pas avoir une valise à traîner avec marqué dessus « j’ai un passé merdique qui me rend encore plus énervante ». Ne jamais avoir eu d’histoires d’amour ou de vraies amis de longues ou bien une famille tout simplement la pèse par moment. « A trop vouloir être différent on en devient marginal » lui avait dit un jour un de ses professeurs. Entre les deux jeunes femmes le silence était de mise, habituellement Cece parle assez mais là aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. Seul le bruit des conversations lointaines et des couverts se faisait entendre. « sortons, personne ne nous remarquera » dit enfin Kat. Rien n’est moins sur, elles sont toutes les deux habillés en filles du vingt-et-unième siècle alors qu’elles sont censés être au début du vingtième siècle ! Mais apparemment elles sont invisibles puisque personne n’a jeté un coup d’œil vers elles. « ok » dit-elle simplement comme réponse. C’était la meilleure solution, il fallait analyser la situation dehors c’était sûrement le meilleur endroit. Rester à l’intérieur les mettraient encore plus en danger ! Elle se précipita à l’extérieur par le chemin qu’elle avait jugé le plus court. Heureusement qu’elle avait vu le film et qu’elle s’en souvenait sinon elle se serait peut être perdu vu son sens de l’orientation magistral ! Une fois dehors, il faisait plus sombre qu’à l’intérieur, on pouvait apercevoir quelques étoiles dans le ciel, elle alla vers le bord du bateau pour regarder l’horizon. Elle ferma les yeux et se concentra. Après tout ce n’est qu’un rêve, rien qu’un rêve, dans un rêve on peut tout contrôler ? Elle essaya de tout contrôler, comme le fait Harry Potter lorsqu’il essaye de fermer son esprit pour ne pas que vous-savez-qui pénètre dedans. Dans sa main gauche elle commençait à ressentir comme une chaleur qui devenait de plus en plus forte, elle avait l’impression que sa main allait brûler. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, dans sa main, une baguette magique était apparu. Bois de sapin ; ventricule de dragon ; 23,75 centimètres ; rigide ; ce n’est pas n’importe quel baguette, c’est la baguette de Minerva McGonagall qui est le personnage préféré de Cece dans Harry Potter. Histoire de voir comment ça faisait de lancer un sortilège et aussi pour voir si la baguette lui obéissait elle lança un sort « orchideus » instantanément des fleurs allèrent se poser sur le sol juste à côté de Cece. Cela peut paraître étrange mais c’est le premier sortilège qui lui est venu à l’esprit. C’est peut être du au fait qu’elle a regardé la première partie du dernier Harry Potter pour la quatrième fois il y a une semaine mais aussi que ce sortilège est utilisé par Hermione pour faire apparaître des fleurs sur la tombe des parents de Harry. Elle aurait rêvé de pouvoir faire cela pour sa grand-mère. « lumos maxima ! » dit-elle ensuite afin de faire apparaître une lumière au bout de sa baguette pour pouvoir voir plus claire.


désolé du retard