Cette journée de repos s’annonçait plutôt bien pour Lula ; les enfants étaient à l’école et son ex-mari au travail, ce qui signifiait que la journée allait lui être entièrement dédiée pour une fois. L’un des avantages de vivre chez Matthew, c’était que Walter s’occupait de l’intendance et se chargeait de faire les courses en respectant à la lettre le billet de toutes les choses à acheter. Cet homme était vraiment adorable. Lula se demandait parfois ce que son ex-mari serait devenu sans lui ! Elle gardait en tête le souvenir de la surprise que Matthew & Toyiah lui avait réservé avec la participation active de cet homme qu’elle comptait bien remercié. C’est donc dans cette optique que Lula avait choisi de se rendre au Rockefeller Center dans l’espoir de trouver quelque chose susceptible de lui plaire, elle avait notamment dans l’idée de l’inviter à diner ; après tout, ils étaient également voisin de pallier, du moins, provisoirement. La grande question était maintenant de savoir ce qu’elle comptait cuisiner. Elle avait cru comprendre qu’il était d’origine anglaise et apparemment, il avait un bon coup de fourchette, par conséquent, il ne devait pas être très difficile à contenter. Un sourire vint fleurir sur ses lèvres lorsqu’elle se rendit compte qu’au final, elle vouait sa journée de repos aux autres. Cette fois-ci, Lula était bien décidée à en profiter pleinement et pourquoi ne pas s’accorder un petit instant de répits entre les mains d’une esthéticienne ? C’était une chose qu’elle n’avait encore jamais testé… Quoi qu’il en soit, elle passa près d’une bonne demi-heure à lécher les vitrines de la galerie marchande et décida de se rendre au niveau supérieur. C’est dans une librairie qu’elle trouva son bonheur : un livre de recettes typiquement anglaises et aussi alléchantes les unes que les autres… Encore fallait-il qu’elles soient réussites ! Lula en feuilleta les pages avec attention, lisant les premières recettes afin de voir si celles-ci n’étaient pas trop compliquées à réaliser et finalement, se décida à l’acheter ; il ne lui restait plus qu’à trouver les ingrédients nécessaires, mais pour cela, elle se contenterait de la petite supérette aux abords de Civic Center qu’elle croiserait sur le chemin du retour. De toute manière, il lui faudrait l’accord de Matthew avant de lancer une quelconque invitation, parce qu’après tout, elle vivait chez lui ! Son petit diner ne se ferait sûrement pas ce soir, d’autant plus qu’il lui faudrait trouver une recette susceptible de plaire à tout le monde.

A présent, Lula était fin prête pour s’accorder son moment de bien-être amplement mérité. On lui avait un jour parlé d’un institut de beauté aux tarifs abordables et au personnel accueillant, la personne qui lui en avait parlé avait eu l’air tellement satisfaite de la prestation offerte qu’elle en avait presque fait languir la philippine. L’endroit était donc tout trouvé. Il ne lui restait plus qu’à sillonner la 5ième avenue à la recherche de l’institut en question, laisser les mains expertes s’occuper d’elle, se rendre à la superette pour y faire quelques emplettes et regagner l’appartement de son ex-mari où l’attendrait déjà la joyeuse petite troupe. Au moment où elle s’apprêtait à descendre les escaliers une femme de ménage l’arrêta aussitôt et l’obligea à prendre l’ascenseur pour redescendre jusqu’au parking, ce qui fut loin de l’enchanter. Depuis qu’elle s’était un jour retrouvé coincée dans l’ascenseur alors qu’elle était enceinte de Mason, Lula ne s’y sentait plus très à l’aise, cependant, son emménagement provisoire chez Matthew qui habitait au dernier étage d’un immeuble très haut la forçait à mettre ce sentiment de côté. C’est donc en traînant quelque peu des pieds qu’elle s’approcha de l’ascenseur, se plaçant à côté d’un jeune homme qui la laissa passer. « Merci. » fit-elle dans un sourire avant de prendre place à l’intérieur. « Parking ? » demanda-t-elle, le doigt sur le point de presser le bouton. Elle ne se doutait pas un seul instant qu'ils se retrouveraient coincés à l'intérieur...

Allez ce n’est qu’un petit ascenseur. Ça ne mord pas. Allez va y Slayers Voilà ce que ce disait le jeune homme pour se motiver à rentré. Ce qu’il fit. Mais c’était bien là le problème, un PETIT ascenseur ! Et si la pièce ne regorgeait pas assez d’air pour deux personnes ? C’était si petit. Peut-être qu’il devrait attendre le prochain, ça serait sûrement plus sur. Oui plus sûr. Il devait… . « Parking ? » William tourna la tête vers la jeune fille qui lui avait parlé laissant échapper un léger « hum » par ce qu’il n’avait pas vraiment écouté ce qu’elle venait de dire, tellement il était plongée dans son angoisse. L’inconnu avait du prendre son onomatopée pour une réponse positive car elle appuya sur le bouton avant même qu’il puisse descendre de l’ascenseur. Trop tard ! Il allait devoir faire avec. C’était évident qu’il n’était pas rassuré. Il fixé les numéros des étages qui s’allumer au dessus de la porte, attendant que le zéro s’allume comme d’autre aurait attendu la venue du messie. Il tapota nerveusement son pied contre le sol et se concentra de toutes ses forces sur les numéros comme s’il pensait que d’un simple regard il avait le pouvoir de faire descendre l’ascenseur encore plus vite. Surtout ne pas regarder les murs. Ne pas pensé que la pièce était bien trop petite pour deux bien qu’il n’avait besoin de regarder les murs pour penser. Il n’était rentré dans l’ascenseur que depuis quelque minute mais il avait déjà hâte d’en sortir. Allez plus qu’un étage. Ils étaient au premier, le zéro s’allumerait dans une seconde à l’autre. Mais c’est alors que l’ascenseur s’arrêta…. Pour la première fois William arrêta de regarder les numéro et se retourna vers la fille qui était avec lui, une certaine angoisse se lisant sur son visage « C’est normal ça ??? » . A cet instant il lui aurait donné tout l’or du monde juste pour qu’elle lui réponde « oui ne vous inquiétez pas », parce que ô que oui il s’inquiétait ! Il s’inquiétait avant même que l’ascenseur ne s’arrête alors maintenant !!! « On est pas bloqué hein !?! L’ascenseur va redémarrer ??? N’est-ce pas !?! N’est-ce pas ??? »

Observatrice, Lula avait remarqué que l’homme avec qui elle partageait l’ascenseur n’avait pas l’air très à l’aise, mais elle ne s’en formalisa pas. Après tout, il avait la prestance du type qui s’apprête à passer un entretien d’embauche ou qui en attend désespérément une réponse ; elle ne savait pas très bien où le placer sur cette échelle. Quoi qu’il en soit, la jeune femme ne le soupçonnait pas être atteint de claustrophobie… et ne s’attendait pas non plus à voir l’ascenseur s’arrêter soudainement en pleine course. Lula ne put s’empêcher de pousser un soupir lorsqu’elle comprit qu’ils étaient bloqués et ferma les yeux une fraction de secondes, tâchant de garder son sang-froid en présence de ce compagnon d’infortune qui ne semblait pas plus rassuré qu’elle. « C’est normal ça ??? » l’interrogea-t-il, précipitamment. Elle n’eut aucun mal à détecter l’état de panique dans lequel l’inconnu se trouvait et afficha un air désolé en guise de réponse. Non, ce n’était pas normal. « On est pas bloqué hein ?!? L’ascenseur va redémarrer ??? N’est-ce pas ?!? N’est-ce pas ??? ». Lula prit une profonde inspiration pour se donner du courage et effacer toute trace d’inquiétude que le jeune homme aurait pu percevoir sur les traits de son visage fin. « Eh bien, je pense que nous sommes bien partie pour endurer cette horrible musique. » répondit-elle, tâchant d’aborder la chose avec un trait d’humour. La philippine pressa aussitôt le bouton d’appel d’urgence censé la mettre en relation avec un technicien, mais ceci déboucha sur une nouvelle musique d’attente. « Veuillez patienter, un technicien va prendre votre appel. ». Malgré son souhait de rester parfaitement calme pour ne pas le rendre plus nerveux, Lula ne put s’empêcher de soupirer, frustrée. « Deux musiques horribles, en fait. ».

Blasée, la philippine s’adossa contre la paroi de l’ascenseur et lâcha son sac à main en marmonnant quelques noms d’oiseaux dans sa langue natale, décidément les ascenseurs semblaient avoir une dent contre elle ! Après un moment à regarder le plafond, l’asiatique jeta un coup d’œil sur le jeune homme qui l’accompagnait. « Claustrophobe ? ». C’était une question purement rhétorique, plus dans l’optique de faire la conversation pour lui changer les idées que par curiosité. Après tout, ils étaient coincés dans cet engin de métal, autant en profiter pour faire connaissance. « Ne vous inquiétez pas, il devrait nous répondre assez rapidement... » dit-elle en désignant l’interphone d’un signe de tête. Soudain, l’interphone grésilla, signe qu’une personne s’apprêtait enfin à leur répondre. « Vous voyez ? » murmura-t-elle, ne pouvant s’empêcher d’être soulagée à son tour. Ceci dit, la jeune femme déchanta bien vite. « Que se passe-t-il ? ». « Eh bien, on voudrait deux menus big mac ici… en fait non, mettez nous des pizzas, ça passera mieux sous la porte… » ironisa-t-elle d'un ton mauvais. « A VOTRE AVIS, NOUS SOMMES COINCES ! » siffla-t-elle.

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« Eh bien, je pense que nous sommes bien partie pour endurer cette horrible musique. » « Ça veut dire qu’on est bloqué ? » Oui ça voulait probablement dire ça mais William avait besoin d’entendre ses mots exact pour bien assimiler la situation sans quoi son cerveau aurait tendance à niais les faits. C’était ainsi, chaque fois qu’une tuile lui tombait dessus, il gardait le sourire et faisait style que tout aller bien. Bon là il avait un peu – beaucoup – de mal à relativiser mais ça pouvait être pire d’une seconde à l’autre si elle lui annonçait clairement qu’ils étaient coincés ! Mais elle ne le fit pas…

Elle se contenta d’appuyer sur le bouton d’urgence pour demander de l’aide ce qui aurait définitivement dût faire la connexion dans son cerveau et lui faire comprendre qu’ils étaient bel et bien bloqué mais comme elle n’avait rien dit… « Deux musiques horribles, en fait. ». William poussa un soupir. Puis un deuxième. Puis un troisième. En fait il était clair qu’il essayait de se calmé ainsi, refusant à tout prix de regarder les murs qu’il lui donnait cet étrange impression qu’il se rapprochait pour rendre la pièce plus petite. Mais ça ne devait être qu’une horrible impression. C’était lui où y’avait de moins en moins d’air dans la pièce ? Il ne devait surtout pas pensé à ça. Surtout ne pas paniqué, ne pas … « Claustrophobe ? ». La voix de la jeune fille le sortit de son stress. Il leva le regard vers elle et répondit « Non » par réflexe parce qu’il n’était pas du genre à exposé ses défauts. « Oui » rajouta-il tout de suite après, conscient qu’il ne pouvait pas le cacher étant donné la situation et l’état dans lequel il était. C’était comme s’il avait était pris en train de faire l’amour et qu’elle lui avait demandait s’il n’était plus vierge. Il aurait eut beau lui dire qu’il était encore puceau, c’était certain qu’elle ne l’aurait jamais cru ! Bin là c’était pareil. Impossible de nier bien que ça ne régler pas son problème. Il voulait sortir. Maintenant. Tout de suite. Immédiatement. « Ne vous inquiétez pas, il devrait nous répondre assez rapidement... » C’était dur de ne pas s’inquiéter quand justement on lui disait de ne pas le faire. C’est un reflexe. On fait automatiquement l’inverse. Regarde pas en bas ! Comme un crétin tu va regarder en bas ! Là c’était un peu le même principe, lui dire de pas s’inquiéter ça le rassurait pas des masses et le confortait dans l’idée qu’il y avait peut-être des raisons de s’inquiétait puisqu’elle lui disait de ne pas le faire. On ne dit pas à un enfant « regarde avant de traverser » s’il n’y aucune chance pour qu’il se fasse écraser !

Essayant de prendre sur lui et ne pas passer pour la personne la plus stressé du monde, William décida de répondre à la jeune femme dans l’espoir que cela lui change les idées. « Okays mais si nous devons rester ici encore plusieurs minute appeler… appelle moi William. » . Bin oui tant qu’à faire. C’est alors que l’interphone se mit à grésiller. Une lueur plein d’espoir naquit dans les yeux de William. Alléluia!!! C’était pas trop tôt. S’il n’avait pas était aussi angoissé le jeune Slayers aurait certainement pût faire la blague sur le big mac, mais là il était tellement pressé de sortir qu’il ne l’apprécia qu’à moitié. « A VOTRE AVIS, NOUS SOMMES COINCES ! » Il la regarda surpris et encore moins rassuré. C’était bien elle qui lui avait dit de pas s’inquiéter hein ?? Alors pourquoi elle criait ?!? Ça ça lui donnait tout sauf envie de pas s’inquiéter. Encore précédemment elle avait était calme, sereine, alors il s’était dit qu’elle devait avoir raison, qu’il stressait pour rien juste parce qu’il était claustro. Mais là… « Vous allez venir vite hein ? » demanda-t-il a la voix qui sortait de l’interphone et qui semblait tous sauf chaleureuse. « Ma femme va accoucher d’une seconde à l’autre !!! » . Un regard vers la jeune fille, pas de doute la « femme enceinte » c’était censé être elle ! Bin quoi, si ça pouvait les venir plus vite !!?!?!!

Spoiler:

« Ca veut dire qu’on est bloqué ? ». Pour toute réponse, Lula arqua légèrement un sourcil et haussa les épaules d’un air nonchalant ; ça lui semblait évident. Théoriquement, lorsqu’un ascenseur fait du surplace c’est soit que l’on n’a pas appuyé sur le bouton, soit qu’il est coincé et comme la philippine avait commandé à l’appareil de les mener jusqu’au parking, cela ne leur laissait que la seconde option. « Claustrophobe » demanda-t-elle en sachant d’avance la réponse. « Non » s’empressa-t-il de lui répondre, presque piqué au vif avant d’ajouter un « Oui » dans un souffle. Lula ne put s’empêcher de sourire en secouant la tête de gauche à droite, comparant la réaction de William à celle de son fils lorsqu’elle le prenait en flagrant délit. Ah ! Les hommes et leur fierté… ne put-elle s’empêcher de penser. « Je n’aime pas les ascenseurs moi non plus, depuis le jour où j’y suis restée coincée alors que j’attendais mon deuxième enfant. ». Elle avait dans l’espoir que cette petite anecdote le soulage d’un poids, il avait l’air tellement gêné de lui parler de sa phobie… Par la suite, Lula chercha à le rassurer en lui disant qu’un technicien n’allait pas tarder à les contacter. « Okay, mais si nous devons rester ici encore plusieurs minutes appelez… appelles-moi William. ». La philippine cessa de s’intéresser au plafond pour se concentrer sur le dénommé William. Elle ne s’attendait pas à être tutoyée aussi vite par un inconnu, mais il fallait bien avouer que la situation était exceptionnelle. « Lula. » répondit-elle simplement en lui adressant un sourire qui se voulait doux et rassurant. C’est à ce moment précis que le technicien leur répondit et que la philippine s’emporta quelque peu.

« Vous allez venir vite hein ? Ma femme va accoucher d’une seconde à l’autre !!! ». Lula se tourna vers William, ses lèvres formant le mot « what the fuck ?! » lorsqu’elle comprit où le jeune homme voulait en venir. Pour toute réponse, ce dernier haussa légèrement les épaules d’un air penaud, lui faisant comprendre que ce n’était là qu’une manière de les faire venir plus vite. Bien tenté, elle devait bien l’avouer. Pourquoi avait-elle mentionné l’épisode où elle s’était retrouvée coincée dans l’ascenseur alors qu’elle était enceinte de Mason ? Lula poussa un petit soupir en roulant des yeux ; l’avantage c’est qu’elle n’allait pas improviser cette scène de toute pièce puisqu’elle l’avait déjà vécu quelques années auparavant. « Et vous savez ce que ça donne une femme enceinte sur le point d’accoucher ?!!? » demanda-t-elle entre deux respirations saccadées comme pour faire croire qu’elle était effectivement en plein travail. « Oui, je sais, ma femme a eu trois enfants. J’envoie les techniciens et une ambulance le plus rapidement possible, tenez bon Monsieur. » « EH JE SUIS LA AUSSI !!! Ce n’est pas lui qui s’apprête à donner la vie, un peu de reconnaissance tout de même ! N’oubliez pas d’où vous venez ! » reprit-elle, feintant une colère principalement due à la ‘douleur’. Lula haussa les épaules à son tour, affichant un air désolé pour sa manière de parler, mais c’était tout ce qui lui venait en tête. « Désolé, madame. Croisez-les jambes, faites le petit chien, tout ce que vous voudrez mais ne poussez pas maintenant. ». De nouveau, ses lèvres formèrent un « what the fuck ? » et le technicien finit par raccrocher. « Non mais quel idiot ce technicien. Et toi… Moi ? Enceinte ? Sérieusement ? Tu te rends compte qu’on va faire déplacer une ambulance pour rien ? » dit-elle, ne pouvant s’empêcher d’en rire nerveusement tant cette situation lui paraissait folklorique. « Ça va ? Tu tiens le coup ? » s'enquit-elle, cherchant à détourner la conversation.

Je n'avais jamais vu ce 'bref'

« Je n’aime pas les ascenseurs moi non plus, depuis le jour où j’y suis restée coincée alors que j’attendais mon deuxième enfant. ». Est-ce que ça arrivait donc si souvent que ça que les ascenseurs se bloque ?!? Et dire qu’on avait toujours voulu lui faire croire que c’était des lieux sécurisé sans aucun risque ! Son œil oui ! En tout cas c’était cool de la part de la demoiselle de ne pas le prendre pour un bébé juste parce qu’il avait peur et de compatir. Elle n’aurait pas toutes réagit comme elle. L’inconnu devint par la suite « Lula » quand elle se présenta à son tour. Original. C’était quand même plus agréable de savoir à qui on parlait bien que ce qui aurait était plus agréables aurait était de SORTIR ! Mais c’était apparemment en bonne voix puisqu’ils arrivaient déjà à joindre quelqu’un du service technique. Hors William était plus que pressé d’en finir, alors repensant à l’histoire de Lula et son enfant il n’hésita pas une seule seconde à faire croire à l’employer qu’elle était enceinte ! Bin quoi ? A la guerre comme à la guerre hein !

« Et vous savez ce que ça donne une femme enceinte sur le point d’accoucher ?!!? » Excellent ! Lula jouait le jeu et un large sourire ravi avait pris place sur le visage de William. Ça c’était hyper cool de sa part. Franchement là sur le coup il avait presque envie de la prendre dans ses bras tellement il était content. C’était génial ce qu’elle faisait pour lui. Presque hein. Il avait bien compris que la jeune fille n’était plus un cœur à prendre et il ne voulait pas la mettre mal à l’aise. « Oui, je sais, ma femme a eu trois enfants. J’envoie les techniciens et une ambulance le plus rapidement possible, tenez bon Monsieur. » « Merci. Vraiment merci. Vous vous rendez pas comptez à quel point vous allez m’aidé. Elle m’a déjà presque broyé la main. » Dit-il d’un ton qui se voulait plaintif. « EH JE SUIS LA AUSSI !!! Ce n’est pas lui qui s’apprête à donner la vie, un peu de reconnaissance tout de même ! N’oubliez pas d’où vous venez ! » William se retient de rire. Pas de doute il y avait beaucoup de réalisme dans la situation. A la place du technicien il y aurait cru. En plus leurs petites comédies l’empêcher de penser à la situation et de paniquer totalement. Il prenait énormément sur lui. S’il avait était seul il aurait probablement déjà essayé de défoncer la porte de l’ascenseur à coup de poing.

« Et toi… Moi ? Enceinte ? Sérieusement ? » « Pourquoi pas » dit-il en haussant les épaules. C’est vrai après tout. C’était une femme. Il était un homme. Alors pourquoi n’aurait-elle pas pût être enceinte de lui ? Enfin si on omettait bien sûr le fait qu’il ne se connaissait que depuis quelque minute... « Tu te rends compte qu’on va faire déplacer une ambulance pour rien ? » « Ah merde. J’y avais pas pensé à ça » fit-il avec une légère grimace qui marquait bien la vérité de ses propos. En même temps c’était dur de penser quand on avait l’impression qu’on allait se faire écraser d’une minute à l’autre par les murs ou qu’on allait mourir asphyxier ! « Oh pire elle servira pour moi » dit-il avec humour bien qu’il pensait à moitié ce qu’il venait de dire. « Ça va ? Tu tiens le coup ? » Inspirant, expirant doucement comme s’il avait trop chaud, il regarda la demoiselle et lui répondit avec un sourire un peu crispé « Woé woé ça va suuuper ! »

« Merci. Vraiment merci. Vous ne vous rendez pas compte à quel pont vous allez m’aider. Elle m’a déjà presque broyée la main ! ». De nouveau, la jeune femme leva les yeux au plafond et ne put s’empêcher de secoua la tête de gauche à droite en claquant la langue. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle était en train de faire : se faire passer comme femme enceinte juste pour quitter cet ascenseur au plus vite. Lula avait la désagréable sensation de revivre le jour où elle avait été bloquée dans celui de l’hôpital de Palapag, une très mauvaise expérience qui expliquait pourquoi elle préférait utiliser les escaliers plutôt que les ascenseurs. Malgré tout, Lula jouait le jeu. Elle devait bien admettre que ce rôle d’acteur improvisé lui plaisait beaucoup et bénissait le Centre Commercial de ne pas avoir mis de caméras à l’intérieur auquel cas, personne n’aurait cru à leur petite mascarade. Ceci dit, la philippine s’en voulait un peu de faire déplacer une ambulance alors qu’il n’en avait pas lieu. « Ah merde. J’y avais pas pensé à ça. ». Pour toute réponse, elle haussa légèrement les épaules. On ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, la claustrophobie n’était pas facile à vivre, et puis le spectacle auquel ils venaient de s’adonner semblait lui avoir changé les idées l’espace de quelques instants. « Oh pire, elle servira pour moi. ». Il marquait un point. Lula ne le connaissait pas, après tout, elle n’avait aucune idée si une crise de claustrophobie pouvait le terrasser. Jusqu’à présent, la philippine n’avait jamais développé cette phobie des espaces restreints, mais disons juste qu’elle évitait soigneusement ce genre d’endroit pour ne pas avoir à affronter ce genre de situation. Même pour les non claustrophobes, être coincés dans l’ascenseur restait une expérience particulièrement traumatisante ; encore plus lorsqu’on est enceinte.

« Woé woé ça va suuuper ! ». Lula soupira légèrement, esquissant un petit sourire. « Question bête, je sais. Si quelqu’un n’avait pas vomi dans les escaliers, on n’en serait pas là… » dit-elle de manière pensive. Il fallait à tout prix qu’elle lui occupe l’esprit. C’était de loin la meilleure solution contre la claustrophobie ; détourner la peur au profit du lien social. Après tout, William ne l’avait pas tutoyé sans raisons. « Tu étais venu ici pourquoi ? Moi j’ai simplement acheté un livre de cuisine anglaise. Enfin, tu n’en as sûrement rien à faire, mais puisqu’on est coincés ici il va falloir que tu supportes la musique et le son de ma voix. Désolée. » dit-elle en tentant de nouveau un trait d’humour.

« Putain ça c’est clair. J’espère qu’il est cloué au lit à deux droits de crever. ». La jeune femme esquissa un sourire à peine perceptible comme si elle se rendait compte soudainement que l’homme était encore un parfait inconnu ; certes, elle connaissait son patronyme et sa phobie des espaces clos, mais ne savait rien d’autres de lui. Après tout, peut-être était-elle enfermée avec un psychopathe. Toujours est-il que les propos employés l’obligeaient presque à revêtir cette barrière protectrice. « Façon de parler hein. Je lui souhaite tout le bonheur du monde. ». Cette fois-ci, Lula se détendit et afficha un sourire plus franc. Il était simplement nerveux et c’était parfaitement compréhensible.

« Oh merdeeee mon entretien !!! ». La philippine ne put s’empêcher de grimacer, désolée de l’avoir brusquement ramené à la triste réalité. Non seulement il était bloqué dans un ascenseur, mais en plus il allait sûrement rater un job : une raison supplémentaire d’en vouloir à la personne qui avait vomi dans les escaliers ! « S’ils font vite, tu pourras sûrement t’y rendre à temps. Sinon tu peux… téléphoner ? Histoire de les avertir que tu arriveras probablement en retard. Je peux le faire si tu ne t’en sens pas capable. » dit-elle, le voyant reprendre une respiration saccadée par la peur panique. « Entre la musique et ta voix, je te choisis toi. ». Lula pouffa de rire. En d’autres circonstances, elle aurait sûrement pris ça pour une technique de drague, mais au vue des circonstances actuelles, elle savait que c’était seule manière qu’avait trouvé William pour lui faire comprendre que sa manière de le détourner de sa phobie l’aidait beaucoup. « Attends de m’entendre chanter ! » répliqua-t-elle en riant légèrement. « Et je précise qu’il est hors de question que je le fasses. Ne prends pas ce risque inutile. Crois-moi, tu ne veux pas m’entendre essayer. » ajouta-t-elle presque aussitôt pour le dissuader de lui demander à pousser la chansonnette sous prétexte qu’il était en état de panique. « C’était un entretien d’embauche pour quel type de job ? Moi je travaille dans un musée. Je suis restauratrice d’œuvres d’art. » commença-t-elle, cherchant de nouveau à détourner les pensées de William en engageant la conversation sur leur vie respective.

« Même pas une toute petite chanson ? Allez, on est que tous les deux et j’suis pratiquement mourant. Prends ça pour la dernière volonté d’un homme destiné à s’éteindre asphyxié. ». Lulani pouffa de rire et roula des yeux en secouant la tête de gauche à droite, c’était pratiquement digne d’un Mason Vryzakis. « Justement, m’écouter chanter ce n’est pas mourir en paix. » répliqua-t-elle sur le ton de la plaisanterie, prouvant ainsi que ses petites mimiques n’avaient aucun impact sur elle. Enfin si, peut-être un peu. Il lui faisait mal au cœur à un tel point que Lula parlait de tout et de n’importe quoi pour le distraire.

La discussion s’orienta finalement sur le fameux entretien où William était censé se rendre, elle n’était pas sûre que ce soit une bonne manière de l’aider à se détendre, mais cela permettait au moins d’engager la conversation sur un sujet qui finirait par dévier sur un autre. Ils entreraient bientôt en grande discussion tous les deux, ils perdraient toute notion du temps et sortiraient de là rapidement. Oui, Lula était optimiste. « Pour être serveur à l’Awesome. J’ché pas si tu connais. C’est un bar à la mode sur Broadway. ». La jeune femme acquiesça d’un signe de tête. « Oui, je connais, enfin je connais la gérante. » précisa-t-elle. La philippine s’était récemment installée à New York et il lui restait encore pas mal d’endroit à découvrir, mais il était difficile de passer à côté de l’Awesome sans le voir. Lulani, quant à elle, n’y avait jamais mis les pieds notamment à cause de ses obligations familiales et elle n’était même pas sûre qu’un tel endroit puisse lui plaire étant donné qu’elle n’avait pas eu le temps de profiter des ‘joies’ de l’adolescence, forcée de grandir trop vite pour vivre sa petite vie de famille. « Sérieux ? Ma mère est gérante dans une galerie d’art. ». Lula afficha un air tout aussi surpris, c’était vraiment un agréable hasard. « Vraiment ? Comme s’appelle-t-elle ? Je dois sans doute la connaître. ». Son sourire s’élargit quelque peu lorsqu’elle dévisagea William. « En tout cas, ça n’a pas l’air d’être ton domaine. ». En effet, elle avait cru lire une pointe d’amusement dans son regard, comme lorsqu’on se rappelle d’une anecdote amusante.

« Bon c’est pas que je sois pressé de te fausser compagnie, mais qu’est-ce qu’ils foutent putain !?! ». La jeune femme balaya ses excuses d’un geste de la main. « Je ne suis pas offensée. » précisa-t-elle avec le sourire. « A vrai dire, tu viens de traduire le fond de ma pensée. ». Lula aussi avait hâte de sortir de cette cage de métal où elle se sentait à l’étroit. « J’appelle l’Awesome. » dit-il en se relevant, ce à quoi Lula répondit par un nouveau signe de tête. « Oui bonjour c’est Mr Slayers à l’appareil. J’appelle pour vous dire que je serais en retard parce que je suis… je suis… Je suis… coincé dans un ascenseur !!!! ». Le visage de Lula se décomposa en même temps que le sien lorsque le portable s’écrasa contre le sol. William, quant à lui, se mit à taper de toutes ses forces contre la porte métallique et s’époumona par la même occasion. « A L’AIDEEEEEEEEE…. A L’AIDEEEEEEEEEE… A L’AIDEEEEEEEEE !!!!!!! A L’AIDE…. ». Bien vite, la jeune femme s’empara de nouveau du téléphone et échangea quelques brèves paroles avec l’interlocuteur en lui confirmant ainsi la raison du retard de William, puis raccrocha et s’occupa aussitôt du jeune homme. « Easy, easy. » dit-elle en l’écartant de la porte. « On a fait tout notre possible, hurler ne les fera pas avancer plus vite. Essayes plutôt de contrôler ta respiration. Tiens tu n’as pas… faire le petit chien, comme les femmes enceintes et là on pourra dire que l’ambulance vient pour toi. ».

« Vraiment ? Comme s’appelle-t-elle ? Je dois sans doute la connaître. » « Ariane Slayers [elle]» dit-il avec une pointe de fierté dans le regard sans même le prémédité. Il aimait sa mère de tout son cœur, c’était à elle qu’il devait ce qu’il était aujourd’hui. William accordait beaucoup d’importance à la famille. . « En tout cas, ça n’a pas l’air d’être ton domaine. ». Une grimace, en effet l’art c’était pas trop son truc. « Ça se voit tant que ça ? » lui demanda-t-il avec un léger rire nerveux. Nerveux oh ça il l’était et ça ne s’arrangea pas le moins du monde dans les minutes à venir… Au contraire. William finit par paniquer complètement, n’ayant qu’une chose en tête : sortir ! Lula se rapprocha de lui pour l’écarter de la porte et il la regardait incrédule, comme si l’espace de quelque seconde il avait comme oublié sa présence. Il ne voulait pas rester là. Il ne pouvait pas rester là. Il devait sortir. Elle devait le laisser sortir. Il fallait qu’il sorte. Il ne pensait plus qu’à ça. Lula lui parlait calmement essayant de trouver les bons mots pour le rassuré mais sa peur avait pris une telle ampleur maintenant qu’il avait totalement réalisé la situation qu’il avait vraiment du mal à se calmé. Sa respiration était de plus haletante. Il avait cette horrible impression de suffoquer. Il porta une main à son cœur tandis qu’une horrible douleur lui compresser la poitrine. Il était évident que William était tout simplement en train de faire une grosse crise d’angoisse. Paniquait il regardait à gauche et à droite, la peur se lisant dans ses yeux tandis que les murs se rapprochait pour l’écraser et lui laisser encore moins d’air. Plus il avait cette impression que la pièce se réduisait et plus il suffoquait. Il déplaça sa main jusqu’à sa gorge comme si ce geste l’aiderait à mieux respirait. Il avait besoin d’aide. Il devait sortir. Il devait sortir. MAINTENANT !!!!!


[Très court désolé mais c’est pour faire avancer l’action]