Lloyd s'était levé assez tôt en cette journée passablement grise sur New York, l'hiver était acceptable, pas trop froid, il faisait juste humide mais rien qu'il ne pouvait surmonter, surtout au vu de ses origines, il avait été habitué aux grosses pluies et aux hivers beaucoup plus rude. Profitant de sa journée de repos, il avait décidé de ne rien faire aujourd'hui, il s'était donc promené en jean et t-shirt tout le début de matinée et il avait quelque peu passé la poussière, l'idée de ranger l'appartement qu'ils partageaient à 6 n'était pas vraiment attirante, surtout au vue du bordel que certain savait mettre. Lloyd alla ensuite se réchauffer un bout de pizza et alla se mettre dans le fauteuil pour jouer à la X-Box. L'avantage notoire de ne plus vivre avec sa grand-mère consistait au fait qu'il pouvait manger ce qu'il voulait à l'heure qu'il voulait et il n'allait pas s'en plaindre.

Lorsqu'il vivait encore en Écosse, il avait un horaire précis à respecter... ici c'était juste superflus, il avait bien évidemment une routine, surtout avant d'aller au boulot, mais c'était moins redondant que sa vie dans le manoir familiale, parce qu'en toute honnêteté, une journée au boulot était mouvementé, incontrôlable et surtout il pouvait vivre des choses extraordinaires... chez lui... les seules choses qui bougeaient étaient les rumeurs que les uns lançaient sur les autres, rien de transcendant en somme. Il bailla en constatant qu'il avait encore perdu. Il n'était vraiment pas fait pour les jeux vidéos. Il se leva pour aller dans sa chambre et prendre un livre au hasard avant de revenir dans le salon, le fait d'habiter avec plusieurs personnes auraient dû le déranger à la longue, mais en vrai, il s'était tellement habitué à leur compagnie que rester seul était quelque chose d'étrange, il y avait toujours un bruit de fond dans cette appartement, que ce soit la musique de Denver, les dessin-animés de Minnie, les fredonnements des unes, les chants des autres... il ne pouvait pas être au calme, et quelque part, il n'avait plus spécialement envie de l'être.

Il entendit alors toquer à la porte, il sortit de son livre, un roman qu'Elia lui avait conseillé, Game of Thrones, il hésita avant de se lever, à tous les coups, c'était pour Denver ou pour Minnie, ils étaient les plus sociaux du groupe, du coup, pas mal de leurs potes passaient. Il se passa la main dans les cheveux avant d'ouvrir la porte et de tomber nez-à-nez avec la personne qu'il n'aurait jamais pensé voir là... en face de lui se tenait son frère. Son petit frère... il fronça les sourcils, tentant de comprendre... est-ce qu'il lui avait dit qu'il allait débarquer comme ça à New York ? Non, c'était impossible, il s'en serait rappelé ! Il déglutit et lança un regard paniqué à l'intérieur de son appartement, il ne voulait pas tellement que ses colocataires découvrent qu'il n'était pas... que Lloyd Hamilton un gars sympathique ambulancier dévoué... il ne voulait pas devenir à leurs yeux Lloyd Douglas-Hamilton, fils de Duke et second héritier de son clan... « Eliott, qu'est-ce que tu fais ici ? » demanda-t-il d'une voix grave. Puis se rendant compte que ce n'était pas l'acceuil le plus approprié pour son petit frère qui avait fait un long voyage, il eut une sorte de sourire avant de le prendre dans ses bras pour le serrer quelques secondes, il n'était pourtant pas très câlin... mais Eliott était son petit frère et il lui avait manqué après tout ce temps, même s'il avait raté la case départ, il voulait se rattraper là. « Comment tu vas ? Comment tu m'as trouvé ? Entre ! » finit-il par proposer en ouvrant la porte de son appartement pour laisser son ancienne vie rencontrer sa nouvelle.

Eliott avait quitté Londres où il étudiait depuis très peu de temps mais il lui semblait naturel d’aller voir son frère Lloyd. Après tout, s’il avait choisi New-York, c’était parce qu’il était sûr d’y trouver son grand frère. Quand celui-ci était parti pour le pays de Barack Obama, Eliott n’avait pas vraiment compris. Pourquoi partir alors qu’ils avaient tout en Ecosse ? Mais finalement, il comprenait maintenant. Toute la pression médiatique, l’envie de connaître autre chose que ce dans quoi on a été élevé toute sa vie. Eliott essayait de fuir, il devait l’avouer et il espérait que New-York serait suffisamment grande pour le cacher et l’abriter quelques temps. Mais il n’en était pas vraiment sûr. Après tout, il avait étudié presque deux ans à Londres et cette capitale est très grande elle aussi mais n’avait pas réussi à lui enlever la pression de la presse. L’histoire de fiançailles avec Jenny qu’il trouvait drôle au début avait réellement fini par les énerver, l’un comme l’autre. Jenny avait envie de vivre sa vie, elle aussi et avait pour projet de faire le tour du monde. Eliott, alors abandonné de sa meilleure amie, ne voyait pas d’intérêt à rester près de Big Ben. Il avait donc réussi à être transféré dans une grande école d’architecture sans aucun problème. A voir si c’était grâce à son statut social, ses capacités professionnelles ou son argent. Mais il s’en fichait. New-York était un nouveau départ et il espérait bien le commencer de la meilleure des façons.

Il avait loué une maison le long de la plage de staten island, assisté à quelques cours dans son école, rencontré quelques personnes lors de soirées plus ou moins arrosées mais il en revenait toujours au même point : il fallait qu’il aille voir Lloyd. Ca faisait longtemps qu’ils s’étaient vus et, malgré un petit éloignement dû aux frasques continuelles d’Eliott, ils restaient proches. Eliott savait qu’il pouvait lui faire confiance, lui demander conseil –sans pour autant appliquer à la lettre ceux qui aura reçu-. Il s'était donc débrouillé pour avoir son adresse et avait décidé de passer le voir après ses cours. Tout content de lui, il se mit à toquer à la porte d'un appartement sur Park Avenue, un peu étonné que son frère vive dans ce genre d'endroit alors qu'il disait tout haut et fort en Ecosse qu'il en avait marre des mondanités... La porte s'ouvrit et Lloyd parut surpris. Un peu trop pour être dans une surprise agréable. Etait-il de trop ? Peut-être le dérangeait-il alors qu'il était avec une femme ? « Eliott, qu'est-ce que tu fais ici ? » Eliott fit la moue avant de hausser les épaules, ça se voyait nan ce qu'il faisait ici ? Finalement, Lloyd du se souvenir des bonnes manières qu'on lui avait inculqué car il le prit dans ses bras. Eliott, peu habitué à ce genre de démonstrations affectives, eut un mouvement de recul avant de lui rendre son câlin. « Comment tu vas ? Comment tu m'as trouvé ? Entre ! » Eliott esquissa un petit sourire avant d'entrer dans l'appartement de son frère, regardant autour de lui. « Bah ça va mais si tu voulais pas être retrouvé, il ne fallait pas le dire à Sybil... » répondit-il. Leur soeur lui avait en effet donné l'adresse et ça n'avait pas été difficile de lui faire cracher le morceau. Le jeune homme laissa traîner son regard tout autour de lui, impressionné. Il était sur le point de dire quelque chose quand il entendit un bruit. Il n'était pas seul. Malicieux, il se tourna vers son frère avant de demander « Je te dérange ? Tu n'es peut-être pas seul... »

Lloyd reconnut son frère juste à sa moue, c'était tellement lui, ce côté un peu dédaigneux, il ne pouvait s'empêcher de sourire en le retrouvant. Enfin, il sourit une fois seulement l'effet de surprise passé, il ne s'attendait pas à retrouver son petit frère sur le pas de sa porte, c'était assez inattendu mais pas désagréable de retrouver une des personnes avec qui il avait grandit toute sa vie. Cela dit, il ne comprenait pas trop comment son frère avait trouvé son chez lui, c'est pas comme s'il avait pu lui dire récemment, la distance entre eux avait fait que quand Lloyd appelait son frère, il parlait rarement de tout ça, il développait plus sur comment ça se passait chez eux en Écosse que ce que lui faisait de sa vie, il avait peur que son frère ne comprenne pas. Eliott avait toujours réussi à parfaitement s'intégrer dans le monde des strass et paillettes alors que lui avait décidé de tourner le dos à tout ça sans même se retourner ou hésiter. « Bah ça va mais si tu voulais pas être retrouvé, il ne fallait pas le dire à Sybil... » il roula des yeux, évidemment, il aurait dû se douter que sa sœur serait l'investigatrice de ces retrouvailles. Et comme à son habitude, elle avait décidé de le laisser dans l'ignorance, sans doute qu'elle aimait contrôler sa vie même d'aussi loin, ou du moins l'influencer même avec un océan les séparant. A ces moments-là, quelqu'un dans l'appartement fit du bruit, assez pour qu'Eliott l'entende. Et son frère pensa mal. Typique. « Je te dérange ? Tu n'es peut-être pas seul... » il eut un sourire en coin. « En effet je ne suis pas seul... mais tu ne me déranges pas pour autant ! Viens, entre, fais comme chez toi ! » lui indiqua-t-il en faisant un geste de main vers le salon. « Tu veux quelque chose à boire ? » proposa-t-il à son petit frère en se grattant le front. « Je dois avoir de la bière ou de l'eau. » annonça-t-il à Eliott en éludant complètement la question de savoir qui était l'autre personne présente dans l'appartement... s'il n'y en avait qu'une... un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de l'aîné, il avait envie de faire cogiter son frère ou au moins le rendre assez curieux pour qu'il pose la question.

Lloyd indiqua la X-Box à son frère de la tête. « Je jouais avant que tu n'arrives » expliqua-t-il vaguement avant de sourire et de poser la réelle question qu'il voulait poser à son frère depuis qu'il l'avait retrouver. « Et donc cher Monsieur Archibald Eliott Douglas-Hamilton, tu m'expliques ce que tu fais à New York ? Un petit voyage juste pour me voir ou il y a une raison autre à ce déplacement ? » demanda-t-il en observant son frère dans les yeux. C'était en le voyant, en l'ayant dans son salon qu'il se rendit compte à quel point son frère lui avait manqué... mais aussi... à quel point son frère allait tôt ou tard lui apporter des problèmes. Tout en lui respirait la classe innée dû à leur rang, tout en lui prouvait qu'il n'était pas n'importe qui, c'était visible de la marque de ses vêtements à sa coiffure à la mode... lui semblait à côté... si banal, mais c'était ce qu'il avait cherché... mais là, il n'était pas sûr qu'Eliott comprenne le motif de cette raison et cette envie de se fondre dans la masse des gens. Eliott avait toujours vu haut, il allait traîner avec des gens... plus distingué de la ville Américaine alors que lui se contentait de ses collègues, amis & patients sans chercher une personne provenant du monde luxueux où il avait vu le jour.

Eliott s'étonnait un peu. Son frère avait-il quelqu'un dans sa vie ? Il avait réellement envie de savoir, sa curiosité prenant le dessus. Eliott avait rarement vu son frère avec une femme et il était ravi qu'il ait enfin trouvé chaussure à son pied. Ou du moins, qu'il s'amuse. C'était le principal. D'ailleurs, Lloyd mit le doute dans son esprit en répondant « En effet je ne suis pas seul... mais tu ne me déranges pas pour autant ! Viens, entre, fais comme chez toi ! » Fronçant les sourcils, Eliott décida de mettre ce sujet de côté mais de vérifier dès qu'il le pourrait à quoi elle ressemblait. Il espérait qu'il avait bon goût mais pas trop, pour pas qu'il ait envie de lui piquer. Piquer la copine de son frère était vraiment une très mauvaise idée pour démarrer une nouvelle vie dans cette ville. Surtout s'il voulait s'éloigner un peu de sa vie d'avant avec la presse qui lui tournait autour. Enfin bref, il ne comptait pas en rester là et ça, Lloyd devait sans doute le savoir mieux que quiconque. C'était sans doute pour cela qu'il changea directement de sujet. « Tu veux quelque chose à boire ? Je dois avoir de la bière ou de l'eau. » Eliott esquissa un petit sourire à cette tentative avant de réfléchir. Il était tôt mais il était toujours le temps et toujours l'heure pour une bière, n'est-ce pas ? « Une bière. » répondit-il sans prendre de gants. Lloyd était son frère et il estimait qu'il n'avait pas besoin de faire de fioritures pour lui faire comprendre que cette bière serait la bienvenue. Eliott avait l'impression en un instant de se retrouver dans le manoir familial en Ecosse mais avec quelque chose de différent. Quoi, il était incapable de dire quoi exactement. Etait-ce cette sensation de femme qui traînait dans les parages ? Le fait qu'ils aient grandi ? Qu'ils étaient deux hommes maintenant ?

Puis Lloyd lui montra la XBox en lui disant qu'il jouait avant qu'il arrive. Eliott fronça le front, peu convaincu. Si une femme était dans les parages, pourquoi jouait-il ? Il y avait beaucoup d'autres façons de s'amuser à son sens... C'est pourquoi le jeune homme ne répondit rien et attendit que son frère reprenne la parole. C'était une conversation inutile qui commençait s'ils partaient dans ce sens... « Et donc cher Monsieur Archibald Eliott Douglas-Hamilton, tu m'expliques ce que tu fais à New York ? Un petit voyage juste pour me voir ou il y a une raison autre à ce déplacement ? » Eliott eut un sourire avant de soulever les bras et de les laisser retomber. « Tu m'as démasqué ! J'en pouvais plus de te savoir t'amuser à New-York sans moi, laissé tout seul sur le vieux continent à draguer des Anglaises bizarres... » Il éclata de rire avant de laisser courir son regard tout autour de lui, appréciant chaque recoin de l'appartement. « Tu as bon goût ! Ou alors, c'est l'appartement de mademoiselle ? » demanda-t-il, malicieux, faisant référence à la mystérieuse jeune femme qui devait traîner dans le coin...

L'atmosphère était assez détendu, ça faisait du bien de retrouver un peu de ses racines même à New York. Eliott en venant le voir lui rappelait les bons souvenirs qu'il avait d’Écosse, c'était ça l'avantage à vivre loin de sa maison, on oubliait à quel point on détestait être là parce qu'on avait le recul suffisant pour voir les choses avec un angle un peu plus... joyeux. Lloyd proposa à boire à son frère, il n'avait pas une grande panoplie de choix, il allait falloir penser à faire des courses à ce niveau et cacher l'alcool quelque part. Avec Denver vivant dans cet appart', il était presque sûr que l'alcool ne survivrait pas longtemps au passage du jeune McDaniels. Eliott fit finalement son choix. « Une bière. » Lloyd opina de la tête et alla aussi tôt chercher la boisson de son cadet, il ouvrit la bouteille à l'aide d'un décapsuleur et la tendit au jeune homme, il savait qu'Eliott serait plus tenté par l'alcool qu'une bête eau. Il était prévisible quelque part. Et c'était quelque part rassurant de savoir qu'il s'agissait toujours du même bon vieux Eliott.

Finalement, Lloyd interrogea son petit frère sur sa venue à New York. « Tu m'as démasqué ! J'en pouvais plus de te savoir t'amuser à New-York sans moi, laissé tout seul sur le vieux continent à draguer des Anglaises bizarres... » ils éclatèrent de rire en même temps, Lloyd secoua la tête, amusé et à la fois exaspéré par son petit frère qui n'avait pas tellement changé. Lui & les femmes. Grande histoire d'amour. Enfin, physique en fait. Eliott avait toujours eu plus de succès que son aîné, plus habile à parler avec les filles, plus mignon enfant et plus beau en devenant grand. Cela dit, Lloyd n'avait jamais été jaloux des conquêtes de son frère, lui sortait avec beaucoup moins de filles, c'était souvent sérieux en fait ses histoire à lui, il ne savait pas coucher avec une femme sans finir par mettre des sentiments dans ce genre d'histoire, c'était plus fort que lui. Enfin, depuis qu'il était à New York, il s'était un peu relâché à ce niveau-là, profitant des désirs charnels qu'il avait, mais cela n'équivaudrait jamais les performances que son frère avait pu atteindre un jour. « Elles ne sont pas "si" bizarre, c'est juste toi qui a tendance à attirer les femmes... excentrique, t'es doué pour ça petit frère ! » se moqua Lloyd en lui faisant un clin d'oeil avant de boire une gorgé de sa bière.

Finalement, Eliott finit par faire un tour du propriétaire en un clin d’œil. Il semblait apprécier l'endroit, Lloyd devait admettre que Tam avait bien décoré la chose, y mettant son grain de sel avec l'aide de Lys & de Minnie. « Tu as bon goût ! Ou alors, c'est l'appartement de mademoiselle ? » Lloyd ne put s'empêcher de sourire de façon énigmatique avant de finalement avouer la vérité à son frère, ça ne servait à rien de jouer avec ses nerfs, Eliott n'était pas reconnu pour sa patience. « Mesdemoiselles... et messieurs » finit par dire Lloyd avant de reprendre une nouvelle gorgée de sa bière. « On est 6 personnes à vivre ici. C'est une longue histoire assez tordue alors je t'épargne les détails pour aller à l'essentiel : on s'est fait arnaquer, on s'est retrouvé à 6 le jour de déménagement, on nous avait vendu le même appartement... on retrouve pas le type, il s'est taillé avec le fric et nous... on fait avec, on n'a pas le choix. C'est assez cool de jamais être seul au final. Tu veux faire un tour du propriétaire ? Peut-être que tu croiseras les filles... elles sont mignonnes... » avoua Lloyd en ayant une pensée furtive pour Lys. Il l'avait croisé plus tôt se promenant en sous-vêtement. Il avait dû prendre une douche très froide après ça. « Belles même... » souffla-t-il distraitement sans même le réaliser tout de suite.

Alors qu'Eliott se plaignait des Anglaises bizarres qu'il avait été obligé de côtoyer pendant quelques années avant de rejoindre son frère dans la Grosse Pomme, celui-ci lui répondit « Elles ne sont pas "si" bizarre, c'est juste toi qui a tendance à attirer les femmes... excentrique, t'es doué pour ça petit frère ! » Eliott éclata de rire avant de boire une gorgée de la bière que Lloyd venait de lui tendre. Il n'avait pas totalement tord et c'était agréable de retrouver quelqu'un qui le connaissait vraiment, qui savait ce qu'il était capable de faire et à quel point il se laissait un peu porter par le moment de temps en temps. Il avait rencontré d'ailleurs il y a quelques jours une fille qui croyait qu'il était incapable de venir la chercher à son travail sur un cheval blanc. La pauvre, elle l'ignorait mais il allait le faire et dès qu'il le pourrait. C'est pourquoi Eliott acquiesça en souriant avant de tenter de se justifier avec la mauvaise foi qui le caractérisait. « C'est pas de ma faute ! Elles me provoquent ! L'autre fois, y en a une qui m'a fait parier que je serai incapable de venir la chercher à son boulot sur un cheval blanc ! » déclara-t-il en levant les yeux au ciel, montrant par ce geste à quel point elle ne le connaissait pas. Il était tout à fait capable de faire ce genre de folie et Lloyd le savait, lui, mieux que quiconque. Et il ne serait sans doute pas surpris d'apprendre ce genre de choses sur son petit-frère si bizarre...

Puis Eliott demanda si c'était son appartement ou celui de la jeune femme. Ca ne ressemblait pas vraiment à un appartement masculin, c'était bien trop... rangé et propre et bien décoré pour ça. A moins que Lloyd n'ait rapidement tourné gay, Eliott ne voyait pas d'autres solutions. « Mesdemoiselles... et messieurs » Cette fois-ci, Eliott souleva ses sourcils. Avait-il bien entendu ? De quoi il parlait ? « On est 6 personnes à vivre ici. C'est une longue histoire assez tordue alors je t'épargne les détails pour aller à l'essentiel : on s'est fait arnaquer, on s'est retrouvé à 6 le jour de déménagement, on nous avait vendu le même appartement... on retrouve pas le type, il s'est taillé avec le fric et nous... on fait avec, on n'a pas le choix. C'est assez cool de jamais être seul au final. Tu veux faire un tour du propriétaire ? Peut-être que tu croiseras les filles... elles sont mignonnes... Belles même... » C'était quelque chose auquel Eliott ne s'était absolument pas attendu. Une colocation ? C'était vraiment de ça qu'il parlait ? Son frère, Lloyd Douglas-Hamilton vivait dans un appartement avec cinq autres personnes ? Il était sérieux ? C'est pourquoi il répéta ce qu'il venait d'entendre, histoire d'être sûr. « Tu... vis avec cinq autres personnes ? Euh... mais je veux dire... tous les jours ? Comme des étudiants ? » Eliott n'arrivait pas vraiment à comprendre le schéma de pensée de son grand frère. Depuis quand quelqu'un de la haute bourgeoisie européenne vivait en colocation à New-York avec cinq autres personnes ? « Mais... ils savent qui tu es ? »

Il était assez agréable de retrouver son petit frère, il pouvait lui parler librement, ils avaient vécu la majorité de leur vie ensemble, ils savaient l'un & l'autre comment fonctionnait leur frère. Lloyd était plus calme qu'Eliott, il l'avait toujours été. Sans doute parque son cadet avait toujours voulu par ses frasques se faire remarquer de leur père. De son côté, Lloyd lui avait su être assez détaché pour savoir qu'il ne fallait rien attendre de leur Duke de père. C'était juste comme ça, il avait arrêté d'espérer assez tôt de sortir du lot aux yeux de l'ancien patriarche de leur clan. Pas Eliott, le jeune écossais avait eu plus de mal, il voulait être reconnu, il voulait être remarqué, il voulait juste de l'attention comme n'importe quel gamin. C'est pour ça qu'il avait toujours été plus expansif & c'est pour ça que Lloyd comprenait ses sautes d'humeur et ses folies. Et il ne le jugeait pas pour ça... mais plus par rapport à son manque de réflexion sur les conséquences que pouvaient avoir ses actes parfois.

Quand ils parlèrent "femmes", Eliott lui compta une histoire assez drôle, c'était tout à fait le genre d'Archibald et Lloyd se contenta d'un sourire en coin. « C'est pas de ma faute ! Elles me provoquent ! L'autre fois, y en a une qui m'a fait parier que je serai incapable de venir la chercher à son boulot sur un cheval blanc ! » Lloyd haussa un sourcil d'un air entendu. « C'était pour l'impressionner et la mettre dans ton lit ou juste lui prouver que tu peux tout faire ? » demanda simplement Lloyd avec un intérêt réel. Les péripéties de son frère l'amusait toujours quelque peu. Puis c'était bon enfant et surtout, il avait fait déjà pire. Là c'était encore assez gentil & mignon dans le fond.

Lloyd lui avoua ensuite pour sa colocation. Évidemment, Eliott était surpris, normal, il l'aurait été aussi si Archibald lui avait raconté une histoire similaire. Son frère n'était pas reconnu comme étant facile à vivre tous les jours après tout, son côté excentrique sans doute. « Tu... vis avec cinq autres personnes ? Euh... mais je veux dire... tous les jours ? Comme des étudiants ? » le ton perplexe d'Eliott le fit sourire avant que celui-ci ne s'efface à la question suivante de son cadet... « Mais... ils savent qui tu es ? » il détourna le regard et se gratta la nuque, assez mal à l'aise. « Non... enfin, ils savent que je suis Lloyd Hamilton, ils n'ont pas besoin d'en savoir plus... on n'en est pas non plus au grand déballage de la vie etc... » Lloyd poussa un soupire, Eliott n'allait sans doute pas comprendre... comme il n'allait pas du tout comprendre la démarche de son frère de suivre une formation comme ambulancier. C'était si "commun"... il poussa un nouveau soupire... ça allait être difficile à expliquer... et ça allait être difficile à comprendre pour Eliott... mais il ne voulait juste plus qu'on le traite différemment à cause des titres, à cause de l'argent... à cause de détails qui étaient indépendant de sa personnalité. L'argent, le titre, ce n'était tout simplement pas lui, juste quelque chose qu'il avait dû accepter parce qu'il était né avec.

« C'était pour l'impressionner et la mettre dans ton lit ou juste lui prouver que tu peux tout faire ? » Eliott éclata de rire avant de lui lancer un regard soutenu. Lloyd était toujours relativement naïf par rapport aux relations de Eliott. Pensait-il vraiment qu'il avait besoin de ce genre de ce déclaration un peu folle et d'idées complètement saugrenues pour mettre une femme dans son lit ? Pas vraiment. La plupart du temps, Eliott n'avait pas à forcer son charisme ou son humour pour plaire à ces dames... Pensant que le regard jeté à son frère ne dirait pas tout à celui-ci, il ajouta d'un ton entendu, sourire en coin « Tu crois vraiment que j'ai besoin de promettre ce genre de truc ? » Il se remémorait même une nuit où il n'avait pas adressé un seul mot à une jeune femme dans un bar de Londres. Il avait suffit de quelques regards, de l'écouter parler et c'était fait. Ils étaient rentrés dans l'appartement de ladite femme, sans qu'il ne soit totalement sûr de son prénom et de qui elle était. Bien sûr, il avait réparé cette injustice au réveil avant de la quitter en douceur, comme d'habitude...

Puis, ils changèrent de sujet pour un complètement saugrenu. Lloyd lui avoua qu'il partageait en colocation ce magnifique appartement. En un sens, Eliott comprenait mieux pourquoi il l'avait retrouvé dans un appartement de standing alors qu'il clamait vouloir s'affranchir des codes de la vie qu'ils avaient tous les deux vécu en Ecosse. Mais d'un autre côté, comment pouvait-il vivre avec autant de personne dans si peu d'espace ? Eliott ne s'imaginait pas vivre de cette façon et n'arrivait pas à comprendre la décision de son frère qui semblait vraiment étrange. Il lui posa néanmoins une question existentielle, à savoir s'ils savaient qui il était. Car, malgré ce qu'il tentait de prouver à tout le monde, il n'était pas n'importe qui et ne pouvait décemment pas cacher ce genre d'informations à ceux qui vivaient avec lui... Enfin, d'après Eliott. « Non... enfin, ils savent que je suis Lloyd Hamilton, ils n'ont pas besoin d'en savoir plus... on n'en est pas non plus au grand déballage de la vie etc... » Tandis que Lloyd poussait un soupir, Eliott ne put s'empêcher de le suivre mais sans doute pas pour les mêmes raisons. Il ne comprenait pas et s'était arrêté sur une partie de la phrase, celle où il disait comment il se présentait... Soulevant un sourcil, il demanda précision « Lloyd Hamilton ? T'es sérieux ? T'es pas fier de qui tu es ou quoi ? » Son ton n'était pas vindicatif ou méchant, il cherchait juste à comprendre quelque chose qui le dépassait totalement. Quand on était né avec certains privilèges, pourquoi ne pas en profiter et en faire profiter aux autres ?

GOSH, désolée

Eliott regardait son frère de façon appuyé. Lloyd roula des yeux, comme s'il pouvait savoir ce que son frère voulait dire en un regard. Il ne savait pas encore lire dans les esprits ! Même si ce don pourrait être pas mal de temps en temps ! Finalement, comprenant que son frère ne pouvait pas saisir tous les bons sentiments qu'il voulait lui faire passer, Eliott se mit à lui parler. « Tu crois vraiment que j'ai besoin de promettre ce genre de truc ? » Lloyd le regarda avec une moue amusée, il s'approcha de son petit frère avant de lui ébouriffer affectueusement les cheveux. « Non, mais j'ai pas spécialement envie de connaître tes petits secrets dragues ! » pouffa alors le blond en secouant la tête, amusé & désespéré par le comportement de son cadet. Eliott pouvait être vu... comme quelqu'un de pas très sérieux avec les femmes. Pourtant, Lloyd savait qu'il ne leur manquerait jamais de respect. C'était une question de principe et d'éducation, choses importantes chez les deux Douglas-Hamilton. « Et avant que tu ne le dises, non, je n'ai pas besoin de tes conseils ! » le devança l'écossais. Parfois, il aimait à penser qu'il savait d'avance ce que son frère allait dire. Parfois il se trompait, il n'était pas non plus Dieu, mais souvent, il visait juste sur les intentions du jeune Eliott.

Cela dit, il regretta rapidement cette conversation simple qu'ils venaient d'avoir. Il savait qu'Eliott n'allait pas comprendre son mode de vie. Il le savait. Mais en même temps, il ne pouvait pas mentir à son petit frère ! Le mensonge n'avait jamais été son fort, surtout avec ses proches, d'autant plus avec Eliott ou Sybil. Et encore, heureusement qu'il n'avait pas encore évoqué son boulot. Il sentit un mal de crâne poindre, il savait que ça allait être difficile de faire comprendre sa nouvelle vie à Eliott... il poussa un soupir avant d'écouter les premières réaction à chaud de son cadet. « Lloyd Hamilton ? T'es sérieux ? T'es pas fier de qui tu es ou quoi ? » il se gratta la tempe un peu pris au dépourvu. Il fit aussi tôt une grimace avant de se passer la main dans les cheveux. « Si évidemment que je suis fier de mes origines ! » finit-il par concevoir. Il aimait l'histoire de sa famille, en même temps, on lui en avait tellement parlé lorsqu'il était gosse qu'il valait mieux l'aimer... néanmoins, il savait que ça n'allait pas convaincre Eliott de ses propos. « C'est juste que j'ai pas envie... d'être vu par mon argent & mes titres en premier. J'ai envie... qu'on connaisse Lloyd, qu'on s'intéresse à Lloyd & pas à la fortune qu'un Douglas-Hamilton traine derrière lui... » finit par avouer avec dépit. Après tout, c'était aussi pour ça qu'il s'était délibérément éloigner de l’Écosse, pour pouvoir "respirer", pour s'échapper de toutes les obligations, pour savoir ce qu'il voulait réellement sans l'influence écrasante de son père sur ses épaules. « Je suis ambulancier ici, c'est ce que je suis, j'ai pas envie que les gens... connaissent mon passé parce que c'est le mien et que j'ai assez partagé de ma vie quand j'étais en Écosse. Ici, si j'ai envie de sortir habillé en jean pour m'acheter un hot-dog, les gens vont pas me regarder bizarrement et je vais pas finir dans un journal à la con pour dire à quel point je suis la honte de ma famille ! » ajouta-t-il avec un sourire en coin, en faisant une légère évocation à la folie médiatique qui s'intéressait à eux. Trop propres, c'était toujours ce qu'ils avaient été. Trop parfaits et ils cherchaient & attendaient la moindre erreurs de leur part. C'est pour ça qu'Eliott avait été une mine d'or, mais ça ne voulait pas dire que les autres Douglas-Hamilton ne subissaient pas une pression constante dans l'attente d'une bévue. C'était éreintant et Lloyd ne voulait plus de tout ça dans sa nouvelle vie.

T'excuse pas moi j'aime bien

Eliott affirma à son frère qu'il n'avait pas besoin de promettre de venir sur un cheval blanc pour mettre une fille dans son lit. Lloyd, en bon grand frère, s'approcha de lui avant de lui ébouriffer les cheveux. Eliott se détacha en riant tout en remettant correctement ses cheveux en place. Il rigolait ou quoi ? On ne touche pas aux cheveux de Archibald Eliott Douglas-Hamilton, surtout pas. Lloyd était bien le seul à pouvoir s'autorisait ce genre de choses et il devait bien le savoir. Pourtant, le jeune écossais ne le prit pas mal, justement parce que c'était son frère. « Non, mais j'ai pas spécialement envie de connaître tes petits secrets dragues ! » Eliott éclata une nouvelle fois de rire avant de soulever les bras et de les laisser retomber en signe d'abnégation. Il ne pouvait pas nier qu'il avait énormément de succès avec les femmes mais ne s’enorgueillissait pas vraiment de ça. De plus, il ne se pensait pas un grand dragueur, il n'avait pas de techniques à proprement parler et pensait que chaque femme "s'attaque" de façon différente. Chacune est différente et chacune a le droit d'être séduite de façon différente. Enfin, Eliott ne se voyait pas vraiment entamer une conversation particulière, limite philosophique avec son frère. Il ne répondit donc rien puisque Lloyd reprit rapidement la parole « Et avant que tu ne le dises, non, je n'ai pas besoin de tes conseils ! » Le sourire d'un enfant pris en faute s'installa sur la bouche du jeune homme. Lloyd le connaissait bien et il avait réussi à anticiper ce qu'il pensait. Combien de fois Eliott avait songé à lui donner quelques conseils pour mettre en pratique et réussir à confirmer ce que son physique pouvait lui permettre. Il était quasiment sûr qu'il ne se rendait pas compte à quel point il pouvait compter sur sa beauté. C'était sans doute de famille, la beauté des hommes. « Je te jure que ça pourrait te servir pourtant ! Tu ne te rends pas compte mais tu pourrais être comme moi ! » proposa Eliott, tout en sachant que c'était un peu peine perdue. Lloyd était complètement différent de son frère et ça ne se changerait pas de sitôt sans doute...

Puis ils changèrent de sujet avant d'arriver à parler de la crainte de Eliott sur le manque d'attention de Lloyd à ses titres et à la famille qui l'avait élevée. « Si évidemment que je suis fier de mes origines ! » Le jeune homme souleva un sourcil, sans être vraiment convaincu. S'il était si fier que ça de ses origines, pourquoi réagissait-il de la sorte ? Pourquoi ne parlait-il pas de qui il était à ses colocataires ? Pourquoi avait-il quitté de cette façon l'Ecosse ? « C'est juste que j'ai pas envie... d'être vu par mon argent & mes titres en premier. J'ai envie... qu'on connaisse Lloyd, qu'on s'intéresse à Lloyd & pas à la fortune qu'un Douglas-Hamilton traine derrière lui... » Eliott fit la moue, moyennement convaincu. D'un côté, il ne comprenait toujours pas les raisons de son frère mais en même temps, il savait que ce n'était pas une mauvaise direction de pensée. En effet, l'écossais avait lui aussi connu des personnes mal intentionnées qui ne cherchaient à s'approcher de lui que pour de mauvaises raisons. Mais il partait du principe que ce genre de personnes existaient partout et que ce n'était parce qu'on avait plus d'argent que ça nous mettait plus sur le devant de la scène. « Je suis ambulancier ici, c'est ce que je suis, j'ai pas envie que les gens... connaissent mon passé parce que c'est le mien et que j'ai assez partagé de ma vie quand j'étais en Écosse. Ici, si j'ai envie de sortir habillé en jean pour m'acheter un hot-dog, les gens vont pas me regarder bizarrement et je vais pas finir dans un journal à la con pour dire à quel point je suis la honte de ma famille ! » Au fur et à mesure que Lloyd parlait, Eliott avait l'impression de découvrir une nouvelle façade de son frère. Comment ça il était ambulancier ? Ambulancier comme un gars qui conduit une ambulance ? Qui conduit les gens à l'hôpital ? Lloyd Douglas-Hamilton était ambulancier ? Si la famille savait... Toutefois, quand il en arriva à parler qu'il ne voulait pas faire la une des journaux. Eliott le reçut comme un coup de poing au coeur. Il ne comptait plus le nombre de fois où son visage et son nom avaient été en couverture des journaux écossais, combien de fois son nom et celui de sa famille a été sali. S'il avait quitté l'Ecosse et Londres ensuite où il était parti pour étudier, c'était en grande partie pour échapper à cette pression médiatique qui commençait à l'étouffer. « Depuis quand tu es ambulancier ? Tu... conduis vraiment une ambulance dans tout New-York ? » demanda-t-il, de façon un peu ingénu, troublé, surpris. Malgré tout, il ne put s'empêcher d'y ajouter une touche d'humour propre à son caractère qui ne pouvait être sombre ou triste trop longtemps « C'est sûr que le jour où un ambulancier fera la une des journaux, ça ne sera pas le même genre que ceux d'Ecosse ! » s'exclama-t-il en riant.

Eliott faisait toujours rire Lloyd, ils étaient tellement différents l'un de l'autre, là où Lloyd aimait le calme et la quiétude, Eliott aimait les strass & être reconnu. C'était juste comme ça, et quelque part, c'était tant mieux, Eliott ne pouvait pas vraiment se plaindre d'être dans l'ombre de son aîné, c'était loin d'être le cas, en général, les gens étaient étonnés d'apprendre que le jeune Archibald avait un frère aîné. Lui ne s'en plaignait pas, il le vivait très bien à vrai dire. « Je te jure que ça pourrait te servir pourtant ! Tu ne te rends pas compte mais tu pourrais être comme moi ! » Lloyd éclata de rire devant la présomption de son cadet. « Épargnons la Terre de cela, elle a assez avec un Archibald Eliott Douglas-Hamilton ! » se moqua-t-il légèrement avant d'amener le goulot de la bière à sa bouche pour une boire une gorgée.

Dommage que le sujet ne resta pas si léger longtemps. Eliott l'interrogeait sur sa fierté de son nom... c'était un sujet délicat à son sens, il savait qu'il pouvait blesser même inconsciemment son frère. Après tout, l'un comme l'autre ne recherchait pas tout à fait les mêmes choses. Il ne dénigrait pas la vie que menait Eliott pour autant... mais il voulait sa liberté. Toute leur vie, ils avaient subit la volonté de leur père. Lloyd avait commencé des études d'économie qu'il détestait mais réussissait avec brio parce que son père l'avait exigé. Il était resté enchainé à son nom toute la vie de son père... mais une fois mort, il avait pris ses cliques et ses claques pour découvrir qui il était vraiment, ce qu'il aimait, pour pouvoir faire enfin des choix bien à lui et pas imposé par un paternel exigeant et incompréhensif... Eliott lui avait réussi à se défaire plus tôt de l'emprise du Duke, la preuve était qu'il s'était fait remarqué bien plus tôt que lui, il s'était démarqué et avait refusé d'obéir les yeux fermés à leur père... il avait su montrer ouvertement son caractère. Pas Lloyd. Et c'étiat pour ça qu'il apprenait à se comprendre petit à petit depuis plus d'un an. Il tenta d'expliquer alors la chose à son frère du mieux qu'il le pouvait. « Depuis quand tu es ambulancier ? Tu... conduis vraiment une ambulance dans tout New-York ? » finit alors par demander Eliott. Lloyd laissa passer un soupir. Il avait retenu sa respiration sans même le réaliser, ayant peur de la réaction de son petit frère. « Et bien... un mois après mon arrivé chez grand-mère... j'en avais marre de tourner en rond à rien faire... alors je sais pas, je me promenais dans la rue pour trouver... un occupation, et une ambulance est passé à ce moment-là. J'ai passé un test, j'ai été pris pour suivre une formation en accéléré et voilà. Je ne peux pas encore faire toutes les réanimations, je suis encore un "rookie" mais bon... je ne demande qu'à apprendre plus. » avoua-t-il simplement en se passant la main dans les cheveux. « C'est sûr que le jour où un ambulancier fera la une des journaux, ça ne sera pas le même genre que ceux d'Ecosse ! » il éclata de rire et opina de la tête ne pouvant qu'approuver la remarque pertinente de son cadet.

« Mais toi Eliott... pourquoi être parti d'Ecosse ? Tu as toujours mieux supporter que moi... notre monde. Il s'est passé quelque chose ? » s'informa-t-il les sourcils froncés, inquiet dans le fond. Ne pas savoir les épreuves qu'avaient traversé son petit frère ne lui plaisait pas énormément... lui qui avait toujours joué le rôle du "grand frère" avec Eliott plus qu'Alexander ou John durant des années se sentait un peu coupable d'avoir lâché ainsi Sybil & Archibald.

« Épargnons la Terre de cela, elle a assez avec un Archibald Eliott Douglas-Hamilton ! » Eliott prit un air faussement choqué avant d'éclater de rire et de pousser doucement son frère. Il savait bien qu'il disait pour rire et qu'il ne le pensait pas réellement. C'était la différence entre Lloyd et les autres. Et c'était pourquoi il prenait bien ce que pouvait lui dire, contrairement aux autres. Il était sûr que nombre de personnes pensaient réellement qu'il était de trop sur terre mais il prenait ça à la légère, sans se soucier réellement de ces gens-là. Les seules choses qui l'intéressait sur ce que pensait les gens, c'était Lloyd et Sybil, pas les autres. « Ne t'inquiète pas pour la Terre, elle était très contente de porter un Archibald, fière même ! » s'exclama-t-il en riant. Il n'en pensait pas un mot mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour répondre à son frère et tenter de leur rabattre le caquet ou du moins de s'amuser encore un peu...


Finalement, Lloyd lui avoua qu'il était ambulancier. Passée la surprise, Eliott demanda confirmation, tant ça lui semblait incongru et étrange. Certes il savait que son frère n'avait pas la même conception des titres qu'Eliott mais tout de même, de là à devenir ambulancier à New-York il n'y avait qu'un pas qu'il avait apparemment franchi aisément mais qu'Eliott avait peine à comprendre. Pourquoi ? Pourquoi ambulancier ? Pourquoi New-York ? « Et bien... un mois après mon arrivé chez grand-mère... j'en avais marre de tourner en rond à rien faire... alors je sais pas, je me promenais dans la rue pour trouver... un occupation, et une ambulance est passé à ce moment-là. J'ai passé un test, j'ai été pris pour suivre une formation en accéléré et voilà. Je ne peux pas encore faire toutes les réanimations, je suis encore un "rookie" mais bon... je ne demande qu'à apprendre plus. » Eliott prit le temps pour répondre, lançant un regard un peu interloqué à son frère. Il ingéra toutes les informations qu'il lui avait donné, tentant d'y mettre un peu de clair dans ses pensées. Il fallait déjà qu'il imagine son frère conduire une ambulance, ce qui n'était pas simple. « Mais... ça te plaît ? De conduire une ambulance toute la journée, à attendre aux feux rouges et à se faire engueuler ? » Voilà comment Eliott voyait le métier d'ambulancier. Quelqu'un qui court toujours après le temps sur la route toute la journée. Bref, il n'y voyait pas d'intérêt réel.

« Mais toi Eliott... pourquoi être parti d'Ecosse ? Tu as toujours mieux supporter que moi... notre monde. Il s'est passé quelque chose ? » Eliott réfléchit quelques instants avant de répondre, très sérieusement une fois n'est pas coutume « Nan, nan, t'inquiète pas. C'est juste.... » Puis, le naturel reprenant le dessus, un sourire s'installa sur ses lèvres « Je me suis dit que j'allais devenir ambulancier ! Nan, sérieusement, Londres devenait trop petit pour moi et... les journaux devenaient vraiment pressants... » Il fit la moue, se souvenant de l'enfer qu'il avait vécu avant de partir pour la grosse pomme, bien pire que les journaux écossais.

je peux pas faire mieux, désolée