" Yeah, j'ai trouvé quelqu'un pour payer mes factures ! "



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Quand il m'a annoncé qu'il partait comme ça, j'ai vraiment cru que j'allais lui foutre mon poing dans sa gueule. Il allait se marier. A 28 ans. Avec une brune en plus. Encore ça aurait été un mannequin, blonde, grande, à forte poitrine, j'aurais compris, mais là. Ok, elle est jolie mais c'est sa petite amie de lycée. Enfin bref, je suis pas là pour le juger. Il s'est barré, il s'est barré. Il sait juste pas ce qu'il perds. Et non, je ne suis pas énervé parce qu'il m'a abandonné très rapidement et qu'il m'a laissé assumer les factures tout seul. Non, je lui en veux à peine d'avoir niqué mes économies. Connard va! J'avais encore une bonne rancœur contre lui, mais bon, il fallait se rendre à l'évidence que je ne pouvais assumer un appart' à moi tout seul. J'ai donc passé une annonce pour un coloc'. J'en ai rencontré plusieurs, des gars, ils étaient tous ou geek, ou bruyant, ou incroyablement repoussant. Non pas que j'ai quelque chose contre les moches, mais quand je ramène une fille chez moi, je veux pas qu'elle se barre en courant parce que mon coloc' est passé faire coucou. Donc j'ai renoncé à trouver un gars. Alors j'ai cherché une fille. Le problème, c'est que je suis un con. Certaines se sont barrées parce que je parlais à leur poitrine, d'autres je leur parlais en regardant par terre, et toutes celles qui se sont pas barrés pour ça, ont déclinés parce que j'avais une vie sexuelle trop mouvementée et qu'elles ne supporteraient pas autant de sexe. Sauf que ça commençait à être très mauvais pour mon compte en banque et donc devenir très urgent, alors quand cette fille au boulot m'a parlé de la copine d'un copain du mari de sa frangine, j'ai sauté le pas et j'ai appelé la fille en lui disant que c'était ok, qu'elle avait trouvé un appart'. Je sais pas à quoi elle ressemble, je sais pas si elle peux payer le loyer, je sais pas si elle a des meubles (j'espère parce que mon canapé est vraiment à chier.), je sais juste qu'elle s'appelle Ariana et qu'elle a une voix sexy au téléphone. Et voilà, aujourd'hui, je me retrouve avec une coloc' inconnue.

Et alors je me suis réveillé ce matin en me disant que le soir même, je ne dormirais pas tout seul. Enfin, dans mon lit tout seul, mais pas dans l'appart'. Je savais pas vraiment à quelle heure elle arrivait ni rien, mais ce que je savais, c'est que c'était le bordel dans mon logement et qu'il fallait au moins que je rentre le salon. Sa chambre était nickel depuis que mon ancien coloc' était parti, mais le salon-salle à manger- cuisine- entrée- dépotoirdeSimonBowden c'était vraiment le chaos. J'ai commencé à ranger, pas lavé ni habillé (C'était ma dernière matinée seul tout de même) , et franchement, heureusement, parce que j'ai trouvé des trucs assez chelou dont j'oserai même pas vous parler. Après avoir rangé mon appartement et passer l'aspirateur, j'ai décidé de planquer aussi toutes nos débauches de mecs. Parce que oui, on avait une PS2 sous la télé, quelques joints qui trainaient par ci par là, une frigo plein de bouteilles d'alcool fort et pas mal de plats préparés et les murs étaient tapissés de posters de... Jolies jeunes femmes on va dire. J'ai donc planqué tout ça, à part la PS2 parce que je ne peux pas me passer de ma partie de Guitar Hero tous les soirs. Puis j'ai (enfin) été prendre une douche. Ca devait être mon jour de chance car 2 minutes après que je sois sorti de la douche, l'interphone retentit. «  Ouais? C'est qui? » Dis je avec mon air le plus gentil en essayant d'enfiler mon tee shirt à l'endroit. Que voulez vous, je suis un gars de Brooklyn.

Cela faisait plusieurs semaines que j'essayais de trouver un appartement qui serait plus dans mes moyens. En effet, je vivais seule depuis plusieurs années et avais toujours eu du mal à payer mon loyer. Et maintenant que ma chère colocataire était partie dans un autre pays, il fallait absolument que je me trouve un autre logement. Au début, j'avais moi même passé des annonces mais personne n'y avait répondu. Pas étonnant avec l'appartement que je possédais : tout petit, dans un mauvais quartier. Personne ne voudrait se retrouver avec moi. Au final, j'avais parlé de mes problèmes à certains de mes amis et par un grand miracle, j'avais trouvé quelqu'un qui recherchait, justement, une coloc' ! J'avais sauté sur l'occasion, avais appelé le gars en question et avais obtenu l'appartement sans entretien préalable. Tout était réglé : j'avais commencé à faire mes paquets pour pouvoir déménager. Très naïve, je n'avais même pas pensé que l'appartement serait encore pire que celui que j'avais déjà, ou que le cher garçon avec lequel je cohabiterais serait un pervers ou un psychopathe. Que voulez vous, je me comportais toujours, égale à moi même ! Très énergique et vive, j'avais tout rangé en peu de temps et sans faire beaucoup de pauses. Ne possédant pas beaucoup de choses de valeur, cela avait été très vite. Le pire avait été de ranger tous les livres que je possédais, et les maquettes d'avion qui ne devaient pas se briser lors du transport. Quel loisir étrange pour une fille comme moi vous diriez vous, mais j'avais toujours adoré cela. Et finalement, j'avais appelé le jeune homme pour lui dire que j'arriverais dans quelques jours et avais demandé de l'aide à un de mes amis pour avoir un petit camion. Tous mes cartons chargés, nous étions partis vers l'adresse qui n'était pas si loin de mon ancien logement : toujours brooklyn. Cela m'arrangeait aussi car j'adorais mon quartier. Oui, nous n'étions pas les plus riches, mais il y avait des gens sympathiques partout. Je parlais avec tout le monde : les sans abris et dealers que je voyais dans les rues. Oui, j'avais eu quelques problèmes mais au final rien de très grave.

Il me fallut un peu de temps pour arriver à destination. Il y avait des embouteillages : voici pourquoi je haïssais les automobiles. Je préférais de loin marcher, ou prendre le vélo ! Et quand les destinations étaient un peu lointaines, les transports en commun. Arrivée en bas de l'immeuble qui n'était pas si moche que ça, je sonnais à l'interphone. Bowden, c'était ça. La voix que je reconnaissais de nos échanges téléphoniques me demanda de me présenter. « Ariana ! Je viens pour emménager. Mes cartons arrivent. Je peux monter ? » Il m'ouvrit (pourquoi ne le ferait-il pas ?) et je pris l'ascenseur pendant que mon ami montait les cartons. Un grand sourire au visage, je tapais sur la porte et attendais que le jeune homme vienne m'ouvrir. J'espérais qu'il n'aurait pas peur de moi : il n'y en avait aucune raison. Mes cheveux blonds étaient, pour une fois, assez bien coiffés et je portais un jean moulant avec un débardeur et une veste en faux cuir. J'aimais le style assez « passe partout », et haïssais toutes sortes de talons et tenues inconfortables. Je portais des baskets ce qui me convenait. Et puis, puisque mon ventre allait bientôt grossir, j'étais contente de ne pas porter des robes trois fois trop petites. On m'ouvrit la porte et sans regarder vraiment qui était derrière celle-ci, je me jetais dans les bras de mon nouveau colocataire et lui embrassais la joue. « Merci ! »