Ces derniers temps, la vie des New-yorkais avait été pour le moins agitée. Mais une des choses qui impressionnait le plus Pablo, c'était que tout semblait glisser sur les gens sans jamais les atteindre. A New-York, la vie reprenait toujours son cours comme si rien ne s'était passé, et ce même après les événements les plus marquants. Le dernier en date avait sans aucun doute été ce jour où plusieurs attentats avaient été perpétrés au même moment, aux quatre coins de la ville. Pablo avait d'ailleurs été tout particulièrement concerné puisqu'il se trouvait juste en face de l'Apple Store au moment où ce dernier avait explosé. Parmi le chaos, il avait trouvé Sweva, la jolie fleuriste dont il avait fait la connaissance quelques semaines plus tôt. En la voyant en difficulté, le jeune homme avait fait de son mieux pour lui venir en aide, et ils avaient traversé cette matinée hors du temps ensemble. Mais malgré le traumatisme qu'avaient engendré ces attentats, tout était redevenu absolument normal en ville. En se baladant dans les rues, on ne trouvait quasiment plus aucune trace de ce qui s'était déroulé quelques mois plus tôt.
Depuis ces événements malheureux, Pablo n'avait jamais recroisé la route de Sweva. A vrai dire, ils s'étaient trouvés un peu par hasard au même endroit le jour des attentats. Sans ça, ils ne se seraient sans doute jamais revus. En effet, après leur première rencontre et des « adieux » plutôt... torrides, Pablo s'était esquiver sans plus d'explications. Sans avoir prit soin de laisser son numéro de téléphone, ou de prendre celui de la jeune femme : impossible de se revoir. Mais aujourd'hui, le latino traînait dans le quartier dans lequel travaillait Sweva, et tout à coup l'idée de lui rendre une petite visite lui traversa l'esprit. Il ne risquait plus de se faire réprimander pour son comportement douteux puisque la jeune femme avait déjà prit la peine de lui faire comprendre qu'il aurait mieux fait de s'abstenir lors de leur dernière rencontre... Il pouvait donc la revoir en étant serein.
Avant toute chose, le jeune pilote s'empressa d'aller acheter deux cafés, histoire de ne pas arriver les mains vides. Sans perdre une seconde pour ne pas que les cafés refroidissent, Pablo prit la direction de la boutique de Sweva. En ce début d'hiver, l'air était particulièrement froid et déjà, le bout du nez du jeune homme avait prit une petite teinte rouge. Une main au fond de la poche de son manteau, Pablo avançait rapidement, certain du chemin à suivre pour retrouvé l'étal dans lequel il avait ruiné la peinture métallisée de son bolide. En apercevant l'enseigne de la petite boutique, la latino esquissa un sourire. Il entra en s'efforçant de ne pas faire trop de bruit, et se planta près de la porte. Sweva était en train de s'affairer à l'autre bout du magasin, et ne semblait pas l'avoir remarqué. Le jeune homme resta là à la regarder, un sourire aux lèvres en attendant qu'elle finisse par le voir, ou qu'elle sente au moins l'odeur des cafés qu'il tenait dans ses mains pour les réchauffer.
Sweva, les jambes sur la table de la cuisine, bien affalée sur une chaise, contemplait son évier. Elle mangeait un bol de céréales, la tête encore un peu endormie. Mais je suis si sale. Arrête de faire ta fainéante, et vient me laver. Semblait lui crier sa vaisselle. « Je gagnerais quoi au juste si je le faisais ? répliqua-t-elle avant d'enfourner une cuillère de céréales dans la bouche. » Ce n'était qu'un vulgaire tas de vaisselle. Elle n'allait pas se laisser convaincre aussi facilement... Eh bien, mon éternel reconnaissance, et puis surtout la satisfaction du travail accompli. Sweva leva les yeux au plafond tout en hochant la tête vigoureusement de droite à gauche. Elle ne ferait pas la vaisselle, non elle ne la ferait pas. « Aux dernières nouvelles, faire la vaisselle, ça ne paye pas les factures. Elle se laissa tomber de sa chaise et posa son bol dans l'évier dans un équilibre précaire. Allez tiens, un peu plus ou un peu moins, ça ne changera pas grand chose. » Tout en se grattant la tête, elle se dirigea d'un pas nonchalant vers la douche, histoire de se réveiller un peu et de pourquoi pas, arrêter de parler à son mobilier... Elle était un peu plus réveillée en sortant, mais à peine se rendit-elle compte quand elle s'apprêta à jeter ses chaussettes dans la poubelle. Elle commençait à être en retard et se dépêcha d'enfiler son manteau avant de fermer la porte à clé et de partir pour sa boutique de fleurs. Comme à son habitude, elle fit l'ouverture, releva le store, et commença à mettre les étals en place. Elle passa même un coup de balais, chose qu'elle ne faisait même pas chez elle. Mais bon personne ne venait visiter sa maison... A l'approche de Noël, beaucoup de gens venaient pour acheter des couronnes ou même des bouquets pour décorer des tables ou tout simplement les offrir. La jeune fleuriste avait même décoré la boutique et fabriqué un genre de sapin de noël fait avec des fleurs uniquement. Elle aimait bien cette période juste pour les décorations. C'était en plus son premier Noël à New York et les illuminations de la ville étaient justes magnifiques. Elle passait le plus clair de son temps dehors à se promener, ce qui était en somme la raison de son épuisement étant donné qu'elle ne rentrait pas toujours à des heures très catholiques... Dos à la porte, elle tentait de ranger des bouquets de fleurs dans un étal en essayant tant bien que mal de tous les faire rentrer. Il lui sembla soudain entendre la porte s'ouvrir mais elle était tant perdue dans ses pensées qu'elle n'en était pas tout à fait sûre. Elle se retourna et un sourire apparut aussitôt sur son visage. Elle lâcha même un petit rire.
« Waow. Un revenant. Suis-je en train de rêver ? s'exclama-t-elle tout en s'approchant. »
Pablo se tenait dans l'entrée, un gobelet dans chaque main. Elle mit ses mains sur ses hanches, un sourcil levé. Il était bien la dernière personne qu'elle s'attendait à voir...
Sweva était en train de se battre avec des brassées de fleurs réticentes qui ne voulaient visiblement pas rentrer dans les bacs prévus à cet effet. Pour Pablo, il était de plus en plus difficile de rester calme et de garder son sérieux sans attirer l'attention de la jeune fleuriste. Puis, au bout de quelques instants, elle se retourna et posa enfin ses yeux sur lui. Il tenait toujours ses deux gobelets remplis de café brûlant, ce qui fit visiblement rire Sweva. En même temps, le tableau devait être plutôt drôle... Il sentait bien que son nez et ses joues étaient rougis par le froid, et ces maudites tasses qui fumaient de chaque côté de son corps... Le latino esquissa un nouveau sourire en réponse à son amie, puis le va les yeux au ciel. Elle le considérait donc comme un revenant... Pas étonnant après le nouveau silence radio qu'il lui avait imposé depuis leur dernière rencontre. Décidément, Pablo était vraiment nul en communication, et toutes ses boulettes semblaient vouloir tomber sur la même personne : Sweva. La chaleur qui commençait à se faire un peu trop présente au creux de ses mains le fit réagir, et le jeune pilote s'exclama : « Hey ! Débarrasse-moi de ça ! C'est chaud ! » Il lui tendit alors un des gobelets, et la regarda avec insistance pour qu'elle l'attrapa avant qu'il ne se brûle définitivement les doigts.
Dès qu'elle eut attrapé son présent, Pablo secoua frénétiquement sa main, allant même jusqu'à souffler dedans en grimaçant. Puis il fit passer son propre gobelet de café d'une main à l'autre, histoire de répartir un peu mieux la chaleur des deux côtés. C'est seulement après ce petit manège qu'il daigna relever les yeux vers Sweva, toujours plantée juste devant lui. Le jeune homme resta un long moment silencieux, en plantant ses yeux azurs dans ceux de la fleuriste. Elle était vraiment très belle, et Pablo se trouvait un peu plus stupide à chaque seconde. D'abord, il avait fuit lâchement après s'être envoyé en l'air avec elle, puis il l'avait secourue lors des attentats avant de disparaître à nouveau, la laissant soigner sa cheville toute seule. Pour sa défense, il avait été débordé ces derniers temps... Entre les essais sur circuit et les soirées de mix à l'Awesome, Pablo n'avait plus une minute à lui. Mais aujourd'hui, l'idée de rattraper le temps perdu lui avait traversé l'esprit, et il n'avait pas hésité une seule seconde avant de s'exécuter. C'est pour cette raison qu'il avait fait irruption dans la boutique, armé de ses deux stupides gobelets et de sons sourire charmeur. Il ne savait pas encore laquelle de ces deux armes allait être la plus probante, mais il espérait réellement que sa présence fasse plaisir à Sweva, malgré tout.
« Je... j'ai pas vraiment eut le temps de passer avant mais... est-ce que ça va ? J'veux dire, depuis... tu sais quoi. » Prudent, Pablo n'avait pas tenté de la rendre dans ses bras, ni même de lui faire la bise. Il préférait attendre que l'initiative vienne d'elle, c'était plus sûr. Selon ce qu'elle ferait, il serait fixé sur son sort, et sur ce qu'elle pensait de lui et de son comportement... un peu particulier.
La dernière fois qu'elle l'avait vu on ne pouvait pas vraiment parlé de bon souvenir... C'était pendant l'attentat et Sweva s'était retrouvée avec une jambe fracturée. Mais ça lui avait quand même fait plaisir de voir un visage familier parmi le chaos. Et comme lors de leur première rencontre - qui avait d'ailleurs eu lieu ici même dans la boutique, il avait ensuite disparu de la circulation sans laisser de nouvelles. Sweva ne savait plus trop quoi penser du jeune homme. Elle n'avait pas trop apprécié lorsqu'il était parti comme s'il avait le feu aux fesses après qu'ils aient... Enfin, ça avait un peu touché sa fierté. Puis la deuxième fois à vrai dire elle n'y avait pas prêté plus d'attention, le sort de sa jambe étant bien plus préoccupant... Et ensuite avec la rééducation, les mois dans le plâtre, elle n'avait plus vraiment pensé au jeune homme. Il était pourtant bien là avec son sourire et ses deux gobelets, l'air de rien. Il lui en tendit un d'ailleurs tout en se plaignant de sa température.
« Merci, j'en avais bien besoin justement. »
Il avait lu dans ses pensées. Rien que l'odeur du café commençait à lui faire de l'effet. Elle attrapa le gobelet qu'il lui tendait, et effectivement il était chaud. Mais elle préférait se brûler la langue plutôt que d'attendre qu'il refroidisse. Elle porta le gobelet à ses lèvres, se brûla la langue, et se dit qu'elle pourrait bien attendre quelques minutes de plus. Elle reporta son regard sur Pablo. Il avait l'air gêné, ce qui fit rire Sweva. « Je... j'ai pas vraiment eut le temps de passer avant mais... est-ce que ça va ? J'veux dire, depuis... tu sais quoi. »
« Et bien comme tu peux le voir je me porte comme un charme. Elle sourit avant de poursuivre : Je ne dis pas que ça été facile ces derniers mois mais ça va mieux maintenant... Alors tu as eu des remords en passant devant la boutique ou tu t'es juste rappelé tout à coup de mon existence ? Elle demandait ça simplement pour le mettre encore plus mal à l'aise car au fond elle ne lui en voulait pas vraiment. Ce n'était pas comme s'ils se connaissaient depuis des années... N'attendant pas réponse immédiate, elle passa devant lui mais continua à lui parler en tournant la tête vers lui. Attends une minute, je vais rentrer la poubelle. »
Le café toujours dans sa main, elle se dirigeait vers la porte de la boutique. Du moins c'est ce qu'elle croyait. Un grand BANG résonna soudain dans la pièce et se répercuta sûrement à l'extérieur. Elle avait de toute évidence mal évaluer la distance entre elle et la baie vitrée. Et celle de la porte; elle se trouvait bien à vingt centimètres de celle-ci... Des gens alertés par le bruit s'était arrêtés pour la regarder à travers la vitre mais c'était bien là le cadet de ses soucis. Son gobelet s'était ouvert et s'était renversé dans presque toute sa totalité sur elle. Le café était vraiment brûlant. Plus préoccupée par la boisson qui lui brûlait que par la bosse qui était sûrement en train de se former sur son front, elle retira aussitôt son pull. Le débardeur qu'elle avait en dessous portait une grosse tâche marron et lui collait à la peau. Bien sûr il fallait qu'il soit blanc. Oh et puis ce n'était pas comme si Pablo n'avait jamais rien vu de son anatomie... Elle ne retira quand même pas son débardeur, la boutique était encore ouverte et les gens pouvaient la voir à travers la baie vitrée. Elle se contenta de le tirer pour l'éloigner de sa peau tout en sautillant sur place.
« C'est chaud, c'est chaud, c'est chaud, marmonna-t-elle avant de se rappeler de la présence de Pablo et d'arrêter aussitôt de sautiller. »
Dernière édition par Sweva Scorza le Mar 3 Jan - 13:12, édité 1 fois
Pablo fut ravi que son initiative soit appréciée, et il arbora immédiatement un large sourire traduisant sa fierté. Mais cette expression ne dura pas bien longtemps, et se fana au moment même où Sweva reprit la parole. Je ne dis pas que ça été facile ces derniers mois mais ça va mieux maintenant... Alors tu as eu des remords en passant devant la boutique ou tu t'es juste rappelé tout à coup de mon existence ? Bien sûr, il était rassuré et heureux que tout aille mieux pour son amie, mais c'est plutôt la deuxième partie de sa déclaration qui le fit grimacer. La jeune femme parlait comme si elle l'avait démasqué, et le latino hésita quelques instants avant de lui répondre. Laquelle des deux proposition devait-il choisir pour la vexer le moins possible ? Devait-il en inventer une autre pour s'en sortir avec dignité ? Un peu mal à l'aise, et ce pour la seconde fois en quelques minutes seulement, Pablo se grattouilla l'arrière de la tête en souriant en coin. « Euh... c'est que... non, vraiment, j'ai été débordé ! Et puis je n'avais pas ton numéro... » Excuse stupide, certes, mais bien réelle. Mais enfin, tout était de sa faute de toute façon. S'il avait prit la peine de le lui demander, il l'aurait eut, et aurait ainsi pu prendre de ses nouvelles un peu plus souvent. Alors qu'il était sur le point de s'empêtrer un peu plus dans ses explications foireuses, Sweva vint le sauver malgré elle en lui demandant de patienter quelques instants, le temps qu'elle rentre la poubelle.
Le jeune pilote n'eut pas le temps de voir ni de s'apercevoir de quoi que ce soit... Il entendit seulement un bruit énorme qui lui fit faire volte face et reporter son attention sur Sweva. Elle venait littéralement de s'aplatir dans la grande baie vitrée qui ornait son magasin, mais ce n'était pas le plus grave ! En plus de ça, le café brûlant qu'il venait de lui offrir fit un vol plané jusqu'à elle, et se renversa presque intégralement sur son haut. Pablo se précipita vers la jeune femme, presque affolé, mais s'arrêta net au moment où elle retira son pull. Instinctivement, le latino parcourut le corps de Sweva des yeux. Même dans une situation aussi... ridicule, elle n'en était pas moins parfaite. Puis, alors qu'il se perdait dans ses pensées, la jeune femme se mit à sautiller sur place. Un sourire vint alors se loger sur les lèvres de Pablo qui pencha un peu la tête de côté, tel un chiot qui tente de comprendre ce qui se passe devant lui. Ce n'est que lorsqu'elle se retourna vers lui que le jeune homme se pinça les lèvres, s'empêchant ainsi de rire pour ne pas la vexer. Il s'approcha un peu plus d'elle, et adopta de nouveau un air inquiet. « Est-ce que ça va? Attends, donne-moi ça.. viens. » Ce faisant, il récupéra son gobelet vide, qu'il emboîta dans le sien pour libérer une de ses main qui vint attraper le débardeur de Sweva afin de le tenir éloigné d'elle à sa place. Il passa son bras derrière elle, l’entraînant ainsi vers le comptoir de la boutique. Là, il posa son café et se retourna entièrement vers Sweva. Face à elle, il attrapa son débardeur des deux côtés, et l'agita comme pour le faire sécher plus vite. Pablo releva ensuite les yeux vers le front de la jeune femme, et y passa sa main délicatement. « Hé... Tu vas avoir une belle bosse demain matin ! » Le fait de se retrouver aussi proche d'elle lui rappela brusquement leur première rencontre. Ou plutôt la fin de leur première rencontre, et leurs ébats dans ce même magasin, au milieu des bouquets de fleurs. C'est alors qu'il croisa le regard de Sweva et ses yeux clairs, perçants, lui firent chasser toutes ses pensées de son esprit.
Adieu café. Sa vie avait été de bien courte durée. Enfin, il avait quand même fait un départ en beauté sur le débardeur de la jeune fleuriste, il n'avait pas de quoi se plaindre. « Est-ce que ça va? Attends, donne-moi ça.. viens. » Pablo s'était approché d'elle avant de l'entraîner près du comptoir et de tenir son débardeur à sa place. Elle avait remarqué qu'il s'était retenu de rire et si sur le moment Sweva n'avait pas trouvé ça très drôle, maintenant elle se disait que ça avait du être bien marrant. Après avoir parlé avec sa vaisselle voilà qu'elle rentrait dans les baies vitrées, qu'allait-elle faire ensuite ? Ça lui apprendra à n'être pas bien réveillée, ce soir elle se coucherait tôt. Elle se disait ça tous les soirs...
« On peut dire que je me suis pas ratée. dit-elle avant de se mettre à rire. »
Maintenant qu'elle pensait au coup qu'elle s'était pris elle commençait à avoir un petit peu mal à l'endroit de l'impact. Comme Pablo tenait son tee-shirt elle put porter une main sur son front. Elle fit une petite grimace mais la douleur était supportable, elle allait survivre. « Hé... Tu vas avoir une belle bosse demain matin ! » C'est sûr, elle risquait de ne pas y échapper. Rien qu'à voir la tête des gens qui l'avaient vu dans la rue, ça devait être jolie. Dommage qu'il n'y ait pas de caméra dans le magasin, ça aurait sûrement fait un carton à vidéo gag... Sweva croisa le regard de Pablo et eut un sourire.
« C'est drôle... A croire qu'à chaque fois que tu es dans les parages il m'arrive quelque chose. Elle jeta un coup d’œil où ils s'étaient quittés la dernière fois. Pas forcément de mauvaises choses. ajouta-t-elle, le regard malicieux.
C'était assez marrant de se retrouver là où ils s'étaient quittés si... chaudement la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. D'autres auraient pu être gênés mais pas Sweva. Ça faisait longtemps qu'elle ne jouait plus à la jeune fille prude et effarouchée. Et c'était difficile de le faire quand on avait vendu son corps pour gagner de l'argent... Avec tout ça, elle avait presque oublié qu'elle n'avait pas entendu la réponse de Pablo. Elle avait bien envie de le torturer un petit peu... Rien que pour revoir son air gêné et l'entendre bafouiller encore une fois. Elle avait bien le droit de s'amuser un peu, puis elle méritait un explication après tout.
« Bon avec mon aventure avec la baie-vitrée, je n'ai pas entendu ta réponse à ma question. Mes beaux yeux te manquaient c'est ça ? Elle fit papillonner ses paupières, un sourire étirant toujours ses lèvres. »
Elle effleura les mains de Pablo qui tenaient toujours son débardeur. Juste du bout des doigts avant de relaisser tomber ses bras sur le côté. Elle le provoquait un peu, et elle y prenait un certain plaisir. Juste pour le mettre encore plus mal à l'aise. C'est qu'elle pouvait être taquine parfois...
Sweva reprenait peu à peu ses esprit, et finit même par rire de la situation. Pablo, lui, était toujours affairé à tenir son t-shirt en l'air pour éviter qu'elle ne se brûle encore une fois. En même temps, la sensation d'un t-shirt mouillé sur la peau n'était pas la plus agréable... le jeune latino songea un instant à lui proposer de l'enlever, tout simplement, mais il se ravisa en esquissant un sourire. Il ne fallait pas oublier qu'elle était censée travailler, et qu'un client pouvait entrer dans la boutique à n'importe quel moment. Contrairement à ce qu'elle avait fait la première fois, Sweva ne pouvait pas fermer la porte à clé pour qu'ils soient tranquilles. « C'est drôle... A croire qu'à chaque fois que tu es dans les parages il m'arrive quelque chose. Pas forcément de mauvaises choses. » Alors qu'il relevait les yeux vers elle, amusé, il remarqua son petit sourire malicieux. Une sorte de lueur dans son regard lui laissait deviner qu'elle ne gardait pas qu'un mauvais souvenir du dernier passage du jeune pilote. Il avait ruiné la devanture de son magasin certes, mais il s'était visiblement plutôt bien rattrapé par la suite. Pour toute réponse, il se contenta de hocher la tête en souriant, signe qu'il était tout à fait d'accord avec ce qu'elle venait de dire.
« Bon avec mon aventure avec la baie-vitrée, je n'ai pas entendu ta réponse à ma question. Mes beaux yeux te manquaient c'est ça ? » En entendant ces mots, le jeune homme arqua un sourcil. Vraiment ? Elle voulait jouer à ça avec lui ? La voir papillonner des yeux et adopter son sourire le plus malicieux le fit rire, mais il ne se démonta pas. Apparemment, la fleuriste était d'humeur taquine aujourd'hui, et le fait de s'être renversé un café dessus ne semblait rien y changer. Pablo se préparer à répondre, mais le contact des mains de Sweva sur les siennes lui fit baisser les yeux. Aussitôt, la jeune femme retira ses mains, et le latino se mordit la lèvres inférieure, amusé. Le plus naturellement du monde, il braqua ses yeux dans ceux de la fleuriste, et répondit : « Pas du tout, tu n'as pas compris ! Je disais que je n'avais pas eut le temps de passer, et que je n'avais même pas ton numéro ! » dit-il sur un ton encore plus provocateur que le sien. Tout en parlant, il avait tiré doucement sur le t-shirt de Sweva, la rapprochant ainsi un peu plus de lui. Pour continuer, il approcha sa bouche de son oreille et murmura presque : « Mais si je te dérange, je peux m'en aller... »
Plus il regardait autour de lui, et plus les souvenirs de son dernier passage ici lui revenaient en mémoire. En fait, il avait presque oublié tout le début de l'histoire, les seuls moments dont il se souvenaient parfaitement étaient ceux passés avec Sweva. D'abord, ils avaient mangé par terre sur une espèce de... bâche sortie du fond des âges. Puis, alors qu'il allait partir, la jeune femme lui avait sauté dessus sans qu'il ne puisse (ni ne veuille) rien faire. Il s'était ensuite laissé entraîné dans l'arrière boutique, et avait pour la toute première fois, « œuvré » dans une boutique de fleurs. Peu d'hommes pouvaient se targuer d'avoir vécu une telle expérience, et encore moins avec une aussi jolie fleuriste ! Pablo n'était d'ailleurs pas peu fier de cette prouesse. Après quelques minutes, le latino reporta son attention sur Sweva, et plongea de nouveau ses yeux dans les siens sans rien dire, en gardant juste l'esquisse d'un sourire malicieux au coin des lèvres pour parachever sa démonstration de provocation.
« Pas du tout, tu n'as pas compris ! Je disais que je n'avais pas eut le temps de passer, et que je n'avais même pas ton numéro ! » Elle rigola. Parce que franchement c'était quoi cette excuse ? Bon c'est vrai qu'ils ne se connaissaient pas vraiment, une brève aventure dans sa boutique et un moment passé ensemble lors de l'attentat, on ne pouvait pas dire que c'était de bons amis. Donc elle s'en fichait un peu de son excuse ou de ce qu'ils pouvaient inventer. Elle le taquinait parce qu'après s'être prise une baie vitrée dans la figure, elle avait envie de rire. Ou parce que la tête de Pablo la faisait rire. Elle avait envie de rire sans raison particulière en fait. Le coup sur la tête lui avait peut-être déréglé le cerveau.
« T'es nul pour trouver des excuses, on te l'a déjà dit ? »
Un talent naturel souvent chez les hommes, ce qui la faisait rire. A vrai dire, elle n'était pas très bonne pour s'inventer des excuses elle non plus. Mais quand elle avait de brèves aventures et qu'elle ne voulait rien de plus, elle s'arrangeait généralement pour ne plus les croiser. Bon, concernant Pablo s'était un peu elle qui s'était jetée sur lui. Elle ne le regrettait pas. Parce que si leur relation n'avait pas très bien commencé, il s'était avéré être par la suite quelqu'un de sympa. « Mais si je te dérange, je peux m'en aller... » Pablo en parlant l'avait légèrement tirée vers lui avec son tee-shirt avant de lui parler au creux de l'oreille. Elle leva des yeux innocents vers le jeune homme, un sourire malicieux étirant toujours ses lèvres.
« Mais comme tu as des beaux yeux je peux peut-être te pardonner. »
Pablo semblait jouer au même jeu qu'elle et elle eut du mal à se retenir de rire. Parce que clairement elle plaisantait. Et penser à ce qu'ils avaient fait ici la dernière fois rendait à ses yeux la situation encore plus marrante. La fleuriste finit par tirer son tee-shirt pour l'arracher des mains de Pablo parce qu'il était presque sec, ou du moins complètement refroidi. C'était très classe cette grosse tâche marron. A partir de maintenant elle penserait à prendre des vêtements de rechange quand elle viendrait à la boutique... Elle jeta un bref regard dessus avant de regarder à nouveau le latino. Elle s'approcha tout près de lui, plongeant son regard bleu dans le sien, et d'une voix suave elle ajouta, murmurant presque :
« Deviens mon esclave et je te pardonnerais. Ne t'inquiète pas, je ne te demanderais pas grand chose, écrire des poèmes sur ma beauté légendaire, faire le ménage, embrasser mes pieds, ce genre de choses. »
Elle leva les yeux au plafond comme si elle disait quelque chose de banal avant de reculer. Il ne pouvait clairement pas refuser une telle proposition. Ou pas.
Même après s’être ridiculisée en s’encadrant cette baie vitrée dans la figure, Sweva restait relativement bonne joueuse. Elle gardait le sourire et ne paraissait en aucun cas être chiffonnée ou vexée. Et pourtant, elle aurait eut un tas de raisons de l’être ! D’abord cette vitrine, et tous les gens qui l’avaient vue de l’autre côté. Puis ce café qui était venu ruiner son pull et son t-shirt… Mais non, contre toute attente la jeune femme conservait ce sourire qui lui allait si bien, pour la plus grande joie de Pablo. Le latino profitait d’ailleurs de cet état d’esprit pour jouer les provocateurs, et visiblement, Sweva mordait à l’hameçon sans aucune réticence. « T'es nul pour trouver des excuses, on te l'a déjà dit ? » Pablo adopta un air faussement outré et répliqua aussitôt : « C’est pas une excuse ! C’est la vérité. Est-ce que tu m’as donné ton numéro ? Non… Par conséquent, je ne pouvais pas t’appeler. Et comme je voyage beaucoup, je n’ai pas pu passer directement ici avant aujourd’hui… » Plutôt fier de sa démonstration, il la ponctua d’un petit sourire satisfait et d’un léger hochement de tête. Pour continuer sur le ton de la provocation, le jeune pilote proposa de partir s’il la déranger de quelque manière que ce soit. Et comme il l’avait prévu (ou espéré), Sweva répondit en retournant la situation vers un chemin qu’il lui plaisait davantage. Sans vraiment le vouloir ni le contrôler, le jeune homme laissa échapper un petit rire qu’il interrompit aussitôt en pinçant ses lèvres. Mais le regard amusé qu’il portait sur son interlocutrice suffisait à traduire ce qu’il pensait à ce moment précis. Elle n’avait pas envie qu’il parte, et fort heureusement il n’en avait pas envie non plus. Soudain, Sweva arracha son t-shirt quasiment sec des mains de Pablo, et s’approcha tout près de lui en murmurant sur un ton qui le déstabilisa pendant un temps. Mais très vite, le jeune homme se ressaisit et mordit a lèvre inférieur pour empêcher le sourire qui le démangeait de se faire trop présent. Il devait bien avouer que Sweva était plutôt douée pour faire monter la température. En fait, ses yeux et ses formes auraient suffit à faire tourner la tête de plus d’un homme. Mais ce que Pablo préférait chez elle, c’était ce personnage, cet être un peu à part qu’elle représentait. Il fallait bien l’avouer, elle était… bizarre. Mais de l’avis du latino, c’était précisément ce qui faisait tout son charme. Sans briser cette proximité qui régnait désormais entre eux, il répondit d’une voix grave et digne d’un vrai latin lover : « Je ne suis l’esclave de personne… Il va falloir trouver un autre arrangement pour me faire pardonner… » Dans sa tête, cette phrase portait beaucoup moins de sous-entendus que ce qu’il venait de dire. Mais en s’en apercevant, Pablo se contenta d’esquisser un nouveau sourire, plus séducteur cette fois. Il planta une nouvelle fois ses yeux dans ceux de Sweva en attendant sa réaction et ses éventuelles suggestions. « Je pourrai… je sais pas moi, t’offrir MON café pour replacer le tien ? T’inviter à en boire un autre ailleurs ? Te proposer de… manger avec moi au restaurant ? » Tout ça était bien classique, et il ne doutait pas une seule seconde que Sweva allait s’en offusquer. Mais c’était précisément son but. Pour palier à son apparent manque d’originalité, elle devrait trouver quelque chose qui, il en était sûr, allait le satisfaire.
La jeune fleuriste était vraiment d'humeur taquine et sa mauvaise humeur semblait s'être envolée au moment où elle s'était prise cette fameuse baie vitrée. A croire que le coup avait fini de la réveiller. Ou lui avait sérieusement amoché le cerveau. « C’est pas une excuse ! C’est la vérité. Est-ce que tu m’as donné ton numéro ? Non… Par conséquent, je ne pouvais pas t’appeler. Et comme je voyage beaucoup, je n’ai pas pu passer directement ici avant aujourd’hui… » Elle plissa les yeux en le regardant, eut un petit sourire avant de dire en croisant les bras :
« J'imagine que t'es fière de toi mais ça ne marche pas. »
Elle ne lui fit pas remarquer qu'il ne lui avait jamais demandé son numéro de portable tant il s'était vite échappé lors de leur première rencontre. Mais en réalité, elle comprenait un peu pourquoi il n'avait pas pu lui demander de ses nouvelles. Déjà, elle, elle n'aurait jamais pu lui en donner étant donné qu'elle n'avait aucun moyen de le contacter. Connaître son nom et son prénom n'était pas vraiment utile dans une ville comme New York où il devait y avoir des centaines de Pablo... Puis ce n'est pas comme s'ils avaient prévu de donner suite à ce qu'ils avaient fait, ils n'avaient écrit aucun contrat, fait aucune promesse, elle s'était juste laissée emporter sur le moment et elle en gardait un bon souvenir. Ce n'était juste qu'un souvenir, et si elle flirtait un peu, ce n'était pas vraiment sérieux. Elle avait repris son débardeur des mains de Pablo avant de lui demander d'être son esclave. Et c'était après tout, une proposition tout à fait juste et respectable. Ce n'était pas comme si elle en demandait beaucoup. Juste un petit peu. Et ça ne lui déplairait pas d'avoir Pablo les beaux yeux comme esclave, elle aurait pu tomber sur pire. Mais elle doutait qu'il accepte, même si elle lui faisait les yeux doux. « Je ne suis l’esclave de personne… Il va falloir trouver un autre arrangement pour me faire pardonner… » Elle fit une petite moue, elle aurait essayé au moins. « Je pourrai… je sais pas moi, t’offrir MON café pour replacer le tien ? T’inviter à en boire un autre ailleurs ? Te proposer de… manger avec moi au restaurant ? » Son sourire s'étira dévoilant ses dents, échappant même un petit rire. Pablo était entré dans son jeu et elle trouvait la situation plutôt amusante. Il avait le look parfait du dragueur espagnol et elle avait du mal à garder son sérieux avec la voix de séducteur qu'il prenait. Elle fit mine de réfléchir à ses propositions avant de répondre et de secouer la tête pour signifier que ça n'allait pas. Beaucoup trop banal tout ça.
« Oui déjà ton café, je vais le prendre. Et puis après... Tu n'as qu'à t'occuper de la boutique à ma place. Il y a des bouquets à faire, un coup de balais à passer... Oh et donne moi ton tee-shirt, je te donne le mien en échange si tu veux. »
Ce n'était pas vraiment joli le café sur un débardeur blanc et il faut dire que l'idée de Pablo dans son débardeur la faisait déjà rire, même si elle doutait encore une fois qu'il accepte sa proposition. Elle le regardait avec innocence n'ayant pas réduit l'espace entre eux et songea un instant que ça serait bien qu'il s'occupe de la boutique à sa place. Si elle était de meilleure humeur, elle n'était pas non plus hyper enthousiaste à l'idée de se remettre au travail. La journée était plutôt calme et il n'y avait aucun client à ce moment là, et heureusement... Elle ne savait pas trop ce que les gens penseraient s'ils entraient et trouvaient Pablo et Sweva aussi proche l'un de l'autre, ça serait peut-être un peu gênant.
La proposition de Pablo n’étant pas des plus originales, il n’était donc pas surprenant de recevoir une réponse négative. Mais le jeune pilote restait persuadé que Sweva le faisait exprès…. Il aurait pu lui faire les propositions les plus alléchantes, jamais elle n’aurait accepté. De son point de vue, la jolie fleuriste était tout simplement d’humeur taquine, et elle s’était mis en tête qu’elle pouvait jouer avec Pablo comme ça des heures durant. Ceci dit, ce petit manège n’était pas fait pour lui déplaire, et jusqu’à maintenant le jeune homme rentrait dans son jeu sans se priver. « Oui déjà ton café, je vais le prendre. Et puis après... Tu n'as qu'à t'occuper de la boutique à ma place. Il y a des bouquets à faire, un coup de balai à passer... Oh et donne moi ton tee-shirt, je te donne le mien en échange si tu veux. » Arquant d’abord un sourcil, le latino finit par secouer la tête en riant. Lorsqu’il releva les yeux pour trouver ceux de Sweva, toujours aussi proche de lui d’ailleurs, il lui asséna une petit tape sur le front en répondant : « No way ! » Pablo se détacha peu à peu de la jeune femme et s’en éloigna en continuant : « Je suis pas fleuriste moi hein ! C’est ton boulot tout ça, et si tu ne veux pas le perdre, il ne vaut mieux pas me confier ta boutique ! » Et sur ce point, il disait vrai. Le jeune pilote n’avait jamais eut de grand talent pour tout ce qui étai artistique… Il n’avait pas assez de patience pour ça. Pour lui, il fallait que ça bouge, tout le temps, il se sentait totalement incapable de rester planter devant un bouquet de fleur pendant une heure sans que rien ne se passe. Il n’était pas hyperactif, mais il avait juste besoin d’un peu plus d’action…
Comme pour répondre à la demande de la fleuriste, Pablo commença à baisser la fermeture éclair de son blouson en cuir. Ce faisant, il la regardait du coin de l’œil pour guetter sa réaction. Pour sûr, elle ne devait pas s’attendre à ce qu’il accepte d’échanger son t-shirt contre son débardeur de fille, tâché. Le latino masqua un petit sourire en se retournant pour enlever complètement son blouson, et ôter son t-shirt d’un geste assuré. Sans se dépeindre de son air séducteur, il fit volte-face pour tendre ledit t-shirt à Sweva, comme si tout cela était tout à fait normal. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait à moitié nu au beau milieu d’une boutique de fleurs… Bien sûr, le jeune homme n’avait aucune intention de porter le débardeur de Sweva, il allait simplement remettre son blouson comme ça, et les passants qu’il croiserait en rentrant chez lui n’y verraient que du feu. Mais pour l’heure, il voulait juste voir la réaction de celle qui lui avait littéralement sauté dessus la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Lui tendant toujours son t-shirt, il pencha légèrement la tête comme pour lui signaler qu’il s’impatientait, et ajouta : « Quoi ? Il ne te plait pas ? »
La proposition de Pablo n’était pas très intéressante et Sweva avait aussitôt protesté et proposé une bien meilleure idée. Il ne voulait pas être son esclave mais il pouvait toujours s’occuper de sa boutique… Mais il refusa net, lui donnant même une petite tape sur le front. « Je suis pas fleuriste moi hein ! C’est ton boulot tout ça, et si tu ne veux pas le perdre, il ne vaut mieux pas me confier ta boutique ! » Elle fit une petite moue, faussement déçue. Elle s’était attendue à cette réponse, il devait autant s’y connaître en fleurs qu’elle en voiture. Sachant qu’elle n’avait pas son permis et que les voitures l’intéressaient autant que la vie des escargots. Puis c’était un homme, elle n’en connaissait pas beaucoup qui aimait les fleurs. Ils prétendaient que c’était le cas quand ils vous offraient tous ces bouquets mais Sweva vendait des fleurs à tout ces gars, elle connaissait la vérité. Et si elle ne les conseillait pas un peu de temps en temps, ils achèteraient toujours des roses ce qui n’était franchement pas original… Elle croisa les bras sous sa poitrine, prenant un air contrarié.
« Mais c’est pas très compliqué, tu dois juste mettre des fleurs ensemble et PAM c’est un bouquet ! Mais tu as raison en fait... Vu comme tu es doué pour conduire, tu ferais peut-être mieux pas d’approcher mes plantes. Tu serais capable de me les écraser ou de tout casser. »
Elle eut un sourire malicieux. Elle ne plaisantait qu’à moitié. Il avait quand même pas mal amoché sa devanture ce jour-là. Il avait tout remboursé et si elle ne se rappelait plus comment l’accident était arrivé, ça montrait clairement que ce n’était pas un pilote bien que ce soit son métier. Et elle était sûre que sa critique sur sa conduite n’allait pas lui plaire. Elle n’avait jamais compris cette fierté qu’avaient les hommes avec leur voiture, puis dans une ville comme New York, le mieux c’était de marcher. Ou les transports en commun même si Sweva avait le métro en horreur. En plus de s’occuper de sa boutique, la jeune fleuriste avait proposé d’échanger leur tee-shirt. Elle ne s’était pas attendue à ce que Pablo accepte et pourtant il retira le sien. « Quoi ? Il ne te plait pas ? » Elle le regarda en plissant les yeux tout en attrapant le tee-shirt. Elle jeta un coup d’œil dehors histoire de voir qu'il n'y avait pas de passant qui regardait à travers la baie vitrée, elle n’était pas exhibitionniste comme Pablo qui restait torse nu l’air de rien. Elle commença à relever son tee-shirt, regardant Pablo dans les yeux, puis finit par se retourner pour se cacher un peu. Certes il avait déjà tout vu de son anatomie mais ce n’était pas une raison suffisante pour faire le spectacle.
« A ton tour, dit-elle un grand sourire sur le visage tout en lui tendant le débardeur tâché. »
Elle était presque sûre qu’il allait se trouver une excuse pour ne pas l’enfiler mais elle lui mettrait de force s’il le fallait. Juste pour rire un petit peu. Prendre une photo aussi, la mettre sur un célèbre réseau social, histoire de se moquer de lui, rien de bien méchant…
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