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Parti. Il était enfin parti, il avait enfin quitté la boutique. Mais pour combien de temps ? Allait-il vraiment revenir chercher ses disques qu'il comptait acheter ou non ? Il, lui. Lui, ce fameux client, cet inconnu des plus bêtas qu'elle n'ait jamais rencontré jusqu'à présent. Son prénom ? Inconnu. Charmante identité. Ce fut comme un soulagement le départ de cet inconnu sans réel identité. Elle se revoyait le regarder quelque peu rieuse marchant à reculons. Il semblait apprécier se donner en spectacle. Oui, c'était cela : se donner en spectacle. Il était bien ridicule au goût de la jeune fille. Lui, cet inconnu. Le silence avait pris la place de ce grotesque spectacle. Régnant en maître dans la boutique devenue bien calme. La jeune fille s’affairait en boutique à mettre en rayons les nouveaux arrivages. A vrai dire, cela allait l'occuper un instant, quelques longues minutes et c'est tout. Et elle le savait. Entre temps, elle repassait à la caisse afin de s'occuper de ces quelques nouveaux clients qui étaient venus compléter leur collection de disques vinyles. C'était la routine. Son train-train quotidien. Cette mélodie continuelle. Alors pour briser ce silence de mort qui pourrait glacer le sang de plus d'un, elle se dirigea vers le comptoir où non loin, se trouvait caché une vieille chaîne hifi. Elle se mit à fouiller dans la petite collection de CD non exhaustive qui se trouvait dans une boîte en carton. Elle tira au hasard l'un de ces CD. Peu importe ce que c'était, elle le mit et lança la lecture. Simmy repartit sillonner les différents rayons sans réel but. L'ennui semblait s'être épris de tous ses membres. Et lorsque la porte d'entrée fit retentir la petite sonnette, elle sursauta. Son regard, quelque peu apeuré, se déposa sur cette personne qui venait d'entrer. « Ah, c'est toi ! » lança-t-elle alors soulagée à cette jeune femme qui venait d'entrer. Elle s'approcha alors d'elle pour la saluer. « Bien entendu, qui veux-tu que ce soit d'autre ? ». Simmy regarda son amie un instant sans répondre, avant de secouer doucement la tête. « Personne, voyons ! » répliqua-t-elle aussitôt, haussant tout naturellement les épaules et levant les yeux au ciel. A vrai dire, c'était l'une de ses visites surprises que Simmy affectionnait particulièrement. Il fallait dire qu'elle ne voyait que très rarement Coleen, son amie. Amie d'enfance, de longue date, confidente qui plus est, potes de soirées, potes de tout ce que vous voulez à vrai dire. Leur conversation n'avait rien de celle que la jeune Lane pouvait entretenir avec ses clients. Non, loin de là. Elles étaient là juste pour parler. Echanger quelques mots, rien de bien intéressant si vous voulez mon avis. Des conversations de filles, voilà ce que c'était. […] Coleen s'apprêtait à quitter la boutique. Cela devait bien faire presque une heure qu'elle était ici, à parler de tout et de rien avec son amie. Simmy l'accompagna jusqu'à la porte où une fois qu'elle fut dehors, elle lui lança un signe de la main comme pour la saluer une dernière. L'un de ces gestes affectueux que l'on faisait à n'importe quelle personne. Son amie disparut au beau milieu de la rue et la routine reprenait. La jeune fille retourna parmi ses rayons à chercher vainement ce qui pourrait bien l'occuper. Alors que son regard se posait sur la vitrine, elle aperçut un jeune homme défiler devant elle, dehors. Un visage qui lui était familier, ou plutôt qu'elle avait déjà vu. C'était lui. Alors c'était vrai, il comptait vraiment revenir chercher ses disques. Simmy soupira fortement au même instant où il s'apprêta à ouvrir la porte. Il était revenu. Oui, il était revenu. Elle reprit une grande inspiration et retourna au beau milieu de son rayon, faisant comme si de rien n'était. Faire comme si de rien n'était alors que ce ridicule inconnu était revenu. Oui, il était revenu...

mimmy ► episode two.

Milo marchait rapidement, avec assurance; il connaissait le chemin par coeur et il savait précisement dans combien de temps il allait passer la porte de la boutique de disques où il s'était rendu la veille. Il soupira plusieurs fois de suite, comme pour évacuer le stress qui grandissait en lui, mais de toute manière cela ne servait à rien. Son estomac était toujours aussi tordu qu'hier, que cette nuit, que ce matin, bref, à croire qu'il ne se détendrait jamais, un comble pour lui qui était l'image même de la plénitude. Milo marchait, Milo pensait, encore, toujours, et sans relâche, il pensait à elle, Simmy, cette disquaire anodine et pourtant bien spéciale. Il marchait, le sourire aux lèvres, bras ballants, en allant toujours plus vite, comme si cela allait lui donner un peu plus de courage et surtout le débarasser de cette peur émergente. Ses émotions étaient confuses, mélange obscur de trac et d'excitation, de joie peut être, à dire vrai Milo ne pensait pas trop à tout cela, il se contentait de le ressentir, et quand bien même l'écriture permet des choses extraordinaire, il demeure impossible d'écrire les sentiments qui habitaient Milo depuis la veille. Le jeune brésilien avait beaucoup réfléchi, peu dormi, il avait fais les cents pas chez lui et s'était posé des milliers de questions. Mais aucune réponse ne lui était apparu, tout ce qu'il savait, c'était qu'il devait retourner chez ce disquaire. Ces vinyles, il n'en avait pas grand chose à faire, ou du moins ce n'était pas pour cela qu'il devait y retourner. De toute manière, il ne pouvait pas se permettre de se payer de tels trucs avec le salaire qu'il avait, et il devait manger. Car, il fallait bien l'avouer, les vinyles n'étaient pas réputés pour être comestibles.

Qu'allait-il faire alors, s'il n'achetait pas chez vinyles ? Bonne question, à laquelle Milo aurait été incapable de répondre précisément. Ce qu'il savait déjà, c'est qu'il allait s'excuser, et ensuite, il impoviserait. Ce n'était peut être pas une bonne idée étant donné l'état dans lequel il se trouvait en présence de la jeune fille ... Il espérait que cette fois, il ne perdrait pas le contrôle. En deux minutes il fut devant la porte de la boutique, et d'un geste déterminé il poussa la poignée, pénétrant l'antre de Simmy, son tyran, celle qui faisait de son esprit un joyeux bordel. Dès qu'il entra, il la vit, au beau milieu d'un rayon, visiblement occupée à une tâche quelconque. Il ferma la porte derrière lui, et marcha lentement jusqu'au comptoir, tournant alors volontairement le dos à la jeune fille. Il fallait qu'il reprenne le contrôle de lui-même, car déjà il se sentait tressaillir. Il ferma les yeux avec force et prit une inspiration, puis il toussota pour manifester sa présence, même s'il était sûr d'avoir déjà été remarqué. Simmy s'approcha finalement et passa derrière le comptoir, et Milo lui adressa un sourire, très léger, et parla tout de suite. Il n'avait pas le temps de réfléchir, car il savait que c'était un piège dangereux que de se laisser envoûter par la présence de la jeune fille. Il devait parler, et ainsi il éviterait les dégâts, il n'aurait pas le temps d'être perturbé. « Bonjour. » Il marqua une coutre pause, puis poursuivit « Oui... je sais ce que vous pensez. Encore moi. » Il fit un autre sourire, et voulut poursuivre, mais il n'en fit rien. Son regard croisa celui de la vendeuse et il se sentit mourir de l'intérieur, il sentit son corps frémir de la tête jusqu'aux pieds, et en une seconde à peine il fut traversé d'un froid glacial. Et puis ce fut la chaleur, écrasante, qui lui monta au cerveau. Avait-il de la fièvre ? En tout cas il dut faire un effort considérable pour empêcher ses mains de trembler. Il n'ajouta rien sur le moment, car il avait conscience que s'il le faisait, sa voix chevrotante serait ridicule et il mélangerait très certainement les mots. Il se contenta de la regarder en faisait preuve d'une grande volonté pour rester serein, calme, et courtois.

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La porte s'ouvrit. A cet instant, Simmy leva la tête en direction de l'entrée de la boutique. Son regard se posa directement sur le jeune homme qui venait alors d'entrer. Directement, ce dernier se dirigea vers le comptoir d'un pas silencieux. Non, pas d'entrée théâtrale. Étonnant. La jeune fille se l'imaginait entrain d'entrer dans la boutique avec ses airs de jeune fanfaron. Elle se voyait déjà soupir de désespoir, car oui, il lui semblait bien désespérant comme garçon. Et pourtant, ça ne se passa pas comme elle l'avait longuement songé. Non. Il entra dans un silence quasi-mortel. Alors qu'il arriva à hauteur du comptoir, Simmy décida de laisser tomber ce qu'elle était entrain de faire pour le rejoindre. Elle l'observa longuement, remarquant qu'il lui tournait le dos. Sûrement pour la simple raison qu'il avait du remarquer quelque chose qui avait attiré son attention en cette direction. Sûrement. Elle passa donc derrière le comptoir, se terrant dans son silence. Se contentant juste de le regarder. Le regarder, oui. Le jeune homme lâcha alors un bref mot de salutation. Elle ne fit guère attention à la réflexion suivante de cet inconnu. Comme s'il savait ce qu'elle pensait. Pauvre con. « Bonjour ! » répliqua-t-elle alors. Un sourire se dessina sur ses fines lèvres. Après quoi, elle se baissa rapidement pour prendre le sac en papier kraft qu'elle avait précieusement mis de côté la veuille. Elle le déposa sur le comptoir. « Je suppose que c'est cela que vous veniez chercher. » dit-elle, poussant alors légèrement le sac vers lui. « Ça vous fera soixante-dix dollars. » reprit-elle. Bien entendu, il n'allait quand même pas se tirer avec ces disques sans même les avoir payé. Et c'est alors qu'elle s'imagina encore et toujours cet inconnu se donner à nouveau en spectacle. Si la veuille, il avait été capable de lui demander son prénom, elle le voyait déjà lui quémander son numéro de téléphone portable prétextant qu'il en aurait besoin pour lui dire s'il avait apprécié les disques ou tout simplement, avoir d'autres conseils de la jeune fille en matière de musique. Non, c'était insensé. Et dans tous les cas, même s'il lui demanderait, elle refuserait et le chasserait de la boutique. En fait pour qui il se prend ce mec ? Simmy secoua doucement sa tête, espérant que ça ne se passerait bien entendu pas ainsi. Elle laissa s'échapper un soupir avant de daigner poser une nouvelle fois un regard sur cet inconnu.

mimmy ► episode two.

« Je suppose que c'est cela que vous veniez chercher [...] Ça vous fera soixante-dix dollars. » Milo fut subitement interrompu dans ses songeries les plus lointaines. Il la scruta du regard, avec interrogation. Elle n'avait même pas relevé sa remarque, elle voulait juste se débarasser de lui une fois pour toute, le voir quitter les lieux et ne plus jamais entendre parler de lui. A cette idée, Milo soupira longuement, l'idée de ne plus jamais revenir ici lui donnait des envies de suicide. Lui qui était toujours optimiste, il ne se reconnaissait plus. Et puis, reprenant courage, il regarda Simmy en se mordillant la lèvre. Ce qu'il allait dire avait toutes les chances d'énerver la jeune fille, mais c'était soit ça, soit il partait définitivement. Il préférait largement tenter le coup au risque de se faire dégager. Au moins, il aurait essayé. Milo était de nature déterminée, mais à cet instant, sa détermination battait des records. Jamais il n'avait été à ce point envieux de quelque chose, et quand il voulait vraiment que ses désirs se réalisent, il mettait tout en oeuvre pour y parvenir. Et jusqu'à lors, il avait toujours réussi. Pourtant, il n'était pas un exemple de confiance en soi, joli paradoxe car bien qu'il soit timide et maladroit, il parvenait systématiquement à ses fins. Sa nature persévérante était bien plus forte que tout le reste. Il regarda Simmy, encore, et à ce moment précis il ne douta pas une seule seconde de sa motivation. Pour ce joli sourire il aurait fait n'importe quoi.

« Je suis désolé mais je ne vais pas acheter ces disques. Je suis certains qu'ils sont supers, mais de quoi qu'il en soit, pour être honnête avec vous je n'en ai pas les moyens. » Il baissa les yeux un court instant, avant de reprendre d'une voix un peu tremblante lors des premières syllabes « Je tiens à m'excuser pour hier. Je me suis comporté comme un idiot. » Il croisa le regard de la jeune fille en espérant qu'elle capte la sincérité dans ses yeux, et qu'elle comprenne alors qu'elle s'était trompée sur son compte. « Le gars que vous avez vu hier, ce n'est pas moi. Je ne suis pas aussi ... ridicule, et idiot, d'ordinaire, je n'agis pas comme un gros lourd non plus. C'est difficile à croire mais, je vous assure que je ne suis pas comme ça du tout. » Marquant une nouvelle pause, il prit une énième inspiration. « Je ne peux pas revenir en arrière, mais, si vous me donnez une chance, je peux vous montrer qui je suis vraiment. S'il vous-plaît, acceptez. Acceptez un dîner avec moi. » Milo fut tenté de serrer les dents. Il ne savait pas d'où venait ce courage, cette audace, mais le fait est qu'elle était là, et qu'il venait de le faire. Il venait de l'inviter à dîner. Les choses auraient pu commencer d'une meilleure façon, mais il était trop tard, alors il corrigeait les choses comme il le pouvait. Il ne voulait qu'un dîner, rien qu'un. Ce n'était pas la mer à boire ! Il espérait sincèrement qu'elle ne soit pas ce genre de personne pour qui la seule première impression comptait. Il espérait qu'elle lui laisse une chance. Mais, il ne pouvait pas la forcer à avoir envie d'un dîner avec lui. Il ne pouvait pas mais il ferait tout pour que cela arrive.

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La voix du jeune homme vint la tirer de ses frivoles pensées. Son regard se posa alors sur le jeune homme, se demandant bien là ce qu'il allait dire. Il se disait être désolé. Désolé, puis qu'il n'allait pas les acheter, qu'il n'avait pas les moyens de s'offrir cela. Simmy fronça légèrement les sourcils. Alors elle s'était trompée à son sujet comme ça. La jeune fille tira alors le sac vers elle et le rangea. Lorsqu'il sera parti, elle s'occupera à remettre ces deux disques à leur place initiale. Elle se concentra de nouveau sur le jeune homme. Qui semblait d'ailleurs continuait de parler, encore et encore. Il disait que son comportement d'hier ne lui ressemblait pas, qu'il n'était pas aussi idiot, ridicule. A vrai dire, ses paroles firent quelque peu sourire Simmy. A vrai dire, il avait beau dire, c'était ainsi qu'elle le voyait à présent. Lui, le gros bêta, le flambeur, l'idiot invétéré. Son sourire se voulait amusé. Amusé par ce qu'il lui disait. Pourquoi lui disait-il cela d'ailleurs ? Elle s'en fichait, elle. « Je ne peux pas revenir en arrière, mais, si vous me donnez une chance, je peux vous montrer qui je suis vraiment. S'il vous-plaît, acceptez. Acceptez un dîner avec moi. » finit-il par lui dire. Elle ne put s'empêcher de pouffer légèrement de rire. Reprenait-il son numéro de la veille ? Si c'était le cas, c'était bien joué. Simmy resta silencieuse, tout le temps qu'il prit pour parler, tout ce temps qu'il prit pour se justifier. Des justifications totalement inutiles. Elle le regarda un instant, droit dans les yeux. Posant solidement les deux paumes de ses mains sur le comptoir. Elle prit une grande inspiration et puis... « Écoutez, vous pouvez faire votre petit numéro à n'importe quelle fille, je m'en fiche totalement. Ça a peut-être marché auparavant, et c'est tant mieux pour vous. Mais... hum... je suis désolée, je ne vais pas accepter. » dit-elle. Elle marqua une brève pause avant de reprendre. « Maintenant, je pense que vous en avez assez. Donc vous faites demi-tour et vous partez. Ce sera le mieux pour vous... ».

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« Écoutez, vous pouvez faire votre petit numéro à n'importe quelle fille, je m'en fiche totalement. Ça a peut-être marché auparavant, et c'est tant mieux pour vous. Mais... hum... je suis désolée, je ne vais pas accepter. » ( Milo se sentit tressaillir. Il n'avait pas ommis la possibilité qu'elle refuse, mais tout de même. Lorsque ça se produisait vraiment, c'était beaucoup plus douloureux. Il baissa aussitôt les yeux, faisant glisser son regard de façon aléatoire à tous les recoins du comptoir. Tandis qu'il commençait à désespérer sérieusement, elle en ajouta une couche. « Maintenant, je pense que vous en avez assez. Donc vous faites demi-tour et vous partez. Ce sera le mieux pour vous... » Milo soupira, puis releva la tête, le regard attristé. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas lui dire de partir de la sorte. Certes, il avait agi avec maladresse et peut être avec culot, mais il ne méritait pas ça. Elle ne pouvait pas l'expulser de sa vie alors qu'il n'avait même pas eu une chance d'entrer. Il fronça les sourcils, fit glisser sa langue sur ses lèvres, comme s'il réfléchissait.

« Non. » Milo croisa alors son regard, soudainement entraîné par une détermination aux origines inconnues. « Non, je n'ai aucune envie de partir. C'est injuste. » Il posa sa main sur le comptoir et marqua une courte de pause avant de poursuivre, un peu hésitant. « Je ne fais pas de numéro, je n'ai jamais fait ça avec personne auparavant. Vous pouvez continuer à me mépriser si vous voulez, mais je vais vous prouver que je ne plaisante pas avec vous. » Le Milo émotif et sensible se montra alors aux yeux de Simmy. « Regardez moi ! Je ne suis pas un connard prétentieux qui se croit tout permis, ça se voit non ? ... Bon ok, là je reconnais que j'ai beaucoup de culot de vous demander ça, mais ... C'est parce que j'en ai vraiment envie, et quand je veux vraiment quelque chose, alors je fais vraiment tout pour y parvenir. » Milo fit un sourire, et poursuivit. « C'est plutôt drôle parce que d'habitude, c'est moi qui suis du genre ... timide. » Milo se sentit rougir à cette évocation. Il avait un peu honte de manquer d'assurance auprès de la gente féminine, et il n'osait jamais braver sa timidité pour avoir une chance avec elles. Mais cette fois là, il savait que s'il ne le faisait pas, il n'aurait jamais aucune chance de connaître Simmy. Et pour la connaître, il aurait vraiment fait n'importe quoi. A cet instant, Milo aurait voulu se voir dans un miroir. Il se sentait tellement puissant, capable de tout, de braver n'importe quels obstacles si seulement il pouvait obtenir un rendez-vous.

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Simmy ne bougea pas d'un poil, le regardant sans ciller d'un air quelque peu déterminé. Oui, elle voulait qu'il déguerpisse, qu'il quitte enfin la boutique. Trop, c'en était déjà trop pour la jeune fille. Malgré l'ordre (nommons cela ainsi) de la jeune fille qui lui ordonné de partir, il ne semblait pas décidé de quitter la boutique. C'est alors d'un ton quelque peu déterminé, il lui affirmait qu'il n'avait aucune envie de partir. Simmy soupira. Se demandant bien là comment pourrait-elle faire pour se débarrasser de ce gars, de ce pauvre gars. Un doux froncement de sourcils se dessina sur son visage. Elle cherchait la solution qui pourrait la sauver. La sauver, disons cela comme ça. Après tout, elle ne savait rien de lui. Était-ce un fou ? Peut-être bien. Fou de quoi, fou de qui ? La jeune fille baissa un instant le regard lorsqu'il reprit la parole. Décidément, il n'avait pas dit faux : il ne partirait pas. A croire qu'il serait capable de camper ici. Après tout, elle n'avait fait juste que de refuser un piètre dîner. Ça ne valait pas le fout de faire tout ce mélodrame pour si peu songea alors la vendeuse. Elle n'écoutait plus vraiment ce qu'il disait. Il avait beau dire ce qu'il voulait, faire la plus belle tirade qu'il n'ait jamais fait de sa vie, Simmy n'avait pas envie. N'avait pas envie de l'écouter. A quoi bon l'écouter ? Alors à presque toutes les phrases prononcées par cet inconnu, un soupir de la jeune Lane les accompagna. La seule chose que la jeune fille eut retenue de ces minutes passées à l'écouter, à faire semblant de l'écouter était qu'elle remarqua les joues du jeune homme prendre quelques couleurs rosâtres. Chose qui la fit étonnamment sourire. Et sa mâchoire se resserra de nouveau. « Ecoutez... » commença-t-elle par dire, avant d'inspirer un grand coup. « Arrêtez. Je ne sais si vous vous êtes vu, mais vous êtes ridicule. Je serais vous, j'arrêterais cela tout de suite. » dit-elle. Marquant une longue pause. « Je ne sais pas pourquoi vous faites ça, ni dans quel intérêt vous faites tout ça, mais... arrêtez juste. C'est juste un dîner que je vous ai refusé, vous n'allez pas en crever. Bref, vous devriez partir maintenant. ». Elle se doutait bien qu'il n'allait pas l'écouter. Sûrement bien trop têtu, bien trop déterminé. Déterminé à quoi d'ailleurs ? Tout ce qui se passait dans cette boutique semblait être insensé aux yeux de la jeune fille. Alors, elle se disait que peut-être qu'en retournant à l'une de ses tâches, et ne restant plus à végéter sur place au comptoir, il partira. Chose qu'elle fit. Elle prit donc les deux maudits disques et se tourna vers les rayons avant de faire quelques pas. Elle posa un petit regard en coin sur le jeune homme qui ne semblait réellement ne pas avoir envie de quitter la boutique. Pourtant elle se disait que peut-être… peut-être qu’il comprendrait qu’elle ne voulait pas de son dîner, qu’il devait partir et qu’il n’avait plus rien à faire ici. Peut-être, oui. Elle l’espérait. Après tout, l’espoir fait vivre.

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« Ecoutez... Arrêtez. Je ne sais si vous vous êtes vu, mais vous êtes ridicule. Je serais vous, j'arrêterais cela tout de suite. […]Je ne sais pas pourquoi vous faites ça, ni dans quel intérêt vous faites tout ça, mais... arrêtez juste. C'est juste un dîner que je vous ai refusé, vous n'allez pas en crever. Bref, vous devriez partir maintenant. » Milo resta bouche bée, incapable de dire quoi que ce soit dans les secondes qui suivirent ces paroles rudes qui lui étaient adressées. Il la regarda, le visage fermé, les yeux vides d’agaçement. C’était très mal parti pour lui. Il avait envie de lâcher l’affaire, et de partir pour de bon. Il aurait certainement dû. Pourtant, il resta toujours là, soupira bruyamment, et la regarda s’écarter du comptoir, vraisemblablement à la recherche d’une sortie de secours pour échapper à ce client trop encombrant. Milo ne la quitta pas des yeux, jusqu’à ce qu’elle atteigne un rayon, il la regarda encore comme si c’était la dernière fois, puis il baissa la tête et marcha jusqu’à la porte. Il allait sortir quand subitement il s’arrêta. Il resta immobile pendant près d’une minute, puis il fit demi-tour, leva les yeux au ciel et regarda la silhouette de Simmy. Il marcha alors vers elle tout en mettant une certaine distance entre eux. Quand son regard se posa sur le visage de la jeune fille, il fut conforté dans l’idée qu’il ne pouvait pas partir. Absolument pas.

« Attendez, s’il vous plait, écoutez-moi. Vraiment. » Il attendit qu’elle porte son attention sur lui pour poursuivre « Je sais que je suis ridicule. Et c’est uniquement à cause de vous. » Il s’attendait à ce qu’elle soit surprise de cette accusation. Peu l’importait, et il poursuivit. « Vous me rendez comme ça ! Je suis prêt à me rendre ridicule pour vous, et je continuerais de le faire jusqu’à ce que vous acceptiez un dîner. C’est juste un dîner que je vous propose, vous n’allez pas en crever. » Il défia son regard, et lui lança un sourire. Il était vraiment capable de n’importe quoi. Il pesait ses mots quand il disait ça. Jamais il n’avait été aussi prêt à tout pour quelqu’un. Milo passa une main dans ses cheveux, et ne quitta pas Simmy des yeux. Il savait que tant qu’il la regardait, sa détermination n’en était que plus forte.

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Elle continua sa marche, gardant toujours un œil sur cet inconnu. Elle se dirigea alors en direction d'un des rayons. Ne prêtant plus attention à l'inconnu. Jouer la carte de l'ignorance, elle pouvait gagner finalement. C'est alors qu'elle entendit des pas se dirigeaient apparemment vers la sortie. Elle leva les yeux droit vers la porte et le remarqua. Lui, ce jeune homme. Lui, cet inconnu. Le soulagement pouvait se lire sur son visage. Elle avait gagner la bataille. Sûrement pas victorieusement, mais elle était arrivée à ses fins. Elle reporta son attention sur les deux disques qu'elle tenait dans ses mains et s'apprêta à les remettre à leur place. Alors, à cet instant, elle eut envie de lui dire : « au revoir, au plaisir de vous revoir » avec ce sourire moqueur et ses airs quelque peu provocateurs. Et pourtant, elle ne le dit pas. Elle se tut et se terra au beau milieu de ce rayon. Telle une ermite. « Attendez, s’il vous plait, écoutez-moi. Vraiment. ». La voix fut quelque peu sursauter la jeune fille et à présent, elle pouvait la reconnaître parmi tant d'autres, cette voix. Cette fameuse voix, celle de cet inconnu. Elle leva les yeux et se tourna vers lui, portant alors son attention sur lui. Simmy leva les yeux au ciel lorsqu'il prit la parole. Il osait lui dire que c'était de sa faute s'il se conduisait de cette manière. La jeune fille secoua la tête et eut envie de le faire sortir à coup de balais de la boutique. Bien qu'elle eut cette folle envie, elle ne fit rien, et tenta de garder son calme. Elle souffla bruyamment, un souffle qui était plus similaire à un soupir qu'à une expiration à vrai dire. Elle le trouvait bien audacieux par ces derniers dires. « Vous pouvez continuer votre numéro autant que vous voulez, je m'en fiche royalement. Si vous avez du temps à perdre écoutez, faites donc, continuez ! » lui répliqua-t-elle. Elle enfonça solidement ses mains dans les poches de son jean usé par le temps. « Mais je ne changerais pas d'avis. » conclua-t-elle. Puis elle se retourna de nouveau, s’affairant dans le rayon afin de ranger le second disque qui se trouvait entre ses mains.

mimmy ► episode two.

« Vous pouvez continuer votre numéro autant que vous voulez, je m'en fiche royalement. Si vous avez du temps à perdre écoutez, faites donc, continuez ! Mais je ne changerais pas d'avis. » Milo la regarda fixement, et alors elle se retourna et s’agita avec ses disques, illustrant ici le fait qu’elle ne voulait plus l’entendre, qu’elle en avait marre de ses discours. Il fallait être réaliste : il était le pire lourdaud de la planète, mais il était forcé de l’être s’il voulait parvenir à ses fins. Soupirant de nouveau, il contourna le rayon pour se mettre dans le champ de vision de Simmy. Il la regarda avec insistance, puis parla, encore. « Je ne perds pas mon temps. Vous, oui. Ce serait tellement plus rapide si vous acceptiez. » Il souriait, bien que certain que ce qu’il venait de dire ne suffirait pas à emporter son adhésion. Ses idées s’emmêlaient, se brouillaient et il avait beaucoup de mal à trouver quoi dire, quoi faire à présent. Il savait qu’il était capable de tout. Il suffisait juste de trouver ce qui fonctionnerait. « Je pense que vous ne vous rendez pas compte à quel point je suis sérieux. Je ne pourrais pas partir si vous refusez ce dîner. » Milo s’avança légèrement, pour être sûr qu’elle l’écoutait bien. « Regardez-moi, je n’ai jamais été aussi sérieux ! Je … je pourrais faire n’importe quoi. » Conscient de la gravité de ce qu’il venait de dire, il s’arrêta un court instant.

Il vit alors ce qui devait être le patron de la boutique, sortir d’une porte qu’il n’avait même pas remarqué, l’air dubitatif. Sans rien dire il sortit lentement, et fixa Simmy et Milo qui étaient à l’autre bout de la boutique. Milo croisa son regard, et lui fit un large sourire, auquel le patron répondit d’un autre sourire beaucoup plus crispé et méfiant. Il regardait le brésilien avec interrogation, arquant un sourcil. Il avait dû entendre une partie de son monologue, ce qui avait attiré son attention. Milo détourna son attention de cet homme et regarda Simmy. Prenant une inspiration, il poursuivit ce qu’il avait commencé. « Je ferais vraiment n’importe quoi. Je pourrais faire … le truc le plus ridicule du monde, du genre … » Il réfléchit un instant, puis ses idées s’éclaircirent. « Je pourrais me mettre à genoux ou m’allonger au milieu d’une route. » Il illustra ses paroles en posant un genou à terre, puis il leva la tête vers la jeune fille. Il eut un léger sourire, puis il continua « Vous devriez dire oui tout de suite, ou bien vous allez vraiment avoir honte de moi. » Le jeune brésilien fit une grimace, car il était déjà très ridicule dans cette posture. Simmy ne prononça pas un mot, et Milo fut contraint de poursuivre son spectacle. Il ferma les yeux, tentant de se souvenir des paroles de cette chanson qu’il avait écouté la veille, cette chanson d’Ed Sheeran que Simmy lui avait conseillé. Il garda les yeux fermés et sa voix s’éleva, un peu tremblotante, et pourtant assurée. Milo chantait vraiment très bien et il mettait tout son cœur dans ces quelques paroles « There's a firefly, loose tonight. Better catch it, before it burns this place down. And I lie If I don't feel so right, but the world looks better through your eyes … There’s a firefly, loose tonight … » Milo ne cessa pas de chanter, regardant alors la jeune fille. Au bout d’un moment il ne se souvint plus des paroles, et il continua cependant en reprenant le refrain, puis en fredonnant approximativement l’air de cette chanson. Il concevait à quel point il devait sembler idiot, mais à vrai dire au point où il en était, il s’en souciait guère. Et tant que Simmy ne l’arrêterait pas, il continuerait de chanter, un sourire sur les lèvres.

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Elle savait qu'elle avait beau dire, qu'elle avait beau lui faire comprendre de quatre mille façons qu'il n'avait plus sa place ici, elle savait pertinemment qu'il ne changerait pas d'avis. Elle savait qu'il serait là à se foutre dans ses pattes. Tout cela pour qu'une chose. Un pathétique dîner. Non, pas de dîner romantique (ne soyez pas si niais.). N'importe quelle fille aurait accepté. Juste pour un dîner et plus si affinité. N'importe quelle fille, oui. Toutes les filles, même. Toutes sauf Simmy. N'allait pas croire qu'elle était de celle qui se la jouait jeune fille chaste et naïve. Elle était loin de ce portrait. Simmy était Simmy, tout simplement. Avec son caractère bien à elle. Non, elle n'était pas comme toutes les filles. Non, elle n'accepterait pas. Non, ce n'était pas une fille facile. Désolé de vous l'apprendre. Et c'est alors que l'inconnu apparut de nouveau sous ses yeux. A cette image, elle soupira. Se demandant bien là ce qu'il allait pouvoir lui raconter encore pour lui faire changer d'avis. Il lui disait que c'était elle qui perdait du temps. Certes, il n'avait pas faux. Elle se doutait bien qu'en acceptant, il la laisserait tranquille. Et pourtant, non. Non, elle ne fit pas. Oui, elle campait sur ses positions. Elle posa un œil sur le jeune homme et l'écouta, sans trop savoir de quoi il lui parlait. Après tout, c'était cette même chanson depuis tout à l'heure, ce même refrain incessant et lassant. Simmy soupira alors une énième fois. Jusqu'à ce que son messie débarque dans la boutique. Un bruit de porte, quelques grossiers pas retentissant sur le plancher. Elle porta son attention sur l'homme quelque peu volumineux qui venait de faire son entrée. Une lueur d'espoir pouvait se lire dans son regard. Elle le regarda longuement, le fixant un bon moment. Cet homme n'était autre que son patron, et pourtant à cet instant, elle le voyait plus comme celui qui pouvoir l'aider. L'aider à foutre ce pauvre gars dehors. Elle eut l'espoir qu'avec l'entrée de son patron, le jeune homme arrêta et décida de partir. Mais non. Non, c'était trop beau. Alors il continua de parler et la jeune fille ne put s'empêcher de pouffer de rire. Et il se mit à genou sous ses yeux. Tel ses pathétiques scènes stéréotypé de la fameuse déclaration d'amour. Non, on était loin de tout cela. Elle souffla encore une fois bruyamment avant de baisser les yeux à hauteur de l'inconnu. C'est à cet instant précis qu'il se décida à pousser la chansonnette. Simmy leva les yeux au ciel tout en soupirant. Alors qu'il continuait de fredonner la mélodie de la chanson, chanson qu'elle affectionnait particulièrement au passage, elle entrouvrit la bouche. « Bon, ça suffit maintenant... Vous n'pouvez pas vous taire à présent ? » lâcha-t-elle entre deux soupirs. « Et je serai vous, je m'arrêterai, à cette allure là, vous allez user votre inspiration. ».

mimmy ► episode two.

« Bon, ça suffit maintenant... Vous n'pouvez pas vous taire à présent ? [..] Et je serai vous, je m'arrêterai, à cette allure là, vous allez user votre inspiration. » Milo se stoppa alors, rieur, et regarda Simmy avec intensité. Il avait très envie de rire à cet instant, et il regarda un peu partout dans la boutique, se rendant compte du ridicule de son comportement. Pourtant, il ne bougea pas d'un millimètre. Le patron le regardait toujours, sourcils fronçés, et Milo lui fit un clin d'œil comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ce n'était vraiment pas le genre de Milo de faire ça, à croire qu'il s'était métamorphosé à son entrée dans la boutique. Tandis que son regard se dirigeait de nouveau vers Simmy, il fut arrêté par une silhouette féminine dans un rayon un peu plus loin. Une cliente. Milo n'avait même pas remarqué sa présence jusqu'à l'heure – en même temps on comprenait pourquoi – et il la fixa un instant, remarquant qu'elle le dévisageait d'un air attendri. Il sourit, puis regarda Simmy. Enfin, il parla. « Mon inspiration est bien plus grande que vous ne le pensez. Je vous l'ai dit, quand je veux vraiment quelque chose je trouve toujours des idées pour y parvenir. » Milo fit un long silence et ne la lâcha pas des yeux, il resta planté là, genou à terre, comme un enfant émerveillé qui regardait son idole, les yeux pleins d'étoiles. Il regarda ses yeux, son petit sourire et il dit « Dites oui. » Décidément, Milo aimait cette position ridicule, car il ne bougeait toujours pas, les yeux rivés sur la jeune fille.

« Je commençe à vraiment envisager de m'allonger au milieu de la route … ou bien c'est votre patron qui va m'y jeter… Je... » Ses yeux se tournèrent vers la cliente qui s'était avancée au rayon voisin, mine de rien. Milo la regarda d'un air suppliant, puis ses yeux firent un aller-retour vers Simmy. « Excusez-moi, madame, mais, avez-vous déjà vu beaucoup de personnes se mettre à genoux et chanter une chanson à une inconnue en plein milieu d'une boutique ? » La madame en question devint subitement très rouge et secoua la tête négativement. « En fait je voudrais vraiment un rendez-vous avec cette jeune fille. Dites-lui d'accepter... » La cliente regarda Milo avec une certaine admiration, elle paraissait touchée et émue, et Milo fut heureux de ne pas être tombé sur une hystérique qui lui aurait encore plus collé la honte. Milo décida alors qu'il en avait assez fait pour l'instant, et son regard vagabonda pour finalement se poser sur le visage de Simmy. Il ne pensa alors à rien d'autre, et ses yeux glissaient sur ses cheveux, sa joue, ses lèvres, comme l'auraient fait ses mains. Il oublia un instant tout ce qu'il venait de faire, son numéro, son ego, il ne pensait qu'à elle et qu'à ce futur dîner qu'il obtiendrait un jour ou l'autre. Il était tellement captivé par son regard mystérieux qu'il n'entendit pas le patron s'interroger sur sa présence. Il était noyé dans le regard de Simmy et ne faisait rien pour remonter à la surface.

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Et un énième soupir s'échappa de la bouche de Simmy. C'était devenu presque tout naturel chez-elle, presque devenu un de ces vieux tics nerveux. Son regardait vaguait entre différents points de la boutique, ne voulant pas porter d'avantage d'attention sur ce piètre comédien. Tantôt elle regarda avec désespoir son patron, espérant qu'il daigne lever le petit doigt et vienne à son secours, tantôt, elle observa chaque recoin des rayons. Et vainement, son regard se reporta toujours sur cet inconnu qui ne semblait pas vouloir bouger. Il aurait pu rester là dans cette position des heures fallait-il croire. Avait-il raison ? Quand il voulait quelque chose, il arrivait toujours à ses fins ? On aurait cru entendre des paroles d'un gamin naïf encore en âge d'écrire maladroitement son prénom. Peut-être faisait-il parti de ces personnes quelques peu enfantines, insouciants et bien rêveurs. Peut-être. Elle l'y ignorait. Elle ignorait tout de lui. Elle écouta passablement les paroles du jeune homme, un brin songeuse et soucieuse. La seule chose qu'elle eut vraiment entendu était ce « dites oui ». A cet instant, elle fronça dangereusement les sourcils. Et secoua une fois énergiquement la tête comme pour lui dire non. Non, elle ne lui dira pas oui. Non, elle ne cédera pas. Ce fut sa seule réaction. Elle restait là, debout, plantée face à l'inconnu, dans un silence profond. Elle serra la mâchoire, fermant quelques secondes, quelques microsecondes, les yeux. Cherchant la solution pour se débarrasser de lui. Lui, ce jeune homme, cet inconnu. Bien entendu, elle aussi, elle y avait songé. Songé à ce que son patron le jette de la boutique comme il venait de lui dire. Oui, elle y avait songé. Et pourtant, ça n'était pas encore arrivé pour le moment. Son patron était resté près du comptoir, occupée à quelques tâches administratives certainement. A croire que c'était bien plus important que le fait qu'un gros lourd dingue vienne faire chier sa vendeuse. La faire chier, oui. Pardonnez-moi du terme utilisé si cela peu choquer quelques âmes purs. Elle se perdit un instant dans ses quelques pensées et y fut tirée lorsqu'il l'entendit prononcer un « excusez-moi ». Aussitôt, elle leva le bout de son nez. Cherchant bien là à qui il s'adressait. Certainement pas à elle. Son regard se posa alors sur une jeune femme qui se trouvait non loin d'elle. Une cliente avec grande chance. Elle leva les yeux au ciel à l'écoute des paroles prononcées par l'inconnu. Elle plissa légèrement les yeux, se demandant bien là ce qu'il comptait faire encore. Encore et toujours. « En fait je voudrais vraiment un rendez-vous avec cette jeune fille. Dites-lui d'accepter... ». A cet instant, elle regarda la jeune femme et lui fit un petit signe de la tête. Lui disant alors de dire non. Après tout, peut-être était-ce la solution pour qu'il arrête ? Et pourtant, elle avait beau espérer qu'elle réponde par un non, elle se contenta d'un petit regard attendrissant à l'égard de cet inconnu. Quelle conne songea Simmy. Lui lançant un regard et la jurant de tous les noms. Non, ce n'était pas sa solution.

Simmy croisa les bras et lâcha un long soupir. Posant son attention sur le jeune homme. « Relevez-vous. »lâcha-t-elle fermement. A vrai dire, ceci ressemblait plus à un ordre qu'autre chose. Puis elle prit la peine de rajouter : « vous êtes pathétique là. ». Elle se tut de nouveau, espérant que ce dernier daigne bouger d'un poil. Mais cela semblait n'avoir aucun effet sur lui. Fallait-il qu'elle lui dise oui pour qu'il bouge ? Elle se mordit alors intérieurement la lèvre, cherchant mille solutions. Solutions pour qu'il parte. Après de longues minutes de réflexion, elle entrouvrit la bouche. « C'est d'accord... mais... à une condition. Enfin non, deux. Ou plutôt trois. » finit-elle par dire quelque peu confuse. Après une grande inspiration, elle reprit. « Premièrement, relevez-vous. Dois-je vous le répéter combien de fois ? Deuxièmement, promettez-moi qu'après ça, je n'entendrais plus parler de vous. Et pour finir, votre prénom. ».

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« Relevez-vous, vous êtes pathétique là. » Milo fit un léger sourire, et défia Simmy du regard. Il ne bougea même pas d'un millimètre, visiblement enraciné dans le sol. La vérité, c'était qu'un seul mot pouvait lui permettre de se lever, et elle ne l'avait toujours pas dit. Il était tellement sûr de lui à cet instant qu'il en fut surpris, lui si timide et réservé d'ordinaire. S'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était se mettre en avant. Il faisait toujours preuve d'une discrétion remarquable. Les minutes semblèrent durer une éternité, et Milo craignit de devoir passer la nuit ici, dans cette position pour le moins inconfortable. Et puis, enfin, elle brisa ce silence pensant, et ajouta « C'est d'accord... mais... à une condition. Enfin non, deux. Ou plutôt trois. » Milo ne put retenir le sourire qui grandissait sur ses lèvres, il savait qu'à cet instant précis il devait avoir l'ait légèrement béat mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Une vague de bonheur, de soulagement et d'euphorie envahirent son esprit, avec une telle force qu'il sentit son corps basculer sur le côté, si bien qu'il s'appuya sur l'étagère du rayon et entreprit de se relever dignement. Il regardait Simmy, des étoiles à la place des yeux, et quand elle reparla alors il retomba (presque) sur terre. « Premièrement, relevez-vous. Dois-je vous le répéter combien de fois ? Deuxièmement, promettez-moi qu'après ça, je n'entendrais plus parler de vous. Et pour finir, votre prénom. » . Il obeit à son premier ordre, avec un peu de mal il fallait bien l'avouer. Son genou était tout engourdi et le fait de voir son interlocutrice plus basse que lui lui faisait assez drôle. Il avait passé son temps à l'admirer comme une icône, les yeux levés vers le ciel, et voilà qu'il se rendait compte qu'en réalité elle était plus petite que lui. Effaçant ces pensées inutiles de son esprit il songea à ce qu'elle venait de dire, et il sourit. Quelques secondes passèrent avant qu'il trouve la force de répondre. Il allait ouvrir la bouche quand la cliente fit un bruit plutôt étrange, exprimant, il le pensait, une sorte de joie, car elle avait le sourire jusqu'aux oreilles et tapait des mains avec émotion.

Milo lui lança un sourire distrait, arqua un sourcil puis se tourna de nouveau vers Simmy. Il fut de nouveau destabilisé rien qu'à la regarder, et il se sentit rougir. « Je suis désolé mais je ne peux pas vous promettre ça ... par contre, si vraiment ce dîner est un fiasco, là ... vous ferez le choix que vous voulez, et je promets de le respecter. » Il fit un sourire, passa une main dans ses cheveux un peu par gêne, puis poursuivit « Et sinon, moi, c'est Milo. » Son regard croisa celui de la jeune fille, et il n'y avait aucun doute qu'elle avait remarqué cette joie en lui, comme l'accomplissement de ses désirs les plus profonds. Milo avait rêvé qu'elle lui demande son prénom un jour, rien que cette question, et même si ça n'avait l'air de rien, c'était déjà considérable pour Milo. Rien n'aurait pu à cet instant le faire tomber de son nuage de bonheur, tant que Simmy était en face de lui, aussi belle, aussi directe, aussi elle-même. L'envie de découvrir tout d'elle brûlait en lui comme un besoin vital qu'il devait assouvir pour continuer à vivre. Milo n'envisageait même plus de repartir et de faire de cette rencontre une histoire ancienne. Simmy était son futur et il ne pouvait pas lutter contre ça. « Demain soir ? » Il fit un sourire, et arqua un sourcil d'un air interrogatif, fixant Simmy avec impatience et satisfaction.

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Simmy se terra dans un silence profond. Lâchant un soupir quelque discret, elle resta dans la même position pendant de longues minutes. Debout, les bras croisés, un brin pensive. Pensive, oui. Elle s’en voulait déjà de ces dires. Pourquoi avait-elle dit cela déjà ? Oui, c’est vrai. C’était sa solution pour s’en débarrasser. Se débarrasser de lui. Lui, ce piètre pantin qui se trouvait sous ses yeux. Elle leva une énième fois les yeux au plafond, se demandant éperdument comment avait-elle réussi à lui dire cela. Elle s’en voulait en quelque sorte. Elle aurait voulu faire machine arrière. Pour le virer de la boutique à coup de coups de pied dans le cul, faisant ainsi profiter ce magnifique spectacle à son patron. Elle aurait bien pu l’insulter de tous les noms aussi, de connard, de… de tout ce que vous voulez à vrai dire. Mais non. Non, elle ne fit rien de cela. Elle se contenta de lui dire « oui ». Enfin pas directement puis qu’elle posa ses quelques conditions. Elles étaient au nombre de trois précisément. Trois conditions. Qu’il se relève, qu’il lui promette de ne la laisser tranquille après ce diner et puis son prénom, qu’il lui dise son prénom. Oui, son prénom, c’était juste cela qu’elle voulait savoir de lui. Rien de plus. Elle le regarda silencieuse se regarda, suivant alors le mouvement jusqu’à devoir légèrement lever la tête pour pouvoir le regarder. Elle l’écouta parler, sans trop faire attention aux mots précis qu’il prononça. A vrai dire, son seul soulagement à présent serait qu’il parte. Oui qu’il parte et qu’il disparaisse pour toujours. Qu’il oublie qu’il lui avait proposé un diner. Elle se contenta de sourire légèrement lorsqu’il lui dit son prénom. Milo, il s’appelait ainsi. Etrangement son prénom l’amusa beaucoup. Milo, c’était un prénom d’animal, cela, non ? Un prénom de chien ? Oui, Milo, c’était ça, un prénom qu’on donnait pour un chien. Milo, oui, ça ressemblait aussi à Milou… Oui bien, ça revient à la même conclusion : il portait le prénom d’un chien. Etait-il un petit toutou ? Ce genre de mec qui suivait partout, partout vraiment partout, la fille qu’il voulait. A cette idée, la jeune fille secoua légèrement la tête, se disant qu’il n’était peut-être pas comme elle se l’imaginait bien qu’il porte un nom de chien… « Enchantée dans ce cas, Milo. » dit-elle afin de briser ce semblant de silence qui s’était instaurer entre les deux jeunes gens. Milo, quel étrange prénom !
« Demain soir ? » lança-t-il alors. Simmy regarda un instant furtivement autour d’elle avant de reposer son attention sur le jeune homme, sur Milo. Demain soir. Il voulait que ce diner se fasse demain soir. Pourquoi pas. Après tout plus vite ce diner aura lieu, plus vite tout ceci sera terminé. Peut-être le recroisera-t-elle de temps en temps, des instants éphémères. Alors elle fit un signe de la tête comme pour acquiescer puis elle reprit : « Demain soir, oui ! Ca me va… ». Puis elle se tut de nouveau, dessinant un petit sourire de satisfaction sur ses lèvres. Elle avait plus ou moins trouvé la solution pour s’en débarrasser. Pour se débarrasser de ce toutou.

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« Enchantée dans ce cas, Milo. » Le Milo en question fit un sourire plein de gêne. Il était flatté, peut être ridicule même, mais il s’en fichait. Il regardait Simmy, sans rien dire. C’était comme si son seul regard suffisait à lui transmettre ses sentiments et ses pensées à cet instant. Le triomphe, le soulagement d’avoir réussi. Du moins jusqu’à la prochaine fois. Milo avait gagné cette bataille, mais il était loin de gagner la guerre, et Simmy n’était pas une adversaire facile à combattre. Elle était incroyablement forte, et déterminée. Milo savait qu’il devrait lutter pour parvenir à obtenir ne serait-ce qu’un sourire sincère de sa part. Il devrait donner de tout son être pour espérer partager quelque chose avec elle, pour espérer ôter complètement ce voile de mystère qui couvrait la jeune fille. Mais peu importe. Il se tenait là, maintenant, devant elle. Il était debout et pour rien au monde il n’aurait bougé de là. C’était fou comme il se sentait grand. Puissant. Et … tellement soumis, tellement prêt à faire n’importe quoi pour elle. Milo n’avait jamais été victime d’un tel paradoxe.

« Demain soir, oui ! Ca me va… » Milo fut brutalement tiré de ses pensées, et il regarda Simmy avec intensité, la dévisageant de ses yeux de gamins. Il souriait encore, toujours, et il hocha la tête rapidement. Il tenta de parler, mais il réfléchissait bien trop. Il était terrifié. Demain soir ! Cela allait être tellement long, et pourtant tellement court pour se préparer ! Il ne serait jamais capable de trouver quoi faire pour cette soirée, il n’aurait jamais le temps de se conditionner, de réfléchir à comment agir ! Il était cuit, il avait tellement rêvé de ce dîner et maintenant qu’il l’avait, il paniquait à l’idée d’agir de nouveau comme un idiot. Il tenta de se contrôler, regarda ailleurs puis prit une grande inspiration. « Parfait. Où est ce que je passe te chercher ? » Milo esquissa un sourire avec un brin d’inquiétude. Bon, il fallait qu’il y parvienne. Tout se jouait demain soir. Il fallait que tout soit parfait. Milo remarqua alors que la cliente était toujours à côté d’eux, les mains contre le menton, et l’air émerveillé. Milo arqua un sourcil, et cette dernière s’étouffa de gêne, tira sur son manteau et s’engouffra dans un rayon beaucoup plus loin. Amusé, Milo fut un instant distrait et il eut très envie de rire. Il se disait que s’il avait voulu, les choses auraient été plus simples avec cette cliente inconnue. Reposant son regard sur Simmy, il fut convaincu qu’il se fichait bien de la facilité. Ce qui comptait, c’était ce truc dans sa poitrine, c’était ses yeux, son sourire, son air narquois. Ce qui comptait, c’était Simmy .

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Simmy resta un instant figée sur place peu de temps après avoir pris la parole. Les bras croisés, un rictus discret se peignant sur ses lèvres. Son regard navigua de droite, gauche, se baladant à travers chacun des rayons avant de se reposer sur celui qui se trouvait en face d’elle. Ce dénommé Milo. Elle avait atteint quelque peu son objectif en se débarrassant de lui. Certes rien ne s’était passé comme elle le voulait jusqu’à maintenant. Un pitre qui vous fait tout une scène pour un maudit diner. Voilà bien ici quelque chose de ridicule. Ridicule. Et pourtant. Pourtant, elle comptait bien après ce fameux soir tout sera oublié. Tout. L’existence de ce garçon, son pathétique spectacle en deux jours de suite. Elle pouvait se sentir satisfaite tout de même. Elle avait réussi à s’en débarrasser. Mais pourquoi combien de temps ? Simmy décroisa ses bras, les laissant tomber nonchalamment avant d’enfoncer ses petites mains au fin fond des poches de son jean. Elle leva de nouveau la tête en direction de Milo lorsque ce dernier lui demanda où devait-il passer la prendre. Sans réfléchir, la jeune fille lui répondit. « Devant la boutique, ce sera bien plus simple. ». Une fille, normalement constituée, aurait (normalement) sauté sur l’occasion pour lui donner son adresse avec un certain plaisir. A quoi bon lui donner son adresse ? C’était insensé. Alors, Simmy se contenta de lui dire de passer la prendre devant la boutique. Au moins, comme cela, elle serait certaine de ne pas le voir se pointer devant son immeuble quelque jour plus tard. Ne l’oublions pas, ce mec est un tout aux yeux de la jeune fille. Alors qu’elle s’apprêtait à entrouvrir la bouche, elle fut interrompue dans sa prise de parole. Un grave « Simmy » retentit dans la boutique. La dénommée Simmy tourna rapidement la tête vers la personne qui venait de l’interpeler. Ce n’était autre que son patron. Peut-être jugé-t-il qu’elle avait d’autres choses à faire que de… que de quoi d’ailleurs ? La seule chose qu’elle venait depuis un long moment, c’était de se débarrasser de ce garçon, de ce Milo. Ce Milo, oui. La jeune fille dessina un sourire sur ses lèvres et fit un signe de la tête comme pour lui faire comprendre qu’elle avait compris ce qu’il lui demandait. Alors elle posa par la suite un rapide regard sur Milo puis sur la jeune femme qui se trouvait à quelques rayons d’eux. Elle fit un petit haussement d’épaules avant de lâcher un rapide « deux secondes… ». Elle fit quelques pas en direction de cette femme qui sillonnait les rayons depuis un certain. « Bonjour, puis-je vous aider ? » lâcha-t-elle poliment, un petit sourire amusé au bout de ses lèvres. C’était cette même fille. Cette fille bien pathétique. C’était presqu’à cause d’elle si elle avait du accepter, à croire qu’elle était la complice de ce Milo. A cette pensée, la jeune fille secoua furtivement la tête. C’était insensé. La femme quelque peu gênée lui répondit que non. « D’accord, je vous laisse continuer votre quête dans ce cas. Bonne chance, si vous avez besoin d’un conseil ou d’aide, n’hésitez pas.» finit par dire la vendeuse avant de retourner à hauteur du jeune homme qui n’avait pas bougé. Simmy resta quelques secondes silencieusement, recherchant ses mots avant d’expirer fortement. « Et à quelle heure passeras-tu ? » lâcha-t-elle brièvement.

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« Devant la boutique, ce sera bien plus simple. » Un sourire en coin vint illuminer le visage de Milo, un sourire qui alliait plénitude et hâte. Milo ne parla pas tout de suite. Il la regarda, sentant son esprit s'apaiser, sentant tout redevenir beaucoup plus calme en lui, du moins, pour l'instant. Il avait la sensation d'avoir accompli son désir le plus profond à cet instant. Il y était parvenu. A présent, ils avaient rendez-vous, devant cette boutique où tout avait commencé. Où tout s'était bousculé pour Milo. Là où il avait perdu le contrôle, accessoirement la raison, mais là où il avait gagné un sens à sa vie. Il contempla Simmy avec curiosité, constatant alors qu'elle voulait parler de nouveau. Malheureusement, elle n'eut pas le temps de le faire, car une voix masculine venant du fond de la boutique la coupa dans son élan. Milo fit la moue, et regarda Simmy s'activer, marcher vers la cliente complice, lui demander quelque chose, puis revenir vers lui. A voir son air dépassé, Milo ne put s'empêcher de sourire encore. Elle était vraiment très mignonne quand elle était frustrée. « Et à quelle heure passeras-tu ? » Milo réfléchit un court instant puis il répondit « A la fermeture, ça ira ? » Un soupir de satisfaction vint s'ajouter à ces courtes paroles. Il s'imagina déjà, Simmy à ses côtés, flânant dans les rues de New York. Mais qu'allait-il bien pouvoir faire pour lui montrer qu'il méritait son attention, et pas d'être jeté à la fin du dîner ? Il fallait qu'il y mette du sien, qu'il soit parfait, irréprochable. Il fallait qu'il trouve le moyen de lui plaire, mais il n'avait aucune idée de ce qui plaisait à Simmy. Ou du moins, il savait ce qui ne lui plaisait pas. Les loveurs culottés qui se prennent pour les sex symbol du quartier. Bon point pour Milo, qui n'avait rien d'un sex symbol en réalité. Il était même plutôt discret, drôle et gentil. Et c'était la raison pour laquelle il n'avait jamais eu un succès phénoménal auprès des filles. Milo, c'était plus le "bon copain", le nounours, le meilleur ami à qui confier ses problèmes. Milo n'avait rien d'un séducteur. Son expérience en tant que dragueur était réduite au néant. Intérieurement, il pria pour que tout se passe bien le lendemain soir. Il fallait juste qu'il soit-lui même, et que ça suffise. Il ne pouvait pas être quelqu'un d'autre pour elle, mais il ferait de son mieux pour la garder près de lui. C'était son objectif depuis le début, et il était prêt à s'en donner les moyens.

You are the one
that make me loose it all.
edisod two ◄► mimmy. ♥

Le regard de la jeune fille se posa de nouveau sur la cliente qui continuer de scruter avec une certaine curiosité le rayon dans lequel elle se trouvait. Simmy fronça un instant les sourcils. Avant de déposer une énième fois son regard sur le jeune homme qui se trouvait en face d’elle. Elle se demandait toujours là s’il y avait un rapport entre Milo et la présence de cette jeune femme. Serait-elle la complice de ce fameux type ? Elle ne le savait pas, on ne le savait pas. Peut-être était-ce le cas. Peut-être était-elle la complice de ce filou. Ou bien, l’inverse. Peut-être n’était-ce pas le cas. Quoiqu’il en soit, elle l’ignorait pertinemment et elle le savait : elle ne trouverait jamais de réponse à cette piètre parenthèse. C’est alors que Milo répondit. Répondit tout simplement à la question qu’elle lui avait posé quelques secondes auparavant. L’heure. A quelle heure passerait-il la prendre. Non pas qu’elle soit si pressée à l’idée de passer une soirée en sa compagnie. Loin de là. « A la fermeture, ça ira ? » lui avait-il alors répondu. Simmy fit un signe de la tête pour acquiescer. Le magasin fermait à vingt heures. Vingt heures, c’était une heure correct. Et puis dans tous les cas, plutôt ce dîner aura commencé, plutôt il se finira. Simple raisonnement de la jeune fille. Le seul problème était que si elle voulait ne pas y aller et donc lui poser un charmant lapin, elle ne pourrait pas… et puis même si elle le ferait, Milo aurait été capable de revenir à la charge encore et toujours juste pour un maudit dîner. Quel toutou finit-elle par se dire à elle-même. « Demain, à la fermeture. C’est parfait. » conclua-t-elle d’un léger haussement des épaules. Un petit air de satisfaction vint alors peindre le visage de la jeune fille. Milo avait obtenu ce qu’il voulait, un dîner, à présent il n’avait plus de raison à rester ici. Ici, dans la boutique. Voilà à présent, il allait partir, quitter la boutique avec son sourire de benêt. Il serait parti et elle ne le verrait plus. Ne le verrait plus jusqu’à demain… demain soir où il y aura ce dîner, ce fameux dîner. Simmy se frotta alors les mains, son regard un peu perdu, elle regarda les quatre coins de la boutique. Un petit raclement sortit de sa bouche. « Bien, je vais devoir te laisser, j’ai du travail qui m’attend. » dit-elle. Elle fit alors quelques pas en direction du comptoir où se tenait fièrement son patron. Cet homme d’un certain âge qui les observait depuis un long moment. Elle se tourna légèrement vers Milo avant de lui dessiner un sourire, quelque peu forcé. « A demain soir dans ce cas ! » lâcha-t-elle. Elle continua son chemin de quelques micro-pas et se stoppa net. Elle avait réussi. Après tout normalement, si tout se passait comme elle se l’imaginait, quelques minutes après, Milo emboiterait le pas, lui dirait certainement « à demain » ou quelque chose de la sorte et partirait. Partirait loin, très loin… Jusqu’à revenir le lendemain.