Give me a reason to live.
Pedro & Juliet

Allongée dans son lit à l'hôpital, Juliet regardait d'un air endormi la télé accrochée dans un coin de la chambre. Elle zappait pour tenter de trouver quelque chose qui serait susceptible de l’intéresser mais à chaque fois elle retombait sur ce téléfilm mielleux dont l'histoire ne pourrait jamais arriver en vrai.
Cela faisait maintenant trois jours qu'elle était sortie du coma, elle avait toujours pensé que s'était comme s'éveiller d'un long sommeil, mais c'était loin de se passer comme ça. En ouvrant petit à petit les yeux, la lumière fit l'effet d'un flash, et la brune les referma presque automatiquement, mais elle ne put échapper à la douleur qui vint se loger dans son crâne, un tube placé dans sa gorge l'empêchait alors de respirer, et la douleur s'étendit jusqu'à ses poumons, heureusement une infirmière n'était pas loin, et vint la libérer du calvaire qu'elle était en train d'endurer, la pression dans sa poitrine redescendit, et les yeux toujours clos, Juliet restait immobile sur le lit. Bouger un membre lui était tout simplement impossible, alors en attendant de pouvoir réhabituer ses muscles à tous mouvements, l'anglaise s'occupait de s'habituer à la lumière aveuglante engageant un combat contre le mal qui lui martelait le crâne.
La désorientation avait aussi été un gros problème. Se réveiller sans savoir où l'on est, et finir par se rendre compte que l'on est dans un hôpital, se creusant la cervelle pour tenter d'y comprendre quelque chose, tenter de ne pas faire de crise d'hyperventilation pour ne pas fragiliser ses poumons un peu plus était quelque chose de très difficile. Juliet avec eut besoin de plusieurs infirmières pour réussir à la faire taire, et la tenir pour pas qu'elle se fasse plus mal avec des mouvements brusques.

Trois jours donc avec passés depuis qu'elle avait enfin rouvert les yeux. Ses jambes étaient encore douloureuses si elle faisait trop d’effort, mais pour ce qui était de ses bras, tout allait pour le mieux. La télé l’énervait plus qu'autre chose, elle détestait ça, enfin il lui arrivait de se poser devant, mais là, c'était limite par obligation. Juliet attrapa le fil qui se balançait près d'elle, et appuya sur le bouton, quelques secondes plus tard, une infirmière poussait la porte.

- Il y a un soucis?
- Non aucun, mais serait-il possible d'avoir du papier et un crayon?
- Bien sûr.

Avec un grand sourire l'infirmière sortie de la chambre, l'anglais avait craint que la réponse soit négative et qu'elle soit obligée de rester allongée dans ce lit à ne rien faire d'autre que d'attendre que le temps passe. Si ses souvenirs étaient bons, Pedro était passé peu après son réveil, mais elle était tellement dans les vapes que le moindre truc qu'il aurait pu dire ou faire était très vague dans son esprit. L'infirmière réapparu avec un petit bloc et un crayon de papier, Juliet la remercia et se mit à griffonner quelques phrases pour un futur roman, il fallait qu'elle s'occupe, qu'elle fasse le vide dans sa tête et écrire était la seule façon d'y arriver.
Elle releva la mine du bloc note après avoir remarqué qu'elle avait prénommé son héros James. Son fils occupa alors toutes ses pensées, sept mois dans le coma, il devait avoir tellement grandi, la peur qu'il ne veuille plus d'elle la glaça sur la place et la brune abandonna le bloc sur le lit, et se laissa aller en arrière. Juliet resta un moment comme ça, regardant le plafond, un air triste sur le visage, elle ne savait toujours pas pourquoi elle était là, l'oubli était la pire chose qu'une personne puisse subir.
Les quelques coups contre la porte la sortie de sa torpeur, et elle se redressa difficilement, l'air triste qu'elle affichait fût bien vite remplacer par son habituel grand sourire quand elle vit que Pedro se tenait dans l'encadrement de la porte.

Pedro était nerveux. Depuis 3 jours, il se sentait... à cran et il essayait de ne pas trop le montrer. Quand on lui avait sonné le premier soir, sa réaction avait été de raccrocher au nez de la personne qui venait de lui sonner. Et pourtant... il s'était tout de même rendu à l'hôpital, pour voir de ses propres yeux que Juliet était bien réveillée. Que sa Juliet, mère de son benjamin était bien en vie alors que tout portait à croire que jamais elle ne se réveillerait. Un mixe de sentiments confus avait alors rendu sa visite compliqué. Le soulagement, la joie, la peur, l'étonnement... c'était tellement... embrouillé, c'était la merde. C'était...

Depuis 3 jours, il passait son temps à surveiller James, à porter sur son bébé un regard différent. Il n'avait rien à lui dire, il était bien trop petit pour comprendre quoique se soit de ce qu'il se passait. Mais voilà, cela faisait 7 mois qu'il vivait avec son père, qu'il avait sa chambre, sa vie, ses frères et ses sœurs ici, il grandissait et s'épanouissait comme un bébé de tout juste 9 mois, il avait ses habitudes, il aimait qu'on lui joue de la musique avant qu'il ne s'endorme, il préférait les musiques de Livre de la Jungle à celle du Roi Lion, il adorait la couleur rouge, il mettait tout ce qui était rouge en bouche et rechignait devant la couleur jaune, il avait peur des oiseaux et avait une véritable passion pour les lapins. Quand il était heureux, il avait aussi cette tendance à baver et à remuer des pieds. Oh, et sans oublier sa façon tout à fait personnel de donner des bisous : en gros, il ouvrait la bouche, s'accrochait au visage des gens et leur bavait dessus en émettant un sourire adorable. Son fils, son James, une de ses raisons de vie, Pedro s'était fait à l'idée qu'il allait devoir l'élever seul, enfin, avec l'aide de Fee évidemment, mais il ne pouvait pas demander à la blonde de prendre la place de Juliet et jamais Pedro n'aurait évincé le souvenir de l'anglaise, mère naturelle de son fils. Sauf que voilà. Juliet n'était plus morte, Juliet n'était plus un souvenir, elle était là, vivante, les yeux ouverts, complètement à l'ouest mais... là quand même.

Et Pedro savait qu'il devait lui amener James, qu'il était son sang et sa chaire... mais il avait aussi cette peur égoïste qu'il allait le perdre, il s'était fait à l'idée de devoir l'éduquer seul et tout un coup, tout était remis en cause. Cela dit, pour rien au monde, il n'allait priver son fils de sa mère, alors au bout de 3 jours, quand il fut sûr et certain que son fils pouvait voir sa mère sans avoir peur à cause des bruits et des fils, il l'emmena à l'hôpital. Et alors que Pedro marchait dans les couloirs, James se mit à gigoter et à chouiner, visiblement, il n'aimait pas les hôpitaux, l'argentin lui embrassa le haut du crâne avant de lui frotter le front et de passer la main dans ses cheveux bruns qu'il avait déjà plus long que Sofia & Sirus. « Hey Hijo, calmate mi amor » souffla Pedro d'une voix rassurante. « Je suis là avec toi, on va voir ta maman, tu vas pouvoir retrouver ses bras, tu verras, les bras de maman son comme ceux de papa, c'est l'endroit où tu seras le plus protégé et le plus aimé du monde hijo. Mais avant de retrouver ta maman, on doit encore marcher un peu dans cet endroit, mais je te jure que ce ne sera plus long » parla l'homme afin de calmer son fils. James était sensible au son, et la voix de son père l'avait toujours apaisé, il se calma aussi tôt et Pedro continua de parler juste pour que son fils reste apaisé. Une fois devant la porte de la chambre de Juliet, il inspira un grand coup avant de finalement entré. Il sourit aussi tôt à l'anglaise, heureux de la retrouver en vie, c'était quelque chose de plaisant de voir renaître les morts. « J'ai une surprise pour toi, quelqu'un tenait absolument à te voir » sourit Pedro en s'avançant dans la pièce avec le petit. Enfin, grand... même très grand par rapport au souvenir qui devait rester de James à Juliet... une boule dans sa gorge se forma, il espérait qu'elle allait le trouver heureux, il s'était battu pour que leur fils le soit, il s'était battu pour qu'il ne se sente jamais seul.

Pedro avançait dans l'encadrement de la porte, annonçant que quelqu'un tenait absolument à la voir, elle n'eut pas le temps de réfléchir à qui ça pouvait être, qu'elle remarqua James dans les bras de son père, Juliet joignit les mains à sa bouche, retenant un petit hoquet de surprise, sentant aussi son regard devenir de plus en plus flou à cause des larmes de joies qui commençait à se former au coin de ses yeux. Même s'il avait beaucoup grandit en sept mois, l'anglaise aurait reconnu son fils entre mille, il avait l'air tellement heureux, et même si son petit sourire était absent, le reste de son visage le prouvait bien, en même temps, Juliet savait que Pedro avait toujours été là pour leur fils, et que jamais il ne l'aurait défavorisé par rapport à ses autres enfants.
Mais la joie de revoir son fils n’effaça pas complètement la peur d'être rejeté par sa petite chose qui n'avait jamais vraiment eu le temps de s'habituer à elle, à sa présence, à son odeur, au final, c'est comme si James avait grandit sans sa mère.
Juliet leva les yeux vers Pedro, elle s'était remise un peu de ses émotions, elle qui d'ordinaire était parfois si froide et distante, la fatigue faisait d'elle une personne qui montrait un peu trop se qu'elle ressentait au fond d'elle. Tentant de chasser cette idée de rejet de son esprit, elle croisa le regard de Pedro, et afficha de nouveau un grand sourire.

- Tu as l'air de bien te porter. Tout comme James d'ailleurs.

Faire de nouveau partie du monde des vivants, enfin, façon de parler, car elle n'avait pas été tué dans cette incendie, et avait juste... dormi pendant longtemps. Malgré le fait qu'elle voulait absolument prendre des nouvelles de Pedro, de ses enfants, de Felicity et de savoir si New York avait changé depuis l'incident, Juliet n'arrivait pas à détacher son regard de James qui gigotait dans les bras de son père. Elle voulait le prendre au creux des siens, le serrer contre elle, et l'embrasser sur le front comme elle le faisait si souvent. L'anglaise voulait lui poser cette question fatale, mais tout deux savaient bien que la réponse ne serait vérifiable qu'une fois mise en pratique, avec mûre réflexion, elle lui demanda tout de même.

- Tu crois qu'il va me reconnaitre si je le prend dans mes bras?

Comme elle l'avait pensé avant, la seule façon de savoir était qu'elle prenne son fils dans ses bras. Comme une enfant, Juliet tendit ses bras vers Pedro qui lui amena James près d'elle. Avec toute la douceur et la précaution dont elle pouvait faire preuve, elle plaça sa petite chose entre ses bras, qui se mit à pleurer au premier contact avec la brune. Un peu perdu au début, elle reprit bien vite le dessus sur ses émotions, et retrouva ses instincts maternels assez vite. Après quelques minutes, les pleurs cessèrent, et elle eut même droit à ce petit sourire timide qui ressemblait vaguement à celui de son père. Juliet tourna d'ailleurs la tête vers ce dernier, quelques larmes coulant le long de ses joues, mais qui en disant long sur ce qu'elle ressentait.

- Merci.

Pedro soutenait son fils qui avait caché sa petite tête dans son cou, il gigotait ses petites jambes potelés avec énergie. Son fils, son dernier, l'argentin lui embrassa tendrement le haut du front et il bougea ses mèches de cheveux bruns. James avait toujours été plus chevelu que ses autres enfants ce qui avait toujours fait sourire Pedro, il tenait sa de sa mère à tous les coups. Les yeux bleus de l'argentin se dirigèrent vers Juliet. Elle semblait tellement émue, elle qui avait toujours été très classe et ne perdait jamais contenance venait de craquer à la vision de leur fils. Il n'y avait pas plus bel amour que l'amour d'une mère pour son enfant. Encore plus quand on a qu'un enfant.

- Tu as l'air de bien te porter. Tout comme James d'ailleurs.

Pedro sourit et il caressa fièrement la joue de James. Le petit attrapa ses doigts et voulut les mettre en bouche, il était dans une passe où tout passait par sa bouche. Le brun éclata de rire et il déposa son nez sur celui de James avant de le frotter tendrement contre le sien. « Il fait 71 centimètres et 9k400, on a un grand et fort bébé ! Il adore qu'on lui lise des histoires, il préfère les carottes plus que tout mais je suppose que c'est lié à sa passion pour les lapins. » finit par dire l'argentin en révélant les traits de personnalités qu'il avait découvert chez leur fils.

- Tu crois qu'il va me reconnaitre si je le prend dans mes bras?

Pedro releva la tête et il regarda James, le petit comme tous les enfants aimaient rarement être mis dans les bras d'inconnus, son benjamin plus particulièrement. Mais Juliet n'était pas une inconnue, elle était sa mère. Alors il n'hésita pas, il se rapprocha de son lit et lui tendit le bébé. Elle semblait si émue, elle le prit comme s'il était la chose la plus précieuse au monde et le berça contre elle, contre son cœur, là où il aurait dû être bercée depuis sa naissance. Quand le petit se mit à pleurer, Pedro du faire un travail sur lui pour ne pas prendre son fils et le calmer mais il ne pouvait pas intervenir dans ses retrouvailles mère & fils. Alors il resta sur le côté, rigide, les pleurs de James lui faisait mal au coeur... papa poule un jour, papa poule toujours. Finalement, James se calma et de ses grands yeux bleus, il observa sa mère, au bout de quelques secondes, un sourire timide fendit son visage. Pedro ne doutait pas de l'intelligence de ses enfants, aussi petits soient-ils, et il était désormais persuadé que le petit avait reconnu sa mère. Instinctivement, il devait sentir qu'il lui appartenait ou quelque chose ainsi. Des larmes de joies jaillirent des yeux de Juliet et Pedro se rapprocha, il se mit sur le bord du lit et il chassa les larmes du visage de l'anglaise en lui faisant un sourire rassuré, il déposa doucement sa main sur son épaule et émut, il se remit à parler. « Je suis content que tu sois là. Je suis content que notre fils retrouve sa mère. Je suis content que tu sois en vie Juliet... je... ça n'a pas été facile tous les jours sans toi, j'avais peur... qu'il t'oublie... mais je sais que ce ne sera plus le cas. Tu es là maintenant. » L'argentin porta son regard sur James qui lui sourit aussi tôt. « Ne le laisse plus, ne nous laisse plus ! On a besoin de toi, tu as encore tellement à lui apprendre et j'ai peur de ne pas réussir à tout faire tout seul sans toi ! » avoua-t-il avec sincérité. Évidemment, il n'aurait pas été tout à fait seul, il y avait Fee, mais Fee n'était pas la mère de James, aussi gentille et douce soit-elle avec James, une autre femme qui l'aimait trop ne méritait pas d'être oubliée et remplacée aussi facilement.

Il y avait toujours eu des moments, certes rares, mais qui étaient tout de même présent, où Juliet regrettait d'être tombée enceinte. Elle n'avait que vingt-quatre ans, et parfois elle sentait bizarrement qu'elle avait grandit trop vite, qu'elle avait manqué des choses dans sa vie. La profonde solitude de son enfance avait fait qu'elle avait murit beaucoup plus vite que d'autre, et maintenant, elle en ressentait les conséquences.
Et pourtant, quand l'anglaise voyait comment Pedro et James étaient liés, ce genre de pensée négative disparaissait, laissant place à une joie intérieure, qui lui rappelait alors qu'elle avait mit au monde un petit garçon merveilleux.
Pedro lui "annonça" la taille et le poids de James, l'anglaise ne pouvait le nier, leur fils avait beaucoup grandit, l'argentin continua sur sa lancée, révélant la passion de James pour les lapins. Juliet esquissa un sourire, il était tellement rare de voir un petit garçon aimer les lapins, d'ordinaire c'était les voitures ou les dinosaures, ce qui lui prouvait bien que son fils était déjà différent des autres, elle espéra alors que ça ne lui nuirait pas plus tard.

Juliet finit par prendre James dans ses bras. La peur du rejet avait été présente, et elle eut un pincement au coeurs quand ce dernier se mit à pleurer, mais tout ça disparu quand il la reconnu enfin, du moins, c'est ce que pensa l'anglaise quand il afficha son petit sourire. Elle n'avait pu retenir ses larmes que Pedro se chargea de chasser de son visage après s'être assit sur le coin du lit. L'argentin en profita pour lui dire oh combien il était heureux de la revoir "vivante", et il lui ordonna en quelque sorte de ne plus jamais les laisser seul.

- J'essayerais de ne plus tomber dans le coma, ou pire. Je te le promet, non... je vous le promet.

Elle déposa un baiser sur le front de James, et adressa un large sourire à Pedro. Il était hors de question qu'elle les abandonne tout les deux.
Juliet eut alors une pensée pour Teddy, on lui avait dit qu'il était avec elle le jour où elle était tombée dans le coma, et depuis, grand silence, elle n'avait rien su de plus. Gardant son fils collé contre elle, l'anglaise regarda Pedro avec un air un peu plus sérieux. L'instant émotion était définitivement fini et Juliet redevenait distante.

- Tu as des nouvelles de Teddy ou pas?

L'argentin fut rassurer quand Juliet lui souffla qu'elle n'avait plus dans l'intention de les laisser, lui et leur fils. Pedro eut un petit sourire, ce n'était pas facile d'être le seul parent d'un enfant, ce n'était pas facile car on devait chérir la mémoire d'un parent tout en empêchant l'enfant de trop pleurer ce parent plus là... Pedro avait eu dur avec Diego tout un temps, et parfois, à certaine période, quand son aîné était plus difficile, l'argentin se remettait en question. Cependant, dans cette situation, Pedro fut quelque part soulagé que James soit trop petit pour poser des questions. Voir un enfant souffrir de ne pas avoir sa mère était difficile, en avoir deux ça aurait presque surhumain pour le bien trop protecteur Pedro... « Merci ! » souffla-t-il du bout des lèvres rassuré. Il se pencha pour embrasser son prince sur le haut de la tête. Le voir reprendre contact avec sa mère lui faisait plaisir, il avait eu peur au début, mais il se rendait désormais compte que celle-ci avait été complètement absurde et ridicule.

Cela dit, la question suivant de Juliet le laissa pantois quelques secondes. Pedro s'était attendu à beaucoup de questions de la part de Juliet sur leur fils, il était assez préparé, il connaissait le petit monstre de façon complète, il en était tellement gaga après tout que c'était normal pour lui. Mais Juliet n'avait jamais vraiment été comme tout le monde, plus intelligente que la plupart, elle savait aussi aller à l'essentiel, là où on ne l'attendait pas... le brun baissa le regard et il se mordit nerveusement la lèvre inférieure. Comment lui dire ? Lui avait pu faire son deuil depuis longtemps, lui avait pu continuer d'avancer. Il avait perdu Teddy il y a presque 8 mois... mais Juliet qui avait perdu toute notion du temps durant son coma ne l'avait pas encore perdu, dans son esprit, Teddy n'était pas le passé mais bien le présent... et il n'était pas n'importe qui dans la vie de l'anglaise... les yeux bleus de Pedro accrochèrent ceux de Juliet et il lui attrapa la main. La gorge noué, il parla, la voix grave la chose la plus dure... mais c'était à lui qu'elle l'avait demandée... alors c'était à lui d'être fort et de lui annoncer la mort de son ami à lui... et de son amant à elle.

« Teddy... il n'a pas... Juliet, Teddy n'a pas survécu à l'incendie... je suis tellement désolé. Je... sais que ça doit être difficile à concevoir... mais... Teddy est mort Juliet... » finit-il par souffler du bout des lèvres, complètement mal à l'aise dans ce rôle désagréable. Il ne lâchait pas l'anglaise des yeux, il avait peur qu'elle réagisse mal, alors dans un geste automatique et protecteur, il reprit James dans ses bras et une fois sûr que le petit était bien dans protégé, il attrapa la main de Juliet pour la caresser, il aurait pu reparler, lui glisser des mots rassurant à l'oreille... mais il lui semblait plus intelligent d'attendre qu'elle réagisse avant de refaire quelque chose.