La vie suivait son cours et les jours se ressemblaient plus ou moins. Peu de surprise mais au fond ce n'était pas plus mal, puisque la plupart du temps, lorsque quelque chose bougeait c'était en mal. Merwan voyait toujours rarement Anton et son fils lui manquait. Il aurait aimé faire plus avec lui, l'emmener en weekend, se rendre dans un parc d'attraction, lui apprendre à jouer au foot. Toutes ces choses qu'un père est censé faire. Quand il pensait à son fils, Merwan ne pouvait s'empêcher de se sentir minable et pourtant, ce n'était pas un choix, loin de là. Toutes ces envies, il les avait énumérer à Lyla qui n'en prenait pas vraiment compte. Il avait tenu les rennes de leur relation, il avait joué avec elle et à présent elle lui faisait payer amèrement. Une unique erreur qu'il payait depuis quatre ans... Pourtant malgré ses amis qui le motivait à se rendre au tribunal pour obtenir la garde partagée d'Anton, il refusait de la blesser une nouvelle fois, il ne voulait pas mêler la justice à tout cela.

Cette après midi, il ne bossait pas et avait donc tenté de le voir, ne fus-ce que quelques heures. En ouvrant la porte, Lyla avait afficher son sourire mesquin, celui qu'elle lui sortait dans ses joues de mauvaises humeurs ou il se prenait une tonne de reproche sur la tête. Elle avait malgré tout accepté qu'il le prenne pour une heure. C'était court, très court, mais il se répétait que c'était mieux que rien. Au parc, il avait joué avec lui avant de le ramener pile à l'heure ne pas avoir de reproches supplémentaires. En un sens, il ne s'imaginait pas avec Anton 24 heures sur 24 avec le boulot qu'il excercait. Quand est-ce qu'il trouverait le temps de l'élever correctement? Mais avec elle, il pouvait le faire, sauf qu'il n'avait aucune chance que cela arrive un jour. Pour l'instant, il se contentait du peu d'heure qu'elle lui accordait avec lui même s'il savait très bien qu'il ne tiendrait pas aussi calme encore longtemps.

Rentré chez lui, il était à la fois heureux d'avoir pu passer du temps avec Anton et déprimé que ce moment soit aussi court. Il avait l'impression de n'avoir rien fait. A peine le temps d'arriver au parc, de jouer et d'échanger quelques mots et c'était déjà la fin. Après avoir rangé un peu l'appartement, petit mais bien suffisant pour lui seul, le jeune homme s'était installé dans le canapé, une bière la main pour regarder un match de basket. L'image typique de l'homme seul me direz-vous... sauf que ça arrivait rarement chez lui. Soit il sortait avec des amis, soit il était à l’hôpital mais au fond à part pour dormir, il se posait rarement à l'appartement. Ce soir là, heureusement qu'il y était. Étonné lorsqu'il entendit sonné, il avait ouvert la porte pour y trouvé Nolà. A peine le temps de lui confirmer qu'il était seul, qu'ils partaient déjà à reculons vers la chambre pour un de leur nombreux moment.

Merwan était à présent réveillé depuis plus de trente minutes et observait la jolie blonde qui se trouvait à ses côtés. De quoi devait-il se plaindre? Au fil des jours, elle devenait un peu son rayon de soleil. Amoureux? Surement pas. Pas pour le moment en tout cas. Mais avec elle, il était bien. Ils n'avaient aucun secret, ou presque puisqu'il ne lui avait jamais parlé du décès de sa soeur. En même temps, ce n'était pas le genre de sujet qui venait dans une conversation banale et moins il en parlait, mieux c'était. Il n'y avait jamais de prise de tête non plus, sa présence était assez apaisante. Sortit du lit, il leur avait préparé un petit déjeuner pour deux avant de poser le plateau sur la table de nuit. Sur le lit, c'était un peu risqué tant qu'elle n'était pas éveillée. De nouveau à sa place et adossé au lit, il se mit ensuite à caresser doucement son dos du bout des doigts, pour ne pas la réveiller de manière brutale. Sourire aux lèvres, il l'observait ouvrir doucement les yeux.

Des nuit ensembles, ils en avaient passé plusieurs. Chez Merwan ou dans la salle de garde à l'hôpital, même s'ils se faisaient un peu plus discret sur leur lieu de travail. Merwan ne se montrait pas toujours attentionné que ce matin, tout dépendait un peu de son humeur et de la journée qui l'attendait. Il ne bossait pas dans l'heure qui suivait et n'était donc pas pressé. Il avait ainsi prit le temps de leur préparé un petit déjeuner, rien de grandiose mais pour une fois, ils pourraient le prendre au lit. Par contre, il ignorait si Nolà bossait aujourd'hui et si c'était le cas à quelle heure, c'est d'ailleurs pour cela qu'il l'avait réveillée, au cas ou. S'il était sur qu'elle ne bossait, il l'aurait sans doute laissé dormir encore un petit peu.

« Salut. »

Toujours souriant, il lui laissait le temps de se réveiller à son aise et n'avait pas arrêter de la caresser doucement dans le dos, suivant sa colonne vertébrale. Une fois qu'elle se redressait, il déposait un léger baiser sur ses lèvres pour ensuite venir passer son bras derrière les épaules de la jeune femme. Merwan l’amenait ainsi délicatement contre son torse en caressant maintenant son bras. A les voir, on aurait limite pu penser qu'ils étaient un vrai couple, unis et soudé. Ce n'était pas totalement le cas, ils étaient ce qu'ils étaient, Merwan ne voulait pas mettre un mot sur leur relation, ce qui comptait était qu'il n'y avait jamais de complications. Tout était simple, sans reproche, presque parfait en somme.

« Une demi heure plus ou moins... Je t'aurais bien regardé dormir encore un peu mais tu ne m'as pas dit si tu bossais aujourd'hui ? »

Le petit déjeuner repéré, il attrapait le plateau pour venir le poser sur ses jambes. Maladroit, il n'était pas forcément sur de lui mais au pire, ce n'était que des draps. Et puis tenir un plateau droit n'était quand même pas mission impossible.

« Je me suis dit que ça changerait du petit dej' habituel. »

Oui, parce qu'à la base, ils étaient amis et lorsqu'ils étaient devenus amants, ils s'étaient plus ou moins promis de ne pas s'attacher, de ne pas compliquer les choses entre eux, puisqu'elles étaient parfaites en ce moment. Merwan jouait donc profil bas pour ne pas que Nolà pense qu'il s'investissait trop dans cette relation. Même s'il avait envie de la laisser savourer la matinée, il avait aussi des tonnes de questions. Pas vraiment sur sa venue mais plutôt sur la tête qu'elle avait hier soir. Nolà lui avait semblée stressée et surtout fatiguée.

« Mauvaise journée hier? »

Finalement, Merwan aurait pu la laisser tranquillement dormir encore un bon nombre d'heures. Enfin, vu la tête qu'elle avait hier, il restait persuadé qu'elle avait besoin de parler alors autant avoir le temps de le faire. Lui bossait pour 14 heures, il devrait donc partit un peu plus tôt qu'elle. C'était déjà arriver quelques fois et Merwan laissait Nolà rester à l'appartement si elle en avait envie. Il lui suffisait de lui rendre la clé une fois qu'elle arrivait à l'hôpital.

« T'aurais pu encore dormir, désolé... Je travaille pour 14 heures moi. »

Mode fénéant enclenché. Mais bon un petit déjeuner au lit une fois de temps en temps, personne n'allait s'en plaindre. Ils avaient largement le temps de traîner au lit. Merwan avait rangé tout l'appartement hier soir et il avait vu Anton hier, ce qui faisait qu'à coup sur, elle ne lui montrerait plus avant la semaine prochaine, au minimum. Alors à part aller se promener ou traîner au lit, ils n'avaient pas de grandes options qui s'offraient à lui et le problème lorsque vous étiez médecins étaient que la plupart de vos amis bossaient à des heures totalement décalée des vôtres, ce qui rendait les choses compliquées pour se voir régulièrement.

« Hum... Celle ci. »

Pot de confiture au abricot en mains, il le lui tendait, le tout en prenant soin de ne pas trop bouger pour ne pas tout renverser. Arquant un sourcil, il attendait la suite de l'histoire, si toute fois elle avait envie d'en parler car il ne la forcerait à rien. Il était là pour l'écouter si elle en avait besoin, pas pour faire le curieux même si en un sens il avait envie de savoir ce qui la rendait triste. La révélation sortie, c'était au tour de Merwan de rester silencieux. Sa famille... quelle famille? Elle avait retrouvé ses parents il y a de cela un bon moment maintenant. Sa famille? Du genre mari et enfants? Impossible. Si c'était le cas, elle ne serait pas dans ses bras à l'heure qu'il était, ça semblait logique. Merwan ne voulait pas la mitrailler de questions et pourtant, sur le coup, il avait absolument besoin d'avoir des réponses.

« Ta famille? Quelle famille? Tu revois tes parents depuis l'accident. »

En un sens, il avait aussi peur que ce soit son amnésie qui revienne. Si elle avait oublier que ses parents faisaient à nouveau partie de sa vie? C'était toujours plausible mais il priait que ça ne soit pas un oubli. Son état s'améliorait de jour en jour, ce serait bête de faire une rechute maintenant.

Cette relation, Merwan et Nolà ne l'avait pas vraiment cherchée.Ils étaient avant tout devenus amis et au fil des jours, ils n'avaient simplement pas pu nier l'attirance physique entre eux. Ce n'était pas pour autant qu'ils avaient envisager de former un couple. Puisque c'était un choix commun, il n'y avait pas question de profit d'un ou de l'autre, cette relation était venue naturellement et aucun n'avait cherché à la clarifier, ça allait très bien à Merwan. Tôt ou tard, l'un deux verrait quelqu'un d'autres et tout s’arrêterait mais penser à demain ne servait pas à grand chose. Merwan ne put s'empêcher de sourire au baiser de la jolie blonde le long de mâchoire.

« On a tout le temps oui. »

Il prit ensuite la tartine qu'elle lui tendait pour mordre dedans, toujours dans l'attente de réponses. Et finalement, peut-être qu'il aurait mieux fait de ne pas lui poser la question, de laisser passer cette journée en profitant simplement du moment présent, comme il le faisait d'habitude. Il posait sa tartine sur le plateau pour reculer celui ci et le reposer sur la table de nuit. Son visage s'était à présent fermé, il ne savait pas quoi penser et encore moins quoi dire. Il voyait bien qu'elle était mal, sans doute bien plus que lui, c'est pourquoi il prenait sur lui ne pas poser ses questions. Recroquevillée sur elle même, il pouvait comprendre à quel point cela devait être difficile d'oublier un point aussi important de sa vie. Il passait à nouveau son bras autour des épaules de Nolà pour l’amener contre lui.

« Ça va aller, t'en fais pas... Parle moi d'elle... comment elle s’appelle? »

D'elle, parce qu'il n'avait pas forcément envie d'entendre parler de lui de suite. Rongé par la culpabilité, Merwan réalisait qu'il aurait du se renseigner avant qu'il n'arrive quoi que ce soit.En m^me temps, elle avait revu ses parents qui ne lui avait rien dit à ce sujet, c'était complètement dingue.

« Pourquoi tu ne m'en a pas parlé hier soir? Avant que ça n'arrive... mon Dieu t'es fiancée... t'es maman aussi, ta place est à leurs côtés... C'est pas ma place ça Nolà, pas avec quelqu'un de fiancé... »

Il voyait déjà ce fiancé venir lui casser la mâchoire et il en aurait tous les droits. En même jusqu'il y a trois minutes, il ignorait tout de cette première vie, sa vraie vie. Il se rendait compte à quel point il ignorait qui elle était, il n'avait jamais poser de question, parce qu'il savait qu'elle n'avait pas les réponses, mais là c'était gros, énorme même. Là ou il ne comprenait pas ce qui se passait, c'était que les parents de Nolà ne lui avait rien dit. Comment des grand-parents pouvaient cacher l'existence de leur petite fille à leur fille? µSauf si elle le savait depuis le début et qu'elle avait décider volontairement de lui cacher mais cela, il ne voulait même pas y penser...

Nolà se laissa aller contre Merwan, heureuse de voir qu'il ne se mettait pas en colère ou pire qu'il la mette à la porte. « elle s'appelle Tallula, elle a 4 ans et elle est vraiment magnifique, c'est une petite fille très intelligente ... » Malgré une rencontre difficile, Nolà avait été fière de savoir que Tallula était sa fille, c'était une petite fille alerte qui comprenait très facilement et qui d'ailleurs avait un certain bagou. Lorsqu'elle parla de la petite, un sourire se dessina sur son visage. « je l'ai rencontré, mais ça ne c'est pas très bien passé … » Nolà avait dit cela d'une petite voix, elle s'en voulait d'avoir repoussé sa fille une nouvelle fois, elle ne la connaissait pas beaucoup car elle ne l'avait vu que quelques fois, mais Nolà c'était promit de faire des efforts, pourtant cette fois si Tallula l'avait pris par surprise et elle c'était montré très brusque avec elle. Nolà avait vraiment honte de ce qu'il c'était passé, elle devait certainement la pire mère du monde et sa fille se porterait certainement beaucoup mieux sans elle.

Nolà n'osait plus trop regarder Merwan, elle ne voulait pas croiser son regard car elle ne voulait pas voir de la colère et de la déception dans ses yeux, en faite elle ne voulait rien voir. Nolà se tendit lorsqu'il parla du fait qu'elle n'avait pas a être là. Elle le savait … nolà n'aurait pas du continuer sa petite aventure après avoir découvert la vérité et elle avait essayer quelques jours sans grands succès, en faite elle ne voulait pas, Merwan était un repère, une personne qu'elle connaissait et elle ne voulait pas se séparer de ce repère. Nolà était toute seule ici et malgré qu'elle est une famille et d'ancien d'amis, elle se retrouvait toute seule car sa mémoire refusait de se souvenir d'eux. « je sais j'aurais du t'en parler mais j'étais vraiment bouleversé et j'avais besoin de … réconfort » Nolà baissa les yeux, honteuse . Elle continua sur sa lancé « Depuis que je sais, je les ai vu plusieurs fois mais ce sont des étrangers … je n'arrive pas à être la personne qu'ils attendent que je suis … c'est vraiment trop … je suis désolé … ».

Des larmes avaient commencés à couler le long des joues de la blondinette « s'il te plait ne me laisse pas, toi je te connais … je tiens à toi … je ne veux pas arrêter »

« C'est joli... » Difficile d'en dire plus sur une petite fille qu'il n'avait jamais vu de sa vie. Même s'il ignorait tout d'elle, Merwan ne pouvait s'empêcher de l'imaginer, sans sa mère. A cet âge, les parents étaient un point de repère indispensable et cette petite devait être on ne peut plus perturbée de constater que sa propre mère ne se souvenait pas d'elle. Il y avait aussi ce fiancé dont elle parlait, mais lui était en page de comprendre son accident et d'accepter sa perte de mémoire même si c'était loin d'être facile.

« Ça ne c'est peut-être pas bien passé cette fois-ci mais ça viendra, laisse toi du temps. »

Sa mémoire pouvait revenir par épisode ou d'un coup. Elle pouvait aussi ne jamais revenir et dans ce cas, Nolà devrait ré-apprendre à connaître sa fille et s'habituer avec puisque l'abandonner n'était pas une option envisageable, du moins il l’espérait. Ses sourcils se fronçait un peu plus, sa colère montait d'un cran. Jusqu'ici, il se disait qu'elle avait fait une erreur en plongeant dans ses bras hier soir, mais là, elle semblait dire qu'elle le savait depuis un moment puisqu'elle avait eut l'occasion de les voir plusieurs fois.

« Plusieurs fois ? Mais depuis combien de temps tu le sais? »

Son ton était assez froid et il prenait surtout sur lui pour ne pas se montrer agressif alors qu'elle était déjà mal. Même si elle ne tenais pas à se fiancé, scela ne changeait rien au fait qu'elle l'était et que chaque nuit avec lui avait été un adultère. Si elle finissait par retrouver la mémoire, elle s'en voudrait pour tout ça et elle en voudrait à Merwan de l'avoir laissé faire en connaissant la vérité. Il avait finit par retirer le bras qui se trouvait autour d'elle pour poser ses mains sur son visage et tenter de mettre les choses au clair dans son esprit. A présent debout, il faisait les cent pas dans la chambre.

« Je peux pas Nolà, je suis désolé... Je serai là pour toi, mais en tant qu'ami... tout ça c'est fini. T'es fiancée! T'imagines un peu ce qu'il peut ressentir? Ce qu'il va ressentir s'il apprend tout ça? Je ne peux pas te forcer à t'en souvenir ou à tenir à lui, mais je ne serai pas celui qui t'éloigne d'eux. »

Spoiler:

Le corps de nolà se tendit lorsqu’elle entendit le ton qu’avait employer Merwan. Nolà avait conscience que ce qu’elle avait fait n’étai pas bien, qu’elle n’aurait pas du lui cacher aussi longtemps mais comment parer de quelques choses comme ça, une vie qu’elle avait beaucoup de mal à accepter elle même. « trois semaines, je suis désolé, j’aurais du t’en parler plus tôt mais c’était trop dur, j’étais tellement perturbé par tout ça et puis je les ai pas beaucoup vu … »

Nolà sentit son cœur se sérer lorsqu’il s’éloigna d’elle, la jeune femme savait qu’elle l’avait blessé, c’était évident qu’il n’allait pas prendre cette nouvelle avec joie mais cela n’empêcher pas Nolà d’être déçu. La jeune femme resta quelques secondes immobile, avant de se lever. Saisissant la première chose qu’elle trouva pour cacher sa nudité, elle écouta sans le moindre mot ce que Merwan avait à dire. Essayant de se contrôler, elle ne pu retenir les larmes qui coulaient le long de ses joues. Baissant les yeux, elle répondit « je comprend que tu ne veuilles plus de moi, mais ne dit pas ça … il n’est pas mon fiancé, c’est un inconnu, toi je te connais beaucoup mieux … alors même si toi tu ne veux pas te moi … je ne deviendrais pas sa femme … » Nolà se détourna de lui et saisit ses habits, elle s’habilla le plus rapidement, elle voulait fuir car elle ne voulait pas affronter tout ça et Merwan lui même la pousser dans cette voie. « je vais m’en aller ce sera mieux … » Passant le pas de la porte de la chambre, Nolà s’arrêta « je suis vraiment désolé … ». Puis elle tourna les talons, pour s’enfuir de cet appartement.

« 3 semaines?! 3 semaines... Tu te rends compte du nombre de fois ou tu as trompé ton fiancé en trois semaines? Avec moi... J'y crois pas. » Mains sur la tête, Merwan cherchait à comprendre pourquoi Nolà avait agit de cette façon, pourquoi elle avait décidé de lui cacher. En tant qu'ami et médecin, il pouvait parfaitement comprendre que c'était difficile pour elle, d'autant plus si elle ne ressentait rien pour lui. Mais de là à continuer de coucher avec un autre, tout en était consciente qu'elle était fiancé, ça il avait beaucoup de mal à le comprendre et surtout à l'accepter.

« Je comprends que c'est un inconnu et je ne te demande pas de te marier avec un homme dont tu n'as pas le moindre souvenir. Mais le tromper? Si vous étiez fiancés, c'est que tu l'aimes... Du moins tu l'aimais. Même si la mémoire ne te revient jamais, tôt ou tard tu réaliseras pourquoi tu l'as aimé à l'époque et vous pourrez tout recommencer. A zéro. »

C'était surement ce que cet comme espérait plus que tout : que sa femme rentre à la maison, retrouve ses habitudes et surtout sa mémoire. Au final, la situation devait être bien pire pour eux, à qui Nolà manquaient surement énormément, alors qu'elle n'avait aucun souvenir et donc rien qui ne la fasse souffrir. C'était compliqué mais pas douloureux. Merwan la regardait à présent s'habiller et n'avait rien à ajouter. Il avait envie de le faire mais retenir une femme presque mariée n'était pas dans ses petits jeux préférés. S'il aimait plaire et s'amuser avec les femmes, il le faisait avec des femmes célibataires, libre de ce qu'elle faisait. Il ne pouvait pourtant pas se résoudre à la laisser passer cette porte sans même cherché à la retenir, parce que s'il le faisait, elle ne reviendrait peut-être plus. En quelques secondes, il la rattrapait pour l'embrasser avant de poser son front contre le sien.

« Je tiens à toi. Je veux t'aider Nolà, vraiment... Je n'ai juste pas envie d'être celui qui profite de ton amnésie. » Un jour, ce fiancé viendrait s'en prendre à lui et si ce n'était pas lui, ce serait elle. Si elle retrouvait la mémoire, ce que Merwan souhaitait par dessus tout, Nolà finirait peut-être par lui reprocher d'avoir continuer cette relation en sachant parfaitement qu'elle avait quelqu'un dans sa vie.

Tromper ? Es-ce qu’elle trompait réellement cet homme ? Nolà n’avait pas cette sensation. Elle savait que ce qu’elle faisait n’était pas une bonne chose, que ce n’était pas bien. Mais pourtant elle n’arrivait pas à ressentir cette culpabilité qu’aurait pu ressentir une femme qui trompe son fiancé. Elle avait conscience de ce qu’elle devrait ressentir mais n’arrivait pas à le ressentir, alors elle ne répondit pas à Merwan … elle n’avait pas d’excuse, elle le savait.

Nolà ne pouvait pas rester là car si elle n’avait pas vraiment de culpabilité pour avoir trompé Drew, elle se sentait réellement mal de son comportement envers Merwan. Il était important pour elle et elle culpabilisé de ne pas avoir eu le courage de lui dire la vérité dès le début. Elle n’avait pas voulu que tout cela s’arrête mais elle avait eu conscience que Merwan était un homme droit et juste qui ne resterait certainement pas avec une femme qui n’était pas célibataire. Elle avait été égoïste sur ce coup là, elle savait qu’elle venait de faire peser sur les épaules de Merwan une forme de culpabilité pour avoir coucher avec une femme presque mariée. Il lui avait souvent dit qu’il ne se mettrait jamais avec une femme en couple, il n’était pas le genre d’homme à vouloir briser des menages.

Elle prit la décision de se rhabiller, il fallait qu’elle s’éloigne de tout ça, de toute façon elle n’avait pas d’autre solution, Nolà ne savait pas vraiment faire autre chose que fuir. « on ne sait pas … personne ne sait si je retrouverais la mémoire, et si je ne la retrouve jamais … il va falloir que je fasse quoi ? Que je mette ma vie en stand by jusqu’à espérer retrouver un peu de mémoire ? Il faut que j’arrête de vivre ? ». Nolà avait fini par être prête, elle n’attendit même pas la réponse de son ami, elle tourna les talons pour sortir de cet appartement.


Nolà ne s’attendait pas à ce qu’il l’a retienne. Pourtant Nolà n’eu pas le temps d’ouvrir la porte, qu’elle se retrouvait déjà dans les bras du jeune homme. Surprise, elle se laissa faire, restant légèrement stoïc. Lorsque leur baisé pris fin, Nolà leva les yeux pour essayer de comprendre la réaction de Merwan. « Moi aussi je tiens à toi … mais saches que jamais je ne considèrerais que tu as profité de moi … c’est mon choix, tu ne m’a rien imposé … mais je peux comprendre que tout ça soit trop compliqué … trop bizarre … donc si tu veux on arrête tous ça … »

Il s'était emporté, il en avait conscience mais il en avait quand même toutes les raisons sur le coup. Impulsif, Merwan essayait quand même d'être réfléchit avant de s’énerver, ce qui expliquait ses nombreux pas dans la chambre, ou il tentait de prendre sur lui pour formuler ses phrases le plus calmement possible. Par moment, cela lui échappait tout de même. Avec Nolà, ils n'avaient jamais parler d'une relation exclusive, pas même d'une relation amoureuse, ils étaient amis et passaient de bons moment ensembles, voilà tout. Malgré ça, Merwan ne s'était pas imaginé qu'elle aie quelqu'un d'autre dans sa vie au même moment, encore moins qu'elle soit à l'après d'avoir la bague au doigt.

Son point de vue, il le comprenait pourtant. Il imaginait parfaitement à quel point la situation devait être compliquée pour elle. Tant de personne devaient attendre qu'elle retrouve la mémoire, être chaque jours derrière, cela devait être stressant, surtout lorsque ces personnes vous étaient inconnues. En même temps, se refaire une nouvelle vie ne l'aiderait surement pas à retrouver d'ancien souvenir, si elle changeait complètement son entourage.

« Tu n'as pas à mettre ta vie en stand-by... mais moi non plus... Je suis supposé faire quoi? Continuer comme ça et prier à l'inverse des autres pour que tu ne retrouves pas la mémoire? Parce que si tu le fais, c'est moi que tu effaceras en quelques secondes, pour retrouver ta vie, ta famille... »

Non, ils n'avaient pas de relation bien définie, mais néanmoins, Merwan avait beaucoup de mal à s'imaginer continuer cette relation et puis la voir disparaître comme si de rien n'était un jour. Et puis, il restait cette petite fille. Si Nolà n'avait pas envie de faire d'effort pour son fiancé, très bien, il n'allait pas l'y forcer. Mais sa fille, elle devait le faire, parce que cet enfant devait être perturbé sans mère. A présent avec la jeune femme dans ses bras, il tentait de réfléchir, de prendre une décision mais il n'y arrivait pas.

« Tu dois faire un effort pour elle, d'accord? Si tu ne veux plus essayer avec lui, je peux comprendre, mais pas une petite fille... J'imagine à quel point ça doit être horrible de ne pas s'en souvenir, mais c’est ta fille, elle a besoin de toi, de sa mère. Même si tu n'as aucun souvenir du passé, tu peux recréer ce lien et au moins vous faire des souvenirs présents et futurs. Promets moi d'essayer, d'accord? Si tu veux que je passe l'après midi avec vous une fois, je le ferai mais je veux que tu essayes. » Un nouveau baiser, qu'il posait cette fois sur son front. « Pour le reste, j'ai besoin de temps... »

Nolà baissa les yeux, elle savait que son comportement était égoïste, car cela impliquait aussi la vie de Merwan, elle n'était pas seule subir les conséquences de son choix. Tout était tellement brouillon dans sa tête qu'elle ne savait pas ce qui était bon à faire ou pas. De plus même si Nolà avait tendance à l'oublier, elle n'était pas la petite amie de Merwan, elle était simplement son amie, son amante mais pas sa petite amie, elle ne pouvait pas attendre de telles choses de lui.
« je sais pas … je ne sais plus ce qu'il faut faire Merwan, je suis perdue … mais je ne peux pas te demander de faire avec tout ça … tu as raison tu n'as pas à avoir à supporter ça … » Nolà tourna légèrement la tête et ajouta beaucoup plus bas « mais tu peux être sur d'une chose, je ne t'effacerais jamais de ma mémoire »

Même si leur relation n'était pas très clair, Nolà savait qu'elle tenait à Merwan et qu'elle ne pourrait pas l'effacer de sa vie si facilement, il était un véritable soutient pour elle et même si u jour elle retrouvait la mémoire, ce qu'elle partageait avec le jeune homme ne pourrait pas s'effacer si facilement. La jeune femme était mal à l'aise maintenant, elle ne se sentait plus bien dans cette pièce en présence de Merwan, elle étouffait, il fallait qu'elle s'en ailles.

Pourtant lorsque Merwan la pris dans ses bras, elle ne s'enfuit pas, elle se laissa faire, c'était même un soulagement pour elle. Elle se laissa aller, fermant simplement les yeux pour profiter de la chaleur des bras de son ami. Elle ne voulait pas parler parce qu'elle savait que ce qu'elle dirait ne serait pas bien ou ne serait en rien réconfortant. Elle voulait juste prolonger ce moment, se doutant que si les choses continuaient elle n'allait pas pouvoir profiter des bras de Merwan avant un moment.

Cependant Merwan ne leur donna que quelques minutes avant de reprendre leur conversation. Elle rouvrit les yeux lorsqu'il parla de sa fille. Un petit sourire apparu sur les lèvres de Nolà. Si elle n'était pas encore prête pour reprendre une relation avec Drew, elle ne voulait pas laisser de côté sa fille. Si ces souvenirs n'étaient pas encore revenus, il n'était pas difficile d'adorer ce petit bout. Nolà était une femme et même si elle ne se sentait pas mère, elle pouvait facilement s'attacher à Tallula.
« oui bien sur … tu me prends pour qui … je suis la mère de cette petite fille, je ne l'abandonnerais jamais ... » Nolà avait été légèrement vexé, et son ton s'en était ressentit. Elle se dégagea de l'étreinte de son ami. « tu n'es pas obligé de me proposer ça, après tout nous ne sommes même pas ensemble... » Nolà savait que c'était injuste qu'elle lui sorte ça comme ça, mais Nolà n'avait pas pu s'en empêcher. « je comprends ne t'inquiète pas, maintenant il vaut mieux que je m'en ailles ... »

Sur le coup, le jeune homme s'était peut-être un peu emporté. Il ne mettait pas sa vie entre parenthèse pour elle, puisqu'il n'y avait rien de concret entre eux. Cela leur avait toujours convenu et Merwan ne cherchait pas forcément à ce que ça change, puisque cette relation était reposante, sans la moindre prise de tête. Avec les révélations de Nolà, il sentait pourtant que les choses ne continueraient pas aussi facilement bien longtemps. Il y avait des tonnes d’éléments autour d'eux qui allaient venir se greffer à leur relation et la compliquer et qu'il le veuille ou non, avec le temps, il savait que les sentiments finiraient par s'installer. Il serait alors trop tard pour réfléchir, hors là ils avaient encore le pouvoir de redevenir de simple amis. Il ne voulait pourtant pas le prononcer clairement et se contentait de garder le silence. Un léger sourire de satisfaction, à peine perceptible parce que ses autres paroles prenaient le dessus, se dessinait ses ses lèvres lorsqu'elle affirmait qu'elle ne l'oublierait pas. « J'espère... »

Maintenant dans ses bras, il avait parler d'une voix calme et prenait sur lui pour garder ce calme. Il se montrait le plus conciliant possible et tentait de leur trouver des solutions. Ses paroles n'eut pourtant pas l'effet escompté puisqu'elle s'emporta légèrement, se retirant de son étreinte par la même occasion. « C'est pas ce que j'ai voulu dire Nolà, je voulais juste être sur que tu en aies envie... Tu m'apprends tout ça d'un coup, comme si c'était normal, excuse moi d'avoir des doutes sur tes intentions avec ta fille... Avec lui, avec moi même... » Une nouvelle fois, il s'était montré calme, parlant plutôt sur un ton d'excuse même si la fin de sa phrase n'en était plus du tout. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de se poser des questions après tout ce qu'elle venait de lui apprendre. Après tout ce soir, c'était avec lui qu'elle était et non avec sa fille et si elle voulait renoué ce lien, elle devrait apprendre à vivre avec elle et pas se contenter de simples visites. Soit, il ne voulait pas la juger sur ses qualités de mère, parce qu'il était certain qu'elle s'en sortirait à merveille.

« Qu'est ce que ça change qu'on soit ensembles ou non? Je proposais juste de t'aider... en tant qu'ami! Mais tu as raison laisse tomber, t'as pas à me présenter à ta fille, on est pas ensembles. » Cette fois-ci, le jeune homme ne cherchait plus à la retenir. Bine au contraire, il était impatient de la voir quitter l'appartement pour pouvoir faire le point sur tout ça seul. Leur conversation tournait en rond et ils n'aboutiraient à rien aujourd'hui, surtout que la colère commençait à prendre place d'un côté comme de l'autres. Les nerfs à vif, ils réagissaient tous les deux au quart de tour et Merwan ne voulait pas regretter certaines de ses paroles plus tard. « A plus tard » A peine un regard, il prenait le t-shirt qui se trouvait sur son lit pour l'enfiler avant de quitter la cambre et rejoindre le salon. Nolà n'avait plus qu'à réunir ses affaires et quitter l'appartement, puisque c'était ce qu'elle voulait à tout prix depuis le début de la conversation.