Pedro regardait ses enfants jouer ensemble. Ses deux aînés. Ses fils. Diego & Fred, une fierté étreignit son cœur quand il vit Diego se lever de sa chaise pour montrer à Fred comment faire pour ne pas dépasser. Fred tentait d’imiter son grand frère mais les coloriages qu’il faisait était moins bien et vexé, le jeune Ethiopien finissait par rayé ses dessins de grands traits de coup de crayon, ennuyé de ne pas faire aussi bien que Diego. Mais Diego avait presque 5 ans et une dextérité très habile pour son jeune âge. Et une grande patience car il tenta d’aider son frère de 3 ans, presque 4. « Tu dois juste faire attention et aller doucement » clama Diego en fermant un œil et un tirant la langue pour faire preuve de concentration. « D'accord. » Fred retenta sa chance, sortant à son tour la langue pour imiter son frère.

Pedro qui observait cette scène eut un sourire immense. Voir leur lien se créer était tellement agréable. « Gna » s’exclama alors James dans les bras de son père en lançant son biberon par terre. L’argentin se concentra su le benjamin de la fratrie et lui embrassa le front. « Tu dois arrêter de le lancer hijo une fois qu’il est vide, tu as vraiment pris une super mauvaise habitude ! » soupira Pedro en se levant tout en calant James sur sa hanche. Il se pencha pour prendre le biberon et le déposer sur le plan de travail dans la cuisine. James eut un grand sourire avant de plonger sa tête dans le cou de son père, il se mit à baver, le petit de quatre mois commençait à faire ses dents et il bavait de plus en plus. Pedro se balada avec lui jusqu’à ce qu’il fasse un rot. En l’entendant finalement faire, les deux aînés rigolèrent. « Et bien monsieur James, maintenant que vous avez pris votre bain et manger, vous allez passer votre nuit ! » Pedro le souleva et il frotta sa tête contre son ventre jusqu’à ce que le son du rire de James se répande dans la maison. Ce fut le tour des bisous, d’abord pour Sirius & Sofia, les jumeaux étaient assis dans leur par cet ils jouaient ensemble, enfin, Sofia tentaient de manger la main de son frère pendant qu’il dansait en écoutant la musique qui se diffusait à la radio. Quand Pedro pencha James devant eux, Sirius ouvrit les bras et serra un instant son frère contre lui. Sofia déposa sa main sur le fin duvet de cheveux du bébé et le caressa brusquement, sa fille était tellement délicate… Pedro sourit et il déposa un baiser rapide sur le crâne des jumeaux. Il se dirigea ensuite vers Ambre et Ana dans un coin du salon. James bava encore plus en voyant Ana et il gesticula « Non, ce n’est plus l’heure de jouer ! » avec leurs quelques jours de différence, Ana et James faisaient relativement la même taille et ils jouaient avec les mêmes jeux, acceptant de les partager entre eux. Ils mirent leur front l’un sur l’autre en guise de bise puis James embrassa sa tante Ambre. « Tu regardes vite après eux ? Je dépose James et je reviens pour mettre les deux autres minus au lit » demanda poliment Pedro. Sa sœur de cœur hocha la tête, Pedro poussa un soupir avant d’amener James auprès de Diego & Fred. Les deux grands se mirent autour de James pour lui faire un gros bisous sur chaque jour. Une fois arrivé à la porte, Pedro se tourna, pris la main de James et lui fit dire au revoir. Sirius se mit à répondre à ce geste avec vigueur. « Nuit », le son de sa petite voix de bébé le faisait toujours autant fondre.

Pedro le coucha, lui mit sa musique de Bach et lui prodigua une dernière caresse sur le crâne ainsi qu’un dernier baiser. « Te quiero hijo, buenas noche ». Ce fut alors au tour des jumeaux, Pedro les prit tous les deux et leur fit également faire le tour. Sirius en s’agitant donnait des coups aux gens en disant bonne nuit alors que depuis deux jours Sofia tendait la bouche pour donner ses premiers vrais bisous. Pedro les mit dans leur lit, il les berça, leur frotta le ventre et leur chanta hijo de la luna trois fois avant qu’ils commencent à s’endormir à leur tour. De retour au salon une nouvelle fois, il profita de l’absence des plus petits pour se mettre à jouer avec les deux plus grands, il leur proposa un memo game. Les petits trop heureux d’avoir leur père pour eux acceptèrent avec joie. Pedro aimait ça, les voir réfléchir, ils étaient vraiment très doués et faisait preuve d’une grande dextérité au niveau de la mémoire. Et au lieu d’être en compétition l’un contre l’autre, ils se soutenaient et aidaient toujours l’autre pour qu’ils gagnent. « Bon Fred, Diego, allez dire bonne nuit à votre tante et votre cousine, on va vous brosser les dents et vous mettre en pyjama d’accord ? Et après on lira une histoire tous les trois ensemble, vous voulez ? » Les deux petits se levèrent d’un bond et firent de grosses baises à Ambre qui éclata de rire devant ce trop plein de tendresse. Fred et Diego prirent leur brosse à dent, une Cars pour Fred et une Némo pour Diego et ils papotèrent en même temps. Une fois terminé, ils coururent vers leur père pour leur montrer la blancheur de leurs petites dents, ils allèrent dans la chambre de Diego, sautant sur le lit de l’aîné pendant que Pedro alla chercher le pyjama dans la chambre de Fred, c’était un Peter Pan, celui de Diego c’était un Némo une nouvelle fois… « Papa, on peut lire Aladin ? » demanda Diego en allant prendre le livre dans sa petite bibliothèque. Pedro hocha simplement la tête et il s’évertua à calmer les garçons tout en les habillant pour passer la nuit. Une fois dans le lit, Pedro se mit au milieu, les deux petits couchés contre lui, ils ne cessaient de toucher les images du livre en posant des questions complémentaires. Une fois le livre terminé, Pedro embrassa Diego sur le front, celui-ci fermait déjà les yeux et l’Argentin prit Fred dans ses bras pour le porter jusqu’à sa chambre.

Une fois couché, Fred ouvrit les yeux et attrapa la main de Pedro qui lui caressait le visage. « Ils sont où les parents d’Aladin papa ? » l’Argentin l’embrassa sur le front, entendre son fils l’appeler papa le rendait vraiment gaga… mais sa question cachait peut-être aussi quelque chose d’enfui en lui… Pedro hésita, poussa un soupir et il caressa les cheveux de Fred. « Ils l’aiment, mais ils ne sont pas là pour lui… » « Ils sont morts ? » Pedro grimaça, ce n’était pas des mots qu’un enfant devait employer… « Sa mère oui… mais son papa ne pouvait pas…il est heureux maintenant Aladin, il a trouvé une nouvelle famille, de nouveaux amis… » Fred finit par hocher la tête et lui souffla un bonne nuit avant de bailler.

Pedro s’éclipsa de la pièce avant de se réfugier dans sa salle de musique… il ne voulait pas rejoindre Fee… pas tout de suite. Il était… fatigué, épuisé… il adorait ses enfants et c’était pour eux qu’il trouvait la force de se lever le matin, c’était pour eux qu’il faisait l’effort de sourire et de les écouter. Ils ne savaient pas, ils ne comprenaient pas pourquoi leur mère n’était pas auprès d’eux… alors il faisait de son mieux… mais une fois qu’ils n’étaient plus là, qu’ils étaient au lit… Pedro repensait à cet enfant… ce dernier enfant… une grossesse nerveuse. Elle n’avait jamais été là… cette petite princesse blonde qu’il avait rêvé avec tant de facilité. Il n’en voulait pas à Fee, elle ne l’avait pas fait exprès, ils auraient juste dû… attendre confirmation avant de se faire tant de films… Pedro savait que c’était de sa faute… il s’étai trop vite emballé et ils souffraient désormais de cet emportement. Et il n’arrivait pas à trouver les mots pour consoler la femme qu’il aimait, lui-même était profondément triste et il ne savait pas quoi dire… alors il laissait simplement le temps passer… attendant qu’elle aille mieux… et il faisait de son mieux avec les petits en attendant.

Après avoir jouer une heure, et se décida à aller se coucher, quand il rentra dans la chambre, il vit à peine les cheveux de Fee se précipiter dans la salle de bain adjacente à la chambre. Il poussa un soupir… elle ne voulait pas le voir… il se déshabilla lentement, restant juste en boxer et il s’installa alors dans le lit, il prit son livre de Zorro et l’ouvrit à une page au hasard, il connaissait l’histoire par cœur de toute façon. Quand elle revint enfin, elle le regarda à peine, se coucha dans son coin du lit et lui souffla un bonne nuit du bout des lèvres… Pedro éteignit la lumière et se coucha aussi, les yeux rivés sur le dos de sa compagne, il aurait voulu la toucher, lui caresser le dos… mais il avait peur qu’elle lui crie dessus ou le rejette. Alors il ferma simplement les yeux. Plus vite il dormait, plus vite demain arrivait… et peut-être que demain, il allait récupérer la femme qu’il aimait. Qu’elle serait vraiment là, parmi eux et qu’ils pourraient passer cette épreuve ensemble.

Pedro sentit Fee bouger et se lever. Mais il était trop fatigué pour la rejoindre, pour réagir, ses journées étaient longues, il courrait partout et il ne recevait pas beaucoup d’aide. Il en demandait le moins possible à Ambre, il estimait ne pas avoir à demander à la blonde de trop surveiller les enfants… alors il les prenait partout avec lui, tentant de gérer la situation. Les cris et les pleurs étaient son quotidien. Quand Pedro prenait trop longtemps sa fille, Sirius était jaloux et James aussi. L’un voulait récupérer sa jumelle tandis que l’autre voulait l’attention de son père. De plus, avec l’arrivé de Fred, Pedro devait faire des efforts pour que celui-ci se sente intégré, il n’allait pas encore à l’école, l’argentin avait jugé qu’il avait déjà eu beaucoup de chamboulement, et il voulait qu’il se fasse à sa nouvelle vie avant de le conduire dans la même crèche que Diego.

Quoiqu’il en soit, en fin de journée, il était sur les rotules, les petits lui pompant toute son énergie… alors il n’eut pas le courage de rejoindre sa compagne… il aurait préféré qu’elle vienne vers lui, qu’elle lui parle au lieu de l’éviter comme la peste, il aurait préféré qu’elle lui parle de longues heures et malgré sa fatigue, il l’aurait écouté, parce qu’il n’attendait que ça, pouvoir la soutenir… mais une nouvelle fois, elle s’était refermée sur elle-même… elle fuyait ses enfants aussi… alors qu’elle les aimait et qu’ils avaient besoin de leur mère… et lui aussi avait besoin d’elle, d’être soutenu dans la tâche ardue d’être parent.

Quand elle revint finalement dans la chambre, il somnolait toujours, cela dit, il entendit un cri. Ses yeux s’ouvrirent aussi tôt et il tendit l’oreille. Son instinct paternel prenant le dessus, il se redressa légèrement et se frotta les yeux subitement réveillé… cela dit, il n’eut pas le temps de se lever que Fee était déjà partie… il fronça les sourcils agréablement surpris dans le fond… ces pleurs venaient de sortir sa femme de sa léthargie. Il se mit sur le bord du lit et alluma la lampe de chevet, la lumière vive lui fit mal aux yeux, il se les frotta le temps de s’adapter. En partant, Fee avait laissé la porte de la chambre ouverte dans sa précipitation. Les sens aux aguets, il entendit son fils appeler Fee maman… un sourire se dessina sur les lèvres, il ne l’avait encore jamais fait. Avec Pedro, Fred s’était directement montré affectueux l’acceptant sans mal… avec Fee, c’était une autre paire de manche, timide et réservé, il osait à peine lui adresser la parole. Le brun avait longuement insisté auprès d’elle que ce n’était pas sa faute, qu’il fallait du temps au petit pour s’adapter… mais elle prit l’affaire à cœur… il comprenait évidemment, si Fred avait fait ça avec lui, il l’aurait aussi mal vécu… mais il tentait de réconforter tout de même Fee, il était là pour ça, l’aider, la soutenir, lui remonter le moral.

De la chambre de Fred, Pedro entendit la voix de Fee s’élever, elle chantait pour leur fils. Il se leva finalement et se retrouva rapidement au niveau de l’entrée de la chambre de son second fils. A l’intérieure, Fee berçait le petit qui se cramponait à elle et dont le torrent de larmes fit mal au cœur de Pedro. Pauvre cœur… finalement, Fee bougea, Pedro s’écarta et il descendit dans la cuisine préparer un biberon de lait tandis que Fee l’emmenait dans leur chambre. Fred n’était encore qu’un grand bébé dans le fond et il venait de faire un cauchemar, c’était juste logique. Tout en préparant rapidement le biberon, Pedro en profita pour se servir un verre d’eau. Quand il remonta jusqu’à la chambre, Fee avait installé le petit au milieu du lit, Fred ne lâchait pas Fee, il semblait incapable de faire un mouvement qui nécessitait qu’il lâche sa mère.

Pedro se coucha à ses côtés et l’embrassa sur le front en lui tendant le breuvage tiède, c’était pour l’aider à se rendormir. L’argentin lui caressait le haut du crâne quand il sentit ses doigts effleurer ceux de Fee, il releva un instant le visage vers elle, il profita de ce contact inattendu pour prendre la main de Fee dans la sienne, nouant leur doigt naturellement. Son touchée, sa présence, elle lui manquait tellement… est-ce que ce simple contact pouvait lui montrer à quel point elle lui manquait ? À quel point il avait besoin d’elle pour mener la barque de cette famille si peu conventionnelle ? Avec son autre main, il chassa une larme qui perlait aux yeux bruns de leur fils. « Papa et maman sont là Fred, n’ait plus de peine hijo, on est là… alors si tu veux parler de ton cauchemar, on t'écoutera, d'accord hijo ? » souffla-t-il en embrassant une nouvelle fois le haut de son crâne de son fils. Il déposa ensuite la main qui n’était pas liée à Fee sur le cœur de son Fred et il lui prodigua une douce caresse. Aucun père ne pouvait rester indifférent face à la tristesse ou les larmes de son fils… et Fred était son fils, autant que Diego, Sirius ou James. Il était son trésor, une petite merveille qu’il refusait de voir triste. Parce qu’il était là pour ça, le rassurer, le protéger et effacer sa peine. Parce que c’était comme ça qu’il concevait d’être père.

Voir sa femme enfin réagir donnait du baume au cœur de Pedro, il n'avait attendu que ça, qu'elle sorte de sa prosternation le rendait plus léger, son I love you lui réchauffa le cœur, au moins, elle ne le détestait pas... ça allait mieux se dérouler désormais, ils allaient pouvoir être ensemble pour surmonter le tout, il se pencha vers les doigts fin de Fee pour les embrasser, son contact, sa douceur, ça lui avait tellement manqué. Elle était là, pour l'aider, pour s'occuper de Fred et la voir si aimante et compréhensive lui faisait plaisir. Elle était restée si longtemps dans sa léthargie, se renfermant sur elle sans laisser à quiconque l'opportunité de s'ouvrir ou de parler de ce qu'elle ressentait. Pedro avait besoin de savoir, comprendre ce qui était passé par la tête de sa femme mais la présence de Fred compliquait la chose, et le moment était mal venu, leur fils avait besoin d'eux, alors l'argentin le regardait, le caressait de temps en temps pour lui montrer qu'il était là pour veiller sur lui comme n'importe quel père présent. Pour lui rappeler qu'il était là pour chasser tous ses cauchemars et qu'il serait là aussi longtemps que son fils le réclamerait.

C'était ainsi qu'il concevait le rôle d'un père. Quand Fred avait débarqué dans leur foyer, le petit avait eu peur, ce qui était compréhensif en soit, on venait tout de même de l'enlever de l'endroit qu'il avait toujours fréquenté, son orphelinat, et le décor qu'il avait toujours connu aussi, ici, il avait des vues sur des grattes ciel... sans parler de la différence notoire de température. Heureusement, la présence d'autres enfants l'avait quelque peu apaisé au début, et il s'était passé quelque chose avec Diego. Son aîné quand il avait vu Fred l'avait directement accepté et ils agissaient déjà en frères. C'était encore parfois gauche entre eux, mais ils s'acceptaient. Et parfois, ils allaient déposer des baisers sur le haut du crânes des petits avant de partir jouer et dessiner, montrant par là leur affection pour les plus petits. Il y avait encore une barrière des langues, mais ils lui parlaient constamment, surtout Diego, et du coup, Fred bien que parfois apeuré finissait par répondre et son anglais en très peu de temps c'était fait un peu plus assuré, Diego s'amusait à lui apprendre ce que son professeur lui apprenait à lui.

Pedro sentait que ça allait aller, que quand leur fille allait arriver, Fred & elle pourraient se soutenir et suivre les cours à deux avec leur professeur pour les former à l'anglais... ça allait aller. Dans cette famille, avec Fee et lui, ça allait le faire, il en était intimement certain. Et puis, petit à petit, leur fils se calma, leur présence devait sans doute le rassurer, ses yeux se mirent à papillonner doucement, l'effet du lait chaud, des émotions qu'il venait de ressentir et de la longue journée qu'il venait de passer se firent sentir sur le petit qui ne put pas finir son biberon. Il dormait déjà. Pedro prit le biberon et le déposa sur sa commode avant de déposer un dernier baiser sur le haut du crâne de Fred et de remonter les couvertures sur lui.

L'argentin regarda alors Fee, il était fatigué, épuisé même, mais il l'avait retrouvé, elle acceptait enfin d'établir le contact... alors il s'extirpa doucement du lit en lui faisant un signe de tête en direction de la salle de bain, il devait lui parler, lui dire n'importe quoi, juste s'assurer qu'elle n'allait pas s'endormir et le lendemain retomber dans cet état de prosternation qu'elle avait eu dernièrement... il devait s'excuser aussi, de l'avoir fait tant espérer.

Une fois dans la salle de bain adjacent leur chambre il alluma les lumières, referma la porte derrière Fee pour ne pas que Fred se réveille à cause de la luminosité. Il se mit à faire les cents pas, par où commencer, que devait-il dire en premier ? Quand son regard se porta finalement sur Fee, il se rapprocha rapidement d'elle et il déposa ses mains sur ses cuisses pour la porter, l'obligeant à ce qu'elle s'accroche à lui, il la plaque contre le mur le plus proche avant de l'embrasser sauvagement, les battements de son coeur se firent plus rapide, son corps était pressé contre celui fin et léger de celle qu'il aimait par-dessus tout, son odeur était exacerbée par la douche qu'elle avait prise avant d'aller dormir envoutant complétement Pedro. Sa peau, sa bouche, elle, elle lui avait manqué. Finalement à bout de souffle et ravi de la tournure de la nuit, il arrêta de l'embrasser un instant pour l'observer, si proche de lui, le souffle court par le baiser qu'ils venaient d'échanger. Elle était belle, magnifique, elle était à lui.

« Tu m'as manquée. Je t'aime tellement Fee » avoua-t-il en l'embrassant dans le cou. Ses lèvres se mirent à aspirer sa chaire, la marquant une nouvelle fois comme sienne, parfois, il aimait que tout le monde puisse le voir. Quand il fut satisfait, il releva la tête, plongeant son regard dans celui de Fee, plus sérieux que jamais. « Pardon... je m'excuse de nous avoir fait tant espérer Fee, si tu savais comme je m'en veux... » souffla-t-il la gorge nouée. Cette fille, cette petite princesse qu'il avait su si facilement imaginer et qui au final n'était même pas là...

Son lien avec Fee avait toujours été intense, depuis le début il avait été là, physiquement, il était comblé avec elle, comme jamais même, il avait tout de suite eu l’impression qu’elle comprenait ses attentes, qu’elle savait où le toucher pour le rendre fou et ce, depuis leur rencontre. Il avait été comme aspiré par elle, elle était un aimant dont il se sentait à la fois si attiré et si… apeuré. La peur de tout foirer ou de se laisser aller une seconde fois… sauf que cette peur n’avait pas su mettre fin à cette idée qu’elle lui était destinée, qu’elle était celle qu’il avait attendue, cette femme blonde et minuscule avec un si fort tempérament l’avait séduit, elle lui avait fait faire ce qu’aucune autre n’avait fait. Il l’avait tellement voulu qu’il avait cassé certaines promesses, comme ne jamais couché avec une femme prise. Après la mort de sa femme, il avait eu tellement peur de se raccrocher à quelqu’un. Ça lui avait pris énormément de temps… mais il avait fini par accepter l’idée que ça lui ferait beaucoup plus de mal de voir Fee avec n’importe qui d’autres plutôt que de se lancer dans la vie de couple.

Depuis qu’ils étaient ensemble, il y avait eu des moments de joies, énormément, des moments de tendresses, de confiance aveugle presque. Il n’y avait eu aucun doutes par contre, jamais Pedro n’avait douté du chemin où allait le mener cette relation, il savait qu’il n’était pas homme à partager, qu’il était le genre d’homme à posséder entièrement ce qu’il considérait à lui. C’était irrationnelle, mais Fee était comme lui, ils étaient si semblable dans leur conception d’un couple. Il était son homme, elle était sa femme, dans leur cœur et leur tête, ils étaient déjà complètement engagé l’un à l’autre. Mari & femme, pour le meilleur et pour le pire… le pire ce n’était même pas des crises entre eux, c’était juste… des moments de déceptions qui les affectaient. Comme cette fausse grossesse, ils avaient été si heureux de pouvoir… encore avoir un enfant. Un petit être dans un foyer aimant, dans un foyer où il serait attendu. C’était étrange dans le fond et il ne le regrettait pas. Mais de tous ces enfants, hormis Fred, il n’avait pas été préparé à leur arrivé. Ça lui était un peu tombé dessus chacune de ses paternités. Il adorait ses enfants, là n’était même pas la question. Cela dit, une fois, il aurait aimé pouvoir choisir… choisir d’avoir un enfant avec une femme spéciale, choisir de faire un enfant, l’attendre du début jusqu’à la fin… il secoua la tête. Ce genre de pensées n’était pas rationnelles. Il allait se blesser tout seul s’il allait trop par là. Et dans tous les cas, il ne pouvait plus avoir d’enfant à lui. Il ne regrettait pas, c’était pour Fee, il était prêt à tout pour elle et c’était déjà le cas avant qu’ils se mettent ensemble. Elle ne l’avait pas menacé, elle ne l’avait pas obligé. Il avait réfléchi à toutes les conséquences… et à vrai dire, à l’époque, il ne se voyait pas avec d’autres enfants… parce qu’il n’était pas amoureux de Kristen et que jamais il n’aurait voulu un enfant qui naisse dans un foyer sans amour… parce que même s’il ne l’aimait pas, elle était sa petite amie quasi officielle de l’époque. C’est le mordillement sur ses lèvres qui le sortit de ses pensées. Fee. Il répondit à son baiser tout en poussant un grognement de satisfaction.

Pedro avait toujours été un homme tactile. Et ces derniers jours l’absence de Fee avait joué sur ses nerfs, il avait tellement voulu la serrer contre lui, dans ses bras, embrasser son épaule, le creux de son coup, caresser ses hanches, son ventre, n’importe quelle partie de son corps à vrai dire, il avait juste voulu un contact avec elle. Et la retrouver enfin… demain soir, quand leur enfant seront tous au lit, il se promit de lui faire l’amour, toute la nuit, pour se rassasier d’elle. « Arrête. C’est moi… Je n’aurais jamais dû penser que j’étais enceinte en premier lieu, j’aurais dû aller directement chez le médecin quand j’ai commencé à être malade. J’aurais dû le savoir, le sentir. » Pedro glissa sa main dans les cheveux de Fee et il secoua négativement la tête, pas tout à fait d’accord avec les propos de sa petite amie mais elle enchaîna aussi tôt, ne lui laissant pas l’opportunité de répondre. « Je voulais, vraiment, te donner ta fille, tu sais. Je nous ai monté la tête, c’est de ma faute. Je m’excuse, je n’aurais jamais dû te demander… En août… » l’argentin déposa son doigt sur les lèvres de Fee, l’empêchant de terminer sa phrase, elle n’avait pas le droit de dire ça ou de penser ça. Il comprenait, mais la voir autant culpabiliser ne servait à rien. Il ne pouvait pas pleurer sur un enfant qui n’était pas là et qui n’avait jamais été là… ils pouvaient avoir des regrets… mais à l’époque, cette décision prise à deux en un sens était la meilleure pour eux deux. « Ce n’est pas toi qui t’ai montée la tête, c’est moi, avec cette idée d’avoir une fille… une autre fille de toi. Mais tu n’as pas à t’excuser. Ce que j’ai fait en août… c’était au mieux… j’ai beau aimé les enfants… si je continuais à en faire à droite et à gauche… ils auraient fini par souffrir de remarques et… ce n’est pas bien non plus. » il secoua la tête et baissa le regard. Il savait que le voyait comme une sorte de maître dans un harem… mais les situations étaient plus compliqué qu’il n’y paraît… et il regrettait aucune des naissances de ses enfants, il en était tombé amoureux à l’instant où son regard s’était posé sur les petits être chétifs qu’ils étaient… il devait les protéger tous… et les critiques qui allaient tôt ou tard finir par arriver… il pouvait les épargner un maximum… en épousant Fee, en stabilisant son couple avec elle. Après, le fait d’avoir eu autant d’enfants avec autant de femmes différentes continueraient de faire jaser. « Je vais te donner une fille, je te le jure. » touché par ses mots, il déposa ses lèvres sur celle de Fee, comme pour sceller cette promesse. « Merci Fee. On pourra l’adopter quand tu veux, quand on sera prêt, une petite fille adorable » il déposa son front sur celui de Fee et frotta son nez sur celui de sa compagne dans un geste amusé. Plus sérieusement, il se reprit. « Et merci de me donner cette dernière princesse Fee, merci de me donner cette famille dont j’ai toujours rêvé. » souffla-t-il faiblement avant que sa main touche le ventre de sa compagne, c’était plus fort que lui, c’était de là que venait Sirius & Sofia après tout, et il en était tellement reconnaissant.

En un regard et il la comprenait. C’était un fait étrange, mais il savait ce qu’elle voulait juste dans sa façon se tenir, de le regarder, de sourire, de passer sa main dans ses cheveux, de se retourner. Un haussement d’épaule, de sourcils, un éclat de rire, tout ce qu’elle était… Pedro le comprenait, le saisissait du plus profond de son être, de son âme. Comment avait-il fait pour être aussi aveugle aussi longtemps ?

Ambre avait été une des premières à le sous-entendre. Akshan était tout aussi excité qu’Ambre sur le sujet, mais c’était Shan, il était content d’acheter des canards sans pour autant les manger alors… il n’était pas vraiment une référence. Lena… Lena c’était compliqué, elle devait être heureuse, certes, mais comme elle pensait par son ventre, ce qui ne passait pas par sa bouche ne pouvait pas tout à fait la satisfaire… Shan devait vraiment être un homme enchanté. Juanito, son petit frère, avait toujours crû qu’il y avait un truc mais il se gardait de faire des commentaires directs. Et mama crevette devait s’en douter aussi. Dans le fond, Pedro était persuadé qu’ils avaient tous attendus cette officialisation. Peut-être même qu’il avait fait des paris là-dessus. Ça ne l’aurait même pas étonné en soit.

Au final, tant qu’il l’avait elle. Cela dit, ces derniers jours, l’idée de la perdre lui avait parfois effleuré l’esprit… et si elle ne voulait plus ? Et si c’était trop d’enfants pour elle ? Pourrait-il lui reprocher de ne pas pouvoir assumer ? Ils s’aimaient, là n’était même plus la question… mais leur amour était-il suffisant par rapport à tous les événements qui leur tombait dessus ? Certains couples s’épanouissaient dans la douleur, eux… n’était pas fait pour souffrir. Pedro gardait trop pour lui, Fee se refermait sur elle… et leur façon de réagir à la douleur n’était pas compatible. Ils avaient beaucoup de mal à se soutenir dans les épreuves… au début tout du moins, dès que l’abcès était percé, ils se retrouvaient, pouvaient parler des heures durant et trouver une solution. Mais les premiers jours étaient pénibles et lourds. Cela dit, ce n’était pas assez pour Pedro pour pouvoir laisser celle qui avait son bonheur à lui entre les mains… mais elle, remettait-elle les choses en cause ? Eux, sa vie, quelles questions se posait-elle lorsqu’elle était prostrée dans leur lit sans oser en sortir ? ça taraudait Pedro, mais il ne voulait pas la pousser à se confier à lui…

Elle avait toujours été comme ça, il ne voulait pas la changer, il aimait tout d’elle, elle n’avait pas besoin d’être une autre, C’était de cette Fee dont il était éperdument tombé amoureux. Alors quand elle s’éloigna de lui, mettant une distance entre eux, leurs corps, Pedro eut peur. Peur d’être sur le point de la perdre. Le silence alourdit l’ambiance de la pièce et le cœur de Pedro se serra. « So … Comment vont les petits au fait…Ils m’ont tellement manqué.. » L’argentin fut déstabilisé par la soudaineté de cette question, il eut un petit sourire triste, elle préférait ignorer un sujet qui fâchait… « Ils vont tous biens… tu leur manques mais ils ne le disent pas ouvertement, enfin, les jumeaux ont été plus difficiles… et Diego regardait souvent en direction de notre chambre… ils ne comprennent pas vraiment, mais j’ai essayé de les maintenir le plus souvent occupé… mais certains jours étaient plus durs » avoua sincèrement Pedro, les enfants avaient besoin de Fee, ils avaient besoin de leur mère. Et c’était normal, elle était merveilleuse avec eux tous, ne pas l’avoir une journée c’était énorme pour eux, surtout que leurs parents étaient de façon général un maximum à leur disposition.

Fee s’approcha finalement de lui, se glissant dans ses bras et guidant les mains de Pedro pour qu’il prenne possession de son dos. « Tu n’as pas à me remercier okay? Je t’aime, notre famille, nos enfants… Vous me rendez heureuse comme je n’aurais jamais pensé l’être et j’ai besoin que tu sois l’homme le plus heureux au monde, parce que j’ai besoin de toi pour le restant de mes jours.. » Pedro garda le silence, rassuré et comblé par ces paroles. Il s’approcha d’elle et l’embrassa passionnément, il n’y avait rien à répondre à ce genre de déclaration, juste lui montrer par des gestes à quel point cela comptait, à quel point cela le touchait. Et parfois, les mots n’étaient pas suffisant pour montrer la passion qui pouvait l’animer… alors il lui prouvait. Entre deux baisers il souffla contre les lèvres de Fee. « Épouse-moi » avant de l’embrasser avec encore plus de passion, il plaça sa main sur sa hanche pendant que l’autre se plaçait dans son cou et la caressait, il se pressa contre elle. « Sois à moi, épouse-moi Fee ! » réaffirma-t-il alors qu’un sourire se dessinait sur son visage. Elle devait le faire, l’épouser, être à lui pour toujours. Finalement, il arrêta un instant de l’embrasser. Lui laissant le temps de réaliser que c’était vrai, qu’il avait vraiment fait sa demande dans leur sale de bain après plusieurs jours sans se parler. Elle allait répondre. Il mit son doigt sur la bouche de Fee. « Attends… » il partit de la sale de bain, alla jusqu’à sa commode pour sortir l’écrin qu’il avait acheté le lendemain de leur officialisation. Il n’avait pas pensé tenir aussi longtemps. En voyant Fred dormir à point fermé dans leur lit, il sourit, Fred, un des enfants que Fee lui avait donné, un des plus beaux cadeaux qu’on ait jamais pu lui offrir, il s’approcha de son fils et l’embrassa sur le front. « Souhaite bonne chance à papa hijo ». Pedro se redirigea vers la salle de bain, Fee n’avait pas bougé. Il se rapprocha d’elle une nouvelle fois, plus doucement, plus calmement, il caressa sa joue avant de poser un genou à terre et d’ouvrir devant elle l’écrin sans la perdre du regard. Il voulait voir toutes les émotions qui allait l’animer, il ne voulait rien oublier de cet instant, leur instant. « Felicity, je t’aime tellement, je veux que tu sois à moi et rien qu’à moi pour toujours aux yeux de tous, je veux que tu sois mienne autant que je serais tien. Mais surtout, j’aimerais que tu comprennes qu’aussi fou cela puisse paraître, tu es mon évidence, le trésor que je chéris, tu me rends plus fort, tu me rends plus vivant, dans tes bras, pour toi, je me sens capable de tout un tas de choses. Tu es ma meilleure amie Fee, tu es mon amante, ma confidente, tu es la mère de mes enfants, tu es ma douce folie, celle pour qui je me sens redevenir un adolescent, tu es celle que j’ai constamment envie de protéger, je suis fou de toi, de tes mordillements de lèvres et jaloux de tous les hommes qui posent un regard sur toi. Ce que je veux c’est toi. Me réveiller avec toi, m’endormir avec toi. Vivre le restant de ma vie avec toi. Alors deviens ma femme. Deviens ma Felicity De la Vega ».

Spoiler:

Pedro était pendu aux lèvres de Fee, il attendait sa réponse et tout ce qu'il vit dans un premier temps fut ses larmes, mais pas des larmes de tristesse, ses yeux brillaient trop d'excitation pour que ce soit de la tristesse, quelque part, il fut un peu rassuré, mais à côté, il n'aimait pas totalement l'idée qu'il la faisait pleurer à un moment aussi crucial de leur existence. Leur, Pedro sourit à cette implication, il les avait déjà unis dans sa tête, ils étaient un nous, une cohésion, une cohérence. Quelque part, il tendait à ne former qu'un seul être avec Fee et ça commençait avec le mariage en premier lieu. Il arrivait déjà à la comprendre, à la saisir complètement, comme aucun homme avant lui aimait-il à penser. Puis Fee se mit sur ses genoux à son tour et parla, Pedro retint sa respiration. « I can't... » le coeur de Pedro se serra un instant, Fee tenta gauchement d'effacer ses larmes reluisantes de son visage. « I don't deserve this, I don't deserve any of this. » Pedro voulut protester, il voulut lui signaler qu'elle méritait bien tout ça & bien plus encore. Il l'aimait et il voulait la protéger, la prendre dans ses bras, l'embrasser, la câliner, prendre soin d'elle tout simplement. Et la voir dans cet état lui déchirait le cœur en deux. Et surtout, dans ces deux phrases... il avait peur de découvrir un refus... avait-il été trop confiant ? Se pouvait-il que Fee ne veule pas se marier avec lui ? Ils en avaient parlé, avaient abordé le sujet... mais c'était peut-être trop tôt. Bien sûr, tout son être lui soufflait que rien n'était trop tôt, qu'ils avaient été même très lent en un sens. Mais le doute l’assaillait, le dévorait de l'intérieure... lui disait-elle non ?

Puis de façon tout à fait inexpliquée, elle se mit à rire aux éclats, elle devenait incontrôlable, si ça n'avait pas été Fee, il aurait sans doute eu peur, il se serait interrogé sur sa santé mentale. Mais c'était Fee, elle était complètement lunatique et il s'était fait à cette idée que la femme de sa vie était un brin étrange. « I love you, so much. » finalement, leur regard s'accrochèrent, durant quelques secondes, Pedro fut incapable de respirer, les yeux de Fee, son regard à cet instant le désarmait complètement, cette fille était magnifique, elle était sa perfection à lui, il se serait damner sans hésitation pour elle. Elle se jeta sur lui et ils s'embrassèrent, un feu dévorait Pedro, le consumait intérieurement, il n'y avait qu'elle qui pouvait faire naître ce feu et l'assouvir, juste elle. L'air arrivait à peine à ses poumons mais Pedro s'en foutait, pourquoi avoir besoin de respirer quand il pouvait avoir Felicity ?

Et alors que les mains de l'Argentin commençait à caresser plus avidement le corps de Fee, elle glissa et le fit tomber en arrière, trop lourdement, trop brusquement. Il ferma les yeux et il entendit un drôle de bruit venant de son propre corps... il essaya d'ouvrir les yeux mais vit tout en jaune... il les referma aussi tôt... mauvaise idée... sa tête tournait, il avait chaud, il avait mal. « You're okay? » Il était couché et une douleur intense se propageait dans son corps... il grimaça, sa main chercha à tâtons l'endroit douloureux... ses côtes... il les palpa gauchement avant de serrer les dents pour se retenir de pousser un cri. Ce n'était pas le moment pour avoir un truc de cassé pourtant... il regarda Fee de manière un peu plus fiévreuse. « ça dépend... » souffla-t-il avec un sourire très forcé. « Tu acceptes ? » demanda-t-il en tentant de se redresser quelque peu avant d'abandonner l'idée, ça le lançait trop... mais à cet instant, la douleur n'avait que peu d'importance, il voulait de tout son être obtenir une réponse de Fee, il en avait besoin, c'était vital pour lui de savoir si elle acceptait ou non d'être sa femme... et même si elle disait non, il se battrait pour elle... même si pour cela il fallait qu'il se casse un truc à chaque fois.

Pedro la regardait de bas, c'était étrange, Fee qui était pourtant si petite lui semblait géante pour la peine. Elle finit par se pencher vers lui pour tendrement poser ses lèvres sur les siennes, l'argentin lui répondit avec un enthousiasme certain. Ses gestes, sa douceur, son baiser, cette fragilité qu'il devinait ainsi que sa tendresse dans sa façon d'être avec lui le retournait de l'intérieure. Est-ce étrange d'être autant en osmose avec une femme ? Elle passait calmement ses doigts sur les marques qu'elle lui avait elle-même fait. Il devinait ses pensées par ce simple geste. Il ne voulait pas qu'elle s'en veuille pour ça, ces marques, c'était un côté de leur relation qu'il ne voulait pas changer, il avait du mal à envisager de changer quoique se soit, il aimait ça, c'était leur bulle, leur monde à eux, et qu'importe que ce ne soit pas commun, il ne l'était pas de toute façon, ils ne faisaient rien comme les autres.

Et finalement, tout doucement, elle accepta sa demande. Quelque part, une fois qu'il entendit qu'elle acceptait, Pedro sentit l'air emplir convenablement ses poumons, elle allait être sienne, et c'était quelque part, la seule chose qui comptait vraiment.Oui, il s'était fait mal, mais par rapport à ce qu'il se passait dans cette salle de bain, il devait admettre que sa douleur avait bien peu d'importance. Il allait épouser la femme qu'il aimait et c'était la seule chose qui comptait réellement. ça et le fait qu'il se sentait l'homme le plus heureux du monde en ce moment. Les yeux bleu de Fee se remplirent une nouvelle fois de larme, elle était vraiment sensible en ce moment, il lui sourit tendrement et lui attrapa la main pour la caresser de son pouce. « What kind of stupid question is that. » Pedro haussa les épaules « C'est le genre de question posée par un homme qui veut entendre que la femme qu'il aime accepte de l'épouser. Tout simplement » avoua-t-il sincèrement en tentant de se redresser pour l'embrasser. Mais la douleur le cloua. Fee semblait inquiète. « Baby, I think we need to take you to the hospital… » Pedro aurait voulu refuser, mais là, il commençait un peu à s'inquièter quand même. « Cette nuit est vraiment étrange » sourit-il tout en secouant la tête. « Mais pour rien au monde j'y changerais la moindre chose » finit-il par ajouter le plus sincèrement du monde. « I’m so sorry… Please don’t hate me… » Pedro secoua la tête, il ne voulait pas entendre ça de la part de Fee, il ne pouvait pas la détester, il ne pouvait pas lui en vouloir. « Arrête, je t'aime ! » affirma-t-il en passant sa main dans les cheveux de Fee. La paume de sa main rentra en contact avec la joue de sa futur femme, il la caressa, lui prouvant tout son soutient et son amour infini par ce geste. Il ne voulait pas qu'elle puisse penser qu'un jour il ne l'aime plus. C'était impensable, c'était ridicule, il l'aimerait toujours, elle et personne d'autres, elle lui était vital, quand elle était là, il se sentait plus capable que jamais. Tout était cohérent, car tout avait le même but : la rendre heureuse. Et il tendait à réussir cela, à lui prodiguer assez d'amour pour savoir qu'il serait son pilier, son appui, celui sur qui elle pourrait se reposer tout simplement, celui pour qui elle baisserait ses gardes, à qui elle s'ouvrirait entièrement, corps & âme.

« It’s the stupid bath, shouldn’t be there! … Gosh baby, sorry… I promise I won’t ever kiss you again. » « Ne dis pas des choses aussi ridicule. J'ai besoin de t'embrasser » il l'attira à lui pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres. « J'ai besoin de te toucher, de te goûter... » sa bouche se dirigea vers son cou, il l'embrassa d'abord délicatement, avant encore une fois d'aspirée sa peau dans sa bouche. Sa main se posa sur sa hanche, et il y mit de la pression, pour lui démontrer son envie d'elle. « J'ai besoin de te posséder... » ajouta-t-il alors que sa main se déposait sur le haut de sa cuisse et de remonter sa main dans un geste lancinant vers le haut. Il savait qu'il n'y aurait rien ce soir, mais il ne pouvait s'empêcher de la toucher.

Et alors qu'il bougeait pour approfondir le baiser, il grimaça et il s'éloigna à contre coeur de la blonde avec un sourire d'excuse. « Il faudrait peut-être bien appelé quelqu'un... j'ai vraiment mal... mais toi, tu fais quoi ? Quelqu'un doit reste pour les enfants. » dit Pedro avec simplicité. Même si l'idée d'être séparé lors d'une soirée si spéciale à ses yeux ne lui plaisait guère, il avait des devoirs et des responsabilités envers ses enfants, et si Fred se réveillait sans aucun de ses parents... son petit prince passait avant lui. « On pourra toujours parler des préparatifs plus tard » finit-il par conclure avec un sourire serein. Parler de leur mariage, calmement, simplement, faire les choses comme tout le monde sans qu'aucun des deux ne soient à moitié cassé. Enfin, pour ce dernier point, c'était surtout la faute de la maladresse de Fee.

Pedro évaluait sa future femme du regard... venait-elle vraiment de proposer l'abstinence ? Ils n'avaient jamais fait grand cas de ça depuis qu'ils se connaissaient et ils étaient même passés par la case sexe le premier jour... et la seconde fois qu'ils s'étaient vu... et depuis qu'ils avaient officialisé c'était constamment, dès que le soir venait, Pedro voulait Fee, juste pour lui, pas comme mère de ses enfants ou amie mais comme amante. Mais il pensa à ses principes. A ce que venait de dire Fee aussi, ses paroles le touchant plus qu'il ne le fallait. Et sans plus réfléchir il accepta. « Oui, si tu le veux, ça pourrait être bien ! » sourit Pedro confiant et sans doute inconscient de tout ce que cela allait entraîner. Si ça pouvait aider à resserrer leur lien , si ça pouvait leur donner meilleur conscience. Quelques mois, ça ne pouvait pas être si long.

L'argentin vit ensuite sa fiancée regarder son bijou de façon curieuse. Pedro n'avait pas mis longtemps à choisir, il savait ce qu'il voulait que Fee porte, il savait ce qu'elle aimait, dès qu'il l'avait pu, il lui avait offert des bijoux de chez Tiffany's toute l'année passée. Mais là, il avait en plus voulu y mettre les sentiments en plus, il voulait quelque chose qu'ils pourraient présenter fièrement à leur entourage en leur annonçant leur fiançailles, il voulait que tout le monde sache qu'il prenait ça très au sérieux et qu'il n'avait pas peur d'investir son argent dans cet engagement qui serait sans doute juger comme rapide. Mais dans le fond, qui est-ce que ça regardait ? Et puis, Fee méritait une bague pour elle, et pas seulement la bague de sa famille qu'il lui avait offerte l'année dernière, elle était importante pour lui, elle avait appartenu à sa famille, certes, mais elle était aussi impersonnel. Elle avait été portée par trop de femmes.

Quand ils parlèrent de l'ambulance, Pedro n'avait pas spécialement envie de rire. Cette soirée qui était censé être parfaite s'annonçait tellement étrange. Mais il ne regrettait, après tout, toute leur relation était ainsi, différente de celle de toutes les autres. Au moins, ils pourraient en rire dans les années à venir. « Je vais appeler une ambulance, il est trop tard pour réveiller quelqu’un d’autre. Tu ne préfères pas que j’aille avec toi? Je vais coucher Fred dans le lit d’Ambre ou je ne sais pas… » Pedro fronça légèrement les sourcils, l'idée ne l'enchantait pas totalement, son fils s'il se réveillait allait être déçu et triste... mais au fond de lui, il devait admettre qu'égoïstement, il ne voulait pas quitter Fee, pas ce soir, il voulait passer chaque instant de cette nuit à ses côtés, juste à lui tenir la main ou la regarder ça lui aurait suffit.

Fee lui tendit alors un verre avec un cachet, comme tous les hommes, Pedro faisait l'homme viril en présence d'autres personnes, mais dès qu'il s'agissait de prendre un médicament, il se transformait en gamin et il grimaçait toujours, il était persuadé qu'il allait avaler le médicament (beaucoup trop grand) par le mauvais trou. Pas rassuré mais voulant quand même tenter de faire bonne figure, il ingurgita le truc immonde et l'avala convenablement. A côté de lui, Fee lui sourit, Pedro passa sa main dans les cheveux de sa fiancée, il aimait le mot, il voulait constamment le dire : fiancée, sa fiancée. « Bah au moins on c’est pas ennuyer ce soir tient… » Pedro sourit d'un sourire énigmatique. « Je ne m'ennuie jamais avec toi » finit-il par dire en déposant ses lèvres sur son front.

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