Pourquoi avait-il promis à Jane qu'il passerait la voir aussi tôt ? Il était dix-huit heure et il venait de se réveiller. Dans le monde de Clay, c'était tôt quand on se couche à onze heure du matin. Après s'être rendormis trois fois, il sortit enfin du lit, où même sa chienne, une labrador nommée Franckie, dormait elle aussi. L'appartement qu'habitait l'Irlandais était le parfait reflet de sa vie, un vrai foutoir ! Il se fraya un chemin jusqu'à la petite cuisine, ayant déjà allumé sa cigarette, il fallait une tasse de café avec. Mais évidemment aucune tasse propre, alors au lieu d'en laver une, il prit une coupe de champagne. Il pris la télécomande de chaine stéréos, appuya sur play, et les enceintes crachèrent du bon Rolling Stones. En caleçon, clope au bec et coupe de café noir, il observait par la fenêtre l'agitation de son quartier. Il était totalement déconnecté, son cerveau étant encore en veille, il serait peut-être temps de se bouger le cul. Après une douche froide de dix-minutes, sa gueule de bois était toujours présente, mais plus ou moins supportable. Il opta pour un jeans slim noir, un tee-shirt moulant de Metallica, sa veste en jeans et ses doc martens. Bien sûr Franckie était déjà prête, Clay emmenait sa chienne partout où il allait, c'était comme sa gosse quoi, sauf qu'elle casse pas les couilles. Wayfarer sur le nez, il quitta son appartement, ignorant royalement la vieille qui lui disait bonjour, n'étant pas d'humeur à jouer l'hypocrite, savant pertinemment que la vieille détestait ce jeune qu'elle traitait de voyou. Direction le métro, car sa voiture était à la fourrière pour s'être garé sur une place handicapé, mais être bourré pour conduire est un handicap tout de même.

Après un voyage en métro à jouer l'aveugle avec son chien pour avoir une place assise, il arriva rapidement dans le quartier. Avant de passer chez Jane, il fit un détour au fast-food de quoi manger pour ce soir, il en sortit avec trois gros sac, connaissant l'appétit de sa pote, les deux sac étaient déjà réservé pour elle. Sa chienne trottinait à côté de lui, jouant parfaitement son rôle de chienne qui fait peur aux enfants, Clay ne pouvait en être que fière ! Clay avait beaucoup de charisme, grand brun ténébreux, et bien sûr beau gosse, les regards se tournaient souvent vers lui, mais il n'y prêtait pas vraiment attention, sauf quand ça en valait la peine ! Alors les adolescentes qui gloussaient en le voyant, il avait limite envie de leur cracher dessus. Arrivant devant l'immeuble de sa pote, il entra pour se diriger vers son appartement, en sifflant un air des Clash que crachaient ses écouteurs dans ses oreilles. Une fois devant la porte, à son habitude, Jane allait avoir le droit à sa parade. Il sonna plusieurs fois sur la sonnette, frappant du pied sur la porte, criant même son nom.

« Oh Jane, ouvre-moi, je t'aime encore, donne moi une seconde chance ! » dit-il en parodiant le mec encore amoureux et obsédé.

Emmerdeur n'est-ce-pas ? Même la chienne s'était mise à aboyer tiens. Un voisin ouvrit la porte, l'air agacé, quant à Clay, il avait déjà le sourire aux lèvres, sachant pertinemment qu'il allait en prendre plein la gueule par Jane, il en rajouta un peu en faisant sonner le portable de la belle Française. Un deuxième voisin ouvrit sa porte, Clay le regarda et ajouta.

« Quoi, vous avez jamais tenté de récupérer la femme de votre en vie en harcelant ? Elle a mal vécue le fait que je lui ai refilé des MST... »

Jane observait les gens dans le métro, en plus de la danse, c'était le seul petit plaisir qu'elle avait retrouvé en venant vivre à New York. Regarder ces personnes parfois loufoques, et les critiquer intérieurement la faisait vraiment rire, mais aujourd'hui, elle n'avait pas le cœur à ça. Encore énervée par ce qui s'était passé en danse, la jeune française faisait juste balader son regard sans aucune critique. Quoiqu'il en soit, cette fille qui lui était rentrée dedans "sans le faire exprès" allait le payer très cher dans peu de temps, même si cela lui ferait gagner un aller-retour gratuit chez le directeur de l'école.
En arrivant à son appartement, elle fila directement sous la douche puis elle resta un moment à vagabonder en serviette, quand soudain la jeune femme s'arrêta net en plein milieu du salon. Elle avait oublié quelque chose. Elle tourna en rond un moment, puis haussant les épaules, Jane alla s'habiller. Enfilant un vieux jean délavé, et un tee-shirt bleu tout aussi vieux, et alla s'étaler sur son canapé avec un bouquin et un beignet. Quand elle voyait les filles à l'école qui ne bouffait qu'un pamplemousse par jour pour rester mince, et à côté, elle qui pouvait s'enfiler son frigo en une journée sans prendre un gramme, ça la faisait bien rire. Parfois, il lui arrivait de venir dans les vestiaires avec une pâtisserie, en les regardant baver comme des lionnes affamées devant un zèbres.
Se goinfrant devant son livre, un coup sourd à la porte la sortie de sa lecture, elle tendit l'oreille, quand une voix familière proférant des paroles niaises se fit entendre. Elle se redressa d'un coup, c'est ça qu'elle avait oublié. Clay.

- J'arrive!

Il devait surement avoir entendu, mais le connaissant, il n'allait pas s'arrêter avant qu'elle ouvre la porte. Et en effet, en plus de son chien qui aboyait, son portable se mit à sonner. Jane respira un grand coup pour garder son sang froid, il aurait de la chance s'il ne se prenait pas une baffe dans la soirée. Elle se précipita pour ouvrir la porte avant que la situation empire.
La française ouvrit la porte, au moment même où l'irlandais crachait une autre phrase.

- Quoi, vous avez jamais tenté de récupérer la femme de votre en vie en harcelant ? Elle a mal vécue le fait que je lui ai refilé des MST...

Le regardant avec de grands yeux, elle l'attrapa par le tee-shirt, et le tira dans l'appartement avant qu'il n'en dise plus. Elle était sur le point de fermer quand elle remarqua ses voisins qui la fixaient avec un air choqué.

- Ca gratte un peu, mais vous savez maintenant avec tout ces produits, ça se soigne vite.

Sur ces mots, elle claqua la porte, et retrouva Clay dans le salon, jetant son lui un regard meurtrier, si ce n'était pas puni par la loi, il sera déjà étaler par terre, mort par strangulation. Entre lui et Spencer, ils allaient finir par la rendre chèvre.

- T'as de la chance d'avoir apporté à manger, sinon, tu serais déjà mort. Tu veux une bière?

Sans même attendre de réponse à une question qu'elle trouvait stupide de poser à Clay, elle se dirigea vers le frigo et prit de bouteille qu'elle décapsula et ammena à l'emmerdeur qui se trouvait dans son salon. Elle se posa face à lui, et le fixa un instant.

- T'as une tête horrible.

« Quoi, vous avez jamais tenté de récupérer la femme de votre en vie en harcelant ? Elle a mal vécue le fait que je lui ai refilé des MST... »

Ce fût pile à ce moment précis que Jane fit son apparition, elle le regardait avec des grands yeux, du genre, il allait le regretter un jour ou l'autre, elle le tira à l'intérieur de son appartement, il s'y engouffra suivis de près par Franckie qui alla se coucher dans son petit coin habituel. Il resta derrière la Française, éclatant de rire lorsqu'elle se justifia auprès de ses voisins, voilà une des raisons qui faisaient que Clay, ne pouvait qu'aimer Jane. Ils se retrouvèrent dans le salon, souriant bêtement sans rien dire, posant les sacs de bouffe sur la table basse. Jane lui apporta une bière, il l'a leva en signe de remerciement et se posa sur un fauteuil en face d'elle, retirant ses lunettes de soleil, puis ensuite sa veste, dévoilant ses multiples tatouages. Il bailla sans retenue, sortant son paquet de clope tout niqué de sa poche, il glissa une tige entre ses lèvres et l'alluma. D'après Jane il avait une sale tête, il laissa échappé un sourire en la regardant, sans rien dire depuis son entré. Clay était très observateur, et par moment, ça lui arrivait de fermer sa bouche. Mais avec Jane, il trouvait toujours un truc à répondre, il sortit les nombreux sandwish des sacs qui étaient destinés à la belle.

« En faite, j'ai toujours une sale tête avec toi, donc merci ? Et je tenais à te féliciter pour ta tenue très sexy de ce soir, c'est la nouvelle collection de Lennox Hill ? Suis sûr t'achètes tes sous-vêtements à l'hôpital. »

Il lui adressa un clin d'oeil, en fourrant le goulot de sa bouteille de bière dans sa bouche pour téter tranquillement. Mais c'est vrai qu'il avait une mine plutôt fatigué, il avait donné un concert hier soir dans un bar de Brooklyn, et il n'était pas rentré seul ... Peut-être qu'il partagerait ses ébats sexuelle avec sa pote plus tard. Il se leva pour s'étirer et piquer deux, trois frites, il n'avait pratiquement rien pris pour lui. Il s'installa cette fois-ci à côté d'elle, sans prévenir, il lui offrit un bisous sur sa joue, bah oui il l'aime sa petite Jane. Grand sourire de gamin sur ses lèvres, il s'enfonça dans le canapé, tirant une bouffée de nicotine sur sa cigarette. Il posa son regard acier sur Jane, toujours étonné de la voir manger toutes ses quantités, c'était une mutante d'après lui. Clay posa ensuite ses iris sur sa chienne, qui regardait Jane manger, en bavant. Il regarda de nouveau Jane du genre, "t'es cruelle de laisser cette bête mourir de faim ".

« Parlons banalités, comment vas-tu ? Cela se passe bien à tutuland' ? Je te manque ? T'as cassé le nez de quelqu'un récemment ? »

Il se recula légèrement, tenant plus ou moins au sien de nez, et des claques, bah il s'en était souvent pris par la danseuse ! Il posa sa tête sur l'accoudoir du canapé, il était fatigué mais content d'être là, de toute manière, il comptait dormir chez Jane ce soir, mais elle était pas au courante encore, et son approbation, il s'en foutait.

En fermant la porte, elle se dit qu'elle aurait à faire à ses voisins le lendemain, mais soit, elle n'en avait rien à faire, ils avaient été jeune eux aussi. Et Clay était leur genre de personne dont on ne pouvait pas se séparer, il était le mec qui se moque de vous, qui vous fout la honte, et pourtant, il est celui qui est là quand vous avez besoin, un vrai ami quoi, sans tomber dans la niaiserie totale.
Après lui avoir apporté sa bière, elle s'étala dans le canapé sans aucune grâce et entama sa bière, le regardant déballer le contenu des sacs qu'il avait apporté. A sa réflexion, elle jeta un coup d'oeil à ses habits, c'est vrai qu'elle n'avait pas fait d'effort ce soir, mais bon, Jane était dans son appartement.

- Je croyais que personne ne le devinerais. C'était mon secret.

La française attrapa un sandwich et commença à manger, sans vraiment faire attention à ce que Clay pouvait faire, à vrai dire, quand elle avait de la bouffe devant les yeux, plus grand chose ne pouvait attirer son attention, sauf ce petit bisou qui posa soudainement sur sa joue, elle se redressa dans la canapé, choquée par cette marque d'affection, mais elle ne s'en plaignit pas, c'était mieux que les baffes qu'ils pouvaient se mettre à longueur de journée. Jane termina se qu'elle avait dans la bouche et se jeta au cou de Clay qui s'était rapproché d'elle, et lui défonça la joue en lui rendant son bisou. Elle s'écarta de lui, et retourna à son sandwich comme si de rien n'était. Un petit silence s'installa entre eux, quand elle sentit le regard de Clay sur elle, la bouche pleine, Jane se tourna vers lui, puis laissa filer son regard sur sa chienne, et posa de nouveau son regard innocent sur son ami. La française finit par se lever pour aller chercher une assiette et sacrifier un de ses sandwichs qu'elle sacrifia pour Franckie, et retourna s'asseoir en tailleur près de Clay qui reprit la parole.

- Non j'ai cassé le nez de personne, mais ça va pas tarder.Il y en a une qui me cherche un peu trop en ce moment.

En repensant à cette danseuse, Jane se dit qu'une bonne baffe ne lui ferait pas de mal, même si l'envie de lui casser le nez lui ferait le plus grand bien, Jane devait apprendre à calmer ses pulsions et éviter de faire couler du sang, son père était souvent derrière elle pour rattraper auprès du directeur de l'école ses accès de violence, mais bon, elle pouvait jouir de sa vengeance en arrachant quelques cheveux ou bien en salissant des tutus hors de prix.

- Et oui, tu m'as manqué, énormément.

Et accentuant sur le "énormément" pour montrer le ton ironique du mot. Le voyant poser sa tête sur l'accoudoir sur canapé, elle se doutait que la nuit avait dû être longue pour lui. Mais quand on aime ce qu'on fait, on se fiche des conséquences non?
Toujours en tailleur, son petit paquet de frites dans les mains, Jane se tourna vers lui.

- Et sinon, toi, ça va?

Ce qui était bien avec Jane, pas de prise de tête merdique, pas de conversation casse-couilles ! Il avait toujours ce petit sourire amusé quand elle parlait, son sens de la répartie, ses mimiques, tout ça rendait l'irlandais presque hilare. Elle en avait rien à foutre de pas être habillée d'une robe de couturier, ou d'être maquillée comme un pot de peinture ! Naturelle, c'était l'un des nombreux atouts de la belle danseuse, et bien qu'il ne lui avouerait jamais par fierté, il était content de l'avoir auprès d'elle. Il pouvait débarquer à quatre heure du matin complètement déchiré, dans le bad et le mal complet, elle l’accueillerait sans poser de question, parce que elle était tout simplement une véritable amie sur qui on peut compter, malgré qu'elle soit une vraie connasse quand elle voulait, brutal et pas la langue dans sa poche. Partageant un canapé, tel un vieux couple, alors que d'autres amis sortaient en boite de nuit, ou allait faire un ciné et boire un verre pour parler de leur peine de coeur ... Clay et Jane se prévoyaient rien à l'avance, ils allaient là où ils avaient envie d'aller; sans se prendre la tête. Il l'a regardé se lever et apporter une assiette afin de nourrir sa chienne, trouvant cette scène trop mignon, mais il n'allait pas sortir son portable pour immortalisé ce moment par une photo, il n'avait pas envie d'acheter un autre téléphone ... Il se frottait encore la joue après qu'elle lui rendu le baiser qu'il lui avait donné, un léger sourire sur ses lèvres. C'était plutôt rare alors il allait pas s'en plaindre, les coups de poings dans l'épaule et coup dans le ventre étaient plus dans leurs style que de se tenir bras dessus, bras dessous en mangeant une glace, souriant comme une pub colgate à Central Park. Non Clay était plus du genre à marcher plus vite qu'elle après lui avoir balancer une vacherie dans la gueule pour éviter d'avoir la joue rouge. Caractérielle, un tempérament de feu qu'elle avait ! C'était ce qui la différenciait des autres danseuses de son école, et sûrement ce qui faisait d'elle la plus talentueuse d'après lui, bien qu'il ne soit pas très objectif car il n'y connait pas grand chose, et que c'est sa meilleure amie, mais il savait reconnaître quelqu'un qui avait du talent. Il manquait rarement les représentations que donnait l'école de Jane, la voir danser était tout simplement un putain de moment magique, comme-ci il était transporter dans un autre monde. Que se soit la musique pour Clay, ou la danse pour Jane, tout deux transmettaient leurs passions respectives aux autres. Il n'y avait rien de plus beau à ses yeux que de vivre sa passion à fond, se foutre des autres, c'est tout simplement vivre. Il écoutait Jane lui raconter qu'une danseuse commençait à l'emmerder profondément, une de plus qui allait bientôt pleurer quand la tornade Jane sera passer.

« Ah ouais ? Genre brindille qui mange des sachets protéinés et qui rase les murs pour pas s'envoler ? Pète lui sa gueule, et si tu veux un coup de main, compte sur moi ! Même si j'évite de frapper les filles, sauf toi évidemment. Pas vrai Jaja ? » Dit-il en lui donnant une petite tape amical sur sa tête, se préparant mentalement à des représailles ...

Grand sourire, il piqua de nouveaux une frite, regardant sa chienne avaler le sandwish en quelques minutes, se léchant les babines, prête à en recevoir d'autres. Beaucoup se moquait de Clay vis à vis de l'attitude qu'il avait avec sa chienne. Mais ils ne pouvaient pas comprendre, Franckie était plus qu'une chienne pour lui, c'était sa colocataire, et même si ça pouvait paraître étrange aux yeux de certains, cette chienne semblait savoir quand Clay n'allait pas bien, extrêmement fidèle, joueuse et affectueuse, particulièrement avec Jane, puis qu'elle s'était coucher aux pieds du canapé non loin d'elle. Jane confia que Clay lui avait donc manqué, avec sarcasme évidemment, sinon ça serait pas drôle. Elle lui avait manqué aussi, mais évidemment il ne lui dirait pas, il se contenta de sourire en lui adressant un clin d'oeil. Enfoncé dans le canapé, les mains derrière la tête, il observait la bouffe diminuer rapidement au fil que Jane piochait dedans tel une affamée, toujours aussi stupéfait, se demandant où tout ça allait, ne préférant pas penser où tout ça finirait, mais ça en faite il ne voulait pas le savoir. Il apporta le goulot de sa bière à ses lèvres pour en boire une longue gorgée, écrasant ensuite sa cigarette dans une boite d'hamburger. Recrachant la fumée en faisant des ronds, alors qu'elle lui demandait si lui, il allait bien. Est-ce-que il allait bien ? Plus ou moins, il n'était pas du genre à se plaindre ou à s'étaler sur ses problèmes ou autre états-d'âmes. Il hocha la tête positivement et répondit.

« Bah je suis en vie, malgré un rythme infernal. Entre le boulot et la musique, les sortis, les emmerdes, c'est dur à gérer mais je m'en fou, je vis comme j'en ai toujours eu envie alors j'ai pas à me plaindre, tout roule pour moi. J'ai gagné cinquante dollars à un jeu à gratter, sauf que j'ai perdu le ticket. »

Le genre d'action qui n'arrivait que à lui, il était plutôt gaffeur et malchanceux, malheureux au jeu, heureux en amour ? Que celui qui a inventé cette citation aille se faire mettre profondément. L'amour il ne le cherchait pas, être célibataire ne le dérangeait pas vraiment, c'était peut-être mieux qu'avoir une copine chiante qui allait sans cesse critiquer son style de vie.