La nuit avait été longue pour Devon mais le jeune homme n’était pas énormément fatigué. Il avait quelque chose de prévu, il voyait Shirley et c’était une journée capitale qui s’annonçait pour eux. Devon désirait une unique chose - et c’était réciproque - être en couple avec la charmante demoiselle. Longtemps il avait cherché à se persuader que ce n’était qu’une amitié très forte qu’il ressentait pour elle. Foutaise ! C’était bien plus ô oui mais à ce jour Devon assumait et voulait vivre son amour au grand jour.

Il avait réfléchi durant des heures à la chose qu’il allait faire en premier lorsqu’il la verrait le lendemain matin. Allait-il lui parler, lui dire je t’aime ou bien l’embrasser? Devon opta pour la troisième option et à force de faire travailler son cerveau, il était pris d’une obsession ardente, de ce désir voluptueux : goûter enfin à ses lèvres. Le pauvre Devon perdait la tête; bien trop tourmenté pour pouvoir penser à autre chose et ne plus imaginer de quoi serait fait demain. Il s’était finalement endormi vers les quatre heures du matin.



Une main lourde sortit de sous la couette pour venir s’abattre sur la commode et attraper un appareil électronique : le téléphone portable du garçon. Devon immergea de sous la couette. Ses cheveux étaient en bataille et il avait de petits yeux. Il se les frotta avant de pousser la couette à ses pieds et sortir du lit. Le jeune homme ouvrit les fenêtres pour pouvoir ouvrir les volets et la légère brise de vent qui caressait la peau nue de ses bras et de son torse le fit frissonner. Il s’enferma dans sa salle de bain personnelle et l’eau qui coulait se fit entendre la seconde d’après.

C’était la meilleure solution pour pouvoir bien se réveiller et ne plus être brumeux de sommeil. Il était 9h17 quand il sortit, enroulé dans une serviette blanche, l’eau ruisselante sur sa peau pâle.

Devon s’habilla ensuite avec élégance, optant pour un jeans noir façon slim et d’un tee shirt bleu foncé avec une étoile en guise de motif, positionnée sur le haut de son épaule gauche. Devon voulait être à l’aise - sans être ringard non plus. Il se regarda dans la glace et gratifia un sourire, satisfait du reflet qu’il voyait. Devon laissa ses cheveux mouillé, les séchant avidement avec une serviette. Il appliqua son après rasage hugo boss sans oublier une touche de parfum paco rabban.



Tout était fin près, Devon avait même eu le temps de passer chez Bergdorf pour acheter la fameuse paire de Loub’s que désirait Shirley. Ce serait son petit cadeau et puis ça faisait plaisir au jeune homme de lui offrir. Elle ne refuserait pas, c’était certain. Il la connaissait trop amoureuse de cette boutique mais n’ayant pas les moyens elle ne pouvait s’acheter un petit quelque chose de temps en temps. Alors il arrivait à Devon de lui faire une surprise en lui achetant une bricole.

Shiley serait là dans une heure. Elle n’était jamais en retard et pour patienter, Devon était dans la grande cuisine américaine en train de discuter avec sa mère. Ce fût alors que l’on sonna et le cœur de Devon s’agita encore plus dans une course folle - étant déjà trop stressé et impatient de la voir.
Le jeune homme embrassa sa mère et quitta la cuisine pour passer devant le hall d’entrée et attraper sa veste en cuire. Pour ce qui étaient des bottes, ce serait à leur retour. Ils n’allaient pas transporter ces chaussures avec eux après tout. C’était une façon aussi de faire durer le suspens.

Devon respira un bon coup et ouvrit la porte. Son sourire s’agrandissait alors. Ses pupilles brillaient par l’émotion. Son rythme cardiaque accélérer encore et toujours, ne montrant aucun signe de diminution.

Le jeune homme referma la porte derrière lui et s’approcha alors de Shirley. Tout en douceur il se glissa sa main dans sa nuque et se pencha vers elle pour venir y déposer ses lèvres contre les siennes. Le moment était intense pour Devon - comme tous autres premiers baisers dans un couple. Elles se touchèrent enfin et le jeune homme souriait intérieurement, sentant mille papillons lui remuer l’estomac - agréablement qui plus est ! Quel vertige somptueux ressentait-il en ce moment, c’était magique et il ne pouvait décrire les sensations qu’il ressentait : tous ses sens explosés : le toucher amplifier le contact bouche à bouche. Fraicheur, douceur et un arrière goût sucré inexplicable. L’ouï car il percevait d’une manière inconnue les battements de leurs cœurs. Le goût pour ces saveurs irrésistibles. Devon avait trouvé sa nouvelle drogue : les baisers de Shirley; ils étaient délicieux tous en restant simples. Devon n’osait même pas imaginer quand ils seraient un peu plus appuyés. Pour finir la vue mais ils n’en faisaient pas vraiment appel étant donné que leur yeux étaient clos, enveloppés ainsi dans leur monde merveilleux. Tout autour d’eux, plus rien n’existait… comme aveugle ils ne voyaient rien - c’était l’instant présent qui comptait le plus et non pas les gens même s’ils étaient seuls mise à part le portier qui passait par là, les regardant brièvement avant de disparaître dans l’un des nombreux ascenseur.

Le jeune homme entrouvrit la bouche pour pouvoir respirer un peu, mais il se hâta de capturer à nouveau ses lèvres et de mordiller celle du haut pour la faire sourire de plaisir. Devon l’invita à continuer langoureusement et détacha sa bouche après cette petite danse musculaire. Il ouvrit de nouveau les yeux et les plongea dans les siens.

DEVON · J’en rêvé de ce baiser ! … ; commença-t-il. Je t’aime Choupi’ ; chuchota-t-il en dernier.

Le jeune homme l’attira contre lui et la serra doucement. C’était si bon ! Devon l’entraina à l’extérieur. Inwood Hill Park était l’endroit où ils se rendraient !

Les portes se refermaient derrière eux et l’ascenceur commençait alors à descendre. Ils étaient seuls dans la machine et Devon en profita pour aller chercher les lèvres de Shirley, bien trop attiré - pour cause? La douce caresse qu’elle lui avait fait en effleurant sa propre bouche. Ses mains étaient posées sur sa taille fine et le jeune homme s’était reculé de façon à la maintenir - dos contre mur et l’embrasser encore une fois.

L’ascenseur s’arrêta deux étages plus bas et les portes s’ouvraient alors. Le jeune ne savait pas comment l’expliquer mais il sentait un regard posé sur son dos c’est la raison pour laquelle qu’il s’écarta aussitôt de Shirley, coupant court à ce baiser. Devon ne s’était pas trompé. Il se tenait droit, joignant sa main à la sienne tout en entremêlant leurs doigts, sagement tandis que le nouveau arrivant les regardé du coin de l’œil. Lauthner regarda sa petite amie dans les yeux avec malice. L’homme d’affaire tenait fermement sa mallette et restait silencieux.

Une sonnerie retentie à nouveau, les portes s’ouvraient encore une fois. Ils était premier étage. L’individu sortit, les laissant seuls, leur tournant le dos sans dire au revoir. Mais peu importe.

DEVON · Je crois qu’on l’a choqué …

Devon l’embrassa sur la joue avec un sourire et la porte en métal s’ouvrit une dernière fois. Ils étaient arrivés au raz-de-chaussé et Devon les pressaient à l’extérieur.

? · Monsieur Lauthner !

Le jeune homme s’arrêta d’un seul coup et fit demi tour vers l’accueil pour s’adresser à une jeune femme, responsable de ce poste. Il acquiesça d’un signe de tête pour qu’elle poursuive.

? · Une femme a appelé pour vous. Elle arrive à l’aéroport de New York dans une heure. Je viens de recevoir son appel.
DEVON · Elle s’est présentée?
? · Mademoiselle Sagness

Devon se raidit soudain et fit de grands yeux. La femme de l’accueil lui demanda si tout allait bien. Il acquiesça et rajouta.

DEVON · Je ne pense pas être de retour dans une heure mais proposez lui une chambre. Je prends les frais à ma charge et dite lui que je serais de retour vers 14h de l’après-midi. Puis dîtes lui aussi que j’ai très hâte de la voir, elle m’a énormément manqué.

? · Ce sera fait monsieur.
DEVON · Merci beaucoup.
? · Bonne journée Monsieur.

Devon lui souri et emportant Shirley dehors, passant les portes tournantes.


Ils marchaient dans une allée de Inwood Hill Park et un silence c’était installé entre eux. Confu, Devon prit la parole.

DEVON · Tu ne dis rien depuis notre départ de l’hôtel. Il y a un problème Choupi? ; il lui caressa la joue avec son pouce.

Devon la regardait toujours dans les yeux et se mit à rire doucement, l’attirant contre lui en glissant une main dans sa nuque pour attirer son front vers sa bouche.

DEVON · Tu es vraiment trop mignonne Choupi’

Le jeune homme sourit à sa petite amie et l’entraina par la main. Ils passèrent devant un arbre et un enfant qui jouait avec son chien sur le chemin.

DEVON · J’ai connu mademoiselle Sagness dès ma naissance. Elle s’est occupé de moi tandis que mes parents étaient absents, travaillés. Elle était ma gouvernante. Je l’ai connu ici aux Etats Unis. Mais après la mort de mon père elle est partie je ne sais où. J’ai toujours essayé de la retrouver mais sans succès et aujourd’hui qu’elle est là, d’ailleurs je dois avouer que j’ai du mal à y croire .. Je suis le plus heureux. Elle est comme ma seconde mère

Il lui sourit et la prit dans ses bras pour la serrer contre lui. Devon la regarda encore une fois dans les yeux, d’une façon très rassurante et rajouta.

DEVON · Tu es rassurée mon ange? C’est vrai que j’aurais pu te le dire avant mais c’est comme mon jardin secret d’enfant si tu vois ce que je veux dire. En tout cas, j’aimerais bien que tu la rencontre un jour. C’est une femme formidable, tu vas l’adorer.

Le jeune homme se pencha vers elle et passa sa main sous son menton pour l’embrasser tendrement.

DEVON · Je t’aime