Onze heures du soir. L'enseigne lumineuse du bar était toujours aussi visible qu'il y a alors de cela trois heures. Ryan était encore présent, avec du matériel de nettoyage, affairé à nettoyer les tables. Son patron avait décidé qu'en cette période de Noël, Ryan travaillerait beaucoup plus. Le motif ? Sa famille ne pouvait pas venir, et Ryan, quant à lui, avait d'énormes dettes à payer, et comme il se l'était promis, il travaillerait dur pour réussir à New-York. Ses parents n'étaient en aucun cas un espèce de porte-monnaie géant où il pouvait se servir à tout loisir, même en si cette période il aurait aimé leur demander un peu d'aide financière. Car son patron ne lui payait même pas ses heures supplémentaires. Ryan se faisait exploiter, et devait subir car il savait que le salaire qu'on lui offrait n'était pas négligeable.

La table était très dure à nettoyer, car il avait beau frotter de toutes ses forces, les traces de tasses de café avaient décidé qu'elles étaient très bien installées. Les autres clients commençaient à s'impatienter : le service se faisait long, et le seul autre serveur du bar était tombé malade la semaine dernière. Ryan devait donc faire les services seuls. Comme ce soir, où il tentait désespérément de pouvoir finir le nettoyage des tables, sous la pression des clients. Lorsqu'il eut donné le dernier coup de chiffon, Ryan put enfin chercher les assiettes et les porter à leurs clients respectifs, qui ne semblait pas avoir appris la politesse. Les remerciements étaient des insultes, et les commandes étaient des ordres crachés au visage du pauvre serveur, qui encaissait durement le manque de respect de ses clients. La dernière assiette du plat du soir venait d'être servie et Ryan venait de sentir très distinctement quelqu'un lui frapper le tibia. La goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Ryan prit sur lui, alla chercher la note, fit payer le client et le fit sortir en trombe. Puis il se dirigit vers les toilettes de l'établissement. Le prochain qui lui ferait une remarque désobligeant le comprendra très vite ...

J’avais rompu avec Peter. Ou peut-être était-ce Brad ou encore Sean, il avait eu tellement peu d’importance pour moi que j’avais oublié son nom. J’étais même incapable de revoir la tête qu’il avait c’était dire. J’avais été froide, glaciale, fidèle à moi-même, je lui avais dit que je ne l’aimais pas, c’était triste… Enfin pour lui, moi je m’en moquais, je n’avais qu’une personne en tête et ce n’était pas Sam. Le froid m’avait saisie en sortant de chez moi ce matin et j’avais failli rerentrer bien au chaud. Toutefois, j’avais été raisonnable et j’avais fait une apparition éclair à l’université. Cette apparition avait consisté à suivre une demi-heure du cours de droits. Mon père ne pourrait pas dire que je ne faisais pas d’efforts, j’avais saturé au bout de 10 secondes et j’avais attendu vingt-cinq minutes avant de tourner les talons. Mon apparition faite j’avais de nouveau été faire les boutiques avec ma carte de crédits. J’avais dépassé le budget que mon père m’imposait et il ‘avait téléphoné une heure après que mes achats aient été fait.

-Mais papa, tu ne survivrais pas trois secondes avec le minimum des dépenses que tu m’imposes.
-Ca m’est égal Lena, trouves toi un boulot, suit tes études correctement et après on en rediscutera, en attendant, méfies-toi où je te coupe les vivre.

Il avait raccroché furieux, moi je souriais. Il pouvait me menacer autant qu’il le voulait, je savais qu’il ne le ferait pas. C’était horrible à dire mais son argent était le seul lien qui restait entre nous, s’il le coupait, ce serait la fin. On ne se verrait plus et il ne voulait pas ça. Je fermais les yeux en songeant au temps qui avait passé, à la famille heureuse que nous formions il n’y a pas si longtemps bien que cela me semblait à des années lumières : maman, moi, papa et Kate. Je chassais cette pensée, depuis quelques jours, toutes les barrières que j’avais installé entre moi et mon passé s’écroulaient et j’avais de plus en plus de mal à ne pas y penser. La souffrance qui en découlait à chaque fois était terrible.

Je me dirigeais vers un bar, je voulais un endroit tranquille et je choisis donc le Bronx. J’y serais en paix, c’était sûr. J’entrais dans le premier bar que je trouvais, il était un peu miséreux et n’avait qu’un seul serveur. Je haussais les sourcils en m’asseyant.