Finalement, je m’étais plutôt bien habituée à mon boulot d’escort-girl. Ce n’était pas que je trouvais cela plaisant, mais ce n’était pas non plus désagréable. Me pavaner au bras d’un riche homme d’affaires, échanger quelques mots avec certains invités et afficher un charmant sourire pour faire bonne impression. Il y avait pire comme travail. Et puis, il fallait bien le dire, c’était assez bien payé. Et donc, même si j’avais de moins en moins besoin de ce job, je continuais encore un peu. Cela me permettait surtout d’arrondir mes fins de mois qui, depuis que ma mère était hospitalisée et que je faisais tous ces voyages pour la voir, devenaient difficiles. Ainsi, même si j’avais nettement ralenti la cadence, je continuais mon boulot d’escort. Encore quelques temps du moins. Histoire d’être certaine que j’étais vraiment à l’abri de tout problème financier… Ainsi, ce soir-là, j’accompagnais un de mes clients à une grande soirée où se trouvait tout le gratin New-yorkais. Hommes politiques, chefs d’entreprises, hommes d’affaires… tous les plus grands étaient là. Et si, lors de mes débuts, ce genre de galas pouvait m’impressionner, cela ne me faisait aujourd’hui ni chaud ni froid. Je m’y étais habituée. Et puis, je trouvais cela presque écœurant, de voir l’attitude de certaines personnes, l’hypocrisie qui régnait entre tout ce beau monde, et la façon honteuse dont ils jetaient l’argent par les fenêtres. Clairement, ce n’était pas mon monde… Mais soit. Il s’agissait seulement de paraître, échanger quelques mots, quelques sourires, et mon rôle était rempli. Ce n’était donc pas la mer à boire. Enfin, quand il n’y avait pas de complication…
Car il m’était déjà arrivé de croiser certaines personnes que je connaissais en tant qu’esthéticienne, sans qu’elles aient connaissance de mon second emploi. Et là, la situation devenait compliquée. Très compliquée. Parce qu’évidemment, je ne parlais jamais de ce job là. Ce n’était certainement pas ce qui m’aiderait à être bien perçue. Et puis, j’avais un peu honte. Certes, je ne vendais pas mon corps comme certaines, mais le principe était un peu le même. On payait pour m’avoir. Et ce n’était pas très glorieux. Ce n’était par pour rien que je gardais ce pan de ma vie privé. Et que je me faisais appeler Charlotte par mes clients. Je ne voulais pas que le lien puisse être fait entre Abigail, l’esthéticienne à priori sans histoire, et Charlotte, l’escort-girl. Mais pour ce soir, il était bel et bien question de Charlotte. Ce fut donc en début de soirée que j’arrivais, accompagnant mon client, dans la villa de l’hôte. Epoustouflante. Elle était véritablement incroyable ! J’étais toujours autant surprise par tout ce luxe que certains pouvaient s’offrir… Alors que je trimais pour vivre convenablement. Tout cela était affreusement injuste !! Mais bien évidemment, je ne montrais rien de cette pensée, restant aux côtés de mon client, adressant de grands sourires à la quasi-totalité des invités, servant véritablement de potiche. Si certaines soirées était plutôt agréables, celle-ci semblait déjà affreusement rébarbative…
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Mar 18 Fév - 19:37
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
I've been dreaming of things yet to come. Living, learning, watching, burning. Eyes on the sun. I'm leaving gone yesterday. Brutal, laughing, fighting, fucking. The price I had to pay. ▲ 30 seconds to mars
Ce que j'aimais beaucoup dans l'art de la photographie, c'était d'immortaliser des scènes ou des choses, et les rendre éternelles. Et tant qu'à faire, des choses qui s'avéraient jolies, intéressantes, exploitables pour un tas de trucs. Malheureusement, ce n'était pas ce qui rapportait le plus. Ce qui me rapportait de l'argent dans la photo, c'était plutôt ce que je faisais pour les articles de magasines, les photos que je prenais pour quelques calendriers, que je vendais pour de futures cartes postales ... Bref, pour la plupart des trucs assez ennuyeux, puisque je devais suivre un cahier des charges assez strictes et pour le moins emmerdants. Je ne pouvais que très rarement me laisser aller à toutes mes folles envies créatrices. C'était ce qui me dérangeait tant dans l'art sous toutes ses formes. Le fait qu'il fallait taire un minimum sa créativité, si l'on désirait se faire de l'argent. Or, j'avais toujours aussi cruellement besoin de m'en faire .Ce n'était pas pour une autre raison que celle ci, que je m'apprêtais à participer à un gala sans intérêt, auquel participaient des gens tous plus ennuyeux les uns que les autres. J'avais d'ailleurs vraiment horreur de ces gens snobs et prétentieux. Ils n'acceptaient ma présence que parce qu'ils savaient qu'ils devaient faire semblant s'ils ne voulaient pas avoir une mauvaise photo d'eux au bout du compte. Et puis ça faisait partie de la mascarade. Etre le plus beau et le plus présentable possible. Ce genre de soirée, c'était surtout pour se faire voir. Et Dieu que j'avais horreur de ce monde là.
Mais ça avait ses avantages ... Pensée que j'eus quand je m'arrêtai devant l'imposante villa déjà pleine de vie. Un peu trop de luxe à mon goût. Mais de quoi vivre bien. Pas comme moi qui devais trimer dix fois plus que la plupart de ces gens, simplement pour avoir de quoi manger tous les jours et un endroit où dormir, plutôt miteux la plupart du temps. Mais soit, chacun son univers après tout. Et j'étais là pour immortaliser les sourires de façade de ces gens là. Les femmes étaient toutes plus séduisantes les unes que les autres, avec leurs robes de soirée tapageuses, leur maquillage excessif et leurs bijoux dont les prix représentaient sans doute un nombre fou d'allés et retour New-York/Londres. J'eus un sourire ironique à cette pensée, alors que je prenais place dans un coin de la pièce. Vêtu d'un costume et d'une chemise noirs, je passais plutôt inaperçu dans la foule. Je n'étais pas aussi chic que les autres. Mais je ne ressemblais pas non plus à un chiffon sur pattes. Et je traînais ce costume depuis des années pourtant. Je faisais très attention à mes affaires. L'avantage de ne pas avoir un rond. Pas comme cet énième type dont j'immortalisai le sourire, avant de diriger mon objectif vers ... Abigail !? Je baissai aussi sec mon appareil photo, pour la voir de mes propres yeux. Merde, c'était vraiment elle. Qui affichait un sourire immense et parlait avec un petit groupe de personne. Elle était belle. A en couper le souffle. Pas aussi tapageuse que la plupart des femmes présentes ce soir là. Dans un registre plus naturel. Mais elle était là. A cette soirée mondaine. Parmi les mondains qui étalaient leurs richesses. Alors elle était de ce monde ci ? Une riche parmi les riches. Elle avait tellement du se rire de moi. J'avais du être une bien étrange distraction pour cette jeune femme. Un sourire amère se dessina sur mes lèvres, avant que je ne me détourne et ne m'éloigne, pour ne pas être vu d'elle.
Même si j’étais là – et arrivais parfaitement à me fondre dans la masse – ce n’était pas mon monde. Je ne venais pas de ce milieu là. Certes, mes parents faisaient partie de la petite bourgeoisie, mais ce n’était pas à cet extrême là. Et de toute façon, si j’étais venue à New York, c’était pour quitter ce milieu là, ne m’y faisant pas. Tout était bien trop faux. Ce n’était qu’apparences et faux semblants. Et j’avais horreur de cela. Mais soit. C’était, en partie, ce qui me permettait de vivre correctement aujourd’hui et donc, même si ce type de soirée pouvait parfois être pesant, je ne pouvais pas cracher dessus. D’autant plus que je me faisais de l’argent facilement. Je gagnais beaucoup plus que certains qui se tuent à la tâche, en adressant seulement quelques sourires, en discutant vaguement de ci et de là et en restant au bras de mon client. Clairement, il y avait pire. Mais ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus valorisant pour l’image de la femme. Pour moi-même, tout simplement. Mais bon, j’en étais consciente. Et personne ne m’avait forcé à faire ce job. Je savais, dès le début, dans quoi je me lançais, tout simplement. Et j’avais donc accepté, plutôt sans mal, tout cela. Après tout, étant dans la nécessité, je n’avais pas pu faire la fine bouche. Et aujourd’hui, même si j’avais davantage le choix, cette situation me convenait. Pas pour toujours. Mais encore quelques temps. Quelques semaines. Quelques mois, tout au plus. Juste histoire de mettre un peu d’argent de côté.
Tandis que je discutais avec quelques personnes, mon attention fut attirée par une silhouette qui, tout à coup, se mit se faufiler dans la foule. C’était un homme semblait-il. Mais je n’en avais rien vu d’autre. Je l’avais a peine aperçu de dos. Et sa silhouette me rappelait celle de Milo. Et tout naturellement, je me mis à songer à lui, ne pouvant retenir un léger sourire en repensant à certaines de nos conversations. Je fus toutefois tirée de mes pensées par mon client qui, après m’avoir tendu une coupe de champagne, m’incita à le suivre à nouveau à travers la foule. Certains de ces contacts, visiblement importants, étaient présents et il voulait les saluer. Je finis par me détacher de lui, le laissant prendre les devants tout en le suivant d’un pas rapide. Quelques sourires hypocrites de ci et de là. Quelques signes de têtes à des visages connus. Je reportais alors mon attention sur mon client, déjà loin. Accelérant alors le pas tout en slalomant à travers la foule, je finis bien évidemment par rentrer dans quelqu’un. Et, ayant toujours ma coupe de champagne à la main, je ne manquais pas d’en renverser légèrement sur la personne. Merde ! « Oh, mince ! Je suis sincèrement…. » commençais-je à répondre en posant le regard sur la personne en question. Quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant Milo ! « Milo ? » Difficile de dire ce qui se passait dans mon esprit. J’étais à la fois confuse de lui être rentrée dedans et de l’avoir tâché, surprise de le voir ici, contente de le revoir et gênée de le revoir dans de telles circonstances. Moi qui ne voulais pas ébruiter ma double vie, me voilà bien partie… « Je suis vraiment désolée pour votre chemise… On va peut-être essayer de nettoyer ça ? Sinon je.. je vous la rembourserais, évidemment ! » répondis-je toute confuse, prête à l’entraîner vers la salle de bain pour tenter de nettoyer un peu sa chemise. Ou du moins, limiter les dégâts.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Mer 19 Fév - 17:44
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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Malgré une gêne et une frustration qui me nouaient le ventre, je tentais de faire bonne figure. J'évoluais entre les invités avec habileté, pour les mitrailler de mon appareil photo sans pour autant les déranger. Le but était tout de même que je me fasse le plus discret possible. Ce contrat était trop important pour que je prenne le risque de le foutre en l'air. Mais j'étais un habitué maintenant et, comme toujours, je m'en sortais plutôt bien. Toutefois, je gardais Abigail à l'oeil, parce que je ne voulais pas qu'elle me voit là. Soit elle se foutrait de ma gueule devant ses ... Amis ... Soit ... Eh bien je ne savais pas. Sans doute me snoberait-elle tout simplement. Je ne voyais pas pourquoi elle s'afficherait en ma compagnie, dans un endroit pareil et avec ces gens là. Je n'allais pas lui faire un tel affront de toute façon. Je n'étais pas là pour ça. Mais pour faire mon boulot. Que je faisais plutôt bien d'ailleurs. Après une énième photo, je posai le regard sur mon appareil pour faire défiler les dernières, tout en pivotant pour m'éloigner et rejoindre un autre coin de la salle. Mais comme je n'avais pas la tête levée, je ne vis pas la personne qui me fonçait droit dessus. Par contre, je sentis bien le liquide froid m'éclabousser. J'eus au moins le réflexe de lever mon appareil, pour lui éviter une mort prématurée. Ce qui m'aurait coûté affreusement cher. Ce que je ne pourrais me permettre vu le peu d'argent que je me faisais même avec des soirées de ce genre. Par contre, je ne donnais pas chère de ma chemise. Pour nettoyer ça, il faudrait passer dans un pressing. Or, ça me coûterait plus cher que mon vêtement lui même. Je grimaçai, regard posé sur la tâche peu visible vu que la chemise était noire ... Mais bien présente quand même.
« Milo ? » Je redressai brusquement la tête et me figeai, quelque peu bouche bée, en découvrant Abigail devant moi. Mince. Moi qui l'évitais tant bien que mal depuis le début de la soirée, il fallait qu'elle me rentre dedans. Si elle semblait surprise de me voir, elle semblait aussi assez gênée. Pas autant que moi sans doute. Moi qui faisais tout pour que nous ne nous croisions pas. J'avais l'air tellement ridicule à côté d'elle. Il semblait désormais évident que nous n'étions pas du même monde. D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'elle ne voyageait pas en première classe quand elle prenait l'avion ? Ca m'aurait semblé nettement plus logique. Et ça lui aurait évité de faire la rencontre d'un ... Eh bien d'un pauvre. Parce que j'étais pauvre. Foutrement pauvre ! « Je suis vraiment désolée pour votre chemise… On va peut-être essayer de nettoyer ça ? Sinon je.. je vous la rembourserais, évidemment ! » Oh, des chemises comme celle ci, elle pourrait sans doute m'en offrir cent, sans déconner. Je grimaçai et hochai négativement la tête. Je ne tenais pas à ce qu'elle me rachète quoi que ce soit. A vrai dire, je n'étais pas certain que nous nous reverrions à l'avenir. C'était bien trop gênant pour moi. « Non non laissez tomber, je vais me débrouiller seul. » Répondis-je en évitant volontairement son regard. « Je suis désolé.» Ajoutai-je à mi-voix, avant de me détourner. Oui parce qu'évidemment, dans ce genre de soirée, le coupable était le type qui était là pour bosser. Un invité rentrait dans un serveur ? C'était au serveur de s'excuser. Cela "allait de soit". Ainsi me dirigeai-je rapidement en direction de la salle de bain dans laquelle je m'enfermai bien vite. Je doutais de pouvoir réparer les dégâts toutefois.
Milo ? Ici ? C’était vraiment très surprenant ! Pour sûr, je m’attendais à tout, sauf à le voir ici. A force de les côtoyer, je commençais à bien connaître les gens de ce milieu. Et à aucun moment, Milo ne m’avait semblé être des leurs. En fait, non, je ne pouvais vraiment pas y croire ! Il semblait tellement loin de ces gens là… Presque leur opposé. En tout cas, il ne semblait rien avoir en commun avec eux. Du moins, du peu que je le connaissais. Et peut-être étais-je totalement à côté de la plaque… Enfin, dans tous les cas, j’étais vraiment surprise de le voir ici. Et nul doute qu’il devait être tout aussi surpris. Après tout, jamais je ne lui avais laissé entendre que je faisais partie de ce monde là. Ou que je le côtoyais. Et donc, il devait aussi être surpris de me voir ici. Que pouvait faire une pauvre petite esthéticienne ici ? C’était clairement ce qu’il avait du se dire en me voyant. D’ailleurs, il semblait tout aussi surpris et gêné que moi, lorsque je réalisais que c’était lui que je venais de bousculer. « Non non laissez tomber, je vais me débrouiller seul. » Je fronçais alors légèrement les sourcils, surprise de le voir aussi distant. Malgré la gêne que je ressentais pour l’avoir vu ici et pour lui être rentrée dedans, j’étais contente de le revoir, surtout « par hasard » et j’avais vraiment envie d’en profiter pour échanger quelques mots avec lui. Pas grand-chose et pas longtemps, certes, pour ne pas me mettre en danger. Mais juste discuter un peu, comme nous savions si bien le faire. Mais je sentais bien qu’à ce moment là, le jeune homme était plutôt fuyant. Et je ne comprenais pas vraiment pourquoi…
« Je suis désolé.» Désolé ? Mais de quoi ? Il n’avait strictement rien fait. C’était à moi d’être désolée, et je l’étais vraiment. Après tout, j’aurais du être plus vigilante et regarder où j’allais, tout simplement. « Vous n’avez pas à l’être, c’est moi la fautive… » répondis-je avec une moue désolée, avant qu’il ne se détourne finalement, avant de se fondre dans la masse. Clairement, quelque chose clochait. Il ne voulait pas me voir. Ou ne pouvait pas. Mais il y avait quelque chose qui le rendait soudainement aussi distant car rien, jusqu’à présent, ne justifiait une telle attitude. Et je ne pouvais pas laisser les choses en l’état. A vrai dire, je n’aimais vraiment pas le voir agir ainsi sans en connaître la raison. Et je devais bien l’avouer, cela me faisait un léger pincement au cœur de le voir aussi distant. Nous commencions à nous rapprocher, amicalement, et je n’avais pas envie qu’un malentendu foute tout en l’air. C’était plus fort que moi mais je commençais à l’apprécier et je ne voulais pas le perdre. Surtout aussi bêtement et sans raison valable. Ainsi, je finis par suivre tant bien que mal ses pas, le suivant vaguement du regard. Ce fut quelques minutes après lui que j’arrivais dans la salle de bain, où il était bien sûr présent, sans doute dans l’espoir de nettoyer sa chemise. C’était le moment d’engager la conversation et tenter de comprendre ce qui n’allait pas. J’en avais d’ailleurs totalement oublié mon client. Tant pis ! « Tout va bien ? Encore une fois, je suis vraiment désolée… J’étais pressée et je ne vous avais absolument pas vu… » expliquais-je alors en m’adossant à la porte, confuse, lui adressant malgré tout un petit sourire gêné.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Mer 19 Fév - 19:50
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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Je ne savais pas si Abi s'était rendue compte que j'étais ici pour travailler et non pas pour les mêmes raisons que ces autres gens qu'elle semblait fréquenter. D'un côté, elle devait bien se douter que je n'étais pas de ce monde là. Elle savait que j'étais loin d'être un artiste qui fonctionnait vraiment, au point de se faire connaître et d'amasser pas mal de fric. Mais puisqu'elle était là ce soir, c'était qu'elle était dans une classe sociale nettement supérieure à la mienne. Je m'excusai donc pour le dérangement, sans plus tarder. « Vous n’avez pas à l’être, c’est moi la fautive… » Oui, c'était vrai. Et j'étais presque surpris qu'elle ne s'empresse pas d'accepter mes excuses pour vite rejoindre ses amis. Certes, elle n'était peut être pas aussi conne ni aussi froide que ces gens. Mais elle était plus de leur monde que du mien. Raison pour laquelle je ne répondis rien et pris littéralement la fuite. Je ne voulais pas l'embêter plus longtemps et l'empêcher de profiter de sa soirée fort ... Euh ... Intéressante ? Non, elle était ennuyeuse, à n'en pas douter. Même moi qui étais là pour travailler, je trouvais que c'était affreusement long, répétitif et chiant à mourir. Mais je bossais. Alors je ne pouvais pas me permettre de disparaître avant la fin de la soirée, du clap de fin. Alors j'allais endurer la torture. Et avec une chemise humide de toute évidence ! Puisqu'une fois dans la salle de bains, je n'avais pas mille façon de la nettoyer.
Avec un soupir, j'entrepris de la déboutonner. Mais je stoppai mes gestes quand la porte s'ouvrit et se referma sur Abigail. Je la regardais en silence, sourcils haussés. « Tout va bien ? Encore une fois, je suis vraiment désolée… J’étais pressée et je ne vous avais absolument pas vu… » Elle était venue pour ça ? Pour s'excuser ? C'était fort gentil de sa part. Et de toute évidence, elle n'était pas aussi stupide que les autres personnes ici présentes. Ni aussi "péteuse". A cette pensée, je retrouvai un léger sourire. « Ca va ne vous en faites pas. Ca arrive à tout le monde. Je venais juste nettoyer ça avant de retourner ... Bosser. » Doigts toujours sur les boutons de ma chemise, j'attendis quelques secondes qu'elle quitte la pièce. Mais tant pis. Je finis par hausser les épaules et détourner le regard pour ôter mon vêtement. De là, je la passai sous le robinet, en tentant de ne mouiller sur la partie tâchée, que j'entrepris de frotter avant qu'il ne soit trop tard et que ça ne sèche et prenne une teinte peu flatteuse. C'était ma seule chemise, merde. Peut-être que je devrais accepter qu'elle m'en rachète une. Non, bien sûr que non. Ce n'était pas mon genre du tout. Je n'aurais jamais un tel culot. Et puis je n'aimais pas vraiment l'idée, tout simplement. S'il m'arrivait de compter sur la générosité de mes amis, ça n'irait jamais aussi loin. Question de fierté. Et puis je connaissais si peu Abigail en réalité. Preuve en était le fait que j'ignorais totalement qu'elle était du genre à fréquenter ce genre de soirée.
Sur le coup, je ne fis pas le lien entre le travail de Milo et sa présence ici. Et même si cela m’étonnait qu’il soit là, parmi tous ces gens « de la haute », je n’avais pour le moment pas cherché à comprendre ce qui l’amenait là. A vrai dire, je n’en avais pas vraiment eu le temps. Tout s’était passé très vite et mon attention s’était très rapidement portée sur sa chemise, que je craignais d’avoir tâché. Ce ne fut qu’après l’avoir rejoint dans la salle de bain que j’aperçus également son appareil photo. Il était donc là en tant que photographe. Et en un sens, c’était logique et cela me rassurait presque de savoir qu’il était là pour bosser et non pas car il appartenait à ce milieu là. Même si je n’avais rien contre, ces gens étaient, à mon goût, bien trop superficiels. Et du peu que je le connaissais, je ne voyais pas vraiment Milo se mêler à eux. Et j’aurais sans doute été déçue de découvrir qu’il était ainsi. Le problème qui se posait désormais, c’était justement, l’idée que lui, devait se faire de moi. Parce qu’aucun doute, il ne devait pas s’attendre à me voir dans une soirée de ce genre. Et il devait finir par se faire des films sur moi, ce que, bien sûr, je ne souhaitais absolument pas ! Sauf que je ne pouvais pas lui expliquer pourquoi j’étais là. D’une part, je ne voulais pas ébruiter cela. Et d’autre part, je ne le connaissais pas tant que ça dans le fond. Et je me voyais difficilement lui parler de mes anciennes difficultés financières, de cette solution et donc, de comment j’étais devenue escort-girl. Ainsi, tant qu’il ne me posait pas de question à ce sujet, cela était parfait ! Mais je doutais que cela perdure…
« Ca va ne vous en faites pas. Ca arrive à tout le monde. Je venais juste nettoyer ça avant de retourner ... Bosser. » J’affichais alors un léger sourire en acquiesçant doucement. C’était donc bien cela, il travaillait. « Ah, c’est donc vous le photographe qui a été sollicité pour couvrir la soirée ? Je savais que quelqu’un devait venir, mais je ne savais pas que c’était vous ! » répondis-je alors, préférant m’attarder à ses côtés plutôt que retourner au milieu de toute cette foule. Je me sentais tellement mieux avec lui qu’avec eux, que mon choix était vite fait. Bon, j’allais sans doute m’attirer les foudres de mon client, mais qu’importe ! Même s’il décidait de me payer moins, ce serait toujours ça de plus. Et puis, je n’étais plus autant dans le besoin… Malgré tout, pour m’assurer qu’il ne m’interroge pas sur les raison de ma présence, je préférais m’intéresser à lui et tenter de mener la conversation afin d’éviter toute difficulté. Et même s’il aurait été plus simple de déguerpir et retourner auprès de mon client, je décidais de rester encore un peu. Parce que c’était la première fois que nous nous voyions dans un tout autre contexte et j’avais envie d’en profiter un peu. Ainsi, lorsqu’il entreprit de déboutonner sa chemise, je baissais légèrement le regard, ne voulant pas le mettre mal à l’aise. « Je suppose que ce genre de soirée n’est pas ce qu’il y a de plus passionnant pour un photographe… ? » demandais-je alors en me souvenant de nos conversations sur l’art. Milo ne me semblait pas être quelqu’un aimant simplement faire de photos sans qu’il n’y ait un réel côté artistique et créatif derrière. Or, là, il devait simplement faire des photos des invités et je pouvais très bien comprendre que cela soit barbant.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Jeu 20 Fév - 17:39
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Jamais je ne me serais attendu à croiser Abigail dans une soirée de ce genre. Et en même temps, ce n'était qu'une preuve de plus du fait que je ne la connaissais pas si bien que ça. Peut-être même pas du tout en fait. Et pour cela, je ne devrais pas vraiment être aussi surpris. Ce n'était pas comme si elle m'avait caché quoi que ce soit, puisque nous ne nous connaissions vraiment pas assez pour absolument tout nous raconter. Il n'y avait donc pas la moindre raison pour laquelle elle aurait du me dire qu'elle était de la haute société. J'étais juste un peu déçu de le découvrir. Parce qu'alors, elle n'aurait vraiment plus rien à faire avec moi. Difficile d'être amis quand on n'appartenait pas du tout au même cercle social. Nous étions carrément à deux opposés, vu comme j'étais fauché pour ma part. Et autant dire que si elle le réaliserait, elle ne voudrait réellement plus rien avoir à faire avec moi.[colo=indigo] « Ah, c’est donc vous le photographe qui a été sollicité pour couvrir la soirée ? Je savais que quelqu’un devait venir, mais je ne savais pas que c’était vous ! »[/color] Oui, c'était bien moi. Et même si j'avais une sainte horreur de ce genre de soirée, j'avais accepté sans l'ombre d'une petite hésitation. Et ce, pour la simple et bonne raison que j'avais bien trop besoin d'argent. Et puis ce n'était pas non plus si désagréable que ça. Enfin ... Si ça l'était. Mais ce n'était pas le pire truc de la terre non plus. Ca se laissait faire. En tout cas, ce n'était pas compliqué pour un sou. « Oui c'est moi. » Répondis-je simplement, sans franchement prendre la peine d'entrer dans le détail, et en me délestant de ma chemise que je devais à tout prix nettoyer un minimum.
« Je suppose que ce genre de soirée n’est pas ce qu’il y a de plus passionnant pour un photographe… ? » Oh ça ce n'était pas peu dire. Elle devait sans doute se rappeler de la plupart de nos conversations. Quand j'insistais pleinement sur le fait que j'aimais beaucoup trop l'art, le vrai, pour supporter de faire de simples photo comme ça. Mais si je voulais gagner un minimum d'argent, je devais bien me contenter de ça. Et le tout, sans me plaindre plus que ça. Parce que bon, les artistes n'étaient pas trop sollicités quand même. Et quand ils l'étaient, c'était avec d'importantes conditions et, au bout du compte, leur créativité était totalement muselée. « Pour un photographe, si. Pour un artiste, beaucoup moins. » Répondis-je tout en continuant de frotter ma chemise sous l'eau tiède. « Je ne suis simplement pas fan du fait d'immortaliser sur papier glacé, des sourires faux, des visages fardés de maquillage, des bijoux hors de prix et des vêtements tout aussi chers. Je ne trouve rien de beau à tout ça. » Excpliquai-je calmement, toujours aussi concentré sur ma tâche -dans tous les sens du terme pour le coup-. « J'ai horreur de ce monde. » Soupirai-je sur un ton détaché, avant d'arrêter l'eau et faire un pas en arrière pour regarder ma chemise. Je fis la moue. Elle était trempée. Est-ce que j'allais l'enfiler et prendre le risque de choper une bonne pneumonie ? Bon sang non. Si je tombais malade, j'allais laisser traîner pendant des semaines et des semaines, faute d'avoir les moyens financiers de me payer une consultation chez le médecin et les médicaments pour me soigner. Alors il me fallait la sécher. Comment ? Avec un sèche cheveux pardi ! « Vous croyez qu'il peut y avoir un sèche cheveux dans le coin ? » Tentai-je, sans franchement oser fouiller.
« Oui c'est moi. » Je préférais clairement apprendre qu’il soit ici en tant que photographe plutôt qu’en tant qu’invité. D’une part, cela aurait signifié que, malgré ma connaissance de ce milieu, j’avais discuté avec lui sans même me rendre compte qu’il faisait partie de la haute société. D’autre part, cela aurait vraiment mis des distances entre nous. Qu’est-ce qu’un homme de ce style pourrait avoir affaire avec une simple esthéticienne, obligée de travailler comme escort-girl pour vivre décemment. ? Bref, heureusement, il n’était pas de ce monde là. Et pour être franche, cela m’aurait franchement étonné. Même si je ne le connaissais pas tant que ça, il semblait à l’opposé de ce milieu là. « Pour un photographe, si. Pour un artiste, beaucoup moins. » J’haussais alors les épaules lorsqu’il fit cette distinction et me laissa donc entendre qu’il ne s’éclatait pas vraiment ici. A vrai dire, moi-même, je trouvais cela assez ennuyant. Alors je ne doutais pas qu’il en était de même pour lui. Surtout s’il avait dans l’idée de faire véritablement quelque chose d’artistique. Et je trouvais cela vraiment dommage qu’à l’heure actuelle, les artistes soient aussi peu libres d’exprimer pleinement leur art. Ils ont, pour la plupart, tellement de choses à dire. Et malheureusement, tout comme Milo, pour avoir du succès, ils doivent se conformer à certaines règles. Je trouvais cela totalement absurde et frustrant pour eux !
« Je ne suis simplement pas fan du fait d'immortaliser sur papier glacé, des sourires faux, des visages fardés de maquillage, des bijoux hors de prix et des vêtements tout aussi chers. Je ne trouve rien de beau à tout ça. » Je me figeai alors légèrement. J’étais officiellement là en tant qu’invitée. Et il ne devait très certainement pas se douter de la véritable raison de ma présence. Ce qui signifiait que pour lui, je faisais sans doute partie de ce milieu qu’il semblait mépriser. Et dans le fond, je partageais son avis. Tout cela était trop faux. Mais ce qui me dérangeait le plus à cet instant là, c’était bien le fait qu’il puisse se méprendre sur moi. Surtout qu’il semblait vraiment ne pas apprécier ce monde là, et par conséquent, ce que je devais être à ses yeux. Sauf que rétablir la vérité semblait un peu compliqué. Et il était sans doute préférable qu’il m’imagine faire partie de la haute société plutôt qu’escort-girl… « J'ai horreur de ce monde. » Je comprenais parfaitement. Et je ne pu retenir un léger soupir, tandis que j’acquiesçais doucement. « Pour être franche, moi non plus, je ne les porte pas vraiment dans mon cœur… » Il allait me prendre pour une folle et se demander alors ce que je faisais là, c’était certain ! Mais je comptais rester vague. Suffisamment pour qu’il ne se doute de rien, mais comprenne que je ne faisais pas réellement partie de ce monde là. « Vous croyez qu'il peut y avoir un sèche cheveux dans le coin ? » Je levais alors un regard surpris vers lui, comprenant finalement qu’il souhaitait sécher sa chemise. Mon regard passa alors rapidement de sa chemise, à son regard, et inversement. Je finis par afficher une vague moue, ne sachant pas où trouver un sèche cheveux, ni même convaincue que cela ferait l’affaire. « Aucune idée… Mais je crois que le dressing est juste à côté… Et avec tout ce qu’ils ont, je suis certaine qu’ils ne verraient pas la différence s’ils avaient une chemise en moins… » soumettais-je alors sur un ton amusé, plaisantant à moitié. Parce que, franchement, je n’étais pas contre l’idée d’aller « emprunter » une chemise. Ne serait-ce que pour la soirée. Cela passerait très certainement inaperçu. Même si Milo décidait de repartir avec… Malgré tout, je commençais à fouiller vaguement dans la salle de bain, tout de même un peu gênée de faire cela.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Ven 21 Fév - 18:04
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
I've been dreaming of things yet to come. Living, learning, watching, burning. Eyes on the sun. I'm leaving gone yesterday. Brutal, laughing, fighting, fucking. The price I had to pay. ▲ 30 seconds to mars
C'était plus fort que moi. Je ne savais pas mentir. Alors quand on me posait une question, je ne pouvais que répondre l'exacte vérité, sans la moindre hésitation. Ce que je fis donc, quand Abigail m'interrogea au sujet de l'intérêt d'une telle soirée, pour quelqu'un comme moi. Je n'avais aucune raison de mentir à vrai dire. Je ne supportais pas cette soirée que je trouvais incroyablement longue et ennuyeuse, en plus de trouver qu'il n'y avait rien de sérieusement intéressant à photographier. Les femmes étaient bien trop maquillées et les hommes arboraient des airs suffisants, que je ne supportais vraiment pas. « Pour être franche, moi non plus, je ne les porte pas vraiment dans mon cœur… » Alors que faisait-elle là au juste ? De surprise, j'interrompis mon geste et dardai un regard surpris dans sa direction. Je ne comprenais vraiment pas la raison de sa présence ici, si vraiment elle n'aimait pas ça. Mais en un sens, ça ne me regardait aucunement. Ce n'était pas mes affaires. Elle était bien libre de faire ce que bon lui semblait après tout ! « Si ça peut vous rassurer, vous jouez bien la comédie et ne faites vraiment pas tâche ce soir. Avez la superficialité en moins, ceci dit. » Remarquai-je sur un ton désinvolte, avant de hausser les épaules et détourner le regard pour reprendre là où je m'étais arrêté. Façon de dire, donc, qu'elle avait l'air d'être de ce monde de par sa sophistication, mais qu'elle n'était aucunement aussi froide et superficielle que les autres invités.
Après avoir soigneusement frotté ma chemise, je m'arrêtai et reculai pour observer brièvement les environs. Un sèche cheveux pour la sécher, ne serait vraiment pas une mauvaise idée. Mais je n'étais pas certain d'avoir le culot nécessaire pour fouiller dans la pièce ou même ailleurs. Je ne tenais pas à me faire mettre dehors à grands coups de pied dans le cul. Surtout que la soirée n'était pas terminée et que, du coup, je n'aurais pas droit à mon chèque pourtant bien mérité, pour les photo que j'aurais pris pendant toutes ces heures. « Aucune idée… Mais je crois que le dressing est juste à côté… Et avec tout ce qu’ils ont, je suis certaine qu’ils ne verraient pas la différence s’ils avaient une chemise en moins… » Heureusement qu'elle plaisantait. Sans quoi, je l'aurais réellement prise pour une folle. Voler, ou même emprunter, une chemise ? C'était juste impensable ! Ce n'était pas mon genre et ça se verrait de suite sur mon visage que je viendrais de faire une grosse connerie, si jamais je faisais ça. « Non non, laissez tomber. Je ne vais pas prendre le risque de perdre mon boulot ce soir. » M'exclamai-je assez précipitamment. Avant d'enfiler ma chemise trempée. Un frisson me parcourut et j'affichai une faible grimace. « Prions pour que je ne tombe pas malade. » Ajoutai-je en haussant les épaules, comme si ça n'avait strictement rien de grave ou d'inquiétant. Alors que ça l'était. Mais ça, la jeune femme ne devait pas le savoir.
Lorsqu'il évoqua son ennui dans cette soirée, je ne pu m'empêcher de préciser que moi-non plus, je ne passais pas une soirée extraordinaire. Je me doutais bien que cela allait éveiller ses soupçons, mais étant d'un naturel assez franc, je me voyais mal lui laisser croire que j'étais dans mon élément. Lorsqu'il s'agissait d'un parfait inconnu, je pouvais le faire sans aucun scrupule – et après tout, j'étais payée pour ça – mais pas avec Milo. Du peu que je le connaissais, et par ce qu'il venait de me dire, j'en concluais qu'il n'appréciait pas vraiment les gens présents. Et je voulais qu'il comprenne que j'étais plus de son côté que du leur. « Si ça peut vous rassurer, vous jouez bien la comédie et ne faites vraiment pas tâche ce soir. Avez la superficialité en moins, ceci dit. » Pour sûr, il devait se poser des questions. Se demander si je le prenais pour un imbécile ou si j'étais vraiment là contre mon gré. Et, le cas échéant, pourquoi j'étais là... Mais ça, je ne pouvais pas vraiment lui dire. Pas de suite en tout cas. Enfin, pas tant que la situation ne m'y obligeait pas... « Merci. » me contentais-je de répondre, ne précisant pas que, si je ne faisais pas tâche, c'était justement car j'avais désormais l'habitude de ce genre de soirées. A force, je connaissais plutôt bien ce monde et parvenais à m'y mêler sans trop de difficultés. Mais ça, il ne pouvait et ne devait pas s'en douter...
Et lorsqu'il fut question d'un sèche cheveux, pour qu'il puisse sécher sa chemise, j'émis l'idée – en plaisantant – d'aller se servir dans le dressing des hôtes. Pour sûr, cela passerait inaperçu... Mais encore fallait il que personne ne nous prenne sur le fait. Et puis, franchement, je ne me voyais vraiment pas agir de la sorte !« Non non, laissez tomber. Je ne vais pas prendre le risque de perdre mon boulot ce soir. » Moi non plus ! Mais je ne pouvais pas lui dire, au risque de lui mettre la puce à l'oreille concernant la véritable raison de ma présence ici. « Je plaisantais, Milo... Vous me voyez vraiment fouiller et voler les personnes qui nous reçoivent ? » demandais-je doucement, observant les alentours à la recherche d'un sèche cheveux. Et si j'ouvrais quelques placards et fouillait un peu, c' était très timidement. « Prions pour que je ne tombe pas malade. » Je ne pu retenir une légère grimace. Non, je ne pouvais pas le laisser enfiler cette chemise mouillée et continuer la soirée comme si de rien n'était. « Non, attendez ! Vous allez attraper la mort comme ça ! Je vais aller voir l'organisateur de cette soirée... Il doit sûrement pouvoir vous prêter une chemise, ou de quoi sécher la votre... » m'empressais-je de proposer, ne voulant pas le laisser ainsi. Après tout, c'était par ma faute qu'il se retrouvait avec une chemise tâchée et désormais mouillée. « Je reviens... Attendez-moi ici. » glissais-je avant de faire demi-tour sur moi-même pour quitter la pièce et partir à la recherche d'un des hôtes.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Sam 22 Fév - 22:19
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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Si Abigail s'ennuyait réellement autant qu'elle le disait, à cette soirée, je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle était ici. Rien ne semblait pourtant l'y obliger. En tout cas, ça ne m'empêchait pas de lui dire clairement mon point de vu au sujet de ce genre de soirée et des personnes qui s'y trouvaient. Parce que je n'étais pas du genre à mentir ou à être hypocrite. Quitte à déranger ou gêner la personne en face. Fort heureusement, elle ne semblait pas vraiment dérangée par mes propos. Elle se contenta plutôt de m'annoncer qu'il en allait de même pour elle. Qu'elle n'aimait pas vraiment tout ça. C'était à n'y rien comprendre. Mais je ne me sentais ni le courage ni la curiosité réelle, de lui en demander plus. Ca ne me regardait peut-être pas du tout après tout. Elle faisait bien ce qu'elle voulait. Elle était peut-être maso et adorait se faire du mal de la sorte. Vraiment bizarre comme fille ... Comme sa plaisanterie d'aller piquer une chemise. Sur le coup, je ne su trop si elle plaisantait ou non. Et à vrai dire, le simple fait de fouiller la salle de bains à la recherche d'un sèche cheveux, me gêna beaucoup. Raison pour laquelle je changeai bien vite d'avis. Je ne voulais ps qu'elle même s'attire des ennuis, si jamais elle se faisait surprendre en pleines recherches. « Je plaisantais, Milo... Vous me voyez vraiment fouiller et voler les personnes qui nous reçoivent ? » Certes, elle n'avait pas tout à fait tort sur ce coup là.
Mais même. Le simple fait de fouiller la salle de bains, je ne savais pas si c'était une si bonne chose que cela. En tout cas moi, ça me dérangeait beaucoup. « Je sais pas. Je ne vous connais pas tellement quand on y pense ... » Lui fis-je doucement remarquer. C'était parfaitement vrai ça, après tout. Nous ne nous connaissions que grâce aux quelques heures que nous passions ensemble dans l'avion, entre New-York et Londres. Autant dire pas tant que ça en réalité. Et puis on parlait de tout et de rien, mais pas forcément de nous. Pas de façon bien détaillée en tout cas. Elle pourrait donc bien avoir fait de la prison pour vol à mains armées, que je ne le saurais même pas. Bon, même en la connaissant bien, il n'était pas certain que j'aurais pu être au courant d'un passé de ce genre. Ce n'était pas un truc duquel on pouvait et devait se vanter. Même auprès de sa famille à vrai dire. Personnellement, je me verrais mal faire une grosse connerie qui mériterait une certaine peine de prison, et aller ensuite le raconter à ma famille. Et le fait que j'ai moins de contacts avec eux, ne changeait rien à cela. Je finis donc par renfiler ma chemise trempée, quand bien même je risquais de tomber malade. Tant pis. « Non, attendez ! Vous allez attraper la mort comme ça ! Je vais aller voir l'organisateur de cette soirée... Il doit sûrement pouvoir vous prêter une chemise, ou de quoi sécher la votre... Je reviens... Attendez-moi ici. » je n'eus guère le temps de protester, qu'elle avait déjà quitté la salle de bains. J'étais vraiment gêné maintenant. Et planté là au milieu de la pièce, à ne savoir que faire. Finalement, je soupirai quelque peu et prit place sur les toilettes dont je venais de baisser l'abattant. Je sortis mon téléphone pour patienter. J'aurais bien pris la fuite pour reprendre le travail. Mais je n'étais passez impoli pour ça.
A vrai dire, j'étais affreusement gênée de retrouver Milo dans de telles conditions. Enfin, dans ce type de soirée où je n'aimais pas être vue par ceux qu ne connaissent que l'esthéticienne. Et comme si cela ne suffisait pas, je lui été rentrée dedans et l'avais tâché. Pas top comme retrouvailles. Et il devait vraiment me prendre pour une folle, puisque je venais de lui avouer que je n'étais pas là par plaisir. Et, pour sûr, il ne devait pas comprendre pourquoi j'étais là, si je ne m'y plaisais pas. Ainsi, tous les éléments étaient réunis pour que je me retrouve dans une situation délicate et gênante vis à vis de Milo. Et il devait se poser bien des questions à mon sujet. Puis, j'avais l'impression que notre complicité s'était estompée. Ou du moins, j'avais du mal à retrouver la relation que nous avions jusqu'à présent. Et ça me chagrinait tout de même un peu... « Je sais pas. Je ne vous connais pas tellement quand on y pense ... » C'était vrai, dans le fond. Nous avions beau discuter régulièrement, à chaque vol, nous ne nous connaissions pas tant que ça. Mais tout de même ! Il devait bien se faire une idée de moi, du genre de personne que j'étais ! Et j'osais espérer qu'il me prenait plutôt pour quelqu'un de bien, pas une voleuse ou quoi que ce soit de ce genre ! Parce que de mon côté, à force de discuter avec lui, j'en avais déduis ceci ou cela. Comme, entre autres, le fait qu'il s'agisse de quelqu'un de bien. Cela ne semblait pas être le connard de première, ni un type au mauvais fond. Après, bien sûr, je pouvais me tromper... Mais c'était l'effet qu'il me faisait.
J'haussais alors vaguement les épaules, n'osant rien répondre à cela. Et puis, constatant qu'il était sur le point d'enfiler sa chemise trempée et continuer la soirée ainsi, je m'empressais de lui expliquer que j'allais lui en trouver une autre. Après tout, c'était de ma faute et je ne voulais pas qu'en plus, il attrape une maladie à cause de cette chemise mouillée. Et puis, je connaissais un peu les hôtes, ce qui me permettrait sans doute d'obtenir leur aide sans trop de soucis. C'était sans doute mieux que ce soit moi qui aille les voir, plutôt que Milo. Ainsi, après lui avoir demandé de m'attendre, je quittais aussitôt les lieux, et revins dans la pièce une dizaine de minutes après. « Voilà, l'hôte de la soirée a très gentiment accepté de vous la prêter... » expliquais-je en lui tendant une chemise. Je lui adressais alors un léger sourire et repris presque aussitôt la parole. « Bon, puisque tout semble bon, je crois que je vais vous laisser... On doit m'attendre et vous devez sans doute retourner travailler.... » glissais-je alors doucement, m'apprêtant à quitter les lieux avant qu'il ne se pose trop de questions à mon sujet ou que je ne me mette dans une situation encore pire.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Dim 23 Fév - 18:03
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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Il était vrai que même si j'appréciais beaucoup Abigail et adorais les moments que nous partagions tous les deux dans l'avion qui nous menait à Londres, je ne savais pas grand chose d'elle. Elle était un vrai mystère pour moi. Et ce n'était que plus vrai encore, à partir de ce soir, alors qu'elle semblait ne pas passer une bonne soirée mais qu'elle était quand même là. A quoi bon se torturer à rester ici, si elle n'aimait pas cela ? Sans doute avait-elle une excellente raison pour ça. Et alors qu'elle venait de partir pour aller demander une chemise propre, et surtout sèche, pour moi, une pensée se fraya un chemin dans mon esprit. Mariée ! Elle était sans doute mariée à l'un des nombreux riches invités qui se trouvait là. En l'apercevant un peu plus tôt dans la foule, je m'étais bien rendu compte qu'elle était en compagnie d'un homme en particulier. Mais comme elle ne m'avait jamais mentionné le moindre époux, je ne m'étais jamais vraiment imaginé qu'elle ait pu l'être. Sauf que nous ne parlions pas de nos vies en détails non plus. Alors elle pouvait très bien être la jeune épouse d'un richissime homme d'affaires mais ne pas apprécier la vie du côté des riches. Oui, ça se tenait vachement bien comme hypothèse. Mais ça ne changeait rien au fait que, du coup, nous n'étions absolument pas du même monde. Et qu'après ça, je serais bien trop gêné d'être en contact avec elle. Même pour quelques heures dans un avion.
« Voilà, l'hôte de la soirée a très gentiment accepté de vous la prêter... » J'étais si plongé dans mes pensées et encore rongé par la crainte d'être prit pour un voleur dans cette soirée, que j'eus un sursaut au son soudain de sa voix. A tel point, que j'en lâchai mon téléphone portable qui se fracassa au sol. « Cette soirée va finir par me coûter une fortune ... » Soupirai-je avant de me pencher pour récupérer les morceaux éparpillés et tenter de sauver le tout. L'écran n'était pas cassé, premier constat. Et puis je fus soulagé que ça ne soit pas mon appareil photo qui ait connu une telle chute. Nouveau soupir et je rangeai mon téléphone dans la poche de mon pantalon, avant de me lever et récupérer la chemise. « Je vous remercie. » Répondis-je doucement, en ôtant ma chemise trempée pour mettre celle sèche. Je pris le soin de replier ma chemise que je posai dans un coin pour venir la récupérer avant de partir. En espérant qu'elle ait le temps de sécher d'ici là. Parce que je ne comptais aucunement partir avec la chemise de l'organisateur de cette soirée. « Bon, puisque tout semble bon, je crois que je vais vous laisser... On doit m'attendre et vous devez sans doute retourner travailler.... » Je hochai positivement la tête et tournai un bref regard dans sa direction. L'air de rien, je tentai de trouver une bague à son doigt. Mais non, rien. Pas même une bague de fiançailles. Je fronçai faiblement les sourcils mais ne trouvai pas le culot de l'interroger à ce sujet. Si elle ne m'avait jamais mentionné tout ça, ce n'était pas sans raison ! « Bonne soirée. » Répondis-je en forçant un sourire. Avant de me détourner pour finir de boutonner la chemise et attendant qu'elle quitte la pièce pour en faire de même.
« Je vous remercie. » Je lui adressais un doux sourire en guise de réponse. Je n’avais vraiment pas fais grand-chose et cela me paraissait être le minimum compte tenu de la situation et de mon rôle dans celle-ci. D’ailleurs, j’avais déjà pris beaucoup trop de risques en restant autant de temps avec Milo. Il était temps que je m’éclipse et retourne au milieu de toute cette foule. Après tout, j’étais payée pour ça. Et je doutais que mon client apprécie vraiment cette absence. Et puis, c’était aussi plus prudent vis-à-vis de Milo. A force, il allait bien finir par se questionner sur moi. Et peut-être même me demander ce que je venais faire ici, alors, puisque je lui avais clairement dit que je n’aimais pas vraiment ces gens. Et puis, même sans cela, je risquais de gaffer à tout moment, en évoquant mon « client » ou simplement mon boulot. Il valait donc mieux que je parte et que je me tienne loin de lui toute la soirée. Il suffirait que l’on m’appelle Charlotte devant lui, pour qu’il se pose véritablement des questions. Et c’était bien trop dangereux. Et puis, je le sentais assez distant ce soir là. Il était donc nettement préférable que je le laisse… « Bonne soirée. » Je quittais alors la salle de bain, l’air de rien, et retournais auprès de mon client. Certes, en temps normal, la présence de Milo m’aurait paru bien plus intéressante et agréable… Mais je n’avais pas vraiment le choix. Un chèque assez conséquent m’attendait à la sortie, je ne pouvais vraiment pas passer à côté. Ainsi, je passais le reste de la soirée accompagnant mon client et discutant avec bon nombre de convives, apercevant parfois Milo de ci et de là. Sauf qu’à aucun autre moment, nous nous retrouvâmes à nouveau ensemble. Et c’était plutôt volontaire. Au milieu de toute cette foule, c’était bien trop risqué.
Et lorsque la soirée toucha enfin à sa fin, je quittais les lieux en compagnie de mon client, que j’abandonnais sitôt l’argent récupéré. Par sécurité, jamais je ne montais dans la voiture de mes clients. J’avais toujours peur que ces derniers ne me ramènent pas chez moi, mais chez eux… ou ailleurs. Ainsi, je regagnais discrètement ma voiture, garée un peu plus loin. C’était plutôt une bonne technique. Je me garais un peu en retrait et rejoignais mon client à pied, vers le lieu où nous étions attendus. Ainsi, ils n’y voyaient que du feu et ne se doutaient pas une seule seconde que nous avions pu venir séparément. Je repris donc tranquillement la route, bien contente que cette soirée soit enfin terminée, quand une silhouette sur le bord de la route attira mon attention. Milo ? Il semblerait, effectivement. Je ne pu retenir une légère grimace en le voyant ainsi. Sérieusement, il rentrait à pied ? En pleine nuit ? Surtout avec une telle pluie ? Non, ce n’était pas possible ! En tout cas, je ne pouvais pas me résoudre à rentrer simplement chez moi et le laisser continuer ainsi sous la pluie. Je ralentis alors doucement en passant vers lui, baissant la vitre pour m’assurer qu’il s’agissait bien de lui. « Milo ? » demandais-je alors en fronçant les sourcils. Oui, c’était lui. Et j’étais assez surprise de le voir rentrer à pied, après une telle soirée. Peut-être habitait-il dans le coin ? Oui, cela expliquait surement cela. « Montez, je vous ramène ! » rajoutais-je en lui faisant signe de venir et prendre place sur le siège.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Lun 24 Fév - 17:56
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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D'habitude, quand je voyais Abigail, j'en étais vraiment très heureux. Je me faisais même toujours une joie incroyable de la retrouver pour quelques heures de vol. Mais ce coup ci, alors que je venais de la croiser tout à fait par hasard à une soirée des plus chics, je devais bien reconnaître que j'étais totalement perdu. Je ne savais plus que penser à son sujet et ça me mettait bien trop mal à l'aise, pour que je fasse l'effort de rester dans les parages. Sa compagnie ne m'était pas pour autant plus désagréable qu'auparavant. Je doutais que cela puisse arriver un jour à vrai dire. Parce que je l'appréciais réellement et que j'aimais beaucoup la personne qu'elle était. Nous avions noué une certaine complicité au cours de ces nombreuses heures de vol en commun. Mais je ne la connaissais pas pour autant. Et j'étais réellement en train de m'en rendre compte ce soir là, alors que je continuais de photographier les divers invités et que je prenais parfois quelques secondes pour l'observer de loin. Le plus souvent, elle semblait parfaitement à son aise et n'avait pas l'air d'éprouver la moindre difficulté à s'épanouir parmi toutes les personnes présentes. Mais à certains moments, à force de bien l'observer, il me sembla déceler un ennui sincère. Mais qu'elle avait alors tôt fait de dissimuler derrière des sourires éblouissants et des rires qui, pourtant, sonnaient très faux. J'ignorais si elle jouait ou non la comédie. Si c'était le cas, elle jouait vraiment très bien.
Quand arriva enfin l'heure de la fin de la soirée, je ne me fis pas prier pour déguerpir au plus vite. Après avoir pensé à ramener la chemise et récupéré la mienne, bien sûr. En arrivant dehors, je grimaçai en réalisant qu'il pleuvait des trombes d'eau. Je n'avais pas de parapluie et surtout pas les moyens de payer un taxi. Parce qu'à cette heure ci, les transports en commun ne circulaient déjà plus. J'allais donc devoir affronter la pluie. Et ma veste n'avait même pas de capuche. Je rangeai mon appareil photo sous mes fringues pour tenter de limiter les dégâts et fis de même avec mon téléphone portable. Et enfin, me jetai à l'eau -dans tous les sens du terme-. J'étais à peine arrivé au bout de la rue, que j'étais déjà trempé jusqu'aux os et grelottais de froid. Parce que, bien entendu, il faisait un froid de canard ! Tête rentrée dans les épaules, j’accélérai le pas. En quelques minutes, j'eus la sensation que mes poumons étaient en feu et je tremblais plus encore. Cette fois c'était certain, j'allais tomber sérieusement malade !« Milo ? » Sourcils froncés, je m'arrêtai et pivotai pour voir qui se trouvait dans la voiture qui venait de s'arrêter à ma hauteur. Abigail. Parfaitement au sec et au chaud dans sa voiture, qui me trouvait là sur la route, trempé et frigorifié, à pieds. Ou comment avoir la sensation de ne pas valoir un clou. « Montez, je vous ramène ! » Je n'eus guère le temps de peser le pour ou le contre. Un tremblement plus prononcé que les précédents, m'arracha une grimace de douleur tant chacun de mes muscles était tendu et malmené par mes tremblements. Je finis donc par monter à bord de sa voiture, m'inquiétant déjà du fait que j'allais tremper son siège. « Désolé...Je ... Merci. » Balbutiai-je tant bien que mal, en tentant de retenir mes claquements de dents. Mais c'était peine perdue. « Je n'habite pas très loin. A l'entrée du Bronx. » Mentis-je effrontément, en enfonçant plus encore la tête dans les épaules.
« Désolé...Je ... Merci. » Je levais machinalement les yeux au ciel. De quoi me remerciait-il, au juste ? J’avais ruiné sa chemise quelques heures auparavant, je pouvais bien le ramener chez lui. Surtout avec un temps pareil. Il était impensable qu’il rentre à pied, sous cette pluie et avec ce froid ! Qui plus est en pleine nuit ! C’était donc sans réfléchir que je lui avais proposé cela. Pour moi, cela coulait de source. Et puis, malgré tout, j’appréciais Milo et n’avais pas envie qu’il lui arrive quelque chose. Ainsi, même si j’aurais réagi de la même manière avec n’importe qui, c’était vraiment sincère de ma part lorsqu’il s’agissait de lui. Et j’aurais vraiment été inquiète s’il s’était obstiné à vouloir rentrer à pied. Clairement, je n’aurais pas été tranquille… « De rien… C’est pas grand-chose vous savez ! Et puis, je ne pouvais pas vous laisser rentrer à pied avec ce temps ! » répliquais-je alors en reprenant la route, lui adressant un vague sourire. Le pauvre… Il avait vraiment l’air frigorifié ! Il n’y avait qu’à voir son allure pour comprendre qu’il n’était pas au mieux de sa forme. Tête enfoncée dans les épaules, tremblant et véritablement trempé. Il me faisait vraiment de la peine… Et encore, je trouvais qu’il avait été courageux d’entreprendre de rentrer seul, alors qu’il aurait très bien pu essayer de trouver quelqu’un pour le ramener… « Je n'habite pas très loin. A l'entrée du Bronx. » J’acquiesçais alors, prenant la direction du Bronx. « Pas de soucis, je vous y mène… Il faudra juste que vous me guidiez lorsque l’on approchera. » Parce que je ne connaissais pas tous les recoins de New York et ne pouvais pas savoir où il habitait exactement.
« Ca va aller ? Pas trop froid ? » demandais-je alors en tournant rapidement la tête vers lui avant d’actionner le chauffage dans la voiture. Je n’avais pas spécialement froid, mais je supposais qu’il n’en était pas de même pour lui. Pas après la pluie qu’il avait prit. Alors, si je pouvais lui éviter d’attraper un rhume ou une quelconque maladie, c’était toujours ça. « Pas trop longue ou pénible, cette soirée, finalement ? » demandais-je alors afin d’éviter qu’un blanc finisse par s’installer. Et puis, je comprenais son ennui et ne pouvais donc que compatir… Clairement, je n’étais pas faite pour ce milieu là. Et si Milo avait encore des doutes à ce sujet, il n’y avait qu’à voir ma voiture pour en être certain. Une petite voiture tout ce qu’il y a de plus banal. Rien de luxueux ni tape à l’œil. A l’inverse de bon nombre des invités de ce soir. Je songeais alors, avec une pointe d’amusement, que l’italien ne devait rien comprendre à cela. J’étais là, sans me plaire dans une telle soirée, semblant faire partie de ces gens-là, sans que ce soit l’exacte vérité… Drôle de situation. De quoi faire fuir n’importe qui ayant un minimum de bon sens ! Et peut-être aurait-il fui, s’il n’y avait pas eu un tel temps. Après tout, il était peut être simplement monté pour être à l’abri, pensant toujours que j’étais folle. Ou dérangée. Et en un sens, après tout ce qui s’était passé ce soir, je pouvais le comprendre…
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Mar 25 Fév - 18:42
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
I've been dreaming of things yet to come. Living, learning, watching, burning. Eyes on the sun. I'm leaving gone yesterday. Brutal, laughing, fighting, fucking. The price I had to pay. ▲ 30 seconds to mars
« De rien… C’est pas grand-chose vous savez ! Et puis, je ne pouvais pas vous laisser rentrer à pied avec ce temps ! » Je grimaçai quelque peu à ces mots. C'était parce que ce coup ci elle m'avait vu partir à pied sous la pluie. Mais d'ordinaire, je le faisais sans me plaindre. Quand ça arrivait que je quitte les lieux à une telle heure. Sinon, j'avais la chance d'avoir les transports en commun. Quant à l'éventualité de prendre un taxi, c'était carrément hors de mes moyens. Il n'était même pas utile de le préciser tant ça semblait évident. « Vous savez, ça n'aurait pas été la première fois. » Lui fis-je remarquer en remontant mon écharpe sur mon nez glacé. Je n'aurais pas accepté d'être ramené, en temps normal. Mais j'étais vraiment frigorifié et je craignais de tomber bientôt malade au rythme où les choses allaient. Pourtant, ma fierté me poussait à ne pas trop accepter de sa part non plus. Et je mentais donc en affirmant que je vivais à l'entrée du Bronx. Alors que je vivais plutôt dans un coin reculé du quartier. Mais je n'étais pas certain de vouloir qu'elle voit où je vivais exactement. Et ce, pour la simple et bonne raison que je n'étais pas trop fier de ça. Pas vraiment fier d'être pauvre comme je l'étais. Surtout en comparaison d'elle. « Pas de soucis, je vous y mène… Il faudra juste que vous me guidiez lorsque l’on approchera. » Je hochai juste positivement la tête, sans me soucier du fait qu'elle ne me voyait pas.
« Ca va aller ? Pas trop froid ? » Non, pas du tout voyons. Il faisait incroyablement chaud là, non ? Et je me sentais vraiment bien. En pleine forme et tout ça ! D'accord, pure ironie ... J'étais trempée, frigorifiée et j'avais les poumons en feu. « Ca va aller ... » Répondis-je seulement, pour ne pas l'inquiéter non plus. Elle était déjà incroyablement gentille pour le coup. Même si, dans le fond, c'était sans doute parce qu'elle culpabilisait d'avoir trempé ma chemise. Rien à voir avec un quelconque véritable acte de gentillesse ou parce qu'elle pourrait éventuellement m'apprécier. « Pas trop longue ou pénible, cette soirée, finalement ? » Est-ce qu'elle se forçait à faire la conversation ? Parce qu'elle n'était en rien obligée de faire un truc pareil. Ce n'était pas bien grave si elle ne souhaitait pas parler ou quoi. « Incroyablement chiante. » Répondis-je seulement, faisant encore une fois volontairement court. Replié sur moi même, je regardais la route défiler sous mes yeux, en silence. Mais un silence qui commençait à me peser. Je n'aimais pas ça. Je ne le supportais pas. « Je peux vous poser une question ? » Tentai-je finalement, en continuant d'observer la ville de nuit. « Comment se fait-il que vous rentriez seule, de votre côté, après une soirée de ce genre ? » L'interrogeai-je finalement, sans précisé que je me demandais également pourquoi elle se trouvait à bord d'une voiture de ce genre. Rein de luxueux ou tape à l'oeil. Contrairement à toutes les voitures que j'avais vu garées devant la villa.
« Vous savez, ça n'aurait pas été la première fois. » Je devais bien l’avouer, cela me surprenait un peu. Du peu que je le connaissais, Milo ne m’avait jamais semblé être en réelle difficulté. Enfin, je supposais que, s’il était obligé de rentrer ainsi à pied, c’était qu’il n’avait pas de voiture. Et sans doute pas les moyens de s’en payer une. De même pour les taxis ? Je me le demandais. Et cela expliquerait bien le fait qu’il rentre à pied, sous cette pluie. Mais cela signifiait aussi qu’il était réellement dans une situation difficile. Et ça, je ne pouvais pas y rester insensible. Après tout, j’avais aussi connu des difficultés financières et, même si aujourd’hui, cela allait mieux, je savais que je n’étais pas totalement à l’abri. On ne l’est jamais vraiment, à vrai dire. Et même sans savoir la cause exacte qui l’obligeait à faire ce chemin à pied, j’avais proposé de le déposer. N’importe qui aurait sans doute fait de même ! Cela me paraissait tellement évident… C’était le minimum pour une personne ayant un peu de bon sens ! Et puis, le fait que je connaisse déjà Milo ne faisait que m’encourager à lui rendre service. Après tout, ce n’était pas grand-chose et cela allait certainement l’aider. Puis, j’aurais vraiment apprécié que l’on fasse de même pour moi, dans une situation semblable… Et puisque pour moi, rien n’avait changé entre nous, je lui avais proposé cela naturellement. Tout comme je venais de lui demander si tout allait bien et s’il n’avait pas trop froid. « Ca va aller ... » Je lançais un bref regard dans sa direction, constatant qu’il ne semblait pas vraiment convaincu. Ceci dit, je ne pouvais pas faire grand-chose de plus pour lui, mis à part mettre le chauffage, ce que je fis aussitôt.
Sentant ensuite un silence s’installer, je finis par reprendre la parole et lui demander comment il avait trouvé la soirée. Enfin, si cela n’avait pas été trop pénible pour lui… Parce que, d’après l’échange que nous avions eu dans la salle de bain, ce début de soirée n’était pas très concluant. « Incroyablement chiante. » A sa réponse, je ne pu retenir un sourire amusé. J’étais d’ailleurs plutôt de son avis. Bon, d’accord, je m’étais peut-être moins ennuyée que lui… Mais ce n’était tout de même pas vraiment mon truc. Enfin… Ce n’était pas désagréable non plus. Et cela me rapportait pas mal d’argent… Alors, pour quelques heures ci et là, je n’avais pas à me plaindre. « Quoi ? Vous n’avez pas apprécié le discours de remerciements ? » lançais-je avec un léger sourire amusé et sur un ton hautement ironique. Ce discours là avait duré une éternité. La maîtresse de maison avait voulu faire bonne impression mais cela n’avait pas vraiment réussi. Entre quelques oublis de son texte en plein milieu du discours, et quelques problèmes de micro, cela avait été affreusement long. Et inutile. « Je peux vous poser une question ? » Tout dépendait de ladite question… Parce qu’après une telle soirée, il devait bien sûr se poser bien des questions sur moi. Et je ne pouvais pas vraiment répondre à ce type de questions là… Il ne me laissa cependant pas le temps de répondre et reprit. « Comment se fait-il que vous rentriez seule, de votre côté, après une soirée de ce genre ? » Heureusement que mon regard était rivé sur la route. Et que du coup, je ne pouvais vraiment pas le poser sur lui et prendre le risque de croiser le sien. Maintenant, il allait falloir trouver une explication crédible pour l’italien. Parce que je refusais toujours de lui dire la vérité. « En quoi cela vous surprend-t-il ? Je n’étais pas là dans l’espoir de repartir avec quelqu’un. Je suis venue seule, je repars seule… C’est aussi simple que cela ! » répondis-je en faisant mine de ne pas voir où il voulait en venir. Même si je savais très bien ce qui l’intriguait. Je décidais finalement de le devancer, songeant qu’il m’avait très certainement vu en compagnie de mon client. « Vous faîtes référence à l’homme auprès duquel j’ai passé la plupart de la soirée ? C’est… un ami. » Un ami qui s’était montré bien plus tactile qu’un ami, n’hésitant pas à m’exhiber comme l’on pourrait le faire pour un trophée.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Mar 25 Fév - 21:59
Abigail & Milo ₰ The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.
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Si d'ordinaire j'étais vraiment très gêné de dévoiler un tant soit peu au regard des autres, le fait que j'étais totalement sans le sou, quand la personne en face de moi fréquentait des gens pleins aux as, c'était nettement pire encore. Parce que je n'avais strictement rien à voir avec toutes les personnes qu'elle avait sans doute l'habitude de fréquenter. Et du coup, forcément, elle devait vraiment ... Me trouver pathétique. Ou elle me prenait totalement en pitié et c'était pour cette raison qu'elle avait décidé de me faire monter à bord de sa voiture. Ma fierté d'italien était en train d'en prendre un sacré coup. Et pourtant, j'étais encore là, dans sa voiture, à accepter qu'elle me reconduise jusque chez moi ou presque. C'était bien là la preuve du fait que j'étais dans un sale état. J'allais vraiment passer une très mauvaise nuit moi. Si encore je parvenais à trouver le sommeil ! Ce qui n'était pas gagné compte tenu de combien j'étais frigorifié. J'allais devoir mettre en route mon chauffage électrique et ça allait me coûter une fortune. Peut-être même juste ce que je venais de gagner en une soirée. Quoi qu'il allait peut-être encore faire des siennes et s'arrêter à cause d'une surchauffe ou autre connerie du genre. Ouais c'en était une belle de connerie ça. Parce que même en surchauffe, il ne parvenait pas à rendre la température d'une seule pièce, agréable. J'allais donc me rouler en boule au fond de mon sac de couchage -à défaut d'avoir un lit- et dans deux voir trois pulls. Et alors peut-être que je pourrais espérer trouver le sommeil. Espérer, c'était déjà pas mal me semblait-il. L'espoir ... Ce sentiment qui me poussait à continuer comme je le faisais depuis des mois maintenant. Sans pour autant être certain de pouvoir un jour me sortir la tête de l'eau. Espoir stupide ...
« Quoi ? Vous n’avez pas apprécié le discours de remerciements ? » Un bref rire m'échappa. Mais il fut bien vite étouffé par la brûlure grandissante dans mes poumons. Je grimaçai et me renfrognai en retrouvant tout mon sérieux. « Après deux trois clichés dudit discours, je suis allé me réfugier dans un coin de la pièce pour piquer un somme. » Avouai-je l'air de rien. Heureusement que je n'étais pas supposé absolument tout prendre en photo, tout au long de la soirée. Parce que ce coup ci, j'avais manqué un bon morceau tout de même. Mais je manquais cruellement de sommeil. Difficile d'être tout à fait reposé quand on vivait dans un taudis où les rats étaient nos colocataires et que nos voisins écoutaient de la musique à plein volume, à toute heure du jour ou de la nuit. Et comme je ne tenais pas à m'attirer d'histoire, je ne disais rien et encaissais. De toute façon, ce n'était qu'une question de temps avant que je ne doive poser mes affaires dans un autre logement, un autre immeuble, peut-être un autre quartier. Enfin ça, ce n'était pas gagné du tout. « En quoi cela vous surprend-t-il ? Je n’étais pas là dans l’espoir de repartir avec quelqu’un. Je suis venue seule, je repars seule… C’est aussi simple que cela ! Vous faîtes référence à l’homme auprès duquel j’ai passé la plupart de la soirée ? C’est… un ami. » Oh ... Très bien. C'était ce qui s'appelait se faire remettre à sa place en beauté. Je me renfrognai et me tassai quelque peu dans mon siège. Soit. Ca ne me regardait évidemment pas. Ce n'était pas pour rien qu'au cours de nos nombreuses heures de vol, elle ne m'avait jamais réellement parlé d'elle. Parce qu'elle ne le voulait pas. Parce que ça ne me regardait pas. Parce qu'elle ne souhaitait tout simplement pas que je la connaisse plus que ça. « C'est pas ce que je voulais dire. Désolé. » Marmonnai-je doucement. A l'entendre, je l'avais traité de fille facile. Alors que ce n'était aucunement ce que je voulais dire. M'exprimais-je donc si mal que ça ? Soit, dans ce cas je n'avais plus qu'à taire ma curiosité. J'aurais voulu lui demander de me déposer là et affirmer que je ne vivais plus très loin. Mais l'idée d'affronter de nouveau le froid et la pluie, alors qu'il faisait si incroyablement chaud dans cette voiture, ne me tentait pas encore.
Le rire que Milo laissa échapper à ma question, me donna également le sourire. Je devais bien l’avouer, j’avais l’étrange impression qu’il me fuyait, ou était distant, depuis ce soir. Du moins, son attitude envers moi n’était plus vraiment la même. Et même notre relation était différente. Et je ne savais pas vraiment pourquoi ce changement. Cela me chagrinait même un peu… Qu’avait-il bien pu se passer ? Je n’en savais trop rien… Même s’il avait du être surprit de me voir dans une telle soirée, je ne pensais pas que cela puisse venir de là. Surtout que je lui avais indiqué ne pas vraiment apprécié tout cela. Ce n’était pas moi ! Et même s’il ne m’avait côtoyé que quelques heures dans un avion, j’osais espérer qu’il s’en était rendu compte. Certes, je ne lui avais jamais trop parlé de moi, mais lui non plus après tout ! Et puis, il y avait des choses, des sujets « délicats », dont je n’aimais pas parler. Ou que je taisais, carrément. Exactement comme cette occupation nocturne. « Après deux trois clichés dudit discours, je suis allé me réfugier dans un coin de la pièce pour piquer un somme. » Cette fois-ci, ce fut à mon tour de rire doucement à sa réponse. Si je n’avais pas du rester accrochée au bras de mon client, j’aurais très certainement fait de même ! Ou du moins, je me serais éclipsée… Mais je ne pouvais pas ! Et lui n’était pas censé pouvoir agir de la sorte également… Quel culot ! Mais cela m’amusa plus que cela ne me choqua. Il en fallait beaucoup pour me « choquer » ou pour que je réagisse mal. Et dans ce contexte là, je ne pouvais que trop le comprendre. « Tant que personne ne vous a vu, ça va… »
« C'est pas ce que je voulais dire. Désolé. » Merde ! A sa réaction, je sentis bien qu’il avait mal prit ce que je venais de lui dire. Pourtant, je n’avais pas voulu me montrer froide ou le remettre à sa place. Certes, j’avais peut être été un peu directe… Mais c’était toujours compliqué pour moi, lorsqu’il s’agissait de ces sujets « sensibles ». Et je me rendais bien compte que Milo s’interrogeait sur la véritable raison de ma présence. Ceci dit, je m’en voulu d’avoir pu être maladroite dans ma réponse au point de le vexer. Je commençais tout juste à avoir l’impression de retrouver notre complicité, que tout venait de s’effondrer. Par ma faute ! Mais en même temps, que voulait-il que je lui réponde ? Je soupirais légèrement et posais un rapide regard sur lui. « Vous n’avez pas à vous excuser, vous n’avez rien dit de mal… Et je suis désolée si ma réponse à pu vous laisser croire l’inverse. Ou si elle vous a blessé… » repris-je calmement, gardant le regard rivé sur la route. Je ne voulais pas lui dire la vérité… Mais je voulais encore moins qu’il y ait un malentendu entre nous. Et pour cela, j’étais dans l’obligation de clarifier un peu les choses…. Mais juste un peu. Pour le moment. « C’est juste que… certaines choses sont un peu compliquées… Je me doute bien que ma présence ici, mon lien avec ces gens là… tout ça doit vous intriguer… Mais il n’y a pas grand-chose à savoir. Il m’arrive de participer à certaines de ces soirées, parfois… C’est… comme ça. Et je n’aime pas trop en parler… Donc excusez-moi si je vous ai paru un peu trop directe et froide… Ce n’est pas contre vous, c’est simplement qu’il y a des sujets plus délicats que d’autres. » Si avec ça, il ne me prenait pas pour une folle ! S’il ne se demandait pas, réellement, ce que je faisais là… Pourtant, j’espérais simplement qu’il comprendrait mieux ma réaction et s’interrogerait moins à mon sujet.
Sujet: Re: The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams [Milo & Abi] Ven 28 Fév - 16:45
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Le temps de quelques minutes, j'eus la sensation de retrouver ma complicité avec Abigail. Celle là même qui me faisait tant apprécier nos heures de vol l'un à côté de l'autre. Le simple fait de l'entendre rire, me donna même carrément du baume au coeur. Sauf que j'avais l'étrange impression de me trouver actuellement dans un avion, en partance pour Londres où je pourrais voir ma fille. Malheureusement, ce n'était pas le cas du tout. Et c'était foutu pour ce week end ci, puisque je n'avais pas récolté assez d'argent pour cela. Je priais de toutes mes forces pour que ça soit le cas au cours du week end suivant. Ne pas voir Marina pendant une semaine, c'était une chose. Mais deux de suite !? Non, ça c'était carrément impossible ! Et puis je ne voyais vraiment pas comment je pourrais lui annoncer un truc pareil. Elle même souffrirait énormément d'une telle nouvelle. Si moi je pouvais encore faire avec ma douleur, je n'oubliais pas qu'elle même n'avait que six ans et ne devrait pas avoir à connaître ça aussi jeune. Il me semblait qu'elle était déjà bien assez déchirée entre ses deux parents, comme cela. « Tant que personne ne vous a vu, ça va… » La voix d'Abi me ramena sur terre et je lui lançai un regard amusé. J'avais eus la chance que personne ne me voit piquer un somme pendant qu'eux mêmes écoutaient les discours barbants des organisateurs de cette soirée. Comment pouvaient-ils ne pas s'endormir pendant ce genre de ... Trucs !? « J'ai été discret. Et puis je ne ronfle pas ... » Plaisantai-je.
En tout cas, notre complicité fut rapidement mise à mal de nouveau. J'avais peut-être été trop curieux. Ca m'apprendra. Je marmonnai donc quelques excuses et m'enfonçai un peu plus dans mon siège dans l'espoir de me faire le plus petit possible. J'avais l'impression de faire connerie sur connerie la concernant. Et ce n'était pas supportable. « Vous n’avez pas à vous excuser, vous n’avez rien dit de mal… Et je suis désolée si ma réponse à pu vous laisser croire l’inverse. Ou si elle vous a blessé… » Je soupirai quelque peu, sans trop savoir que lui répondre. Elle n'avait strictement rien à se reprocher en fait. J'étais bien le seul à être en tort sur ce coup là. « Je ne suis pas blessé non. Vous avez tous les droits de me remettre à ma place si je suis trop curieux. » Remarquai-je doucement. Le fait est que j'avais furieusement envie de prendre la fuite maintenant. « C’est juste que… certaines choses sont un peu compliquées… Je me doute bien que ma présence ici, mon lien avec ces gens là… tout ça doit vous intriguer… Mais il n’y a pas grand-chose à savoir. Il m’arrive de participer à certaines de ces soirées, parfois… C’est… comme ça. Et je n’aime pas trop en parler… Donc excusez-moi si je vous ai paru un peu trop directe et froide… Ce n’est pas contre vous, c’est simplement qu’il y a des sujets plus délicats que d’autres. » C'était bizarre. Tellement ! Je ne comprenais rien à rien et c'était peut-être mieux ainsi. « Vous n'avez pas à m'expliquer quoi que ce soit. Ca ne me regarde pas du tout. » Répondis-je seulement, en me redressant un peu pour tenter de me repérer désormais. Nous n'étions plus très loin de chez moi. Enfin, encore quelques rues, certes. Mais ne serait-il pas mieux que je descende de sa voiture avant qu'elle n'ait eut le temps de réaliser que mon logement tenait davantage du squatte qu'autre chose ? « Vous pouvez me déposer là. » .
Peu à peu, j'avais l'impression de retrouver ma complicité avec Milo. Et c'était hautement plaisant ! Surtout que nous nous étions éloignés, sans que je sache véritablement pourquoi. Jusqu'à cette soirée, tout allait très bien entre nous. Et il avait suffit que nous nous retrouvions, par hasard, ce soir-là, pour que tout s'efface. Je finis cependant par supposer qu'il devait me trouver trop bizarre à participer à de telles soirées sans vraiment aimer cela... Oui, c'était ça ! Il me trouvait trop étrange ! Et je lui faisais peut-être peur... A part ça, je ne voyais pas ce qui pouvait créer ce blocage. A moins qu'il n'ait pas apprécié de me voir au bras de mon client, ou tout simplement dans une telle soirée. Peut-être avait-il ainsi changé d'avis sur moi... C'était ce que je pensais jusqu'à ce que nous retrouvions un peu cette complicité. « J'ai été discret. Et puis je ne ronfle pas ... » Encore heureux ! Cela aurait très certainement fait un peu tâche en plein discours ! Riant doucement à sa réponse, je finis par lui lancer un petit regard amusé. Je l'aimais bien, ce Milo. Un peu atypique sur les bords... Mais tellement attachant ! Je regrettais juste que, pour une fois que nous nous voyions en dehors de ces vols, les choses ne se passent pas aussi bien que je l'aurais imaginé. Ce fut d'ailleurs le cas, à nouveau, lorsqu'il m'avoua être surpris que je reparte seule. Sur le coup, j'avais réagi d'une manière peut être un peu trop directe. A vrai dire, je m'étais en quelques sortes sentie menacée. Cela commençait à toucher mon boulot d'escort et je ne voulais pas qu'il s'interroge trop à ce propos. Ainsi, j'avais tenté de noyer le poisson. Mais hormis jeter un froid entre nous, je n'avais pas fait grand chose...
« Je ne suis pas blessé non. Vous avez tous les droits de me remettre à ma place si je suis trop curieux. » Je n'avais même pas voulu le remettre à sa place. Juste détourner le sujet. Répondre – vaguement – à ses interrogations et passer à autre chose, sans lui laisser comprendre ce qui m'amenait réellement là. Toutefois, sentant que je ne faisais que des conneries, je finis par lui avouer que les choses étaient compliquées. En fait, je venais tout simplement de lui en dire un peu trop, et pas assez à la fois. Je ne voulais rien dévoiler de mon job, mais ne voulait pas le laisser croire que tout était simple pour moi. Quelle galère ! « Vous n'avez pas à m'expliquer quoi que ce soit. Ca ne me regarde pas du tout. » Je m'enfonçais. De plus en plus. Je finis par soupirer, m'enfonçant dans mon siège en songeant qu'il était préférable que je la ferme. J'acquiesçais vaguement, n'osant rien répondre. Après tout, effectivement, cela ne le regardait pas. Mais cela me gênait qu'il puisse s'imaginer des choses totalement fausses me concernant. « Vous pouvez me déposer là. » Je fronçais légèrement les sourcils en observant rapidement les lieux et en ralentissant. Je finis par m'arrêter totalement, conformément à sa demande. Après tout, je n'étais pas du tout en position de demander quoi que ce soit ou d'insister. « Ici, ça ira ? » demandais-je alors en posant le regard sur lui. « Eh bien, passez une bonne nuit. J'ai été ravie de vous revoir... Bonne continuation et à bientôt, peut-être... » glissais-je alors, plus timidement.
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