Quand je suis arrivée à New York, je me suis dit que je n'allais pas trop rencontrer de personnes que je connais déjà, mais en fait, c'est un peu le contraire, j'y rencontre plus d'anciennes connaissances qu'autre chose. Que cela soit Capucine, Lloyd,... Enfin il est toujours bon de rattraper le temps perdu, avec des amis de longues dates, ou avec ceux qu'on a perdu de vue, mais j'étais venue ici avec l'idée de tout refaire, recommencer, encore une fois, et de repartir sur de vraies bonnes bases. Mais, ce n'était surement pas ce qui allait me déranger, car à vrai dire, je me demande parfois ce que j'aurais fait si je ne connaissais strictement personne. Et je sais pertinemment que je peux tout à fait compter sur eux. J'avais passé presque toute ma journée à mixer avec des amis, dans le studio de l'un d'entre eux, on avait passé un super moment, et c'était l'occasion de se donner des conseils. Ce que j'apprécie particulièrement dans cette école, c'est qu'il n'y a en aucun cas une idée de classement, donc on se prend rarement la tête entre nous. Et c'est plutôt agréable de se dire qu'on n'a rien à perdre, et qu'on ne va subir aucune pression des autres. Certes à la fin, on ne va surement pas avoir un quota de 100 %, mais au moins, on aura mis une certaine ambiance. En général, dans ce milieu, on est assez soudé, et on ne peut que partager la même passion, et aussi les mêmes goûts. Au moins, on n'est jamais à court de sujets, et pour les fêtes, c'est beaucoup plus facile d'organisation (juste pour la musique disons). Je jetais un coup d'oeil à ma montre, avant de me lever dans un élan et de filer, après avoir dit vite fait au revoir à tout le monde. Je courrais à moitié dans la rue, avant de prendre une rame de métro qui m'emmènerait jusqu'à chez moi. Une fois dans l'endroit le plus à mon image du monde, je troquais mes baskettes contre une paire d'escarpins, un bref passage devant le miroir, et j'étais repartie, en direction de Manhattan. Plus je marchais entre les lignes du métro, ou dans les rues, et plus je me disais que j'aurais simplement dû prendre ces foutues chaussures dans un sac à part, plutôt que de me scier les chevilles à chaque pas. J'hésitais à les enlever pour me retrouver pieds nus, mais j'attendais d'avoir passé mon rendez-vous, et même de trouver des rues, où mes pieds ne risquaient pas d'en voir de toutes les couleurs. Une fois arrivé sur le lieu de mon rendez-vous, soit au pied d'une agence de mannequinât assez réputée, je vérifiais vite fait ma tenue, mes cheveux et enfin mon visage. Puis en prenant une grande inspiration j'ouvris la porte.
On me fit patienter dans une petite salle, sur tous les murs blancs, il y avait des photos de modèles très célèbres, je les regardais avec attention, instant sur les courbes de leur corps ou les traits de leur visage,... Dans la salle il y avait d'autre fille au look plus ou moins sophistiqué, bien habillé et extrêmement bien coiffées. Je ne devais pas ressembler à grand-chose face à elles, avec mes cheveux roux en bataille, un jean et un tee shirt. Enfin, je restais basique, et puis, j'avais réussi à en arriver là en restant moi-même, même si je devais recommencer à New York, je n'allais pas pour autant changer pour rentrer dans un moule bien précis, la différence est ce qu'il y a de plus beau. J'avais presque eu l'envie de dire bonjour, mais je les voyais déjà me foudroyer de regard. J'attendais encore un peu avant qu'une autre fille fasse son entrée, et celle-ci avait un visage m'était familier. Enfin, oui je reconnaissais ce visage, bien sûr, étant donné que je le voyais assez souvent, depuis la France. N'ayant pas l'envie de me mettre à m'extasier en la voyant, elle avec qui j'avais parlé il n'y a pas si longtemps que ça, via internet, j'attendis qu'elle me voie, avant de lui faire un grand sourire et de lui faire signe, qu'on sorte d'ici, enfin qu'on aille dans le couloir, propice à une conversation. « Ana, quelle bonne surprise, je pensais venir te voir demain tu vois, mais il faut croire que le destin en a décidé autrement. Dis-moi, tu travailles pour cette agence ? »
Ana ne faisait plus grand chose de ses journées. Elle n’avait pas de vrai travail, elle ne faisait plus d’étude, elle ne faisait rien de constructif de sa vie, et cela commençait à la déranger. Elle n’aimait pas être inactive, ce qui la faisait vivre et vibrer c’était le mouvement, l’adrénaline. Elle devait constamment être dans la dépense d’énergie si elle voulait se sentir vraiment bien. Mais là… Il s’était écoulé quelques mois depuis son dernier boulot de mannequins, des photos en Australie, et elle n’était pas montée sur la scène d’un bar depuis encore plus longtemps. Elle n’était de toute façon plus tout à fait sure que chanter était ce qui lui convenait. C’était un passe-temps, tout le monde lui disait qu’elle avait du talent et une jolie voix, mais cela ne suffisait pas à la convaincre qu’elle devait y consacrer toute sa vie et tout son temps. Là, elle passait son temps entre son canapé et ses feuilletons à l’eau de rose, et sa moto sur laquelle elle se baladait en dehors de la ville de temps. Mais elle ne pourrait pas vivre éternellement sur l’argent qu’elle avait économisé depuis qu’elle avait commencé à jouer au mannequin et sur ce que lui envoyaient ses parents. Il fallait qu’elle se bouge, qu’elle reprenne des études ou trouve un travail, et vite. Elle était sure qu’à ce point-là, même prendre un job de serveuse lui irait. Au moins, elle ne s’encrouterait pas chez elle. Chaque jour, elle essayait de s’imaginer en train d’exercer un nouveau métier, un truc différent du jour précédent, un truc toujours plus fou, toujours plus inimaginable. Elle avait déjà essayé de s’imaginer en clown, en médecin comme ses grands-pères, en cascadeuse, en pilote de formule 1, ou encore en maitresse d’école, et même en tatoueuse. Le job de cascadeuse l’avait un peu plus intéressé que les autres mais elle savait que sa mère ne la laisserait jamais s’embarquer dans une telle folie. Elle risquerait beaucoup trop sa vie, selon sa mère encore une fois, et elle ne le supporterait pas. La jeune femme avait appris qu’il ne valait mieux pas contrarier Ambre sur ce point ; elle était capable de débarquer à New York pour la surveiller.
La jolie blonde en était donc restée au stade mannequin et avait pour le moment mis de côté la face chanteuse de sa vie. Chanter ne l’amusait plus autant qu’avant. Elle n’aimait chanter qu’avec sa marraine Alysson de toute façon, or celle-ci était encore en tournée quelque part dans le monde. Comme il fallait qu’elle se bouge un peu, elle avait essayé de contacter des amis mannequins et stylistes, pour leur demander s’ils n’avaient pas des jobs pour elle. Ils l’avaient tous redirigées vers une célèbre agence, qui lui avait donné rendez-vous cet après-midi même. Faire le mannequin, des photos, poser, l’ennuyait aussi un peu. Elle devait se contenter d’être belle et de se taire. Elle détestait cette facette du métier. Les choses qui lui plaisaient étaient simplement les beaux vêtements et les magnifiques chaussures qu’elle pouvait porter ainsi que les nombreux pays qu’elle avait pu visiter. Elle avait posé ses valises sur chaque continent et avait des souvenirs merveilleux plein la tête. Sinon, elle laisserait totalement tomber ça aussi. Ana partit de chez elle peu de temps avant l’heure de son rendez-vous. Bon, elle n’était pas pressée et habitait à deux pas de l’agence. Puis si elle arrivait en retard, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose pour elle, ils la connaissaient, ils savaient ce qu’elle valait, elle avait déjà travaillé pour eux plusieurs fois et apparemment, ils avaient vraiment besoin d’elle, donc ils ne la renverraient certainement pas pour si peu. Quand elle arriva dans la salle d’attente, il y avait déjà pas mal de monde. Ah oui, elle avait oublié ce que c’était les agences, il y avait toujours un nombre fou de filles toutes plus minces et plus maquillées les unes que les autres… Alors qu’elle était venue assez décontractée, avec une légère pointe de maquillage, les cheveux lâchés, une tenue toute simple mais qui lui allait bien. Elle avait conscience de faire un peu tâche parmi toutes ces familles mais au moins elle se ferait remarquer.
Dès qu’elle poussa la porte, elle reconnut tout de suite une des filles. Une rousse, les cheveux en bataille, la tenue aussi peu appropriée que la sienne. Un grand sourire naquit sur son visage dès qu’elle la vit mais elle n’osa pas aller vers elle tout de suite. Elle attendit qu’elle la reconnaisse aussi. La jeune femme s’avança tout de même vers la jolie rousse, son amie Moira qu’elle connaissait depuis ses débuts dans le mannequinat. Le grand sourire de cette dernière lui indiqua qu’elle l’avait reconnue elle aussi puis elle s’avança à son tour vers Ana, avant de l’entrainer en dehors de la seule pour qu’elles puissent parler plus tranquillement. « Ana, quelle bonne surprise, je pensais venir te voir demain tu vois, mais il faut croire que le destin en a décidé autrement. Dis-moi, tu travailles pour cette agence ? » Ana la serra dans ses bras avant de répondre. « Oui et non… J’ai déjà fait quelques petits boulots pour eux et là ils m’ont rappelé, parce qu’ils ont encore un truc pour moi. Honnêtement j’en avais marre de ne rien alors ça tombe bien. Et toi alors ? Je ne savais pas que tu jouais toujours au mannequin ! »
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« Oui et non... J'ai déjà fait quelques petits boulots pour eux et là ils m'ont rappelé, parce qu'ils ont encore un truc pour moi. Honnêtement j'en avais marre de ne rien alors ça tombe bien. Et toi alors ? Je ne savais pas que tu jouais toujours au mannequin ! » J'aime beaucoup Ana, même en exerçant ce métier assez fermé et plus ou moins impitoyable, elle m'a beaucoup aidé, surtout au début de cette carrière. Il me fallait de l'argent et assez rapidement, si je voulais rejoindre New York en temps et en heure, on m'avait conseillé plusieurs perspectives, dont le mannequinât quelque chose auquel je n'avais jamais vraiment songé. Après réflexions, attentes, essais, ... J'avais fini par me lancer dedans pour voir ce que je pouvais en tirer, mais je mettais vraiment les pieds dans un labyrinthe. On m'avait déjà dit que c'était un domaine assez cruel, mais je me disais qu'il ne devait pas l'être autant, que tout ça n'était que tiré par les cheveux, mais en vérité, c'est presque pire, je n'avais jamais vu autant de filles qui pouvaient cacher leur jeu, après tout, c'est un monde chacun pour sois, il suffit d'une erreur pour retomber au plus bas. Je n'avais aucun book, rien du tout pas même des photos qui seraient susceptibles d'être intéressantes, grâce à ma taille et à ma silhouette j'ai trouvé quelques entrées, mais je ne savais rien faire du tout, au fond c'est tout un art, même si ça n'en a pas l'air comme ça. Puis il y a eu cette charmante Ana, je ne le remercierais jamais assez, elle est arrivée un beau jour et au lieu de jouer la peste égocentrique, elle m'a simplement enseigné les ficelles du métier, heureusement pour elle je suis loin d'être chiante, et j'apprends assez vite, elle m'a dit qu'il fallait que j'ai du plaisir à ce que je faisais, qu'il ne fallait pas que je me fige derrière un appareil, être naturelle sur un podium,... On a vite sympathisé malgré une certaine concurrence, mais qui ne ce ressentait guère entre nous, on avait toujours une certaine affection, et on aimait se retrouver lord de grandes occasions. Puis il y a eu son départ à New York, et maintenant mon arrivée. Je pense que tout ne peut qu'aller pour le mieux.
« Jouer, jouer, non pas vraiment, mais si seulement. J'essaye juste de me faire un peu d'argent, j'ai pas mal de soucis à ce niveau-là en ce moment, puis je travail aussi à l'Awesome... Enfin. Ça me fait fait tellement plaisir de te voir ! » Il est vrai qu'entre mon studio piteux, l'école de DJ,... Tous les achats de routine, et peu de plaisirs personnels, j'avais besoin d'une somme assez conséquente pour me sentir enfin à mon aise. J'étais assez gênée, mais en même temps heureuse que ma chère voisine, Asthon, me fasse l'honneur de me donner un travail à l'Awesome, dans lequel je m'y fais très bien. Mais il y a argent et temps. Je savais qu'Ana n'était pas du tout dans mon cas, je l'enviais presque. Mais je m'étais toujours fixé comme règle de ne jamais reposer sur les bras de quelqu'un et de faire mon propre parcourt. Quand je me replonge dans le passé, je n'avais besoin de rien juste de liberté, mais j'avais tout ce que je voulais même plus, bien que je ne demandais rien. Mais c'est ça que d'être née dans une famille d'influence, avec beaucoup d'argent, on a difficilement des problèmes matériel. Enfin, je devais arrêter de me plaindre, puisque j'avais une vie bien à moi comme je le conçois, ou presque, et j'étais partie de plus bas que ça.
HS : Je viens juste de remarquer qu'Ana est co-gérante de l'Awesome
Ana s’ennuyait vraiment chez elle. Ses parents n’étaient pas venus la voir depuis longtemps et son frère passait plus de temps en dehors de la maison qu’à l’intérieur, à tenir compagnie à sa grande sœur. William était un petit frère ingrat, il n’avait même pas assez pitié d’elle pour rester passer quelques heures avec elle. Elle ne demandait pas grand-chose pourtant, juste quelques heures rien qu’à eux deux. Du coup, comme personne ne semblait l’aimer, elle passait la majeure partie de son temps sur sa moto, sa fidèle moto, la seule qui l’aimait vraiment et qui ne la lâchait pas. Il ne manquerait plus qu’elle tombe en panne tiens. Elle deviendrait folle à force de tourner en rond chez elle. Heureusement, dans peu de temps, elle allait travailler à l’Awesome. Jusqu’ici, elle n’était qu’une cliente VIP, mais comme l’actuelle gérante était enceinte et était sur le point d’accoucher, et qu’elle cherchait du boulot, elles avaient pris contact et Ana allait prendre sa succession. Mais c’était normal après tout, l’établissement était son héritage. Sa mère l’avait fondé avec son oncle et elle savait que si jamais un jour elle ne trouvait pas quoi faire de sa vie, elle travaillerait à l’Awesome. Pour le coup, elle n’aurait pas le temps de s’ennuyer, et elle avait hâte de pouvoir commencer, hyperactive comme elle l’était, elle avait hâte de ne plus savoir où donner de la tête. En attendant, elle avait décidé de refaire quelques boulots pour l’agence qui l’avait repéré à Paris pendant son adolescence et qui lui avait fait faire le tour du monde.
A peine entrée dans l’agence, la jeune femme reconnut une de ses anciennes connaissances. C’était une magnifique rousse appelée Moïra, qu’elle avait rencontrée à Paris et qu’elle avait recroisée sur d’autres boulots qu’elles avaient faits dans le sud de la France. Elles s’étaient tout de suite bien entendues et Ana, contrairement aux autres filles, avaient toutes de suite accepté la nouvelle, l’avait épaulée et conseillée au mieux. Après ça, elles s’étaient perdues de vue et continuaient de correspondre par mail. Il y a peu, elles avaient appris que l’une et l’autre vivaient à New York mais elles n’avaient pas pu se voir pour le moment. Et voilà qu’elles se rencontraient par hasard ici. Elles s’étaient tout de suite reconnues et étaient allées dans le couloir pour pouvoir parler avec un peu plus de tranquillité. « Jouer, jouer, non pas vraiment, mais si seulement. J'essaye juste de me faire un peu d'argent, j'ai pas mal de soucis à ce niveau-là en ce moment, puis je travaille aussi à l'Awesome... Enfin. Ça me fait tellement plaisir de te voir ! » Oh alors comme ça elle travaillait à l’Awesome ? Décidément ! Ana sourit à l’idée qu’elle allait voir son amie bien plus souvent, presque tous les soirs en fait. « A l’Awesome ? Oh ! Je vais commencer à y travailler bientôt. J’ai hâte ! Mais c’est bien, comme ça on travaillera deux fois plus toutes les deux. » Ana était loin d’avoir des problèmes d’argent, elle faisait juste ces boulots pour ne pas s’ennuyer. « Des soucis d’argent ? Tu sais, si tu as besoin d’aide, je peux t’aider, je peux te prêter un peu d’argent, enfin dis-moi s’il y a quelque chose que je peux faire surtout. » Elle n’était pas du genre à regarder les gens s’enfoncer dans leurs soucis sans agir. Si elle pouvait faire quelque chose pour aider son amie, elle le ferait.
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« A l'Awesome ? Oh ! Je vais commencer à y travailler bientôt. J'ai hâte ! Mais c'est bien, comme ça on travaillera deux fois plus toutes les deux. » Je souriais à ce visage qui m'avait tant manqué, si ce n'était pas une coïncidence. Je commence à me dire que ma vie est presque basée que sur des coïncidences depuis que je suis à New York, d'abord il y a eu la fois où j'ai retrouvé Ana avant de me faire une petite place bien au chaud dans l'avion pour la grosse pomme, puis le fait que je retrouve tout simplement Lloyd en tenue de travail, suite à une chute lord d'une soirée, et maintenant de nouveau Ana avec qui je vais devoir, enfin pouvoir passer beaucoup plus de temps. Certes je ne pense pas que dans ce cadre-là, on fera la même chose, mais au moins c'est une occasion de plus. J'étais déjà assez comblée qu'Ashton puisse m'offrir ce travail, qui me permettrait surement d'être plus stable au niveau de mes dépenses et de mon train train quotidien, au moins, même si je ne m'étais pas encore fait au personnel, je savais que bientôt il y aurait une amie avec moi. « En fait je sais, c'est toi qui peux pas me lâcher, j'en suis sûre, t'as besoin de moi partout où que tu ailles. » Bien sûr je lui dit ça avec un large sourire, je savais très bien qu'on était assez autonome pour se débrouiller seules, et qu'Ana était loin d'être une fille qui doit constamment avoir quelqu'un auprès d'elle. Elle a ses affinités bien sûr, mais elle est aussi autonome et n'est pas dépendante de quelqu'un sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Puis c'est vrai que c'est une fille à qui je dois beaucoup, mais aussi que j'apprécie tout particulièrement. Elle est simple, et il n'y a jamais eu de concurrence entre nous, c'est même toujours un plaisir de se retrouver, en voici la preuve en ce moment même.
« Des soucis d'argent ? Tu sais, si tu as besoin d'aide, je peux t'aider, je peux te prêter un peu d'argent, enfin dis-moi s'il y a quelque chose que je peux faire surtout. » J'étais assez gênée qu'elle me demande ça, car à vrai dire, je ne voulais surtout pas qu'elle me le demande. Certes elle faisait cela en toute amitié, mais j'ai horreur d'être redevable à quelqu'un, non pas que je suis égocentrique, mais c'est simplement car ça me gêne et surtout à ce sujet-là. Peut-être est-ce parce que mes parents attachés tellement plus d'importance à l'argent et à la gloire qu'autre chose, que je ne voulais pas être comme eux. Je suis bien partie avec peu en poche, et ai délaissé mon compte personnel sans contre-coeur. Après ça je me suis toujours dit que je devais être dépendante de moi-même, j'ai toujours voulu réussir seule ce que mes parents ont fait à plusieurs en montrant des liasses de billets. J'étais totalement en dehors de leur vision, ce qui m'a toujours paru bizarre, car j'ai été élevé avec cette philosophie là, et je ne devais pas broncher. Je tiens beaucoup à mon autonomie, et je me disais que je n'aurais jamais dû parle de ça à Ana, la connaissant elle m'aurait proposé son aide, comme ce qu'elle vient de faire, mais je voulais surtout me débrouiller seule pour cette question, c'était mon point de vue, surtout que cette question me semble toujours délicate, ce qu'il ne pourrait pas paraître à d'autre. Anna avait très bien réussi ce qu'elle avait entrepris, mais je pense que si elle veut travailler à l'Awesome, c'est simplement pour avoir des journées complètes, sans pouvoir s'ennuyer, car c'est vrai que financièrement, elle n'a aucun soucis à se faire, sauf si elle se laisse prendre au jeu de la bourse, ou aux poker, ou je ne sais trop quoi. Mais je ne la voyais pas du tout rentrer dans ce cadre-là. « Oh non, c'est gentil, mais il faut juste que la situation ce stabilise, ça fait pas longtemps que je suis là, donc tu sais les débuts sont toujours un peu critique, mais je suis sûre que tout va s'arranger très vite, mais merci. »
Ana avait hâte de pouvoir travailler à l’Awesome. Elle aimait tellement cet endroit. Elle était une cliente régulière depuis un petit moment, elle connaissait le lieu mieux que sa poche. Elle avait toujours pensé qu’il serait amusant de travailler dans un bar. Peut-être qu’on devait servir des gens, mais justement, on rencontrait tout un tas de personnes, toutes plus différentes les unes que les autres. Et en prime on profitait de l’ambiance. C’était un peu le boulot rêvé en fait, et avec ça, la jeune femme ne risquait pas de s’ennuyer. C’était tout à fait ce qu’il lui fallait. Et ça lui convenait d’autant plus que son amie Moïra venait d’être engagée elle aussi. Ana aimait beaucoup la jolie rousse. Elle n’avait pas pu passer beaucoup de temps avec elle depuis qu’elles s’étaient quittées dans le sud de la France, et elle lui avait manqué. Elles s’étaient tout de suite bien entendues. Ana, contrairement aux autres filles qui travaillaient avec elles, elle avait été accueillante avec la rousse et ne l’avait pas laissé tomber, ne l’avait pas rabaissée comme ça se faisait couramment dans ce milieu. La jeune femme l’avait pris sous son aile, lui avait expliqué les ficelles du métier, lui avait dit qui éviter et de qui se méfier. Et du coup, elle s’était vraiment attaché à elle et alla jusqu’à la considérer comme une véritable amie. « En fait je sais, c'est toi qui peux pas me lâcher, j'en suis sûre, t'as besoin de moi partout où que tu ailles. » Ana se mit à rire puis hocha vivement la tête. Moïra n’avait pas tort, comme elle lui avait manqué, Ana ne comptait pas vraiment la lâcher à présent. Il fallait qu’elles rattrapent le temps perdu et elles auraient beaucoup d’occasions pour le faire vu qu’elles allaient de nouveau travailler ensemble, et à deux endroits en même temps s’il vous plait. « Oui, ça doit être ça ! Je vais tellement te coller que tu finiras par ne plus vouloir me voir. » dit-elle en plaisantant toujours.
Les deux jeunes femmes en vinrent ensuite à parler d’argent. Ou plus précisément des problèmes d’argent de la rousse. Celle-ci venait d’avouer à Ana qu’elle devait cumuler plusieurs boulots parce qu’elle avait semble-t-il du mal à joindre les deux bouts. C’était compréhensible. Moïra avait quitté sa famille, était partie sans un sous et vivait grâce à des boulots par-ci par-là. On ne gagnait rien en étudiant simplement, et son école ne devait pas être gratuite. Tout a un prix de toute façon de nos jours. Généreuse comme elle l’était, elle le tenait de sa mère, Ana ne pouvait pas laisser passer ça. Elle ne pouvait pas regarder son amie galérer et ne rien faire. Elle ne savait pas fermer les yeux et passer son chemin devant la détresse humaine. C’était son côté humain. Il ressortait parfois, comme ça. Elle proposa donc à son amie de lui prêter un peu d’argent, si elle avait besoin, et précisa qu’elle pourrait prendre le temps qu’il lui fallait pour lui rembourser. La jeune était loin d’avoir des problèmes de côté-là, elle avait plusieurs revenus, elle avait fait pas mal d’économies durant ses trois années de mannequinat à temps-plein et elle ne savait même plus quoi en faire. A part acheter des chaussures… Autant que cet argent soit utile. Puis ça lui faisait plaisir. Seulement, elle constata que sa proposition mit mal à l’aise son amie. Fierté, envie de se débrouiller, refus de devoir être redevable… Tout était possible et Ana comprendrait quoiqu’il arrive même si elle voulait l’aider quand même. « Oh non, c'est gentil, mais il faut juste que la situation se stabilise, ça fait pas longtemps que je suis là, donc tu sais les débuts sont toujours un peu critique, mais je suis sûre que tout va s'arranger très vite, mais merci. » Ana se mordit la lèvre comme un enfant qui avait été surpris en train de faire une bêtise. Clairement c’était un sujet délicat, et elle se promit de ne plus en parler. « D’accord, excuse-moi alors. Je suis sure que ça ira oui, mais si jamais tu as besoin d’aide, pour quoi que ce soit, tu n’hésites pas hein ? » Elle décida ensuite de changer de sujet. « Sinon, qu’est-ce que tu me racontes ? Tu es devenue quoi depuis la France ? »
« Oui, ça doit être ça ! Je vais tellement te coller que tu finiras par ne plus vouloir me voir. » Je ris avec elle, l'idée qu'on soit de nouveau ensemble et qu'on allait justement passé de plus en plus de temps ensemble avec cette nouvelle occupation que nous tiendrons, me tenais beaucoup à coeur, car il est vrai qu'Ana est tout simplement une fille formidable, je connais peu de mannequin avec un aussi grand coeur qu'elle. Dire que ce monde est aussi impitoyable, montre bien qu'il faut de la concurrence partout, rechercher la perfection, le plus de contrats la célébrité. En ce qui me concerne je prends ce monde très au sérieux, mais je ne suis pas du genre à vouloir être la meilleure, je veux juste être moi-même durant toutes les occasions. La concurrence ne fait pas vraiment parti de mon monde, mais avec peu d'opportunités et la recherche de l'argent ou de la célébrité à tout prix, on tombe vite dans l'artifice en perdant peu à peu sur le naturel, les écarts se creusent de plus en plus, montrant deux parties bien opposées. « Quelle horreur ! Mais bon, pour l'instant je peux toujours te voir, et puis te supporter n'est pas vraiment désagréable. » Je lui fis un grand sourire montrant mon entière satisfaction du fait que je l'apprécie énormément, et que c'est sans regret que j'accepte de passer plus de temps avec elle.
« D'accord, excuse-moi alors. Je suis sûre que ça ira oui, mais si jamais tu as besoin d'aide, pour quoi que ce soit, tu n'hésites pas hein ? » Je n'ai aucunement envie de lui faire du tort ou de la vexer, il est vrai qu'elle est très dévouée, surtout envers moi qui l'ai beaucoup accaparé parce qu'il y avait un bon nombre de choses que je ne savais pas. Mais s'il y a bien quelque chose qui me rebute et avec lequel je veux absolument m'en sortir sans l'aide de personne, c'est bien l'argent. J'ai quitté mon pays natal pour ça en partie, plus celle du pouvoir, mais je ne veux surtout pas que ça recommence. L'indépendance et ce que j'ai su acquérir depuis tout ce temps, alors j'essaye de me suffire à moi-même, et si je suis là aujourd'hui pour essayer de décrocher un contrat, c'est bien qu'à côté une potentielle rentrée d'argent me sera acquise non ? On clos le sujet puis Ana enchaîna. « Sinon, qu'est-ce que tu me racontes ? Tu es devenue quoi depuis la France ? » C'est vrai que je ne l'avais pas vu depuis longtemps mais j'avais l'impression de ne l'avoir jamais quitté en fait, le simple fait de me retrouver face à elle me comblait et me faisait oublier le temps d'écart. « Oh tu sais ça n'a pas beaucoup changé. Avec le temps j'ai enfin pu me payer mon voyage avec l'argent du mannequinât, sinon je pense que je serais toujours à Perpignan à l'heure qu'il est. Puis Yoan, lui n'a pas été pris à l'école de New York, alors c'était dur de partir, mais il m'a convaincu que c'était mieux comme ça et qu'on se reverrait... Puis j'ai trouvé un tout petit logement adorable je trouve à Brooklin, non loin de l'Awesome, et c'est grâce à Ashton, qui est aussi ma voisine qui m'a aidée à emménager, que j'ai réussi à avoir ce petit boulot à l'Awesome, je tourne un peu, mais je suis très heureuse. New York est différent, mais j'ai beaucoup ça. Enfin je parle je parle, mais toi tu deviens quoi ? » Il est vrai que je suis une véritable machine à parole, mais je trouve ça plus agréable qu'une tombe non ?
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