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Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka

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MessageSujet: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyLun 9 Déc - 12:35

amour et faux semblants
vitaly & soshka
Ça faisait quoi, une heure ? Deux heures ? Deux heures que j’étais là, à attendre sur mon banc, à enchaîner cigarettes sur cigarettes pour essayer de calmer mes nerfs ? Trois heures, peut-être ? J’allais devenir folle. Je ne comprenais pas, surtout. Il passait toujours par là pour rentrer chez lui, d’habitude. Tous les soirs. Tous les soirs il traversait ce minuscule square, et tous les soirs il passait à côté de ce même banc sur lequel j’étais assise actuellement. Et comme par hasard, pas ce soir. Pourquoi pas ce soir ? Pourquoi, pile le soir où j’avais prévu de lui parler pour la première fois, il fallait qu’il tarde à ce point ? C’était quel genre de complot ça encore ? Avec qui était-il ? Pourquoi la vie me jouait ce tour machiavélique ? Ce n’était pas le moment, non, ce n’était pas le moment. Ma main tapotait nerveusement sur ma cuisse, et les cendres de ma cigarette allaient noircir le bas de ma robe bleue. Oui parce qu’en plus, je m’étais faite jolie. En tout cas j’avais essayé. J’avais pris une longue douche brûlante, je m’étais fait un shampooing avec que j’avais soigneusement choisi pour sa délicieuse odeur, je m’étais épilée, fait un gommage, et j’avais sorti ma robe bleue. Cette robe bleue que je portais pour la première et sans doute dernière fois de ma vie, c’était pour lui. Ce n’est pas une robe qu’on sort pour n’importe quelle occasion : c’est la robe des occasions spéciales, des occasions uniques. Comme celles-ci. Je m’étais faite jolie, et il n’était pas là. Il n’arrivait pas. Je sortis mon téléphone de la poche de mon perfecto et constatai avec surprise que je n’attendais que depuis vingt minutes. Sachant que j’étais arrivée avec quinze minutes d’avance, il n’avait que cinq minutes de retard sur l’heure à laquelle il passait d’habitude. Mon dieu, Soshka, du calme. Il va venir. Il va venir, et tout va bien se passer. Ça va se dérouler exactement comme prévu. Un regard suffira. Un sourire. Et il sera à toi. Oui, il va venir. Il faut qu’il vienne.

Une minute. Deux minutes. Trois minutes. Et j’attendais.

Dans la nuit précoce de l’hiver, le square n’était éclairé que par un minuscule lampadaire et la lumière de la lune. Mon énième cigarette éclairait à peine mon visage lorsque de la portait à mes lèvres. Je froid rosissais mes joues et je soufflais une fumée blanche sans avoir besoin de fumer. Les enfants qui étaient encore là à cette heure-ci en été, étaient rentrés chez eux, trop heureux de pouvoir déguster le chocolat chaud à la crème de maman. Quelque chose que la mienne n’a plus fait depuis bientôt dix ans. Quelque chose qu’elle ne refera peut-être jamais. Je me demandais si j’aurai l’occasion, moi, un jour, d’en préparer à mes enfants. En aurai-je ? Vitaly en sera-t-il le père ? Je suis sûre qu’il ferait un excellent père. Il tresserait les cheveux de la petite Hanna avant de l’emmener à l’école, et aiderait Leo à faire ses devoirs. Si tant est que nous ayons deux enfants nommés Hanna et Leo. Je divaguais. C’est un craquement qui me ramena à la réalité. Comme si quelqu’un avait marché sur un lit de feuilles mortes. Brusquement, je me retournais en direction du bruit. Plus j’entendais les pas se rapprocher, plus mon espoir grandissait. Et sans m’en rendre compte, j’étirai peu à peu un sourire éblouissant pour accueillir mon hom… enfin, Vitaly comme il se devait. Au début, j’avais pensé à jouer la rencontre accidentelle. J’avais choisi de le bousculer « sans faire exprès », puisqu’on voit ça dans tous les films et que ça a l’air de fonctionner à chaque fois. Pour autant, après réflexion, j’avais choisi une autre stratégie. J’avais pensé qu’il était finalement plus judicieux d’aller le voir et d’engager la conversation, comme j’avais fait trois ans auparavant avec Alistair. De toute façon, ça allait bien se passer. Je me le répétais sans cesse, je le savais, c’était certain. Les pas n’étaient désormais qu’à quelques millimètres. Je me levai d’un coup, et mon sourire s’évanouit aussi. Je tombai nez à nez avec un homme qui tombait en miette, Un SDF, sans doute, qui fit un bond en arrière quand il me vit surgir. Pendant quelques secondes, je restai plantée là à le dévisager puis, constatant qu’il était visiblement paralysée, je l’invitai gentiment à foutre le camp. Eh ben ? Bouge de là, imbécile ! Déçue, impatiente et énervée, je me rassis. Une nouvelle fois, j’attendais…
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyLun 9 Déc - 20:19




Soshka & Vitaly
Amour et faux semblants.


C'était encore une journée de boulot, gâchée. Complètement gâchée. Parce que je ne m'étais pas assez concentré sur ma masse impressionnante de boulot, à mon goût. Et je le regrettais d'autant plus, que j'avais vraiment pris un retard monumental. Certes, pas assez pour ruiner mon chiffre d'affaire et sombrer bien trop bas pour mon entreprise. Mais assez pour que moi, j'en sois carrément frustré. Je détestais quand tout ne tournait pas parfaitement rond pour moi et mon entreprise. Ce soir là, je faillis même rester un peu plus longtemps simplement pour pouvoir redresser la situation et arranger mon néant du jour. Mais je n'y arrivais pas. J'avais l'esprit ailleurs. A mille lieu de mes préoccupations habituelles qui concernaient toutes mon entreprise. Depuis quelques temps, je ne pensais qu'à la grossesse de Serena. Je ne savais toujours pas ce que je devais ou ne devais pas faire. Si j'agissais en homme bien, j'accepterais cet enfant et ferais en sorte de sauver mon mariage avec celle qui partageait ma vie depuis maintenant six ans. Mais le fait était que je n'étais pas forcément un type bien. Je n'étais ni plus ni moins qu'un enfoiré de première qui trompait son épouse depuis des mois et qui, par dessus le marché, avait la fâcheuse tendance à faire passer son boulot avant son mariage. C'était, de toute évidence, plus fort que moi.  Je ne parvenais pas à faire la part des choses de sorte à travailler moins pour être plus présent pour mon épouse. Au final, c'était entièrement de ma faute et absolument pas de celle de Serena, si j'avais fini par la tromper. Même si je ne l'avais pas franchement fait sciemment. Rien que le destin qui se foutait royalement de ma gueule. En remettant Lindsay sur ma route, après quelques années sans la voir. Je n'aurais jamais pu prévoir qu'elle serait devenue si... Femme ... En l'espace de quelques mois à peine. Et comme si ce n'était pas assez compliqué comme ça, il avait fallut que des sentiments naissent assez rapidement. Je me retrouvais donc désormais, dans une situation beaucoup plus compliquée qu'au départ encore.

Garder cet enfant, ou ne pas le garder ? Non, ok ... La question, ce n'était pas exactement ça. Puisque de toute évidence, peu importait la décision que moi je prendrais, celle de Serena était déjà prise et parfaitement sûre pour elle. Elle était en route pour l'avoir cet enfant, avec ou sans moi. C'était donc à moi de décider ce que je voulais pour ma part. Accepter ce bébé et l'élever avec mon épouse avec qui je tâcherais de sauver les choses. Ou bien le refuser ... Mais dans ce cas là, je pouvais dire au revoir à ma vie maritale, à Serena, et définitivement au revoir à cet enfant. Sauf que je ne savais pas si je ne finirais pas par le regretter tôt ou tard. Et c'était bien ce qui me faisait si peur. Et c'était la raison pour laquelle je prenais autant mon temps avant de donner une réponse finale. Heureusement, Serena faisait prendre d'une grande patience avec moi. Sans doute parce qu'elle se doutait bien que ce n'était pas quelque chose de si simple que ça pour une personne comme moi. Quelqu'un qui n'avait jamais réellement envisagé de fonder une famille. Me marier, ça ouais. Mais avoir des gosses ? Jamais. Enfin c'était pas dans mes projets quoi. Et puis je ne pensais vraiment pas avoir la fibre paternelle.  Oh bon sang, qu'étais-je supposé faire moi ? Aucune foutue idée. Et ce fut avec l'incapacité complète de trouver une réponse à mes songes en tous genres, que je finis par quitter mon bureau. Il ne me servirait à rien de faire durer la torture plus longtemps. Je ne rêvais que d'une chose : rentrer chez moi au plus vite ! Seul, puisque Serena avait toujours son appartement. Pour l'instant ... Ou définitivement. Tout dépendrait de ma décision concernant notre avenir. Un long soupir de lassitude m'échappa tandis que je traversais le square habituel. Il fallait vraiment que je cesse de penser à tout ça. Parce que le fait était que je n'arriverais pas à me décider juste parce que j'y pensais continuellement. Et ce fut finalement bien perdu dans mes pensées, que je passai devant une jeune femme installée sur un banc, sans même la remarquer.

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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyLun 9 Déc - 21:05

amour et faux semblants
vitaly & soshka
Je ne m'étais pas assez couverte. Je grelottais. C'est ça quand on fait passer l'apparence avant la santé. Aurais-je réellement paru moins jolie avec un gros manteau de fourrure ? Non, peut-être même qu'il m'aurait embellie d'avantage. Quelle idiote. Une robe et un perfecto quand j'aurai pu mettre un jean moulant et un manteau de fourrure. Vitaly aurait préféré, c'est sûr. C'est un homme. Un homme qui aime les femmes, pas les petites filles en robe. Ah, je me détestais d'avoir opté pour cette tenue trop sexy pour la saison ! Cette idée qui m'avait parue si géniale à la base perdait peu à peu toute crédibilité à mesure que s'écoulaient les minutes et les secondes. Avec aussi peu de tissu sur le dos, c'était sûr, il ne pouvait que se moquer de moi. Ou bien peut-être... me proposer de me réchauffer au coin de sa cheminée, une tasse de thé à la main ? Rien qu'à cette idée et à l'image apaisante qu'elle me procurait, je fus rassurée. J'en avais presque déjà plus chaud. Oui, oui, c'était une évidence, il ne me laisserait pas crever de froid. Un sourire se dessina sur mes lèvres, lorsque je me répétai pour la millième fois de ne pas m'en faire. J'avais un plan. J'avais un plan depuis des mois et il n'y avait absolument aucune raison pour que ce plan ne se déroule pas comme prévu. On ne va pas à l'encontre du destin. Des hommes avaient déjà croisé ma vie. Plutôt des garçons, si j'ose dire. Mais aucun comme lui. J'avais eu des histoires, des petites aventures ; oh, pas des masses, mais assez pour mes dix-neuf misérables années. Des amoures adolescentes, aux lèvres des hommes mûrs, j'avais déjà eu ma part d'expériences. Et pour autant, je n'avais jamais ressenti une telle passion, égale à celle que je ressentais pour Vitaly. C'était inhumain. C'était inexplicable. Ça dépassait l'espace et le temps, ça allait au-delà encore. C'était beau, et c'était grand, et ça me rendait plus forte de jour en jour.

J'étais là. Sur mon banc. A trembler de froid et d'excitation. A penser à tout, à rien, à lui. J'en avais presque oublié qu'il pouvait arriver d'un moment à l'autre. Je me baissai pour saisir dans mon sac une centième cigarette. La suite des évènements se déroula à une vitesse éclaire et, pour tout dire, demeure dans ma mémoire comme une succession d'image sans réelle signification. Un pied se posa au sol à côté de mon sac. Je relevai brusquement la tête et lâchai la cigarette que je venais d'attraper. L'homme marchait à vive allure, et il était déjà de dos avant que j'aie pu apercevoir son visage, mais il ne faisait pas l'ombre d'un doute que c'était lui : c'était Vitaly. Je fis un bond sur mes deux pieds pour me retrouver debout et lâcha sans réfléchir un « Hé ! » mal assuré mais suffisamment fort pour que lui – et tout le voisinage par la même occasion – puisse l'entendre. Il s'immobilisa. A ce moment précis, tout ce à quoi j'avais pensé depuis des mois, tout ce que j'avais prévu, préparé, tout ce que je m'étais dit, tout ça perdit instantanément toute importance. Pire encore, tout se volatilisa de ma mémoire, comme si c'était la première fois que je voyais cette homme de ma vie. Je pensai à Nam-Sun, qui n'arrêtait pas de me conseiller de laisser tomber. C'était bien un des seul conseil venant de lui que j'avais choisi d'ignorer totalement. Il ne savait pas, il ne pouvait pas savoir, ce que Vitaly et moi on ressentait (ou allait ressentir, de son côté) l'un pour l'autre. J'étais pétrifiée par l'excitation, pas par la peur. Parce que je n'avais pas peur. J'étais étrangement sereine, confiante. Mais j'avais envie de lui dire tellement de choses à la fois, j'avais envie de sauter les étapes, de tout lui dire d'un coup. D'un pas vif, je me rapprochai de lui, réduisant la distance qu'il avait mise entre nous deux en me dépassant sans me voir. Un petit sourire accroché aux lèvres, je plongeai mes yeux dans les siens et prononçai d'une voix posée un « Bonsoir. » malicieux.

Et de manière tout à fait inattendue, comme par magie, comme pour m'assurer que j'étais sur la bonne voix, une goutte tombée du ciel vint s'éclater sur ma joue. Puis une deuxième, puis une troisième, puis des milliers. Désormais c'était sûr, c'était certain, il ne pouvait pas me laisser mourir de froid et risquer une pneumonie, dans une tenue aussi légère. Ça ne se passait pas comme prévu. Ça se passait mieux encore.
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyMar 10 Déc - 20:14




Soshka & Vitaly
Amour et faux semblants.


Plus les jours passaient et plus il faisait froid. L'hiver n'était pourtant pas encore réellement là. Pas dans les dates tout du moins. Mais les températures et la météo en elle même, mettait un peu le doute à ce sujet. Il faisait un tel froid, que je ne m'attardais jamais bien longtemps au dehors. Je préférais nettement la chaleur et le confort de mon bureau ou mon chez moi, au froid glacial du dehors. C'était limite si je ne courais pas pour rentrer me mettre au chaud, au plus vite. Et c'était bien ce que j'étais en train de faire à l'instant présent, traversant le square à grands pas rapides. Tant et si bien, que je n'accordais aucune importance à mon environnement, et ne me rendis donc pas compte du fait que je venais de passer devant une jeune femme esseulée. « Hé ! » Je lançai d'abord un bref regard dans mon dos, pour m'assurer que c'était bien à moi que l'on s'adressait. Et en me rendant compte que c'était bel et bien le cas, je m'arrêtai enfin et laissai la jeune femme me rattraper. Une parfaite inconnue dont je ne voyais pas grand chose en raison de l'obscurité déjà bien avancée. Et ce, malgré les quelques lampadaires qui éclairaient la scène. « Bonsoir. » Bonsoir ? Elle m'arrêtait dans ce froid polaire, pour me dire bonsoir et s'arrêter juste comme ça ? Et sur ce ton en plus ? Pas dérangeant ni rien. Mais elle parlait comme si elle était en train de raconter un truc particulièrement drôle, que moi seul aurait du être en mesure de comprendre. Comme si on se connaissait. Alors que non, on ne se connaissait ni d'Eve ni d'Adam. « Bonsoir... » Répondis-je malgré tout, par pure politesse. Rien que par politesse, vraiment. Et je ne comptais pas m'attarder plus que ça. En plus, il commençait à pleuvoir. Il ne s'agissait encore que de quelques gouttes de pluie. Rien de bien inquiétant donc. Mais la pluie quand il faisait aussi froid qu'en cet instant, c'était un véritable problème. Pour ma part, j'avais horreur de ça !

Et j'avais encore plus hâte d'être chez moi maintenant. Malheureusement, je venais d'être coupé dans mon élan par une parfaite inconnue, qui me voulait je ne savais trop quoi. En réalisant que je ne savais toujours pas ce qu'elle souhaitait, je reportai toute mon attention sur elle. « Est-ce qu'il y a un problème ? » La questionnai-je finalement, alors que la pluie commençait à doubler d'intensité. J'en fronçai les sourcils en conservant mon regard sur la jeune femme qui, contrairement à moi, ne semblait pas trop dérangée par la pluie qui nous tombait dessus. Encore un peu et j'aurais pu jurer qu'elle prenait plaisir à cette météo de merde qui nous jouait un bien mauvais tour. Est-ce que j'étais tombé nez à nez avec une déglinguée ? Une folle ? Ou juste une amatrice bizarre de la pluie. Il devait bien exister des gens qui adoraient la pluie. Puisqu'il y en avait qui adoraient le soleil, d'autres la neige, etc. Mais j'en savais rien en fait. Et ce n'était pas ce qui allait changer ma soirée. Sauf que ... La pluie redoubla d'intensité et cette fois ci je grimaçai. « Faudrait peut-être penser à s'abriter. Au moins le temps que ça se calme. » Remarquai-je en levant à demi le regard vers le ciel. Ce ne serait pas très judicieux de poursuivre sous la pluie, compte tenu de ce qui tombait là. Personnellement, j'avais horreur de la pluie. Et c'était bien pire encore, quand il faisait froid. C'était possible de geler pour de vrai ou non ? Hm, voilà une question que je ne m'étais jamais posé jusqu'à ce jour. Et ce n'était pas sans raison. Le fait était que c'était complètement con comme question. Pourquoi j'y pensais là au juste ? Ah oui. Parce que j'avais affreusement froid. Un frisson me parcourut tout entier, alors même que je tentais de réprimer mes frissons. Heureusement que je portais une veste épaisse par dessus mon manteau. Pas comme la jeune femme qui n'avait qu'un perfecto et ... Une robe. Une robe !? Elle était définitivement givrée. Brr, elle me donnait encore plus froid à être aussi peu vêtue.

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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyMer 11 Déc - 19:45

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Je ruisselais de la tête aux pieds mais je n'en avais que faire. Là, sous cette pluie, dans ce froid, dans la pénombre de la nuit, il m'avait répondu. Il s'était arrêté en m'entendant. Il s'était tourné, il m'avait regardée. Et il m'avait répondu. Un simple « Bonsoir... » un peu hésitant ou plutôt mal assuré. J'étais prête à mettre ma main à couper que ce manque d'assurance dans sa salutation signifiait que mon plan avait marché : que le charme s'opérait déjà. C'était beau, comme instant. J'en avais presque le souffle coupé. J'avais envie de faire un arrêt sur image, un arrêt sur le temps, juste pour pouvoir l'observer pendant mille ans encore, sans qu'aucun de nous deux ne s'en lassent jamais. Même par ce temps ; même alors qu'il n'était éclairé que par un minuscule faisceau de lumière émanant d'un lampadaire mal en point, et que je le voyais à peine. Son regard bleu presque gris transperçait la nuit et je sentais la magie qui nous entourait en cet instant. Et je la laissais me prendre, cette magie, je me blottissais contre elle. Il faut savoir que tout ce qui est magique n'a pas de secret pour moi : ce n'était pas mon métier, c'était aussi ma seule passion – en dehors de Vitaly – et je croyais sincèrement à une vraie magie dans le monde, tout comme certains croyaient aux fantômes ou à la résurrection. Et là, ce moment précis, il baignait dans cette magie. Il y avait tant de formes différentes de magie. La procréation en était une. La mort en était une, le rêve en était une, le voyage aussi. L'amour était la principale. La plus grande, la plus belle. Celle qui offrait le plus large choix de possibilités. Celle dont on n'épuisait jamais les tours, même si les formules étaient plus difficiles à apprendre. Je me demandais si Vitaly avait déjà ressenti cette magie de l'amour – avant de me connaître, j'entends bien. Je sais que je ne l'avais personnellement pas ressentie avant lui. Peut-être que lui non plus. Peut-être que toutes ses fréquentations antérieures, sa femme même, n'étaient que des oiseaux passagers. Vous savez ces oiseaux. Ils arrivent un jour, se pose sur le rebord de votre balcon, entonnent une petite mélodie et finisse par s'envoler, ailleurs. Ces oiseaux sont comparables à toutes les histoires d'amour qui croisent notre chemin avant de rencontrer le bon. Le vrai, le grand. Le magique. Étions-nous plus que cela ? Était-il mon âme-soeur ? Je n'en serais pas étonnée.

« Est-ce qu'il y a un problème ? » Je redescendis sur Terre et repris immédiatement le contrôle de la situation. Du moins j'essayai. Un problème ? Qu'est-ce qu'il s'imaginait ? Pourquoi y aurait-il un problème ? Le seul problème que je pouvais voir ici, c'était l'eau glacée qui me pénétrait de part en part, et ma robe qui ne me protégeait de rien. « Non, absolument aucun. Je suis. » j'arrêtai de parler. La pluie, c'était sympa deux minutes. La pluie délicate d'il y a quelques minutes me manquait, maintenant. Cette pluie brutale qui me fouettait le visage, j'avais envie de la fouetter à mon tour. C'est bon, je suis trempée, tu peux t'arrêter maintenant. Moi qui avais vu un signe de la fatalité dans ce changement météorologique soudain, j'étais finalement dans l'obligation d'admettre qu'il ne fallait pas abuser du destin. Heureusement, c'est lui qui reprend pour combler le silence qui s'était installé pendant que nous pestions intérieurement sur la pluie. « Faudrait peut-être penser à s'abriter. Au moins le temps que ça se calme. » Je manquai de me mordre la lèvre en les étirant d'un sourire ravi : je n'avais pas remarqué, mais depuis quelques minutes déjà je claquais fortement des dents. Le froid extérieur commençait à rattraper la boule de chaleur intérieure que crée le sentiment amoureux. « Je te... je vous suis. » Petit sourire pour rattraper la gaffe, et nous sommes partis. Aurais-je vraiment pu me permettre un tutoiement ? Non, non. Il ne me connaissait pas, après tout. Cette pensée me mis en colère, sans trop savoir pourquoi. Je retirai mon perfecto et le hissai au dessus de ma tête pour qu'il me couvre de la pluie le temps que nous arrivions chez lui. Enfin, dans la mesure où c'était là qu'il m'emmenait. D'un coup, je commençais à m'inquiéter. Il n'avait quand même pas l'intention de m'emmener sous un abri-bus, le temps que la pluie cesse ? Mon cœur se mit à battre plus vite à mesure que l'anxiété montait. Non, il fallait que le trouve une solution pour faire durer notre conversation le plus longtemps possible. Enfin, peut-être fallait-il déjà que je l'engage : « Vous êtes Vitaly James-O'Neil, exact ? » J'espèrais que je n'étais pas censée l'appeler Randall. Je savais qu'il préfèrait Vitaly, mais lui n'était pas censé le savoir. Que je savais, je veux dire. Et puis de toute façon, c'était juste question d'être polie, et un peu aussi de sauver ma peau : je n'allais pas lui dire que je le connaissais déjà puisque ça faisait des mois que je le regardais de loin et que je l'espionnais sur internet. Inutile de tourner la scène romantique sous la pluie en un Hitchcock dérangeant. Et puis d'ailleurs, je n'attendais même pas de réponse de sa part, je repris immédiatement : « Je m'appelle Eris Conway, mais j'apprécierais davantage que vous m'appeliez Soshka. C'est mon deuxième prénom, je préfère. Je crois que c'est quelque chose que vous pouvez comprendre. » Merde. Tant pis. Je pouffe de rire nerveusement. Il fallait vraiment que je me détende. De toute façon, que pouvait-il bien m'arriver ? J'avais un plan, non ? Alors pas de quoi paniquer. « J'avais vraiment besoin de vous voir personnellement. Je cherche un stage dans la publicité, et je suis particulièrement amoureuse de votre... » Panique. J'avais falli dire « de vous », je me serais grillée en une seconde. Putain, Sosh. « ...agence. » Sourire. Grand sourire. Il ne savait pas que j'avais failli dire « vous », à priori ça ne s'était pas vu, donc pas de soucis. Aucun soucis. Tout. Va. Bien.
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyJeu 12 Déc - 22:35




Soshka & Vitaly
Amour et faux semblants.


Je ne savais vraiment pas ce qui m'avait prit de faire un tel trajet à pied, dans un froid pareil et alors que je savais parfaitement qu'il allait bientôt se mettre à pleuvoir. Si au moins j'étais sorti avec un parapluie ... Mais non ! Evidemment que non ! Pourtant, n'arrêtaient pas de répéter que la pluie arrivait très très rapidement, à la météo. Que ce soit à la télévision, à la radio, sur Internet ou même encore dans le journal. Mais crétin que j'étais, j'avais préféré faire la sourde oreille. Et maintenant, je me retrouvé sous une pluie torrentielle, en présence d'une parfaite inconnue qui m'avait accosté assez soudainement. La pauvre, tout comme moi, elle était trempée de la tête aux pieds. Et habillée comme elle l'était, c'était un coup à attraper une bonne pneumonie. Mais pour le coup, j'avais presque envie de dire qu'elle l'aurait bien cherché quand même. C'était autant par crainte pour elle que pour moi, que j'émis l'idée que nous allions nous abriter. Autant éviter de tomber malade. Ou au moins limiter les dégâts. Parce qu'il était peut-être un peu tard pour la maladie. Mais ça restait encore à voir. Dans l'ensemble, j'avais quand même d'excellentes défenses immunitaires, qui me permettaient de ne pas tomber malade pour un oui ou pour un non. Je remerciais Dame Nature pour cet incroyable présent. « Je te... je vous suis. » Je ne réagis guère à sa brève erreur, n'enregistrant finalement que le vouvoiement suivant. Des petites erreurs de ce genre, ça pouvait arriver à tout le monde. Pas de quoi hurler au scandale non plus. Ou peut-être que j'étais trop gentil, va savoir. Mais non, j'en doutais quand même. « Il y a un bar à trois rues de là, qui reste ouvert jusque tard dans la soirée. » Marmonnai-je en avançant à grands pas, sans vraiment m'inquiéter de savoir si elle arrivait à suivre ou si pas du tout. J'étais du genre homme pressé qui n'avait que peu conscience des autres. Ce n'était pas que je passais avant tout et tout le monde, mais presque quand même. « Vous êtes Vitaly James-O'Neil, exact ? » Oh ... Sans doute une lectrice. Ou une nana intéressée par les publicités qu'elle pouvait voir de ci et de là et qui avait, un beau jour, réalisé que certaines étaient imaginées par Vitaly James-O'Neil. Vitaly et non Randall. Puisque c'était ainsi que je signais tout mon travail. Que ce soit les publicités, ou mes bouquins. Enfin bouquins ... Pour l'instant, il n'y en avait que deux. Mais c'était bien assez. Surtout que je venais à peine de publier le second. J'étais trop lent. Et apparemment en tout, puisque je n'eus pas le temps de répondre à la jeune femme, qu'elle enchaînait déjà. J'étais lent, ou elle était trop rapide. A croire qu'elle avait répété tout ça avant de m'accoster.

« Je m'appelle Eris Conway, mais j'apprécierais davantage que vous m'appeliez Soshka. C'est mon deuxième prénom, je préfère. Je crois que c'est quelque chose que vous pouvez comprendre. » Ca par contre, c'était carrément bizarre. Et un peu effrayant également, au passage. Raison pour laquelle je posai un regard dubitatif sur elle, ralentissant même mon avancée. Est-ce que ce n'était pas une fan un peu hystérique et dérangeante ? J'en avais déjà croisé des comme ça. Et oui, ça m'inquiétait quand même un peu comme idée. Sans pour autant me terrifier à fond non plus. Mais c'était inquiétant et intriguant. Là encore, je n'eus guère le loisir de répondre quoi que ce soit, puisqu'elle enchaîna presque aussi rapidement. Pour m'annoncer qu'elle recherchait un stage et qu'elle était amoureuse de mon agence. Oui, j'entendis bien qu'elle était amoureuse de mon agence. Et ne remarquai pas le moins du monde sa légère hésitation. J'étais encore trop perturbé par le fait qu'elle connaissait un détail à mon sujet, pour faire attention à ça. « On va en discuter au chaud, d'accord ? » Proposai-je calmement, avant de m'arrêter devant le bar duquel je poussai la porte. Je la tins ouverte le temps que je la jeune femme passe, avant de prendre la direction d'une petite table de libre. Heureusement, le bar n'était pas bondé de soûlards déjà bien ivres, qui risquaient de nous emmerder. Ce n'était pas ce genre de bar et j'en étais soulagé, moi qui n'avais jamais tenté l'expérience jusqu'à ce soir. Quand le serveur vint, j'attendis que la jeune femme passe sa propre commande, avant de demander un café pour moi. J'attendis qu'il se soit de nouveau éloigné de nous, pour reposer mon regard clair sur la jeune femme assise en face de moi. Je lui offris un léger sourire. Plus sympa qu'autre chose. Quoi d'autre de toute façon ? Aguicheur par exemple ? Ah non, plus maintenant. Avec deux femmes dans ma vie, c'était bien assez compliqué à gérer comme cela. « Bien. Vous me parliez donc d'un stage ? » L'encourageai-je en souriant toujours légèrement. « Pourquoi n'êtes-vous pas simplement passée à l'agence, plutôt que de me tomber dessus en pleine nuit ? Je vous avoue que j'ai frôlé l'arrêt cardiaque. » Plaisantai-je avec décontraction. Avant de remercier l'homme qui déposait nos commandes devant nous, puis je posai à nouveau le regard sur la dénommée Eris, alias Soshka. Drôles de prénoms quand même. Autant l'un que l'autre. Bien qu'Eris face davantage prénom que Soshka, à bien y réfléchir ...

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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyDim 15 Déc - 16:40

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Un bar. Un bar... Mon dieu, ce que j'étais tiraillée. C'était bien ? C'était mal ? C'était mieux qu'un abribus, pour sûr. Mais était-ce mieux que chez lui ? Et comment j'avais pu penser une seule seconde qu'il m'inviterait chez lui pour se protéger de la pluie, moi, une parfaite inconnue à ses yeux ? Cette pensée me paraissait ridicule désormais. Je veux dire, sur le coup, la magie devait s'opérer tellement instantanément, et tellement fortement, qu'il me semblait évident qu'il allait m'inviter chez lui. Mais peut-être que, même malgré un coup de foudre évident, c'était encore trop rapide, trop précipité ? Je me perdais dans mes pensées. Ce coup de foudre avait-il seulement eu lieu ? Rien ne me permettait de l'infirmer ni de le confirmer, Vitaly ne laissait rien transparaître. Je ne devais pas le montrer, mais j'étais un peu déstabilisée. Ce n'était pas tout à fait ce que j'avais planifié depuis tout ce temps. On s'installa à une table libre de ce petit bar plutôt sympa. Ce qui était sûr, c'est que l'ambiance était loin d'y être romantique. Pour autant, elle n'en était pas désagréable, c'était un petit bar de coin de rue, comme on les appelait en Irlande, un bar où les gens venaient consommer entre amis, sans en perdre la tête et le foie pour autant. Quand je serveur vint prendre la commande, une nouvelle vague de stress (que je parvins, j'espère, à cacher suffisamment bien) me submergea en constatant que Vitaly attendait que je passe ma commande pour passer la sienne. J'étais censée prendre quoi ?? Elle allait se prolonger, cette soirée ? J'abusais si je commandais une vodka ? Peut-être que c'était ce qu'il voulait, qu'on fasse connaissance autour d'un verre d'alcool, pour être un peu en joie ? Trop de questions, beaucoup trop de questions envahissaient mon esprit et m'empêchaient de réfléchir correctement. Bon, et puis ? Même s'il ne prenait pas d'alcool, qu'est-ce qui m'empêchait d'en prendre ? C'était sûr que l'alcool avait une mauvaise influence sur moi. Déjà que j'étais instable rien qu'en étant sobre... Mais après tout, si je tentais la stratégie de l'ivresse ? Je pourrais boire et boire et boire encore histoire d'être ivre morte et qu'il n'ait d'autre choix que de me ramener chez lui. Oui, voilà, très bien, j'allais faire ça. Je retrouvais le sourire tandis que je commandais « un bloody mary pour moi ». J'étais tellement heureuse d'être ici, face à lui, que je ne prêtai pas attention lorsqu'il commanda un café ? Un café ?! Merde, merde, merde ! J'attrapai le serveur par la manche : « Oui, pour moi aussi ! » Celui-ci me dévisagea, sans trop savoir quoi faire. « J'annule le bloody mary alors ? » Je fronçai les sourcils « Un bloody mary, quoi ? Oui, bien sûr que vous annulez ça, je vais quand même pas boire un bloody mary à cette heure-ci. » J'entonnai un rire nerveux tandis que le serveur retournai au bar pour préparer... Deux café donc. Bon, épisode de la commande, un fiasco. Mais j'espérais que Vitaly saurait prendre ça à la rigolade.

Pour me calmer, je reposai les yeux sur lui. Il sourit. Mon dieu, suffisait-il seulement d'un sourire comme ça pour que la Terre s'arrête de tourner, pour que le monde entier perde tout son sens, si tant est qu'il en ait un ? « Bien. Vous me parliez donc d'un stage ? » Retour aux choses sérieuses. J’acquiesçai de la tête. « Pourquoi n'êtes-vous pas simplement passée à l'agence, plutôt que de me tomber dessus en pleine nuit ? Je vous avoue que j'ai frôlé l'arrêt cardiaque. » Je me forçai à rire avec lui, mais en réalité, c'était une excellente question. Que voulait-il que je réponde ça ? Je dessinais des cercles dans mon café à l'aide de ma cuiller en réfléchissant à la meilleure réponse possible. « Pour être honnête, vous avez un emploi du temps très chargé, je n'aurais jamais pu vous rencontrer en personne en passant à l'agence, et je n'avais pas envie de laisser pour CV aux ressources humains parce que, par expérience, je sais qu'ils ne le transfèrent presque jamais aux départements supérieurs. » Je venais de déballer un tissus de fausses excuses. J'avais dit “Pour être honnête” mais il n'y avait aucune honnêteté dans ce que je lui avais répondu. J'avais osé placer un “par expérience” alors que je n'avais jamais demandé de stage de ma vie. Mais ça, il n'étais pas censé le savoir. Pour faire un peu moins “entretien d'embauche”, je rajoutai « Je suis vraiment désolée, j'espère que ce n'est pas ma tête qui vous a fait peur. » Phrase uniquement motivée par l'espoir d'en tirer un compliment. Et puis subitement, quelque chose me traverse l'esprit. « Vous... Vous prenez des stagiaires, au moins ? » Non parce que, aussi alléchant que soit l'éventuel scénario à la Fifty Shades of Grey, s'il n'est pas réalisable, je devrai m'empresser de trouver autre chose...
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyLun 16 Déc - 21:09




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Amour et faux semblants.


« Un bloody mary, quoi ? Oui, bien sûr que vous annulez ça, je vais quand même pas boire un bloody mary à cette heure-ci. » Pauvre serveur qui sembla agacé par la jeune femme et le retournement de situation de dernière seconde. Il pesta d'ailleurs dans sa barbe, contre les gens qui changeaient d'avis comme de chemise et lui faisaient perdre son temps -je ne faisais que répéter ce qu'il venait de dire-. Quand je reposai les yeux sur la jeune femme assise en face de moi, je fus bien incapable de retenir plus longtemps, un léger rire amusé. Elle était bizarre. Sympa, mais bizarre. Et davantage bizarre comme "très drôle, un peu à ses dépends mais drôle" que comme "incroyablement effrayante, svp trouvez lui un psy". Donc jusque là ça allait. Me sauter dessus dans un square, à la seule lueur d'un réverbère sur le point de rendre l'âme et de celle de la lune, c'était fort. En rajouter une couche question bizarrerie, en changeant de commande sans doute pour faire comme moi, c'était ... Hum, oui, assez spéciale la jeune femme. « Vous pouviez garder votre premier choix vous savez ... Sauf si vous ne tenez vraiment pas l'alcool, au point de ne pouvoir tenir des propos cohérents après rien qu'un verre ... » Plaisantai-je en souriant toujours de toutes mes dents. Du genre, sourire Colgate ultra blancheur, séducteur au possible, dont je n'avais même plus conscience. C'était juste ainsi que je souriais. Mais trêve de plaisanteries. Il était temps d'attaquer les choses sérieuses. Elle m'avait dit souhaiter faire un stage dans mon entreprise. Autant en parler maintenant non ? Plutôt que d'attendre qu'elle ne commande son verre de Bloody Mary, puis un autre et encore un autre, et ne roule sous la table, incapable de parler sérieusement. Non, je ne me faisais pas une mauvaise image d'elle pour si peu. Rien qu'une boutade. Que j'allais garder pour moi toutefois. Je ne tenais pas à la gêner. Elle m'avait semblé déjà bien assez mortifiée comme cela, sans en rajouter une couche. Je lui fis toutefois remarquer que son entrée en matière avait été pour le moins ... Inattendue. Et aurait presque pu m'être fatale.

Sa réponse pour m'expliquer la raison pour laquelle elle n'était pas tout simplement venue me trouver dans mon entreprise directement, eut le don de m'arracher un nouveau rire amusé. Elle n'y allait pas par quatre chemins. J'aimais bien ça. Ca changeait des lèches bottes prêts à tout pour obtenir ce qu'ils souhaitaient ardemment. Je gardais souvenir d'un jeune homme qui, désireux de décrocher un stage à mes côtés, s'était planté devant mon entreprise tous les matins, durant deux semaines, simplement pour pouvoir me croiser directement. Il était alors parti dans un effroyable monologue, pour m'assurer qu'il était incroyablement fan de moi, de ce que je faisais, de mon entreprise et même de mon côté écrivain. Bref, ça avait été trop et... Oui je devais le reconnaître, je l'avais foutu dehors avant même la fin de son discours. Comme venait si justement de le dire Soshka, j'avais un emploi du temps très chargé. « Je ne vais pas vous mentir, vous avez entièrement raison ... » Lui répondis-je sans l'ombre d'une hésitation. A quoi bon lui mentir sur ce point ? « Je suis vraiment désolée, j'espère que ce n'est pas ma tête qui vous a fait peur. Vous... Vous prenez des stagiaires, au moins ? » Si j'eus la subite envie de lui demander si elle parlait toujours autant ou si c'était un signe de nervosité chez elle, je pris sur moi pour ne pas le demander à voix haute. Encore une fois, par crainte de la mettre mal à l'aise. Ce qui n'était aucunement mon but. Je savais que j'avais tendance à impressionner un peu au premier abord, rien que par ma réussite professionnelle. Mais j'étais loin d'être un tyran ou un type qui jouait de son statut. Il était donc aisé de rapidement se rendre compte que j'étais plutôt ... Sympa, dirons-nous. Et simple également. Enfin, un peu. Pas totalement non plus. « Votre tête ... ? Non ... Je ne l'ai pas vraiment vu dans le noir vous savez. » Lui fis-je remarquer avec toujours un léger amusement. « Et c'est seulement maintenant que vous vous posez la question ? » Demandai-je en riant doucement. « Mais oui j'accepte, parfois, des stagiaires. Seulement des personnes sérieuses et assidue toutefois. Qui savent travailler en équipe, qui s'intègrent rapidement, ne manquent jamais, sont toujours à l'heure et soient passionnés par ce qu'ils font. Ca vous semble faisable ? »

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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyJeu 19 Déc - 21:24

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« Vous pouviez garder votre premier choix vous savez ... Sauf si vous ne tenez vraiment pas l'alcool, au point de ne pouvoir tenir des propos cohérents après rien qu'un verre ... » Garder mon premier choix, et puis quoi encore. J'étais déjà en train de faire des efforts surhumains pour avoir l'air la plus détachée possible, mais j'en étais encore à dix mille lieues. Ce soir, j'étais censée n'être une étudiante à la recherche d'un stage. Mais ce n'était pas évident. Ce n'était pas évident, parce que pour être honnête, il n'avait pas réagi comme je l'aurais souhaité. A aucun moment. Au contraire, là où moi je luttais avec moi-même pour paraître détaché, lui semblait l'être sans faire aucun effort, et ça m'énervait. Je n'en laissais rien transparaître pour autant, mais, mon dieu, dans mon fort intérieur, j'étais presque en colère. Contre lui, contre moi, contre le tout-puissant ou que-sais-je qui m'avait promis un coup de foudre digne d'un conte de fées qui tardait à arriver. En plus, j'avais la désagréable impression que Vitaly se moquait de moi. Je ne savais pas si c'était volontaire, ou s'il ne le faisait pas exprès, mais ça ne m'aidait pas à me calmer. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer, la scène que j'étais en train de vivre à cet instant précis ; j'avais l'impression de perdre pieds, de tomber infiniment dans un trou sans fond. « Non je vous remercie, je tiens très bien l'alcool. » J'avais dit ça un peu trop sèchement, sans le faire exprès. J'essayai de gratifier ma phrase d'un sourire, mais le cœur n'y étais pas. C'était pour ce genre de choses qu'on m'avait diagnostiquée cyclothymique d'ailleurs, j'étais constamment à passer de l'amour à la haine, de la joie à la tristesse, de la sérénité à la colère, et tout ça toujours en une demi-seconde. D'ailleurs, constatant (un peu trop tard) le ton que j'avais employé, je lâchai un soupir et arborai de nouveau un sourire ravi. En réalité, je ne tenais pas très bien l'alcool. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire qu'il suffisait d'une bière pour me voir rouler par terre, mais deux coupes de champagnes me montaient déjà assez vite à la tête ; c'était pour cette raison que mon plan initial, celui que me rendre ivre afin que Vitaly soit obligé de me ramener chez lui, aurait pu fonctionner en deux-trois verres seulement. Enfin, à l'évidence, ce plan avait été abandonné. Bien sûr, j'aurais pu retourner au bar et demander un irish coffee, mais je doute que ça aurait servi à grand chose.

Je ne restai donc pas fâchée longtemps. En même temps, avec ce sourire là, c'était difficile. Mon café servi, je me lançai dans une justification assez bien argumenter pour lui expliquer les raisons de ma présence ici. Me vint d'ailleurs à l'esprit qu'il ne m'avait pas demandée comment je savais que je pourrais le trouver ici (ça ne lui avait visiblement pas semblé étrange, et j'osais espérer qu'il ne s'en rendrait pas compte avant la fin de notre échange). « Je ne vais pas vous mentir, vous avez entièrement raison ... » Comment pouvait-il être encore plus beau lorsqu'il prenait un air sérieux ? A cet instant, je priais le ciel d'arriver à décrocher un stage à ses côtés, ne serait-ce que pour lui voir cette air sérieux sur le visage tous les jours. Vitaly ne me faisait pas peur, mais il m'impressionnait, c'était le moins qu'on puisse dire. Il n'avait pas l'air méchant, mais j'avais en mémoire qu'il était le chef de son entreprise, et que si, par miracle, je parvenais à être stagiaire, j'allais devoir faire tout à la perfection si je ne voulais pas me faire engueuler. Je fis une moue, plus pour moi-même que pour lui, quand il m'expliqua qu'il n'avait pas pu me voir dans le noir. Moi, dans le noir, je l'avais très bien vu pourtant. Ses dents blanches et ses yeux turquoises... Les mêmes qui occupaient mon esprit depuis des mois et des mois. Ceux-là même qui m'avaient poussé à monter ce plan à cause duquel je me retrouvais là ce soir. Prenait-il des stagiaires ? Réussirai-je à faire de lui mon Christian Grey, et de moi sa Anna Steele ? Sans le côté sado-maso j'entends bien, quoique de sa part, j'accepterai tout et n'importe quoi. « Mais oui j'accepte, parfois, des stagiaires. Seulement des personnes sérieuses et assidue toutefois. Qui savent travailler en équipe, qui s'intègrent rapidement, ne manquent jamais, sont toujours à l'heure et soient passionnés par ce qu'ils font. Ca vous semble faisable ? » … Tout ce que je ne suis pas. Enfin : sérieuse et assidue, je peux l'être quand vraiment il le faut. Le travail d'équipe, je déteste ça, cela dit. Je fais tout mieux toute seule. L'intégration, je suis mitigée. J'imagine que ça dépendra du niveau de mes blagues dès mon premier jour. Ne manquent jamais, toujours à l'heure... Ça je pouvais le faire. Je n'allais pas en cours, mais c'était par choix. Si, par choix, je devais stagiaire auprès de Vitaly, je saurai être à l'heure et jamais absente. Enfin, passionnée, par la pub, pas du tout, mais par lui, plus que tout. Ça devrait faire l'affaire. Sans plus attendre, j'acquiesce, avec un regard victorieux. Je sors de mon sac un CV et une lettre de motivation. « Oui, c'est tout moi ! » lui dis-je en lui tendant les documents. « Vous pourrez les lire calmement ce soir. A moins que vous vouliez les regarder maintenant ? » S'il te plaît, dis oui, dis oui, reste encore un peu. Bien évidemment, il tout est truffé de mensonges. Mon expérience d'un an en agence : fausse. Mes études dans la communication : fausses. Mon action humanitaire de l'été dernier : fausse. Ma “réelle passion pour la création publicitaire” : inventée de toute pièce. Si j'avais voulu écrire une lettre sur mes vraies motivations, j'aurais écris « Nous sommes faits l'un pour l'autre, j'ai juste besoin que vous le remarquiez aussi. » et ça aurait été bouclé. Mais ce n'était pas aussi simple. Redoutant une réponse négative de sa part, je rajoute, avant qu'il ait pu répondre quoi que ce soit. « Dans tous les cas, je vous laisse mon numéro de téléphone ! » J'attrape mon portable dans ma poche, et le lui tend afin qu'il compose son numéro. « Ou vous me laissez le votre, c'est plus simple. » Ce n'est en rien plus simple, mais je n'ai pas trouvé d'autre argument, pour le coup.
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyDim 22 Déc - 19:13




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Le destin avait parfois le don de mettre de bien drôles de personnes sur notre route. Pour le coup, c'était ce que j'étais en train de penser, alors que je faisais face à une jeune femme certes fort sympathique, mais avec également un léger grain de folie. Léger était quand même un bien faible mot me semblait-il. Parce qu'elle semblait être un peu au dessus de la moyenne question folie. Mais pour l'instant, ce n'était pas au point de me faire peur. Plutôt de m'amuser, alors qu'elle venait de changer d'avis dans sa commande. Sans doute la calquait-elle à la mienne, pour ne pas donner l'impression d'être une alcoolique. Elle aurait bien pu commander un verre de whisky pure, de Ganache, de vodka pomme, si elle l'avait souhaité ... Ca ne m'aurait aucunement dérangé. « Non je vous remercie, je tiens très bien l'alcool. » J'arquai un sourcil de surprise, incapable de savoir si je l'avais vexé pour qu'elle me parle sur ce ton froid et cinglant. Pas que je sache pourtant. Mais je me plantais peut-être. Pour quelqu'un d'aussi sociable et beau parleur comme moi, c'était quand même assez surprenant. En tout cas, mes paroles étaient davantage une taquinerie, qu'une méchanceté. J'étais rarement méchant. Sauf en affaires, où c'était presque une obligation que de l'être ! A moins de se faire marcher dessus comme une merde insignifiante. Plutôt mourir pour ma part ! Pas mon genre du tout. Mais ça ne signifiait pas pour autant que je devais être méchant ou même carrément monstrueux, avec les gens qui n'avaient rien demandé de tel. Comme la jeune femme assise actuellement en face de moi et qui venait de m'expliquer pourquoi elle m'avait directement accosté, plutôt que de me demander à l'accueil ou y déposer simplement son cv. Elle avait au moins le mérite d'être amusante, c'était le moins que je puisse dire. Après avoir confirmé ses doutes, je lui fis part des compétences et qualités nécessaires pour être être une stagiaire au sein de mon entreprise. Il en fallait pas mal, certes, mais rien de bien compliqué. Il n'était pas utile d'avoir déjà quelques diplômes ni même de l'expérience. Tout ça n'était que secondaire pour moi. Parce que je partais du principe que c'était la passion du métier, elle même, qui était le plus important dans tout ça. J'osais donc espérer que la jeune femme était une vraie passionnée. Assez pour se donner les moyens de se faire une place au sein de mon entreprise, en tant que jeune arrivante. Ca ne devrait pas être bien compliqué dans le fond, compte tenu de la qualité de mon équipe. Ils étaient, me semble-t-il, vraiment accueillants et très ouverts.

« Oui, c'est tout moi ! » Sourire au coin des lèvres, je tendis une main pour refermer mes doigts autour des feuilles qu'elle me tendait. « Vous pourrez les lire calmement ce soir. A moins que vous vouliez les regarder maintenant ? » Attendre d'être chez moi pour les lire et en prendre pleinement connaissance maintenant ? Question difficile. Personne ne m'attendait chez moi. "Pour l'instant". Je préférais être optimiste et me mettre en tête que, pour une fois dans ma vie, j'allais prendre la décision la plus sage et la plus logique qui soit. Je devais accepter cet enfant. Mais il fallait d'abord que je me fasse à l'idée. En attendant, je vivais seul dans notre maison et n'y retrouverait donc personne en rentrant ce soir là, après cet entretien avec la jeune femme. Avant même que je n'ai eus le temps de lui répondre quoi que ce soit, elle reprit la parole, me coupant dans mon élan. « Dans tous les cas, je vous laisse mon numéro de téléphone ! Ou vous me laissez le votre, c'est plus simple. » Mon regard alla de son téléphone qu'elle me tendait toujours, à son visage. Avant de revenir au téléphone, puis à elle, encore et encore. Finalement, je récupérai son portable et y entrai mon numéro, avant de faire sonner le mien. « Voilà. Comme ça, j'ai votre numéro, et vous avez le mien. » Lui indiquai-je en lui rendant son téléphone. Comme ça, c'était fait. Il était inutile de tourner en rond cent cinquante ans voir plus. Pour ma part, ce n'était pas ce que j'appréciais le plus, de tourner autour du pot pendant des siècles. C'était juste ennuyeux au possible. Autant y aller franchement et faire les choses une bonne fois pour toutes. C'était mon leitmotiv dans la vie de tous les jours, comme dans ma vie professionnelle. N'en déplaise aux gens qui m'entouraient. Et même à ceux que je ne rencontrais qu'une fois ou deux, par la même occasion ! « Quant à votre CV, j'ai le temps de l'étudier maintenant, pour ma part. Mais si vous êtes pressée, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. » Ajoutai-je sur un ton calme et avec sympathie, en affichant toujours un sourire sincère. Sincère ou non, de toutes façons, on ne voyait pas du tout la différence. J'étais un menteur et un manipulateur né. Je pourrais faire croire n'importe quoi à n'importe qui. Ce n'était pas pour rien si j'étais aujourd'hui à la tête de ma propre entreprise. C'était bien que j'avais su collaborer avec les bonnes personnes et 'voler' celles qu'il fallait, également. On appréciait ces traits de caractère chez moi, ou non. Mais ça ne changerait pas ma vie.

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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptyJeu 9 Jan - 20:42

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vitaly & soshka
Inspire, expire. Tout va pour le mieux, tu es dans un bar avec le plus sourire et les plus beaux yeux du monde, et jusque là, ça avance plutôt bien. Lentement, mais bien. Ça pourrait être bien pire. C'est ce que je me répète en boucle mais je ne m'en convainc pas. Je suis pas satisfaite. Il devrait déjà être en train de poser un genoux à terre et de me tendre un anneau dressé d'un gros diamant, et j'exagère à peine. A la place, on discute stage. Ce n'est pas déplaisant, loin de là, mais à la base c'était juste un alibi. Non mais sérieusement, vous me voyez stagiaire dans une agence de pub ? Vous me voyez stagiaire tout court, moi qui ai à peine assisté à quatre cours depuis le début de l'année ? Et s'il n'était pas satisfait de mon travail ? Enfin bon, je m'avançais un peu trop : peut-être qu'on sera déjà ensemble, avant qu'il ait l'occasion de constater que j'étais la pire stagiaire au monde. Alors bon, pour faire avancer les choses, je lui tendis mon téléphone, geste auquel il apporta une réponse plus que satisfaisante. « Voilà. Comme ça, j'ai votre numéro, et vous avez le mien. » Je n'aurais pas fait mieux. Intérieurement, l'excitation était à son comble. Vitaly James-O'Neil venait non seulement de me donner son numéro, mais également de prendre le mien. S'il n'y avait, à la base, aucun signe d'un début de romance là-dedans, pour moi il ne pouvait s'agir que de ça. Enfin, la chose s'amorçait. Et elle s'amorçait tellement bien, que je me permis de prier pour qu'il reste, et qu'on décortique mon CV ensemble. « Quant à votre CV, j'ai le temps de l'étudier maintenant, pour ma part. Mais si vous êtes pressée, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. » Dieu m-e-r-c-i. Il pouvait rester. Quelque part, j'étais même certaine qu'il voulait rester. Là, dans ce bar, avec moi. Et mieux encore, il venait clairement de formuler qu'il ne voulait pas me retenir dans l'hypothèse ou je devais être quelque part incessamment sous peu. Vitaly James-O'Neil pensait qu'il me retenait. Il me voyait comme une femme importante qui avait des rendez-vous, des endroits où aller, des gens à voir, à cette heure-ci de la soirée. Il me voyait comme une femme pressée. Pressée d'être dans ses bras, oui ! Bien sûr qu'il pouvait me retenir, aussi longtemps qu'il le souhaitait même, qu'il fasse de moi sa prisonnière, je ne tenterai jamais de m'échapper ! Je fis mine de regarder ma montre. Pour entretenir le fantasme de la femme occupée. Je m'appelle Soshka, j'ai dix-neuf ans et je fais semblant, devant un homme seize ans de plus que moi, d'être une femme occupée. En m'imaginant en plus que c'est un fantasme. Si j'avais su prendre du recul sur la situation à ce moment-là (et surtout si j'avais été une autre personne que moi), j'aurais peut-être trouvé celle-ci ridicule. A l'inverse, à cet instant, je me sentais puissante, je me sentais géniale. « Hm, non, ça devrait aller, j'ai encore un peu de temps devant moi. » Pour la millième fois depuis le début de la soirée, il m'a tuée en un sourire. Saisissant mes feuilles, il commença à les examiner comme un professionnel, avec un froncement de sourcils sexy à en crever, qui n'allait d'ailleurs bien qu'à lui. Et, doucement mais sûrement, un silence se posa sur notre table, puisqu'il vérifiait mes compétences, et que je le regardais comme si je regardais un trésor, en pensant chaque seconde que c'était trop beau pour être vrai. Seulement, tandis que ses yeux balayèrent les documents de gauche à droite, de bas en haut, le silence devenait pensant, et déjà, sa voix me manquait. Son regard, qui avait quitté mon visage pour se poser sur mon CV, me manquait aussi, davantage peut-être. Il était à quelques minuscules centimètre de moi et il me manquait. C'est incroyable comme sentiment, c'est effrayant et presque désagréable. Je n'aurais peut-être jamais dû lui parler, en fait : comme si je n'étais pas suffisamment accroc avant cela, désormais j'aurai d'autant plus de mal à rester loin de lui. Il me fallait ce stage, il me le fallait absolument, il fallait que je quitte ce bar avec une réponse positive de sa part, sans doute même avec un « à demain, 8h ! » puisque je n'étais vraiment pas sûre de pouvoir rester loin de lui plus longtemps. Mais d'abord, tout de suite, il me fallait rompre ce silence encombrant. « Vous... » Ok, je ne savais absolument pas quoi dire. Je m'éclaircis la gorge. Vous êtes marié ? Non, trop direct. En plus, je connaissais la réponse, et celle-ci ne m'enchantait guère. Vous prenez des stagiaires ? Non, déjà demandé. Bon, alors quoi. « J'ai lu un livre de vous, si je ne me trompe pas. J'ai adoré. » Idiote. Je savais bien qu'il écrivait des livres, mais je n'en avais jamais lu un seul pour autant. Je connaissais éventuellement certains titres, mais j'étais morte s'il me demandait de quoi ça parlait. Alors vite, très vite, trop vite peut-être, je passai à autre chose : « Vous avez toujours habité New York ? Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que vous avez eu un parcours assez atypique... Comment vous êtes-vous retrouvé patron de votre propre boîte ? » Je pourrai en prendre note, moi qui n'étais pas capable d'assister à mes cours à l'université. Un homme comme Vitaly devait être un vrai travailleur. Quant au parcours atypique je n'avais pas la moindre foutue idée de pourquoi j'avais dit ça. Enfin bon. Avec toutes ces questions, j'osais espérer qu'on pourrait attendre encore longtemps un éventuel second silence.
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MessageSujet: Re: Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka  EmptySam 11 Jan - 13:28




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Amour et faux semblants.


Je n'avais pour ainsi dire, jamais été accosté par quelqu'un, comme l'avait fait la jeune femme un moment plus tôt. Surtout pas dans la rue. Et surtout pas en pleine soirée, quand le ciel était obscurcit et possédé par la nuit. Forcément que le temps de quelques secondes, mon coeur s'était arrêté de battre sous le coup de la surprise. Mais fort heureusement, je n'étais pas un jeune homme sans défense -par exemple- je ne pensais donc pas craindre grand chose. Mais ce fut assez pour m'inquiéter grandement sur le coup. Et puis j'avais été pleinement rassuré en découvrant la jeune femme devant moi. Elle n'avait pas l'air bien méchante. Complètement folle et dérangée, ouais, mais pas bien méchante pour autant. Et c'était bien pour cette raison que nous nous trouvions maintenant dans un café, à parler stage et cv. « Hm, non, ça devrait aller, j'ai encore un peu de temps devant moi. » Sourcil arqué en la regardant faire, je hochai simplement la tête avant de reporter toute mon attention sur le cv qu'elle venait de me fournir. Pour une fois que je n'étais apparemment pas le plus pressé au cours d'un entretiens de ce genre. Je me sentais un peu moins seul dirons nous. Presque compris pour une fois. Rien que pour ça, je me sentais capable de prendre la jeune femme comme stagiaire, au sein de mon entreprise, et de m'en porter garant si jamais elle s'avérait être une véritable plaie pour tout le monde. En même temps, si je la prenais, ce serait mon choix et non pas celui de qui que ce soit. On ne prenait jamais la moindre décision sans mon accord. C'était bien parce que j'aimais ce sentiment d'avoir le pouvoir, que j'étais PDG de ma propre entreprise à l'heure d'aujourd'hui. « Vous... » Surpris par la voix de la jeune femme qui me fit retomber sur terre, je relevai la tête pour poser les yeux sur elle. Je quoi ? Elle semblait chercher ses mots. Ou hésiter à dire ce qu'elle avait initialement prévu de me dire. C'était bizarre. A croire que je la mettais mal à l'aise. Ce dont je doutais pas mal tout de même. Après tout, c'était elle qui m'avait accosté assez brutalement en pleine rue et pleine nuit. Ce serait plutôt à moi d'être gêné, ne sachant pas si elleé tait vraiment très nette comme personne.

« J'ai lu un livre de vous, si je ne me trompe pas. J'ai adoré. » Cette impression que tout le monde -ou presque- nous connaissait alors qu'on ne connaissait soit même pas la personne en face, c'était étrange. Et pour le coup, j'avais l'impression que cette jeune femme savait tout de moi. Certes, je ne cachais pas mon nom ni au sein de mon entreprise et en tant que dirigeant de ma propre boîte, ni sur mes bouquins. Mais les gens ne faisaient pas toujours le rapprochement entre le président directeur général et l'écrivain. Parce qu'ils n'y faisaient pas attention à coup sûr. Et parce que quand ils s'intéressaient à l'un, ils ne s’intéressaient pas forcément à l'autre en même temps. Je n'eus pas le temps de répondre à la jeune femme, que déjà elle reprenait la parole. Sans doute parce qu'elle regrettait d'avoir dit ça. Je n'en savais rien. J'étais juste surpris qu'elle saute du coq à l'âne de la sorte. Encore et encore qui plus est. « Vous avez toujours habité New York ? Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que vous avez eu un parcours assez atypique... Comment vous êtes-vous retrouvé patron de votre propre boîte ? » Est-ce qu'elle avait lu une biographie super détaillée de ma petite personne ou quoi ? Ou est-ce qu'elle tentait seulement d'en savoir plus sur moi en parlant de la sorte et de ces sujets là ? « Oui je suis de New-York et j'y ais toujours vécu. » Répondis-je, quand bien même je me demandais si elle ne connaissait pas déjà la réponse et ne la posait pas par pure politesse, pour ne pas montrer qu'elle connaissait déjà tous les détails sur ma petite personne. Ce n'était pas impossible. J'avais déjà l'impression qu'elle savait tout de moi. Ce qui pourrait en mettre mal à l'aise, plus d'un. Moi pas encore. Mais ça ne saurait sans doute tarder ! « Un parcours atypique ? Pas vraiment non. Comme beaucoup de gens dans ma situation, j'ai d'abord été employé dans une petite boîte où j'ai grimpé les échelons petit à petit. Jusqu'au moment où j'en ais eus assez d'être limité à un seul produit desquels faire la pub. Alors j'ai décidé d'ouvrir ma propre boîte à ce moment là. Au départ je faisais surtout des sites. Et puis de fil en aiguille j'ai fais plus. » J'avais surtout su jouer avec les cartes que j'avais en main. « Et vous, racontez moi un peu votre parcours, à part ce que je vois sur ce cv. »

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Amour et faux semblants | Vitaly&Soshka

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