Paul avait travaillé tard ce soir encore. Ca n'aurait pas du être le cas, il avait prévu de passer une soirée tranquille avec Cora et il avait vraiment hâte de pouvoir le faire mais malheureusement, il avait été retenu au dernier moment par le boulot. Bien sûr, il avait envoyé un message à Cora pour la prévenir de son retard et lui promettre de revenir au plus vite mais il n'était tout de même pas rentrer aussi vite qu'il l'aurait voulu. C'était des choses qui arrivaient et même si c'était tout à fait indépendant de sa volonté, il savait qu'il y avait de grandes chances pour que la jeune femme lui en veuille. Le fait était que depuis qu'elle avait arrêté le boulot, elle supportait très mal de se retrouver seule à leur appartement. Elle s'ennuyait et en plus, Paul ne devait pas être assez présent à son goût. Mais lui ne pouvait pas prendre de congé avant que le bébé soit né. Il avait déjà accepté de le faire après alors il ne pouvait vraiment pas faire plus. Soit, du coup, quand il rentra enfin chez lui à Brighton, la soirée était quand même bien avancé et il trouva la brune endormie sur le canapé. Il était limite soulagé qu'elle soit endormie et pas à l'attendre, prête à râler contre lui. Il hésita un moment à la réveiller, parce que ce n'était pas parce que maintenant elle dormait qu'elle ne comptait pas se mettre à râler contre lui après. Mais comme la laisser là comme ça ne se faisait pas trop, le jeune homme s'approcha d'elle et l'embrassa doucement. « Hey. » souffla-t-il lorsque Cora ouvrit les yeux. « Je suis rentré. » Au cas où elle ne l'aurait pas encore remarqué. « Désolé pour le retard, on a été appelé au dernier moment. » Il se passa une main dans les cheveux, un peu nerveux à ce propos. Il s'était senti obligé de s'excuser mais ce n'était peut-être pas l'idée du siècle parce qu'elle allait encore plus se souvenir du pourquoi elle devait lui en vouloir. « Tu aurais dut aller te coucher tu sais, tu aurais été mieux installée... »

Cela ne faisait pas longtemps qu’elle avait arrêté de travailler et pourtant Cora pensait que cela faisait une éternité. Elle trouvait le temps terriblement long, seule dans le grand appartement qu’elle partageait avec son petit-ami. Il était trop grand et sans le blond, il paraissait gigantesque. Son placard à balais lui manquait presque et ce n’était pas avec la présence de son chien qu’elle allait se sentir mieux. Bien sûr, Oscar était affectueux mais il se lassait assez vite d’elle en général. Force était de constater qu’elle allait devoir faire plus d’efforts pour se trouver un nouvel hobby et parmi les deux que Paul avait proposés, il ne faisait aucun doute qu’elle préférait apprendre à cuisiner. Et ça tombait bien, ce soir elle lui avait fait promettre de rentrer tôt pour qu’ils puissent passer une soirée tranquille parce que ça faisait un moment que cela n’avait pas été possible et qu’il commençait à lui manquer alors qu’ils vivaient ensemble. Elle avait donc entrepris de faire des lasagnes et le résultat fut plutôt satisfaisant. Sauf que… Paul n’arriva pas. Les minutes défilaient et il n’était toujours pas là. Au bout d’un moment, Cora reçut un message dans lequel il la prévenait qu’il avait été retenu au boulot – elle l’enviait plutôt que d’être en colère contre lui, c’était déjà ça – et qu’il ferait son possible. Qu’à cela ne tienne… Ses lasagnes auraient peut-être encore bon gout réchauffées… Elle s’installa sur le canapé avec Oscar. Trois épisodes de séries plus tard, le blond n’était toujours pas là et Cora s’était endormie. « Hey. » La jeune femme se réveilla un peu perdue, ne sachant pas combien de temps elle avait dormi. Elle regarda Paul en fronçant les sourcils et se redressa légèrement. « Je suis rentré. » « Quelle heure il est ? » Elle aurait dû avoir d’autres priorités mais c’était la première question qui lui était venue à l’esprit. « Désolé pour le retard, on a été appelé au dernier moment. » Elle ne savait pas si elle avait envie d’être en colère contre lui. Elle aurait pu mais… ce n’était pas entièrement de sa faute. Même si elle était déçue, elle lui avait promis qu’elle ferait des efforts. Néanmoins, elle tiqua sur le « on » qu’il avait utilisé. « On ? Tu travailles sur quoi ? » Jusqu’ici, ils étaient toujours sur la même affaire, et tout le monde. Donc le « on » aurait dû la concerner elle, sauf s’il s’était vu assigner un nouveau partenaire… « Tu aurais dut aller te coucher tu sais, tu aurais été mieux installée... » « Mais je voulais t’attendre. Je me suis juste assoupie un moment, c’est bon. » Elle avait probablement dormi plus qu’un moment en réalité mais elle n’était pas sûre. « J’avais préparé des lasagnes. Elles doivent être froides maintenant mais si tu as faim on peut les réchauffer » ajouta-t-elle en haussant les épaules.

En rentrant chez lui, Paul avait trouvé une Cora endormir. En même temps, il fallait bien dire que vu l'heure qu'il était, c'était plutôt normal. Il hésité un peu mais réveilla quand même sa petite avec un baiser. Il espérait qu'en la réveillant en douceur, il s'attirerait un peu moins ses foudres. Ca lui semblait être un bon plan comme ça. Lorsqu'il la vit ouvrir les yeux, Paul la salua doucement avant de lui signaler qu'il était rentré (au cas où elle ne l'aurait pas remarqué par elle-même, ça pouvait toujours être utile). « Quelle heure il est ? » « Un peu plus de vingt-trois heures. » déclara-t-il. Gosh, il était vraiment rentré de tard. Elle allait le tuer, c'était certain. C'est pour ça qu'avant qu'elle ait eut le temps de dire quoique ce soit, le jeune homme s'excusa et fit valoir le fait qu'ils avaient été rappelés au dernier moment. Il espérait que ça jouerait un peu en sa faveur ça au moins. « On ? Tu travailles sur quoi ? » « Moi et ma nouvelle partenaire. » précisa-t-il alors. C'était ça le on. « Il y a eu une disparition et on a été appelé sur ça. » Parce que c'était sur des affaires comme celle-là qu'il travaillait le plus souvent à la base. « Mais je suis rentré maintenant c'est bon. » Alors que cette affaire était très loin d'être réglée mais son supérieur l'avait plus ou moins forcé à lever le camp. Enfin... Cora n'avait vraiment pas besoin de savoir que c'était pour ça qu'il était rentré et que s'il n'y avait pas eu ça, il serait sûrement toujours au boulot. Finalement, le blond demanda à l'américaine pourquoi elle n'avait pas été se coucher, elle aurait sûrement été bien mieux dans leur lit. « Mais je voulais t’attendre. Je me suis juste assoupie un moment, c’est bon. » Il hocha la tête, ne souhaitant pas la contredire maintenant. Il savait bien que ça ne pourrait pas être bon pour lui. « J’avais préparé des lasagnes. Elles doivent être froides maintenant mais si tu as faim on peut les réchauffer » « Oh... oui, je veux bien. Je vais faire ça, t'en veux toi ? » Paul était franchement rassurer pour le coup. Contrairement à ce qu'il avait pensé au début, la brune n'avait pas l'air tellement fâchée et il était soulagé de s'en sortir si bien. Il n'y avait aucunes raisons de craindre de rentrer en fin de compte.

Cora avait attendu Paul pendant une bonne partie de la soirée et elle avait fini par s’endormir sur le canapé, devant la télévision. Elle n’avait pas prévu de s’endormir au départ, elle pensait qu’il n’allait pas tarder à arriver, comme il le lui avait promis. Et maintenant, il la réveillait. La première chose qu’elle voulut savoir fut l’heure qu’il était, histoire de voir combien de temps elle avait dormi et combien de temps signifiait ‘pas longtemps’ pour lui. « Un peu plus de vingt-trois heures. » Ah oui, quand même. Il aurait dû être rentré depuis plus de trois heures et elle avait dû s’endormir une heure auparavant. Paul devait craindre qu’elle ne se mette en colère – il la connaissait tellement bien – puisqu’il s’excusa aussitôt, lui expliquant qu’ils avaient été appelés au dernier moment. Le ‘ils’ interpella la jeune femme, normalement, ou quand elle travaillait en tout cas, ce ils l’englobaient elle et lui. « Moi et ma nouvelle partenaire. » lui expliqua-t-il alors, et la jeune femme fronça les sourcils. « Ta nouvelle partenaire ? » Première nouvelle, il ne lui en avait pas parlé. « Depuis quand ? » Ca ne faisait pas si longtemps qu’elle avait arrêté de travailler pourtant, ils l’avaient déjà remplacée ? « Il y a eu une disparition et on a été appelé sur ça. » Elle hocha la tête, ça lui semblait logique vu que c’était ce sur quoi il travaillait en général. Elle ne pouvait sans doute pas lui en vouloir pour ça, elle et leur vie passaient après des personnes disparues dont la vie était en danger. Elle était bien placée pour le comprendre. Malgré ça, elle n’aimait pas ça. Elle aurait voulu qu’il soit là pour leur soirée, elle aurait voulu le voir et l’avoir rien que pour elle, elle en avait besoin. « Mais je suis rentré maintenant c'est bon. » « Oui, mais tu dois avoir besoin de te reposer. » Il faisait un travail fatiguant et qui demandait une entière concentration. Il ne pouvait pas se permettre de passer des nuits trop courtes même si c’était trop courant dans le métier. C’était peut-être égoïste, mais une grande partie d’elle ne voulait pas le laisser aller dormir, s’il le voulait. Elle n’était vraiment pas contente de ne pas avoir pu passer la soirée avec lui et même si c’était beaucoup lui demander, elle préférerait vraiment qu’il s’occupe d’elle maintenant. « Mais tu m’as manqué tu sais » fit-elle d’un air très sérieux et un peu triste. « La journée a été terriblement longue et j’avais hâte de te voir pour que le calvaire prenne fin. » Savoir qu’il y en aurait beaucoup d’autres comme ça la déprimait, et elle n’avait pas franchement envie de les passer à dormir pour que le temps passe plus vite. Cora fit ensuite savoir à son petit-ami qu’elle avait préparé des lasagnes exprès pour ce soir et qu’il pouvait en réchauffer s’il avait faim. « Oh... oui, je veux bien. Je vais faire ça, t'en veux toi ? » « Je veux bien oui, je n’ai pas mangé du coup. Mais je te préviens, je ne sais pas si elles sont réussies… »

Vu qu'il rentrait à vingt-trois heures passées alors qu'il aurait dut être là tôt, Paul s'était bien évidemment empressé de s'excuser. C'était la moindre des choses qu'il pouvait faire et il espérait ainsi échapper à la crise de colère de sa petite-amie. Ce n'était peut-être pas un bon plan, mais c'était le seul qu'il avait en stock. Et puis, il aurait vraiment préféré passer sa soirée avec Cora en plus, mais ça avait été tout à fait indépendant de sa volonté, lui et sa nouvelle partenaire avait été appelé au dernier moment sur une affaire de disparition. « Ta nouvelle partenaire ? » Le jeune homme hocha la tête. Avait-il oublié de mentionné ce point ? « Depuis quand ? » « Bah depuis que tu as arrêté de travailler Cora, tu ne pensais quand même pas que j'allais bosser tout seul en attendant ton retour ? » Parce que bon, elle était peut-être partie pendant un moment quand même alors il était normal qu'il travaille avec quelqu'un d'autres en attendant. Et, même s'il n'aimait pas autant travailler avec sa nouvelle partenaire qu'avec Cora, il préférait de loin la savoir tranquillement à leur appartement en attendant. Après avoir rapidement évoqué l'affaire sur laquelle il était, il répéta qu'il était là à présent et qu'ils pourraient ainsi profiter de leur soirée. « Oui, mais tu dois avoir besoin de te reposer. » Il secoua la tête. « Non, c'est bon. » assura-t-il aussitôt. En vérité, il était fatiguée un peu mais il ne pensait pas que Cora le prendrait très bien si il allait se coucher maintenant. Il resterait donc avec elle autant de temps qu'elle le voudrait, peu importe si il manquait de sommeil. « Mais tu m’as manqué tu sais. La journée a été terriblement longue et j’avais hâte de te voir pour que le calvaire prenne fin. » « Tu m'as manqué aussi. » souffla-t-il avant de l'embrasser à nouveau. « Et Charlie ici. Comment elle va ? » Finalement, Paul se proposa pour aller réchauffer les lasagnes que Cora avait fait (parce qu'apparemment, elle s'était mise à la cuisine). Il voulut savoir si elle en voulait au passage. Enfin... elle avait peut-être déjà mangé en fait. Il aurait compris parce que bon... depuis le temps qu'elle l'attendait. « Je veux bien oui, je n’ai pas mangé du coup. Mais je te préviens, je ne sais pas si elles sont réussies… » « Je suis sûr que si. » Il se leva et alla aussitôt s'occuper de réchauffer tout ça. Il revint aussi vite qu'il put avec deux assiettes prêtes à être manger. « T'as vraiment fais ça bien tu sais. J'étais sûre que tu aurais t'occuper un peu en faisant la cuisine. »

Paul avait une nouvelle partenaire et il avait oublié de lui mentionner ce détail quand même plutôt important. Cora lui demanda donc un peu plus d’informations sur cette femme. Elle était peut-être un peu jalouse. Peut-être, et juste un peu. « Bah depuis que tu as arrêté de travailler Cora, tu ne pensais quand même pas que j'allais bosser tout seul en attendant ton retour ? » Elle pinça les lèvres. Elle n’était pas stupide, elle savait que c’était inévitable. Elle avait juste préféré ne pas y penser parce que dans son esprit c’était elle sa partenaire et elle n’aimait pas le fait qu’il puisse travailler avec quelqu’un d’autre. Ou une autre femme en tout cas. « Si mais je ne pensais pas qu’ils me remplaceraient si vite » fit-elle en essayant de cacher sa déception et en haussant les épaules. « Elle est comment ? » C’était plus fort qu’elle, elle voulait savoir si elle avait raison d’être jalouse comme ça et si elle avait des raisons de s’inquiéter. Après tout, leur relation était mal partie mais ils avaient quand même travaillé ensemble avant de sortir ensemble. Donc si c’était arrivé une fois… Non, elle avait confiance en lui, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Elle lui assura ensuite plus ou moins explicitement qu’il pouvait aller se coucher s’il le voulait, comme il était déjà tard et qu’il devait être fatigué. Elle ne le voulait pas bien sûr, mais elle ne voulait pas être égoïste en le privant du sommeil dont il avait tant besoin. « Non, c'est bon. » « Sur ? »demanda-t-elle d’abord en fronçant les sourcils. Puis elle se détendit un peu et fit une petite moue. « Je t’avoue avoir envie que tu restes avec moi un peu, parce que je ne t’ai pas vu de la journée, mais je suis bien placée pour savoir que tu as besoin de repos, surtout si tu as une nouvelle affaire… » Mais il lui avait beaucoup manqué et la journée avait été trop horrible pour qu’elle le laisse partir tout de suite. Il était encore temps de la sauver. « Tu m'as manqué aussi. » Il l’embrassa ensuite et Cora se sentit un peu mieux l’espace d’un instant. « Et Charlie aussi. Comment elle va ? » « Elle va bien, elle a été sage aujourd’hui. Elle ne m’en a pas trop fait baver. » La jeune femme informa ensuite son petit-ami qu’elle avait fait à manger exprès pour lui et qu’il pouvait aller s’en faire réchauffer une part s’il avait faim. Bien sûr, elle allait l’accompagner. Il disparut le temps de faire chauffer deux assiettes et revint s’asseoir à ses côtés. « T'as vraiment fait ça bien tu sais. J'étais sûre que tu aurais t'occuper un peu en faisant la cuisine. » Elle ne le voulait pas, mais Cora sentit l’agacement qu’elle avait réussi à garder enfoui remonter à la surface. Elle ne voulait pas s’énerver après lui, ce n’était pas entièrement de sa faute, mais elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Et elle avait beau se dire qu’elle devait se taire, elle n’y arriva pas. « Je ne l’ai pas fait pour m’occuper, Paul. Je l’ai pour toi, pour te faire plaisir parce que je me suis dit que ce serait bien de faire cet effort pour toi vu que tu faisais l’effort de rentrer plus tôt pour notre soirée. Mais tu es rentré avec près de trois heures de retard et ça n’a servi à rien et… » tout était gâché maintenant. Elle ne savait pas par quel miracle elle s’était arrêtée de parler mais elle avait réussi à se maitriser avant d’aller trop loin et avant de se mettre à pleurer. Elle ne voulait pas lui infliger ça encore, pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle respira lentement pour se calmer. Charlie avait dû sentir la tension puisqu’elle s’agitait maintenant et Cora passa une main sur son ventre pour la calmer. « Je suis fatiguée, je ferai mieux d’aller me coucher. » Elle était fatiguée, et enceinte et totalement déprimée. Ça l’excusait amplement.

Paul avait mentionné sa nouvelle partenaire et cela eut l'air de surprendre Cora. Elle ne pensait quand même pas qu'il travaillait seul depuis qu'elle était partie en congé ? Parce que si c'était le cas, elle se trompait lourdement. « Si mais je ne pensais pas qu’ils me remplaceraient si vite. Elle est comment ? » Paul se souvenait pourquoi il n'avait jamais crut bon de mentionner sa nouvelle partenaire maintenant. Sa petite-amie était tellement à faire des crises pour n'importe quoi ces derniers temps qu'il ne voulait pas qu'elle se fasse des idées et se mettre à être jalouse. Il avait donc fait une belle gaffe en la mentionnant ce soir et allait devoir faire attention à ce qu'il allait lui répondre maintenant. Très attention même. « Pas très intéressante. » fit-il en haussant les épaules. « Je préfère de loin travailler avec toi. » Il ne mentait pas. C'était effectivement tout ce qu'il pouvait dire sur l'autre parce qu'il ne faisait pas plus attention à elle que ça. Elle faisait bien son boulot, c'était tout ce qui comptait. Malgré sa fatigué, Paul assura ensuite à Cora qu'il n'allait pas se coucher tout de suite parce qu'il avait envie de profiter d'elle un peu. Et vu depuis le temps qu'elle l'attendait, il ne pouvait juste pas se permettre de la laisser lâchement tomber comme ça. « Sur ? » Le blond hocha la tête pour confirmer. « Je t’avoue avoir envie que tu restes avec moi un peu, parce que je ne t’ai pas vu de la journée, mais je suis bien placée pour savoir que tu as besoin de repos, surtout si tu as une nouvelle affaire… » « Ca va aller, je ne suis pas très fatigué. » mentit-il alors. Il pouvait bien faire l'effort de rester une heure ou deux. Surtout qu'elle lui avait manqué. Le jeune homme embrassa une nouvelle fois avant de prendre des nouvelles de la petite. « Elle va bien, elle a été sage aujourd’hui. Elle ne m’en a pas trop fait baver. » « C'est parce que je lui ait demandé de te laisser tranquille un peu. » fit-il en hochant la tête. Comme si il avait vraiment ce pouvoir-là. Enfin, s'il avait l'air de vraiment y croire, Cora y croirait peut-être aussi. Jusque là, la soirée se passait plutôt bien et Paul en était content. Finalement, il n'en sortait pas si mal. Mais après qu'il ait été réchauffer les assiettes et que lui et Cora s'apprêtaient à manger, les choses se gâtèrent un peu. Il avait dit quelque chose à propos du fait que la brune pouvait bien s'occuper en faisant la cuisine. Il ne pensait pas à mal à la base mais la jeune femme ne le prit pas vraiment bien. « Je ne l’ai pas fait pour m’occuper, Paul. Je l’ai pour toi, pour te faire plaisir parce que je me suis dit que ce serait bien de faire cet effort pour toi vu que tu faisais l’effort de rentrer plus tôt pour notre soirée. Mais tu es rentré avec près de trois heures de retard et ça n’a servi à rien et… » Ok, ça y est, Paul regrettait de ne pas avoir été se coucher. Le jeune homme fixa sa petite-amie un moment interdit, se demandant ce qu'il pouvait bien lui passer par la tête pour qu'elle ait des réactions aussi excessives. Il n'avait vraiment rien fait de mal... « Je t'ai expliqué pourquoi j'étais rentré plus tard. » finit-il par répondre platement. « Et je me suis excusé. » Il avait même accepter de renoncer à quelques heures de sommeil pour elle, il ne voyait vraiment pas ce qu'il pouvait faire de plus pour le coup. « Et ça n'a pas servi à rien, on pourrait en profiter maintenant. Ton plat est toujours bon. » Mais non, il fallait croire que Cora ne l'entendait vraiment pas de cette oreille. Il n'y avait pas à dire, c'était vraiment merveilleux. « Je suis fatiguée, je ferai mieux d’aller me coucher. »  « Quoi ? Sérieusement ? » fit-il en fronçant les sourcils. « Tout ça parce que j'ai dis que tu pouvais t'occuper avec ta cuisine ? » C'était vraiment n'importe quoi là.

Cora n’aimait pas le fait que Paul travaille avec une autre femme. Elle n’était pas tellement jalouse en temps normal c’était juste qu’elle l’aimait énormément et elle n’était pas exactement bien dans sa tête en ce moment. Elle se sentait énorme et peu attirante et elle avait conscience de ne pas être facile à vivre, alors il aurait été facile pour lui de fuir. Bien sûr, elle avait confiance en lui mais ça restait une possibilité, non ? Elle l’aurait bien cherché en tout cas. Pour enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, elle voulut savoir comment sa nouvelle partenaire était. Histoire de savoir pourquoi elle s’inquiétait.« Pas très intéressante. » Elle plissa les yeux mais hocha la tête. C’était peut-être vrai, ou peut-être qu’il lui disait juste pour ne pas qu’elle s’énerve davantage. « Je préfère de loin travailler avec toi. » « D’accord. Bonne réponse. » Elle préféra ne pas s’énerver, il avait bien le droit à un peu de répit et puis… Elle n’était pas sûre de vouloir ça pour ce soir, ils avaient encore du temps pour profiter de leur soirée. Enfin, encore fallait-il que Paul soit capable de rester avec elle, il devait avoir très envie d’aller dormir. « Ça va aller, je ne suis pas très fatigué. » La jeune femme pinça les lèvres et hocha la tête. Elle était satisfaite parce que c’était ce qu’elle voulait alors elle ne devait pas trop insister, elle supposait. « Merci » dit-elle alors avec un petit sourire. Elle voyait bien qu’il sacrifiait un peu de son sommeil juste pour elle. Pour la peine, elle se pencha pour l’embrasser rapidement. Il voulut ensuite savoir si Charlie avait été sage aujourd’hui et Cora ne put que confirmer. « C'est parce que je lui ait demandé de te laisser tranquille un peu. » « Oh, je dois te remercier pour ça aussi alors ? » demanda la jeune femme, moqueuse. Il n’avait aucun mérite là-dedans mais s’il voulait le croire elle n’allait pas l’en empêcher. Malheureusement, la bonne ambiance ne dura pas. Cora avait essayé de rester calme et de ne pas lui en vouloir mais elle n’avait pas réussi à se taire lorsque Paul était revenu avec leurs assiettes. Elle ne savait même pas pourquoi elle s’était emportée comme ça mais il fallait que ça sorte et le jeune homme en prenait plus ou moins une pleine tête. Bien sûr, elle regretta immédiatement d’avoir dit tout ça, elle aurait mieux fait de le garder pour elle parce qu’elle allait lui donner des raisons de la détester encore plus. « Je t'ai expliqué pourquoi j'étais rentré plus tard. Et je me suis excusé. » Oui, mais ça ne changeait absolument rien malheureusement. « Et ça n'a pas servi à rien, on pourrait en profiter maintenant. Ton plat est toujours bon. » Cora soupira, tentant de réfréner son envie de pleurer. « Je sais, je sais mais… Je n’ai pas l’impression que tu réalises ce que ce soir représentait pour moi. Ou ce plat de lasagnes. Enfin, c’est sans doute stupide, et je prends les choses trop à cœur mais bien sûr que tout est gâché. » Elle avait achevé de tout gâcher en réagissant comme ça mais il avait l’air tellement… Elle ne savait pas. Elle aurait voulu qu’il prenne les choses moins à la légère peut-être ? « Tu sais tu ne devrais pas faire de promesses quand tu n’es pas sûr de pouvoir les tenir, comme ça je ne serais pas déçue le soir en allant me coucher sans t’avoir vu de la journée. » Et là elle comptait bien aller se coucher, c’était le meilleur moyen pour que les choses ne s’aggravent pas. Peut-être ? Elle ne savait pas. Elle savait juste qu’elle serait aussi déçue que s’il n’avait pas été là. « Quoi ? Sérieusement ? » Elle dévia le regard. Elle avait conscience de faire un caprice, là. Mais elle ne voyait pas ce qu’il y aurait de bon à continuer de parler, là. Il lui en voulait, elle lui en voulait, ils ne se mettraient pas d’accord. « Tout ça parce que j'ai dit que tu pouvais t'occuper avec ta cuisine ? » « Non, ce n’est pas pour ça » rectifia-t-elle alors. Elle ne voulait pas le laisser minimiser les choses. Dit comme ça, elle faisait tout un foin pour quelque chose de futile. « Tu dois encore penser que j’exagère, pas vrai ? C’est bien plus que ça Paul, je ne peux pas m’empêcher de ressentir ce que je ressens, et je ne le fais pas par plaisir, tu crois que j’aime m’emporte pour rien ? Ou déprimer à longueur de temps ? » Elle ne se reconnaissait absolument pas.

Après avoir assuré qu'il pouvait rester là encore un peu avec Cora et mentit au sujet de sa fatigue, le jeune homme demanda des nouvelles de Charlie et sa petite-amie lui expliqua alors qu'elle ne lui en avait pas trop fais baver aujourd'hui et Paul décida de s'octroyer le mérite de cela. Il raconta que si elle avait été sage c'est parce qu'il lui avait demandé de laisser un peu Cora tranquille. Comme si vraiment il pouvait quoique ce soit là-dedans. « Oh, je dois te remercier pour ça aussi alors ? » Le jeune homme hocha aussitôt la tête. « Evidemment. » fit-il sur un ton un peu arrogant. Encore un peu et il aurait presque pu bomber le torse en plus de ça. Jusque là, la soirée se passait bien malgré l'heure de retour tardive de Paul et du reste. Tout n'était peut-être pas parfait mais ce n'était pas pour ça que ce n'était pas bien. Sauf que Cora réagit excessivement à une des remarques de Paul et prétendit alors que tout était gâché, parce qu'il n'était pas arrivé à temps. Pour le coup, le jeune homme devait avouer qu'il ne comprenait pas. Il aurait compris qu'elle lui reproche son retard au moment où il était arrivé. Mais là, alors qu'ils passaient un bon moment et qu'ils allaient pouvoir manger, il avait l'impression que l'énervement de la jeune femme était juste complètement sorti de nul part. Et ce soir, Paul n'avait vraiment pas la patience nécessaire pour tenter de se montrer diplomate avec la jeune femme. Il essaya quand même du mieux qu'il pouvait de rester calme. Il lui rappela donc qu'il lui avait expliqué la raison de son retard et qu'il s'était excusé. Il lui fit également savoir qu'ils pouvaient toujours profiter de son plat et que tout n'était pas gâcher pour autant. Non, ce qui gâchait les choses là, c'était la crise qu'était en train de faire la jeune femme. « Je sais, je sais mais… Je n’ai pas l’impression que tu réalises ce que ce soir représentait pour moi. Ou ce plat de lasagnes. Enfin, c’est sans doute stupide, et je prends les choses trop à cœur mais bien sûr que tout est gâché. » Ok, si elle persistait à dire ça alors, il ne pouvait rien pou elle. « Tu sais tu ne devrais pas faire de promesses quand tu n’es pas sûr de pouvoir les tenir, comme ça je ne serais pas déçue le soir en allant me coucher sans t’avoir vu de la journée. » « Je ne pense pas t'avoir donné si souvent l'occasion de douter de mes promesses. » répondit-il, le visage fermé. Au contraire, il faisait toujours tout pour elle. Bien sûr, il n'était pas pour autant toujours très présent mais c'est parce qu'il avait un boulot très prenant. Mais quand il ne bossait pas, il était avec elle et faisait ce qui était en son pouvoir pour que tout se passe bien. Il faisait même tous les compromis possible pour qu'elle soit heureuse. Ca ne devait pas être encore assez pour madame malheureusement. « Mais ok Cora, si c'est ce que tu veux, je ne te promettrais plus rien, ce n'est pas un problème. » Et il arrêterait de faire des efforts inutiles puisque de toute manière, qu'il en fasse ou pas, la réaction de la brune était la même. La jeune femme décida finalement d'aller se coucher et Paul ne put une fois de plus pas cacher son agacement face à ça. Tout ça parce qu'il avait fait une malheureuse remarque à propos de sa cuisine. Sa réaction était un peu disproportionné. « Non, ce n’est pas pour ça. Tu dois encore penser que j’exagère, pas vrai ? C’est bien plus que ça Paul, je ne peux pas m’empêcher de ressentir ce que je ressens, et je ne le fais pas par plaisir, tu crois que j’aime m’emporte pour rien ? Ou déprimer à longueur de temps ? » « Evidemment que je pense que tu exagères Cora. » répondit-il en s'énervant. « Je veux bien me montrer patient et compréhensif mais il ne fait pas non plus abuser hein. » Et clairement, elle lui en demandait trop. « Et franchement... » Il marqua une pause pour bien peser chacun des mots qu'il allait prononcer ensuite. « Oui, parfois je me demande si tu ne le fais pas exprès. » lâcha-t-il alors sèchement. « Et si tu ne prends pas un malin plaisir à me prendre la tête tout le temps pour rien. »

Si Cora avait réussi à garder son calme au début, ce n’était plus le cas à présent. Elle avait essayé de ne rien dire, elle ne voulait pas encore faire un enfer à Paul. Mais il avait fallu d’une toute petite remarque insignifiante de sa part pour qu’elle ne puisse plus se maitriser. Elle ne savait même pas pourquoi elle réagissait comme ça, elle savait juste qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle reprochait par exemple à son petit ami de ne pas avoir su tenir sa promesse. Ce n’était peut-être pas de sa faute mais il ne l’avait quand même pas tenue, et elle était quand même déçue. Et triste surtout. Elle aurait préféré qu’il ne lui promette rien. « Je ne pense pas t'avoir donné si souvent l'occasion de douter de mes promesses. » La jeune femme pinça les lèvres. Il avait raison c’était pour ça que c’était d’autant plus difficile. « Mais ok Cora, si c'est ce que tu veux, je ne te promettrais plus rien, ce n'est pas un problème. » « Oui. » répondit-elle d’une toute petite voix, le regard toujours baissé. La jeune femme sentait bien qu’elle avait tout gâché. C’était juste elle-même si vu ce qu’elle disait, elle avait l’air de rendre Paul responsable de tout ça. Elle l’avait peut-être fait intentionnellement, elle n’était pas entièrement sûre de ça non plus. « Evidemment que je pense que tu exagères Cora. » Voilà, il s’énervait vraiment et elle avait tout gagné. Souvent, elle s’en voulait après coup. Elle réalisait à quel point elle était horrible avec lui. Pourtant sur le moment il avait vraiment la sensation de ne pas exagérer du tout. Il ne la comprenait pas, tout simplement. « Je veux bien me montrer patient et compréhensif mais il ne fait pas non plus abuser hein. » C’était à croire qu’il pensait qu’elle le faisait exprès. Qu’elle aimait ça, qu’elle aimait s’énerver après lui, qu’elle aimait se mettre dans cet état. Qui pouvait bien aimer ça ? « Et franchement… Oui, parfois je me demande si tu ne le fais pas exprès. Et si tu ne prends pas un malin plaisir à me prendre la tête tout le temps pour rien. » Bien sûr, bien sûr. Elle adorait ça aussi, mettre en danger leur relation, lui donner envie de fuir alors qu’elle avait besoin de lui. Comme si elle avait besoin de se retrouver encore plus seul et qu’elle aimait gâcher ses rares bons moments. Charlie s’agitait toujours plus dans son ventre et Cora se demanda si elle devait répondre ou non, si elle devait prendre les risques que les choses s’enveniment d’avantage. Malgré tout, elle décida que oui, elle allait répondre. « Est-ce que tu essaies au moins de te mettre à ma place ? » Il avait peut-être essayé, il pensait peut-être la comprendre mais il se trompait clairement, il ne réagirait pas comme ça autrement. Elle haussa les épaules. « Mais d’accord, je le fais exprès. Je cherche juste à te faire fuir et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ça. » Il ne voulait pas comprendre alors autant lui dire ce qu’il voulait entendre. Ou plutôt, ce qu’il semblait penser être la vérité. Au moins il aurait de bonnes raisons de lui en vouloir. « Ça te convient plus comme réponse ? » Elle se leva ensuite sans le regarder et prit son assiette pour aller en jeter le contenu. A quoi bon ? Elle n’avait plus faim et il était clair que la soirée était terminée.

Paul voulait bien faire des efforts, mais il n'y avait rien à faire, il ne comprenait pas ce qu'il avait bien pu passer par la tête de Cora pour qu'elle se mette soudainement à lui faire une crise pour rien encore. Malgré son retard, ils avaient commencé à passer un bon moment ensemble et ça aurait vraiment pu durer si elle n'en avait pas décidé. Mais elle l'avait fait et elle lui reprochait maintenant de lui avoir fais une promesse qu'il n'avait pas tenu. Elle préférait qu'il n'en fasse pas apparemment pour ne plus avoir à être déçue. A l'entendre, le jeune homme avait l'impression que ce genre de choses arrivaient souvent alors que c'était la première fois ! Il était toujours là pour elle. Vraiment. Et il avait toujours fais en sorte de tout faire pour elle. Enfin, si c'était ce qu'elle voulait, ce n'était pas un problème, il ne lui ferait plus de promesses. Et par la même occasion, il ne perdrait plus non plus son temps à faire des efforts. « Oui. » « Parfait. » fit-il en croisant les bras. C'était bien s'il s'entendait au moins là-dessus. Cora continua ensuite et Paul ne put pas retenir son agacement. Il avait déjà bien du mal jusque là mais ce fut pire après. Il confirma à sa petite amie qu'il pensait effectivement qu'elle exagérait. Il avait essayer de lui trouver des excuses pendant longtemps en mettant ça sur le dos de la grossesse et des hormones mais là, il en avait assez. Elle avait clairement abusé de sa patience et il en avait marre de se montrer compréhensif. D'autant plus qu'il avait l'impression qu'elle le faisait exprès. Comme si ce qui lui faisait le plus plaisir au monde ces derniers temps était de lui prendre la tête pour rien. Cora prenait peut-être mal ces propos mais il s'en moquait pas mal là. Il était trop fâché après elle pour se soucier de ne pas la blesser. « Est-ce que tu essaies au moins de te mettre à ma place ? » En entendant sa question, Paul lança un regard excédé à la jeune femme. Evidemment, il fallait qu'elle continue avec ça. « Bien sûr que non, je suis le gros méchant qui se moque bien de ce que tu traverses. C'est ça que tu veux entendre hein ? Et bah sois heureuse alors, je l'ai dis. Tu peux bien faire ta victime comme ça. » En vérité, il ne faisait que ça essayer de se mettre à sa place. C'est pour ça qu'il passait son temps à lui chercher des excuses et à essayer de céder à ses caprices mais ce n'était jamais suffisant. Vraiment. Il pourrait faire n'importe quoi qu'elle se plaindrait pareil. Il était certain que même s'il avait été là à l'heure ce soir, elle aurait trouvé une autre raison de lui faire une crise de bon... « Mais est-ce que t'as essayé de te mettre à ma place toi aussi Cora ? Est-ce que tu crois vraiment que c'est facile pour moi ? Je passe mon temps à jongler entre le boulot et toi en essayant faire du mieux que je peux. Mais c'est simple, tu n'es jamais contente et je commence à être vraiment fatigué par tout ça. » Parce qu'il en était quand même rendu à un point où il trouvait son boulot bien moins fatigant que Cora donc ça en disait long sur son état d'esprit là. « Mais d’accord, je le fais exprès. Je cherche juste à te faire fuir et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ça. Ça te convient plus comme réponse ? » Le jeune homme laissa échapper un soupir. « Tellement plus oui. » fit-il en laissant échapper un rire sans joie. « En disant quelque chose qui a aussi peu de sens, tu me fais encore passer pour un sale type alors c'est vraiment merveilleux, y'a pas à dire. »

Ils étaient semble-t-il arrivés à un point de non-retour. Cora n’avait pas voulu ça et pourtant… Tout était de sa faute et elle le savait. Elle avait tout gâché. Tout était gâché et elle savait qu’elle ne pouvait pas blâmer son petit ami pour ça. Pas entièrement en tout cas. Mais bien sûr, elle se retint de lui dire ça. Elle était un peu trop énervée pour ça. Puis il semblait avoir envie de se mettre en colère alors elle voulait lui donner de bonnes raisons pour ça, tant qu’à faire. Parfois – souvent – elle se demandait s’il essayait de se mettre à sa place. Elle lui avait demandé plusieurs fois déjà mais elle n’avait pas l’impression qu’il essaye réellement. Bien sûr, il faisait des efforts mais le fait qu’il s’énerve après elle comme ça prouvant bien qu’il ne comprenait rien. « Bien sûr que non, je suis le gros méchant qui se moque bien de ce que tu traverses. C'est ça que tu veux entendre hein ? Et bah sois heureuse alors, je l'ai dit. Tu peux bien faire ta victime comme ça. » Cora soupira. Bien sûr qu’elle n’avait pas voulu ça. Elle avait besoin de lui pourquoi ferait-elle tout ça ? Elle pinça les lèvres et dévia une nouvelle fois le regard. Elle secoua même légèrement la tête mais il ne semblait plus capable de l’écouter. « Mais est-ce que t'as essayé de te mettre à ma place toi aussi Cora ? Est-ce que tu crois vraiment que c'est facile pour moi ? Je passe mon temps à jongler entre le boulot et toi en essayant faire du mieux que je peux. Mais c'est simple, tu n'es jamais contente et je commence à être vraiment fatigué par tout ça. » Elle voyait ses efforts, elle appréciait tout ça. Mais malgré tout, elle sentait parfois que ce n’était pas assez. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi mais elle n’arrivait pas à être satisfaite. Cette grossesse était bien plus difficile à vivre qu’elle ne l’avait pensé et elle avait hâte qu’elle se termine. Elle n’en pouvait plus et elle avait encore trois mois à tenir. Pourtant, elle croyait que c’était bien plus heureux que ça et que les femmes enceintes étaient toutes heureuses. C’était une cruelle désillusion. Une fois encore, elle ne répondit rien à ça. Ca ne servait à rien d’argumenter et elle n’en avait pas le courage. Elle tint quand même à rectifier une chose : elle ne le faisait pas exprès. Elle ne voyait pas quel plaisir elle pouvait retirer à faire fuir son petit ami alors qu’elle avait besoin de lui. Elle tenta de lui faire comprendre ça en répondant de manière sarcastique et en lui disant ce qu’il voulait entendre. « Tellement plus oui. En disant quelque chose qui a aussi peu de sens, tu me fais encore passer pour un sale type alors c'est vraiment merveilleux, y'a pas à dire. » Cora le regarda plusieurs secondes sans un mot, tout en secouant la tête. Non, elle n’avait définitivement plus la force de se battre pour ce soir. « Je vais aller me coucher maintenant, et te donner davantage de raisons de me haïr. » Il pouvait être content. « Et tu n’es pas un sale type, c’est juste moi qui suis une folle furieuse maniaco-dépressive sur les bords. » Ça devait bien résumer ce qu’il pensait d’elle, non ? « Bonne nuit. » dit-elle finalement avant de disparaitre finalement pour se rendre dans leur chambre et bien sûr, elle ne s'attendait pas à ce qu'il la rejoigne.