Une baisse de régime… elle lui en foutrait ! Une chance que Morgana ait été suffisamment maligne pour soudoyer l’assistante de Dillon afin d’obtenir des informations ! Aussi, obligations médicales ou pas, la monégasque  ne mit guère de temps avant d’arriver dans la chambre de son mari et d’inciter tout le monde à sortir d’un seul regard. « Wolf, tu vas me faire le plaisir de garder ton cul sur ce lit ou je t’attacherai tellement fort que tu vas en faire un malaise ! » grogna-t-elle sans l’ombre d’une douceur, des éclairs lui sortant des yeux. Par chance, les médecins, infirmières ainsi que l’assistante de Dillon ne manquèrent pas de les laisser seuls, refermant même la porte derrière eux, laissant ainsi tout le loisir à Morgana de lui asséner une gifle. Malade ou pas, il l’avait amplement méritée pour lui avoir fait la peur de sa vie alors qu’elle l’avait quasiment supplié le matin même de rester à se reposer. « Tu peux toujours me sortir que je suis la déraison incarnée et que je n’arrive pas à rester en place ! MERDE DILLON ! Tu vas t’arrêter quand, une fois six pieds sous terre à bouffer les pissenlits par la racine ?! Tu as pensé à moi avant de te tuer à la tâche ? » Morgana avait la respiration haletante, les mains tremblantes à cause de la rage mais elle refusait ne serait-ce que de s’asseoir. Il fallait qu’elle vide son sac. « Tu peux me faire confiance, je vais veiller personnellement à ce que tu manges et tu vas te reposer sinon je te jure de faire ceinture jusqu’à la trinité !!! Et d’ailleurs c’est ce que tu vas faire, ceinture, pas d’activité physique ni de contrariété ! »

Morgana était furax, fait établi, on pouvait désormais passer à autre chose. Enfin… pas tout à fait car mine de rien, elle commençait à connaître celui qui lui servait de mari et de père pour ses enfants, et la promesse du patient docile ne marchait définitivement pas avec elle. « Promesse d’ivrogne ! » s’exclama-t-elle juste pour l’image et non pas pour faire référence à ses problèmes d’alcool. Elle mettait juste en lumière que bigre, il n’avait pas le droit de lui faire une peur pareille et croire qu’elle allait simplement rester les bras croisés, à simplement le regarder se tuer la santé alors qu’il n’était plus tout seul dans l’équation. « Mais tu te rends compte de ce que tu dis ?! Je t’en foutrais du pouet pouet et d’un petit arrêt cardiaque à la noix ! D’après ce que le médecin a dit, tu en as pas fait juste un mais PLUSIEURS ! Ton cœur est affaibli alors crois-moi, tu vas filer doux et plus vite que ça ! » Ne jamais oublier que la discipline de la monégasque savait presque être militaire quand elle s’y mettait. Mais c’était surtout la peur qui parlait actuellement dans son discours : si elle perdait Dillon, Morgana ne s’en remettrait jamais. Elle avait beau faire la dure, faire croire qu’elle pouvait s’en sortir seule, mais cela faisait belle lurette que ce n’était plus vrai. « Ca me tue que tu ne prennes pas au moins ça au sérieux Wolf… » répliqua la belle brune, touchée par la légèreté de son discours. D’ailleurs, elle en recula d’un pas sous le choc. « Non ! Il n’y a plus de beusous, plus de plaisanterie ! Tu n’es plus tout seul bordel… ça ne te donne même pas à réfléchir, ça ?! » s’exclama Morgana, la voix étranglée, prête à éclater en sanglots.

« Non, pas que tu sois déprimé ou abattu mais que tu laisses les médecins te concocter un régime approprié et que tu me laisses m’occuper de toi, ça c’est important ! » hurla Morgana encore plus fort tant elle désapprouvait la réaction de Dillon. Elle le savait buté et attaché à ses petites habitudes mais à ce point… le pire, c’est qu’il ne semblait pas sourciller un seul instant en privilégiant au passage son poste de sénateur qui pouvait bien patienter au moins quelques jours. Loin de la belle brune l’envie de le brimer, mais là… il n’avait pas juste eu un petit malaise de rien du tout, il aurait pu mourir et n’en prenait même pas conscience. « COMMENT TU PEUX DIRE UNE CHOSE PAREILLE WOLF !! » s’emporta-t-elle subitement avant de ne le repousser, non pas pour la beauté de la chose mais pour lui faire comprendre que ce n’était pas en la menaçant de se suicider qu’il allait obtenir de la flexibilité de ta part. « Comment tu peux croire ne serait-ce qu’une seconde que je veux que tu te suicides ? Tu t’es pris des portes dans la tronche, ce n’est pas dieu possible ! » Morgana se mordit violemment la lèvre inférieure en sentant déborder l’eau de ses yeux. Foutues hormones again. « Je peux m’occuper de moi je te remercie ! Et je ne t’ai pas demandé de vivre comme un moine ou d’arrêter de vivre tout court, mais la vie que tu mènes n’est pas faite pour ton corps et si tu ne réduis pas la cadence… mais deux semaines de vacances c’est un début, de toute façon tu n’en feras qu’à ta tête alors plus vite je vais le comprendre mieux ça va valoir, hein ? Tu m’excuses, je reviens. » C’était un combat pour savoir lequel aurait le moins besoin de contrariété. Morgana quitta la pièce sans un regard pour aller sur le premier banc qu’elle trouva, déposant sa tête contre ses genoux. D’accord, elle n’était sûrement pas mieux que Dillon surtout que pour retrouver son calme, cette idiote n’eut pas de meilleure idée que celle de s’allumer une cigarette. Elle ne fumait que rarement mais là, c’était un cas d’extrême urgence.

Et merde il l’avait vue. Morgana eut à peine le temps de se relever de son banc que déjà elle entendait Dillon beugler à la sortie de l’hôpital, en chemise, avant qu’il ne lui arrache sa cigarette des mains. Oh qu’il lui en veuille, elle ne pouvait pas le blâmer pour ça… « Je ne cherchais rien à prouver je cherchais plutôt à me calmer et dans l’état de nervosité où je suis, je n’ai pas vu d’autres moyens excuse-moi ! » grogna-t-elle, bien loin de vouloir s’excuser car il valait mieux qu’elle fume une seule cigarette et reprenne le contrôle de son esprit plutôt que de rester nerveuse des jours entiers, risquant ainsi bien plus assurément la fausse couche. « J’y pense aux enfants, tu penses que je ne fais pas que ça ?! Tu penses vraiment que je ne fais absolument pas tout ce que je peux pour que tout se passe bien, pour me reposer et éviter toutes les contrariétés possibles et imaginables ? C’EST TROP DUR DE TE RENDRE COMPTE QUE JE T’AIME ET QUE JE M’INQUIÈTE POUR TOI !! » Morgana fit un pas en arrière, fermant les yeux quelques secondes afin de respirer profondément. Décidément, son état de nerfs crevait le plafond et il y avait fort à parier pour que cela n’évolue pas de sitôt. Mais en attendant, elle ôta son manteau histoire de le mettre sur le dos de Dillon. « Tu es le cul à l’air et les pieds nus je te signale, alors tu vas me faire le plaisir de continuer à me détester mais dans ta chambre ! » répliqua-t-elle avant qu’il ne se lance dans une nouvelle diatribe, alors qu’elle le poussait à faire demi tour pour rentrer à nouveau dans l’hôpital.

Au départ, Morgana n’osa rien rétorquer d’une parce qu’elle n’était pas nécessairement dans la meilleure des positions pour se faire et de deux parce qu’elle n’avait aucune envie que le commun des mortels soit le témoin de leur scène de ménage. Ce n’est qu’une fois qu’il eut à nouveau atteint sa chambre d’hôpital et qu’elle put fermer la porte qu’elle s’apprêtait à répondre quelque chose, mais Dillon lui coupa l’herbe sous le pied en la serrant brusquement dans ses bras, s’excusant au passage, annihilant aussi toute la rage qu’elle avait pu contenir jusqu’à lors dans son esprit et dans son cœur. « Pardon d’avoir pété un câble et note-le aussi parce que les excuses et moi ça fait dix » reprit-elle avec bonne volonté. « Je sais que tu as eu beaucoup à encaisser et que c’est peut-être plus facile de te plonger dans ton boulot pour te protéger mais merde Dillon, tu n’es plus tout seul… je suis obligée en théorie de ne pas quitter le lit, mais c’est pire de ne pas savoir ce qui se passe pour moi. Je peux gérer mille fois mieux les choses si je peux établir un plan de bataille et savoir ce que je dois affronter, tu comprends ? Appelle ça de la déformation professionnelle ou autrement, mais j’ai autant de peurs que toi à ceci près que je n’ai pas envie de me dire que j’aurais pu faire quelque chose pour t’aider à préserver ta santé tout en sachant que tu ne m’as pas laissé faire. Ca a oublié d’être marrant pour moi aussi… mais merde, on est deux Wolf oui ou bordel de dieu ?! »

Morgana connaissait suffisamment la fierté de Dillon pour éviter d’en remettre une couche et faire en sorte de continuer à s’inquiéter mais en silence. De toute façon, elle ne risquait pas de le refaire, loin d’elle l’envie de se lancer dans une entreprise aussi fumeuse et dangereuse ! Mais il ne risquait pas de la changer non plus dans le sens où la monégasque restait une femme têtue qu’il était difficile de museler plus de deux secondes d’à filée… « Nan, nan, nan ! Tu penses vraiment que tu vas te débarrasser de moi comme ça, Dillon Wolf ? Je vais passer la nuit ici, j’ai déjà demandé un lit aux infirmières pour que tu ne m’envoies surtout pas dans les gencives que je ne suis pas allongée et comme ça, je pourrai même te servir de bouillotte dans la nuit si tu as froid… et que tu me promets de ne pas faire pouet pouet parce que je te connais comme si je t’avais fait ! » Morgana émit un petit sourire canaille avant de s’asseoir délicatement sur le lit tout en repoussant une mèche de cheveux de Dillon en le couvant du regard. « En parlant de gynécologue… j’ai essayé de négocier pendant quinze ans avec ta secrétaire pour qu’elle te libère un créneau afin que tu m’accompagnes pour mon échographie mais ce n’était pas possible du fait de tes importants rendez-vous, je t’annonce donc maintenant très officiellement, Monsieur le Sénateur, que c’est trois mini toi que tu vas accueillir pas plus tard que dans quelques mois ! » Bon, qu’il ne lui refasse pas un autre malaise cardiaque, c’est tout ce qu’elle lui demandait !

Oula, pour que Dillon Wolf en personne vienne à avouer qu’il n’était pas suffisamment en forme pour lui faire toucher les cimes, c’est que vraiment, il ressentait une fatigue plutôt colossale. Morgana émit à cette idée une légère grimace qui ne dura guère alors qu’il embrassait simplement sa main. Ce n’était peut-être rien comme geste mais cela lui offrit un frisson des plus agréables, et qui contrastait de beaucoup avec la scène de ménage qu’ils s’étaient mutuellement offerte. « Comment ça tu vas appeler les gars ? » vociféra-t-elle avant qu’il ne la détrompe et qu’elle ne pousse donc un « ouf » de soulagement. « Priorité sur ton agenda, hein ? Attention je risque d’en profiter sauvagement ! Techniquement tu n’as pas tout loupé vu que j’ai pris les clichés que voici et ma tablette ainsi que l’écho sur ma carte mémoire. » La jolie monégasque l’embrassa tendrement à son tour avant de ne lui mettre les clichés entre les mains et de monter sur son lit pour mieux se coller à lui et placer sa tête confortablement contre sa généreuse poitrine afin qu’il puisse profiter à la fois de sa chaleur et de sa présence. Ce n’est qu’ensuite qu’elle brandit sa tablette pour faire défiler l’échographie qui montraient ses trois haricots américains, qui avaient déjà bien grandi et qui s’avéraient donc être trois garçons. « Je suis la plus heureuse des femmes Dillon et c’est pour ça que j’ai si peur de te perdre… mais toi tu es heureux avec moi ? Outre le fait que tu fais une compet’ avec tes potes sur qui aura le plus de mâles ! »

Morgana était confortablement installée contre le matelas de Dillon mais quelle idée avait-elle eut de lui placer la tête contre la poitrine ? Elle connaissait sa nouvelle sensibilité, pourtant ! Aussi, pendant les minutes qui suivirent, elle tenta de se concentrer sur la vidéo qu’elle lui montrait, ainsi que sur les clichés, pour finir par cette déclaration qu’il lui offrit et qui ne manqua pas de l’émouvoir au-delà des mots. C’était à point tel que la jolie monégasque sentit bientôt les larmes lui brûler les yeux, couler contre ses joues et sa respiration se faire légèrement plus saccadée sous l’effet de l’émotion. Non seulement Dillon était parvenu au miracle de la toucher bien plus encore que lors de ses précédentes déclarations, mais en plus elle ne contrôlait décidément plus rien. « Je sais que tu n’aimes pas forcément t’ouvrir comme ça mais merci de le faire pour moi aujourd’hui » articula-t-elle avant de n’embrasser le sommet de son crâne, le serrant légèrement contre elle alors que la vidéo défilait toujours et qu’elle se souvenait à la perfection du stress qu’elle avait ressentit à la simple idée qu’il y ait quelque chose qui cloche chez les trois fœtus. « Nos trois haricots vont très bien selon le doc » crut-elle parfaitement utile de préciser tandis qu’elle relâchait légèrement son étreinte pour s’allonger davantage sur le lit et tâcher de ne pas trop gesticuler tout en se mordant légèrement son poignet pour ne surtout pas gémir. Ni vu, ni connu je t’embrouille ! Du moins essayait-elle de faire en sorte !

« Les plus beaux parents du monde, il va de soi ! » Et merde. La vidéo s’était terminée un poil plus tôt que ce que Morgana avait prévu et fatalement, sa vague de sensibilité n’avait pas complètement fini d’officier lorsqu’il s’était retourné pour l’embrasser. Cela eut le don de la frustrer puisqu’au final, alors qu’il avait eu un élan de tendresse, celui-ci avait été aussitôt oublié… quelle poisse ! « Pas ma faute, j’avais oublié et je te signale que ça partait d’un bon sentiment parce que je voulais que tu sois très bien installé ! Je ne m’envoie pas en l’air toute seule, je ne vois pas ce que tu veux dire par là et hors de question que je me déshabille, le médecin a déclaré du repos bordel de merde ! » Morgana se contrôlait à la perfection, ne bougeant pratiquement pas, sa respiration haletante étant fondamentalement la seule traîtresse. Mais autant dire que la jolie monégasque ne comptait pas céder, pas cette fois-ci. Ce n’était pas tant qu’elle n’en meurt pas d’envie mais Dillon ne prendrait pas son pied de son côté, d’une part, et il était donc hors de question que ce soit un plaisir à sens unique, et il était primordial qu’il fasse attention à sa fatigue et à sa santé d’autre part. Cela finirait bien par passer, Morgana en était certaine et à ce moment là ils finiraient bien par pouvoir reprendre leur conversation. « Si, justement il y a discussion, j’ai dis non ! Je ne me déshabillerai pas de toute manière, tu peux toujours courir. Réinstalle-toi et je vais aller à la salle de bain… quand je reviens, je veux ce beusou que tu allais me faire ! »

Et voilà, Morgana avait un élan altruiste et Dillon se vexait illico presto. Mais merde, pourquoi ne comprenait-il pas que le doc lui avait foutu une trouille bleue avec son discours à la con ?! Qu’il éprouve du plaisir ou pas à lui en donner n’était pas le fond du problème, elle ne voulait pas qu’il fasse quoi que ce soit surtout ce soir. Demain est un autre jour et à ce moment là les choses seraient sûrement différentes mais non, plutôt que de faire preuve de raison et de comprendre pourquoi elle agissait ainsi, il se mit à bouder comme un collégien consigné dans sa chambre et pire, il lui envoyait une attaque personnelle dans les gencives. « Bravo Dillon, très mature ! » ne put-elle s’empêcher de noter tout en étant quasiment sûre qu’il feignait d’avoir sommeil en prime pour l’emmerder. Morgana se mit à grogner et par chance, l’infirmière à qui elle avait demandé le lit l’apporta à ce moment précis, ne restant pas plus de deux secondes avant de refermer la porte derrière elle. « Ca ne me plait pas forcément d’aller me « soulager » comme tu dis si bien, et surtout seule ! Tu penses que ça m’amuse ? C’est la chiotte d’avoir une poitrine ultra sensible, oui ! Et je n’ai jamais dit que je ne te ferais plus rien mais là, tout de suite, aujourd’hui, j’ai les jetons et tu ne me feras pas croire que me toucher ne te feras rien. Je me connais trop bien pour savoir que j’aurais ensuite envie de te faire plaisir et d’une je suis fatiguée pour cela et de deux je n’ai pas envie de te frustrer. Maintenant je te félicite parce que tu as réussi à m’ôter toute envie en cours de route. » Morgana se leva finalement du lit après avoir embrassé sa joue et s’installa contre le lit en face en soupirant, s’emmitouflant dans les couvertures parce que maintenant, elle avait froid, avec toute cette pression redescendue. « T’es qu’un gamin Dillon Wolf et en plus, tu en deviens méchant » ne put-elle s’empêcher de noter en définitive, sans oser lui souhaiter bonne nuit, ses yeux s’humidifiant bêtement alors que pour une fois, elle n’avait même pas l’impression d’avoir mal fait les choses. Plutôt crever que de s’excuser, pas alors qu’il en était même venu à la « menacer » de se soulager tout seul !

« Effectivement je ne dors pas » fit-elle d’un ton frôlant l’évidence tandis qu’elle avait légèrement sursauté en le sentant se couler délicatement contre son dos. Morgana s’attendait à passer l’une des pires nuits de son existence, à ne pas réussir à fermer l’œil après leur vive altercation, mais il s’excusa bientôt et eut l’effet d’un véritable baume sur ses muscles qui se détendirent aussitôt. « Tu ne peux pas juste dire les choses de manière simple au lieu de « partir en live » comme tu dis si bien ? T’es dur à suivre ! » maugréa-t-elle alors qu’elle ne tremblait plus depuis belle lurette, leur dispute lui ayant définitivement coupé toute envie – déjà que ce n’était pas agréable d’avoir un orgasme en cours de route, ce n’était pas plus mal peut-être. « Pourquoi tu ne m’en as pas tout simplement parlé ? On s’en fout de mon orgasme, c’était pas le propos et d’ailleurs je crois que je déteste mon corps pour en avoir eu un dans un moment pareil mais merde, tu sais que tu peux me parler au moins ? Tu ne vas pas être ridicule, ici il n’y a pas de micro, personne pour te juger il n’y a que toi et moi. » Morgana se retourna à ce moment précise histoire de le couver du regard afin qu’il sente la profonde sincérité de ses propos. « Moi, ta femme, tu te souviens ? » Avant même qu’il n’ait eu le temps de dire une nouvelle connerie, la monégasque s’était aussitôt emparé de ses lèvres avec passion, balayant d’un revers de main toutes les horreurs qu’ils avaient pu échanger depuis le début de la soirée. « Ca ira pour cette fois… et je t’aime aussi chéri » précisa-t-elle avant de lui offrir un sourire canaille.

Morgana ne lâchait pas Dillon une seule fois du regard alors qu’il s’exprimait, de peur qu’il ne retourne sur son lit en lui disant que la parlotte serait pour demain. Il s’était si souventes fois fermées à la discussion qu’elle craignait sincèrement qu’il ne fasse de même aujourd’hui mais à la surprise générale, il fit une sorte de mea culpa qui finit par agrandir progressivement son sourire tendre. « Dillon Wolf tu ne vas pas me perdre ! Je ne t’ai pas épousé pour partir ou te poignarder mais bien pour rester, pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Ce n’est pas tant que j’ai besoin de toi dans ma vie c’est que tu es devenu mon essentiel ! J’ai autant besoin de toi que de l’air que je respire et j’aimerais réellement que tu le comprennes… je sais que tu as été trahi, laissé pour compte, mis soigneusement de côté mais moi je suis là, bien là et je ne laisserai ma place à personne, pour rien au monde. D’autant que bientôt, tu vas avoir trois nouvelles personnes pour t’emmerder jusqu’à ce que la mort nous sépare ! Ne t’empêche pas d’être heureux Dillon pitié… tu as mis un terme à ma cavale et j’aimerais vraiment être l’encre qui va enfin mouiller le port que tu côtoies depuis trop d’années. » Morgana caressait sa chevelure, mêlant le geste à son discours afin qu’il la sente tout près de lui, et ce juste avant qu’elle n’éclate de rire. « Oh je sais à quel point il t’éclate mon corps sensible au pouet pouet et dans quelques jours quand tu seras un peu plus remis je serai prête à être ton grand terrain de jeu avec plaisir. Mais avant tu vas m’aider à trouver trois prénoms à nos champions, vu ? »