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Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found

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MessageSujet: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyDim 13 Oct - 16:37

JEREMIAH&MANUELA - in the moment we're lost and found ►
Je n’ai pas revu Jeremiah depuis que nous avons passé la nuit ensemble. Quelque part, je crois même que je cherche à l’éviter. Pourquoi ? Je n’en suis plus très sûre. Au départ, je croyais regretter ce qui s’est passé, mais j’ai fini par réaliser que le malaise était bien plus profond que ça. Je crois que j’ai des sentiments pour Jeremiah, des sentiments que je ne pensais plus jamais ressentir. Le plus triste dans toute cette histoire, c’est que je sais pertinemment que c’est impossible. Notre relation est vouée à l’échec, elle l’était avant même que nous ne couchions ensemble – pour la simple et bonne raison que nous sommes trop différents. Alors à quoi bon m’obstiner ? Pourquoi continuer à rêver que les choses pourraient changer ? Pourquoi entrevoir un espoir là où, de toute évidence, il n’y a plus rien à faire ? Jeremiah est quelqu’un de bien. Même s’il refuse de l’admettre, je sais que sous ses airs détachés et parfois même mauvais, il se soucie des autres. C’est une bonne personne, quelqu’un qui aurait tellement à offrir si seulement il en avait envie… Mais on ne peut pas contraindre les gens à changer, n’est-ce pas ? On ne peut pas les transformer, les façonner à notre image de telle sorte que tout soit parfait ? Ce serait égoïste et inhumain, pas vrai ? Je le sais. J’en ai conscience, mais ça ne m’empêche pas d’en avoir envie. Si Soraya n’était pas entrée dans ma vie, je crois même que j’aurais tenté l’expérience. Mais je ne suis plus toute seule et même si c’est difficile, même si cela demande parfois de gros sacrifices, je dois d’abord penser à elle. Soyons lucide, c’est tout ce que j’ai. Qu’est-ce qu’un homme en comparaison ? Qu’est-ce qu’une nuit ? Tout cela est illusoire. A l’heure qu’il est, Jeremiah a probablement déjà tiré un trait ce qui s’était passé. Ce n’était qu’une partie de jambes en l’air parmi tant d'autres. Il faut que j’arrête de me faire du mal.

Je prends une grande inspiration et me décide à frapper à la porte. La concierge, qui m’observe depuis une bonne dizaine de minutes secoue la tête en signe de consternation, mais j’ai vite fait de la fusiller du regard. De quoi se mêle-t-elle cette vieille mégère ? Si j’ai envie de camper devant la porte de mon voisin de pallier, en me torturant l’esprit, c’est mon droit. De même, ceci n’est ni plus ni moins qu’une visite de courtoisie. Un pas nécessaire. Un acte qui n’a strictement rien à voir avec ce qui a pu se passer l’autre nuit.

« Salut » dis-je en baissant la tête. Evidemment que je suis mal à l’aise. Comment pourrait-il en être autrement ? Je vous rappelle tout de même que je me suis sauvée comme une voleuse et qu’on ne s’est pas revus depuis. « Je suis vraiment désolée de te déranger de si bon matin, mais j’ai reçu un courrier à propos du vol et je dois t’avouer que j’y comprends pas grand-chose ! Pour moi, c’est du charabia… » J’ai la gorge sèche comme du parchemin. Mes yeux, quant à eux, sont toujours fixés sur le sol. Je n’ai pas l’intention de croiser son regard. Enfin, je sais que c’est inévitable, mais pour l’instant, j’en suis incapable. D’ailleurs, si ça n’avait pas été pour cette foutue affaire de vol, je n’aurais jamais remis les pieds ici. Pourtant, je sens son regard posé sur moi et mon rythme cardiaque accélère de plus belle. Foutues hormones, foutus sentiments, je vous hais !
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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyJeu 17 Oct - 16:23


Il ne me restait plus grand-chose à faire simplement de retrouver cette putain de pièce manquante. Comment finir un putain de puzzle s’il manquait une pièce ? En prime, c’était la pièce centrale du puzzle représentant un monument français : le mont St Michel. J’y avais été une seule et unique fois avec Kaleyna ma cousine. J’avais seize ans à l’époque et elle douze ans. Son père était mort deux ans auparavant et ce connard d’Edgar continuait à la maintenir prisonnière dans ce mausolée alors je l’avais en quelque sorte kidnappée pour son propre bien histoire de lui montrer qu’il y avait une vie en dehors du manoir, en dehors même de l’Irlande. Nous y avions passé le week-end, un week-end même mémorable où je l’avais vu sourire sans chichi. Un des rares souvenirs que je chérissais dans ma chienne de vie car on ne peut pas dire que j’avais été épargné mais qu’importe, le sujet n’était pas là, je recherchais cette putain de pièce. « Bon concentre toi, fais appel à ta mémoire… Qu’est-ce que tu as fabriqué depuis que tu l’as acheté ?! » marmonnais-je tout en plongeant dans mes souvenirs, retraçant le cours de la semaine comme un spectateur . « Te voilà ma salope ! » m’exclamais-je après avoir eu en flashback qu’elle était tombée sous un meuble. Avec fierté, je plaçais ma pièce, terminant mon puzzle. « Bon ben maintenant, rebelote, je me fais chier. Putain qui a dit que la sobriété c’était quelque chose de passionnant ? » grondais-je tout en regardant mon appartement où des puzzles terminés s’entassaient. Il allait falloir que je me trouve une autre occupation.

C’est à ce moment-là qu’on frappa à ma porte et comment dire, je n’avais pas particulièrement envie de voir quelqu’un. En même temps, j’avais rarement envie de voir du monde, préférant de loin à ce qu’on me foute la paix. « A c’est toi ! » lâchais-je sans vraiment d’amabilité mais en même temps, elle en méritait pas des masses. « C’est pour ça que tu viens me voir ? Je ne suis pas le bureau des renseignements non plus mais je présume que la bienséance veut que je te fasse entrer mais si tu t’attends à ce que je t’accueille la bouche en cœur et que je te chante du gospel en remuant de la queue, tu oublies. Tu rentres, je t’aide, tu te barres… Remarque, pour le dernier point, t’es plutôt fortiche alors ça devrait pas te poser problème ! Ah et inutile de me remercier ou de payer en nature, j’ai eu ma dose, ça m’a suffi ! » débitais-je avant de laisser la porte ouverte pour faire style : tu rentres si tu veux sinon rien à branler. J’espérais pour elle qu’elle ne s’attendait pas à ce que je l’accueille avec un regard énamouré car j’avais plutôt la rancune tenace. En même temps, elle m’avait planté bloqué sur mon canapé après avoir tiré son coup alors dans le genre je te prends, je te jette… J’avais donné ! Au moins avec les putes, je savais à quoi m’attendre. Désormais, c’était chose faite avec Manuela et je n’étais pas prêt de retomber dans le panneau.





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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyJeu 17 Oct - 22:11


« A c’est toi ! » Je savais que c’était une mauvaise idée de lui rendre visite. Tout compte fait, j’aurais peut-être mieux fait de m’abstenir. Si j’avais su que ça se passerait de cette manière, je me serais contentée de téléphoner à Caine -d’autant que ça ne l’aurait probablement pas dérangé de me filer un coup de main. Mais j’avais envie de voir Jeremiah. Je sais, je suis légèrement dure à suivre, peut-être même un peu suicidaire sur les bords, mais on ne se refait pas. « C’est pour ça que tu viens me voir ? » Je ne réponds pas. C’est vrai que j’aurais pu trouver mieux... « Je ne suis pas le bureau des renseignements non plus mais je présume que la bienséance veut que je te fasse entrer mais si tu t’attends à ce que je t’accueille la bouche en cœur et que je te chante du gospel en remuant de la queue, tu oublies. Tu rentres, je t’aide, tu te barres… Remarque, pour le dernier point, t’es plutôt fortiche alors ça devrait pas te poser problème ! » Consciente qu’il a toutes les raisons de m’en vouloir, j’encaisse ses reproches sans broncher. Après tout, je l’ai bien mérité. « Ah et inutile de me remercier ou de payer en nature, j’ai eu ma dose, ça m’a suffi ! » Il s’écarte pour me laisser entrer, mais tout à coup, je ne suis plus très sûre d’avoir envie de discuter. L’ambiance est si tendue que j’ai presque l’impression d’avoir déclenché la troisième guerre mondiale –et je n’extrapole pas ! « Je ferais peut-être mieux d’y aller… » Il se contente d’hausser les épaules. Qu’est-ce que t’espérais, au juste ? Qu’il allait te retenir ? Non, mais réveille-toi ma vieille ! Jeremiah est furax contre toi !

Ma douce conscience me rappelle à l’ordre et pour une fois, je décide de m’y fier. « Je suis vraiment désolée. Tu dois me prendre pour une vraie salope… » Il n’essaye pas de me contredire. « Okay… Je vois… » Je soupire et referme la porte derrière moi. « De toute évidence, on ne pourra pas y couper alors autant mettre les choses au clair tout de suite. Tout d’abord, je tenais à m’excuser. T’en as peut-être rien à foutre, vu comme tu es borné, mais j’ai honte d’avoir agi de cette manière. Le truc, c’est que je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je ne sais même pas comment c’est arrivé… Enfin, je veux dire que ça nous est tombé dessus sans crier gare et… même si j’ai passé un bon moment, j’ai paniqué… » Je ne sais pas comment lui expliquer. Pourtant, j’ai déjà été dans cette situation des milliers de fois et aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours réussi à m’en sortir sans trop de dégâts. Le problème, c’est que je suis attachée cette fois. « Je t’apprécie beaucoup et je ne voudrais pas risquer de compromettre nos relations pour une histoire de sexe. T’es un chic type. Même si t’as de nombreux défauts, comme nous tous d’ailleurs, t’es quelqu’un bien, mais… La vérité, c'est que je ne suis pas certaine que ce genre de relation soit ce dont j’ai besoin… »
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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyVen 18 Oct - 16:16


« Je ferais peut-être mieux d’y aller… » me répondit-elle comprenant sûrement que je n’étais pas d’humeur à faire des efforts aussi, me contentais-je d’hausser les épaules. Elle faisait ce qu’elle voulait de son cul, ce n’était foutrement pas mes affaires. Toutefois, la voix de Manuela résonna dans mon appartement une nouvelle fois, attestant de sa présence. Finalement, elle avait décidée de rester, grand bien lui fasse. « Je suis vraiment désolée. Tu dois me prendre pour une vraie salope… » Commença-t-elle et je me retournais vers elle pour la regarder, silencieux, les mains dans les poches de mon jean. « Okay… Je vois… » Soupira-t-elle et je continuais de conserver le silence, l’observant refermer la porte, attendant qu’elle s’exprime une nouvelle fois. Je ne comptais pas lui mâcher le boulot, si elle avait envie de parler, elle n’avait qu’à le faire, j’avais rien demandé dans l’histoire. Après tout, c’était elle qui était venu me voir chez moi, m’empêchant par la même occasion de commencer un nouveau puzzle pour me détourner de mon envie de boire. « De toute évidence, on ne pourra pas y couper alors autant mettre les choses au clair tout de suite. Tout d’abord, je tenais à m’excuser. T’en as peut-être rien à foutre, vu comme tu es borné, mais j’ai honte d’avoir agi de cette manière. […] La vérité, c'est que je ne suis pas certaine que ce genre de relation soit ce dont j’ai besoin… » Termina-t-elle son monologue sur ces dernières paroles. J’étais censé répondre quoi au juste ? Me mettre à genoux et l’implorer, la queue entre les jambes, de me reprendre ? Elle avait paniqué ouais et alors ?! « En gros, je suis censé comprendre quoi dans l’histoire ? Tu as couché avec moi –d’ailleurs j’espère que le sextoy t’allait côté taille, performance, endurance etc.. c’est que c’est une pile duracel faut pas déconner ; mais bref, en gros… C’est quoi la finalité ? » commençais-je sur un ton ma foi ironique tout en continuant de darder sur elle un œil à la fois blasé et narquois. « Tu ne veux pas d’une relation entre nous basta, je t’avais pas demandé en mariage donc détends toi du string, ça va bien se passer. Je t’avoue que j’ai du mal avec le concept de je te saute dessus, je t’évite et je viens te dire que finalement je ne veux pas de toi mais grand bien t’en fasse, ce n’est pas ça qui m’empêchera de pioncer cette nuit. T’as pas besoin ça, t’as pas besoin de ça mais viens pas me chanter ramona dans quelques temps. Je ne suis pas du genre à apprécier les yoyos et encore moins d’être pris pour un con donc on repart comme en quarante, t’es ma voisine, t’es la poto et hopla chocolat tout le monde il est content, tout le monde il est beau ! Bon sinon, c’est quoi que tu ne comprends pas dans cette circulaire ? » lui demandais-je en changement brutalement de sujet. Je n’allais pas coucher dessus pendant vingt ans non plus, ce n’était pas le genre de la maison. Elle avait mis les points sur les i basta !




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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptySam 19 Oct - 22:38


« En gros, je suis censé comprendre quoi dans l’histoire ? Tu as couché avec moi –d’ailleurs j’espère que le sextoy t’allait côté taille, performance, endurance etc.. c’est que c’est une pile duracel faut pas déconner ; mais bref, en gros… C’est quoi la finalité ? » Il est sérieux ?! Je veux bien reconnaître que j’ai mal agi, mais il y a tout de même des limites. Non, mais c’est quoi son problème ? Furax ou pas, ça ne lui donne pas le droit de me traiter de cette manière.

Je passe mes mains sur mon visage dans l’espoir que cela m’aidera à recouvrer mon calme. En vain, car les propos de Jeremiah sont de plus en plus cinglants. « Tu ne veux pas d’une relation entre nous basta, je t’avais pas demandé en mariage donc détends toi du string, ça va bien se passer. » Je lève les yeux au ciel, consternée par sa réaction. On dirait un adolescent, tant dans ses propos que dans son attitude. C’est pathétique.
« Je t’avoue que j’ai du mal avec le concept de je te saute dessus, je t’évite et je viens te dire que finalement je ne veux pas de toi mais grand bien t’en fasse, ce n’est pas ça qui m’empêchera de pioncer cette nuit. T’as pas besoin ça, t’as pas besoin de ça mais viens pas me chanter ramona dans quelques temps. Je ne suis pas du genre à apprécier les yoyos et encore moins d’être pris pour un con donc on repart comme en quarante, t’es ma voisine, t’es la poto et hopla chocolat tout le monde il est content, tout le monde il est beau ! Bon sinon, c’est quoi que tu ne comprends pas dans cette circulaire ? » Au diable la paperasse, il ne va pas s’en sortir comme ça ! Même si je n’étais pas disposée à aborder le sujet en arrivant ici, maintenant que c’est fait : autant crever l’abcès. « Mais j’en ai rien à foutre de ce papier à deux balles ! Ce n’était peut-être pas flagrant, mais je cherchais juste un prétexte pour venir te voir. Je voulais qu’on parle de ce qui s’est passé et je tenais à m’excuser, mais de toute évidence c’était une mauvaise idée ! » Agacée par ses remarques, je ne peux m’empêcher de vider mon sac. « J'comprends même pas ce qui a pu m'attirer chez toi au départ » j’ajoute, sans même y réfléchir. « Quand je pense que j’essayais de te trouver des excuses… Le pauvre, il a souffert, c’est normal qu’il soit aussi méfiant… Mon cul ! T’es rien d’autre qu’un vieil emmerdeur oui ! » Et encore, je suis gentille. « D’ailleurs c’est quoi ton problème ? Ça t’a vexé à ce point que je me barre après avoir couché avec toi ? Le grand policier a été blessé dans son orgueil et il ne s’en remet pas ?! Parce que si c’est le cas, t’aurais très bien pu me le dire ! J’avoue que j’ai pas assurée, mais si ça te dérangerait tant que ça, fallait l’ouvrir ! » Ça me sidère qu’il réagisse aussi mal. A son âge, je pensais qu’il ferait preuve d’un peu plus de maturité, mais il faut croire que j’ai eu tort. Jeremiah n’est pas différents des autres hommes, j’dirais même qu’il est encore plus borné ! « Quand t’auras fini de te regarder le nombril et que tu seras prêt à avoir une conversation d’adulte, tu me feras signe ! » Je le provoque en toute impunité, en espérant que ça va le déstabiliser, mais je sais que ça n’arrivera pas. Il est beaucoup trop fort à ce jeu-là. « Quand je pense que ça m’a traversé l’esprit… Toi, moi… J’ai vraiment été stupide ! T’es tout ce que je déteste pourtant, mais bizarrement y’a quelque chose qui me plaît chez toi… C’est vraiment n’importe quoi… » Mes mots s’éteignent dans un soupir et je fais un pas en arrière. Il faut vraiment que je me calme. « Écoutes, je n’ai pas envie qu'on se dispute alors... autant oublier toute cette histoire » A quoi bon me fatiguer ? On ne peut pas parler avec lui de toute façon. En tout cas, pas aujourd'hui...
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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyLun 21 Oct - 15:57


« Mais j’en ai rien à foutre de ce papier à deux balles ! Ce n’était peut-être pas flagrant, mais je cherchais juste un prétexte pour venir te voir. Je voulais qu’on parle de ce qui s’est passé et je tenais à m’excuser, mais de toute évidence c’était une mauvaise idée ! » Non, je n’avais pas compris ?! Elle me prenait pour un con ? Bien sûr que je savais bien que son papier était un prétexte à deux balles mais merde, si elle avait besoin d’une excuse pour venir me parler, c’est que son cas était encore plus désespéré que je ne le pensais mais je la laissais s’exprimer, vider son sac, essayant de contenir l’agacement qui me donnait qu’une seule envie : la foutre à la porte de mon appartement avec un bon coup de pompes au cul. « Attends, tu es en train de me dire que je sais pas tenir une conversation d’adulte ? C’est la meilleure. Tu sais quoi Manuela quand tu sauras ce que tu veux dans la vie, tu reviendras me parler mais en attendant, je te conseille d’avoir une grande discussion avec toi-même car là tu me pètes les couilles mais quelque chose de sérieux » commençais-je en dardant sur elle un regard noir car mine de rien, elle m’énervait prodigieusement. « Je devrais faire quoi dis-moi ? Dire amen à tes conneries ? Non parce que tu oublies une chose, c’est que ce jour-là, j’étais complétement coincé dans mon canapé. Alors c’est bien gentil mais tu te fais sauter et après madame se barre et je devrais faire quoi ? Oh la pauvre, elle a paniqué, elle ne sait plus où elle en est pourtant, ce n’est pas faute de t’avoir mis en garde, de t’avoir laissé le temps de te tirer. Je suis quoi dans l’histoire ? Un mec que tu prends et que tu jettes selon tes désidératas ? Parce que tu viens me chanter ramona en me sortant que tu pensais que nous deux, il y aurait pu avoir quelque chose mais juste avant tu me dis franco qu’une relation n’a pas lieu d’être entre nous car tu n’as pas besoin de ça dans ta petite vie. Qu’est-ce qui t’a défrisé dans mes paroles ? Que je ne me jette pas à tes pieds pour te supplier de me laisser une chance ? Je suis pas un yoyo alors tes caprices de gamines, ça fonctionne peut-être avec les autres mecs mais pas sur moi » lâchais-je avant d’aller finalement me servir un verre d’alcool car sobre, je n’allais pas rester soft très longtemps, il valait mieux que je me serre un coup, au moins ça me détendrait. « Après je vais t’en apprendre une bonne : je suis un être humain, j’ai des sentiments et ce n’est pas une histoire d’orgueil mais de sensibilité. Ouais, je t’apprends un scoop, j’ai un cœur comme tout le monde mais non ce n’est pas possible. Je suis qu’un vieil emmerdeur, un enfoiré de service alors piétiner ses sentiments franchement qu’est-ce qu’on en a à foutre hein ?! Un joli sourire, un petit coup dans les chaussettes et monsieur sera content… Ah oui, je ne dois pas me prendre pour le nombril du monde, accepter que madame ait paniqué, que madame ait fait de la merde, que madame vienne chez moi pour me dire en gros, je ne veux pas de toi et me la fermer parce que j’ai rien à dire sur la question après tout, je suis tout ce que tu détestes. Et bien tu veux un scoop : j’ai les mêmes griefs à ton encontre ! »




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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyMar 22 Oct - 23:44


La situation est en train de m’échapper totalement et j’assiste, presque impuissante, à la dispute qui m’oppose à Jeremiah. Une part de moi voudrait pourtant hurler à l’injustice et se rebiffer, mais les mots restent coincés. C’est bien simple, j’ai la gorge nouée par l’embarras. Mes yeux, emplis de larmes mêlées de frustration et de désarroi, évitent précautionneusement ceux de mon hôte. Une fois n’étant pas coutume, je me suis mise dans de beaux draps ! Je n’en ai fait qu’à ma tête et comme d’habitude ; j’ai été droit dans le mur. Je savais pourtant que c’était une mauvaise idée. Une fois entrée dans l’appartement, je m’étais même intérieurement promis de ne pas le provoquer –mais cela a été plus fort que moi. Je me suis laissée déstabiliser par ses reproches et sans même le vouloir, j’ai alimenté le conflit. Les mots ont dépassé ma pensée, je me suis totalement embrouillée, embrouillant mon interlocuteur par la même occasion –et je ne réalise que bien trop tard l’ampleur de mes actes.

Jeremiah est fou de rage. Il n’arrête pas de hurler. Prostrée au beau milieu du salon, je l’écoute sans mot dire, un peu comme une fillette que l’on serait en train de réprimander. Mais, dans une certaine mesure, n’est-ce pas ce que je suis ? Une gamine ? Jeremiah a raison, je devrais avoir honte de moi. Je suis capricieuse et égoïste, en plus d’être de mauvaise foi. La croyance générale voudrait qu’on apprenne de nos erreurs, c’est bien ça ? Eh bien laissez-moi vous dire que ça ne fonctionne pas avec les filles comme moi. Tom, Mathis, Malik. J’ai tous fini par les faire fuir. Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Certains d’entre eux se sont même accrochés, en vain, car je me suis toujours débrouillée pour les repousser. Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça. J’imagine que cela a un rapport direct avec la mort d’Adan. Même si j’ai fini par faire mon deuil, une partie de moi est toujours terrorisée à l’idée d’être abandonnée. Et qui y a-t-il de plus efficace pour éviter les chagrins d’amour que de se refuser soi-même à la simple idée d’aimer ou d’être aimée ?! Mon raisonnement est parfaitement illogique. D’ailleurs, ma vie elle-même n’est qu’une suite d’incohérences. Mais que suis-je supposée faire face à lui ? Quoi que je dise, quoi que je fasse, cet homme a de l’importance pour moi. Même s’il est effectivement aux antipodes l’homme idéal, j’ai développé des sentiments pour lui –et je peux difficilement les ignorer. Alors, forcément, ça me fait mal de l’entendre parler de cette manière. Même si je suis la première à avoir déclenché les hostilités, c’est loin d’être agréable de s’entendre dire qu’il me hait. Mais comment lui expliquer ? Je ne suis qu’une gamine, « qui prend et qui jette selon ses désirs ». Si seulement il savait… Si seulement il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, ça me faciliterait la tâche. Mais nous ne sommes pas dans l’un de ces films à l’eau de rose où les acteurs s’en sortent avec de belles tirades. La poésie ou les métaphores ne me seront d’aucune utilité face à lui. Il faut que je lui parle à cœur ouvert et que j’essaye d’être la plus franche possible.

« Tu as raison… » je finis par lâcher, à sa plus grande stupéfaction. « Je me suis comportée comme une gamine capricieuse, une vraie garce, tu peux le dire. Et tu as tout à fait le droit de me haïr… » Ça, il le sait ma cocotte, viens en au fait – je songe, comme pour me donner du courage. « Le problème, c’est que je n’ai jamais été très douée pour ces choses-là. Depuis la mort de mon fiancé, chacune de mes relations s’est soldée par un échec et j’avoue sans pudeur en être l’unique responsable. Tu peux me traiter de comédienne ou même penser que c’est un peu léger comme excuse, je comprendrai… Le truc, c’est que je ne sais pas pourquoi j’agis comme ça… Dès que je m’attache à un homme, ou en tout cas dès que je comprends qu’il compte pour moi et qu’on pourrait vivre quelque chose de sympa, je fais tout capoter… Au fond, je crois que j’ai peur de souffrir alors, histoire d’éviter que ça arrive, c’est moi qui fais souffrir les autres. C’est stupide et complètement puérile comme réaction, j’en ai conscience, mais je suis comme ça. J’aurais peut-être dû te prévenir… » L’espace d’une fraction de secondes, j’ose enfin affronter son regard. Lui me fixe toujours l’air parfaitement impassible. « Je suis désolée… » Dis-je avant de me diriger vers la porte d’entrée. « D'ailleurs, ça vaut ce que ça vaut, mais j’ai passé une merveilleuse nuit malgré tout… » Je n’ai pas la naïveté de croire qu’il va me retenir. Je doute que ce soit le genre de la maison et de toute manière, je ne le mérite pas. Je voulais simplement qu’il sache que j’avais passé un bon moment en sa compagnie. Si je n’étais pas aussi compliquée, si je n’étais pas aussi stupide, je suis sûre qu’on aurait pu démarrer quelque chose tous les deux. Je ne dis pas que cela aurait été parfait, mais on aurait peut-être fini par trouver un équilibre ? Cela aurait peut-être fonctionné, qui sait ? Quoi qu’il en soit, la balle est dans son camp désormais.
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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyMer 23 Oct - 1:56


Je n’étais pas très doué dans les rapports humains bien que je conservais une certaine compréhension. En réalité, je n’avais jamais réellement fait l’effort de me rapprocher d’une personne en dehors d’un cercle restreint. A quoi bon, les personnes finissaient toujours par se lasser de mon caractère des plus merdiques mais voilà, j’étais franc du collier, un emmerdeur fini et un langage fleuri. C’était moi dans ma plus grande œuvre et j’emmerdais quiconque que cela défriserait. Je n’avais pas le temps à perdre avec des personnes qui ne chercheraient pas à voir au-delà du masque, au-delà des convenances. Je me fichais bien des gens pour la peine ! Après tout, qu’est-ce que j’avais offrir si ce n’est l’image d’un alcoolique sans foi ni loi, un ancien ripou qui cherchait la rédemption dans la bouteille et les potins. Au mieux, j’étais une bonne écoute, au pire, j’étais le cauchemar de la bonté. Je n’avais aucune empathie d’après les psychiatres de la police mais ils se trompaient. Je crois que j’avais trop d’empathie mais je ne voulais pas me faire bouffer par mes souvenirs. Je ne voulais pas finir comme mon oncle que sa mémoire avait rendu dingue au point qu’il ait demandé lui-même son internement pour s’isoler du reste du monde. Je ne voulais pas devenir comme lui mais en quelque sorte, j’avais choisi mon propre internement : la bouteille et le vide au niveau vie sociale mise à part quelques prostituées pour me vider les couilles –en parlant crûment et en appelant un chat un chat.

Manuela avait été un grain de sable dans mon existence bien huilée. Je ne l’avais pas vu venir, elle s’était immiscée dans ma vie sans même le vouloir et j’avais cru éprouvé des choses pour elle, ça avait viré à l’obsession mais son abandon m’avait glacé, il fallait être honnête. Je n’étais pas le genre d’homme à coucher pour coucher sauf besoin vital. En dehors de cela, je ne fréquentais que très peu de femmes, préférant de loin me concentrer sur mon boulot car je me connaissais suffisamment pour savoir que j’étais une personne entière. Je donnais mais je pouvais reprendre aussi vite si je ne sentais pas la personne en face et rare était les occasions par la suite de me faire changer d’avis. En un sens, je pourrais me qualifier de véritable gonzesse en matière de sentiments mais qu’importe, j’étais qu’un enfoiré alors un enfoiré, on s’en tape un peu de ce qu’il ressent. J’entendais à peine Manuela s’excuser et m’expliquer le fond du problème mais que pouvais-je y faire ?! Je n’étais pas son psy si elle avait besoin de consulter, qu’elle y aille, je ne pouvais pas faire grand-chose pour elle à ce niveau-là. « Et je suis sensé faire quoi moi dans ce beau merdier ? Tu t’excuses, tu t’insultes mais je ne suis pas fan de l’autoflagellation. Le résultat de tout ça c’est quoi ? Qu’on efface tout et on recommence ? Tu foires tes relations, tu ne veux pas de ça pour le moment dans ta vie et je suis sensé comprendre quoi ? Je n’ai pas un traducteur dans le cerveau ou dans le cul alors va falloir que tu saches ce que tu veux dans la vie. Tu as peur de souffrir mais je vais t’en apprendre une bonne, 90% de la population a la même peur que toi alors putain, ça en fait des bourreaux. C’est bien beau de jouer les grandes gueules mais encore faut-il assumer derrière. C’est facile de me sortir tout ce laïus d’introspection mais je suis pas psy tout comme je peux pas te garantir la relation de tes rêves, celle où oui-oui se tape un des bisounours avec en arrière fond sonore la BO du monde de Candy » lâchais-je sur un ton bien plus las qu’excédé. Je n’avais même plus la force de me mettre en colère. En fait, j’étais complétement paumé par sa propre perdition car les girouettes, c’était pas trop mon truc. Manuela ne semblait pas s’en rappelait mais j’étais incapable d’oublier quoique ce soit. Je ne pouvais fermer les yeux sur les choses négatives parce que j’en ai envie. Je me souvenais de tout jusque dans les moindres détails et ça, ça faisait mal. « En même temps normal que tu ais passé une bonne nuit, on m’appelle Dieu dans l’intimité »lâchais-je avec une certaine ironie amusée tout en sortant mon paquet de clope pour m’en fumer une. A défaut de me payer la cuite de mes rêves, une clope me détendra.





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MessageSujet: Re: Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found EmptyMer 23 Oct - 22:52


Il m’assaille de questions dont j’ignore les réponses. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir essayer d’en trouver. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir tout arranger. Si ça ne tenait qu’à moi, si les choses n’étaient pas allées aussi loin, je me jetterais même à son cou. Dans un monde idéal, Jeremiah ne serait plus en colère contre moi. Dans mes fantasmes, il m’a déjà pardonné. Mais ça ne fonctionne pas de cette manière, n’est-ce pas ? Pourquoi faut-il que ça soit si compliqué ? Pourquoi faut-il que JE complique toujours tout ? A cet instant précis, je suis tellement en colère contre moi-même que je me mettrais volontiers une paire de baffes. « Je n’ai pas un traducteur dans le cerveau ou dans le cul alors va falloir que tu saches ce que tu veux dans la vie. » Je grimace en entendant sa remarque. Même si je n’aurais pas le mauvais goût de la ramener (je ne suis pas suicidaire non plus, faut pas exagérer), je ne vois vraiment pas l’intérêt d’être aussi vulgaire. Non, mais franchement, à quoi ça nous avance de nous balancer des horreurs au visage ou de parler comme de vieux charretiers ?! Oh, mais j’oubliais que c’est monnaie courante chez lui… « Tu as peur de souffrir mais je vais t’en apprendre une bonne, 90% de la population a la même peur que toi alors putain, ça en fait des bourreaux. » Je courbe les épaules et me mords les lèvres. Ça ne me plaît pas de l’admettre, mais il a raison. « C’est bien beau de jouer les grandes gueules mais encore faut-il assumer derrière. C’est facile de me sortir tout ce laïus d’introspection mais je suis pas psy tout comme je peux pas te garantir la relation de tes rêves, celle où oui-oui se tape un des bisounours avec en arrière fond sonore la BO du monde de Candy. » Il est toujours aussi remonté, mais pour le coup, je ne peux faire autrement qu’esquisser un petit sourire. La formulation est originale et en d’autres circonstances, je suis convaincue que nous aurions pu en rire. « En même temps normal que tu ais passé une bonne nuit, on m’appelle Dieu dans l’intimité » lâche-t-il en faisant allusion à ce que je viens de lui dire. Ce serait inapproprié de rire ? J’aime autant ne pas prendre le risque. A bien considérer la chose, le ton qu’il a employé faisant davantage penser à de l’ironie. J’aurais préféré qu’il plaisante pour détendre l’atmosphère, c’est vrai, mais je m’estime déjà heureuse qu’il ne m’ait pas mise à la porte.

« Je n’ai pas les réponses à tes questions. Tout ce que je peux te dire, c’est que j’aurais voulu que les choses se passent autrement. Mais ce qui est fait est fait » je concède en haussant les épaules. « Je sais que tu es toujours furax contre moi, mais j’espère pouvoir arranger les choses. En attendant, je vais essayer de régler mes problèmes. Tu as raison, je n’irais nulle part tant que je n’aurais pas réglé tout ça. Ça va surement me demander un gros travail sur moi-même, mais je vais essayer… Et… quand ce sera fait… peut-être que… » Rien du tout. Il n'arrivera rien du tout. Après ce qui s’est passé, je devrais déjà m’estimer heureuse s’il m’accorde un jour son amitié. C’est mort entre nous. Je le sais, il me l’a clairement fait comprendre. Alors que quelqu’un m’explique pourquoi j’ai toujours une folle envie de l’embrasser. « Cette fois, je vais vraiment y aller… Je t’ai suffisamment fait perdre ton temps… » dis-je tout en me rapprochant de lui. Même si j’ai peur qu’il me repousse, je lui vole quand même un baiser. « Au revoir Jeremiah » sont les derniers mots que je prononce avant de disparaître derrière la porte.
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Jeremiah&Manuela - in the moment we're lost and found

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