Cléa avait passé une bonne soirée avec Joaquin. Vraiment. Il l'avait invité au resto et la brune avait passé un bon moment. Et elle avait bien mangé aussi ce qui ne gâchait rien. Pourtant, elle était plutôt méfiante quand il l'avait conduit dans un restaurant de Staten Island. L'américaine n'avait en effet pas l'habitude de s'aventurer par là. Soit. Si Joa continuait comme ça, elle pourrait bien finir par croire qu'il était effectivement parfait. Elle se contenterait de le penser par contre parce que l'ego du jeune homme ne supporterait pas trop de l'entendre le dire. C'était couru d'avance. Après le resto, ils avaient fait un tour sur la plage rapidement parce que la jeune femme avait absolument voulu manger une glace là-bas. Ce n'était pas souvent qu'elle pouvait faire des caprices comme ça donc elle profitait un peu de l'absence de Mattéo pour faire son bébé à son tour. Elle aimait bien ça en fait. Maintenant, ils se trouvaient dans la voiture sur le chemin du retour. C'était Cléa qui conduisait. En même temps, il s'agissait de sa voiture donc bon. Joa avait bien proposé de prendre le volant mais la jeune femme avait refusé. Elle pouvait tout à fait les ramener. C'était une grande fille. Elle avait mis la musique à fond et chantait (faux) la chanson qui passait à la radio. Elle avait beau avoir tout un tas de qualité (vraiment, elle aussi elle était presque parfaite pour le coup) chanter juste n'avait malheureusement jamais fait partie de ses compétences. Elle blâmait entièrement son père pour ça en fait. Ce n'était pas de sa faute à elle si c'était compris dans ses gênes. La chanson se termina et elle baissa le volume un peu en prenant un air triste. « C'est déjà fini ? Pourquoi c'est déjà fini ? Je suis triste maintenant. » dit-elle sur un ton exagérée. Elle n'était pas vraiment triste en fait. Elle était même un peu trop joyeuse pour tout dire. Une autre chanson passa et Cléa la jugea trop nulle, elle tourna donc la tête vers Joa en surveillant toujours distraitement la route. « J'aime pas celle-là, trouve en une mieux. » exigea-t-elle alors. Elle elle ne pouvait pas, elle conduisait. Elle conduisait tellement bien qu'elle venait de  se prendre quelque chose en fait. « Oops. » fit-elle alors. Elle n'avait rien trouvé de mieux à dire sur le coup.

Joaquin avait décidé d’inviter Cléa au restaurant ce soir. Ils se voyaient souvent et principalement avec Mattéo parce que le péruvien le gardait souvent mais à la base ils étaient amis et très proches alors il leur arrivait de passer des soirées rien que tous les deux même si cela se faisait assez rare. Ce soir donc, Joaquin avait invité la jeune femme à diner dans un restaurant à Staten Island, non loin de la plage. Ils avaient passé une soirée très agréable et avaient vraiment très bien mangé pour ne rien gâcher. Le jeune homme reviendrait sans doute ici à l’avenir. Il avait repéré le restaurant grâce aux critiques qui étaient publiées dans le journal où il travaillait. Soit. Il était de plus en plus convaincu qu’il était l’homme parfait et d’autant plus après cette soirée. Il espérait vraiment que Cléa accepte de le reconnaitre cette fois parce qu’il ne savait pas ce qu’il allait encore devoir faire pour que ce soit enfin le cas. Il avait quand même placé la barre très haute là… Mais bon Cléa était juste difficile alors il ne devait sans doute pas se fier à elle. Après s’être promenés et avoir dégusté une glace sur la plage, les deux amis avaient pris le chemin du retour jusqu’à Manhattan dans la voiture de la jeune femme et elle était naturellement au volant. Ils avaient tous les deux un petit pu bu – Joaquin moins que Cléa quand même et il avait bien proposé de conduire à sa place mais elle semblait en état quand même donc que ce soit l’un ou l’autre qui conduise ne faisait aucune différence selon le jeune homme. La jeune femme était en train de chanter à tue-tête dans la voiture sans se soucier du fait que cela puisse donner mal à la tête au blond. Quand la chanson s’arrêta et que son amie s’arrêta par la même occasion, il ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement. « C'est déjà fini ? Pourquoi c'est déjà fini ? Je suis triste maintenant. » Joaquin tourna la tête vers elle et la regarda en fronçant les sourcils. « Tu vas t’en remettre non ? Je suis content moi en tout cas, ça fait du bien à mes oreilles. » Il était tellement gentil. Mais elle l’avait assez torturé alors il pouvait bien se le permettre. Cléa mit alors une autre station de radio mais finit par tourner la tête vers lui, en oubliant semble-t-il sa conduite. « J'aime pas celle-là, trouve en une mieux. » « D’accord, d’accord, je vais te trouver ça. » Il commença à faire défiler plusieurs stations jusqu’à ce que la jeune femme lui fasse signe d’arrêter. « Mais concentre-toi sur la route un peu, je tiens à rentrer chez moi en un seul morceau. » Et puis que ce soit le cas pour elle aussi par la même occasion. Au bout d’un moment, Joaquin sentit un choc. « Oops. » Oui, c’était le cas de le dire. C’était même un peu léger en fait. « Gare-toi. » fit alors le jeune homme d’un air inquiet. Il descendit ensuite de la voiture pour aller voir ce qu’ils venaient de percuter, priant pour que ce ne soit qu’une poubelle ou une autre voiture. Seulement il n’eut aucun mal à constater qu’il ne s’agissait rien de toute ça mais d’un homme, étendu là sur le bord de la route. Il resta interdit quelques instants incapables de réfléchir à ce que tout cela impliquait, ne pensant même pas à aller vérifier si l’homme était toujours vivant ou non. « Cléa… » fit-il au bout de quelques instants, ne trouvant rien de mieux à dire.

Cléa était vraiment d'excellente humeur ce soir. Tellement en fait qu'elle ne voyait pas pourquoi ils rentraient déjà maintenant. Sûrement parce que Joaquin était un vieux papy qui avait besoin de dormir tôt. Enfin bon, tant qu'elle pouvait chanter avec la radio à fond dans la voiture, ça ne la dérangeait pas vraiment. Surtout qu'elle aimait beaucoup la chanson qui passait à cet instant. Malheureusement, il fallut bien que la chanson se termine un jour et la brune se sentit très malheureuse pour le coup. « Tu vas t’en remettre non ? Je suis content moi en tout cas, ça fait du bien à mes oreilles. » Cléa se retint de lui lancer un regard assassin (parce qu'il fallait qu'elle reste concentrée sur la route) mais elle n'en pensait pas moins. « Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire. » fit-elle alors. Non parce qu'elle n'espérait vraiment pas pour lui qu'il était en train d'insinuer qu'elle chantait faux. Non parce que sinon, elle allait se garer exprès pour lui faire regretter ça. La jeune femme ordonna ensuite à Joaquin de changer de radio parce qu'elle n'aimait plus vraiment la chanson qui passait maintenant. Elle voulait pouvoir chanter encore. « D’accord, d’accord, je vais te trouver ça. » Il s'exécuta aussitôt et l'américaine lui signala quand elle trouva une station à son goût. Il allait sûrement devoir rechanger bientôt mais bon tant pis. « Mais concentre-toi sur la route un peu, je tiens à rentrer chez moi en un seul morceau. » Cléa roula des yeux. « Mais je suis très concentrée là. » Tellement concentrée qu'elle rentra bientôt dans quelque chose. Juste après avoir dis ça en fait. Sur le coup, la jeune femme ne trouva rien de mieux à dire que oops. Elle ne fut même pas capable de trouver comment réagir en fait avant que Joaquin ne lui dise de se garer. L'alcool embrouillait un peu son esprit. Soit, elle finit quand même par faire ce que le jeune homme lui avait dit et le laissa sortir de la voiture en premier. Elle n'était pas certaine que c'était bien important d'aller voir de toute manière. Elle était rentrée dans une poubelle, et alors ? Parce qu'elle ne voyait vraiment pas ce que ça pouvait être d'autres. « Cléa… » Sauf que le ton qu'avait employé le jeune homme maintenant n'augurait rien de bon. La brune hésita et finit quand même par le rejoindre. Toute sa bonne humeur et son insouciance s'envolèrent aussitôt quand elle vit l'homme qui était du sur le sol. « Oh mon dieu... » Bien qu'il fasse chaud ce soir, elle sentit un frisson lui parcourir le corps. « Est-ce qu'il est... » Elle déglutit avant de réussir à finir sa phrase. « … mort ? » Elle n'osait pas se pencher vers lui pour vérifier. Elle avait juste envie de partir en courant en fait là.

« Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire. » Joaquin leva les yeux au ciel. Cléa avait de la chance qu’il l’aimait beaucoup et qu’il était prêt à supporter cette quasi torture pour ses oreilles rien juste pour ne pas la blesser. Elle ne devait pas s’en rendre compte vu son état – elle était juste joyeuse mais c’était suffisant apparemment – mais elle chantait vraiment mal. Et puis cette chanson était loin d’être sa préférée en plus. S’il n’avait pas eu peur de se faire très mal il aurait bien sauté en marche. Il n’eut cela dit pas à le faire puisque la brune s’arrêta bien vite – ce n’était qu’au fait que la chanson était terminée - et lui demanda de lui en trouver une autre. Quelle joie ! Pourquoi avait-il décidé de l’emmener loin de chez eux ? Le trajet jusqu’à son appartement allait être affreusement long. Il ne lui restait plus qu’à prier pour qu’aucune chanson ne lui plaise. Surtout que quand elle chantait elle n’était pas concentrée sur sa conduite et il ne voulait pas qu’ils aient un accident. Il préférait encore sauter de la voiture en marche. « Mais je suis très concentrée là. » « Non tu ne l’es absolument pas. » Elle ne l’était tellement pas qu’elle finit par rentrer dans quelque chose. Joaquin tenta immédiatement de voir de quoi il s’agissait mais il ne vit rien. Il pria intérieurement et très fort pour que ce ne soit qu’un objet sans trop d’importance et pas un être humain ou un animal. Mais il devait en être sûr, pour sa conscience. Il demanda donc à la jeune femme de se garer et dès qu’elle le fit il n’attendit pas pour aller voir ce qu’elle venait de percuter. Malheureusement il s’agissait d’un homme. « Oh mon dieu... » fit Cléa en le rejoignant. C’était exactement ce qu’il était en train de penser et il n’arrivait toujours pas à bouger ou dire quoi que ce soit. « Est-ce qu'il est... » Joaquin tourna la tête vers la jeune femme. On pouvait lire une grande détresse sur son visage. « … mort ? » Il déglutit difficilement sans quitter son amie du regard. « Je ne sais pas. » Il avait peur de vérifier. Et si c’était le cas il se sentirait tout aussi coupable que Cléa parce qu'il l'avait laissée conduire alors qu'il savait que ce n'était pas une très bonne idée. « Surement pas. Il ne peut pas l'être, hein ? » Il tourna la tête au même moment sans toutefois s'avancer, essayant de voir un quelconque soulèvement de son torse. Après quelques secondes sans rien réussir à distinguer il décida de s'approcher prudemment puis de s'agenouiller une fois arrivé à hauteur de l'homme. Il prit ensuite sa main et retroussa légèrement sa manche pour prendre son pouls. Il n'y avait rien. Pas un seul battement de cœur. Il sentit le sien cogner très fort contre sa poitrine et il se sentit blêmir. « On a un problème. Un très gros problème. » finit-il par dire à l'attention de la brune restée en retrait, relevant simplement la tête vers elle.

Cléa venait d'affirmer être très concentrée sur la route. C'était un peu difficile à croire ça quand on la voyait chanté à tue-tête dans la voiture. Mais en fait, elle était d'avis de dire qu'entre la musique et Joaquin, c'était le jeune homme qui la déconcentrait le plus. Genre, à chaque fois qu'il lui parlait. Et après, il venait se plaindre. « Non tu ne l’es absolument pas. » Cléa se retint de lui tirer la langue. Parce que c'était franchement tout ce qu'elle avait envie de faire maintenant mais on ne pouvait pas vraiment dire que c'était très mâture comme réaction. En même temps, personne ne lui demandait de l'être ce soir. Pour une fois qu'elle pouvait se détendre un peu et être moins à cran. Elle pouvait quand même être plus vigilante. Joaquin avait au moins raison là-dessus et elle le constata lorsqu'elle percuta quelque chose. Dans un premier temps, elle ne prit pas trop conscience de ce qu'il venait de se passer. Elle considérait que ce n'était rien. Une poubelle s'était juste mis dans son passage. C'était des choses qui arrivaient. Elle resta même derrière le volant en attendant que Joa – qui avait tenu à aller voir – ne revienne. Mais elle bougea vite en voyant la réaction du jeune homme. Il avait l'air... grave. Pas l'air qu'on avait quand on était entré dans une poubelle en tout cas. Cléa descendit donc et constata que sur la route, c'était un homme qu'il y avait. Toute sa bonne humeur s'était aussitôt envolée et la brune était maintenant envahit par un sentiment de terreur. Elle était figée sur place parce qui venait de se passer. Par ce qu'elle avait fait. Elle finit par oser poser la question. Elle voulait savoir s'il était mort mais n'osait même pas se pencher pour vérifier par elle-même. « Je ne sais pas. » Mais il suffisait qu'il regarde... Il pouvait savoir. « Surement pas. Il ne peut pas l'être, hein ? » La jeune femme pinça les lèvres. Bien sûr qu'il pouvait l'être. Il n'avait pas l'air très vivant là d'ailleurs. Ils restèrent immobiles jusqu'à ce que Joa daigne s'avancer vers l'homme et prendre son pouls. Cléa le regarda faire pas du tout rassurée. L'angoisse lui serrait le cœur. Elle craignait le verdict. Elle n'eut pas besoin d'attendre qu'il reprenne la parole pour comprendre ce qu'il en était. Il avait suffit à la jeune femme de voir Joa blêmir pour comprendre que l'homme était effectivement mort. « On a un problème. Un très gros problème. » La jeune femme ne répondit rien d'abord, elle n'avait pas l'impression d'être encore capable de dire le moindre mot. Elle posa le regard sur l'homme à nouveau et elle se sentit encore plus mal. « Non. » finit-elle par dire au bout d'un moment. « J'ai un très gros problème. Tu n'as rien fais toi. » C'était elle qui conduisait cette foutue voiture en faisant à peine attention. Et elle avait bu. Sûrement trop pour pouvoir prendre le volant en plus. Elle ferma les yeux. Elle ne voulait pas se mettre à paniquer, elle ne pouvait pas maintenant, il fallait qu'elle trouve comment se sortir de ça. « On ne peut pas rester là. » décida-t-elle finalement. Il fallait qu'il s'en aille au plus vite oui, c'était la chose qu'elle jugeait le plus censée à faire.

Ce qui devait finir par arriver, arriva. A force de chanter et d’agir comme une adolescente au volant, Cléa avait fini par percuter quelque chose. Joaquin aurait dû se douter qu’il n’aurait pas dû la laisser prendre le volant, c’était loin d’être la meilleure idée qu’il avait eu. Pourtant quand il avait décidé ça il avait bien pris le temps de l’observer. Il avait pesé le pour et le contre, elle avait l’air quand même capable de les ramener en vie… Il avait toujours confiance en son jugement et ne se trompait que très rarement… Mais ce n’était pas ça le problème là. Ils allaient bien eux… En revanche, ils ne pouvaient pas en dire autant de l’homme qu’ils venaient de renverser. Parce qu’il ne s’agissait pas d’une poubelle mais bien d’un homme, qui était étendu sur le bord de la chaussée. Heureusement que le péruvien avait eu la présence d’esprit de dire à la brune de s’arrêter parce que déjà qu’un homicide involontaire allait couter cher – Joaquin avait vérifié et l’homme était bel et bien mort - un délit de fuite n’allait faire qu’aggraver leur cas. Qu’il le veuille ou non Joaquin était impliqué et il était tout aussi responsable que Cléa là-dedans. Il se sentait coupable en tout cas parce qu’il ne s’enlèverait jamais de l’esprit qu’il n’aurait pas dû laisser Cléa conduire. Mais ça ce n’était que son avis et la jeune femme ne semblait pas d’accord avec ça. « Non. » lui répliqua-t-elle lorsqu’il lui annonça qu’ils avaient un très gros problème. « J'ai un très gros problème. Tu n'as rien fais toi. » Joaquin se releva brusquement et fronça les sourcils, secouant sèchement la tête. « Justement, je n’ai rien* fait. J’aurais pu empêcher ça mais je t’ai laissée prendre le volant. Je suis tout aussi responsable que toi. » Le jeune homme tenta de réfléchir. Mais il n’arrivait pas à retrouver son calme, laissant la panique l’envahir. Pourtant il y arrivait sans problèmes d’habitude. La perspective de passer plusieurs années derrière les barreaux n’aidait pas vraiment. Finalement, Cléa le sortit de ses pensées. « On ne peut pas rester là. » « Est-ce que tu es folle ? » lui demanda immédiatement le péruvien. « Délit de fuite, ça te dit quelque chose ? » Il était hors de question qu’ils fuient, ça ne ferait qu’empirer les choses pour eux. « Non, on va rester et on va assumer. » Il y avait plus de chances pour qu’on soit plus « cléments » avec eux. « On doit appeler le 911. »

C'était un cauchemar. Il ne pouvait pas en être autrement. Cléa refusait d'admettre que tout cela puisse être vrai. Ce type ne pouvait pas être mort et elle ne pouvait pas réellement être celle qui était responsable de ça. Elle voulait que tout ça s'arrête maintenant et que les choses reviennent à la normale. Elle était tellement bien tout à l'heure. Trop bien en fait... Ca l'avait rendu complètement irresponsable. La jeune femme pinça les lèvres. Il lui restait encore un dernier espoir quand même : celui que le type soit juste inconscient. Mais Joaquin anéantit ce dernier espoir après s'être penché vers l'homme pour vérifier. La tête qu'il faisait alors suffisait à faire comprendre à Cléa ce que cela signifiait. Le jeune homme crut quand même bon de préciser qu'ils avaient un gros problème. C'était gentil de sa part. Là-dessus, Cléa ne tarda quand même pas à le corriger. C'était elle qui conduisait la voiture et qui l'avait renversé, elle était celle qui avait vraiment un problème. Pas lui. « Justement, je n’ai rien* fait. J’aurais pu empêcher ça mais je t’ai laissée prendre le volant. Je suis tout aussi responsable que toi. » La jeune femme laissa échapper un petit rire sans joie. « Je doute que tout le monde voit les choses de cette manière. » fit-elle sèchement. Elle, elle ne les voyait pas comme ça en tout cas. Et il y avait fort à parier qu'elle ne serait pas la seule. C'était bien pour ça d'ailleurs qu'ils devaient partir. Elle y avait réfléchit et c'était la meilleure décision qu'elle voyait. Et ce n'était pas la panique qui parlait. Enfin... elle ne pensait pas. Elle avait fait de son mieux pour rester calme et ne pas avoir les idées embrouillées. Et il était évident qu'ils ne devaient pas rester là. « Est-ce que tu es folle ? » Cléa porta son attention sur le jeune homme en fronça les sourcils. Elle ne voyait pas pourquoi il disait ça. Elle n'était pas folle, elle prenait juste la seule décision logique. « Délit de fuite, ça te dit quelque chose ? » « On aura pas d'ennui si personne ne sait qu'on était là. » Et il n'y avait encore personne dans les alentours alors il était encore temps de s'en aller. « Non, on va rester et on va assumer. On doit appeler le 911. » La jeune femme regarda un moment Joaquin. C'est lui qui était fou là. « Est-ce que tu es sérieux là ? » Parce que c'est lui qui était fou là. « Qu'est-ce que tu crois qui va nous arriver si on appelle le 911 ça ? On ne va pas s'en sortir comme ça. » fit-elle sur un ton froid. « Enfin toi, peut-être. » corrigea-t-elle sur un ton dédaigneux. « Mais moi pas. J'ai tué cet homme. Je l'ai renversé. Je conduisais alors que j'avais bu. Si tu crois que ça passera tout ça. » Elle laissa échapper un nouveau rire sans joie. « Et Mattéo ? Qu'est-ce que tu crois qu'il deviendra hein Joaquin ? » Elle baissa les yeux et pinça un nouveau les lèvres. « Non, je ne resterais pas là. »

Il ne faisait plus aucun doute maintenant que l’homme était mort et que c’était eux qui l’avaient tué. Enfin, techniquement c’était juste Cléa puisque c’était elle qui tenait le volant mais Joaquin se sentait tout aussi responsable. « Je doute que tout le monde voit les choses de cette manière. » Non, il était clair qu’aux yeux de la justice seule Cléa serait coupable. Mais cela ne changeait en rien ce qu’il ressentait. Du coup, suivant cette logique, la jeune femme voulut fuir. Elle ne pouvait pas rester là parce qu’elle ne voulait pas passer sa vie en prison. Sauf que si elle fuyait et qu’on la retrouvait – de nos jours, tout était possible et ça risquait d’être le cas tôt ou tard – elle payerait encore plus cher. Joaquin lui fit vite savoir ce qu’il pensait de cette idée : elle était mauvaise, très mauvaise. Mais Cléa ne l’entendait pas de cette oreille et comme elle paniquait il serait très difficile de lui faire entendre raison. « On aura pas d'ennui si personne ne sait qu'on était là. » C’était une possibilité mais rien ne se déroulait jamais comme on l’espérait. « Comment peux-tu être sure que personne ne nous a vu ? » Il ne la contredisait pas juste pour lui faire plaisir, il voulait lui faire comprendre ce qu’elle risquait et il avait la tête un peu plus froide qu’elle là. C’est pour ça qu’il prit la décision d’appeler le 911, c’était la chose la plus raisonnable à faire. « Est-ce que tu es sérieux là ? » Elle le prenait pour un fou. Pourtant c’était la seule chose censée à faire. C’était mieux que fuir en tout cas. « Qu'est-ce que tu crois qui va nous arriver si on appelle le 911 ça ? On ne va pas s'en sortir comme ça. » Il n’était pas stupide, il le savait bien ça. Il soupira, désarmé. « Qu’est-ce que tu crois qu’il va arriver si on prend la fuite et qu’on fini par remonter jusqu’à nous ? Est-ce que tu pourrais arrêter de faire comme si cette éventualité n’existait pas ? Ce n’est pas te rendre service. » Et dieu sait à quel point le péruvien aurait voulu lui donner raison. « Enfin toi, peut-être. » « Pas besoin d’être comme ça Cléa, je ne suis pas en train de tout faire pour gâcher ta vie. » Surtout qu’il voulait bien reconnaitre qu’il avait sa part de responsabilité là-dedans mais elle l’avait gâché un peu toute seule. « Mais moi pas. J'ai tué cet homme. Je l'ai renversé. Je conduisais alors que j'avais bu. Si tu crois que ça passera tout ça. » Il regarda la jeune femme en pinçant les lèvres, attendant qu’elle ait complètement fini de parler avant de répondre. Ca ne servait à rien d’argumenter avec elle de toute façon et il n’allait pas gaspiller d’énergie à le faire. « Et Mattéo ? Qu'est-ce que tu crois qu'il deviendra hein Joaquin ? Non, je ne resterais pas là. » Le jeune homme regarda son amie d’un air grave, prenant le temps de réfléchir en même temps. « Tu n’as qu’à partir et je n’aurais qu’à dire que c’est moi qui conduisait et qu’il n’y avait personne d’autre. » Il avait moins à perdre qu’elle en tout cas, elle avait raison, Mattéo avait besoin d’elle. « Enfin, tu fais ce que tu veux mais moi je reste, j’appelle les secours et j’assume. Il faut bien que quelqu’un le fasse. » Il était prêt à le faire lui. Il n’avait pas eu le temps de penser à la chose dans sa globalité mais ça lui semblait plus acceptable que de laisser Cléa aller en prison.

Alors qu'elle était là, debout à côté du corps de l'homme qu'elle avait renversé, une seule chose s'imposa dans l'esprit de Cléa : il ne fallait pas rester là. Ils auraient des ennuis s'ils de bougeaient pas de là et qu'on finissait par les associer à tout ça. Mais, personne ne les avais vu encore et ils pouvaient donc partir sans risque. Ca aurait été tellement beau que Joaquin perçoive les choses de cette manière-là aussi. « Comment peux-tu être sure que personne ne nous a vu ? » La jeune femme pinça les lèvres. « Bah regarde autour de toi. » répondit-elle alors. « Il n'y a personne dans les environs. Même pas un chat de gouttière. » Mais c'était certaine que s'ils continuaient à palabrer ici pendant longtemps, on finirait par les voir. Le jeune homme parla ensuite d'appeler le 911 et Cléa le regarda comme si il était fou. Parce que pour le coup, c'était vraiment le cas. Il pouvait la prendre comme une folle autant qu'elle voulait, il était vraiment pire Est-ce qu'il croyait vraiment que ça pourrait finir bien pour eux s'il appelait le 911. « Qu’est-ce que tu crois qu’il va arriver si on prend la fuite et qu’on fini par remonter jusqu’à nous ? Est-ce que tu pourrais arrêter de faire comme si cette éventualité n’existait pas ? Ce n’est pas te rendre service. » Non, elle ne pouvait vraiment pas faire comme si cette éventualité n'existait pas. C'était trop dur pour elle et ça mettait en vrac son seul vrai plan qui, en plus, lui semblait si bien. « Comment tu peux savoir ce qui me rendrait service ou non ? Et pourquoi tu veux à ce point imaginer le pire ? » La situation ne prêtait pas vraiment à ça, elle le savait bien mais il pourrait quand même se montrer un peu plus optimiste. Enfin soit. Cléa réalisa ensuite que c'était normal qu'il ne voit pas de problème à appeler le 911 parce que lui, il ne craignait vraiment rien. Il n'avait rien fais de mal. « Pas besoin d’être comme ça Cléa, je ne suis pas en train de tout faire pour gâcher ta vie. » La jeune femme lui lança un regard mauvais. Ce n'était pas l'impression qu'elle avait franchement. « Alors pourquoi tu fais ça ? » Il n'avait pas à décider de quoique ce soit. L'américaine mentionna ensuite Mattéo et demanda à Joa ce qu'il pensait qu'il allait advenir de son fils si elle finissait en prison. Gosh, pensait à son fils la faisait se sentir encore plus mal. « Tu n’as qu’à partir et je n’aurais qu’à dire que c’est moi qui conduisait et qu’il n’y avait personne d’autre. » La jeune femme lui lança un regard perplexe. Elle avait beau cherché, elle ne comprenait vraiment pas ce qu'il lui passait par la tête. « Enfin, tu fais ce que tu veux mais moi je reste, j’appelle les secours et j’assume. Il faut bien que quelqu’un le fasse. » Elle secoua la tête, agacée et croisa les bras. « Bah oui bien sûr, parce qu'en plus de m'en vouloir pour ça, je devrais aussi m'en vouloir parce que tu paies à ma place. » fit-elle avec une moue dégoûtée. « Vas-y, appelle-les puisque tu y tiens tant. Mais tu sais au moins que les secours ne serviront à rien hein ? Il est déjà mort. »

Cléa commençait à vraiment énerver Joaquin : elle ne voulait pas voir la gravité de la situation et se laissait dicter sa conduite par la panique. Fuir n’était pas la solution pour lui en tout cas, il n’arriverait pas à vivre sans avoir déchargé le poids de cette culpabilité sur sa conscience. Donc Cléa voulait fuir sauf que si quelqu’un les avais vus et témoignait contre eux, ils allaient payer bien plus avec le délit de fuite. Selon la jeune femme, ils ne prenaient aucun risque parce qu’elle était persuadée que personne ne les avais vus. « Bah regarde autour de toi. » Le jeune homme continua de la fixer sans ciller. « Il n'y a personne dans les environs. Même pas un chat de gouttière. » Il soupira. Il n’arrivait pas à voir les choses aussi « positivement » qu’elle et en fait il était un peu désolé qu’elle soit si naïve. « Ecoute, je n’ai pas envie de prendre le risqué quand même. Puis ce n’est pas tellement une question que quelqu’un nous ait vus ou non, j’ai envie de faire ce qui est le plus juste. » Si elle ne pouvait pas faire ça elle n’avait qu’à partir, elle. Mais il n’était pas pessimiste juste pour la contrarier, il lui rendait service en la préparant au pire. « Comment tu peux savoir ce qui me rendrait service ou non ? Et pourquoi tu veux à ce point imaginer le pire ? » Il préférait toujours faire ça. « Parce que le pire est toujours bien plus difficile à avaler, même quand on y est préparé. Mais vas-y si tu préfères te dire que ça ira, que rien de tout ça ne s’est passé, je t’en prie. Je ne suis pas sûr que ça ait un grand succès cela dit. » La jeune femme ne pourrait pas accepter bien longtemps d’avoir tué un homme même si elle l’enfouissait très loin en elle. Il décida de ne pas répondre à sa question lorsqu’elle lui demanda pourquoi il faisait tout ça. Elle devait bien avoir la sensation qu’il voulait lui gâcher la vie alors qu’il ne démordrait jamais qu’il était en train de lui rendre service. Finalement, Cléa évoqua Mattéo. Bien sûr. Le péruvien n’y avait pas pensé tout de suite mais il n’avait personne d’autre qu’elle et elle ne pouvait pas aller en prison. Du coup il lui proposa de s’en aller et il assumerait à sa place. « Bah oui bien sûr, parce qu'en plus de m'en vouloir pour ça, je devrais aussi m'en vouloir parce que tu paies à ma place. » Joaquin la regarda très sérieusement d’une expression neutre. « Ah mais il faut savoir ce que tu veux Cléa. Quelle que soit la décision que tu prends, il faut l’assumer. Je t’offre la porte de sortie que tu demandes depuis tout à l’heure, pourquoi faire la difficile ? » Il commençait vraiment à l’énerver là. Il détestait tout ça. « Vas-y, appelle-les puisque tu y tiens tant. Mais tu sais au moins que les secours ne serviront à rien hein ? Il est déjà mort. » « Il faut bien appeler quelqu’un. Puis ils sauront quoi faire du corps eux au moins. » Il doutait que ce soit le cas de Cléa déjà, et ce n’était pas le sien non plus. Après l’avoir fixée encore quelques secondes, il sortit son téléphone et appela le 911.

Cléa et Joa était en désaccord sur ce qu'il convenait de faire maintenant. Cléa voulait juste fuir. Parce qu'il n'y avait personne autour qu les avait vu et qu'elle était persuadée que c'était comme ça qu'ils s'en sortirait. Malheureusement, Joa ne partageait pas son point de vue et il n'était même pas près à l'écouter en fait. Il ne cessait de vouloir imaginer le pire et de répéter qu'on avait dut les voir et que ce serait plus grave si on remontait jusqu'à eux après un délit de fuite. Comme si vraiment, quelqu'un avait put les voir. Cléa lui fit remarquer qu'il n'y avait même pas un chat de gouttière dans la rue. Après, c'était certaine que s'ils s'éternisaient trop comme ils étaient en train de le faire là, on finirait bien par les remarquer oui et c'est pour ça que la brune aurait voulu lever le camp dès maintenant. « Ecoute, je n’ai pas envie de prendre le risqué quand même. Puis ce n’est pas tellement une question que quelqu’un nous ait vus ou non, j’ai envie de faire ce qui est le plus juste. » Il l'exaspérait. Vraiment. « T'es au courant que ça ne le ramènera pas hein ? » fit-elle méprisante. Et elle n'était même pas sûre qu'il manquerait à quiconque en fait, il n'y avait qu'à voir son allure, même si elle évitait de trop regarder dans la direction de l'homme. La jeune femme continua ensuite de s'énerver après Joaquin. Parce qu'elle avait l'impression là qu'il faisait tout pour lui gâché la vie. Elle lui en voulait énormément de penser d'abord au pauvre type mort plutôt qu'à leur bien à eux. Il n'y avait rien à gagner à se comporter comme il le faisait. « Parce que le pire est toujours bien plus difficile à avaler, même quand on y est préparé. Mais vas-y si tu préfères te dire que ça ira, que rien de tout ça ne s’est passé, je t’en prie. Je ne suis pas sûr que ça ait un grand succès cela dit. » « Je me fiche que ça ait du succès ou pas. Je ne pense pas qu'à moi là, contrairement à ce que tu crois. » Enfin, si, elle pensait un peu à elle oui mais elle pensait avant tout à Mattéo qui avait besoin d'elle. C'était pour ça qu'elle ne pouvait pas se permettre de rester là. Et Joa pouvait au moins comprendre ça elle l'espérait. C'est ce qu'il fit. Mais au lieu d'accepter de la suivre, il décida simplement de s'accuser à sa place en disant qu'il conduisait la voiture. Comme si Cléa n'avait déjà pas suffisamment mauvaise conscience. Elle doutait de pouvoir continuer à pouvoir vivre bien avec ça en plus. « Ah mais il faut savoir ce que tu veux Cléa. Quelle que soit la décision que tu prends, il faut l’assumer. Je t’offre la porte de sortie que tu demandes depuis tout à l’heure, pourquoi faire la difficile ? » Il ne comprenait vraiment rien. « Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose non plus. » fit-elle en croisant les bras. Elle ne voulait pas qu'il paie pour sa faute en tout cas. Ce n'était pas su difficile à comprendre. Elle n'allait pas le laisser tout seul là, c'était tout. S'il voulait appeler maintenant, qu'il le fasse. Mais elle signala quand même que les secours ne seraient plus d'aucune utilité maintenant. « Il faut bien appeler quelqu’un. Puis ils sauront quoi faire du corps eux au moins. » « Je savais aussi quoi en faire figures-toi. » Elle voulait juste le laisser là. La brune s'appuya ensuite contre le mur tandis que Joa passait son appel. « C'est bon, t'es content maintenant ? » lui fit-elle lorsqu'il eut raccroché.

Qu’il y ait quelqu’un qui les ait vus ou pas, Joaquin voulait surtout faire la bonne chose ici. Cléa pouvait bien avoir raison sur le fait que personne ne les avait vus, il s’en fichait. Il voulait soulager un peu sa conscience même si ça ne servirait sans doute à rien vu le poids qui pesait déjà dessus. « T'es au courant que ça ne le ramènera pas hein ? » Le péruvien soupira longuement. Elle avait peur et elle devait être encore plus paniquée que lui-même, et il se doutait que c’était pour ça qu’elle agissait comme ça mais là il avait vraiment la sensation de la détester. Il ne l’avait jamais vue méprisante comme ça pourtant il n’était pas certain que s’en vouloir l’un l’autre était la bonne chose à faire. Après tout, techniquement, il n’avait rien fait lui alors il aurait pu tout aussi bien la laisser se débrouiller seule. « Je ne fais pas ça pour ça. » répéta-t-il, excédé. Est-ce qu’elle allait commencer à faire un effort et essayer de le comprendre ? Parce qu’il avait l’impression qu’elle ne faisait rien de tout ça. « Tu pourrais essayer un peu d’arrêter de penser à toi non ? » Voilà, il en avait marre et c’était sorti tout seul. Mais elle l’énervait à essayer de faire comme si rien ne s’était passé, il était clair que cette technique n’aurait aucun succès. « Je me fiche que ça ait du succès ou pas. Je ne pense pas qu'à moi là, contrairement à ce que tu crois. » Le jeune homme ne répondit rien. Il n’avait rien de plus à dire pour le moment, il avait peur d’être trop blessant avec elle.

Quand il parla d’appeler une ambulance la jeune femme évoqua Mattéo. Bien sûr, Joaquin n’avait pas pensé à lui sur le moment mais son attitude s’expliquait mieux. Du coup, elle était libre de partir et il resterait pour assumer. Mais là encore Cléa n’était pas satisfaite. Elle faisait la difficile alors qu’il lui offrait la porte de sortie qu’elle voulait tant. Il ne la comprendrait définitivement jamais. « Parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose non plus. » Ouais, elle ne savait pas ce qu’elle voulait. « Il fallait y penser avant ça. » Avant de renverser un pauvre type au milieu de la rue. Mais lui, vraiment, il préférait payer à sa place. Il n’avait pas d’enfant à élever ou quoi que ce soit. Cléa tenta de le dissuader une nouvelle fois d’appeler les secours en invoquant qu’ils ne seraient d’aucune utilité. Well, ils sauraient quoi faire du corps, il n’allait pas rester là indéfiniment. « Je savais aussi quoi en faire figures-toi. » Le jeune homme fronça les sourcils, l’interrogeant du regard. « Ah oui et je peux savoir ce que tu en aurais fait ? » Il appela ensuite les secours. Ils n’allaient pas tarder à arriver. « C'est bon, t'es content maintenant ? » lui fit ensuite Cléa. Joaquin soupira à nouveau. « Je te l’ai déjà dit et je te le répéte, tu es libre de partir. » Sauf qu’elle n’en fit rien.

Ils attendirent une vingtaine de minutes qui se passèrent dans le silence avant qu’une ambulance et une voiture de police n’apparaissent devant eux. Ils avaient bien sûr pu entendre les sirenes et voir les lumières bleues des gyrophares au loin. Joaquin se pressa d’aller à la rencontre du premier policier pour lui expliquer rapidement la situation. Pendant ce temps, les secouristes commencèrent à s’affairer autour du corps.

Joa pensait que Cléa ne pensait qu'à elle et que c'était juste pour ça qu'elle avait décidé de s'enfuir. Mais il n'était pas question de ça, il ne s'agissait pas que d'elle. Cléa n'était pas toute seule contrairement à lui et elle ne pensait jamais qu'à elle, elle pensait toujours à son fils avant tout et c'est penser à Mattéo qui l'avait amené à prendre cette décision. Joa persista quand même à vouloir appeler les secours en disant qu'ils se dénoncerait à sa place. Ca ne convenait pas plus à l'américaine parce qu'elle ne voulait pas non plus qu'il arrive quelque chose à Joaquin. Pas à cause d'elle. « Il fallait y penser avant ça. » Well, finalement, il pouvait bien lui arriver quelque chose hein... La jeune femme lui lança un regard furieux en entendant son accusation. Elle le détestait pour le coup. « Non mais attends. Je n'étais pas toute seule dans cette voiture. Pourquoi tu m'as pas empêché de prendre le volant hein ? » C'était un peu contraire à son attitude de plus tôt quand elle avait décrété qu'elle était la seule responsable de tout ça. Mais si elle pouvait se faire tous les reproches qu'elle voulait, lui, n'avait absolument pas le droit. Joa fit ensuite valoir qu'il valait d'autant plus appeler les secours parce qu'ils sauraient quoi faire du coups mais Cléa l'informa que c'était aussi son cas à elle. « Ah oui et je peux savoir ce que tu en aurais fait ? » « Je l'aurais laissé ça. » fit-elle en croisant les bras. Ce qui était aussi une très bonne solution. Il appela ensuite les secours et la brune lui demanda s'il était content. « Je te l’ai déjà dit et je te le répéte, tu es libre de partir. » « Et je t'ai déjà répondu que je ne partirais pas sans toi. » Quoiqu'il lui en coûte après.

Elle n'avait pas tué cet homme. C'est ce qui fut révélé après que les secours soient arrivés et se soient occupés du corps. Il était mort d'un crise cardiaque ou de quelque chose d'autre dans ce genre-là. Peu importe, ce n'était juste pas elle. La jeune femme n'arrivait même pas à être vraiment soulagée par cette idée. Elle était juste épuisée et elle voulait rentrer chez elle pour pouvoir dormir jusqu'à la fin de sa vie. C'est ce qu'elle fit ensuite. Enfin... elle rentra en tout cas mais avant d'aller dormir, elle alla faire un tour dans la chambre de son fils et le regarda un peu de dormir avant de venir lui déposer un bisou sur la joue. « Je t'aime. » murmura-t-elle alors avant de quitter la pièce.

Fini