«  Vodka. Plusieurs shooter. » Répondit-il à la serveuse avant de poser son regard sur elle pour se rendre compte qu’elle servir exactement la même chose. Mais ce n’était pas pour lui ou alors c’était une façon bien cruelle de le narguer, car elle avala cul sec la boisson. Un léger sourire apparut sur les lèvres de Jayden. «  Je vois qu’on a les même goût. Dure journée ? ». C’était en régle général le barman ou la barmaid qui posait la question au client pour le mettre à l’aise, pour lui faire croire qu’il comprenait ses problèmes. Le barman n’était pas seulement là pour servir, ils étaient souvent une oreille attentive pour fidéliser la clientèle, ou du moins c’est ainsi qu’il voyait les choses. Cela expliqué pourquoi Jayden était garagiste et non barman. Il avait l’âme d’un leadeur car il était quelqu’un qui savait se faire respecter et qu’on écoutait mais il était trop loup solitaire pour prendre le temps de ce penché sur les ennuis insignifiant d’autrui. Mais voilà qu’aujourd’hui c’était lui qui avait des ennuis insignifiants…

« Ça, c'est une boisson de dure journée ? » Il en conclue qu’elle était habituée aux alcools forts. Si cela aurait pût choquer certain hommes, ce ne fût le cas de Jayden qui ne voyait aucun inconvénient à voir une femme boire. Il était entouré de femmes de caractère qui préférait une bonne bière à un cocktail non alcoolisé composé de fruit chiant genre papaye, mangue ou goyave. Donc ce n’était certainement lui qui aller la jugeait. Toutefois un très léger sourire à peine visible naquit sur ses lèvres. «  Pour certain oui. Bien que nous les Irlandais on est habitué à pire. C’est donc pas une mauvaise journée » « Non, c'est juste... la grande raison pour laquelle j'ai ce bar – pour pouvoir boire à volonté. » Jayden avait l’impression que la fille qui lui faisait face n’était pas commune à toutes les autres. Ce n’était pas une constatation parce qu’il n’était sous le charme mais parce que ça semblait évident. «  T’es la patronne ? » demanda-t-il lui qui n’avait jamais été bien curieux. Il avala cul sec son shooter et lui tendit son verre pour qu’elle lui en serve un autre. Lui, il avait passé une mauvaise journée.

« Non, la femme de ménage. » Un léger sourire amusé. Bien envoyé.  « Puisqu'on en est à se tutoyer, qu'est-ce qui t'amène dans mon humble demeure ? » «  L’alcool. » répondit-il simplement en avalant le verre qu’elle venait de resservir de nouveau cul sec. C’était vrai, il venait pour l’alcool mais s’il avait besoin d’alcool c’était à cause d’une rupture qu’il avait du mal à encaisser. Hors ce détail il le garderait pour lui car Jayden n’était pas du genre à ce confié. Il n’était pas le genre du garçon qui vous donne la date de son dernier check-up de la prostate ou autre connerie du genre. S’il se trainait d’homme mystérieux, difficile à cerner, ce n’était pas sans raison. Celles qui côtoyer depuis longtemps arrivaient plus ou moins à le comprendre mais il n’en rester pas moins imprévisible. Puis parlait de sa vie, ses problèmes, ce n’était pas pour lui. Il préférait les affronter, faire avec, vivre tout simplement, plutôt que parler. Parler ne résout jamais rien. Il lui tendit de nouveau son verre. Jayden ne savait pas à combien il s’arrêterait. Probablement quand il serait ivre…

« Sois un client parfait et continue comme ça. » «  A consommer ou à me taire ? » demanda-t-il avec un léger sourire à peine perceptible sur le coin des lèvres. C’est vrai qu’il y avait matière à ce poser la question. En tant que propriétaire des lieux, il était normal que la jeune femme se réjouisse de voir un client consommer. Mais Jayden avait dans l’idée que c’était également grâce à son silence qu’elle le qualifiait de «  client parfait ». Elle ne semblait pas être une grande bavarde, mais ça lui allait. Il n’était pas non plus un grand bavard. Même saoul. L’alcool se faisait d’ailleurs de plus en plus présent dans ses veines, tandis qu’il enchainait les verres. Tous culs secs. Les uns derrière les autres. C’était de plus en plus rare les endroits où on servait les clients comme ça sans s’inquiété qu’ils quittent l’établissement ivre, prennent la voiture et finissent par tuer quelqu’un. De nos jours il y avait tant de prévention sur la sécurité routière qu’on ne pouvait plus boire tranquille sans avoir un moralisateur sur le dos. Ici c’était différent. «  T’a autre chose de plus fort ? »