Il était temps de se trouver un nouvel emploi. Pas parce que la jeune délinquante avait une folle envie de travailler, mais surtout parce que l'argent commençait à manquer pour payer son loyer - qu'elle réussissait à conserver depuis quelques semaines sans se faire évincer  -, payer les réparations qui ne finissaient jamais sur sa vieille chevrolet lumina noire des années 90, payer ses dépenses personnelles - quand elle ne volait tout simplement pas ce qu'elle avait besoin - et surtout pour rembourser certains ''amis'' qui pouvaient devenir particulièrement violents s'ils n'avaient pas leur argent en temps et en heure passé un certain délai...
Ayant eu de nombreux petits boulots dans les alentours de son propre quartier, Camryn en était venu à la conclusion qu'il valait mieux s'éloigner du Bronx pour quelques temps. Enfin, ''quelques temps'' voulait dire ''le temps que ses anciens patrons oublient son existence et qu'ils évitent de la croiser pour dire à son nouvel employeur qu'il valait mieux la virer tout de suite avant que la situation vire au vinaigre''. Entre les motifs de renvois plutôt variés -vol, absences répétés et souvent sans préavis, problèmes avec son caractère - et son apparence physique, ses anciens employeurs ne pouvaient pas l'oublier de ci-tôt... Mais pourquoi prendre un boulot qui se trouvait à une demi-heure de son quartier? Déjà que la jeune femme ne traînait pas souvent dans le Queen et encore moins dans le South Jamaica, c'était assez étrange venant de sa part de vouloir faire un aussi long chemin. Déjà un boulot qui se trouvait à 15 minutes de son appartement se trouvait, selon elle, à des années lumières. Alors pourquoi? C'était simple, alors qu'elle passait tout à fait par hasard sur la rue où se trouvait cette boutique en compagnie de ses amis, Cam' avait remarquée une annonce qui proclamait des employés. En voyant cela, ses amis s'étaient moqués en disant que travailler dans une librairie devait être d'un ennui mortel. Bien sûre, la jeune femme s'était moquée elle aussi, mais elle gardait en mémoire qu'il y avait du boulot dans ce coin de la ville... Quelques jours plus tard, cette dernière avait à nouveau passée devant cette rue par simple curiosité, mais aussi parce qu'elle devait aussi rendre un service à un ami en vendant de la drogue à un de ses clients puisqu'il lui avait prêté de l'argent pour payer son loyer, l'ex-tatoueuse remarqua que l'annonce était toujours là. À ce moment, elle avait prise la décision d'amener son c.v. De toute façon, que risquait-elle? Un simple refus pour mille et une raisons - quoique la raison principale serait probablement son apparence physique peu discret -.  

Donc, là voilà, vêtue d'une paire de jean pour une fois non trouées, un haut aux couleurs de ses cheveux qui ressemblait fortement à un corset, des bottes noires à semelles renforcées, des gants rayés gris et noir coupés aux doigts, plusieurs bracelets colorés autour des poignets, quelques bagues et un collier en cuire qui rappelait vaguement celui d'un chien dans l'intention se se rendre à cette boutique pour déposer son c.v. Non, jamais Camryn ne ferait l'effort de se vêtir de façon chic - de toute manière ce type de vêtement n'existait pas dans sa garde-robe à l'exception d'une jupe et d'une robe ou deux -, car en faisant cela, la jeune femme avait l'impression de masquer aux yeux de tous sa véritable personnalité... Plantée devant la boutique avec quelques feuilles de papiers entre les mains avec la liste des quelques boulots qu'elle avait occupée où ses patrons ne risquaient pas de la descendre en flèche - ceux où elle avait démissionné et non été viré -, Cam' prenait une profonde inspiration afin de se détendre. Tout ce qu'elle devait faire, c'était de ne pas aborder des sujets comme la drogue, le vol, l'alcool, le vandalisme, la prison, de violence et le refus d'obéir à l'autorité... Bref, ne pas parler de sa vie au final. Autant faire ce qu'elle maîtrisait le mieux, mentir. Pas seulement raconter un ou deux mensonges pour dorer un peu plus sa propre personne, mais carrément mentir sur tout ce qui la touchait de près ou de loin.

Une dernière inspiration, sa main se déposa sur la porte, une légère pression et, un pied devant l'autre, Pinky fut enfin à l'intérieur. Première chose qu'elle vit, ce fut les livres. Des tonnes et des tonnes de livres. Quoique, rien de plus normal pour une librairie. Au moins, avec ce genre de boulot, elle ne risquait pas de se faire la malle avec quelques livres sous le bras puisque l'ex-tatoueuse détestait la lecture. S'approchant d'une femme qui ne semblait pas être une cliente, Camryn lui adressa un large sourire.

- ... Bonjour? Elle passa à deux doigts de dire ''yo'' au lieu de ''bonjour''. J'ai remarquée l'annonce, elle fit un mouvement, passant sa main par dessus son épaule tout en indiquant avec l'aide son pouce la vitrine qui se trouvait dans son dos, et j'me demandais si vous aviez toujours besoin d'employés. Cam' faisait un effort afin de s'adresser à cette femme avec un vocabulaire correct tout en s'efforçant de conserver son sourire sympathique sur ses lèvres. J'ai de l'expérience de travail dans plusieurs domaines, dit-elle tout en lui tendant son c.v. Entre serveuse, caissière, tatoueuse, vendeuse et autres, il y avait quand même de la variété - sans oublier les à côtés illégaux -.

J’avais après cette nuit au Scorpio, j’avais une gueule de bois, et le réveil avait été plus dur que prévu. Ma chienne avait eu la bonne idée de me réveiller pour aller faire sa balade du matin. Elle avait donc pris sa charmante petite bouille pour aller me lécher le visage. Je fus donc dans un lavage express avec un ordre : « Lèves toi ! J’ai faim ! » Me tournant dans mon lit, j’avais donc ma chienne qui me suivait toujours avec le but de me faire lever pour de bon. Iloa qui avait bien grandit depuis le temps alla donc se caler devant moi sur le lit et tout en s’allongeant, elle posait sa truffe sur mon bras. Me léchant un peu, je lui caressais le dos tout en sachant que j’allais devoir me lever pour de bon. Toujours ayant les yeux fermés, je lui disais : « Bon….Cela va….J’ai compris…Je me lève…. » Puis la caressant un peu plus, je finissais par le faire. La douche fut une épreuve, j’avais ma chienne qui m’attendait assise devant la porte et elle m’avait amené mes chaussons pour que je puisse donc lui donner à manger le plus vite possible. Je lui caressais la tête en lui disant : « Bon ça va, on va prendre le petit déjeuner. » Arrivant dans la cuisine, j’avais vu la verrière qui avait fini la semaine dernière, la boutique aussi était totalement finie. J’avais donc un nouveau logement et une nouvelle boutique. Je voulais donc avoir des employés. Sora avait dû partir et bien entendu, il était nécessaire pour moi d’avoir un peu d’aide. Dans ma cuisine, j’avais donc donner à manger à ma chienne et alors que j’avais à peine fini de préparer le mien, elle avait déjà fini son plat. « Tu manges trop vite, tu pourrais quand même savourer un peu, non ? A moins que tu ne préfères ma tartine beurrée à la confiture, hein ? » Elle avait eu le don d’aller me la chaparder alors que je venais de la mettre sur mon plateau, je pouvais vous dire que ce jour-là, elle fut envoyé à son panier illico presto.

Une fois le petit déjeuné pris, je descendais dans ma boutique par l’escalier qui menait à l’extérieur sur la rue. Allant ouvrir, je disais bonjour à mes amis qui tenaient leurs boutiques dans le quartier. Eteignant l’alarme, je voyais donc ma chienne prendre sa place dans son panier derrière moi. Elle aimait bien voir les gens, en mettant ses pattes sur les rebords devant la fenêtre. Dés fois, elle mettait son panier là et elle dormait paisiblement. Me tenant à mon comptoir, je regardais mes comptes de la journée. Il faisait chaud, et il n’y avait pas grand monde depuis ce matin. Mon affichette se trouvait toujours à sa place sur la vitrine. Iloa aboya et regardant en direction de la porte, je voyais une jeune femme habillée d’une drôle de façon. Cela me faisait penser à mes amis à la faculté durant mon cursus artistique. Elle parla et je lui répondais en souriant : « Bonjour, oui, la demande est toujours d’actualité. Vous avez travaillé dans quoi d’autres ? » Prenant le CV, je commençais donc à le lire, puis je disais : « Cela fait beaucoup d’emplois ? Si je vous prends, vous allez venir à l’heure et vous aller être correcte avec le client ? Aimez-vous les livres ? » Puis retournant le CV pour ne pas le voir, je lui demandais : « Dites-moi pour quelles raisons je devrais vous prendre ? Quelles sont vos passions ? J’ai réellement besoin d’une personne et je ne tiens pas à me retrouver seule à par la suite. » Puis regardant ma chienne, je demandais : « J’espère que vous n’avez pas peur des chiens ? »

Points positifs, la jeune femme ne s'était pas fait virer de la boutique dès qu'elle avait osée y mettre les pieds et on ne l'avait pas regardée de travers lorsqu'elle avait tendu son c.v à ce qui semblait être la gérante - elle eu droit en bonus à un sourire -. Si jamais elle jouait la comédie, cette femme était plus douée qu'elle dans l'art de la tromperie.  

- Ouais, le matin, l'après-midi, le soir et même la nuit, j'vais être là. J'ai travaillée sur tous les horaires possibles. J'suis quelqu'un de sociable, alors pas problème de ce côté. Pour les livres, c'est différent, j'suis pas une grande fan de la lecture, mais j'peux faire des efforts pour connaître quelques titres. En vérité, Camryn n'avait pas ouvert un livre depuis la fin de ses études. Ses seules lectures quotidiennes se résumaient à ses sms, ses mails, les nouveaux trucs sur facebook et twitter - les rares fois qu'elle allait jeter un coup d’œil - et à d'autres petits trucs insignifiants. Et voilà une petite fournée de questions habituelles. Son petit discours, à quelques exceptions près, se ressemblait d'un emploi à l'autre. Comme vous pouvez le voir, j'ai de l'expérience de travail dans plusieurs domaines. Je n'ai jamais travaillée dans une librairie, c'pour ça que j'me disais qu'un peu de changement pouvait me faire du bien. Si j'aime ce boulot, j'y suis, j'y reste. Pour les passions, j'en ai pas des masses. J'aime la peinture, c'est-à-dire taguer les murs, les arts martiaux, pour se défendre lors de ses altercations avec d'autres gens qui trainaient dans les rues, la couture, recoudre ses vêtements déchirés ou en lambeaux au lieu des jeter peut s'avérer positif, écologique mais surtout très économique au moment de faire de nouveaux vêtements, et découvrir de nouvelles choses, c'est fou ce que l'on pouvait apprendre des gens quand on leur subtilisaient leur portefeuille ou d'autres effets personnels. Un beau tableau, quand on ne connaissait pas Camryn... Quand elle lui posa la question sur les chiens, son regard se tourna automatiquement vers l'animal. Étrangement, l'une et l'autre se regardaient comme si chacune essayaient d'analyser la chose en face de soi. À moins que cette petite bête ne tente de lui arracher la main, les chiens et toute autre animal, lui faisait ni chaud ni froid. Non ça va. J'aime bien les animaux tant qu'ils n'essaient pas de me mordre, rajouta-elle alors qu'elle se retournait ses yeux bleu-vert vers la jeune femme tout en souriant poliment. L'idée de se pencher dans le but de vouloir flatter la tête du chien ne lui avait pas passer à l'esprit. Non, la passion des petites choses poilues elle laissait cela pour les autres. De toute façon, ce genre de chose n'était pas important pour le moment. J'espère que ça ne vous dérange pas trop. La délinquante indiquait son accoutrement. J'ai que ce genre de vêtements, donc les trucs sombres et discrets on oublie. Même chose pour mes cheveux. Sans couleurs ça manque de vie. Autant aborder directement le sujet avant de se faire poser des questions ou encore de perdre son temps ici pour finalement recevoir une réponse du genre ''tout est parfait, mais vos vêtements, il va falloir changer tout ça. Et vos cheveux... le blond et le châtain clair sont très tendances cette année.'' Ça non, c'était humainement impossible qu'elle tente de changer pour un simple boulot.

« Il faudra se lever de bonne heure, j’ouvre à sept heure et demie à cause des journaux. Ils me sont livrés à la même heure donc normalement, il n’y a pas besoin de venir plutôt. Je ferme entre dix-huit heure trente et dix-neuf heure. Pour la lecture, si vous préférez les BD et les mangas, j’ai le rayon qu’il vous faut. Pour les livres, vous pouvez reprendre doucement. Vous avez bien des goûts les concernant, non ? » On préférait bien les livres policiers ou science-fiction ou la musique, ou autre. Elle avait bien un thème qui lui plaisait bien, on ne pouvait pas non dire que l’on n’en a pas. Me tenant toujours derrière mon comptoir, je voyais donc Iloa qui regardait ce qui se passait dans la rue. Je jetais un œil de temps en temps afin de savoir ce qu’elle faisait. Puis, je disais en riant à mon interlocutrice : « Ma chienne adore courir après le facteur. Donc ne vous étonnez pas si elle aboie un peu. » Que dire de plus ? Je ne le savais pas, je savais juste qu’il était nécessaire pour moi de continuer d’en apprendre plus sur ma future employée. Je lui disais en souriant : « Il faut bien un début à tout. De toute manière, il y aura une période d’essai, et donc si vous ne trouvez pas votre place, vous pourrez toujours me le dire à temps. » Surprise de l’entendre me dire pour les arts martiaux, je ne voyais pas vraiment quoi répondre, mais bon, je lui disais : « Bon, il faudra quand même que vous fassiez attention, parfois, on a des petits soucis….Disons que certains commerçants ont fait la rencontre avec des voleurs armés jusqu’aux dents. C’est la raison pour laquelle, j’ai pris Iloa. Elle sent plus de choses que nous. Elle est juste jalouse vis-à-vis de moi avec les hommes. Normalement, elle n’attaque pas les gens, elle grogne juste si elle sent un danger. » Voilà, il fallait bien lui dire, je ne comptais pas non plus ne pas lui dire. Elle avait dû voir les vitrines cassées et les policiers qui trainaient plus dans le quartier. Je tentais quand même de savoir si je devais continuer ou pas. Mais bon, pour une fois, il était nécessaire pour moi de lui parler. Je lui demandais : « Vous créez vos vêtements alors ? » Je réalisais qu’il était bien pour moi de faire un effort. Il était nécessaire et important que je sache si je devais ou pas continuer sachant que j’allais devoir rester sérieuse afin de ne pas me tromper. Je lui disais quand même : « Si vous prenez un pantalon dans vos tons avec peu de trous et une tenue pas trop provocante cela devrait aller. Vous pouvez rester dans vos envies, mais faite seulement juste attention à ne pas y aller trop loin. Quand à vos cheveux, ils sont assez amusants. » J’avais dit cela tout simplement afin de lui faire comprendre que cela ne me dérangeait pas, mais qu’il fallait juste qu’elle fasse attention à ne pas trop aller loin. Je comprenais aussi par mon côté artiste le besoin de se laisser aller et de faire un peu plus comme on voulait. Elle ne devait sans doute pas savoir pour mon côté artiste et pour le fait que j’habitais au-dessus de la boutique. Cela, je lui dirais plus tard.

Sept heure et demie? Ce n'était pas pratiquement à l'heure qu'elle allait dormir après avoir passé la nuit à traîner quelque part avec des gens peu recommandables? Pour une fois, la jeune femme allait faire un effort de se lever tôt. De toute façon, ce n'était pas la première fois qu'elle travaillait le matin malgré qu'elle ne faisait jamais long feu... Des goûts concernant les livres? Ça c'était une autre histoire. Qu'aimait-elle lire les rares fois qu'elle avait ouvert un livre durant les cours? La majorité du temps, les professeurs lui refilait des romans ennuyeux comme la pluie. Quoique elle se souvenait d'avoir lu un ou deux trucs qui ressemblaient à des thrillers ou des choses fantastiques... La proposition de la propriétaire sur le sujet des mangas et des BD l'intéressa un peu plus. Peu de mots, beaucoup d'images et normalement simple à comprendre. Elle pouvait peut-être prendre la peine d'en lire quelques uns. J'aime bien les histoires fantastiques, les thrillers. J'aime bien les films d'horreur, alors un roman d'horreur ça doit pas être si différent.

Camryn écouta attentivement ce qu'elle avait à lui dire, esquissa un sourire en imaginant le pauvre facteur avec un chien aux fesses, puis tiqua au mot voleur. Oui, elle n'était pas aveugle, la délinquante avait remarquée les vitrines et les policiers qui traînaient de plus en plus souvent dans le coin pour coincer ceux qui faisaient du grabuge. Elle n'avait rien à voir là-dedans, mais l'idée que quelqu'un la reconnaisse et ne se gêne pas pour lui demander un service en plein dans ses heures de travail était loin de lui faire plaisir. Se fut la question de la latino qui la tira de ses réflexions. Yep. J'fais ça depuis plusieurs années. Avec sa mère occupée avec ses bouteilles d'alcool, ses nouveaux beaux-pères qui l'ignoraient ou qui l'aimaient un peu trop, Cam' avait appris à se débrouiller avec ses vêtements quand ils étaient usés ou trop petits. Au début, ce n'était pas très beau, mais à la longue, la jeune femme ne pouvait plus se passer de créer son propre style. Merci, dit-elle avec un large sourire. Jamais personne n'avait employé le terme ''amusant'' pour désigner ses cheveux. Pas de problèmes, j'ai des vêtements sans trous, ajouta-elle avec un sourire.

Y avait-il quelque chose d'autre à ajouter? Ah oui...  Un ''petit'' détail important qu'il valait peut-être mieux aborder au lieu de lui laisser découvrir. Bien sûre, Camryn n'aimait jamais se montrer sincère avec les autres, mais quitte à avoir le boulot, autant que sa future employeur sache la vérité. Puisque c'était une simple boutique avec probablement peu d'employés, la délinquante préférait ne pas travailler dans une atmosphère de suspicion. Puis, si Olive lui posait des questions à ce sujet à un moment où elle ne s'y attendrait pas, l'américaine ne serait pas prise de court. Autant vous le dire tout de suite, si vous faites une recherche sur mon passé criminel, vous allez voir que j'ai pas un casier vierge. J'ai été deux ans dans un centre de détention pour mineur. Un policier m'a arrêté pour vandalisme. J'ai eu la mauvaise idée de le frapper. On fait tous des erreurs, y en a des pires que d'autres. La jeune femme prit un air qui semblait à la fois coupable et honteux des gestes qu'elle avait commise par le passé. Pourtant, la seule chose qu'elle regrettait, c'était de s'être fait prendre alors que son ''ami'' s'enfuyait, la laissant seule avec un policier. Bien entendu, Cam' omit volontairement de ne pas parler du volet de la possession de drogue, ce qui avait considérablement allonger sa peine d'au moins un an.

« Les films d’horreurs ? Et livres dans le même genre, je dois en avoir ici si tu veux. Je pourrais toujours te filer les titres. » Je souriais ne sachant pas trop comment est-ce qu’il fallait le prendre. Je voulais juste continuer l’entretien d’embauche, et pour le moment, j’avais encore des questions à lui poser. « En BD, je dois en avoir dans le même genre. Donc, cela peut être sympa si tu veux les lire. Tu pourras ainsi en parler avec les clients. Il est bien utile de savoir quoi dire lorsqu’ils te posent des questions. Je ne te demande pas de tout savoir, mais si tu connais un domaine que tu aimes, cela peut le faire. Donc si tu as besoin d’aide pour trouver des livres dans le domaine de l’horreur je peux aider. » Je me demandais bien ce qu’elle me dirait par la suite, de toute façon, il fallait bien que je trouve de quoi dire par la suite. Elle m’intéressait comme employée et j’appréciais donner une chance aux gens.

Je l’entendais me dire que je devrais donc aussi faire attention, et la voyant me dire que cela fiasait plusieurs années qu’elle se défendait, je lui disais : « Si cela arrive et que je ne suis pas là, il y a un bouton sous le comptoir sous la caisse. Il suffit d’appuyer dessus. Je me doute que tu sais te défendre, sauf que je ne tiens pas à ce qu’il t’arrive un truc. C’est juste que si je t’embauche, je ne tiens pas à avoir des ennuis avec la police. » Je réfléchissais donc à ce que je pourrais dire par la suite. Mais pour le moment, je tenais juste à lui répondre. « Bien, c’est une bonne chose. Je sens que les clients vont être surpris de vous voir dans le rayon BD-Manga. J’ai comme l’impression que vous seriez mieux là-bas. » Je souriais une fois de plus, et je voulais donc en apprendre plus sur la suite, puis, je m’arrêtais un instant avant de comprendre que j’avais donc accélérer dans le processus. Mais je voulais juste lui laisser une chance. En tous les cas, je ne m’attendais pas à en apprendre plus sur la suite. Je disais simplement : « Je vais te laisser une chance, mais si tu fais la moindre bourde avec la police ou autre, tu pourras prendre la porte. Le passé est le passé, tu peux prendre cette place comme un nouveau départ. Si tu as des soucis avec le travail, n’hésite pas à me demander. Si tu es d’accord, tu peux venir pour Lundi à sept heure trente. J’habite au-dessus de la librairie, alors tu as juste à frapper à la porte, je viendrais t’ouvrir. Et si tu préfères attendre que j’ouvre cela me convient. De toute façon, il y aura les livreurs de journaux devant la porte. »