La famille. Y-avait-il quelque chose de plus important au monde que la famille ? Lynn et moi avions réussi à créer la nôtre mais cela ne m’empêchait pas d’être proche de ma famille. Il faut dire que c’était un tout et ma soi-disant mort en avait ébranlé les fondations. Mes parents, dans leur chagrin, avait oublié que derrière moi, j’avais laissé une femme et des enfants. J’avais été en colère après eux avant de comprendre leur souffrance. J’avais vu pour la première fois de ma vie mon père pleurer en face de moi, lui, d’ordinaire si brave et fier. Comment pourrais-je leur en vouloir alors qu’ils avaient toujours tout donné à leurs enfants. Ma sœur, mon frère et moi avions été des plus choyés, aimés et protégés. Nos parents nous avaient tout offert en nous inculquant des valeurs primordiales comme le sens de la justice, du travail mais aussi de l’amour. Nous avions été bercés par ses valeurs et fondamentalement, je leur devais l’homme que j’étais devenu. Il en était fini le temps d’être flic ou même espion pour le compte de la CIA. A présent, j’assouvissais mon besoin d’aider les autres en temps que thérapeute mais aussi profiler pour le FBI. Le FBI où travaillait mon frère. Mon petit-frère ! Nous avions toujours été très proches malgré nos deux ans d’écart et je dois bien reconnaitre que j’avais toujours fait en sorte de le protéger du mieux que je pouvais. Aujourd’hui, il me fallait lui annoncer ma résurrection. Bien sûr, je l’avais eu au téléphone rapidement mais nous n’avions pas pu nous parler de vive voix et comment dire, cela me manquait atrocement. Voilà la raison de ma présence devant la porte de son appartement. J’étais resté de longues minutes dans la voiture, n’osant faire ce pas qui me rapprocherait de Kyle. Par pudeur mais aussi par peur. Il n’était pas évident pour moi de renouer avec ma vie passée, c’était quelque chose de douloureux de voir que quelques parts, certains avaient déjà fait mon deuil. Serait-il de même avec mon frère ? Peut-être. Une partie de moi espérait qu’il ait surmonté ma perte pour avancer dans la vie et vivre sa propre existence mais de l’autre, je craignais que cette absence, cette mort ne nous ai séparé. Il était temps d’avoir les réponses à mes questions, c’est pourquoi, je sonnais à sa porte, attendant fébrilement qu’il m’ouvre. Quelques secondes s’écoulèrent avant de le voir apparaitre en chair et en os devant mes yeux. « Bonsoir petit frère » le saluais-je avec un léger sourire, ne sachant pas réellement comment agir pour le moment alors que nous n’avions jamais éprouvé de gêne l’un vis à vis de l’autre. « Je sais qu’il est tard mais j’ai appris que tu avais terminé ta dernière mission alors j’en ai profité pour passer histoire de parler avec toi » lui expliquais-je la raison de ma venue à près de 21h.