William se regarda une dernière fois dans le miroir de sa salle de bain, l'air sérieux mais, visiblement, ce qu'il voyait lui plaisait plutôt. Il s'était habillé d'un jean assez serré et d'une chemise agrémentée d'un pull léger en alpaga. C'était l'été, certes, mais il faisait frais le soir et il n'avait pas l'intention de rentrer de sitôt chez lui alors autant prendre toutes les précautions nécessaires. Un petit sourire vint prendre place sur ses lèvres alors qu'il pensait à ce qui l'attendait. Il rejoignait des amis rencontrés il y a quelques jours à l'Awesome pour une soirée qu'il s'annonçait de folie. Il avait juste quelques souvenirs pour savoir que l'ancien Will n'était pas de ce bois là et ne sortait pas énormément. Mais ça lui paraissait extrêmement loin tout ça et il se demandait à présent comment il avait pu se priver du bonheur de se faire beau et de sortir le soir, entouré d'amis et de jolies filles. Il apprenait également à connaître son corps et le fait qu'il était très agréable à regarder. Il s'en était grandement aperçu que les femmes le regardait en souriant et qu'il faisait partie des hommes les plus en vus des soirées auxquelles il se rendait et ça n'était pas pour lui déplaire. Ce nouveau statut lui faisait plutôt plaisir et qu'il comptait bien s'en servir à bien escient s'entend...

Un dernier regard et il attrapa son portable et ses clés avant de sortir de son appartement. Aileas était déjà sortie manger avec des amis alors il lui laissa un mot où il lui signifiait qu'il sortait et qu'il ne fallait pas compter sur lui. Il travaillait demain mais, à vrai dire, il s'en fichait pas mal. Il se demandait d'ailleurs de plus en plus s'il n'allait pas reprendre ses études de droit afin de devenir avocat, comme ce qu'il voulait faire au départ avant que des... évènements perturbent sa vie à Stanford. Il sortit de chez lui et attrapa un taxi afin de se rendre à l'Awesome. Il comptait bien boire ce soir et ce n'était pas le moment pour abimer sa belle voiture vintage. Arrivé là-bas, le videur le salua et le laissa rentrer avec un sourire, le faisant passer devant la file de monde qui attendait déjà pour entrer. Ravi et l'air sur de lui, il entra. Il se dirigea vers le bar où il commanda un whisky. Il commença à regarder autour de lui, attendant ses amis quand il aperçut une figure connue. C'était une fille qu'il avait déjà vu il y a quelques jours. Il l'avait alors draguée mais elle l'avait envoyé aux orties. Depuis qu'il était son nouveau lui, ça ne lui était jamais arrivé alors son ego en avait pris un coup. Il sourit et, attrapant son verre, se dirigea vers elle. Il lui offrit son plus beau sourire « Mademoiselle... » lui dit-il en murmurant. « Je peux vous offrir un verre ? »

Kelly en était persuadé, elle n’en était pas accro ! Pour elle la drogue n’était rien de plus ni moins qu’une façon de décrocher un peu de la réalité. Certain faisait du sport à outrance, d’autre enchainer les parties de jambes en l’air. Certain restait accroché à leur télé ou à leur console de jeu. Il y avait mainte façon de sortir du quotidien et la solution qu’avait trouvé la blondinette c’était la drogue. Elle n’en abusait pas et elle n’en prenait que le samedi lorsqu’elle sortait alors elle en était certaine, elle n’était pas accro. D’ailleurs elle s’était promis d’arrêter dès qu’elle pourrait de nouveau serrer Willow dans ses bras. Elle avait promit à Jeremiah d’attendre que sa jumelle soit sortis de ses problèmes de secte pour faire leurs retrouvailles, mais elle en crever de la savoir à New-York sans pouvoir la voir. C’était limite pire que lorsque elle ne savait pas où son petit soleil se trouvait mais elle avait promis. La drogue l’aider à être plus patience. La drogue et autre chose… Kelly s’était imaginait la tête qu’aurait fait Jeremiah s’il avait découvert les marques de rasoir sur ses cuisses… L’idée de s’automutiler ne lui était jamais venu à l’esprit et la première fois que son sang avait coulé c’était un accident. Mais cette douleur qu’elle avait ressentit avait faire naitre en elle ce sentiment d’être réellement vivante, d’exister. Ce sentiment qu’elle n’avait pas en temps normal. Elle était comme… morte de l’intérieur. Collectionner les filles ne l’intéressaient limite même plus et sa dernière dispute avec Roxane l’avait laissé de marbre. Elle se sentait comme lasser de tout… Mais en ce coupant, en ressentant cette douleur, elle libérait son cœur meurtris…

Ce soir là, Kelly s’était vêtus d’une robe noir assez courte qui coller son corps merveilleusement sculpté qui avait tendance à attiré tout les regards. Ses cheveux blonds ondulé lui tombé sur les épaules et ses yeux étaient sublimé par un maquillage dans les tons sombre. Elle ne s’était pas droguée et elle n’avait pas l’intention de le faire. Pas ce soir. Elle avait prévu de sortir s’amusé à l’Awesome. Roxane l’avait invité à la rejoindre mais elle avait décliné l’invitation, préférant de loin s’entourer d’inconnu. Elle adoré la rousse mais Roxane devenait bien trop proche d’elle et Kelly ne sentait pas prête pour une relation sérieuse. Elle préférait prendre ses distances. Arrivé à l’Awesome depuis peu, Kelly ne mit pas longtemps avant de se faire aborder par un homme. Un sourire passa sur ses lèvres quand elle reconnu un homme qui avait déjà tenté de la séduire par le passer. « Mademoiselle...  Je peux vous offrir un verre ? » «  N’est-ce pas déjà ce que vous aviez dit la dernière fois que nous nous sommes vu ? Qu’est-ce qui vous fait croire qu’aujourd’hui je dirais oui ? Désolé mais je ne suis pas encore saoule. » Dit-elle avec son habituelle franchisse qui la faisait souvent passer pour une garce. «  Vous avez peut-être une grande confiance en votre charme mais moi vous ne m’aurez jamais. Quoiqu’il advienne. » Dit-elle en buvant une gorgée de son mojito.

Will était de plus en plus sûr de lui et ce n’était pas une jeune femme, aussi ravissante soit-elle, qui allait lui résister. D’autant plus que ça n’était pas la première fois qu’il la croisait. Ces derniers temps, il ne s’arrêtait plus à la timidité qui l’emprisonnait auparavant et savait faire désormais la différence entre le refus catégorique d’une femme qui n’avait certainement pas envie qu’il l’aborde et celui d’une femme telle que Kelly. Il était sûr de lui quand il se disait qu’il avait une chance. Mais après tout, une chance de quoi ? C’était comme si il tentait de combler un vide qui prenait de plus en plus de place dans son cœur. Il avait changé et cela, sa sœur lui avait dit plus d’une fois ce qui ne faisait qu’accentuer son agacement. A force de l’entendre parler, il ne savait plus où était et surtout lequel des deux Will était lui. Ca semblait étrange et bizarre mais c’était vraiment ce qu’il ressentait. Etait-ce le timide mais courageux Will ou bien le séducteur et sûr de lui Will qui était le VRAI Will ? En fait, il ne voulait pas savoir, ça lui mettait les nerfs en pelote et ça n’était pas ce qu’il avait besoin en ce moment. C’est entre autre pour cela qu’il avait décidé de sortir à l’Awesome, encore. Ca l’empêcherait de réfléchir et il n’aurait pas à subir le regard accusateur de sa sœur. Elle semblait mal prendre son revirement de caractère qui mettait en l’air la tranquille petite vie qu’ils s’étaient créés tous les deux depuis qu’ils avaient élu domicile à New-York.

Il recentra son attention sur Kelly et la petite robe qu’elle portait. Elle était sérieuse ? Depuis quand une fille qui n’avait pas envie qu’on la remarque et qu’on l’invite à prendre un verre s’habillait de la sorte ? Sûr qu’elle allait le repousser pour mieux l’apprécier, Will lui proposa de boire un verre. « N’est-ce pas déjà ce que vous aviez dit la dernière fois que nous nous sommes vu ? Qu’est-ce qui vous fait croire qu’aujourd’hui je dirais oui ? Désolé mais je ne suis pas encore saoule. » William eut un sourire naturel avant de répondre dans un clin d’œil « Ainsi, vous vous souvenez de moi… Tout n’est pas perdu ! » Il se garda de répondre qu’il attendrait qu’elle soit saoule pour lui reproposer un verre, il gardait la même conduite de gentleman qu’il arborait autrefois, seule chose que sa sœur ne pourrait pas lui reprocher, cette fois-ci. « Vous avez peut-être une grande confiance en votre charme mais moi vous ne m’aurez jamais. Quoiqu’il advienne. » Il eut un nouveau sourire, un peu plus sombre cette fois-ci et souleva son verre comme pour acquiescer à ce qu’elle venait de dire. « Mais vous avez tout à fait raison et j’espère que vous ne laisserez jamais quelqu’un vous avoir… » Sentant qu’il devait se justifier, il ajouta, s’obligeant à paraitre enjoué après cette subite mais relative noirceur « Vous n’appartenez qu’à vous-même mais j’espère toujours pouvoir vous offrir un verre… »

« Ainsi, vous vous souvenez de moi… Tout n’est pas perdu ! » Un sourire vint se loger aux creux des lèvres de Kelly. Elle aima cette façon qu’il eut de voir le verre à moitié plein en écartant tout simplement l’hypothèse qu’il pût être à moitié vide. Il éliminer dans ses propos tout ce qui aurait pût mettre à mal son égo de male séducteur pour ne garder que l’once d’un espoir. Voilà une façon de faire qui laissé Kelly intéressé mais pas séduite.  Pour évité qu’il se fasse de fausse idée, qu’il pense qu’il commençait à lui plaire elle fût des plus clair : il ne l’aurait jamais ! Aucun homme ! Kelly n’était qu’une adolescente quand elle avait embrassé une fille pour la première fois et depuis ce jour ce n’était que des femmes qu’elle avait embrassé. Ce n’était pas parce qu’il était charmant, qu’il plaisant sûrement à toute qu’il lui plairait à elle. Ce n’était pas une question de goût, c’était une question de nature. « Mais vous avez tout à fait raison et j’espère que vous ne laisserez jamais quelqu’un vous avoir… » Elle ne s’attendait pas à ça et elle ne peut cacher sa surprise. Elle le regarda perplexe, ne comprenant pas où il voulait en venir. « Vous n’appartenez qu’à vous-même mais j’espère toujours pouvoir vous offrir un verre… » Voilà des propos qui avait de quoi attiré d’avantage son attention. Elle l’appréciait. Contrairement à toute ses hétéro elle se mettrait pas à l’imaginer nu, sur elle en train de lui procuré du plaisir mais elle l’appréciait. Elle ne le connaissait pas mais sa compagnie n’était pas non plus une corvée. Aussi lui dit-elle : «  Un mojito » puisqu’elle tenait tant à lui offrir un verre, cela plus pratique pour lui de savoir ce qu’elle voulait boire. «  Mais je ne pourrais pas le boire tant que j’ignore votre prénom. Je ne bois jamais rien venant des étrangers. »