kelly & lola

❝ manga trouble ❞

C'était bien connu, Lola était le genre de fille à faire tout ce qui était possible pour pouvoir aider ses patients. D'abord, médicalement parlant, elle se donnait à fond dans ce qu'elle faisait, sacrifiait tout le temps disponible pour elle pour pouvoir s'occuper des petits qui occupaient le service où elle travaillait désormais. Parfois, elle se disait que c'était ça qui l'avait décidée à choisir la chirurgie pédiatrique plutôt que la neurochirurgie... les enfants. Elle se sentait tellement bien avec eux ! Peut-être parce qu'elle n'avait pas à prétendre être une adulte avec eux, ce qu'elle n'était en soi pas du tout. Même si elle savait parfaitement prendre ses responsabilités & être sérieuse lorsqu'elle devait se concentrer pour une opération, elle était une véritable petite tornade enfantine en temps normal. C'était comme si son cerveau s'était arrêté à une partie de son âge où tout était tout beau, tout rose, et que du coup elle communiquait beaucoup mieux avec les enfants – qui la comprenaient – que les adultes. Du coup, lorsque, durant un moment libre où presque tous les enfants étaient réunis dans la « salle de jeux » de leur étage, ceux-ci lui avaient demandé si il était possible d'avoir un peu plus de lecture, des mangas plus particulièrement, Lola était tombée des nues. Elle n'avait AUCUNE connaissance dans le domaine. Cependant, le regard des petits l'avait attendrie et elle leur avait promis qu'elle ferait son possible pour leur ramener des mangas. Du coup, elle avait dû chercher sur internet un magasin spécialisé dans le sujet, et s'y rendre après l'une de ses gardes, encouragée par les enfants qui savaient tous où elle se rendait et ce qu'elle allait y faire : leur ramener le plus beau des cadeaux. Etrangement, les enfants ne profitaient vraiment pas de la bonté de Lola ; ils auraient pu avoir beaucoup de privilèges s'ils lui avaient demandé, incapable qu'elle était de leur dire non, mais au contraire, ils la chérissaient en amour tout autant qu'elle, si bien que leur relation marchait sur une confiance commune et un respect mutuel. Ce fut donc quelques dizaines de minutes plus tard, frigorifiée par la température extérieure, que Lola entra enfin dans le magasin de manga qu'elle avait trouvé sur internet, bien décidée à trouver de quoi faire le bonheur de ses petits. Elle parcourut rapidement les étagères de livres, complètement perdue, et soupira devant la masse de mangas dont elle ne savait pas faire la différence avant de se diriger vers une blonde qui était occupée à ranger quelques livres et qui était donc logiquement pour Lola une vendeuse qui pourrait l'aider. « Excusez-moi ? » demanda-t-elle poliment en se penchant, souriante, en direction de son interlocutrice. « Bonjour ! Je cherche des mangas qui pourraient correspondre à de jeunes enfants, de six à douze ans ? Et peut-être un ou deux d'une autre tranche d'âge, une fille de quatorze ans ? Je vous avoue être complètement perdue, là... » déclara-t-elle dans un sourire gêné.

Lola était déjà le genre de personne à se dévouer totalement durant ses heures de travail, mais si elle devait compter en plus de ça le temps qu'elle consacrait à faire plaisir à ses petits monstres hors de ça, elle serait millionnaire d'heures supplémentaires ! Mais elle ne l'était pas, d'ailleurs à en voir le prix des mangas ici, elle allait devoir repenser au nombre de livres qu'elle comptait acheter si elle ne voulait pas que son compte bancaire finisse son mois dans le rouge. Enfin, elle semblait incapable de se retrouver seule dans ce mic-mac de dessins et ne tarda pas à demander l'assistance d'une vendeuse, dont le regard l'intrigua brièvement sans qu'elle n'en comprenne vraiment le sens avant que celle-ci ne lui réponde. « Qu’est-ce qu’ils aiment ? Ils regardent des films ? Des séries télé ? Le mieux c’est qu’on fasse enfant par enfant. Ce sont les vôtres ? » Surtout surprise par la dernière phrase de la vendeuse, Lola secoua brutalement la tête en levant les mains. « Oh, non non, ce n'est pas pour moi, je n'ai pas d'enfants ! Enfin, pas exactement... » déclara la jeune femme avant de reprendre les questions de la jeune femme dans son esprit en y réfléchissant. « Les mangas sont pour des enfants malades, mes patients. Ils m'en ont demandé mais ne m'ont vraiment rien précisé... » fit-elle remarquer, pendant au moment où ils lui en avait parlé que les mangas ne couvraient pas une étendue si vaste de catégories qu'elle serait totalement perdue une fois dans le magasin. « Hm, sinon... Ils regardent la télé de temps en temps, des dessins animés la plupart du temps, et justement ils trouvent ça trop enfantin. » Elle fit une moue en réfléchissant et déposa son doigt sur son menton en tentant de repenser à la dernière fois qu'elle avait vu les enfants exaltés à propos d'une animation organisée par l'étage. Soudainement, elle sembla avoir une illumination. « Je sais ! Ils adorent tout ce qui touche aux super-héros ! Le DVD des Avengers est devenu leur saint-graal pendant un mois après qu'on le leur ai acheté. » sourit-elle en secouant doucement la tête, se souvenant avec exactitude de l'excitation de ses petits patients la première fois qu'ils avaient vu ce film dans la salle de détente transformée en salle de projection pour l'occasion. Oui, définitivement, Lola avait choisi la chirurgie pédiatrique parce qu'à contrario de la neurochirurgie, elle pouvait opérer et avoir une garderie en même temps, ce qui était donc doublement cool. « Je pourrais pas vous parler de tous si vous voulez fermer votre magasin à l'heure ! Ils sont plus d'une vingtaine, vingt-quatre pour être exacte, en ne comptant que ceux qui sont en âge de lire ! Alors je dirais... Une série passionnante pour les enfants qui restent longtemps, et quelques mangas faciles à lire pour ceux qui ne sont là que quelques heures pour un traitement... » réfléchit-elle en observant les étagères avant de se tourner vers la vendeuse. « Vous croyez que c'est possible ? » demanda-t-elle, devinant vraiment puisqu'elle ne connaissait vraiment rien des mangas.

Lola n'aurait pas pu aller contre les envies de ses patients, c'était tout simplement contre son caractère & la façon dont elle les traitait en général. Ils étaient comme ses enfants pour elle, même si elle ne le leur avouait pas – et encore moins à leurs parents, imaginez l'étrangeté du moment ! « Donc des livres qui ne fasse pas trop bébé. Je note. » lui répondit donc la vendeuse alors que Lola tentait de lui expliquer aussi bien que possible ce qu'elle recherchait exactement pour ses petits patients. En même temps, eux non plus n'avaient pas été particulièrement précis, et elle n'avait que ses souvenirs & ce qu'elle savait d'eux pour passer ses journées avec eux pour pouvoir savoir ce qui pourrait bien leur faire plaisir, et contrairement à ce qu'elle avait imaginé, ça semblait beaucoup plus difficile d'imaginer ce que ses petits patients aimaient lorsqu'elle était entourée de tant de variétés de livres aux histoires sûrement aussi différentes qu'éclectiques. Lola releva donc finalement les yeux vers la vendeuse, espérant qu'elle puisse l'aider dans ce choix qui semblait si cornélien. « Bien sûr » lui répondit d'abord la jeune femme, la rassurant donc et la faisant même lâcher un petit soupir de soulagement. Seulement, elle n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps puisque déjà, la jeune vendeuse plaquait ses lèvres sur les siennes pour les lier dans un baiser brûlant qui laissa Lola totalement paralysée. D'abord, il lui fallut un moment pour réaliser que ce qui arrivait était vraiment en train d'arriver ; un instant plus tôt, elle rentrait dans le magasin, & voilà que son employée était en train de lui sauter dessus ! Il lui fallut encore plus longtemps pour réaliser qu'effectivement, Lola était en train de répondre – timidement et moins fougueusement certes, mais tout de même – au baiser de son assaillante. A vrai dire, Lola n'avait jamais embrassé de femme auparavant, ou même montré un quelconque intérêt à un membre de la gente féminine. Pourtant, elle était loin d'être un ange ; après avoir été dépucelée à seize ans par un presque inconnu dans la chambre au-dessus de celle de ses grands-parents, l'américano-italienne avait enchaîné les aventures à l'époque de l'université, sortant avec des hommes sans oser s'y attacher – ce qu'elle faisait pourtant toujours, et lorsqu'elle s'attachait, elle devenait folle, raison pour laquelle c'était toujours elle qui coupait les ponts. Pourtant, une femme ! Elle n'y avait jamais songé. Pas qu'elle soit contre ça, au contraire, elle avait beau être une scientifique, elle ne voyait justement aucun mal (enfin ~) à ce que deux hommes ou deux femmes soient ensemble, et puis elle était bien assez différente de la majorité de la société comme ça pour qu'elle se mette à accabler des gens qui, finalement, étaient aussi rejetés qu'elle. Et voilà que maintenant, une lesbienne lui sautait dessus ! Finalement, Lola ne sut pas combien de temps passa entre le moment où la vendeuse avait posé ses lèvres sur les siennes & celui où elle s'était enfin décidé à réagir, mais lorsque ce fut le cas, elle ne contrôla pas sa force et poussa son assaillante en arrière, trop fort ; la blonde bascula par-dessus une petite étagère de livres et atterrit de l'autre côté. « Oh, non ! » s'exclama Lola en sursautant lorsque le corps de la jeune femme heurta le sol, avant de venir la rejoindre en courant pour s'agenouiller près d'elle. « Je suis désolée, désolée, vraiment ! Vous n'avez rien ? » demanda-t-elle en grimaçant.

Lola était vraiment plus gênée que jamais de ce qu'elle venait de faire. D'abord, elle avait répondu au baiser de la vendeuse, un comble pour cette jeune femme qui, sans être une enfant de choeur, n'avait jamais pensé à une autre femme de cette façon. Bon, elle respectait tout à fait les homosexuels, chacun pouvait bien aimer qui il voulait & faire ce qu'il voulait avec qui elle voulait, mais elle-même n'aurait pas pensé pencher de ce côté là. Enfin, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle avait ressenti, tout s'était passé tellement vite ! Surtout, elle n'avait pas su contrôler sa force en repoussant enfin la jeune femme qui l'avait embrassée, et elle avait fait basculer celle-ci par dessus une étagère, lui faisant la peur de sa vie. Aussitôt qu'elle en fut capable, la brune accourut près de la vendeuse qu'elle venait de faire tomber et, bien évidemment, s'excusa. « Ce n’est rien. » déclara immédiatement la jeune femme, faisant tout de même douter Lola qui fronça les sourcils en la voyant tenter de se relever difficilement. Elle semblait vexée, mais Lola ne comprit d'abord pas pourquoi. Étais-ce normal de se faire sauter dessus par une inconnue en rentrant dans un magasin de mangas, de se faire embrasser ainsi ? Il était normal que la jeune femme ait été surprise, elle était d'ailleurs toujours tout aussi perturbée par le baiser ! Elle était cependant bien plus préoccupée par l'état de la jeune femme que par le fait qu'elle venait de lui rouler une pelle monumentale. « J'me sens pas bien. » reprit soudainement la blonde, faisant se redresser Lola qui eut tout juste le temps de la rattraper avant que la jeune femme ne retombe au sol. Prise par surprise, la brune crut bien ne pas réussir à empêcher la blonde de tomber & pourtant, elle avait réussi à la déposer de nouveau avec douceur sur le sol, les sourcils froncés sous l'inquiétude. Aussitôt, ses réflexes de docteur revinrent & c'était, comme toujours, comme si l'enfant qu'elle était constamment se transformait en une adulte, machine à soigner les gens. « Je suis docteur. Je peux ? » demanda la jeune femme en déposant peu après sa main sur le front de la vendeuse, qu'elle avait deviné – à raison – brûlant. Pestant de ne pas avoir ses instruments de médecine avec elle – même si elle ne les emmenait que très rarement avec elle lorsque ce n'était pas pour aller à l'hôpital -, elle glissa ses doigts sur le cou de la jeune femme pour prendre son pouls, regardant sa montre pour mesurer les battements de son cœur. « Est-ce qu'il y a un endroit où vous pouvez vous allonger ? » demanda-t-elle avant de se redresser pour regarder autour d'elle.

Lola avait l'impression de se revoir en Kelly lorsque, quelques semaines auparavant, la jeune femme avait attrapé une maladie aux urgences et avait tout juste eu le temps de rentrer chez elle avant d'être prise par les plus gros symptômes. En s'écroulant sur son canapé, puis sur son lit, la jeune femme avait fini par être réveillée tellement bizarre qu'elle s'était montrée en sous-vêtements à son ami Peter sans même s'en rendre compte. Pour le coup, elle était contente que son ami soit resté avec elle durant la soirée, alors qu'elle avait été incapable de prendre ses médicaments toute seule et parlait de tout et n'importe quoi en étant plus dramatique et comédienne que jamais, aidée par la véritable douleur provoquée par ses symptômes allant des muscles douloureux à la tête serrée dans un étau imaginaire. Du coup, elle ne pouvait que comprendre la situation dans laquelle se retrouvait subitement la vendeuse qui lui avait sauté dessus peu après. Un instant, elle se surprit à espérer que la jeune femme ne lui ai pas transmis ses bactéries, elle qui avait déjà bien assez souffert la dernèire fois qu'elle avait été malade, mais bien vite, son instinct de médecin reprit le dessus & elle ne se préoccupa plus que de l'état de sa nouvelle patiente, sensiblement plus âgée que ses patients habituels. « Quoi ? » lui demanda d'ailleurs la blonde lorsque Lola lui posa une question. Surprise, Lola répéta. « Est-ce qu'il y a un endroit où vous pouvez vous allonger ? Genre, un canapé, un lit, je sais pas ,une couverture ! » expliqua-t-elle, ne comprenant que trop tard que, quoiqu'elle dise, la jeune femme ne la comprendrait pas tellement son esprit semblait être embrumé. « J’veux dormir… » Lola grimaça et se redressa pour jeter un regard circulaire à la pièce, tout en commentant. « Oui, bah oui, c'est le but... » maugréa-t-elle avant de remarquer une porte derrière la caisse. « Bon, je vais voir si je peux vous mettre quelque part. » déclara-t-elle avant de s'approcher de la porte. Avec sa chance, la police pourrait bien débarquer dans une seconde & croire qu'elle était une cambrioleuse du dimanche qui avait assommé la vendeuse pour voler la caisse ou les marchandises de mangas. Dès qu'elle ouvrit la porte, elle fit face à un couloir à la température plus fraîche où se trouvait un canapé, et elle ne chercha pas plus loin avant de faire volte-face pour retourner auprès de la vendeuse. « Je vais essayer de vous porter, mais vous aidez vraiment pas... » reprit Lola en s'accroupissant de nouveau pour glisser son bras dans le dos de la vendeuse et tenter de la traîner du mieux qu'elle put, la soutenant jusqu'à la porte qu'elle eut un mal fou à pousser à une main, avec le poids de la vendeuse. Enfin, lorsqu'elle put la mettre sur le canapé, elle checka son poult et tapota doucement sur ses joues. « Mademoiselle, vous m'entendez ? Réveillez-vous ! »

Ah ça, son escapade à la boutique de manga, Lola s'en souviendrait ! La jeune femme s'était retrouvée en charge d'une vendeuse qui, après avoir collé ses lèvres aux siennes, était tombée à la renverse et se retrouvait maintenant incapable d'un quelconque sens. Alors, Lola chercha à trouver un endroit où la jeune femme pourrait s'installer, s'allonger, tout en ayant un peu peur d'avoir provoqué sa soudaine maladie. Bon, les symptômes ne correspondaient pas vraiment à un choc post-traumatique ou tout simplement à un choc à la tête lorsque Lola l'avait malencontreusement fait passer d'un côté à l'autre de l'étagère pleine de livres, mais quand même ! Ca avait été tellement soudain, c'était normal qu'elle se pose des questions !

Lola avait donc déposé l'inconnue sur le canapé, espérant qu'elle allait aller mieux ; pourtant, la jeune femme était inconsciente lorsqu'enfin, elle se détacha d'elle pour tapoter doucement sa joue dans l'espoir de la réveiller. A vrai dire, le fait qu'elle soit inconsciente n'était vraiment pas bon signe et Lola, en bon médecin qu'elle était, ne pouvait pas se permettre de laisser la jeune femme livrée à elle-même à cet instant, et c'était la raison pour laquelle elle avait redoublé d'efforts pour essayer d'attirer son attention. Lorsqu'enfin, la jeune femme ouvrit les paupières, ce ne fut cependant pas pour lui dire ce qu'elle espérait – à savoir, qu'elle allait soudainement beaucoup mieux. « Willow… » murmura-t-elle, comme à l'agonie. Surprise, Lola eut un bref mouvement de recul avant de secouer doucement la tête. « Non, moi c'est Lola, je – » Mais Lola n'eut pas le temps d'en dire plus que déjà, l'inconnue posait doucement sa main sur sa joue en l'interrompant, avant de prendre à son tour la parole. « J’vais mourir ? Tu es venu me chercher ? » lui demanda-t-elle, clouant le bec de l'italiano-américaine pendant un long moment durant lequel elle se contenta de froncer les sourcils pour manifester sa perplexité. Et tout aussi soudainement, la jeune femme prit soudain un air triste, laissa sa main retomber et referma les yeux, faisant enfin réagir Lola. « Non ! Ne vous endormez pas, s'il vous plaît ! » s'exclama-t-elle en tapotant de nouveau sur les joues de la jeune femme avant de lui ouvrir les paupières pour tester de sa réaction à la lumière, qui était encore bonne. « J'ignore qui est Willow, mais vous n'allez pas mourir, pas du tout ! Alors ouvrez les yeux ! »

Lola était complètement surpassée par la situation et, pour le coup, elle se trouvait vraiment idiote d'être incapable de trouver quel était exactement le mal qui envahissait la vendeuse qui était tombée nette après l'avoir embrassée. Normalement, pourtant, elle savait se contrôler dans les cas de panique médicaux ! Seulement dans ces cas-là, seulement... Lorsqu'elle était entourée par ses confrères, des infirmiers, dans un bloc opératoire, ou la chambre d'un patient... là, elle était totalement prise de court, et c'était son caractère primaire qui avait repris le dessus et la rendait totalement paniquée, incapable de penser avec cohérence à la façon de soulager la jeune femme dont elle ignorait jusqu'au prénom mais qu'elle ne pouvait tout simplement pas abandonner de la sorte. En plus de ça, la blonde parlait vraiment avec incohérence aussi ! Elle lui parlait d'une certaine Willow, lui demandait si elle était morte... peut-être que le cas était plus important qu'elle le pensait, peut-être que ça dépassait ses compétences médicales et que c'était pour ça qu'elle n'arrivait pas vraiment à savoir le mal soudain qui avait pris la vendeuse. « La douche... dans l’arrière boutique.... » entendit-elle Kelly lui chuchoter alors qu'elle semblait encore au plus mal. Est-ce que Lola ne ferait pas mieux d'appeler une ambulance ? Ou serait-elle encore décriée par ses pairs pour ne pas avoir su gérer la crise qu'elle avait entre les mains ? « Oh, vous avez une douche dans votre arrière-boutique ! » s'exclama Lola avec étonnement. Même à l'hôpital, il fallait être chanceux pour pouvoir prendre une douche dans les vestiaires des internes quand on dormait sur place, alors dans une boutique de manga... elle n'y avait pas pensé une seule seconde. « Pour la fièvre.... » lui expliqua encore la blonde, faisant brièvement lever les yeux au ciel de Lola, qui ne perdait pas son humour malgré la situation. « Oui, j'avais deviné que c'était pas pour un lavage express des cheveux. » sourit-elle avant de rire brièvement pour finalement reprendre son sérieux. « Bon, d'accord, c'est parti. » souffla-t-elle en se redressant pour essayer de reprendre le corps de Kelly tant bien que mal, la soutenant comme elle le pouvait jusqu'à la douche vers laquelle lui guida la jeune femme. Ne se préoccupant pas de considérations vestimentaires, Lola ne prit pas la peine de retirer ses vêtements à Kelly avant de la glisser sous la douche et d'allumer le jet. « Vous ne m'avez toujours pas dit votre prénom. » déclara-t-elle alors que l'eau commençait à couler.