Rosalie avait commencé à s’amuser avec les garçons très jeunes. Vers l’âge de quinze ans, elle et son ‘cousin’ Joa avaient entrepris de découvrir leurs corps et tout le plaisir qu’ils pouvaient en retirer, ensemble. Et depuis, elle n’avait jamais arrêté. Même si elle jouait la femme pure, chaste et innocente avec sa famille, elle avait toujours été à l’aise avec les hommes et accumulait les coups d’un soir, les rendez-vous plus ou moins foireux et les copains qui duraient quelques semaines à peine. Elle avait toujours les hommes là où elle le voulait bien. La plupart d’entre eux tombaient sous son charme facilement, sans le moindre effort, sans représenter aucun défi. Elle était magnifique. Elle pouvait être une vraie bitch, elle pouvait détruire une âme en quelques secondes à peine – god, elle aurait facilement pu être une tueuse en série – et peu sont ceux qui s’en soucieraient. Elle s’en donnait donc à cœurs joie et jamais elle ne s’était posé des questions. Jamais l’idée d’allez voir du côté des femmes lui avait même effleuré l’esprit. Jamais elle ne s’était dit que ça pouvait peut-être l’interné. La seule femme qu’elle aimait assez pour la faire passé le pas aurait été elle-même et ça, elle n’avait pas besoin de personne pour le faire. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Lys. La première fois qu’elle avait vu la jeune femme, elle avait pensé délirer. Elle s’était retrouvée face à son portrait, son reflet. Lys et elle était identiques au plus haut point, tellement que Rosalie avait eu comme réflexe de paniquer et appeler ses parents, leur demandant s’ils ne lui avaient pas menti au sujet d’une sœur ou bien une jumelle cachée. Apparemment non. Ce qui faisait que Rosalie était devenue le dédoublement d’une autre femme, de deux ans son ainé, donc elle n’avait aucun lien de parenté. Et c’est là que les jeux avaient commencé. Au début, cela avait été par simple curiosité et narcissisme. Après tout, qui ne l’aurait pas fait ein ? C’était un peu comme de la masturbation à grand échelle. Puis, elles s’étaient rendu compte du pouvoir qu’elles avaient sur les hommes toutes les deux. Vraiment. C’était par miracle, et un manque de volonté énorme, qu’elle n’était pas encore élue reine du monde, gouverneure de l’univers, archiduchesse de l’espace, etc. C’était aussi bien pratique, pour vérifier les intentions des autres autour d’eux, se faisant facilement passé l’une pour l’autre. Puis l’habitude s’était installée et il y avait quelques occasions, comme hier soir, où elles finissaient seules dans les mêmes draps. Et comme Rosalie était gentille et que Lys était spécial, elle l’avait même laissé dormir dans son lit, au lieu de la chasser comme une malpropre vers 3 heures du matin. En même temps, c’était aussi très drôle de se réveiller au côté de sois même un matin. Les gens dans sa vie avaient beaucoup de chance. Elles étaient définitivement radieuses dès les premières minutes du matin.

La blonde était encore entre deux mondes. Au chaud sous sa couette, envelopper de sommeil, la tête dans le creux du cou à Lys, la main tenant vaguement la sienne, son corps était encore lourd de fatigue et s’il en tenait qu’à elle, elle dormirait encore … boff.. Trois jours au moins ? Mais elle avait des trucs à faire, elle se souvenait plus quoi exactement, mais elle en était certaine. Et elle devait se réveiller. Enfin, en théorie. La pratique, c’était une autre histoire. Elle essaya d’ouvrir les yeux, mais ses paupières refusèrent de collaborée et tout ce qu’elle fut capable de faire, fut un grognement méchant, dédier au matin, au soleil et aux bruits infernaux des oiseaux à l’extérieur de sa fenêtre. « Faiiiiiiiiiiiis les taiiiiiiiire. » Elle devait penser à les empoisonner un de ces jours.

Certaines personnes croyaient que tout le monde sur terre avait au moins un double, une personne qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Lys avait bien sûr toujours trouvé cette théorie ridicule. Pour elle, les seules personnes à qui s’appliquait cette histoire, c’était les jumeaux. Et encore, avec un minimum de sens de l’observation, même eux on pouvait les distinguer. C’est pour ça que la première fois qu’elle avait vue Rosalie, elle avait cru être en train de rêver. En même temps, c’était assez incroyable, elle s’était d’un seul coup retrouvé en face d’elle-même et ça, ce n’était pas le genre de choses qui arrivaient tous les jours. Elle avait d’abord essayé de trouvé une explication logique à ça mais elle s’était vite résignée, il n’y en avait pas. En tout cas, avec le temps, elle avait fini par apprécier ça et se faire cette idée. Au début, elle avait détesté parce qu’elle voulait restée unique, elle était parfaite et merveilleuse comme ça et elle ne pouvait pas accepter qu’on vienne lui faire de l’ombre. Mais elle devait avouer que ça avait aussi certains avantages. A elles deux, elles faisaient tourner la tête de tous les hommes, elles pouvaient les rendre dingue et puis vérifier leurs intentions aussi. Elles formaient un duo de choc en fait. Parfois, il leur arrivait aussi de finir la nuit dans le même lit. Comme la veille quoi.

C’est donc dans le lit de Rosalie que Lys se réveilla ce matin-là. Elles allaient toujours chez Rosalie quand c’était comme ça, simple habitude et puis, il y avait trop de monde chez Lys. La blonde était d’étrangement bonne humeur pour un matin. Elle s’étira tranquillement comme un chat et lança un regard à Rosalie qui dormait toujours. C’était vraiment parfait de se réveiller aux côtés de soi-même en fait. Lys pouvait voir comme ça que même au matin, elle était toujours aussi parfaite. Certes, c’était Rosalie qu’elle regardait mais bon, c’était pareil. Mieux qu’un miroir. La jeune femme songea alors que si un jour elle voulait changer de coiffure ou quelque chose comme ça, il faudrait d’abord qu’elle force Rosalie à le faire avant elle, histoire d’être sûre qu’elle ne faisait pas l’erreur de sa vie quoi. Elle pouvait bien servir à ça aussi. Lys aurait bien eu envie de réveiller son double pour lui faire part de tout ça mais elle se ravisa au dernier moment. Il y avait une autre chose sur laquelle Rosalie lui ressemblait beaucoup, c’est qu’elle n’était pas plus du matin qu’elle. A ce moment-là, elle émit un grognement (très classe) et Lys se mit à sourire, elle allait bientôt se réveiller de toute manière. « Faiiiiiiiiiiiis les taiiiiiiiire. » Voilà, elle avait encore eu raison. La jeune femme fronça quand même les sourcils, il n’y avait personne à faire taire là, enfin à part quelques malheureux oiseaux qui chantaient dehors. « Faire taire qui ? … Tu parles pas des oiseaux quand même. C’est le matin, faut bien qu’il puisse vivre en paix les pauvres. » Bah quoi, c’était vrai quoi et puis, il ne la dérangeait pas elle donc ça lui était pas mal égal qu’ils embêtent Rosalie. « En plus, j'ai quelque chose de très important à te dire.» ajouta-t-elle d'un ton très sérieux.

Aux yeux de Rosalie, rien n’était plus confortable que son lit douillet, ses couettes chaudes, le confort de ses oreillers en plumes et la sensation sereine de ses membres encore pesants de sommeil. C’était encore mieux quand elle sentait un corps chaud contre le sien, mais elle ne se le permettait pas souvent. Rares étaient ceux qui avaient l’autorisation de partager son lit pour la nuit et ils étaient tous avertis; si un membre de sa famille arrivait à tout moment, ils allaient foutre le camp par la fenêtre (et comme son appartement était penthouse et étrangement cela semblait toujours les refroidir.). Bref, elle ne comprenait pas comment les gens pouvaient sortir du lit sans être obligés de le faire et détestait tout ce qui dérangeait son sommeil si précieux ; le téléphone, sa famille (souvent.), sa femme de ménage, les oiseaux, les voitures, l’alarme de feu, son patron, etc. Le matin, tout le monde méritait de mourir. « Faire taire qui ? … Tu parles pas des oiseaux quand même. C’est le matin, faut bien qu’il puisse vivre en paix les pauvres. » Rosalie maugréa une plainte inchoérante et se tourna de l’autre côté, tirant la couverture par-dessus sa tête. Non, non. Ils l’avaient réveillé et devaient donc payer le prix avec leurs vies ! Où est-ce qu’elle avait rangé le poison à rat déjà ? Elle se souvenait d’en avoir acheté pour le chien du voisin, elle avait fait tomber un steak sur son balcon et BAM, plus jamais il n’avait pissé dans l’entrée. « En plus, j'ai quelque chose de très important à te dire.» La blonde soupira. Et puis quoi encore. C’était donc trop demander de dormir jusqu’à quatorze heures ? Gosh, la vie en société était compliquée. Elle prit son temps pour sortir des couvertures, prenant son temps pour s’étirer à la façon d’un félin. Elle aurait aimé avoir une bonne, enfin, elle avait une femme de ménage, mais elle était certaine que si elle sonnait une petite clochette, la vieille ne viendrait pas lui porter un déjeuner au lit. Elle devrait peut-être s’engager un chef…

Elle finie par se redresser sur le lit et donna un bisou sur la joue de Lys. C’était pas si mal de l’affection dès le matin. Elle devrait permettre à ses jouets de rester plus souvent, s’ils en valent vraiment la peine. « Ça doit vraiment être important alors pour que tu me réveille de la sorte, il est à peine … » Elle se tourna vers son réveil matin pour voir afficher ‘13h13’… oui bon. « … Il fait à peine jour. » Enfin, sa devait être l’aube, quelque part, sur la planète. Elle n’avait pas préciser ‘à new-york’ quoi.

En fin de compte, Lys avait changé d’avis. Rosalie n’était vraiment pas parfaite au petit matin et elle espérait vraiment ne pas être comme elle en vrai. Non parce que ne voulait vraiment pas être comme elle à se plaindre et à pester contre les petits oiseaux au matin, c’était vraiment dramatique à ce point. D’ailleurs, lorsqu’elle lui demanda qui elle était censée faire taire, Rosalie répondit un truc qu’elle ne comprit pas avant de se recacher sous les couvertures. Lys leva les yeux au ciel, cette fille était vraiment un cas désespéré, elle ne méritait même pas que la blonde lui accorde encore la moindre attention. Pourtant, elle le fit quand même en poussant même jusqu’à lui reparler. En même temps, elle n’avait pas le choix, ce qu’elle venait de penser était vraiment vital et méritait d’être partagé. Elle espérait que Rosalie allait bien comprendre ça. Malheureusement, quelque chose lui disait que c’était loin d’être gagné. Peut-être parce qu’elle la connaissait un peu déjà et qu’elle savait comment la blonde pouvait réagir. Là, elle l’entendit soupirer. C’était assez prévisible en fait. Lys avait envie de la pousser du lit, histoire que Rosalie se réveille une bonne fois pour toute quoi. Mais encore une fois, elle se disait que ce n’était pas une bonne idée parce qu’elle tenait quand même un peu à la vie.

Lys attendit donc un long moment que Rosalie daigne sortir de sous les couvertures et lui accordé un tant soit peu d’attention ce qui arriva… au bout d’un long moment. Heureusement qu’elle n’était pas pressée quoi. Son double finit enfin par se redresser et lui donna un bisou sur la joue (c’était la moindre des choses pour se racheter un peu) avant de parler. « Ça doit vraiment être important alors pour que tu me réveille de la sorte, il est à peine … » Un sourire moqueur se dessina sur le visage de Lys tendit que Rosalie regardait l’heure sur son réveil. Il était tard ! 13h13. Suffisamment tard pour que Lys soit réveillée et de bonne humeur donc bon, ça voulait tout dire. « … Il fait à peine jour. » Lys secoua la tête, vaguement blasé. « Comme je t’aime bien, je ne te dirais pas que tu me désespères même si je le pense vraiment quoi. » fit-elle avant de soupirer. « Et oui, c’était très important ! Je me disais que si un jour je voulais essayer une nouvelle coiffure ou quelque chose dans ce genre là, tu testerais avant moi. Histoire que je vois si ça peut m’aller quoi et si c’est très laid bah comme ça je saurais. » Elle haussa les épaules. Elle espérait vraiment que Rosalie saisissait l’importance de ce qu’elle venait de dire et qu’elle comprenait bien aussi que ce n’était pas négociable. « Mais rien ne peut être laid sur toi toute façon. Et sur moi. Tu ne cours pas grands risques donc. »

La blonde s’adossa sur la tête du lit et laissa sa couverture tomber sur ses jambes. Son rituel du matin était assez capricieux, quand elle n’était pas sous appel, et elle prenait toujours un temps fou avant de sortir du lit. Ils étaient si rares les jours où elle pouvait dormir à sa guise, qu’on la traite de flémarde ne la dérangeait même pas. Habituellement, une fois réveillé, elle s’assoyait dans son lit, soit elle ouvrait la télé pour regarder les nouvelles ou bien lisait le journal du matin, s’il était assez tard et que sa femme de ménage l’avait déposait à son chevet. Elle inspectait ses ongles, ses cheveux et sa peau et au besoin, prenait les rendez-vous nécessaires dans la journée, elle faisait ses appels à sa famille, envoyait minimum un message à tout son monde et finalement se glissait dans la douche. Puis elle allait courir, dehors ou bien sur le tapis roulant, en fonction de la température, elle déjeunait, faisait une heure d’exercices supplémentaires et commençait enfin sa journée dans la bonne humeur. Il ne fallait pas la brusquer. Après tout, c’était pour le bien du petit peuple non ? Si elle était trop fatiguée, elle pourrait se gourer en opérant ou bien donner un mauvais diagnostic à un patient, et ça pouvait être dangereux! Non, valait mieux la laisser dormir. Et même si ce n’était pas la première fois que Lys se retrouvait dans son lit un matin, elle ne semblait pas comprendre ça. Les gens matinaux étaient vraiment de la pire espèce.

« Comme je t’aime bien, je ne te dirais pas que tu me désespères même si je le pense vraiment quoi. » Rosalie fit une petite moue et hocha la tête comme pour dire qu’elle était tout aussi désespérée que son double. Elle n’était pas SI désespérante, juste un tout petit peu précieuse avec ses heures de sommeil. « Et oui, c’était très important ! Je me disais que si un jour je voulais essayer une nouvelle coiffure ou quelque chose dans ce genre-là, tu testerais avant moi. Histoire que je vois si ça peut m’aller quoi et si c’est très laid bah comme ça je saurais. » Elle était sérieuse là ? C’était ÇA qui était SI important et qui ne pouvait pas attendre? Pour le coup, l’Anglaise eut presque envie de lancer Lys en bas de son lit ! N'importe quoi! « Je suis d’accord, à la condition que si un jour je veux un tattoo, je pourrais l’essayer sur toi tu vois, voir si je m’en lasse et tout, avant de le faire sur moi ! » En vrai, elle n’avait aucune envie de tattoo, pas pour l’instant en tout cas, mais si Lys y tenait vraiment, elle s’assurait de trouver des trucs bien moches, justes pour elle. « Mais rien ne peut être laid sur toi toute façon. Et sur moi. Tu ne cours pas grands risques donc. » Ouais bon. Il y avait une tonne de choses qu’elle n’avait pas envie de tester non plus. « Je suis pas d’accord pour les cheveux ! Les vêtements je veux bien, mais les cheveux, jamais ! » Elle tenait à ses boucles blondes, dépensait une fortune en soi capillaire, elle n’allait pas laisser Lys tout gâcher ! « Mais je peux te payer des perruques pour tester si tu y tiens! » Elle était vraiment mère Théresa quand elle s’y mettait, personne ne pouvait dire le contraire.

Lys venait de partager la pensée tellement importante qu’elle avait eue de si bonne heure ce matin. Enfin par si bonne heure, elle entendait quelques minutes auparavant quoi, à treize heures passées, mais soit. En fait, maintenant qu’elle y réfléchissait bien, elle ne voyait plus vraiment ce que ça pouvait avoir de tellement important mais tant pis. Ca posait juste légèrement problème parce que si elle pensait ça, elle voyait mal comment Rosalie pourrait la prendre au sérieux à ce sujet quoi. « Je suis d’accord, à la condition que si un jour je veux un tattoo, je pourrais l’essayer sur toi tu vois, voir si je m’en lasse et tout, avant de le faire sur moi ! » Bah oui bien sûr ! Ca, c’était tout sauf un arrangement qui valait la peine. Un tatoo et après ? Ce serait quoi le prochain truc ? De la chirurgie esthétique ? Ouais non, là-dessus Lys était assurée d’être tranquille parce que Rosalie, tout comme elle, était loin d’avoir besoin de ce genre de choses. « Non maos ça vaut pas ! » s’exclama la blonde. En plus, elle n’avait aucune mais alors vraiment aucune confiance en Rosalie et elle était sûre que cette dernière était capable de faire semblant de vouloir un tatoo vraiment mais alors vraiment laid juste pour l’embêter et changer d’avis, comme par miracle, après avoir vu le résultat. Cette fille était juste diabolique. « Je suis pas d’accord pour les cheveux ! Les vêtements je veux bien, mais les cheveux, jamais ! » Lys leva les yeux au ciel. Ce n’était pas grand-chose quoi, c’était juste des cheveux. Et en plus, ça n’avait rien de permanent. « Attends, je devrais accepté d’essayer un tatoo pour toi si tu veux en faire un et toi… tu veux même pas toucher à tes cheveux. TES CHEVEUX QUOI ! T’es vraiment trop nulle tu sais. » Elle secoua la tête d’un air blasé avant d’ajouter. « Et je peux essayer mes vêtements toute seule en plus quoi ! Je voudrais pas te vexer mais tu sais vraiment te montrer inutile parfois. » Elle disait ça en toute amitié et avec beaucoup de gentillesse bien sûr ! « Mais je peux te payer des perruques pour tester si tu y tiens! » La jeune femme soupira. « Quand je dis que t’es inutile quoi. » fit-elle en haussant les épaules avant de quitter la pièce.

Elle s’avança dans l’appartement et arriva bientôt à la cuisine, enfin Lys supposait qu’il s’agissait de ça quoi puisqu’il y avait un frigo dedans. Elle ouvrit le frigo en question et fixa d’un air réprobateur son contenu. « ROSALIE ! T’ES AU COURANT QUE T’AS RIEN A MANGER ?! » Bon, quand elle disait rien, elle exagérait un peu. Il y avait quand même quelques trucs, elle avait même réussit à mettre la main sur des œufs. « COMME JE SUIS GENTILLE ET DE BONNE HUMEUR ET QUE J’AI RIEN DE MIEUX A FAIRE, JE TE FAIS LE PETIT-DEJEUNER ! » cria-t-elle au travers de l’appartement. Enfin elle voulait bien être gentille, mais Rosalie ferait bien de la rejoindre vite parce que Lys ne voulait pas perdre sa si jolie voix à force de trop crier quoi.

Elle aurait mis sa main au feu que l’idée du tatou ne passerait pas ! Son double était beaucoup trop prévisible quand même. Rosalie s’y attendait. Elle aurait pu faire mine de dire oui quoi, juste pour l’effort. « Allez tu me laisses même pas te dessiner dessus ? » Elle tendit son bras et attrapa un rouge à lèvres sur sa table de chevet. Elle se pencha vers Lys et lui dessina un cœur sur l’épaule, avant de signer ses initiales ‘R.N.L.M-L.DLV’. « Ça te va bien je trouve ! » Pour s’agencer, elles devaient rester des doubles après tout, elle se dessina un cœur aussi, avec l’inscription ‘L.M.L’. Elle se regarda pendant un moment avant de plisser du nez. C’était étrange, porter les initiales de quelqu’un d’autre. Elle n’avait aucune idée comment les membres de sa famille pouvaient bien le faire. C’était tellement courant parmi eux. Elle espérait ne jamais en arriver là. « Attends, je devrais accepter d’essayer un tatoo pour toi si tu veux en faire un et toi… tu veux même pas toucher à tes cheveux. TES CHEVEUX QUOI ! T’es vraiment trop nulle tu sais. » Rosalie ouvrit la bouche, choquée. « Comment peux-tu dire ça ! Des cheveux ses sacrés! SACRÉ ! » Elle se ramena les cheveux sur un côté, comme pour les protégées.« La preuve ! Ce n’est pas pour rien que tu veux tester sur moi ! » Personne. Personne ne toucherait jamais à sa tignasse ! Il y avait déjà bien assez de sa sœur qui s’amusait à lui teindre la tête à sa guise. C’était hors de question qu’on massacre ses magnifiques boucles blondes de Barbie. Quand la Française la traita d’inutile, elle fit que de rouler des yeux. Et l’imita se plaindre. « T’avais qu’a trouver un meilleur plan, c’est tout. » Elle avait beau continuer à maugré, Lys avait quitté la pièce. Chouette, avec un peu de chance, elle pourrait dormir encore un peu.

La docteure se laissa retomber dans ses draps et ferma les yeux une seconde ou deux, essayant de sommiers dans un sommeil pour au moins quelques heures encore. « ROSALIE ! T’ES AU COURANT QUE T’AS RIEN A MANGER ?! » Oh et puis quoi encore ? Qu’est-ce qu’elle en avait à faire. Elle lui avait déjà donné des orgasmes aujourd’hui, elle était aussi censée la nourrir? Et puis quoi encore. Elle prit un oreiller et se l’écrasa sur la tête, essayant d’oublier la présence de l’autre dans sa cuisine. « COMME JE SUIS GENTILLE ET DE BONNE HUMEUR ET QUE J’AI RIEN DE MIEUX A FAIRE, JE TE FAIS LE PETIT-DEJEUNER ! » Oh. La blonde cligna des yeux quelques fois. Si elle la prenait par l’estomac. La blonde s’étira une fois de plus et sortit des couvertures. Courageusement, elle mit un pied a terre, et puis l’autre, se levant doucement. Elle était encore en sous-vêtement, donc elle attrapa une robe de chambre posée (ou lancer) sur un meuble et la noua autour de sa taille, avant de se diriger vers la cuisine. « Je pensais justement à engager un chef pour me servir des déjeuners au lit, tu cherches un job ? » Elle grimpa sur un des bancs de la cuisine et croisa ses longues jambes. « Tu me prépares quoi ? »

Rosalie aurait pu lui demandé beaucoup de choses. Vraiment quoi. Mais il avait fallu qu’elle choisisse une des seules pour laquelle Lys opérait un refus direct : le tatoo. « Allez tu me laisses même pas te dessiner dessus ? » Et sans attendre une réponse de la part de la jeune femme, son double attrapa un rouge à lèvres et lui dessina un cœur sur l’épaule. Cœur auquel elle joignit ses initiales : ‘R.N.L.M-L.DLV’ « Ça te va bien je trouve ! » Lys regarda en fronçant les sourcils. « La vache. » Elle n’avait pas trouvé autre chose à dire devant le nombre de lettres que la blonde avait écrites sur son épaule. Décidément, elle ne faisait rien normalement celle-là. Pendant ce temps-là, Rosalie avait fait la même chose sur son épaule en y inscrivant les initiales de Lys. « Ca fait un peu tâche à côté. » La française était forcée d’admettre ça quand même. « Mais quand même… je me sens flattée que tu saches mes initiales en entier hein. Moi je savais juste que tu t’appelais Rosalie De La Vega et ça me suffisait. » Elle jeta un nouveau coup d’œil à son épaule, ça faisait vraiment très… pompeux. Trop même. Enfin, venant de Rosalie, ça ne l’étonnait guère. Mais elle l’aimait bien quand même, malgré ça. Leur conversation revint ensuite sur les cheveux et Lys mentionna le fait qu’un tatoo c’était plus qu’une simple coupe de cheveux. « Comment peux-tu dire ça ! Des cheveux ses sacrés! SACRÉ ! La preuve ! Ce n’est pas pour rien que tu veux tester sur moi !» Rosalie avait vraiment des priorités étranges. Enfin, Lys était d’accord pour dire que les cheveux étaient sacrés mais ça passait toujours après les horribles tatoos que son double aurait pu vouloir qu’elle fasse. Et ça, c’était normal. « Bah je voulais tester sur toi juste comme ça. » dit-elle en haussant les épaules. « C’est pas la peine d’en faire toute une histoire. » Parce que faire un drame pour ça, franchement, ça ne valait pas vraiment le coup. Parfois, Lys avait tendance à croire que Rosalie aurait pu faire une parfaite héroïne de tragédie grecque. Enfin, elle avait se sens de l’exagération fait pour quoi. Ca s’arrêtait là. « T’avais qu’a trouver un meilleur plan, c’est tout. » Son plan était très bon, le problème venait juste du fait que Rosalie était trop-rabat-joie. « J’aurais voulu avoir un meilleur double. Plus drôle et qui ferait ce que je lui dis. » Oh oui, ça, ça aurait vraiment été parfait.

Lys prit ensuite le chemin de la cuisine. C’est son estomac qui lui avait dicté ça. Malheureusement, son estomac allait être fort dessus par le contenu du frigo de Rosalie. Tant pis. Comme son double ne l’avait pas suivie, ma blonde fut alors forcée d’avoir à communiquer avec elle en criant à travers l’appartement. Elle espérait seulement que la jeune femme ne s’était pas rendormie, parce que si c’était le cas, elle allait être forcée d’aller la réveiller en lui renversant un verre d’eau à la figure. Rosalie arriva à peu près au moment où elle commençait à remplir un verre d’eau justement, histoire de quoi, au cas où elle aurait du se déplacer. « Je pensais justement à engager un chef pour me servir des déjeuners au lit, tu cherches un job ? » Lys se mit à rire. Elle se demandait bien qui d’elle ou de Rosalie déchanterait la première si jamais elle avait eu à devenir son chef. Parce que Lys aurait préféré mourir que d’avoir à subir Rosalie comme patronne et que Rosalie se serait sûrement très vite lassée de la cuisine très très limitée de Lys. « Tu m’engagerais ? » demanda-t-elle quand même, curieuse de savoir la réponse. Rosalie lui demanda ensuite ce qu’elle lui faisait et Lys regarda dans les placards en réfléchissant. « Je crois que je risque pas d’avoir beaucoup de choix. » Son attention se reporta ensuite sur le contenu du frigo. «Des œufs. »

« La vache. » La blonde leva les yeux et jeta un regard perplexe à son double. « Quoi ? » Elle avait fait une faute dans son nom ? Nan, même pas. Elle donna les dernières retouches sur son œuvre, c’est vrai que tant de lettres pouvaient faire peur, mais bon, elle était habituée. Avec les titres et tout, elle était loin d’avoir le plus long nom qu’elle connaisse. Elle écrit le nom les initiales de Lys sur épaule et eut droit à un ; « Ca fait un peu tâche à côté. » Elle haussa les épaules. « Au moins, ton nom arrive à rentrer au complet sur un chèque. » Les regards qu’on lui jetait quand elle devait en signer un…. « Mais quand même… je me sens flattée que tu saches mes initiales en entier hein. Moi je savais juste que tu t’appelais Rosalie De La Vega et ça me suffisait. » L’Anglaise éclata de rire. « Nan mais, je l’ai lue, une fois, quand tu as sorti une pièce d’identité au bar. C’est suffisant pour m’en rappeler… » Et encore, elle pouvait se souvenir de ce que la barmaid portait, ainsi que toutes les personnes assises autour d’elles, et leurs commandes, etc. Son cerveau était vraiment une petite merveille ! « Et c’est Lady* Rosalie Nelly Lena Melody-Lily De La Vega. » Le plus beau nom qui pouvait exister quoi.

Elle ne comprenait toujours pas comment Lys pouvait être si cool à propos de ses cheveux, vraiment. Personne ne toucherait jamais à ses cheveux ! Jamais ! « Bah je voulais tester sur toi juste comme ça. » La blonde hocha vigoureusement la tête. « C’est pas la peine d’en faire toute une histoire. » Si, si, ça en valait la peine. De quoi elle aurait l’air avec la moitié des cheveux rasés ein ? « Je pourrais tester sur toi aussi alors ? » Comme ça, si ça tournait mal, elle pourrait toujours se venger. « J’aurais voulu avoir un meilleur double. Plus drôle et qui ferait ce que je lui dis. » Elle la poussa un petit peu. « Je suis le double parfait moi ! » L’idée d’avoir une copie conforme de sois même était déjà assez flippant, elle n’avait vraiment pas envie d’imaginer qu’une troisième pouvait se promener dans les alentours, ou partout dans le monde.

Elle n’était pas habituée que l’on prépare à manger dans sa cuisine. Sure, c’était arrivé quelques fois, mais vraiment, elle se contentait le plus souvent de plat du traiteur à réchauffer ou bien de barbecue sur sa terrasse, quand la température le permettait. Cuisiner prenait du temps et une certaine patience que Rosalie était loin d’avance « Tu m’engagerais ? » Meh. « Pourquoi pas. Je suis une très bonne patronne, je paye très cher, et jusqu’à très récemment, je n’avais jamais eu aucun problème avec ma femme de ménage ! » Elle n’avait aucun problème avec les gens qu’elle payait pour lui rendre service, elle n’était pas complètement ingrate non plus ! Quand Lys lui proposa des œufs, elle hocha la tête. Elle n’était pas vraiment difficile. Elle était même surprise d’avoir des œufs dans son frigo. « Je pourrais définitivement m’habituer à ce qu’on me fasse à déjeuner tous les matins. » Elle s’étira les bras lentement. « On te fait à déjeuner dans ta maison ? » À quoi bon vivre en groupe si personne ne servait à rien.

Lys était toujours en train de fixer les initiales que Rosalie avait fait taouées sur son épaule en fronçant les sourcils. « Au moins, ton nom arrive à rentrer au complet sur un chèque. » La jeune femme eut un sourire amusé, oui c’était sûr que pour ça, elle n’avait pas de problème. « Pauvre Rosalie, c’est dramatique ça. Ton nom est trop long pour entrer sur un chèque, c’est vraiment terrible. » En même temps, quel besoin elle avait de tout écrire dessus à part pour se la péter quoi. Par bien des côtés, Rosalie lui faisait beaucoup pensé à toutes les autres filles qu’elle avait pu côtoyer durant son enfance, celles-là même qu’elle évitait le plus possible maintenant. « Nan mais, je l’ai lue, une fois, quand tu as sorti une pièce d’identité au bar. C’est suffisant pour m’en rappeler… » Lys leva les yeux au ciel, si c’était suffisant pour qu’elle s’en rappelle alors. « Ne gâche pas tout. J’étais tellement fière et flattée quoi, je me sentais spéciale. » dit-elle d’un ton exagéré. Elle mentait bien sûr, elle se moquait bien que Rosalie se soit souvenue de son nom complet, elle avait juste dit ça comme ça. « Et c’est Lady* Rosalie Nelly Lena Melody-Lily De La Vega. » La blonde attrapa un coussin et le lança sur Rosalie. Son double aurait pu être reine ou n’importe quoi d’autres, elle aurait agit exactement de la même manière. « Cesse donc de te la péter un peu Lady. La seule chose qui fait de toi une personne exceptionnelle pour moi c’est que tu me ressembles autant. Et encore… tu restes vraiment une pâle copie tu sais ?! »

Il fut ensuite question des cheveux. Encore. Lys ne comprenait pas pourquoi une idée aussi géniale pouvait rencontrer autant d’histoires avec Rosalie. Elle était un peu chiante et prise de tête pour pas grand-chose quand même parfois. « Je pourrais tester sur toi aussi alors ? » Et puis quoi d’autres ? Elle n’était pas prête à faire ça pour elle alors Lys ne voyait pas pourquoi elle devrait accepter dans ce cas là. « Non. C’était mon idée ! » C’était un excellent argument pour refuser ça. Ou pas. En fait, Lys n’était pas plus ravi que Rosalie à l’idée qu’on puisse vouloir toucher à ses cheveux. Et puis, elle n’avait pas beaucoup confiance en elle non plus. Mais ça, elle ne voulait surtout pas l’avouer. Comme si Rosalie était assez stupide pour ne pas voir quelle était la vraie raison de son refus quoi ! « Je suis le double parfait moi ! » Difficile d’attendre une autre réponse venant de la blonde. « Tu sais, c’est trop fort. Je sais presque prédire tout ce que tu vas dire à l’avance. » Elle était vraiment trop forte, il n’y avait pas à dire.

Lys attendait curieuse la réponse que Rosalie sur le fait de savoir si elle l’engagerait ou non. « Pourquoi pas. Je suis une très bonne patronne, je paye très cher, et jusqu’à très récemment, je n’avais jamais eu aucun problème avec ma femme de ménage ! » C’était étonnant. Vraiment. Lys se serait attendu à tout autre chose. En même temps, elle n’était pas sûre que Rosalie soit toujours une source très fiable. A l’écouter, elle était toujours parfaite et tout et Lys doutait que ce soit vraiment la vérité. « Je sais pas si j’accepterais de travailler pour toi. Faudrait que je parle avec ta femme de ménage avant. En tout cas, tu manquerais quelque chose, je suis une excellente cuisinière. » Enfin, elle savait faire des trucs basiques au moins quoi. Tant qu’on ne lui demandait pas de toucher à un four, elle se débrouillait à peu près. C’est pour ça que les œufs, elle était largement capable de les faire. « Je pourrais définitivement m’habituer à ce qu’on me fasse à déjeuner tous les matins. » En même temps, ce n’était pas le genre d’habitude difficile à prendre quoi. Lys allait lui faire remarquer ça mais son double reprit la parole avant. « On te fait à déjeuner dans ta maison ? » Lys se mit à rire, Rosalie était vraiment très très drôle, elle n’avait pas idée. « Non et je préfère mieux pas, je leur fais pas vraiment confiance là-dessus. »

Rosalie n’eut pas le temps de réagir à quoi que se soit qu’elle reçu un de ses propres coussins à pleine tête. « Cesse donc de te la péter un peu Lady. La seule chose qui fait de toi une personne exceptionnelle pour moi c’est que tu me ressembles autant. Et encore… tu restes vraiment une pâle copie, tu sais ?! » La blonde ouvrit la bouche choquée. Comment est-ce qu’une fille au visage, si parfait et angélique que le sien pouvait être aussi vexante dès le matin quand même ! Pour se venger, Rosalie sauta sur Lys, sans préavis. Elle l’étala sur son lit et s’assit sur ses jambes pour l’empêcher de bouger, tenant ses bras bien en place. « Premièrement, je ne me la pète pas. Ce n’est pas de ma faute à moi, si mes parents m’ont nommée de cette manière. Deuxièmement, je ne suis pas une pâle copie. Je suis une version améliorée. Et troisièmement, si tu m’aimes que pour ça, achète-toi un miroir, comme une perruche et laisse-moi tranquille hein ! » L’Anglaise tira la langue à la blonde. Elle n’allait pas la laisser bouger, sans avoir d’excuse. « Je peux rester comme ça toute la journée ein. Je ne suis pas pressée. »

Rosalie avait toujours été très précieuse avec ses cheveux. Ils étaient longs, épais, blonds, brillants et tombaient toujours parfaitement dès le matin, sans qu’elle ait a passé des heures devant le miroir. C’était une de ses plus grandes fiertés (comme tout le reste de son corps d’ailleurs.). Elle avait beaucoup de difficulté à faire confiance à qui que ce soit, avec ses cheveux. Elle avait fait sombrer plusieurs coiffeurs dans la dépression, elle en était certaine. « Non. C’était mon idée ! » Rosalie roula les yeux. « Oh, et moi qui croyait que c’était seulement des cheveux ? On change d’idée vite à ce que je vois. » Elle hocha la tête sauvagement. « Je le fais, que si tu le fais aussi. » Comme ça au moins, elle ne serait pas seule. « Tu sais, c’est trop fort. Je sais presque prédire tout ce que tu vas dire à l’avance. » La docteure fit mine de se rapprocher de Lys pour la cajoler, mais la poussa en bas du lit au dernier moment. « Et ça, tu la vue venir peut-être ? »

Dans la cuisine, Rosalie se sentit, une fois de plus, vexée injustement ! Pourquoi est-ce que tout le monde la prenait pour une marâtre avec ses employés? VRAIMENT ! Elle était une très bonne patronne, grand dieu ! Ses parents l’avaient toujours bien élevée à ce sujet ! Elle payait ses gens, pour avoir de l’aide, elle n’allait pas leur cracher dessus à longueur de journée ! On n’était pas au moyen âge !! De plus, elle passait par plusieurs fondations, pour trouver quelqu’un de vraiment dans le besoin et s’assurait de le payer très cher pour l’aider. Franchement. Qu’est-ce qui fallait pas entende. « Bah vas-y, appelle là. Tu vas voir, je n’ai rien à cacher ! J’ai la même depuis 3 ans ! » Elle fronça les sourcils. « Et dit moi à quoi ça sert de vivre avec 6 et que personne ne te fait à manger ? »

Lys aurait du se douter que parler comme ça à Rosalie en restant allongé à côté d’elle sur le lit pouvait être dangereux. La preuve, pour se venger, cette dernière s’assit sur ses jambes retint ses bars collé contre le lit, empêchant Lys de faire un seul mouvement. « Premièrement, je ne me la pète pas. Ce n’est pas de ma faute à moi, si mes parents m’ont nommée de cette manière. Deuxièmement, je ne suis pas une pâle copie. Je suis une version améliorée. Et troisièmement, si tu m’aimes que pour ça, achète-toi un miroir, comme une perruche et laisse-moi tranquille hein ! » Lys essaya de se dégager un bras pour frapper Rosalie mais elle ne réussit pas. Elle soupira donc simplement. Une version améliorée… qu’est-ce qu’elle pouvait être prétentieuse celle-là. «Je peux rester comme ça toute la journée ein. Je ne suis pas pressée. » Lys non plus n’était pas pressée mais bon, elle n’avait pas non plus envie de passer la journée comme ça. Elle savait exactement ce que Rosalie attendait en plus. Elle pouvait très bien lui dire ce qu’elle voulait, elle n’était pas obligée d’en penser un seul mot après tout. Elle fit donc son plus beau sourire avant de répondre. « Je suis désolée vraiment. Tu es parfaite, merveilleuse et tout ça. » Elle attendit ensuite que la blonde daigne se pousser. Celle-ci prit bien son temps pour le faire mais elle finit par libérer Lys. La française mit alors une distance respectable entre elle et Rosalie, descendant du lit et ajouta : « T’es super grosse et lourde aussi. Fais un régime où on te confondra bientôt avec une baleine. »

Lys avait vu juste, Rosalie ne mit pas longtemps à la griller et à comprendre pourquoi elle refusait de toucher elle aussi à ses cheveux. « Oh, et moi qui croyait que c’était seulement des cheveux ? On change d’idée vite à ce que je vois. » Lys soupira. Bah oui, évidemment, elle se moquait bien de ce qui pouvait arriver aux cheveux de Rosalie. Elle pouvait même devenir chauve sans que ça ne fasse rien à Lys mais bon, maintenant il était question des siens. Ca changeait tout. « Je le fais, que si tu le fais aussi. » Lys réfléchit un moment avant de finalement hocher la tête. « Ok, faisons le alors. » déclara-t-elle d’un ton très sérieux. Ca pouvait être drôle après tout. En tout cas, si Rosalie attendait que Lys se dégonfle, elle allait être déçue. Après ça, Lys déclara pouvoir prédire tout ce que Rosalie allait dire à l’avance. Celle-ci la poussa alors du lit. « Et ça, tu la vue venir peut-être ? » Elle lui lança un regard assassin. « Bien sûr, je sais depuis longtemps que t’es diabolique. » Et c’était bien ce qui les différenciait l’une de l’autre. Lys était un ange et à côté de ça, Rosalie était un vrai démon.

« Bah vas-y, appelle là. Tu vas voir, je n’ai rien à cacher ! J’ai la même depuis 3 ans ! » Lys hocha la tête. Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que trois ans ça faisait beaucoup quand même. Il ne faisait aucun doute que la femme de ménage n’avait pas du voir Rosalie beaucoup, elle aurait fuit depuis bien longtemps en courant sinon. « Je le ferais alors. » Ou pas. Elle avait autres choses à faire de sa vie que d’appeler les pauvres employés de son double pour vérifier qu’elle était une bonne patronne et ne les torturait pas trop. « Et dit moi à quoi ça sert de vivre avec 6 et que personne ne te fait à manger ? » C’était une bonne question ça. A pas grand-chose. Enfin bon, il n’y avait pas que la bouffe qui comptait, non ? Lys haussa les épaules. « A rien ? Je sais pas. Ils font d’autres choses hein. Genre… Du bruit. »

« Je suis désolée vraiment. Tu es parfaite, merveilleuse et tout ça. » Rosalie roula les yeux. Est-ce qu’on la croyait tellement prévisible ? Et puis quoi encore. « T’es trop nulle ! Comme si j’allais te croire ! » Est-ce que les gens la prenaient pour quelqu’un d’aussi… vide ? Une poupée en porcelaine qu’on aurait juste à crinquer de la bonne manière pour faire bouger ? C’était frustrant à la fin ! Elle était toujours prise pour la petite fille narcissique et égoïste, qui avait un besoin d’attention, la petite à la tête vide qui ne pense qu’au sac à main et sa prochaine robe du soir. Et le pire, c’est quand qu’elle essayait de se défendre, on la traitait de ‘show off’, de ‘je sais tout’ et de barbante. Elle ne pouvait jamais gagner, un vrai martyr. C’est moche d’être trop parfaite. Elle finit par bouger, plus par ennui que par obligation et Lys lui sortie. « T’es super grosse et lourde aussi. Fais un régime où on te confondra bientôt avec une baleine. » La seule réponse adéquate fut un doigt d’honneur. Elle releva ses genoux et serra ses bras autour de sa taille, cachant son ventre le plus possible. Elle détestait qu’on touche à son poids. Elle fixa Lys pendant un moment et demanda, d’un air sérieux ; « Dit…. Est-ce que t’as parfois l’impression qu’on ne te prend jamais au sérieux ? Juste parce que tu es une de ses blondes avec un regard de biche…. » Non parce que si ce n’était pas son look, c’était quoi ? Et si quelqu’un pouvait la comprendre, c’était bien Lys. Ou peut-être sa sœur, mais Sofia ne la prendrais jamais assez au sérieux si elle lui posait une question du genre. Elle lui répondrait surement que tout le monde la prenait au sérieux ELLE, parce qu’elle était parfaite ELLE. Pft.

Rosalie ne fut pas vraiment surprise que Lys accepte son idée, elle le faisait sans doute que pour l’embêter d’ailleurs. Un air de défis sur le visage, elle prit son portable sur la table de nuit et composa le téléphone de sa bonne, celle qui s’occupait de ses courses, et lui demanda de se procurer quatre teintures de la même couleur brune. Rira bien qui rira le dernier. Au moins, elle ressemblerait un peu plus à son père de cette façon. Quand elle poussa Lys du lit, lui demandant si elle avait vu venir ce détail, son double lui répondit ; « Bien sûr, je sais depuis longtemps que t’es diabolique. » . Rosalie éclata de rire. Diabolique ! Qu’est-ce qui ne fallait pas entendre tout de même. Elle n’était pas si* pire non plus ein. « Genre, t’es tellement sage !! » Leurs soirées dans les bars faisaient que prouver son point en fait.

Elle qui avait vécus avec quatre frères et deux sœurs (plus une panoplie de cousins et cousines qui entrait et sortait de la maison comme bon leur semblait), elle ne pourrait pas comprendre pourquoi quelqu’un, de l’âge à Lys, partage une maison avec autant de monde délibérément. Elle était gravement intriguée. « A rien ? Je sais pas. Ils font d’autres choses hein. Genre… Du bruit. » La blonde eut un léger rictus. Bah tient, ça l’étonnait même pas. Et encore, ils ne vivaient pas tous leurs crises d’adolescence en même temps ! « Et tu fais quoi quand tu ramènes un mec ? Tu le partages ? »

Le moins que l’on pouvait dire, c’est que Rosalie ne savait pas ce qu’elle voulait. Quand Lys ne s’excusait pas et était méchante avec elle, elle n’était pas contente, jusque là, c’était à peu près normal. Mais quand Lys s’excusait parce que Rosalie le lui demandait, elle n’était pas contente non plus. « T’es trop nulle ! Comme si j’allais te croire ! » La blonde poussa un long soupir. Si, elle ne voulait pas la croire alors. Il était vraie qu’elle n’avait pas été très honnête mais quand même ! Elle aurait au moins pu faire semblant de a croire et de ne pas être chieuse pour une fois. « Tu devrais. » assura la blonde. Enfin pour ne pas trop perturber Rosalie – et parce qu’elle n’avait pas l’air d’aimer beaucoup que Lys soit gentille avec elle, la jeune femme fit une remarque fort sympathique sur le poids de son double. Remarque à laquelle répondit simplement par un doigt d’honneur. Quelle merveilleux sens de la répartie elle avait ! Et puis, Rosalie lui posa la question la plus étrange de tous les temps. « Dit…. Est-ce que t’as parfois l’impression qu’on ne te prend jamais au sérieux ? Juste parce que tu es une de ses blondes avec un regard de biche…. » Lys fronça les sourcils avant de se mettre à réfléchir à la question. « Euh non, j’ai pas ce genre de problème là. » finit-elle par dire. Enfin ça lui était sûrement arrivé une ou deux fois mais comme elle s’en moquait pas mal, elle avait déjà oublié. « Puis je suis sûre que les gens te prennent au sérieux, ils font juste semblant que c’est pas le cas parce qu’ils sont jaloux de toi. » ajouta-t-elle en haussant les épaules. C’était évident. A part elle, tout le monde avait de très bonnes raisons de jalouser son double.

Lys regarda Rosalie sortir son téléphone et commander à quelqu’un – une des ses bonnes sûrement – de lui achète quatre teintures brunes. Brune… Lys retint une grimace, elle ne voulait pas faire ce plaisir là à Rosalie. Mais là, tout de suite, elle n’était plus si sûre d’avoir encore autant envie de faire la fière. Elle aimait ses cheveux blonds, elle ne les voulait surtout pas d’une autre couleur même si c’était pour pas si longtemps. Vint ensuite le moment où Rosalie la poussa du lit et où Lys déclara qu’elle était diabolique. C’était sans aucun doute la pire personne qu’elle ait jamais eut l’occasion de croiser. « Genre, t’es tellement sage !! » La blonde hocha vigoureusement la tête. C’était un fait. Il n’y avait pas plus sage qu’elle. « Bah oui. Tu devrais prendre un peu plus exemple sur moi je crois. » C’était une bonne idée ça tiens. Quoique, Rosalie en avait déjà fait assez en lui volant son apparence physique à la naissance quoi.

Rosalie avait soulevé une question d’importance. A qui ça pouvait bien servir à Lys de partager son appartement avec cinq personnes ? A pas grand-chose en fait, mais elle aimait bien. Même si els autres étaient bizarres, elle s’était habituée maintenant. « Et tu fais quoi quand tu ramènes un mec ? Tu le partages ? » Lys éclata de rire avant de répondre. « J’en ramènes pas. » Ouais, c’était plus simple. Elle faisait comme pour Rosalie, elle allait chez le mec plutôt que chez elle. La seule exception à ça c’était Lloyd mais c’était normal parce qu’ils habitaient le même appartement quoi. La blonde reporta son attention sur les œufs qui étaient prêt à présent et sortit une assiette pour les mettre dedans. « Le petit-déjeuner de madame la reine est servi. »

« Euh non, j’ai pas ce genre de problème là. » C’était elle le problème alors. Pft. Elle était certaine qu’un psy pourrait en dire long là-dessus, mais elle n’avait pas de se prendre la tête pour si peu. « Puis je suis sûre que les gens te prennent au sérieux, ils font juste semblant que c’est pas le cas parce qu’ils sont jaloux de toi. » L’Anglaise faillit s’étouffer de rire. « On dirait un truc, qu’une mère sort à son gosse pour qu’il arrête de se plaindre ! » Mais, elle devait reconnaitre une chose, en la faisait rire, Lys lui avait fait oublier sa petite ‘bulle’ du matin, et elle sue passer à autre chose !

Quand elle fit comprendre à Lys, qu’elle ne la trouvait pas sage du tout, celle çi se montra tout aussi sarcastique qu’elle et dit simplement ; « Bah oui. Tu devrais prendre un peu plus exemple sur moi, je crois. » « Je suis ton exemple parfaitement, regarde-moi ! » Pour prouver son dire, elle se leva sur son lit et fit le tour de sois même. Par contre, elle se prit le pied dans les draps et retomba sur ses genoux assez rapidement. « OWWW… JE ME SUIS CASSÉ UNE ONGLE !! DONNE-MOI UN BISOU MAGIQUE ! » Elle tendit son petit doit à l’ongle crochu vers Lys, pour un tout petit peu de réconfort ! « Tu sais quoi, je crois qu’on sera magnifique en brune. »

À la table, Rosalie continua de poser des questions existentielles. Mais l’univers de Lys continuait de la fasciner, vraiment ! « J’en ramènes pas. » Hm. Elle cligna des yeux plusieurs fois. « Vraiment ? Tout le temps ? Mais comment tu fais ? Je hais rester chez les mecs après… » Surtout quand ils avaient ses affreux savons ‘deux en un’ qui devait faire savon et shampoing à la fois, mais qui ne servait pas à grand-chose au final. « Le petit-déjeuner de madame la reine est servi. » L’Anglaise se mit à applaudir et sautiller de joie devant son assiette, carrément impressionner. Elle ne savait même pas qu’est-ce qui se trouvait dans ses armoires alors. « T’es la plus géniale de tous mes doubles quoi ! » Bon, c’était aussi la seule, mais c’était qu’un léger détail.

Pendant qu’elle mangeait, la femme de ménage revient avec les courses, et déposa un petit sac, rempli de teinture maison devant Rosalie. « Merci beaucoup madame. Est-ce que vous pouvez apeller l’esthécienne ? J’aurais besoin d’une manucure, et la coiffeuse, pour deux rendez-vous, juste au cas où l’on manquerait notre coup et ça serait tout pour la journée, c’est gentil ! » La femme prit son reste et la blonde se tourna vers son reflet vivant. « Prête ? »

Vu les questions existentielles que Rosalie posait dès le matin, Lys songea qu’à l’avenir, elle ferait mieux de rentrer chez elle pendant la nuit. Histoire que la blonde passe à autre chose, elle lui sortit une réponse bateau pour la rassurer. « On dirait un truc, qu’une mère sort à son gosse pour qu’il arrête de se plaindre ! » Lys fit un petit sourire amusé. « T’as tout compris. » En même temps, ça ne l’étonnait pas beaucoup, Rosalie n’était pas bête non plus.

« Je suis ton exemple parfaitement, regarde-moi ! » Rosalie voulut faire un tour sur elle-même, sûrement pour bien montrer que ce qu’elle disait était vrai. Comme si Lys ne l’avait déjà pas suffisamment remarqué quoi. Mais elle retomba sur le sol après s’être pris les pieds dans les draps ce qui fit beaucoup rire Lys. « OWWW… JE ME SUIS CASSÉ UNE ONGLE !! DONNE-MOI UN BISOU MAGIQUE ! » Le rire de la blonde redoubla. Pauvre petite. « C’est vraiment dramatique. » dit-elle une fois un peu calmé, s’efforçant de garder un air très sérieux. « Tu vas survivre à ça j’espère ? » Non parce que ce serait vraiment dommage qu’elle meure quoi. Et puis mourir d’un ongle cassé, c’était vraiment trop triste comme fin. Et pathétique aussi. « Tu sais quoi, je crois qu’on sera magnifique en brune. » Lys aurait bien aimé en être aussi sûr que Rosalie. Mais franchement, elle avait quelques doutes. Doutes qu’elle cacha lorsqu’elle lui répondit. « Normal, on serait magnifique avec n’importe quel couleur de cheveux. »

Rosalie ne lui avait jamais posé autant de questions sur elle qu’aujourd’hui. En fin de compte, Lys préférait quand la blonde se souciait seulement d’elle-même te quand elle ne la harcelait pas de question dès le petit-déj. « Vraiment ? Tout le temps ? Mais comment tu fais ? Je hais rester chez les mecs après… » Encore une fois, Lys haussa les épaules. « Bah je fais. C’est mieux tu sais, plus tranquille et tout. » Et quand elle tombait sur un mec qui vivait dans une porcherie. Elle le plantait tout simplement et retournait chez elle. C’était aussi simple que ça. Lys servit ensuite ses œufs à Rosalie. « T’es la plus géniale de tous mes doubles quoi ! » Ouais, ce n’était pas un compliment qui valait grand-chose ça. « Je suis aussi la seule. » Et fort heureusement d’ailleurs.

Elles étaient en train de manger quand une femme revint avec les courses que Rosalie avait demandées. Lys la regarda la remercier et se demanda si elle s’y prenait toujours de cette manière là ou si elle faisait comme ça juste parce qu’elle était là. Elle cessa de penser à ça quand Rosalie se tourna vers elle, elle avait un souci plus important en tête maintenant. « Prête ? » Lys grimaça. Elle en avait assez de faire la fière. « Honnêtement, non pas du tout. On est obligée de faire ça ? »

Heureusement qu’elle ne s’attendait pas à ce que Lys compati à sa douleurs, car elle aurait été gravement déçue. Son double se montra condescendant au plus haut point avec son ongle cassé. À croire qu’elle n’avait jamais eu de drame semblable ! C’était épouvantable et douloureux en plus. « Tu vas survivre à ça, j’espère ? » Elle leva les yeux au plafond. « J’aimerais en mourir, seulement pour que tu te sentes mal d’en avoir ri! » M’enfin, elle exagérait quand même, la tête de Lys vaudrait peut-être le coup, mais elle n’aimerait pas qu’on se souvienne d’elle comme ‘la fille morte d’un ongle cassé ’ ce n’était vraiment pas avantageux. Elle prit son ton qui faisait le plus gamine, et fit de grands yeux mouillés pour dire ;« Tu pourrais te montrer un peu plus compatissante quand même… » . Elle détestait qu’on ne le chouchoute pas quand elle se blessait ! Ce n’était pas comme ça qu’elle était habituée ! Elle méritait d’être traitée comme la princesse qu’elle était après tout ! « Normal, on serait magnifique avec n'importe quelle couleur de cheveux. » Elle pencha la tête de côté, elle n’était pas trop certaine de ça, elle n’aurait jamais l’air ridicule, mais quand même, il y avait quelque couleur qu’elle préférait éviter. « T’imagines en noir tout foncé… » Ugh, l’horreur.

Le déjeuner était fini et Rosalie n’avait plus de question concernant les habitudes sexuelles de Lys, elles pouvaient maintenant passer à autre chose. « Honnêtement, non pas du tout. On est obligée de faire ça ? » Elle hocha la tête, bien que l’idée ne lui plaisait guère. « C’était ton idée, ne te dégonfle pas ! » Elle prit le sac de teinture et alla dans une des salles de bain de l’appartement pour lires les instructions. « Ça n’a pas l’aire vraiment compliquée, on commence sur toi en premier ! » Elle tira sur la main de Lys et l’assied sur un tabouret. « Apparement, je dois t’étaler ça sur la tête et attendre une vingtaine de minutes – pendant que tu étales la mienne quoi – et ensuite, tu dois te rincer et puis voilà. On devrait s’en sortir. » Enfin, en théorie quoi, elle espérait simplement que ses cheveux ne se mettraient pas à tomber au fond de la douche. « Je me suis jamais teinte avant… » Elle commençait à avoir des doutes et était prête à reculer. Mais fidèle à elle-même, la bonde (future brune), était beaucoup trop fière pour l’admettre et aurait préféré que Lys se désiste en premier. « Bon… » Elle sortit les gants en plastique de la boite et commença à brosser les cheveux de son double.

« J’aimerais en mourir, seulement pour que tu te sentes mal d’en avoir ri! » Lys roula des yeux. Rosalie était tellement trop dramatique. C’était terrible à voir. Il y avait des choses bien plus graves dans la vie qu’un ongle cassé tout de même. « Même si tu en mourrais, je rirais toujours. Parce que ce serait une des morts les plus ridicules de tout les temps. » Et tout le monde se souviendrait d’elle comme la fille qui est morte pour s’être cassé un ongle. Il y aurait forcément de quoi rire là. « Tu pourrais te montrer un peu plus compatissante quand même… » La blonde avait pris un ton da gamine pour dire ça et Lys se demanda s’il y avait vraiment des gens avec qui ça marchait. Ca ne prenait pas avec elle en tout cas mais elle voulait bien faire semblant de compatir quand même. « Ma pauvre, je suis désolé, tu souffres beaucoup ? » Elle s’était efforcée de prendre un ton désolé mais elle perdit son sérieux bien vite et se mit à nouveau à rire juste après s’être tut. « Non désolé, j’arrive vraiment pas à compatir à ton malheur là. » Il fut ensuite question de leur couleur de cheveux à venir et Lys déclara qu’elles seraient magnifiques avec n’importe quelle couleur. Elle ne croyait pas un seul mot de ce qu’elle disait mais ce n’était pas bien grave. Rosalie non plus, d’ailleurs, n’avait pas l’air bien convaincu par ça. « T’imagines en noir tout foncé… » Lys fronça les sourcils, ah oui c’est vrai que là… « On serait peut-être pas magnifique mais ça resterait quand même… potable. » Ou pas en fait.

Les teintures arrivèrent ensuite et Lys n’était absolument plus convaincu de vouloir faire ça. « C’était ton idée, ne te dégonfle pas ! » Lys hocha la tête. Si une d’elles deux devaient se dégonfler en première, ce serait Rosalie. Elle l’avait décidé. Elle suivit donc son double dans la salle de bain. . « Ça n’a pas l’aire vraiment compliquée, on commence sur toi en premier ! » Lys ouvrir la bouche pour protester. Non, elle ne voulait pas qu’on commence sur elle. C’était à Rosalie de faire ça la première. C’était sa teinture, sa salle de bain, son appartement. Autant de bonnes raisons qu’elles passent la première quoi. Mais elle changea d’avis, Rosalie ne l’écouterait pas de toute manière. Elle s’assit donc sur un tabouret tandis que l’autre continuait de lire les instructions. « Apparement, je dois t’étaler ça sur la tête et attendre une vingtaine de minutes – pendant que tu étales la mienne quoi – et ensuite, tu dois te rincer et puis voilà. On devrait s’en sortir. » Ca avait l’air tellement compliqué. Lys poussa un soupir de désespoir. Pourquoi est-ce qu’elles n’avaient pas été trouvé un coiffeur ? Parce qu’à choisir, elle préférait que n’importe quel coiffeur, même le plus mauvais du monde, touche à ses cheveux plutôt que Rosalie. « Je me suis jamais teinte avant… » Voilà qui était le bienvenue pour rassurer Lys. « Je te préviens, si je perds mes cheveux à cause de toi, je te le ferais regretter jusqu’à la fin de ta vie. » Et si Rosalie remportait haut la main la palme, Lys savait aussi se montrer très insupportable et pénible quand elle voulait. « Bon… » Rosalie sortit les gants et commença à coiffer les cheveux de Lys tandis que celle-ci regardait terrifiée devant elle. Elle était morte de peur, il fallait qu’elles arrêtent tout maintenant. Mais quand elle prit la parole, ce fut pour dire tut autre chose. « Je suis prête, c’est quand tu veux. » Fierté à la noix.

Comme Lys n’allait apparemment pas se dégonfler, Rosalie prit une grande inspiration et sortit la bouteille de la boite. À l’aide d’un peigne, elle se mit à appliquer tranquillement le liquide foncé sur les cheveux blonds et brillant de son double. Elle qui opérait sur des cœurs ouverts toutes les semaines, n’avait surement jamais rien fait d’aussi stressant. Elle du vider deux bouteilles complètes sur la tête de Lys afin de pouvoir recouvrir tous les cheveux de la blonde. C’était gluant, tachant, et elle pouvait dire adieu à ses serviettes propres. Son plancher immaculé allait surement devoir être changé, mais bon, les cheveux de Lys semblaient intacts, pris sous une couche de liquide gluant, sur le top de sa tête. « C’est que ta presque l’air sexy comme ça. » Vallait mieux en rire quoi. Et surtout éviter de penser que sa serais à son tour dans à peine quelques minutes. Elle plaça un casque en plastique par-dessus la tête de la Française et enleva ses gants.« C’est bon, t’as qu’à attendre vingt minutes et te rincer, normalement. Et regarde ! Tu n’es pas chauve ! Donc j’ai bien fait mon boulot ! » Elle sous entendait par là que Lys n’avait aucune raison de lui rater la tête et lui faire vivre le pire jour de sa vie quoi.

À son tour, elle s’assit sur le banc et laissa son double lui étaler le produit sur la tête. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la fixer dans le miroir, attendant un signe pour voir les cheveux de Lys se mettent à bruler, tomber ou autre. Un signe qui l’empêcherait d’aller jusqu’au bout, parce que franchement, plus elle y pensait, moins elle avait envie de devenir brune. Elles auraient sans doute dû aller au salon, comme des gens civilisés. Cette manière de faire ‘maison’ ne lui disait rien qui vaille. « C’est normal que ce truc pue autant ? » L’odeur de la teinture commençait à lui faire tourner la tête. Elle aussi ses cheveux était plutôt long et épais et il en fallait un paquet pour tout recouvrir. C’était insupportable. « Tu sais, maintenant que j’y repense, mon idée d’essayer avec des perruques n’était pas si stupide non ? » Bon, elle imaginait qu’il était déjà beaucoup trop tard pour tout ça, mais tout de même. Ça valait le coup de le dire. Putains, mais qu’est-ce qu’elles étaient en train de faire ? C’était la dernière fois qu’elle laissait quelqu’un squatter son lit pour la nuit ! « La prochaine fois, on va chez toi !! »

Lys fixait son reflet dans le miroir avec appréhension, regardant Rosalie massacrer ses cheveux. Ses pauvres cheveux… Elle était certaine maintenant qu’ils ne se remettraient jamais de cette épreuve mais elle se garda bien de dire ça maintenant. Il fallait qu’elle attende un peu, que ce soit au tour de Rosalie. Car sinon, elle savait que son double l’abandonnerait et ne la laisserait pas toucher à ses cheveux. Cette lâche ! « C’est que ta presque l’air sexy comme ça. » La blonde se mit à rire. « J’ai la classe moi, je sais être sexy en toute circonstance. Je suis sûre que c’est pas ton cas. » Il fallait bien les différencier sur certaines choses quand même. Son double termina rapidement et ce fut le moment d’échanger les rôles. « C’est bon, t’as qu’à attendre vingt minutes et te rincer, normalement. Et regarde ! Tu n’es pas chauve ! Donc j’ai bien fait mon boulot ! » Lys hocha la tête et se retint de dire qu’elle n’était pas encore chauve. Il n’était pas exclu que ses cheveux se mettent à tomber d’ici les vingt prochaines minutes. « Je vais bien faire le mien aussi. » assura-t-elle. Ou en tout cas, elle allait essayer.

Lys prit le temps de relire les instructions sur le truc. Elle voulait quand même faire les choses au mieux même si elle pensait bien avoir à se venger de Rosalie. Une fois qu’elle fut presque sûre d’elle, elle enfila les gants et commença à étaler le liquide sur la tête de son double comme cette dernière l’avait fait plus tôt. « C’est normal que ce truc pue autant ? » Lys hocha la tête. « Bien sûr que ça l’est. » En vérité, elle n’en avait aucune idée mais inutile de donner un prétexte à Rosalie pour qu’elle refuse de continuer. Parce qu’en fait l’odeur, c’était sûrement un signe. Le signe qu’elles n’auraient en aucun cas du faire ça. « Tu sais, maintenant que j’y repense, mon idée d’essayer avec des perruques n’était pas si stupide non ? » Oh oui, aucun doute. Elle était même bien meilleure. Lys se demanda pourquoi elle avait refusé de suivre cette idée là. Elles auraient été bien mieux et sûres de garder leurs cheveux. « Ca aurait été moins drôle. » Oh oui, parce que c’était tellement drôle aussi là ~ « La prochaine fois, on va chez toi !! » Rosalie aurait sûrement du attendre que Lys ne soit pas en train de faire sa teinture pour dire quelque chose comme ça. Parce que pour le coup, la jeune femme avait presque envie de la rater exprès. « Sois bien sûre que tu ne mettras jamais les pieds chez moi. Surtout pas pour ça. » Elle lui tira les quelques cheveux pas encore cachés sous la teinture au passage. « C’est pas contre toi bien sûr. » Elle termina son job aussi vite qu’elle le pouvait et regarda ensuite son double, presque fière d’elle. « Voilà, t’as plus qu’à attendre aussi. »