Une nouvelle fois, je venais de rendre mon déjeuner dans les toilettes à croire que même mon corps ne supportait pas mon existence pourrie. Deux semaines. Deux foutues longues semaines à broyer du noir parce que je m’étais fait larguer comme une merde. Deux merdiques semaines à tenter de reprendre pied alors que j’étais plongée en enfer. Frère et sœur ? Ce n’était que des conneries, il y avait forcément une erreur bordel !! Sur les milliards d’êtres humains qui peuplent la terre, il avait fallu que je sois la sœur de celui que j’aimais plus que ma vie. C’était injuste, c’était totalement dégueulasse et pourtant, mon cœur ne pouvait s’empêcher de l’aimer avec la même force, se révoltant contre la fin de non-recevoir qu’il avait subi. Faut qu’on se sépare. Ces mots restaient gravés au fer rouge dans ma tête me plongeant dans les affres de la colère et du désespoir. Le pire, c’est que je ne lui en voulais pas, il avait pris la décision qui s’imposait. En tant que parent, nous ne pouvions pas continuer cette relation incestueuse –et dieu seul savait que si je pouvais, je l’aurais continué. Non, c’était à moi que j’en voulais le plus. Pourquoi n’arrivais-je pas à passer à la suite ? A continuer de m’apitoyer sur mon sort ?! Merde, je n’étais pas la première nana à se faire larguer –bon peut-être pas pour ce prétexte ; je devais me reprendre. Le hic, c’est que mon cœur était brisé, desséché et j’éprouvais de plus en plus de mal à donner le change. Mes sourires, mes rires sonnaient faux à mes oreilles si bien que j’avais fini par espacer mes visites au garage, aux courses de voiture pour finir par rester la plupart du temps, recluse dans ma chambre à porter un de ses T-shirt portant encore son odeur. Je devais me reprendre, j’allais me reprendre et l’idée lumineuse d’inviter Phoenix à sortir me paraissait être une option des plus envisageables pour me changer les idées. Nous nous étions revus quelques fois depuis notre première rencontre et je devais dire que je la considérais désormais comme une de mes amies. J’appréciais sa compagnie et ce soir, je crois que j’en avais tout simplement besoin. Summer et Dawn ne pouvaient pas comprendre : elles étaient heureuses dans leur vie sentimentale. La carotte avait trouvé la pomme et le chocolat fondait sous les doigts du chef mais moi ? Il ne restait plus rien qu’un vaste champ de ruines. C’était décidé ! Une virée entre fille s’imposait !

Deux heures plus tard, j’attendais Phoenix non loin d’une boîte de nuit branchée, vêtue d’une robe noire aussi moulante que courte, les cheveux lâchés pour un effet crinière sauvage. Côté maquillage, j’avais opté pour quelque chose de sombre qui me donnait un côté indomptable et une magnifique paire d’escarpin terminait d’achever cette tenue parfaite. Elle n’était ni trop habillée ni trop relâchée, juste à mon image. J’apercevais enfin mon amie, lui faisant signe avec un léger sourire impertinent, le masque était de retour « Hey, merci d’être venue !! Ce soir, je te promets qu’on va s’éclater » m’exclamais-je avec entrain sans pour autant que mon regard ne pétille. Il était juste mort et tous les sourires de la terre ne pourraient camoufler aux yeux d’une personne observatrice que j’étais plus désespérée que véritablement enjouée pour cette soirée.

Pour oublier un chagrin d’amour rien de tel que de fréquenter d’autres hommes quitte à les jeter le lendemain matin. Certes, ce n’était pas mon genre du tout d’avoir ce genre de conduite mais j’étais désespérée à l’idée d’avoir Jayden dans la peau. Je voulais qu’il s’en aille –sans le vouloir non plus ; Je ne voulais plus penser à lui et encore moins l’aimer mais la réalité était que j’étais accro à ce mec. Merde, c’était mon frère, je n’avais pas le droit de l’aimer –du moins de cette manière. Il me fallait me faire une raison, nous n’étions pas dans une pièce de Shakespeare mais simplement dans la vraie vie. Aussi, je n’avais pas le choix que de me relever après être retombée, pas le choix de cacher ma tristesse pour ne pas qu’on s’apitoie sur mon pauvre petit sort à la con. Si au moins je n’étais pas malade comme je l’étais, je me serais dit ok, let’s go, on ne parle plus, on serre les dents et on continue d’avancer mais là… C’était juste trop ! Un ras le bol général surtout que je ne dormais que moyennement. Enfin bref, j’allais me reprendre, me battre comme je savais si bien faire et peut-être me murger un bon coup en compagnie de Phoenix. Dire que nous avions eu un début difficile et que désormais, nous apprenions à nous connaitre de plus en plus. Toutefois, je ressentais une sorte de retenue naturelle chez mon amie mais je m’en formalisais pas, je savais parler pour deux –il valait mieux quand sa meilleure amie est une véritable pipelette ! En parlant de Phoenix, elle venait de me retrouver devant la boîte de nuit. Je ne savais trop bien pourquoi j’avais choisi cet endroit : il grouillait de monde, c’était bruyant et c’était là où j’aurais le plus de chance de me trouver un homme pour la nuit bien que l’idée me révulsait totalement. Aux grands maux, les grands remèdes pensais-je sur le coup. « Si tu ne veux pas, on peut toujours changer nos plans tu sais ! Ou alors, je sais qu’il y a un SPA qui fait une opération découverte en nocturne ce soir. J’ai vu la brochure à la boutique où je bosse à mi-temps, peut-être qu’on pourrait y faire un tour tout à l’heure histoire de nous détendre après avoir dansé avec des beaux mâles » plaisantais-je à moitié en grimaçant. Pourquoi diable avais-je l’impression d’avoir la gueule en feu à l’idée de chercher à me trouver un partenaire ?! ça n’allait franchement pas le faire si je restais fidèle à mon propre frère jumeau. « Sinon tout va bien au garage ? » demandais-je innocemment tandis que nous venions de nous mettre dans l’impressionnante queue longeant le trottoir en vue d’entrer dans le night-club. Je n’avais pas d’inquiétude concernant notre entrée, nous étions quand même deux sacrés brin de filles ! Cependant, pour l’heure, limite, je me serais prostituée pour qu’elle m’annonce que Jayden était d’une humeur massacrante et qu’il ne m’avait toujours pas remplacé.
 

Ravie d’avoir eu son consentement, je me serais presque sentie guillerette malgré les circonstances. Cette soirée entre filles serait peut-être bénéfique après tout ! Il faut dire que même si j’aimais énormément ma meilleure amie Summer –quitte à la considérer comme une sœur ; je n’en pouvais plus de la voir si heureuse. Ok, ce n’était pas bien d’envier le bonheur d’autrui et qu’avant, Summer devait supporter mon propre bonheur mais j’étais égoïste dans le fond. Je ne pouvais plus supporter de voir sa carotte débarquer à l’appartement pour l’amener au restaurant ou tout simplement passer la soirée avec elle quand il casait sa fille chez son meilleur ami. En temps normal, je serais allée me  réfugier chez Dawn mais là encore, c’était le pompom. Dawn était heureuse en ménage, elle allait bientôt avoir un enfant, bref pas de place dans sa vie pour une pauvre déglinguée du cœur. Heureusement, le destin avait placé sur ma route une personne aussi sympathique que Phoenix. Certes, je ne la connaissais pas mais je n’avais pas besoin de savoir quand elle avait eu ses premières règles pour la connaitre. Non, je partais du principe que le passé permettait de comprendre une personne mais ce n’était pas obligatoire. On avait tous des cadavres dans le placard et tant qu’on était réglo avec moi, peu m’importait le reste. Dans un sens, Phoenix et moi étions faite pour nous entendre. « Oh oui mes envies » repris-je d’un air enjoué alors que je n’en menais pas large intérieurement. Je me voyais mal embrasser un autre homme. C’était juste contre nature. Non seul Jayden comptait pour moi et en parlant de ça, je ne pus m’empêcher de lui demander des nouvelles du garage, de manière la plus innocente qui soit mais elle n’était pas dupe. « Il m’a largué » lâchais-je de but en blanc avant de soupirer. « Apparemment, nous serions frère et sœur. Des jumeaux. Je me savais adoptée depuis des années mais je n’aurais jamais cru que je tomberai amoureuse de mon propre frère. Je sais, c’est immoral mais on me l’a arraché violement et maintenant, je dois me démerder avec ce sentiment. Je n’y arrive pas, il a même pas fait de test ADN, il se fie à la parole d’un privé. Cela me rend folle… J’ai l’impression qu’on m’a arraché une partie de moi » me confiais-je avant de secouer la tête « Mais je ne vais pas t’ennuyer avec mes problèmes, ce soir on s’amuse comme des folles et je compte bien oublier Jayden McCall d’une manière ou d’une autre » m’exclamais-je avec un enthousiasme forcé. J’avais bien plus envie de pleurer sur l’épaule de mon amie que de faire la fête. 
 

La vie était une chienne. Voilà l’amère constatation que j’avais fait quelques jours plus tôt quand Jayden m’avait brutalement assené notre rupture. Il ne m’avait pas regardé, il avait été froid, limite indifférent et je lui en voulais pour cela. J’aurais aimé lui casser la gueule sur le coup mais à quoi cela aurait-il servi ? Je le connaissais suffisamment pour savoir que sous cette carapace, il souffrait autant que moi. Pourtant, j’aurais aimé qu’il se batte, qu’il comprenne que rien n’était perdu. Je refusais de me fier à un pauvre dossier fourni d’une personne que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. C’était tout simplement injuste ! « Oh, je... je savais pas. » venait de me répondre Phoenix et je m’en voulais déjà de l’abrutir avec mes problèmes. Je n’étias pas une chialeuse et encore moins le genre de fille à vider son sac en publique mais je ne savais plus vraiment vers qui me tourner. Je m’excusais néanmoins de lui infliger cela, consciente qu’on était là pour s’amuser et non pour s’apitoyer sur mon pauvre petit sort de fille larguée. Je n’étais et ne serais certainement pas la dernière. « Non, tu m'embêtes pas ! Je suis juste... pas en position de parler vraiment de Jayden mais... j'ignorais toute cette histoire. Il est pas vraiment bavard, enfin, tu le connais mieux que moi... Je suis désolée. » Me répondit-elle et j’eu un petit rire. [color=#50719d] « Pour être peu bavard, ça c’est sûr qu’il l’est » Mon Jay. Il me manquait déjà mais heureusement, ce soir, Phoenix s’était mise en tête d’être la meilleure des copines ! « Bon, est-ce que tu veux vraiment aller faire la fête ? C'est toi qui a besoin de te changer les idées, name one thing et on le fait. » Je pris le temps de la réflexion, regardant à droite et à gauche la longue file d’attente. « Je sais pas toi mais j’ai franchement pas envie de m’enfermer dans une boîte de nuit ce soir ! Je sais… Soyons folles, on va s’acheter du matériel et on part en randonnée en pleine nuit pour coucher à la belle étoile ?! Rien de tel que du sport pour se remettre d’aplomb et puis ça peut être amusant de faire une virée nocturne. A moins qu’on se contente d’aller à Jamaica Baie ? » Plaisantais-je en ayant l’envie folle de partir à l’aventure. « Quand je déprime outre la crème glacée, je fais le plein en sensation forte. Imagine, un saut en parachute en pleine nuit, tu crois que c’est possible ? »

Manquer d’idées ? Jamais ! Je ne tenais jamais en place et faire la grasse mat, ce n’était pas mon genre du tout ! Enfin si certaines fois, j’adorais glander au lit ou dans l’appartement en pyjamas mais sinon, le reste du temps, je ne tenais pas en place. « Tu n’as même pas encore idée de la catastrophe que tu fais en sortant avec moi » plaisantais-je avec pour la première fois ce soir, un sincère enthousiasme. Dans la vie, il fallait savoir mettre les choses qui faisaient mal de côté même quelques minutes. Il n’était pas juste de bousiller la soirée de Phoenix sous prétexte que j’avais une peine de cœur. Ce n’était pas mon genre. Il est vrai que je râlais souvent, que je me plaignais peut-être allégrement certaines fois mais dans un sens, quand cela me touchait réellement, j’étais plutôt du genre à m’enfermer dans ma coquille. Ce n’est pas sans raison que ma mère adoptive m’appelait sa petite huitre. Oui, c’était un surnom des plus étranges mais je l’aimais bien surtout en sachant que des fois, une perle se trouvait bien à l’abri dans une huitre. Enfin bref passons sinon ça continue ça va partir en live dans ma propre tête. En tout cas, la soirée s’annonçait bien meilleure qu’il n’en paraissait depuis que nous nous étions mis d’accord qu’une nuit en boîte de nuit ne résoudrait rien du tout. « Ah oui, de vraies sensations fortes ! » rigola Phoenix et je grimaçais une moue malicieuse tant cela pourrait être amusant de faire du parachute en pleine nuit mais je n’avais aucune idée de si c’était plausible ou non et mon amie non plus en vue de ses propos suivants « Bon, je ne sais pas trop pour le saut en parachute, mais j'habite à Jamaica. On peut passer chez moi, prendre quelques bières, et aller à Jamaica Bay ? » Me proposa-t-elle à son tour et j’hochais la tête. « J’en dis que ta proposition est irrésistible par contre, cela t’ennuierait de me prêter des fringues ? On peut pas dire que je porte la tenue idéale pour une virée de ce genre » plaisantais-je.

Lorsque nous arrivions devant la porte de son appartement, je me fis la réflexion que ce serait la première fois que je verrais son appartement et vu combien Phoenix était une personne secrète, je me sentais un peu comme si j’allais pénétrer dans le repère de Superman ou de Batman. Il faudrait que j’arrête d’aller au cinéma, cela me réussissait pas le moins du monde. « Euh tu veux peut-être que je t’attende sur le palier » lui demandais-je car je ne voulais pas non plus empiéter sur son territoire et puis sincèrement, me changer à la va vite dans un couloir ne me posait aucunement de problème. J’avais connu pire !

« Je prends le risque, ne me fais juste pas tuer. » venait-elle de me répondre en riant et je l’accompagnais dans son rire avant de faire une grimace « Je vais essayer mais je ne te promets rien ! On m’appelle l’agent double zéro dans l’intimité…Je n’ai jamais su pourquoi ! Bon si, à l’époque, à chaque fois que j’essayais de sortir avec un garçon, il finissait à l’hôpital à cause dirons-nous de certains réflexes de défense » avouais-je avec malice. C’était le bon vieux temps, je devais bien le reconnaitre. Nous arrivâmes rapidement devant la porte de son appartement et je lui demandais par respect mais aussi par amitié si elle désirait que je l’attende sur le palier car même si nous n’étions pas encore très proches, cela ne m’empêchait pas de vouloir respecter ses silences et son identité secrète. Longtemps, j’avais hésité entre grande criminelle genre le parrain mais l’idée qu’elle puisse me pointer du doigt et me dire : J'ai buté mon premier gars a l’âge ou tu pissais au lit -me faisait froid dans le dos. Après, j’avais pensé à agent secret où elle m’aurait lâché un petit sourire en coin, un regard ténébreux au possible et m’aurait dit : Je m’appelle Itzel… Phoenix Itzel. Là non plus, cela ne collait pas avec le personnage. Alors, techniquement, il ne me restait plus que le slip rouge ou la combinaison en cuir.. « À part si tu veux te changer ici, je pense qu'il serait mieux que tu rentres... » Plaisanta-t-elle avant de me dire signe de la suivre, me faisant redescendre sur Terre par la même occasion. « Bon, c'est pas un hôtel particulier, hein, excuse la modestie... » Sembla-t-elle se justifier « J’aime bien ton appartement ! Tu verrais le miens, ma coloc et moi comment dire, de temps en temps, on est limite à envoyer un appel de détresse tant y a du bordel » plaisantais-je de bon cœur avant de la suivre dans sa chambre où elle me donna un short et un T-shirt. « Merci ! » m’exclamais-je tandis qu’elle refermait la porte pour me laisser de l’intimité. Je ne perdis pas beaucoup de temps à me changer, attrapant juste un élastique dans mon sac pour attacher mes cheveux une queue de cheval assez lâche. Habillée, seule, j’observais sa chambre, me mordillant la lèvre. « Je me demande où est-ce qu’elle planque sa base secrète ? » murmurais-je pour moi-même avant de secouer la tête et d’aller la retrouver. « Je suis prête pour notre soirée entre filles ! » lançais-je avec enthousiasme « ça te dirait de passer rapidement par une supérette pour s’acheter deux trois bricoles à picorer ? » lui proposais-je en retenant de lui demander de me faire grimper dans sa batmobile.

Je venais de finir de me changer avec les vêtements que Phoenix avait eu la gentillesse de me prêter. Aussi, la rejoignais-je rapidement pour ne pas perdre plus de temps bien que mon estomac ne semblait pas le moins du monde ravi de ne pas être écouté. J’eu un peu honte mais bon, j’étais une véritable morphale ces derniers jours sans en connaitre véritablement la raison –et je me disais étudiante en médecine bref ; Je lui demandais donc si elle serait contre à ce qu’on s’arrêter acheter deux trois bricoles en vue de piqueniquer. « Oui, bien sûr. Il y en a une pas loin, on peut faire le chemin à pieds. Si tes réflexes sont aussi bons que ça, on ne devrait rien craindre sur le chemin ! » Me répondit-il et je laissais échapper un petit rire. « Fais gaffe, j’ai les réflexes d’une huitre… Faut dire que la dernière fois que j’ai été dans une situation de combat remonte à loin mais quand tu dis que tu es ceinture de noire de karaté, c’est fou, ça calme les gens comme par magie. Néanmoins, je ne serais pas contre l’idée de battre quelques culs histoire de me détendre et de me défouler » rigolais-je en haussant les épaules avec un magnifique sourire. Ma vie était merdique mais je reprenais peu à peu du poil de la bête grâce à la présence de Phoenix. Nous quittâmes son appartement après les diverses vérifications d’usage –à savoir éteindre toutes les lumières et verrouiller la porte, puis je la suivais tranquillement mais surtout silencieusement. En fait, j’avais beau faire tous les efforts de la terre, je n’arrivais pas à m’enlever Jayden de la tête. C’était plus fort que moi mais je m’encourageais à garder la tête haute et surtout à ne pas saloper cette soirée entre fille qui s’annonçait sous les meilleurs hospices ! « Tu pourras garder les vêtements si ils te plaisent, hein. » déclara Pheonix et je la trouvais véritablement adorable sur le coup « C’est gentil ! J’avoue que j’aime bien tes fringues et ton style pour ainsi dire » la complimentais-je à ma manière avant de l’attraper par le bras et de me mettre à courir d’un coup en voyant une épicerie d’ouverte. « J’ai trop faiiiim ! » m’écriais-je pour seule explication avant de foncer avec elle vers les rayons. Je pris tout ce qui me passait sous la main –et la plupart était surtout des cochonneries à manger ! Bien sûr, je réglais les achats car il était hors de question que ce soit elle qui paie à ma place puisque j’avais pris une sacrée dose de denrée. D’ailleurs j’avais peut-être abusé mais rien que le fait de mordre de bon cœur dans un sandwich tout prêt calma ma culpabilité. « Je sais pas ce que j’ai en ce moment mais j’ai tout le temps faim… Bon on a tout ce qu’il nous faut pour tenir au moins une nuit à la belle étoile, il nous reste juste à trouver l’endroit idéal pour poser nos fesses » déclarais-je avec amusement tandis que nous reprenions notre route vers Jamaica Bay.