Travailler était une chose importante pour Donovan. Depuis qu’il été tombé dans la mécanique depuis qu’il était tout petit, il aimait travailler. Pendant ses deux ans à enchainer les petits boulots qui ne faisaient que payer les factures, il en avait eut marre de se lever le matin pour aller faire des choses qui ne lui plaisaient pas du tout. Seulement, depuis que Maggie l’avait sauvé de cette mauvaise passe, il aimait se lever pour aller au travail. Malgré les patrons qui lui ressortait son passé en pleine tête et ceux qui lui disait qu’il était un homme qui ne pouvait pas être une simple secrétaire, il avait de quoi remplir ses journées. Au début, ça n’avait pas été agréable à entendre, mais il avait prit l’habitude et ça lui passait au-dessus désormais. Cependant depuis quelques semaines, une chose l’embêtait. Ne pas savoir si un homme travaillant de temps en temps avec lui était du même bord ou pas. Généralement Donovan était franc et direct sur le sujet. Il est bisexuel et ça lui ouvre un grand nombre de portes. Seulement, cet homme Hadès, il ne savait pas s’il était plus hommes ou femmes. Il avait rendez-vous avec lui deux jours plus tard pour traduire de nouveaux contrats. Oui, pour Don parler anglais et français, y a pas de problème. Pour les autres langues, Hadès était là pour l’aider. L’africain était toujours professionnel, mais voilà un sujet qui l’empêchait de trouver le sommeil. Alors, à trois heures du matin, il partit faire un jogging dans son quartier. Courant tout en écoutant la musique, il cherchait à se détendre, mais ça ne marchait pas du tout. Son cerveau était en mode réflexion et il décida d’aller à nouveau chez lui. Passant par la case douche, il alla ensuite s’habiller, avant d’aller au travail. Sur le chemin, il alla prendre un café noir pour lui et un café avec lait de soja et touche de noisettes pour Maggie. En accompagnement, pour lui un muffin nature et pour sa chef, des macarons. Il avait apprit à savoir ce que sa chef aimait et une fois tout avec lui, il prit la direction du travail. Une fois sur place, il alla directement trouver la jeune femme.

Bonjour à vous aussi.

Un sourire amusé, il avança vers la jeune femme, la voyant qui s’occupait de son nouveau projet. En écoutant la question de la jeune femme, il la regarda aller se laver les mains.

Je connais vos goûts depuis le temps.

Allant lui amener sa collation, il attendit qu’elle prenne le tout et il alla s’installer sur un tabouret par loin.

Au fait, c’est vrai que je ne peux pas me passer de vous.

Il eut un sourire amusé et avala une gorgée de café, avant de soupirer doucement.

Les nouveaux contrats sont arrivés hier et le traducteur arrive dans deux jours pour qu’on vérifie tout ensemble.

Il savait que Maggie avait quelque chose de prévu ce jour là, mais il savait aussi prendre des notes et la prévenir une fois les contrats traduits, pour qu’elle sache tous les termes des contrats.

Vos amis de la NASA aimeraient également vous voir le plus vite possible. Apparemment une place importante est vacante et serait là uniquement pour vous.

Il savait à quel point la jeune femme en avait marre d’entendre ce genre de discours. Elle y avait le droit au moins une fois par mois.

Dois-je leur répondre poli que vous refusez ou vous préférez le faire en personne ?

Et moins poliment. Enfin, il évita de le préciser, sachant que la femme avait du tact, mais pouvait aussi se montrer clair quand les personnes ne comprenaient pas du tout.

Il venait de prendre un morceau de sa pâtisserie quand la jeune femme lui demanda comment il trouvait le traducteur. Haussant les épaules, il tenta de prendre un air détaché. Parce que oui, Maggie avait l’œil pour savoir quand Don cachait quelque chose.

Bien ? Oui, il est très professionnel et doué dans son travail.

Hochant la tête, il devait avouer qu’il disait vrai. Hadès savait ce qu’il faisait et comparé à d’autres, il était à la hauteur. C’est vrai que par le passé les autres traducteurs avaient vraiment fait n’importe quoi. Ils avaient faillit perdre des contrats à cause de mauvaises traductions. Avec Hadès pour l’instant, tout se passait bien de ce côté-là. Entendant la jeune femme parler de la NASA, il ne souriait pas, mais intérieurement, il était amusé. Il savait que la jeune femme avait été flattée au début de se voir proposé un poste là-bas. Elle avait refusé la première fois, ainsi que les fois suivantes, mais ils continuaient de lui faire des propositions. Du coup, quand elle devait répondre, il y mettait les formes. Sa réponse, il hocha la tête. Elle serait comprendre compréhensive, mais il se doutait qu’ils allaient encore la pousser à accepter et là elle pouvait perdre son sang froid. Mais Donovan savait aussi que la jeune femme était respectée dans son travail, sinon ils ne viendraient pas régulièrement lui faire de nouvelles propositions. Puis, à ses paroles le concernant, il esquissa un léger sourire.

Au début, je vous en parler, pour que vous ne pensiez pas que je pourrai vous trahir. Aujourd’hui, vous savez parfaitement que ça ne sera jamais le cas. Je préfère donc ne pas vous ennuyez avec ça.

C’est vrai que la première fois qu’on lui avait proposé un super poste là-bas, il avait légèrement paniqué. Il ne voulait pas que Maggie l’entende par quelqu’un d’autre que lui et qu’elle pense qu’il n’était pas loyal avec elle.

Ils avaient aussi mon numéro il y a plus de dix ans de ça.

Il faisait référence aux deux années où personne ne l’avait contacté après le flop de sa création qui avait fait perdre des millions à l’entreprise où il travaillait.

J’ai l’impression que si je dis oui un jour, ils penseront que ça va vous faire venir. Je sais aussi que ça ne sera pas le cas, mais ça m’amuse toujours de les entendre proposer des choses alléchantes que je sais fausses.

Personne ne parvient à réaliser tous ses rêves. C’est une chose impossible. En tout cas, ça l’était pour Donovan. Son plus grand rêve, qui était de monter sa propre boite ne verrait jamais le jour. Mais son métier actuel lui plaisait. Même s’il ne travaillait plus de ses mains, comme sa chef, il se sentait tout de même utile dans ce monde qu’il fréquentait tous les jours. La NASA, elle, faisait son entrée dans tout cela, mais sans doute pour uniquement récupérer Maggie et rien de plus. On lui proposait des postes très intéressants, mais il était loyal envers la jeune femme et il ne comptait pas partir sur un coup de tête. En écoutant ce que lui disait la jeune femme, il attrapa un macaron pour le manger.

Je sais et c’est pour ça que j’aime mon travail ici. Je n’avais pas pensé faire un tel métier à mon âge, mais c’est le seul emploi dans mes qualifications et puis ça ne me dérange pas d’aller vous chercher à boire et à manger. Ca me permet de voir les meilleurs endroits pour bien manger et boire en ville.

Un sourire amusé aux lèvres, il devait avouer qu’il avait trouvé des endroits qu’il ne connaissait pas du tout en ville, alors qu’il vivait à New-York depuis des années. Il savait en plus que la NASA n’était pas du genre à lui faire miroiter de telles propositions sans les lui retirer à la dernière seconde. Donc, il préférait son travail ici et Maggie était plus agréable comme chef. Cependant, il ne s’était pas attendu à la question suivante et il haussa les épaules, avant de soupirer.

Vous allez louper les traductions justement.

Prenant un morceau de sa pâtisserie, il savait évidemment de quoi elle parlait. Mais, il n’était pas du genre à en parler comme ça. Il avait été là quand son mari était décédé, mais lui ne parlait facilement de sa vie privée, en l’occurrence de sa vie sexuelle. Seulement, cette fois-ci, il devait avouer qu’il ne savait pas vraiment comment s’y prendre. Il comptait tenter une approche plus subtile que d’habitude. Du genre où Hadès travail beaucoup et que donc sa petite amie voudrait sans doute le voir plus présent. Ca serait un premier pas pour savoir de quel côté il se situait.

Ce que vous risquez surtout de manquer c’est lui. Il est professionnel et doué dans son domaine. Seulement, il y a quelque chose qui fait que le noterait bien sur la liste de mes amants.

Haussant les épaules, il se voyait déjà seul avec lui. Comment l’aborder, voilà toute la subtilité du rendez-vous qui serait deux jours plus tard.

Il faut juste que je sache de quel bord il se trouve.

Il fut amusé par la remarque de la jeune femme sur ses courses. C’est vrai qu’il avait prit l’habitude. Si ça avait été pour quelqu’un d’autre, il aurait déjà baissé les bras.

Disons que je ne l’aurai pas fait pour un homme. Ils restent bien moins élevés que vous sur le sujet.

C’est vrai que quand il voyait certaines de ses amies secrétaires, qui faisaient presque le même métier qu’elle, être envoyé au pressing ou faire une course alors que ça n’était pas leur travail, il avait mal pour elle. Donovan n’était pas un mauvais bougre, mais avoir les patrons de ses amies ne lui auraient pas plû du tout. Il eut un sourire amusé aux propos tenus par sa chef. Il savait à quel point Maggie ne supportait pas la paperasse. C’est pour cela qu’il faisait un tri et qu’elle n’avait plus qu’à signer ensuite. Cependant, Don ne pû s’empêcher d’avaler son café de travers à ce que venait de dire la jeune femme et il se mit à tousser. Après avoir retrouvé ses esprits, il devait avouer qu’il ne l’avait pas vu venir de cette façon dans ses paroles.

Je n’en ai pas la moindre idée. Nous ne parlons que travail habituellement, donc je n’ai aucune réponse sr le fait qu’il pourrait des trucs plus épicés.

Il fut amusé par cette tournure de phrase, mais il devait avouer que si c’était le cas, ça serait une bonne chose pour lui.

Je suis de ce genre là, mais je ne peux pas toujours le dire pour tout le monde. Malheureusement, nous n’avons une étiquette qui indique notre préférence sexuelle.

Ce qui parfois était bien dommage d’ailleurs. Ca aurait fait économiser à Don quelques dollars parfois quand il se retrouvait au final face à un hétéro pur et dur.

Mais quand vous parlez de trucs épicés, ça veut dire que vous y avez déjà goûté ?

Un sourire amusé aux lèvres, il devait avouer que si la jeune femme avait déjà eu un rapport intime avec une femme, il en serait parfaitement perplexe. Même s’il savait Maggie libéré, il ne l’aurait pas imaginé de ce côté-là de la barrière, surtout au vu de la relation qu’elle avait avec son mari. Quoi qu’elle pouvait avoir eut envie d’expérimenter la chose.

Maggie ne se serait jamais permise d’être désobligeante ou même de forcer Donovan à lui faire ses courses s’il n’en ressentait pas l’envie. C’était un peu un échange de bons procédés entre eux : s’il lui évitait de faire des trucs pénibles, il pouvait être sûr d’être mis sur les affaires les plus passionnantes derrière… en effet, la pétillante businesswoman n’oubliait jamais son assistant dès lors que la signature de gros contrats pointait le bout de son nez. Elle lui faisait donc rencontrer les plus grands acteurs desdits contrats, ne manquait pas de s’étendre longuement sur ses futures créations en lui mettant les plans en main, bref, elle faisait en sorte que la confiance n’aille pas à sens unique. Vraiment, on ne pouvait pas dire que Donovan soit mal loti par rapport à bien d’autres assistants et autres secrétaires en tout genre, à la botte de grands patrons et s’en trouvant malheureuses d’un même temps. « Peut-être que si vous forciez la chose vous en sauriez davantage ? Ce n’est pas un grand patron c’est un traducteur, vous ne perdriez sûrement rien à essayer vous savez ! » Maggie en conseillère matrimoniale, voilà bien qui pouvait prêter à sourire… mais l’américaine ne s’était jamais cachée sur le fait qu’elle n’ait jamais porté de jugement de valeur suivant l’orientation sexuelle d’autrui. « Vous savez, des fois, on peut profiter les bras tendres d’une femme à la rudesse de ceux d’un homme. Cela m’est arrivé, une fois. Je n’ai pas retenté car cela ne me bottait pas spécifiquement et puis, j’ai été très heureuse en mariage par la suite. Pourquoi cette question déplacée, Monsieur Walling ? » Peut-être une façon de le remettre à sa place. Peut-être. Mais ce n’était jamais évident avec Miss Bennett !

Il savait que les secrétaires étaient souvent prisent pour des imbéciles. Il le voyait avec ses collègues. Leurs patrons étaient des tyrans que lui aimait remettre à leur place, en faisant attention que ça ne porte pas préjudice à ses amies. De son côté, il avait de la chance. Maggie le laissait participer à tous ses contrats et tout ce qu’elle faisait. Il aimait ça. Il n’était pas juste là pour la paperasse et c’était plaisant. D’ailleurs, aujourd’hui, ça le faisait rire de voir des personnes qui l’avaient descendu en flèche plusieurs années auparavant, l’avoir en face d’eux. Oui, il était le secrétaire de Maggie, mais également son bras droit et donc là, pour tout. Que ça soit dans le travail ou en privé. Il n’allait pas empiété dans sa vie privée, juste faire des choses comme ses courses ou aller au pressing. Des tâches plutôt ingrates au premier abord, mais qui était utile pour la jeune femme. Elle s’en amusa même et il en sourit. Ca ne le dérangeait pas, il avait apprit après toutes ses années, à savoir pourquoi il faisait de telles choses. Cependant, la conversation partit sur un autre terrain. Autant Donovan avait connu le mari de sa chef, autant elle n’avait jamais fait la rencontre d’une personne qui était là avec Don, sur le long terme. Il n’était pas du genre à se fixer, pas encore en tout cas. Il n’avait pas rencontré la bonne personne pour ça. De toute façon, il avait encore le temps de voir venir. Parlant d’un traducteur qui devait venir quelques jours plus tard, il écouta ce que lui disait la jeune femme.

Je sais, mais j’ai toujours mit une point d’honneur à ne pas mélanger travail et vie privée. Même si ça m’est déjà arrivé, je savais que la personne n’aurait plus rien d’utile dans votre travail.

C’est vrai qu’il avait déjà couché avec des partenaires professionnels, mais en sachant qu’ils ne mettraient plus les pieds dans le boulot de Maggie. Ca n’allait donc pas à l’encontre de ses principes, enfin, c’était ce qu’il se disait. Finalement, il fut amusé par des paroles de la jeune femme et sourit encore plus à sa réponse.

Pourquoi ? Parce que même si je ne fantasme pas sur ma patronne, l’imaginer avec une femme donne le sourire.

Il eut un sourire amusé et avala une gorgée de café.

C’est juste que vous avoir vu avec votre mari pendant toutes ses années, heureuse, je n’avais pas pensé que vous auriez pû aller de l’autre côté.

Juste ça. C’est vrai qu’il n’y avait pas réfléchit non plus à vrai dire. Mais ça l’amusait un peu de savoir que sa chef s’était laissé aller avec une femme à une époque. Au moins, elle n’était pas du genre coincée, ce qui était une bonne chose.

Justement, Donovan n’en n’avait pas nécessairement conscience sur toute la ligne mais Maggie lui faisait une confiance presque aveugle. Il pouvait bien coucher avec qui bon lui semblait, tant que cela n’entachait pas la qualité de son travail, la pétillante businesswoman n’avait même pas à connaître le plus petit détail. Ils n’étaient pas suffisamment proches encore pour se permettre des détails aussi intimes… du moins le pensait-elle jusqu’à ce qu’elle ne lui ait à moitié avoué avoir déjà eu une relation avec une femme. Maggie se surprenait elle-même, elle si contrôlée et secrète d’ordinaire, voilà qu’elle trouvait passablement normal de se laisser aller aux confidences… sans compter que Donovan en personne ne semblait pas être choqué par la chose bien au contraire ! « Cela arrive d’être adolescent et de vouloir tester des choses vous savez… on se marie en ne faisant preuve de sagesse qu’après ! » Et dire que Donovan avait un an de plus qu’elle… il n’était pourtant pas marié ou même en passe de l’être et d’après ce qu’elle avait cru comprendre, il n’avait même pas de compagne ou de compagnon fixe pour l’instant. Trop de déceptions ou l’absence d’envie de se mettre en ménage, peut-être… quoi qu’il en soit, si Maggie avait été mariée pendant ce qui semblait être une éternité, elle n’en n’avait pas moins d’expérience que lui ! « Et vous, quand est-ce qu’on vous passe la bague au doigt, histoire que je puisse me moquer de vous un peu ! » Il valait mieux ne pas mettre trop l’accent sur son défunt mari : il ne faut pas croire, la piquante américaine était bien plus fragile à propos de ça qu’elle ne le laissait penser.

Hochant la tête aux paroles de la jeune femme, il devait avouer que quelque part, savoir que sa patronne avait eu une relation avec une femme était amusant. Elle si contrôlée et carrée, lui laissait entrevoir quelque chose d’agréable à son sujet. Evidemment, Donovan savait que la jeune femme était agréable. Sinon, il ne serait plus là depuis longtemps. Elle avait ses parts d’ombres, comme tout le monde, mais savoir de temps en temps quelques petites choses sur elle lui plaisait. Non pas qu’il voulait utiliser ça contre elle, c’était juste pour en savoir un peu plus à son égard. Cependant, à sa remarque sur le mariage, il se mit à sourire.

Il va encore falloir attendre pour cela.

Avalant une gorgée de son café, il garda son sourire.

Je ne suis pas près de me marier. Déjà, il faudrait que je trouve la bonne personne pour ça et ça n’est pas dans mes priorités.

Il disait vrai. Donovan préférait profiter de ce côté-là. Autant sa vie professionnelle avait été un vrai désastre et Maggie l’avait aidé à faire face à cela. Mais vie sentimentale, il avait toujours été seul, avant de se mettre à collectionner les conquêtes féminines et masculines. Donc, il n’était pas encore prévu pour lui d’avoir la bague au doigt.

Mais ne rigolez pas trop, parce que si ça doit arriver, vous serez mon témoin.

Hochant la tête, il savait que la jeune femme était celle qu’il voudrait à ses côtés pour ce jour là. Même si elle était sa chef, il ne voyait pas qui d’autre pourrait avoir cette place.

Ca veut donc dire aussi, préparer mon enterrement de vie de garçon et là, c’est moi qui serais vivement amusé.

Un sourire amusé aux lèvres, il lui poqua un macaron et regarda la jeune femme, toujours aussi amusé de l’imaginer cherchant quoi organiser pour sa vie d’enterrement de garçon.

Oh dear, elle ne l’avait carrément pas vue venir celle là : si Donovan se mariait un jour, Maggie serait son témoin ? Peste diantre enfer donc ! La pétillante businesswoman manqua de s’étrangler en buvant une gorgée de café, particulièrement étonnée par cette révélation mais pas moins flattée par la chose. Après tout, cela signifiait qu’il l’appréciait bien plus que dans le cadre de leur travail et autant dire qu’elle aimait particulièrement l’idée. Donovan n’était pas seulement quelqu’un de très compétent dans tout ce qu’il entreprenait, il restait aussi quelqu’un de foncièrement sympathique, disponible, serviable et hautement altruiste, soit toutes les qualités que l’américaine pouvait bien apprécier chez un être humain. « Vous décidez comme ça que je serais votre témoin, vous êtes comme ça ? » s’amusa-t-elle avant de reprendre contenance, toussotant légèrement avant de boire à nouveau pour faire passer la chose. « Si j’organise un enterrement de vie de garçon pour vous, ce sera un truc énorme et cela ne portera qu’un seul nom, je vous préviens : Vegas ! » A nouveau, il ne fallait pas croire, Maggie pouvait se comporter en grande gamine fêtarde quand elle s’y mettait. « Vous vous mariez quand alors ? C’est pas du jeu, vous me mettez l’eau à la bouche et derrière on organise pas le fameux enterrement, c’est pas du boulot ça ! »

Evidemment, Donovan avait des amis qui pouvaient avoir ce rôle de témoin à son mariage, mais il ne voyait vraiment pas qui pourrait arriver à la cheville de Maggie. D'accord, elle était sa chef et de son côté, il ne voulait jamais mélanger travail et vie privée, mais la jeune femme était la seule en qui il avait une totale confiance. Après tout, elle l'avait sauvé d'une misère à venir, à l'époque, mais aujourd'hui, il ne voyait pas comment lui rendre la monnaie de sa pièce. Alors, en parlant mariage, il disait quelque chose de sincère à la jeune femme. Cependant, l'annonce sembla surprendre la brunette qui en eut du mal à boire son café.

Vegas ? Alors là, vous serez encore plus mon témoin.

Il devait avouer que c'était une idée particulièrement intéressante. En plus, il savait que la jeune femme faisait toujours les choses en grands, donc, il comprenait parfaitement le fait que Vegas soit une destination magnifique et pleine de rebondissement.

Je suis obligé de me marier pour qu'on aille à Vegas ?

Grimaçant et prenant un air boudeur, il finit par boire une gorgée de café et fixa la jeune femme.

Sinon le plus simple reste de se marier ensemble pour aller à Vegas et d'en profiter. Après tout, ça sera surtout pour nous, donc autant en profiter.

Un sourire cabotin et insolent ne manqua pas de se dessiner contre les lèvres de la pétillante américaine alors que Donovan se trouvait toujours en mesure de lui passer de la pommade avec intelligence et finesse. Diable que c’était délectable ! Elle avait toujours apprécié son caractère, il ne se laissait pas marcher sur les pieds sans pour autant aller au clash, donnait son avis uniquement lorsque c’était le plus opportun et savait rester silencieux lorsque la situation l’exigeait. Pas étonnant que leur duo fasse des jaloux et que la NASA en personne cherche à les embaucher tous les deux. L’un avec l’autre, ils s’étaient montrés capables de gravir des montagnes et Maggie n’en n’était pas peu fière. A aucun moment elle n’avait regretté sa décision d’embaucher Donovan et serait diablement contrariée s’il venait à se trouver un travail plus intéressant. « Quand vous voulez on se paye un trip à Vegas, après tout, vu comment on bosse comme des tarés… j’aurais tendance à dire qu’on le mériterait ! Et puis merde c’est votre boss qui vous l’ordonne, trouvez-nous la suite la plus luxueuse de Vegas et on y va la semaine prochaine à mon retour. A priori ce sera un moment creux, raison de plus pour ne pas se priver. » Mais son bras droit ne semblait pas avoir compris qu’il ne fallait jamais chercher à jouer avec la piquante Margaret Bennett, pas si l’on n’avait pas toutes les cartes en mains ou que l’on ne soit littéralement prêt à vendre son âme au diable. « Et si je disais chiche, Monsieur Walling ? » Après tout, Maggie était veuve certes mais elle aimait les paris. Ca lui permettait de ne jamais se sentir vieille…

Se faire embêter par tout le monde, Donovan en avait l'habitude. D'ailleurs, embêter était un bien faible mot. Il avait vécu des choses qu'il ne voudrait même pas faire subir à son pire ennemi. Seulement, Maggie l'avait sauvé des problèmes et aujourd'hui, il avait un boulot qui lui plaisait et une patronne vraiment impressionnante et qui le laissait participer à tous ses projets. Il ne pouvait pas en dire autant de ses autres collègues secrétaires. Lui, avait une chance qu'il ne comptait pas laisser passer de si tôt. C'est pour cela qu'il prenait son travail très à coeur et qu'il était doué dans son domaine. Maggie ne lui avait jamais fait de remarques trop dures. Evidemment, les premiers temps oui, il fallait s'adapter à l'autre, mais après ajustement, aucun problème pour eux et le duo infernal. Sortant son portable de sa poche après les propos de la jeune femme, il regarda son calendrier, indiquant le jour même de faire une recherche pour Vegas.

Ca sera fait dans la journée. Une préférence pour l'hôtel ?

Ayant l'habitude de voyager avec la jeune femme, il savait que parfois, elle avait des envies. Même si cette fois-ci, ça n'était pas pour affaire, elle avait peut-être une envie particulière. Mais si ça n'était pas le cas, il verrait pour un endroit où ils n'avaient pas encore été.

Oh mais ça n'est pas moi que ça j'aimerai. Vous êtes un bon partit et je sais que je fais déjà des jaloux en travaillant pour vous. Alors, si on ajoute en plus le mariage, on va dire que je profite pour revenir dans un monde que j'ai brisé moi même il y a des années.

Il savait que c'était déjà des rumeurs qui circulaient, ça n'en ferait qu'une de plus. Mais, il s'en fichait royalement, de plus Maggie avait perdu son mari. Don ne comptait pas remuer le couteau dans la plaie, mais pour l'instant, elle était célibataire, enfin de ce qu'il savait, donc ça pouvait être amusant et de toute façon, il était du genre à la protéger, donc si un type s'approchait d'elle, il allait devenir méfiant et faire des recherches, pour les antécédents de ce type.

De tous les assistants qu’elle avait pu connaître –et dieu sait combien elle en avait connu et renvoyé– Donovan avait toujours été très nettement au dessus du lot. Non seulement il brillait par son efficacité mais il savait totalement anticiper les besoins de sa patronne. Elle avait jamais eu besoin de réclamer sa présence au bureau, il venait de son plein gré même à des points d’heure, du jour comme de la nuit. Agréable lorsque l’on est patron et ce bien que la pétillante Maggie Bennett n’ait pas manqué de lui payer chaque minute qu’il avait bien pu passer ici, entre les quatre murs de cette entreprise florissante qu’elle avait créée de ses mains. Exigeante oui, rapace, non. La preuve, il lui proposait un voyage à Vegas et elle se proposait immédiatement partante, quitte à payer des frais monstrueux et à voir ses rendez-vous s’accumuler… il n’y a aucun mal à se faire du bien de temps en temps ! « Pour l’hôtel ? Cinq étoiles, déjà, hors de question qu’on dorme dans un vieux bouiboui miteux et pourquoi pas le Ceasar Palace ? C’est le plus réputé de mémoire. Cela vous convient ? » D’accord ils n’avaient pas vraiment un relationnel typique patron/employé mais Maggie s’en moquait comme de sa première paire de chaussettes. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui et qu’il avait conscience que l’inverse était totalement vrai. « Ah oui, vous faites des jaloux en travaillant pour moi ? En même temps mon cher Walling, vous et moi avons habitué le monde à un certain standing et il serait dommage de ne pas continuer sur notre lancée, pas vrai ? Mais avant que l’on ne parle détails genre robe blanche, costard et autres dragées, je suis curieuse de savoir comment vous vous êtes démerdé pour briser le monde dont vous parlez… vraiment ça me passionne, puis vous n’en parlez jamais. Allez, soyez sport, vous savez que j’ai déjà eu une expérience avec une femme après tout ! » Donnant, donnant, toujours… pas de chichis entre eux !

Partir à Vegas pour profiter, voilà quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Quand il avait des vacances, il partait en général voir sa famille restée au Cameroun. Alors, passer du temps, loin du travail et avec sa chef pouvait être amusant. Parlant de l'hôtel à réserver, il voulait savoir si la jeune femme voulait quelque chose en particulier ou pas. En écoutant sa réponse, il reprit son portable, se connectant à internet et cherchant en même temps, avec les critères données.

Va pour le Ceasar Palace.

Un sourire amusé aux lèvres, il alla sur le site de l'hôtel en question et commença à chercher une suite. Après tout, autant aller dans le luxe, il avait de quoi se l'offrir et il était sûr que ça irait parfaitement à la jeune femme. Réservant la suite, il sourit aux paroles de la jeune femme.

Oh, parce que si je vous dis tout, vous serez prête à vous marier avec moi ?

Toujours aussi amusé, il finit par terminer la réservation en ligne et rangea son portable, avant de boire une gorgée de café et de regarder à nouveau sa chef.

Ca remonte à bien longtemps. Vous savez que je suis africain et mes parents ont vus que j'étais du genre manuel. Du coup, ils ont fait en sorte que je puisse venir aux Etats-Unis pour faire des études. Ils ont toujours tout fait pour moi et j'ai toujours fais de mon mieux pour ne pas les décevoir. J'ai été au MIT, j'ai fais de grandes études et j'avais un travail qui me plaisait, un métier comme le votre.

Soupirant doucement, il se souvenait de tout ce qu'il avait vécu et qu'il ne revivrait jamais de ses propres mains.

J'ai mis au point un grand nombre de choses, seulement, une de ses choses n'a pas fonctionné. En théorie, tout fonctionnait. Mes patrons étaient heureux et il suffisait de lancer mon produit sur le marché. Les sondages étaient bon à ce sujet, seulement, une fois sur le marché, ça n'a pas fonctionné comme prévu. Tout l'argent dépensé n'était pas renfloué. J'ai dû payer de ma poche, mais je n'avais pas assez d'argent, alors je me suis fais virer. Personne ne voulait de moi après ça. Je suis retourné au Cameroun, auprès de ma famille, avant d'essayer de retrouver du boulot aux Etats-Unis. Pendant deux ans je n'ai rien trouvé dans ma branche, mais j'ai enchaîné les petits boulots, jusqu'à ce que vous arriviez pour me sortir de là.

Il leva son café vers la jeune femme et en but une gorgée. La jeune femme l'avait vraiment sauvé et il faisait un boulot qu'il aimait.

Si vous aviez écouté tout ce qui avait été dit sur mon compte, je ne serai pas là aujourd'hui. Merci de ne rien avoir écouté, ou en tout cas de m'avoir jugé par vous même.

Il avait souvent été jugé, mais Maggie elle s'était faite sa propre opinion le concernant et c'était ce qu'il avait aimé sur elle.

Alors, toujours envie de vous marier avec un type comme moi ?

Maggie écoutait aujourd’hui. Donovan avait toute son attention et ce n’était pas pour ça qu’elle allait le renvoyer comme un malpropre ou faire en sorte que ce qu’il lui disait sorte du bureau… au contraire, la pétillante américaine appréciait cette confession car cela voulait dire qu’il lui faisait confiance, qu’il n’avait pas peur de son regard ni même de ce qu’elle pouvait penser de la chose. N’était-ce pas la plus grande des victoires ? Pourtant dieu sait qu’il était en retrait lors de son arrivée dans l’entreprise de Maggie, mais désormais, il avait pris ses marques ! « Vous savez quoi ? Je m’en fous du qu’en dira-t-on. Ce que j’ai vu, ce sont vos diplômes, votre capacité à gérer les merdes même les plus trapues, à ouvrir votre gueule quand il faut et à la fermer également quand il faut. Le reste ? Ce sont des détails pour mémères dans un salon de thé. » L’image était audacieuse mais Maggie faisait exprès pour qu’il n’ait pas l’impression qu’après sa confession elle allait agir autrement car ce ne serait jamais le cas, bien au contraire. Elle n’en n’éprouvait que plus de respect. « On fait tous des erreurs de jugement et des conneries, moi la première. Je veux dire, mon entreprise marche du feu de dieu mais ça aurait très bien pu être le contraire ! Ma vie pro roule comme sur des roulettes et pourtant, j’étais au volant le soir où mon mari est mort. Vous voyez… on fait tous des conneries mais on relève la tête et on vit avec. » Maggie haussa les épaules, s’empiffrant trois macarons d’un coup avec un plaisir parfaitement visible sur son visage. « Je peux vous retourner la question, vous savez ! Mais je crois qu’on va prendre ses vacances à notre santé et à celles de nos conneries passées… à notre échappée belle, Monsieur Walling ! »

La semaine prochaine ...

Regardant les hôtels possibles et pour avoir une très belle suite, il fit une réservation, vérifiant que tout était remplit dans les données demandés. Une fois fait, il alla vérifier qu'il avait reçu un mail de confirmation et sourit.

Suite réservée pour la semaine prochaine.

Rangeant son portable, il sourit, content de pouvoir prendre quelques vacances. Ca ne lui ferait pas de mal et il savait que ça serait pareil pour la jeune femme.

Je répondrai que je veux vous voir aller jusqu'au bout de la chose.

Elle pouvait dire qu'elle était chiche, il voulait voir si elle était vraiment capable d'aller jusqu'à se marier avec lui. C'était un pari qui pouvait pouvait devenir intéressant à mettre en oeuvre et surtout à vivre. Il ne doutait pas que ça soit un moment drôle à vivre et encore plus intéressant que tout ce qu'il pourrait faire dans ses journées à venir.

Seriez-vous vraiment capable d'aller jusqu'à vous marier avec moi ? Si c'est le cas, j'ai hâte de voir ça.