« Bon, t'es sûre que tu la veux, cette commode ? » Le visage d’Amelia apparu de l’autre côté de la commode, regardant Lola droit dans les yeux, essayant de paraitre le plus sérieuse possible. « Ne menace pas ma commode ! » Elle laissa échapper un petit rire, remettant par la même occasion une mèche de cheveux derrière son oreille. « Allez, pousse encore un peu, on y est presque. » Et après un nouvel effort, la commode finit par sortir enfin de l’ascenseur. A bout de souffle, Amelia alla s’appuyer contre le mur, elles n’étaient qu’à la moitié du problème, maintenant il fallait déplacer la commode du palier jusqu’à l’intérieur de l’appartement.
Quand elle avait rencontré Lola, Amelia n’aurait jamais cru possible qu’elle deviendrait aussi proche de quelqu’un qui venait d’un monde totalement différent du sien, et c’est en la côtoyant de plus en plus souvent qu’elle se rendit alors compte qu’elle n’avait jamais eu autant tort de toute sa vie. En très peu de temps, Lola était devenue une personne importante dans la vie de l’anglaise, beaucoup de point commun, pas prise de tête, un peu tarée sur les bords, bref, l’amie parfaite. C’était donc naturellement que leur était venu l’idée d’emménager ensemble, ne trouvant dans cette situation que des avantages ce qui fit qu’elles n’hésitèrent pas longtemps.
Et c’est ainsi qu’elle se retrouvèrent à pousser une commode hors d’un ascenseur en ce début d’après-midi. Amelia avait décidé qu’il serait préférable de la passer en dernier en dernier parce qu’elle était lourde, choisissant de monter tous les cartons et autres trucs léger d’abord, encore une erreur qu’elle avait fait et que ses petits muscles lui ferait regretter le lendemain au réveil. Elle se décolla du mur, tout en frappant dans ses mains. « On se décourage pas, on a fait la moitié. » Et une fois qu’elle serait à l’intérieur, Amelia avait prévu de s’étaler sur le canapé pour faire la morte jusqu’à la fin de la journée. La brune se remit donc d’un côté de la commode, attendant que Lola soit prête pour pousser de toutes ses forces et après quelques minutes à s’acharner, son amie claqua la porte de l’appartement. Amelia se retourna vers elle avec un grand sourire. « Je suis officiellement chez moi...chez toi... chez nous... peu importe, tu m'as comprise. »

Après l’ultime épreuve de la commode, Lola lui donna l’autorisation d’aller sur le canapé et elle la remercia intérieurement pour ça, d’autre personne aurait pu lui interdire toute pause avant qu’elle est rangée bordel, c’est-à-dire le trop grand nombre de carton qui s’entassait dans la pièce principale. Amelia était donc avachit sur le canapé dans la position la moins sexy du monde quand son amie revint de la cuisine avec deux verres de jus de fruit pour fêter dignement son arrivée dans l’appartement, elles trinquèrent, dans les yeux évidement, et la brune ne put s’empêcher de boire son verre du traite, comme si elle était sur le point de se dessécher.
Après quelques secondes de silence, Lola prit la parole, lui énonçant les quelques règles pour vivre correctement en communauté. La première, ne pas mettre le feu, aucune chance, Amelia ne fumait pas et s’approchait rarement de ce qui avait une flamme dans la cuisine, bénissant à chaque fois qu’elle mettait les pieds dans une cuisine l’inventeur du micro-onde. Deuxième règle, pour la citer « ne pas « coïter » trop fort avec vingt-trois heures. » Là encore, il y avait très peu de chance que ça arrive étant donné que la vie sexuelle de l’anglaise touchait presque le zéro absolu. S’il n’y avait que ça à respecter, dans ses cas-là, Amelia était la colocataire idéale. « Oh, et le lave-linge ne marche plus, j'attendais que t'arrives pour que tu règles le problème en fait... » Amelia tourna la tête vers elle, levant un sourcil. « Tu m’attendais pour que je règle le problème ? Tu veux que je lui fasse des poutous pour le consoler parce que tu es tellement horrible avec lui qu’il ne veut pas fonctionner ? » Elle rigola de sa bêtise quand Lola s’adressa de nouveau à elle. « Awn, je détestais vraiment vivre toute seule, tu sais... Ce lave-linge me déteste. » Amelia qui avait quitté assez tôt sa famille, se savait pas vraiment ce que ça faisait de vivre toujours entouré de monde, elle avait fini par s’habituer à la solitude, la musique ou les films en fond sonores ayant depuis longtemps remplacés la présence de quelqu’un. « Pauvre petit chat. J’appellerais demain pour le lave-linge, et après ça, vous pourrez de nouveau vivre une histoire pleine d’amour et de passion. »

Cet histoire de lave-linge la faisait vraiment rire, c’était la chose amusante avec Lola, pouvoir rire de n’importe quoi sur des sujets de la vie quotidienne, comme l’électroménager. « Arrête de te moquer de moi, je suis sûre que tu te moqueras moins quand il te fera un sale coup aussi ! » Se moquer ? Elle ? Jamais elle n’oserait faire une chose pareil voyons, mais le petit sourire en coin qu’elle essayait de cacher la trahissait vraiment. « Je crois que le meurtre de lave-linge est encore légal dans cet Etat. Ça donnera une leçon autre objets qui auraient dans l’idée de se rebeller eux aussi. » Amelia regarda autour d’elle, surveillant du regard les objets électriques qui l’entourait, comme s’ils allaient lui sauter dessus et faire un remake d’un vieux film d’horreur de série Z, elle afficha un petit sourire avant de reporter son attention sur Lola. « Oh, et on a le toit aussi ! Enfin, c'est à tout l'immeuble, mais c'est vraiment sympa ! Ne fais pas de cabrioles non plus, par contre, hein, va pas tomber du toit ou quoi. » La grande classe, c’était pratique quand on voulait se retrouver un peu seul ou bien quand on venait de se prendre la tête avec la personne avec qui on vit, ce qui n’arriverait jamais entre elles évidement, du moins, elle l’espérait. « T’en fais pas pour moi, j’ai le vertige, le toit d’accord, le bord du toit, pas d’accord. Donc aucune chance de me retrouver morte sur une voiture le lendemain. » Humour morbide, mais humour quand même.
Après avoir dit ça, son attention se focalisa sur un tableau accroché près de la télévision, elle se leva pour le regarder de plus près. Ça ne ressemblait visiblement à rien et faisait vraiment tâche dans le décor, une grimace apparu sur le visage de l’anglais avant qu’elle se tourne vers son ami, pointant la tableau du doigt. « Rassure moi, on te l’a offert et tu t’es sentie obligée de l’accrocher parce que c’est quelqu’un que tu aimes beaucoup. » Amelia se tourna de nouveau vers le tableau, posant sa main droite sur son menton, essayant de comprendre ce qu’il était peint dessus. « Par tous les saints, c’est laid. Et je m’excuse d’avance si tu trouves ça jolie. » Elle ne put s’empêcher de rire une nouvelle, espérant ne pas se mettre à dos Lola dès le premier jour parce qu’elle avait critiquer une peinture qui lui était chère.

Elle avait toujours les yeux fixés sur le tableau, il était tellement horrible qu’il était impossible de regarder ailleurs. L’éclat de rire de Lola dans son dos la rassura, apparemment elle ne l’avait pas blessé en critiquant cette chose accrochée au mur. « Oh, ce truc là, j'ai appris à vivre avec, je le vois même plus ! » Elle ne le voyait plus ? Mais comment faisait-elle ? Ce truc était juste à côté de la télé, bien en évidence, il suffisait de faire deux pas dans le salon pour qu’il vous agresse les yeux par sa laideur. « C'était là avant que j'arrive, et il est IMPOSSIBLE à retirer, on dirait qu'il est fixé au mur derrière... Enfin, tu t'y habitueras aussi. » Amelia ria intérieurement, s’y habituer, elle n’y croyait pas tellement. Et bien qu’elle fasse confiance à son amie sur ses propos, elle ne put s’empêcher d’essayer le retirer, l’anglaise soupira en voyant que c’était peine perdue et que donc elle devrait faire comme Lola venait de le dire à l’instant, elle devrait vivre avec. Puis, dans le silence qui se fit dans l’appartement, elle eut cette idée géniale, comme le tableau appartenait à l’ancien propriétaire et que Lola, malgré le fait qu’elle se soit habituée à sa présence, n’ait pas non plus l’apprécier, Amelia prit la descision, qu’un soir où elle n’aurait rien à faire, elle s’amuserait à le retoucher un peu. C’est fou ce qu’on pouvait faire avec quelques marker et un dégout profond pour une toile. La brune regarda le tableau avec un regard de sadique s’apprêtant à torturer sa victime quand elle entendit une mélodie qu’elle connaissait par cœur, mélodie un peu massacré par la voix de sa colocataire qui chantait par-dessus, enfin chanter, elle essayait surtout de reproduire le son des instruments.
Amelia se retourna d’un coup, le visage figé dans une expression qui ressemblait à celui d’une gamine à qui on annonçait que le Père Noël venait de passer. « Oh mon Dieu ! Doctor Who ! » Cria-t-elle d’une petite voix aigüe qui fut bientôt suivit d’une sorte de « hiii » de fan girl, et oubliant bien vite le tableau et le rangement des cartons, elle se jeta littéralement sur le canapé avec grâce et délicatesse, n’oublions pas qu’Amelia est une princesse, avant de se vautrer près de Lola, passant un bras sous le celui de son amie. Même si les épisodes étaient des rediffusions, elle ne se lassait jamais de les regarder, et encore moins quand il s’agissait de les regarder avec Lola qu’elle avait initié à la série.