Après une nuit blanche passé sur son ordinateur, Amelia avait décidé de commencé sa journée, ou bien de la continuer, question de point de vue, en allant prendre une bouffée d’oxygène pur, elle aurait pu ouvrir la fenêtre de son appartement, histoire d’aéré un peu l’endroit pour éliminer l’odeur de café et de renfermé qui régnait. Après une douche rapide et une robe enfilé à la va vite, elle mit enfin un pied dehors, clignant plusieurs fois des yeux devant ce soleil qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs heures et c’est une fois habitué à la lumière naturelle du jour qu’elle se mit en route vers le métro.
Une fois sur place, la brune trouva rapidement un café dans lequel se poser. Le soleil régnait peut-être sur la ville, mais le petit vent frais qui soufflait vous rappelait que l’hiver avait du mal à céder sa place au printemps. Pendant ses jours de repos, Amelia avait toujours eu cette petite routine d’aller prendre un café quelque part dans New York, oubliant pendant une journée la routine dont elle était l’esclave au travail, c’est-à-dire se retrouver elle-même à faire le café pour les autres tandis qu’à ce moment, elle pouvait à son tour en déguster un sans l’avoir préparer avant et sans laisser échapper aucun soupir.
Amelia alla s’installer dans un coin, sortant son netbook, qui au même titre que son appareil photo, ne quittait rarement son sac. Vérifiant alors quelques mails, profitant de la connexion gratuite de l’endroit pour faire ce qu’elle avait à faire, elle commença à trier les photos qu’elle avait prise dernièrement, la dernière série en date avait été une commande fait de la part d’un homme qui souhaitait faire une guide photo sur les lieux anciens de la ville. Suivant une liste bien définit, la jeune femme avait mis une semaine pour faire ce qui lui était demander, traversant la ville sans arrête durant son temps libre, admirant en même temps ses endroits qu’elle n’avait jamais pris le temps de visiter. Il ne lui restait plus qu’à choisir parmi la centaine de photos, lesquelles elle choisirait d’envoyer à son client.
Bien que concentrer dans son travail, elle s’arrêta un moment pour prendre une gorgée de son café encore chaud, qui eut pour seul effet de lui brûler la langue et attendant que la douleur passe, Amelia leva les yeux vers les gens qui l’entourait. Elle allait se remettre au travail quand elle aperçut non loin d’elle la silhouette d’une jeune femme brune qu’elle connaissait. Criant son nom avec une certaine retenue, elle attendit que cette dernière se retourne pour lui faire une signe de la main accompagné de ce grand sourire un peu forcé et un peu idiot qu’elle affichait souvent pour se faire remarquer.

La nuit avait été longue pour la jeune Philippine. En effet, la demoiselle s’était laissée prendre par le temps pour rendre un dossier sur un livre complet. Elle adorait le livre, elle l’avait relu trois fois juste par plaisir mais elle ne s’était pas penchée sur le dossier qu’elle avait à rendre. C’était une erreur de sa part mais s’était trop tard pour faire autrement. La jeune femme avait donc passé sa nuit sur ce fameux dossier. Et oui, travailler au starbuck pour pouvoir vivre ici et garder des enfants le reste du temps en plus de ses cours ne lui permettaient pas d’avoir beaucoup de temps pour elle et s’était souvent ses nuits qui en faisaient les frais. Elle était d’ailleurs très heureuse que la fin de l’année arrive bientôt car elle allait pouvoir souffler un peu même si elle savait très bien, comme à toutes les vacances que ses horaires de serveuse allaient être gonflées comme elle avait plus de temps. Elle pourrait cependant partir un peu en vacances, prendre du temps pour elle et s’était bien ce dont elle avait besoin. En attendant, elle était parvenue à gérer son dossier en une seule nuit alors elle n’était pas peu fière d’elle, à côté de cela elle avait un peu honte de la tête qu’elle avait ce matin même si elle avait tout fait pour cacher les énormes cernes qui soulignaient ses yeux rouges. Enfin, ce n’était pas sur cela qu’elle était jugée alors au final elle s’en fichait. Une fois que son cours de huit heure à neuf heures était passé et son dossier rendu, la jeune femme n’avait trouvé qu’une chose à faire : prendre un café. C’était une urgence si elle voulait réussir à rester éveiller tout le reste de la journée ce qui était loin d’être gagné. Elle avait donc pris la direction qu’un petit café qu’elle aimait fréquenter. En arrivant, elle avait bien vu qu’il y avait pas mal de mondre à l’intérieur, la foule n’étant pas ce qu’elle préférait mais la fatigue l’empêchait d’aller ailleurs et c’est pourquoi elle entra tout de même pour prendre un café à emporter. Lorsqu’elle alla pour se diriger vers la sortie elle entendit son nom. Par curiosité elle se retourna pour voir qui pouvait bien l’appeler et après plusieurs minutes de recherche dans la foule, Norah pu distinguer Amélia, la seule tête qu’elle connaissait ici et donc la seule personne qui avait pu l’appeler. Elle se dirigea alors vers elle et prit place en face d’elle. Elle la salua mais remarqua aussi bien vite qu’elle avait à peu de chose près la même tête qu’elle ce qui lui tira un petit sourire ! « Salut Amélia ! Je ne te demande pas comme ça va tu as une tête aussi affreuse… non juste fatiguée que la mienne ! Qu’est ce qui vaut cela ? » Norah ne savait pas tout de cette demoiselle qu’elle avait rencontré grâce à leur passion pour la lecture c’est pourquoi elle se permettait de lui demander. Et bien sur, la tête affreuse avait été une petite blague, une petite touche d’auto dérision puisqu’elle se traitait aussi d’affreuse, ce qu’elle était réellement ce matin !

Après s’être fait reconnaitre par l’intéressée à qui elle agitait le bras, Amelia ferma le clapet de son ordinateur et le repoussa sur le coin de la table pour faire de la place à la nouvelle arrivante. Norah faisait partie de ses rencontres qui ne changent pas un Homme mais qui faisaient du bien quand on les avait. Un livre avait été le point de départ de leur rencontre, une simple discussion autour de deux cents pages qui n’aurait pas mener bien loin si elles ne s’étaient pas revu le lendemain par hasard. Un seul livre qui avait créé un lien que la brune espérait ne jamais voir se défaire, avec Norah, elle pouvait parler de tout et de rien, comme elle pouvait se confier à elle quand rien n’allait, sur le plan professionnel comme personnel, des coups de gueules à certaines confessions, elle savait qu’elle pouvait tout lui raconter, elle l’avait senti dès leur deuxième rencontre qu’elle pouvait lui faire confiance.
Son amie s’installa finalement en face d’elle, café en main, de loin elle ne l’avait pas vu, mais de prêt, on pouvait lire sur son visage la fatigue d’une personne qui n’avait que très peu ou pas du tout dormi de la nuit. « Salut Amélia ! Je ne te demande pas comme ça va tu as une tête aussi affreuse… non juste fatiguée que la mienne ! Qu’est ce qui vaut cela ? » Elle rigola à sa remarque, c’était pour cette raison là qu’elle ne s’était pas attardée devant le miroir ce matin, car même avec une douche, Amelia n’avait pas pu effacer ses plus de vingt-quatre heures sans sommeil. « Je te retourne le compliment. J’ai passé la nuit sur mon ordinateur à cracker un site pour quelqu’un. Mais je pense que tu me bats largement sur qui a eu la nuit la plus épuisante. » Elle laissa de nouveau échapper un rire, avant de boire une nouvelle gorgée de son café qui avait eu le temps de refroidir un tout petit peu. D’ordinaire, elle n’appreciait guère les remarques qu’on pouvait lui faire sur son visage fatigué, comme sa patronne le faisait si souvent, prenant un malin plaisir à lui rappeler qu’avec cette tête de cadavre ambulant elle n’irait pas loin dans le journalisme, mais avec Norah c’était différent, si elles pouvaient rire de leurs malheurs ensemble, Amelia ne laissait pas passer l’occasion, se moquer d’elle-même avec des gens qu’elle appréciait lui permettait de se détendre et d’oublier une fois de plus la pression qui pouvait peser sur ses épaules à certains moments.

Depuis sa rencontre avec Amelia, Norah aimait parler souvent avec la jeune femme. Elles partageaient déjà la grande passion de la brunette, c’est-à-dire la lecture, ce qu’elle voulait mettre au centre de sa vie en devenant libraire. Elle ne voyait pas en Amélia une simple future cliente potentielle car elle aimait lire aussi, elle voyait en elle une véritable amie, un véritable soutien et aussi une oreille attentive pour certaines choses. Oui les deux jeunes femmes ne se connaissaient pas depuis assez longtemps pour vraiment se parler de tout, enfin Norah ne s’en sentait pas encore capable mais elles commençaient déjà à évoquer des choses un peu plus personnelles, des choses qu’elles n’iraient pas dire, ni l’une ni l’autre à quelqu’un d’autre en qui elles n’auraient pas un minimum confiance. Bref, c’était donc une belle amitié qui se créait grâce au hasard et Norah l’en remerciait parfois car elle serait bien seule si le hasard ne l’avait pas aidé, et son travail aussi, mais elle, de nature très timide n’aurait surement jamais eu d’amis sans aide. Aujourd’hui c’était une nouvelle fois le hasard qui les aidait à se retrouver et Norah fut contente qu’Amelia l’ait aperçue car elle ne l’aurait pas fait dans tout ce monde. En plus d’un bon café, voir son amie lui redonnerait le sourire et l’envie de venir à bout de cette journée qui semblait déjà interminable pour Norah. Lorsqu’elle se fut installée en face de la jolie brune, elle remarqua qu’elle était à peu de choses près aussi fatiguée qu’elle ce qui la rassura, elle n’était pas la seule morte vivante à dormir debout aujourd’hui mais cela éveilla aussi sa curiosité pour savoir ce qui avait bien pu attirer son attention toute une nuit pour que ses paupières ne se ferment pas toutes seules au bout d’un moment. La jeune serveuse du starbuck ne tarda pas de demander directement à la jeune femme ce qu’elle avait fait et celle-ci lui répondit. Elles avaient toutes les deux étaient très occupées pendant leur nuit, mais pas du tout de la manière dont tout le monde pourrait le penser, car oui c’était très facile de se dire que les deux jolies filles qu’elles étaient avaient passé leur nuit dans les bras de deux jeunes hommes, un chacune bien sur. « Je pense qu’on pourrait avoir une palme vu nos têtes ! Moi je me suis laissée avoir avec le boulot, les études, les gardes d’enfant, j’avais oublié de faire un dossier sur un livre complet alors je me le suis collée à faire cette nuit et je viens de le rendre. Je vois mon lit courir devant moi et je pense que je vais vivre la plus longue journée de ma vie ! Et toi, tu n’avais pas d’autre choix que de le faire cette nuit ce truc ? Tu aurais pu dormir ! » Pour Norah, il y avait, en temps normal, bien assez de la journée pour faire toutes les choses importantes alors elle se demandait bien pourquoi son amie ne l’avait pas fait avant la nuit mais elle allait surement très vite le savoir.