Elijah & Dawn ❝ tell me this is not happening ❞

« Tu me laisses plus jamais, hein, Jack ? » Dawn avait serré de toutes ses forces cet homme de neuf ans son aîné, aussi fortement qu’elle le pouvait, avant d’éclater de rire en pleine rue. C’était la toute première fois en des années qu’elle sentait une euphorie terrible s’emparer d’elle. Elle se moquait désormais du mauvais temps, de l’heure qu’il pouvait bien être, de tout. Rien ne semblait plus important que le sourire de cet homme bien plus grand qu’elle, et qui l’enlaçait actuellement pour la première fois en des années. L’euphorie n’était pas trop forte. Elle ne l’était justement pas assez ! Ce bonheur s’était insufflé dans la moindre parcelle de ses veines, l’encourageant à se dire qu’elle ne pouvait pas être plus heureuse qu’en cet instant, alors que tout lui souriait enfin. Les années galères venaient de prendre définitivement fin, et alors qu’elle vivait l’un des plus beaux jours de son existence, à l’exception de sa rencontre avec Elijah, le beau chocolatier était le premier avec qui elle voulait en parler. « Je te retrouve plus tard, frérot. J’ai des tonnes de choses à te raconter ! » Un sourire on ne peut plus euphorique aux lèvres, la jolie chef avait immédiatement pris un taxi direction le Queens, impatiente qu’elle était d’en parler avec l’homme de ses rêves. Malgré les apparences, Jack n’avait rien d’un amant. Jack était son frère aîné, malheureusement emprisonné à tort pendant de très nombreuses années. Dawn s’était lancée dans une bataille juridique terrible, avait dépensé des fortunes mais finalement obtenu gain de cause aujourd’hui. Elle avait donc confié les clefs de son appartement à son frère, toute persuadée que de toute manière, rien ne les empêcheraient de célébrer sa libération un peu plus tard dans la soirée. Pour l’instant, il fallait qu’elle voit Elijah… et qu’elle lui annonce avoir trouvé un appartement magnifique, spacieux, aussi lumineux que ses yeux fabuleux lui inspirant les pires folies. Dawn frôlait l’extase, sa nouvelle clef en main… mais elle allait vite déchanter.

La jeune femme subit comme une douche froide en posant un pied dans le salon de son beau chocolatier. Celui-ci était debout, raide comme un piquet de gare, l’air sombre. Il ne disait rien, pas plus que sa meilleure amie ici présente, Anastasia. « J’ai raté un épisode ou… il s’est passé une catastrophe ? » osa-t-elle demander, à des lieues d’imaginer ce qui s’était tramé durant son absence. Deux jours qu’ils ne s’étaient pas vus, autant dire une éternité… mais le temps hélas nécessaire pour récupérer son frère à sa sortie de prison, signer tous les papiers et se porter garante pour lui comme elle le lui avait toujours promis. Ce fut une photographie imprimée et laissée sur la table basse sur la « boîte en métal » qui attira soudainement son attention. Cette photo représentait Dawn enlaçant un homme, avec toute la force de ses bras, et qui hélas était l’origine de ce froid glacial dans l’atmosphère. La jeune femme prit ladite photo entre les mains, son sourire ayant soudainement disparut, tandis qu’elle priait pour que ce ne soit pas la cause de ce silence on ne peut plus pesant. « Vous pouvez m’expliquer ? »

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« Tu as si peu confiance en moi ? » osa lancer Dawn d’une voix claquante tandis que son sang s’était glacé sur place face aux attaques injustes d’Anastasia. Celles-ci lui avaient d’ailleurs arraché de longues larmes, qui s’écoulaient désormais contre ses joues pâles et froides. D’ordinaire, la jolie chef ne pleurait jamais et ne laissait pas davantage entendre les sentiments qui l’animaient, sauf que là, sa peine était bien trop importante pour être contenue. Dawn refusait de se justifier et tourna aussitôt les talons sans autre forme de procès avant d’être arrêtée nette par nul autre que Jack, l’air surpris et confus. « J’ai loupé un épisode ? Hey… mais sœurette tu pleures ! » La seule raison pour laquelle elle n’avait pas encore quitté cet appartement de malheur, c’est parce que son aîné lui barrait la route en la tenant par les épaules. Par trois fois elle lui murmura de la laisser passer, la faiblesse de sa voix trahissant toute la tristesse qui pesait sur elle. Face au refus d’obtempérer de Jack, Dawn explosa… « JACK LÂCHE-MOI !! » La jeune femme le repoussa avec une force ne lui ressemblant pas le moins du monde, proche de l’hystérie, et qui lui permit de partir en claquant violemment la porte derrière elle. Il fallait qu’elle court, qu’elle parte, qu’elle s’éloigne de cet endroit de flingués où l’on n’avait pas seulement insulté son orgueil, mais avant tout son cœur et ses sentiments. Autant dire que son frère fut particulièrement interdit, n’ayant pas vu une telle colère chez elle en de très nombreuses années. Fallait-il qu’elle soit diablement touchée pour faire preuve d’une telle virulence… mais il n’était pas question qu’il parte à son tour avant même que d’avoir mis les barres sur les t. Il s’approcha donc de la porte de la chambre d’Elijah afin de l’ouvrir, de saisir le jeune homme par le bras sans brutalité aucune pour rassembler les deux responsables de la détresse de Dawn. « Je ne sais pas ce que vous lui avez tous les deux et j’en ai rien à cirer. Le résultat est là : vous avez réussi à faire exploser quelqu’un qui est la personne la plus maîtrisée que je connaisse. J’vous félicite pas ! »

Jack avait levé les yeux au ciel avant que son regard ne s’arrête sur la photographie d’où tout était probablement parti. « Dawn est ma sœur. Putain, ça se voit pourtant, z’êtes aveugles ou quoi ?! C’est la nénette la plus droite et raisonnable que je connaisse. Ca fait des années qu’elle fait des pieds et des mains pour rétablir l’injustice judiciaire m’ayant foutu en taule… voilà pourquoi elle est aussi discrète. Mais vous êtes qui pour la juger, hum ? Soyez fiérots ! Revendiquez donc votre connerie grasse que je me marre ! Je vais essayer de la rattraper parce que je pense savoir où elle est allée… faut dire que je la connais mille fois mieux que vous, ça ne fait pas un pli ! Mais s’il lui est arrivé la moindre bricole, vous allez entendre parler du pays, faites-moi confiance. » Il quitta l’appartement sans autre forme de procès, se lançant effectivement à la suite de Dawn qui, par une chance incroyable, s’était un peu calmée depuis son départ et était donc plus dispose pour écouter ses sages paroles. Mais pendant une bonne semaine, silence radio de sa part… elle n’était pas allée au Bleeker’s, ne répondait à aucun appel ni aucun message, n’ouvrait même pas la porte de son appartement, rien du tout. C’est comme si elle avait totalement disparut de la surface de la terre. Il lui fallait le temps de digérer pour mieux reprendre son magnifique masque d’impassibilité, dont elle s’arma pour revenir à l’appartement d’Elijah en vue de récupérer ses affaires. Elle utilisa son double de clefs, qu’elle comptait rendre par la même occasion, et qu’elle déposa aussitôt sur la table basse sous le regard probablement ébahi des deux personnes ayant parvenu à lui faire passer la pire semaine de son existence. « Inutile de vous déranger, je ne fais que prendre mes affaires » expliqua-t-elle froidement. Elle avait pris un sac de voyage et s’était aussitôt dirigée vers la chambre pour mettre en place le plan qu’elle s’était fixé. Aucune autre parole, pas d’explication, rien. Dawn ne voulait rien entendre… si elle s’expliquait, sa maîtrise serait bien trop mise à mal et elle ne pourrait pas se contrôler. Foutus sentiments !

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Chaque robe qu’elle ôtait de son cintre, chaque chemise qu’elle flanquait mal pliée dans son sac de voyage aussi rouge que son cœur lacéré, lui donnait l’impression que son palpitant allait s’arrêter de battre. Comment avait-elle pu en arriver là ? Dawn luttait contre le tremblement de ses mains, sur lequel elle désespérait de reprendre enfin le contrôle, et qui augmenta soudainement lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir et se fermer. Un seul regard à l’attention d’Elijah et son cœur ne s’en serra que davantage. Ses yeux ne laissaient pas échapper la moindre larme, mais ceux-ci brillaient suffisamment pour laisser entendre qu’elle luttait pour que cela continue ainsi. Les mots du beau chocolatier étaient d’autant plus cruels qu’ils la faisaient douter de la décision qu’elle avait prise. Mais s’il avait été capable de tout remettre en cause aussi facilement sans même lui donner l’occasion de s’expliquer, de lui prouver qu’il avait tort… alors n’était-elle pas en droit de craindre le pire ? « Cela a-t-il vraiment de l’importance désormais ? » lâcha-t-elle avec amertume. Oui, Dawn était amère. Elle s’en voulait de s’être laissée avoir par des sentiments ingrats qui la ramenaient désormais plus bas que terre. La jeune femme avait été incapable de faire quoi que ce soit de constructif durant toute cette semaine, une véritable âme en peine. « Tu sais ce qui m’a fait le plus mal ? C’est que tu as juste fermé la porte. Tu n’as rien dit, rien. Tu ne m’as même pas regardée. J’en suis venue à me sentir coupable alors que je n’avais rien fait de mal… RIEN ! J’ai juste secourut mon frère et après six ans à ne pas pouvoir le toucher, oui, je l’ai serré dans mes bras ! Il m’avait manqué… tellement manqué que je ne pourrais même pas décrire tout ce que j’ai ressenti en le voyant enfin en chair et en os, sain et sauf. Je suis fatiguée d’avoir à me justifier… fatiguée de me sentir coupable alors que je ne devrais même pas l’être et fatiguée d’être toute seule pour lutter. Fatiguée c’est tout ! »

Dawn balança nerveusement les trois pulls qu’elle tenait en main depuis quelques minutes maintenant et ouvrit les tiroirs pour prendre ses sous-vêtements. Lancée comme elle l’était, personne ne pourrait la faire changer d’avis. Surtout qu’Elijah peinait à s’exprimer, et bien qu’elle comprenne parfaitement pourquoi… probablement aurait-elle rêvé d’entendre autre chose. Qu’il la retienne avec plus de force. « Je pensais que tu avais compris. Vraiment, j’ai eu la naïveté de croire que tu avais compris… nous avons pourtant fait l’amour… je t’ai donné quelque chose que je n’aurais donné à personne d’autre ! Je ne peux pas arrêter de me dire que si tu as douté si facilement de ça, tu ne sauteras pas sur une autre excuse. Pourquoi ne pourrais-je pas douter de tes sentiments de cette manière ? Ca fait mal. Ca fait trop mal… j’en ai assez d’être piétinée, de souffrir. Je ne peux pas rester ici. » Le discours de Dawn était aussi chaotique que ses sentiments et tout son corps tremblait comme une feuille morte. Fallait-il que son mental soit d’acier pour qu’elle ait la force de fermer son sac de voyage comme si elle fermait son cœur à double-tour, armée d’un cadenas que nul autre ne pourrait jamais plus ouvrir. « J’ai un avion dans trois heures. Au revoir Elijah. » A son tour, elle refusa de le regarder et rouvrit la porte pour quitter l’appartement, brisant son cœur en même temps qu’elle brisait leur histoire… le pire ? C’est qu’elle souffrait le martyr. Mais que pouvait-elle faire d’autre que de fuir à Paris en espérant remonter la pente autrement ? Sans lui, elle n’était pourtant plus rien…

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A la lecture des mots d’Elijah, les mains de Dawn s’étaient mises à trembler. L’émotion grimpant en elle était telle qu’elle en peinait à reprendre sa respiration. Manifestement, Anastasia avait extrêmement bien joué son coup car il ne fallut qu’une œillade au billet d’entrée pour le tournois mondiale du chocolat se déroulant à Paris pour qu’elle saute sur des baskets et n’ait cure ni de sa tenue, ni de sa coiffure. Depuis son arrivée dans la capitale française deux semaines plus tôt, la demoiselle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle s’était réfugiée dans son ancien appartement, qu’elle était parvenue à relouer en quelques arguments à son ancien propriétaire mais n’en sortait presque pas. La jeune femme se nourrissait à peine, ne voulait plus toucher un seul ustensile de cuisine, toute persuadée qu’elle était que tout ceci n’avait plus la moindre importance. La lettre d’Elijah lui avait fournit l’espoir qu’elle n’osait plus attendre. Et s’il n’y avait plus de taxi à cette heure-ci et que la pluie s’abattait en ravale sur tous les toits de Paris, Dawn courait comme si des fouets étaient à ses trousses, dans l’unique but de le retrouver. Elle s’était soudainement sentit pousser des ailes, parvenant jusqu’au lieu du concours mondial le cœur au bord des lèvres, la respiration totalement folle et devenue presque douloureuse. On la laissa rentrer malgré le fait que son pull ne lui colle à la peau, que son chignon relâché soit ruisselant d’eau et que son pantalon fasse davantage penser à un leggins qu’à une pièce de costume. Sans savoir pourquoi, elle savait déjà où il fallait qu’elle aille… comme si la terre entière n’était pas un terrain de jeu suffisamment grand pour eux. Par chance, il n’était pas encore en lice et elle avait l’opportunité de le voir dans l’espèce de loge ayant été montée pour lui…

Le cœur vibrant face à l’émotion étant la sienne, Dawn eut simplement le temps d’entendre sa dernière phrase alors qu’elle refermait la porte derrière elle. Personne n’avait besoin d’entendre ce qu’elle avait à lui dire… même si dans un premier temps elle se jeta à son cou pour lier ses lèvres aux siennes, contact qui lui avait tant manqué et qu’elle n’avait eu de cesse de désirer de tout son cœur durant ces deux maudites semaines. « Je n’aurais manqué ça pour rien au monde » murmura-t-elle tout en collant un instant son front en sien, tentant vainement de reprendre sa respiration devenue totalement anarchique. Finalement, elle se redressa légèrement, sans cesser de caresser sa joue du bout des doigts mais surtout sans cesser de le regarder. « Je ne pouvais pas laisser tes mots sans réponse. Je devenais folle à m’enfermer dans une bulle sans pouvoir ni créer quoi que ce soit, ni même me lever pour me nourrir ! Il n’y a que de toi dont j’ai besoin pour vivre. Sans toi, je ne fais que survivre, le plus beau rayon de soleil me paraît si fade que je voudrais simplement avoir les yeux clos, et mon souffle est horriblement court… je me retourne sur toi. Je te regarde et ce que je vois c’est l’homme le plus merveilleux et bon que je connaisse. J’étais bloquée dans une petite bulle où je ne laissais entrer que ma cuisine, mais tu m’as prouvé qu’il y a tellement plus beau pour peu que l’on prenne le temps de regarder… je te vois. Je vois l’homme que j’aime. Tu… tu es mon miracle, Elijah. J’étais trop stupide, je ne voulais pas écouter… mon orgueil m’a dominée, comme toujours, et j’ai renoncé à ce qui me fait tenir le coup malgré tous les affres de la vie… pardonne-moi. Pardonne ce cœur trop dur qui ne se nourrit que de toi… » Pour accompagner ses paroles, elle se saisit de la main d’Elijah pour la placer contre son cœur, battant à une vitesse folle et incontrôlable. « A tout jamais il t’appartient. Il t’a toujours appartenu. J’ai juste mis longtemps à te trouver… tu es mon opéra au chocolat. » Dawn laissa échapper un petit rire avant de sursauter face à l’un des responsables qui demandait à la demoiselle de sortir puisqu’elle n’était pas participante. « Vous accorderez deux minutes s’il s’agit de sa femme, non ?! »

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Dawn ne put s’empêcher de laisser un petit rire peupler l’atmosphère sonore alors que son âme sœur lui posait LA question à laquelle elle ne s’attendait pas… si elle était réelle ? Bien sûr ! Rien de tout ceci n’était un rêve, ou en tout cas pas qu’elle sache. « Si c’est un rêve, alors c’est un très beau rêve. Mais vu que je suis en train de mourir de froid je ne pense pas que ce soit un rêve… si ça te rassure ! » Dawn serrait Elijah comme si sa vie en dépendait, comme s’il était la seule bouée et qu’elle n’était rien d’autre qu’une naufragée prête à se noyer. L’émotion de son beau chocolatier l’avait envahie soudainement, la comblant d’une chaleur qu’elle pensait ne plus jamais ressentir dans son existence toute entière. Sa respiration était restée rapide, mais la présence d’Elijah l’apaisait progressivement. Ses mots lui transperçaient littéralement le cœur alors que sa culpabilité n’avait de cesse de la malmener. Comment avait-elle pu être aussi égoïste et stupide ? Elle aurait dû lui laisser une chance. Si elle était restée, ils auraient pu finir par se parler à un moment donné, une fois la colère passée et les doutes apaisés. Au lieu de cela, Dawn n’avait écouté que son orgueil bafoué et avait fuit vers la seule destination au monde où elle n’avait presque que des souvenirs heureux. Elle y avait vécu ses plus grands moments avec sa mère, mais pourtant, y revenir sans qu’Elijah soit présent à ses côtés fut la pire hérésie qu’elle avait bien pu faire dans son existence toute entière. « Pourquoi faut-il que je sois toujours aussi bête et froide… ? Cela me tue de t’avoir fait mal à ce point… » Elle resserra son étreinte, et si elle n’était pas encore capable de renouveler sa déclaration, tout ce qu’elle avait dit avant laissait clairement entendre de ce qu’elle ressentait.

« Tu as déchiré tes fiches… tu te sens prêt ? Sinon je peux demander à ce qu’ils te laissent quelques minutes. Heureusement que j’ai regardé mon courrier sinon je n’aurais pas vu que c’était aujourd’hui… je ne me le serais jamais pardonné ! » La jeune femme s’était légèrement écartée d’Elijah, pour contempler son beau visage marqué par l’émotion et lui offrit son sourire le plus éclatant tandis qu’elle avait l’impression de le voir pour la première fois. A chaque regard qu’elle lui lançait, elle avait cette impression… de rencontrer l’amour de sa vie pour sa première fois. « Je ne veux plus jamais être séparée de toi, Elijah. Je ne suis rien du tout et tout me paraît inutile si tu n’es pas avec moi pour partager tout ça. »

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Ce n’était pas elle qui passait ce concours, et pourtant, Dawn ressentait une incroyable pression. Comme si elle partageait absolument toutes les émotions qu’elle avait pu lire dans le fond du regard d’Elijah juste avant qu’il ne se concentre sur sa sculpture. A plusieurs reprises, elle se surprit à respirer profondément l’odeur s’échappant de son pull… son odeur, l’odeur d’Elijah. Celle-ci était aussi délicate que cet homme merveilleux qu’elle n’avait pas quitté du regard durant ces maudites quarante minutes. Des idées toutes plus saugrenues les unes que les autres se bousculaient dans son esprit chamboulé alors qu’elle sentait ses yeux s’humidifier légèrement. Le regard qu’il lui lança en attendant le verdict lui souleva le cœur et elle fut la première à ne pas réaliser la chose lorsqu’il se rua vers elle pour la soulever et la serrer fortement dans ses bras. Il avait gagné ?! Il fallait à tout prix qu’ils fêtent ça dignement, et pour cela, Dawn était l’experte à qui on pouvait accorder une confiance aveugle. « De toute façon, c’était toi le meilleur, personne ne pouvait te battre mon ange » lui murmura-t-elle à l’oreille avant de lui offrir un baiser de victoire, comme s’il s’agissait de son véritable prix. La foule était certes en délire autour d’eux mais rien ne semblait plus les atteindre, comme s’ils étaient protégés par leurs sentiments respectifs et absolument fous… « Il faut à tout prix célébrer ça, tu ne crois pas ? Et quoi de mieux que la ville lumière pour se faire ! »

Qu’importe que Dawn soit encore à moitié trempée et grelottante, elle laissa les officiels finir leurs discours, remettre à Elijah les instructions pour la suite du concours, avant de s’emparer de sa main pour qu’ils ne sortent de cet endroit pour retrouver la plus belle ville du monde, la plus lumineuse, celle qui reflétait le plus l’amour qu’elle portait à Elijah. « Il faut que je t’avoue une chose » commença-t-elle alors que sa main n’avait pas lâché celle du jeune homme et qu’ils marchaient de concert vers une destination encore inconnue. « Avant de venir me réfugier ici, j’avais trouvé un magnifique appartement pour nous deux. J’étais venue t’en amener la clef, à vrai dire… je ne suis pas si impulsive d’habitude mais tout me semble tellement naturel quand je croise ton regard que je sais que rien ne va trop vite. Mais… peut-être que tu trouves que c’est une mauvaise idée. »

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Un petit sourire tendre s’empara bientôt des traits de Dawn tandis qu’Elijah s’inquiétait de sa santé. Elle eut donc le réflexe de siffler un taxi à l’aide de ses deux doigts, formant un bruit suffisamment puissant pour alerter une voiture, et ce avant même qu’elle n’ait effectivement décrit leur nid d’amour futur… « Quand nous serons seuls… » lui murmura-t-elle avant de picorer un baiser pour mieux s’emparer de sa main. Le parcourt jusqu’à son adresse parisienne se fit dans le silence le plus total, certes, mais cela n’empêcha pas la jeune femme de lover sa tête contre l’épaule rassurante et puissante de son beau chocolatier. Elle avait grande hâte d’arriver à son appartement pour que personne ne puisse plus ni les espionner ni les déranger… bien qu’Elijah put voir une fois arrivée à bon port de l’extrême pauvreté des meubles dudit appartement. Il n’avait rien à voir avec celui qu’elle prêtait actuellement à son frère Jack, et qu’elle avait décoré avec beaucoup, beaucoup de goût. Ici, cela sentait le temporaire à plein nez à vrai dire. « C’était mon ancien appartement quand j’étais encore en études. Il n’y a rien de spécial ici, aussi… si tu veux que l’on dorme à ton hôtel, je ne m’y opposerais évidemment pas ! C’était juste pour me changer. » D’ailleurs, Dawn se hâta de prendre une jolie robe dans ce même sac de voyage qu’elle n’avait pas défait en deux semaines et qui lui donnait une lourde impression de torture dès qu’elle avait le malheur de poser les yeux dessus. « Notre nid… est spacieux, lumineux et donne sur Central Park. Il y a beaucoup de verdure aux alentours, trois chambres, un grand bureau que l’on pourra partager toi et moi, une mezzanine pour Zoé et… une cuisine tellement spacieuse que c’en est indécent. J’avoue avoir craqué pour cette raison et un magnifique parquet en bois qui donne l’impression d’une caresse sous les doigts de pieds ! Mais il faudrait que tu le voies pour en être convaincu toi aussi. Sinon… cela manque de charme. »

La jeune femme tenait toujours sa robe dans une main, le pull qu’il lui avait offert dans l’autre, avant qu’elle ne se mette à le respirer pour s’enivrer de cette délicate odeur s’en échappant. Qu’importe qu’elle soit en petite tenue ! « Je ne sais pas si je vais te le rendre, à vrai dire… » Dawn laissa échapper un petit rire, tandis qu’elle se rendait compte qu’une dernière confidence n’avait pas été faite… « Tu te souviens du jour où ma meilleure amie est venue t’acheter des chocolats ? En vérité… j’étais dans la voiture, juste en face, je t’observais. Si je dois être totalement être honnête, c’était une torture d’être si froide envers toi, mais c’était le seul moyen pour que tu ne comprennes pas ce que je ressentais vraiment. J’ai tellement, tellement espéré que tu sois l’écrivain de toutes ces lettres… »

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C’est de façon interdite que Dawn regarda Elijah s’enfuir littéralement de ce grand appartement vide où seuls les souvenirs perduraient. La jolie chef crut devenir folle à force de tourner et de faire les cent pas dans ce grand salon sans réellement de meuble sur lequel s’asseoir. Elle ne parvenait plus à réfléchir, espérant de toutes ses forces qu’il allait finir par passer cette porte à nouveau et qu’il n’avait pas pris ses jambes à son cou… quel soulagement cela fut de le voir enfin revenir, bien que son air sérieux ait davantage l’effet d’une bombe sur l’esprit de la demoiselle plutôt qu’un effet calmant. Elle écarquilla de grands yeux, ne le coupant pas à sa demande tandis que son expression évoluait au fil des secondes… et des mots qu’il prononçait, sonnant délicieusement à ses oreilles. Il voulait sceller leur union ? Réellement ? Dawn mit un long moment avant de redescendre sur terre, s’étant violemment pincée au passage pour être certaine que tout ceci était bien réel. « O… bien sûr que oui ! » s’exclama-t-elle, constatant que finalement, le discours d’Elijah avait été parfaitement intelligible et qu’elle avait été celle qui bégayait pour le coup. L’émotion était si forte qu’elle riait et pleurait en même temps, ne sachant plus au juste si elle devait se retenir de hurler ou si au contraire elle devait tout relâcher d’un coup. Mais dans un premier temps, prendre sa main tremblante dans les siennes pour lui assurer qu’elle comptait rester était le principal. Elle lui laissa tout le loisir de lui passer cette bague absolument magnifique au doigt par la suite, avant de lui sauter littéralement dans les bras, s’emparant de ses lèvres comme si sa vie entière ne dépendait plus que de ça et qu’il ne lui fallait pas moins de ça pour remplir ses poumons d’oxygène. « Et dire que j’ai cru que tu ne reviendrais pas et que tu avais pris la poudre d’escampette… je n’avais vraiment rien compris, je le crains ! »

Délicatement, Dawn se laissait bercer dans les bras d’Elijah, le serrant contre elle aussi fort qu’elle le pouvait de peur qu’il ne s’échappe ou que ce moment ne soit perturbé par un tiers malveillant. Jamais ô grand jamais elle ne voulait être séparée de lui. « Elijah Branigan, même si l’on brûlait mon corps et qu’il ne restait plus que mon esprit fou pour t’aimer, je te suivrai jusqu’en enfer… au-delà de la mort, à jamais. Partager tout ce qui constitue ma vie à tes côtés est devenu une évidence, je refuse d’imaginer mes jours si tu n’en fais pas partie. Durant ces deux semaines, je surprenais mes bras à se tendre dans mon sommeil, me désespérant que ceux-ci ne se referment pas contre toi… lorsque nos regards ce sont croisés pour la première fois dans ton magasin, alors que je voulais juste te proposer une place au Bleeker’s, j’ai été chamboulée dans les plus infimes parties de mon être. A ce moment là… je t’aimais déjà. Toujours. Pour toujours. » Dawn prit une grande inspiration avant de s’écarter plutôt brusquement de lui, se mettant à caresser sa joue tandis qu’un sourire éclatant prenait place sur ses lèvres. « Et pourquoi… pourquoi on ne se marierait pas ici ? Je veux dire, à Paris ! Rien ne nous empêche d’être uniquement nous deux ici et de faire une vraie cérémonie à notre retour. Égoïstement, pour ce moment en particulier, je te veux uniquement pour moi… »

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« Des gens haut placés ? » Dawn fit mine de réfléchir quelques minutes avant de s’emparer de la main d’Elijah, sentant délicieusement sa bague de fiançailles se presser contre leurs peaux respectives alors qu’elle l’entraînait avec elle dans les escaliers puis dans la rue. « Fais-moi confiance » lui murmura-t-elle avant de déposer un baiser aussi frêle qu’une brise contre ses lèvres. Il ne fallait pas oublier que la jolie chef avait vécu de très nombreuses années à Paris et que sa mère y était toujours connue. Le nom de Cooper était particulièrement bienvenu, surtout dans les plus grands restaurants, mais également auprès de certains élus que sa génitrice avait côtoyés de près… et pour cause, elle avait été LA cuisinière la plus importante au sein des cuisines de l’Elysée ! Aussi, à quelques rues d’ici, Dawn lâcha délicatement la main de son beau chocolatier pour mieux se mettre à beugler un nom dans un français parfait, non sans un très léger accent particulièrement attirant. Si elle ne s’était pas trompée dans l’adresse et que son sens de l’orientation ne lui avait pas fait non plus défaut, elle se trouvait exactement à l’endroit où elle devait être… par chance, le maire qu’elle voulait trouver ouvrit la fenêtre, s’étonnant de trouver une Dawn Cooper avec quelques années de plus, devenue une vraie femme particulièrement charmante et… en passe de se marier ! Certes, l’homme passa par de nombreuses expressions, dont la surprise, mais il ne manqua pas de la féliciter en applaudissant volontiers. Mais la demande qu’elle avait à lui faire… elle la fit évidemment en anglais, tout en saisissant la main d’Elijah dans la sienne. « Louis… mariez-nous ! »

Résultat des courses, Dawn connaissait effectivement les bonnes personnes et cinq minutes plus tard, le fameux maire avait donné une heure à la demoiselle pour son mariage en bonne et due forme. Elle le remercia en s’inclinant, non sans lui offrir un sourire parfaitement ravi. Ce n’est qu’ensuite qu’elle se tourna vers son Elijah, liant ses lèvres aux siennes en gardant son visage entre ses mains pourtant froides, un sentiment de béatitude s’étant complètement emparé de ses traits de porcelaine. « Demain neuf heures, si tu es prêt à m’épouser pour le meilleur et pour le pire… même si le pire peut être à envisager ! Cela nous laisse quelques heures pour faire les nocturnes de quelques magasins et te trouver un costume tellement magnifique que c’en est indécent… sans oublier ma robe blanche. »

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L’enthousiasme d’Elijah ne manqua pas d’émouvoir Dawn au plus profond de son être, alors qu’elle avait longtemps été persuadée de n’être qu’une pierre incapable de ressentir quoi que ce soit. Le lendemain, ils seraient effectivement mari et femme… voilà qui annonçait un tournant particulièrement vertigineux dans leurs vies respectives, mais pour la première fois de son existence, la jeune femme n’était aucunement effrayée. Au contraire, elle se sentait prête à pouvoir soulever des montagnes, surtout face à l’idée de l’accompagner à la prochaine étape du championnat en tant que Madame Branigan… cette simple pensée lui arracha un sourire si franc qu’elle en avait presque mal aux joues. « Pour la suite de ton concours… ce sera ta femme qui va t’encourager ! » s’exclama-t-elle avec un enthousiasme absolument indéniable. Leurs petites péripéties parisiennes prenaient une tournure des plus agréables, surtout que Dawn se souvenait de ses anciens réflexes, exactement comme lorsqu’elle habitait la capitale française. Être ici, se marier ici, pouvoir se rendre sur la tombe de sa mère une dernière fois avant de partir… il n’était rien qu’elle puisse demander de plus. Mais avant, il leur fallait acheter leurs tenues pour le lendemain, tenues qu’ils reporteraient lors de leur cérémonie new yorkaise, pour laquelle Dawn avait déjà de multiples idées. Elle se voyait d’ici être une véritable punaise empoisonnée avec le traiteur qu’ils choisiraient… déformation professionnelle. « Ah, leurs costumes ont l’air magnifiques !! » Sans lâcher sa main à une seule reprises, Dawn se révélait être comme une véritable gamine. Elle détestait le fait même de se rendre à une séance de shopping d’ordinaire… mais là, l’occasion était suffisamment exceptionnelle pour qu’elle s’y adonne avec plaisir.

Bien évidemment, la demoiselle n’osa pas pénétrer à l’intérieur de la cabine avec Elijah, refusant de pousser le bouchon trop loin, mais elle discuta avec le vendeur responsable de la nocturne dans un français absolument parfait, découvrant avec un plaisir non dissimulé qu’elle n’avait rien oublié du temps de son adolescence. Elle eut cependant le souffle littéralement coupé en voyant Elijah revenir, beau comme un prince, dans un premier costume d’un blanc pur qui semblait avoir été fait pour lui. « Tu préfères le blanc ou le noir ? » Dawn savait qu’elle n’avait pas répondu à sa question concernant Zoé… mais ce n’était que partie remise, puisqu’elle attendit d’être seule en compagnie de son fiancé pour cela. Le vendeur était parti chercher plusieurs autres costumes et, tout en déposant son front contre le sien, elle murmura : « Zoé t’adore déjà. Tu sais qu’elle m’a dit à plusieurs reprises que j’étais idiote parce que je ne voyais pas à quel point tu étais un prince charmant ? Elle m’a même fait la tête pendant plusieurs jours lorsqu’elle s’est rendu compte que je travaillais avec toi mais que je ne t’avouais pas mes sentiments. Bien sûr, au départ, tu vas devoir te battre un peu pour me partager, et je pense qu’elle va habiter quelques semaines avec Jack parce qu’il lui a beaucoup manqué, mais… après elle viendra avec nous. La question c’est plutôt : est-ce que je dois ne pas donner cher de ma tête quand Anastasia va apprendre que tu es marié ? Et tu me poses la question parce que tu ne veux pas d'enfant, peut-être... ? »

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« Dans le noir, tu es la perfection parfaite ! » Dawn rougit néanmoins lorsque son beau chocolatier lui confia vouloir effectivement des enfants. A vrai dire, elle ne s’était jamais posé sérieusement la question, et pour cause, elle n’avait jamais été en couple à proprement parler. Elle s’était davantage vue finir vieille fille, à mener son propre restaurant de main de maître, plutôt qu’à porter les enfants de quelqu’un… mais la donne changeait désormais vu qu’elle était sur le point de se marier à l’homme le plus extraordinaire, le plus merveilleux et le plus tendre qui lui ait été donné de rencontrer. Le simple fait qu’il veuille des enfants avec elle la comblait d’une douce béatitude, sentiment qu’elle ne pensait jamais ressentir à ce point en dehors de sa précieuse cuisine. Ici, dans ce magasin de luxe, à croiser le regard de son beau chocolatier, elle ne pouvait s’empêcher de songer avec en arrière plan une légère appréhension le moment où, effectivement, ils se mettraient à essayer… « Si tu m’avais demandé il y a plusieurs mois, je t’aurais sûrement dis non… parce que je ne t’avais pas rencontré. Je ne voyais pas l’intérêt même d’être avec quelqu’un, il n’y avait que la cuisine à mes yeux puisque je ne me sentais pas du tout douée pour le reste. Ellie n’a pas eu de cesse de me répéter qu’au contraire, je pourrais préparer des petits plats pour un mari aimant et des enfants, mais… avant toi, il n’y avait personne qui vaille la peine que je sorte de ma cuisine justement. Métaphoriquement et littéralement. » Dawn esquissa un bref sourire avant de le pousser à se regarder plus longuement devant la glace, remettant en place son nœud papillon d’un blanc pur avant de se serrer contre son dos, embrassant délicatement son cou par la même occasion. « Zoé m’a montré que j’en était capable. Alors… si tu es avec moi, il est logique je veuille des enfants de mon mari, non ? »

Par avance, la jeune femme était diablement frustrée à la simple idée qu’il ne la verrait pas dans sa belle robe blanche avant le lendemain matin, et ce fut sans doute pourquoi elle finit par se mettre devant lui pour lui offrir un baiser des plus passionnés, comme si elle s’entraînait pour le fameux moment du « vous pouvez embrasser la mariée » qu’elle attendait avec une impatience à peine dissimulée. « Nous sommes déjà une famille. C’est toi et moi contre le reste du monde… tu sautes, je saute. C’est valable pour ton concours et pour le restant de notre vie. Même si tu ne veux pas me voir en robe blanche avant demain matin. Je crois que ma meilleure amie va avoir une syncope en sachant que je me suis mariée… je crois qu’il vaut mieux que l’on organise une magnifique réception et que je lui propose d’être ma demoiselle d’honneur sinon je peux dire adieu à ma tête ! »

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Dawn esquissa un sourire attendri tout en n'étant guère convaincue par cette superstition. Elle n'avait personne pour la conseiller de son côté... il s'agissait pourtant de la tenue la plus importante de toute sa vie. Certes, la proposition d'Elijah la toucha plus qu'elle n'aurait été capable de le décrire, mais un léger vent de déception passa tout de même au travers de son regard noisette alors qu'il avait décidé de l'attendre dehors. Cela signifiait choisir bien, et choisir vite... il n'était pas question qu'il attrape froid juste avant le jour de leurs noces ! D'autant que la jolie chef était quelqu'un prenant rapidement et implacablement ses décisions. Elle essayait plusieurs spécimens, conseillée de près par une vendeuse connaissant extrêmement bien ses robes, avant de tomber sur LA robe de mariée qui lui allait à ravir et lui donnait l'impression d'être un ange. Une robe-bustier laissant ses épaules dénudées, mettant en valeur sa poitrine, serrée à la taille pour dévoiler sa fine silhouette pour finir de façon légèrement plus large vers le bas. Dawn refusait de ressembler à une énorme meringue, c'est pourquoi elle avait choisi une robe relativement simple, ornée de nombreuses dentelles mais sans fioritures. Elle la portait sous le bras, emballée dans une housse noire ne laissant strictement rien transparaître et surtout pas le plus petit détail sur sa robe. Voilà qui lui permit de sortir aussi silencieusement qu'un hibou pour mieux déposer un baiser léger comme une brise contre la nuque de son fiancé. " J'ai fais au plus vite mais j'ai trouvé la perle rare..." Bien évidemment, Dawn ne s'opposa pas à ce qu'il la lui offre, même si cela la gênait, elle savait qu'il aurait de nombreux arguments à lui apposer dans le cas où elle viendrait à refuser... elle commençait à le connaître !

Tandis qu'ils marchaient main dans la main sur la plus belle avenue de Paris, Dawn se stoppa soudainement pour lier ses lèvres aux siennes, sans raison, n'ayant cure des regards environnant et en y mettant toute sa passion. " Cela fait un siècle que je n'ai pas pris de vacances... et comme j'ai démissionné au Bleeker's, où aimerais-tu partir en voyage de noces ? " Cette question trottait dans l'esprit de la demoiselle depuis maintenant un petit moment. Elle était mêlée à une sorte d'appréhension stupide : et si Elijah devait rentrer immédiatement après son tournoi ? " Si tu le souhaites, nous pouvons rentrer à ton hôtel, nous faire couler un bon bain bien chaud et... nous entraîner pour ce dont nous avons discuté tout à l'heure ! " Dawn éclata de rire en voyant l'expression d'Elijah face à cette proposition non dissimulée de soirée crapuleuse, proposition ne lui ressemblant guère, du reste. " Ce n'était qu'une idée, tu devrais voir ta tête ! On peut aussi se reposer pour demain..." Dawn déposa un chaste baiser contre sa joue, tandis que l'idée qu'elle avait suggérée n'était pas réellement feinte. Après tout... pourquoi pas ?

Elijah & Dawn ❝ tell me this is not happening ❞

Vrai, Dawn n’avait pas dit un mot sur sa démission à Elijah… et elle s’en voulait désormais. Mais ce n’était plus possible. Avoir sans arrêt sa patronne sur le dos, devoir supporter les doléances de clients insultants… la jolie chef avait simplement dit stop au bon moment. Elle ne pouvait pas exercer son art dans de telles conditions et bien que cela n’étonne probablement son beau chocolatier, elle était persuadée d’avoir fait le bon choix. « Juste avant de partir pour Paris. Quand je suis venue prendre mes affaires, je revenais juste du Bleeker’s… je n’en pouvais plus. Courber l’échine et même l’âme pour satisfaire une femme n’y connaissant strictement rien, je saturais ! Sans compter qu’elle n’arrêtait pas de me harceler avec ses foutus speed-dating ! Je crois qu’il s’agit de mes premiers jours de vacances depuis que je suis sortie de l’école. Autrement dit il y a un siècle… peut-être que j’en avais besoin ! Je ne sais pas encore comment je vais rebondir mais je suis débrouillarde, ne t’inquiètes pas. Je voulais te proposer de combiner ton magasin et d’ouvrir un restaurant avec moi… mais c’était une idée folle, je me suis maudite de l’avoir eue. » Dawn ne voulait surtout pas être un pique assiette. Elle voulait d’abord rebondir, se trouver une autre bonne place et ensuite, avec le pécule suffisant, repasser par la case projet. Mais en attendant… le sujet n’était pas là.

« Où voudrais-tu faire une croisière ? » La jeune femme avait pléthore d’idées mais en attendant, elle ouvrit la porte de son appartement affreusement nu, lui donnant presque honte par rapport au goût pour la décoration qu’elle savait avoir. « Je ne suis pas perverse ! Mais qu’est-ce que tu vas chercher ?! » s’indigna Dawn avant de rougir plus encore qu’Elijah n’était capable de le faire en temps normal. Mais bien vite, elle cessa brusquement de rougir pour mieux entourer ses bras de son cou, déposant de fait un tendre baiser contre ses lèvres. « Est-ce que désirer son futur mari est un crime ? Alors je suis criminelle, Monsieur Branigan… »