« Elle t’a appelé Papa ? » manqua de s’étrangler Dawn en entendant la nouvelle. Après tout, ce n’était pas totalement illogique dans le sens où la petite Zoé n’avait jamais eu de figure paternelle, pas même lorsque sa mère était encore en vie. La nouvelle finit par lui arracher un sourire franc, tandis qu’elle regardait sa nièce faire de grands gestes tout en téléphonant à son oncle Jack. Elle devait l’embobiner quelque chose de magnifique et la jolie chef sut à partir de cet instant que les garçons risquaient de ne pas être à la noce avec elle une fois plus grande. « Ce n’est pas illogique. Après tout nous sommes mariés, non ? Tu as toujours été adorable avec elle et comme je te l’ai dit, il fallait juste la laisser venir… attends-toi simplement à ce qu’elle ne te lâche plus maintenant qu’elle te considère comme son papa ! » Hélas, parler de ça ramenait une fois encore Dawn à la tristesse de sa situation : si de son côté sa sœur avait pu tomber très facilement enceinte, ce bonheur lui était toujours refusé alors qu’elle se trouvait mariée à l’homme le plus fabuleux qu’elle ait rencontré dans son existence toute entière. Cette envie frôlait l’obsession et pour un peu, si elle s’écoutait, le soir elle ne quitterait pas ses travaux pour continuer à peindre toute la nuit durant en vue d’oublier cette vérité qui la pétrifiait sur place. Qu’avait-elle donc fait pour que être privée de cette joie ? Manifestement quelque chose de grave car la situation n’était pas prête de s’arranger hélas… « Je vais très bien » se défendit-elle sans véritablement y croire. A vrai dire, faire des tests la pétrifiait tout autant, car elle craignait de très loin la réponse…

« Je ne me tue pas à la tâche, j’ai de l’énergie à revendre tu sais ! Je veux que mon restaurant soit opérationnel rapidement, où est le mal ? Si ça me permet de me changer les idées, c’est aussi bien… chéri tu devrais comprendre, tu passes beaucoup de temps à ta chocolaterie aussi et c’est normal : il s’agit de ton rêve ! » D’accord, Dawn se mettait de belles œillères pour fuir soigneusement la vérité. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir… c’était ça ou déprimer plus encore. « J’ai… peur de faire un test de fertilité. On ne pourrait pas parler de vacances plutôt ? C’est… une magnifique idée ! »

Dawn prit soudainement un air horrifié en constatant que malgré tous les efforts de discrétion qu’elle avait mis en place en vue de ne surtout pas inquiéter Elijah, cela n’avait servi à rien. Il avait vite compris que la jolie chef souffrait d’insomnies plutôt coton et pleurait souvent en étouffant sa détresse grâce à son oreiller. L’envie de ne surtout pas l’inquiéter ou le culpabiliser était forte mais au final, elle finissait par se rendre compte qu’elle risquait de les éloigner plus qu’autre chose… cela la rendrait malade de tristesse, pourtant. Elle déglutit avec difficulté et, bien que la proposition de son chocolatier unique et préféré lui arracha un large sourire de conspirateur à son tour, elle ne perdit pas de vue ce qu’elle lui avait caché depuis de nombreux jours et qu’il était temps de lui dire… « Je ne pensais pas que tu m’entendais, j’ai pourtant tout fait pour être discrète… » se défendit-elle maladroitement, n’ayant cruellement pas l’habitude de s’ouvrir à ce point. Mais il allait falloir qu’elle arrête de cacher ses faiblesses aux yeux de son mari car il n’était pas là que pour partager les bons moments… ils devaient se soutenir mutuellement et faire face malgré tous les aléas de leur existence commune. « J’ai du mal à reprendre le dessus. Peut-être que ça peut sonner ridicule de se mettre dans des états pareils alors que nous avons tellement déjà ! Mais Eli… je culpabilise. C’est plus fort que moi. Cela m’empêche de dormir et dès que j’y pense, je n’arrive pas à retenir mes larmes… la plupart du temps je suis occupée donc je mets mes problèmes personnels de côté, mais la nuit je n’ai rien pour retenir ce genre de pensées et fatalement, elles me rattrapent. » L’expression de Dawn était triste, certes, mais elle prit néanmoins les mains d’Elijah dans les siennes pour lui faire comprendre qu’elle allait davantage lui en parler, lui faire part de ses angoisses… ne plus le laisser sur la touche de cette détestable façon. « J’aime mon futur restaurant et ce que j’en fais, la cuisine est une maîtresse pour moi mais tu es ma plus belle histoire d’amour et… je veux fonder une famille avec toi. Donner un petit frère ou une petite sœur à Zoé, puisqu’en plus elle t’a appelé Papa ! »

Dawn esquissa un faible sourire avant de chasser ses sombres pensées pour mieux voler un frêle baiser sur les lèvres de son tendre époux. « On en reparlera, je te le promets… mais pour l’instant, j’ai envie de comploter et de songer à autre chose. » Zoé gesticulait toujours dans le fond du restaurant, racontant des histoires abracadabrantesques à son oncle qui devait sûrement se laisser embobiner comme jamais. Elle n’agissait pas ainsi avec Elijah, très étrangement. Sans doute n’avait-elle pas envie de lui mentir, en fin de compte… « Si je suis d’accord ? Tournons la question autrement : quand partons-nous ? Tu sais… j’ai l’impression que tu en imposes auprès de Zoé, elle ne t’a encore jamais servi le moindre bobard et je pense qu’elle comprend ton malaise avec les gens. Sous ses airs très assurés, tu sais que c’est une grande timide ? »

Zoé ne savait pas ce qui se tramait dans son dos alors qu’elle terminait sa grande conversation avec son oncle Jack. Elle ne manqua pas de revenir auprès d’eux en quatrième vitesse, sautant dans les bras d’Elijah comme s’il s’agissait de la chose la plus normale du monde, mais surtout comme si cela pouvait l’empêcher de se faire gronder par Dawn. Pourtant, elle connaissait sa tante ! Une fois que le message était passé une première fois, elle ne se répétait jamais, surtout qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Inutile de chercher querelle alors qu’elle avait déjà bien du mal à se concentrer sur les évènements positifs de son existence actuelle. « Zoé, je vais rendre mon pinceau pour aujourd’hui et on va rentrer tous les trois, tu veux ? » « Je veux des gauuuuffres ! » « On ne dit pas je veux mais je voudrais, puce ! » La jeune femme ne mit guère de temps à ranger son nécessaire à peinture avant d’enfiler sa veste. Elle était toujours en salopette, certes, mais avait ôté son tablier crasseux pour arborer une tenue tout à fait normale et sans taches. Elle ne pouvait imaginer sans une intense hâte le petit voyage qu’ils allaient s’octroyer à Disney World… bien sûr, la jolie chef n’en soufflerait pas un mot tant qu’Elijah ne lui aurait pas donné le feu vert, car il voulait sûrement être le premier à constater de la joie indicible qu’ils liraient tous deux dans les yeux de Zoé à l’annonce de cette grande nouvelle. « Tu ne m’as pas dit comment s’était passé ton entrevue avec tes frères et ta sœur, au fait ? » coupa-t-elle alors qu’elle démarrait juste sa voiture, checkant au préalable que tout le monde avait bien attaché sa ceinture. Ils n’avaient pas à craindre pour les oreilles chastes de Zoé, elle avait déjà mis ses petits écouteurs dans l’Ipod récemment offert par son oncle unique et préféré… il cherchait à apaiser un peu son absence par quelques cadeaux bien trouvés, et Dawn ne pouvait pas l’en blâmer : elle n’oubliait pas que la petite avait récemment perdu sa mère.

« Ca me fait drôle qu’elle t’appelle Papa alors que je suis toujours sa tante. C’est vraiment étrange ! Mais je ne veux pas remplacer sa mère et je pense qu’elle le sait. Ca prouve surtout qu’elle t’a accepté… qu’est-ce que je t’avais dit ? » Dawn essayait tant bien que mal de laisser toutes ses problématiques personnelles de côté afin que la fillette ne soit pas perturbée davantage… après tout, si elle avait mis en place cette mission commando pour qu’Elijah la suive jusqu’au futur restaurant de la jolie chef, c’est bien parce qu’elle avait perçu sa peine. « J’aime beaucoup l’Eli aventurier. C’est très sexy. »

« Sur ton scooter ?! Eli c’est de la folie, j’ai ma voiture qui est à deux pas, inutile de prendre des risques ! » Non pas que Dawn doute de la conduite on ne peut plus sûre d’Elijah, mais à trois sur un scooter, c’était non seulement un coup à avoir un accident mais également à se faire arrêter par la police. L’un dans l’autre, la jeune femme préférait mille fois conduire et éviter tout désagrément qui jetterait un froid sur leur voyage à venir. « Je suis sûre qu’il a juste besoin de temps, chéri. Tu te rends compte si on t’apprenait l’existence d’un frère qui implique que ton père est un peu un menteur sur les bords ? Tout le monde n’a pas la capacité d’adaptation de ta sœur… que j’ai hâte de rencontrer d’ailleurs ! Je lui ferai ma spécialité en espérant que ça lui fasse plaisir. » Dawn esquissa un grand sourire alors qu’elle avait grande hâte ne serait-ce que de voir à quel point cette charmante Anna était belle, charismatique et adorable. Elijah ne tarissait pas d’éloges sur elle, tant et si bien que la jolie chef éprouvait désormais une grande curiosité à son égard. Tandis qu’ils se dirigeaient tous trois jusqu’à la voiture de la demoiselle, Dawn donna un petit coup de coude affectueux tandis qu’il lui proposait d’annoncer à Zoé la grande nouvelle, au risque qu’elle ne leur casse les oreilles jusqu’à ce qu’ils soient fin prêts à partir. « Tu ne sais pas à quel point elle a de l’énergie à revendre mon ange » lui murmura-t-elle à l’oreille, pour lui faire comprendre qu’elle allait les presser au-delà des mots… mais que cela ne la gênait pas. Elle finissait par être habituée à la longue !

« Zoé, si je dis Disneyworld pour le weekend, tu dis ? » La fillette perça les tympans de l’assistance dans son intégralité avant de sauter dans les bras de Dawn sans aucune douceur. Si Jack avait été là, il aurait probablement éclaté de rire, se souvenant à quel point sa jeune sœur détestait les contacts physiques autrefois. Elle était devenue câline et maternelle envers autre chose que sa précieuse cuisine par la force des autres, à force de patience et d’efforts… Elijah n’était sûrement pas étranger à la chose non plus. « Oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !! » s’écria-t-elle alors que Dawn l’incitait à pénétrer dans le véhicule pour mieux s’asseoir sur le siège enfant, qu’elle attacha solidement avant de refermer la portière. « Mais je ne suis pas sa mère, Eli. Ce n’est pas grave, je suis sa tante après tout ! Je ne veux pas qu’elle oublie ma sœur non plus… » Cela la ramenait quelque part à sa détestable problématique… mais avant que celle-ci ne l’attriste à nouveau, Dawn esquissa un sourire tendre en déposant un baiser contre les lèvres de son merveilleux chocolatier. « Tu sais que récemment j’ai relu toutes les lettres que tu m’avais envoyées ? On en a fait du chemin, toi et moi, depuis… mais il me manque presque, mon admirateur secret. »

« Ta sœur a quoi, exactement ? Je sais qu’elle est malade mais je n’ai jamais osé te poser la question… » Dawn démarra juste à ce moment précis, arpentant ainsi les grandes artères de New York avec précision et prudence. Zoé avait peur de la vitesse en voiture du fait de l’accident dont elle avait réchappé, et au cours duquel sa mère avait perdu la vie. Sans exagérer sa conduite irréprochable, la jolie chef mettait un point d’honneur à vérifier que sa nièce ne faisait pas de crise d’angoisse, d’une simple petite œillade discrète dans le rétroviseur notamment… comme quoi, même sans avoir d’enfant pour le moment, Dawn avait d’ors et déjà tous les réflexes d’une véritable maman poule. Zoé ne s’en rendit même pas compte, surtout pas alors qu’elle était concentrée sur la musique pénétrant ses oreilles, laissant tout le loisir à sa tante de sourire de façon mystérieuse face aux propos de son mari. « Ah oui, il n’est jamais loin ? Je me demande bien ce que tu veux dire par là mon cher Elijah… » La jeune femme prit la main de son tendre mari quelques secondes dans la sienne avant de la lâcher subitement pour se diriger vers la rue où ils habitaient. C’est à ce moment précis qu’il la surprit en parlant de la fameuse boîte en métal, l’effrayant toujours autant et pour lequel il n’avait manifestement aucun goût. Dawn se contenta de conserver son air malicieux sur son visage tandis qu’elle se garait juste devant leur immeuble, pour peu de temps d’après ce qu’elle avait compris puisque Elijah était manifestement décidé à partir au plus tôt…

« Zoé chérie fais ta valise pendant que je réserve l’hôtel, ne traîne pas d’accord ? Et n’oublie pas ta brosse à dent ! » La jeune femme secoua la tête négativement en voyant une espèce de fusée foncer vers sa chambre en répondant à peine, comme si sa vie entière en dépendait. Pendant ce temps, Dawn s’empara des mains d’Elijah afin de pouvoir s’asseoir sur ses genoux pendant qu’elle réservait. « Tu auras bien le temps de mettre mes sous-vêtements dans la valise après, pour l’instant on réserve tous les deux dans la boîte en métal ! Comme ça tu pourras me dire combien de chambre tu veux et si la photo de l’hôtel te tente mon ange… » La jeune femme ne manqua pas de lui susurrer de viles provocations à l’oreille, comme si elle voulait qu’il prenne bien deux chambres. Hors de question de désespérer : ils finiraient par y arriver, et quoi de plus romantique qu’une virée à Disneyworld !

« Qu’est-ce qui t’impressionne tant chez ton frère ? » osa-t-elle lui demander alors qu’ils étaient tous deux assit devant la fameuse boîte en métal semblant tant terroriser Elijah. « Tu sais qu’il va aux toilettes comme tout le monde… tu peux l’imaginer comme ça, peut-être que ça t’aidera ? » Et puis au pire, Dawn pouvait tout aussi bien aller trouver Wayne pour lui faire une tête s’il s’amusait à terroriser son mari. La jeune femme n’était plus à ça près et était la spécialiste des missions commando du genre… combien de fois, au juste, avait-elle sauvé son frère Jack de la panade en se pointant dans des situations impossibles ? Il lui en devait plus d’une, de toute évidence. « Voyage de noces… ça sonne délicieusement à mes oreilles » murmura-t-elle tandis qu’elle était particulièrement concentrée sur la réservation, suivant les instructions d’Elijah à la lettre avant que sa petite provocation ne la stoppe dans son élan. Pas de sous-vêtements ? « Tu ne veux pas que je me trimballe toute nue tout de même ? » le provoqua-t-elle à son tour tout en embrassant chastement sa joue. Une chance que Zoé ne soit pas là pour constater le spectacle ou même entendre les paroles peu catholiques qu’ils étaient en train de s’offrir mutuellement…

« Je sais déjà où nous pourrons dîner en amoureux… et je sais même quels sous-vêtements emporter, je te rappelle que j’ai dévalisé une boutique l’autre jour ! Ca te plaira, tu peux en être certain. N’est-ce pas toi qui disait que tu adorais faire des essais ? » Dawn acheva sa réservation avant de se tourner vers Elijah, s’asseyant à califourchon sur lui avant de pointer l’oreille pour être certaine que Zoé était toujours dans sa chambre. Vu qu’elle chantait à tue-tête, il était facile de savoir dans quel endroit de l’appartement elle pouvait bien se trouver… ce qui laissait le champ libre à la jeune femme pour embrasser sensuellement Elijah. Après avoir pleuré de nombreux jours sans discontinuer, elle voulait se concentrer sur une note plus positive… et ce bien qu’elle stoppa brusquement son baiser comme pour lui provoquer une légère frustration. « Il faut aussi que je prépare nos bagages mon ange ! »

« Vilaine fille ?! » s’étrangla à moitié Dawn tandis qu’il la provoquait plus sournoisement encore qu’elle n’avait osé le faire auparavant. Le voir préparer simplement sa valise la frustra au plus haut point tandis qu’elle le fusillait faussement du regard, toute consciente qu’elle était d’avoir démarré ce petit jeu. Mais celui-ci l’intéressait d’autant plus qu’Elijah s’y prêtait sans honte, sans hésitation. Voilà bien qui lui fit légèrement plisser les yeux de désir, lui faisant tomber sa valise à même le sol pour mieux stopper son mari dans sa lancée. « Tu ne sais vraiment pas ce qui t’attend, toi… ne jamais provoquer une femme de cette manière ! » maugréa-t-elle comme si elle avait la ferme intention de lui faire peur, mais il n’en n’était rien en réalité. Dawn aimait ce genre de jeu et s’y pliait bien volontiers, la preuve en fut lorsqu’elle s’empara avec une sorte d’empressement des lèvres du chocolatier avant de ne le pousser sur le lit. « C’est un bon indice… je ne peux pas résister à ton chocolat et j’ai une sainte horreur de ne pas avoir ce que je veux. » Selon ses calculs, Zoé en avait encore pour un moment car elle n’arrivait jamais à se décider sur quel doudou emporter et par chance, elle ne voulait jamais d’aide au sujet de ce genre de question existentielle. Cela laissait donc de longues minutes au couple pour se provoquer gentiment en se donnant juste un avant goût de ce qu’ils allaient certainement se faire subir dans leur chambre d’hôtel.

« Vilain garçon » murmura-t-elle avant de lui mordiller l’oreille, déboutonnant progressivement tous les boutons de sa chemise pour mieux déposer plusieurs baisers contre son torse offert… avant que ceux-ci ne se transforment bientôt en plusieurs suçons très nettement marqués. Dawn avait un esprit vengeur quand elle s’y mettait ! Et ce fut sûrement pourquoi elle se releva brusquement pour ramasser sa valise, comme si de rien n’était. « Pas de chocolat, pas de bisou ! Ce sera ta petite punition et attention Elijah Branigan, je peux devenir trèèèès méchante quand je m’y mets ! Tu es prévenu. » Mais quelque chose lui disait que cela allait devenir un jeu entre eux, surtout avec le sourire malicieux qu’elle lui lança sitôt après avoir repris sa valise.

Sa mort ? Pas jusque là, tout de même ! Mais Dawn se découvrait une humeur joueuse après ces longues nuits bercées par ses larmes. Il semblerait qu’Elijah soit du même avis puisqu’il se jetait volontiers dans ce petit jeu coquin et s’avérait diablement doué. Il parvint à faire naître une indicible frustration après s’être malicieusement collé à son dos pour mieux venir la caresser, créant chez elle des réactions immédiates et nombreuses. Il apprenait vite, comme quoi ! Mais cela faisait plaisir à Dawn, car il se dévouait à son tour à leur couple sans faire preuve de retenue ou sans laisser son habituelle timidité s’exprimer. La donne amusa hautement la jolie chef qui esquissa un sourire presque carnassier lorsqu’il lui conseilla de se dépêcher, sans quoi ils risquaient d’être en retard… il ne lui en fallait pas davantage pour piquer son orgueil et la faire s’enflammer littéralement. « En retard, vraiment ? » le provoqua-t-elle avant de le plaquer littéralement contre le mur pour lui ôter complètement sa chemise tandis que ses lèvres se faisaient pressantes, inquisitrices, incontrôlables. Il faisait naître un feu en elle qu’elle peinait bien à éteindre, malgré toute la fierté dont elle savait si bien être dotée en temps normal.

« Ce n’est pas bien du tout ce que tu fais, tu sais… moi aussi je peux être cruelle ! » Dawn colla littéralement son corps au sien, se moquant du temps, de leurs plans, de tout ce qu’ils avaient pu prévoir et fit descendre sa robe à ses pieds tout en sachant que Zoé ne s’approcherait pas de leur chambre : elle attendrait patiemment dans la sienne qu’ils viennent lui faire signe… elle n’aimait pas déranger ses deux « parents », avec toute la maturité qu’elle possédait déjà. « En fait, j’avais chaud, c’est pour ça que j’ai enlevé ma robe, mais tu as raison… je risque de nous mettre en retard aussi vais-je me dépêcher de finir ma valise. » Et Dawn embrassa le bout du nez d’Elijah non sans esquisser un petit clin d’œil malicieux, sans remettre sa robe sur elle bien évidemment. Rira bien qui rira le dernier tiens !

Dawn émit un sourire taquin tandis qu’Elijah verrouillait la porte de leur chambre à clef : quelle délicate et utile attention ! On ne sait jamais, après tout… s’ils s’interrompaient maintenant, la frustration serait telle qu’ils auraient probablement du mal à passer outre. Mais la jeune femme ne s’attendait en aucune manière à ce que son mari ne se lâche au point de la priver de sa vue à l’aide d’une cravate. C’était… à la fois grisant et paniquant, surtout que ses autres sens s’en trouvaient décuplés. Elijah venait à peine de la frôler et elle frissonnait déjà avec force. « En retard ? Non… ce seront les autres qui seront prêts en avance. » Dawn se fondait littéralement dans ce nouveau jeu, ses mains remplaçant ses yeux, alors qu’elle se permit d’émettre un petit rire moqueur face à la culpabilité hautement palpable de son mari. Elle plaça par conséquent ses doigts contre ses lèvres, afin de le réduire au silence immédiatement. « Où est passé ton sens de l’aventure, mon amour ? » Une phrase. Une simple phrase et il devait avoir compris que la chose ne la gênait pas, bien au contraire, cela titillait ses autres sens et ne faisait qu’augmenter son désir de posséder littéralement le chocolatier de son cœur. Restait à savoir qui allait posséder qui au juste, car ils avaient joué l’un comme l’autre chaque manche avec un extraordinaire brio. A croire qu’ils soient particulièrement doués pour se frustrer.

Bientôt, ses doigts furent remplacés par ses lèvres, particulièrement demandeuses de se repaitre d’un baiser fougueux qu’elles réclamaient avec force et sans retenue aucune. Ses mains ne restaient désormais plus inactives, devenant ses yeux alors qu’elle n’avait aucune idée de l’endroit de la pièce où ils pouvaient se trouver… qu’importe, Dawn se référait à leurs respirations de plus en plus haletantes, à leurs petits gémissements communs alors que ses doigts descendaient progressivement jusqu’à pantalon pour le lui ôter sans violence ni précipitation. En retard ? Jamais. Ils avaient tout le temps du monde désormais et la jeune femme le lui faisait comprendre en le soumettant à des caresses particulièrement lentes, langoureuses, n’hésitant pas à provoquer littéralement son désir manifeste en jouant avec l’élastique de son caleçon, qu’elle fit légèrement claquer juste pour le plaisir avant de ne lui mettre une petite tape contre ses fesses musclées et tendues comme la corde d’un arc. « Ne te retient pas je suis déjà toute à toi » lui murmura-t-elle soudainement avant de se mettre à titiller son cou de la pointe de sa langue. Allait-il craquer en premier ?

Oh diable. Elijah lui avait à peine demandé de s’allonger que déjà, son cœur battait la chamade et l’entièreté de son corps frissonnait avec puissance. La voix suave qu’il lui offrait, de même que les mots qu’il prononçait la laissaient dans l’expectative, avec l’impression délicieuse qu’elle n’était pas au bout de ses peines et qu’elle ne risquait pas de regretter d’avoir accepté ce petit jeu… la jeune femme sentait son admirateur secret reprendre lentement sa place dans son esprit, alors qu’à nouveau, elle était incapable de prédire ce qui allait arriver. Forcément, après qu’il l’ait effeuillée avec lenteur et langueur, Dawn sentit son corps se tendre telle la corde d’un arc, alors qu’il s’étonnait de chaque nouvelle caresse. Le plaisir de la demoiselle augmentait de seconde en seconde, la poussant à se tenir au drap du lit à l’aide de ses deux mains tandis qu’elle se retenait de pousser un bri de jouissance plus manifeste. Mais il la soutenait à une telle torture qu’elle n’allait bientôt plus être capable de le faire. Les lèvres d’Elijah titillaient avec habileté la source même de son plaisir et fatalement, au bout d’un moment, elle l’obligea à remonter pour sceller son cri à l’aide de ses propres lèvres, son corps se tendant plus encore alors qu’elle explosait déjà littéralement, sans retenue. « Bourreau » murmura-t-elle à son oreille alors que désormais, elle n’était pas en reste de réclamer sa vengeance. Elle bascula bientôt son corps au dessus de celui d’Elijah, encore vêtu de son caleçon qu’elle ne lui avait pas ôté mais qui allait très rapidement devenir de trop… sans compter qu’il devait être plus serré que jamais.

Pendant de longues minutes, Dawn dévora littéralement de baisers l’être de son âme sœur, incapable d’en être rassasiée, alors qu’elle se moquait totalement du moment qu’ils allaient mettre pour se repaitre l’un de l’autre. « Même sans voir, tu n’imagines pas à quel châtiment tu t’exposes… » lui murmura-t-elle à nouveau, consciente que son discours scindait le romantisme d’Elijah mais le sourire qu’elle lui lança ne manqua pas d’atténuer cette sorte de « violence » n’en n’étant pas véritablement. Dawn voulait simplement le sentir se tendre sous ses baisers, alors qu’elle parcourait longuement son ventre et s’occupait d’ôter lentement, très lentement le dernier vêtement la séparant de l’expression même du désir du jeune homme. Elle le titilla une première fois du bout de sa langue, sans poursuivre, attendant de l’avoir complètement débarrassé de ce morceau de tissu pour poursuivre sa petite vengeance. De longues minutes durant, elle fut en mesure de se satisfaire de sa peau qu’elle sentait frissonner sous ses doigts, alors qu’elle flattait la virilité d’Elijah sans même se retenir une seconde. Mais contrairement à lui, Dawn fut la première à cesser sa petite torture pour mieux s’emparer de ses lèvres avec fougue et amour, entourant son corps de ses bras comme si sa vie en dépendait. « Même dans le noir tu illumines ma vie, Elijah. Je ne veux pas que tu sentes de différence entre nous, je veux que tu sentes à quel point nous sommes égaux toi et moi, et à quel point tu es le pilier même de mon existence. Nous sommes peut-être différent mais tu n’es pas le seul à éprouver de l’admiration… je t’aime autant que j’aime notre symbiose et je ne veux jamais perdre cela. Si je m’éloigne, rattrape-moi… même si pour l’instant, j’ai du mal à me détacher de toi ! Qu’importe le temps et que nous soyons attendu… je te veux un million de fois. »