Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être, et encore moins de l'endroit où j'étais. Peut être aux alentours de quatre heures du matin. En tous cas, la nuit était bien avancée. La rue était déserte, les voitures rares. J'errais dans New York, sans savoir où j'allais. J'étais partie du bar vers une heure du matin, avais marché un long moment avant de m'assoir sur un banc dans une rue déserte pour me faire quelques lignes. J'en avais besoin. J'en avais besoin pour survire avec la vérité. Pour réussir à continuer à vivre avec le poids des mensonges que je lui avais dit. J'avais agit bien trop impulsivement. J'avais osé espérer la fin du monde le vingt et un. Quelles idioties. Je savais très bien que ça ne pouvait pas arriver. C'aurait été bien trop beau... Va arriver un jour où je plaquerais tout. Je partiraias de New York, je changerais d'identitée, et commencerais une nouvelle vie en me persuadant que mon passé n'était qu'un songe. Qu'es-ce qui me retenait ici, de toute façons ? Mais où es-ce que je partirais ? France, Japon, impossible. Tout me le rappelle sans cesses... Je ne sais vraiment pas ce que j'ai pu faire pour mériter tant de malheurs. Ma vie est sans intérêts. Ma seule raison de vivre, c'est l'argent. La seule chose qui m'aide à continuer à vivre, c'est la drogue.
Quand je me réveille, c'était parce que je venais de me tomber par terre. Ma tête tournait, j'avais mal au ventre, partout en fait. Comme chaque matin maintenant. Pourtant je ne me souvenais pas être rentrée à Brooklyn. Je me souviens d'avoir fini par m'écrouler par terre, à bout de force. Peut être April m'avait-elle ramenée chez elle ? Mais qu'es ce qu'elle faisait dehors à une heure pareille ? Oh, et puis, rélfléchir me donnait encore plus mal à la tête. « Aaaaapril !! Mon sac, à coté du canapé, la poche à l'intérieur... passes moi mes médocs. Tout de suite. J'acheterai tous les rubans du magasin pour Mister Marshmallow. » En entendant des pas se rapprocher, j'ouvrai les yeux. Tiens, je ne reconnais pas je sol... c'est bizarre. Après tout, je ne suis sûrement pas en état de le reconnaître. Elle a intérêt à avoir trouver. Faut bien qu'elle me serve à quelque chose cette cousine.

« Bi-bi-bi-bi-bi-billy ? » Je sursautai en entendant cette voix, et me cognai le nez en retombant contre le sol. La porte claqua en faisant atrocement souffrir mes pauvres oreilles innocentes avant de s'ouvir à nouveau. Etais-je en train d'halluciner ? « Tu t'es pas fait mal ? » Je reculai en le voyant s'approcher pour m'aider à me relever. « Me touches pas !!! » Je me cognai la tête contre la table de chevet, la lampe trembla mais ne tomba pas. Un peu de chance, sinon j'aurai dû la repayer, par principe, et devoir entre avec lui plus longtemps. Cette sensation de ne pas être à ma place était là depuis mon réveil, depuis que j'étais rendue compte que je n'étais pas chez moi. et d'ailleurs, qu'es-ce que je faisais là ? Tout d'abord, c'est le dernier endroit où je serais venue sans raison, et je ne connaissais même pas son adresse à New York. Donc, comment étais-je arrivée là ? Ca me perturbait. C'était tout de même pas de chance que je me sois retrouvée sur son chemin. Ma mère serait là elle me dirait que rien n'arrive par hasard. Bien sûr, j'y crois. J'y avais toujours cru à ce qu'elle m'a dit, de toute façons. C'est bien connu. Et pourtant, depuis ce jour d'août, j'aurais tellement aimé l'avoir toujours écouté. Car si seulement je l'avais écouté, à cette heure-là je serai à Marseille, sûrement encore à étudier. J'aurai aimé faire de la médecine, légiste j'aurai adoré. Ca devait être passionnant de découvrir la cause de la mort des gens ! Chaque matin, tu te lèves en te demandant quels cas t'attendent dans la journée ! Ou alors avocate comme elle, avec sa renommée outre-Atlantique. C'aurait été vraiment cool ça aussi, New York, Paris, Marseille. Avec peut être Berlin aussi, parlant allemand courament grâce à mon père ç'aurait été envisageable. Mais non, j'avais rencontré Ian, étais tombée amoureuse, et m'étais faite entraînée dans l'argent facile alors que je n'en n'avais pas du tout besoin. Si ma mère avait accepté de me donner de l'argent pour partir à Rome avec Ivy, je n'aurais jamais eu besoin de trouvé quelqu'un voulait bien m'engager à seulement quatorze ans. Je n'aurais jamais vue son annonce et nous ne nous serions jamais rencontrés. Je continuai à reculer contre la table de chevet, fermant les yeux le plus fort possible. Je voulais me réveiller et voir le papier-peint bien familier de mon appartement dans Brooklyn, et la photo d'April sur ma table de chevet que j'avais fait développée le lendemain de son arrivée. C'est fou ce que je tenais à elle, en réalité. et dire que je n'en n'avais jamais pris conscience avant. Je finit par me raisonner et ouvrir les yeux. Il ne me ferait pas de mal, je le savais mais ne pouvait m'empêcher d'avoir peur. Peur de mes sentiments. Je le regardais, les yeux remplis de larmes malgré moi. Mon histoire du j'ai réussi à reconstuire ma vie devait en avoir pris un sacré coup d'un seul coup.

Je pleurais sans le vouloir. J'avais essayé de me retenir le plus possible, je ne voulais pas pleurer devant lui. C'était à cause de la drogue que j'avais prise, cette réaction. A chaque fois je n'arrivais plus à maîtriser mes émotions, en particulier mes larmes. Il passa sa main dans ma cheveux, là où je m'étais cognée contre le coin de la tablette de la table de chevet. Je baissai le regard, suivant sa main. « Billy, pourquoi tu... » Je voulais lui répondre que je ne pleurais pas, mais je n'eus pas le courage, je n'osai pas. C'était complètement débile. Je sentis la couverture du lit tomber sur mes épaules. D'un seul coup, j'avais bizarrement un peu plus chaud. C'était vrai que pour un jour de janvier, je n'étais pas habillée bien chaudement. Je n'avais pas chercher à avoir chaud, de toutes façons. « Je t'ai retrouvé dehors et... Je vais t'apporter quelque chose de plus chaud.. Ne bouge pas d'ici. » Il avait insisté sur le ne bouge pas d'ici. Je n'avais aucune envie de partir, même si j'avais cette impression de ne pas être à ma place, j'aurai tant aimé que ça soit avec lui mon chez moi. Je levai la tête vers le plafond, yeux fermés, laissant couler les larmes. Il revint rapidement de sa chambre. Il posa le pull sur le lit et reparti. « Ca va être assez grand sur toi.. Je vais t'attendre à l'intérieur » Il referma bien la porte, et aussitôt je me levai, dépliai le pull et le collai contre mon nez. Il avait son odeur, cette odeur si famillière qui m'avait tant manqué. Même si il sentait la lessive, je reconnaissait aussi l'odeur de son parfum. J'en pleurais de joie, humidifiant quelques peu la laine blanche. Quelques minutes plus tard, je me ressaissit et l'enfila en me rendant copte que c'était le premier cadeau de Noël que je lui avais offert. J'avais seulement seize ans à cette époque... Jamais je n'aurai pu imaginer comment notre relation aurait évolué huit ans après. D'une main treblante, je clenchai la poignée de la porte et avança vers la cuisine. Ian était devant la plaque, en train de faire chauffer de l'eau. Je me dirigeai vers lui. « Ian... tu sais, à la mort de ton frère, je souffrais tellement de t'avoir perdu que j'ai reprit mon ancien nom de famille. D'entendre les gens m'appeller Bathilde Kazuka me faisant éclater en sanglots à chaque fois. Je mettais bien cinq bonnes minutes avant d'arrêter de pleurer.» Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit ça. J'avais besoin de dire quelque chose, mais sans savoir quoi.

« Pour moi, tu es toujours Bathilde Kazuka.. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, tu resteras ma Billy. » Quand il me prit dans ses bras, mon coeur rata un battement ou deux avant de s’accélérer. J'avais les yeux grands ouverts, ne m'attendant pas du tout à cette réaction de sa part. Je n'attendais aucune réaction, mais je ne m'attendais pas du tout à ça. Tout semblait être comme avant. Comme avant... non, les choses ne pourront jamais redevenir comme avant, et tout ça à cause de moi. Je fermai les yeux, la tête contre son épaule que j'humidifiais avec mes larmes.« Oh Ian... si seulement tu savais ce que j'endure depuis ce jour. Si seulement tu savais comme je regrette ce que j'ai dit... Si tu savais à quel point je t'aime. » Je n'e m'étais pas rendue compte que j'avais pensé à voix haute. Je ne voulais pas qu'il sache tout ça. Et pour une raison complètement débile, parce que j'avais l'impression qu'après ce qui était arrivé je n'assumerais pas ces paroles. Je n'assumerais pas la vérité. Tout était calme, si calme que j'entendais les battements de son coeur. Le sien aussi battait fort. Je n'ai jamais douté qu'il m'aimait encore et toujours. Seulement lui il n'aura pas eu la bêtise de faire n'importe quoi. De tomber dans l'alcool ou la drogue. Moi, j'avais commencé à consommer. Ce qui m'avait amené chez lui. J'étais tellement bien dans ses bras que j'en avais oublié mes diverses douleurs suite à ma consommation de cette nuit et à cause de la table de chevet. Je voulais que ce moment dure pour toujours, que le temps s'arrête et rester avec lui toujours et pour toujours. Si seulement cela pouvait être aussi facile... je l'aimais, c'était la première personne à qui je pensais le matin en me réveillant et la dernière le soir avant de m'endormir. Il hantais mes pensées jour et nuit, nuit et jour depuis si longtemps maintenant... Et pourtant je n'arrivais à lui pardonner ce qu'il a fait. Je ne pouvait pas, c'était tout simplement impossible que je lui pardonne. Avec cet état d'esprit là, je ne me sentais pas à ma place dans ses bras, alors que là avait été ma place pendant presque une décennie...

« Arrête de pleurer, je t'en supplie. Je ne t'en veux pas de m'avoir menti. Cette distance m'a permis de comprendre que je dépend de toi et que sans toi, je n'y arriverai pas. Je suis tellement épuisé. Épuisé de ne pas pouvoir dormir, boire sans arrêt sans arriver à t'oublier, tuer en pensant que celà règlera mes problèmes. J'ai tout essayé et rien a fonctionné. J'ai même pensé à mourir.. Mais je n'ai pas pu, car je suis un lâche, un bon à rien. Je ne sers qu'a répandre le mal autour de moi. J'ai jamais cessé de t'aimer Billy.» Avais-je pensé à voix haute ? Je n'en savais rien, mais ce qu'il venait de dire laissait dire que c'était le cas. Ce qu'il venait de dire me faisait mal. On souffrait autant tous les deux, et si on était dans cette situation c'était uniquement de ma faute. Parce que j'avais voulu l'accompagner ce soir-là, parce que je m'étais emportée en août. Si je n'avais pas insisté pour venir, il m'aurait dit qu'Edouard était partit voir Jack à sa place. A cette heure on serait encore à Marseille, heureux, peut être qu'avec la naissance de notre fille j'aurai décidé de sortir du monde des affaires et de commencer des études de médecine pour pouvoir être légiste et qu'elle puisse ainsi grandir sans se soucier que ses parents finissent par se faire coincer par la police. A l'époque je ne faisais que dealer, ce n'aurait pas été comme si que c'était maintenant. Mais s'il n'y avait pas eu ce malentendu, je ne serai pas devenue tueuse à gages. Si je n'avais pas agis si impulsivement, il ne m'aurai pas retrouvée dehors à quatre heures du matin. Il y a cinq mois, quand il apprit que j'étais devenue tueuse à gages à mon tour il ne m'avait rien dit alors qu'il me l'avait strictement interdit, ne voulant pas qu'il m'arrive quoi que ce soit, que je me prenne une balle ratée. Jusqu'à aujourd'hui je ne l'avais jamais remarqué. Si j'avais su, tout aurait été si différent...« A mon tour d'être honnête. Depuis septembre j'ai cédé à la tentation de la coke.» Je levai la tête et vu pour la première fois de ma vie des larmes couler sur ses joues. D'une main tremblante, je les essuyais. On pleuraient tous les deux, quelqu'un rentrerait il trouverait cette situation complètement risible. Et dire qu'avant je me fichais royalement de l'amour. Je n'y croyais pas. Mais depuis que j'étais tombée amoureuse de lui, mon avis avait complètement changé. Enfin... L'amour ne sert qu'à faire souffrir les gens. « Pleures pas pour moi. Je n'en vaut pas la peine. »

« Nous sommes fautifs tous les deux, et moi encore plus que toi. Ne dis pas n'importe quoi.! » Je n'étais pas d'accord, contrairement à ce que sa manière d'insister sur cette partie de sa phrase voulait insinuer. Tout n'était peut être pas entièrement de ma faute, mais une grande partie si. Si je n'étais pas dans l'état dans lequel j'étais j'aurai à nouveau répliquer, mais je n'avais pas le courage. Seul un marmonnement inaudible sortit de ma bouche.« Quoi qu'il en soit.. Je veux que tu restes ici. Et au fait.. tu as faim? » Qu'es-ce que j'aurai aimé pouvoir rester ici à ses côtés. Mais je ne pouvais pas. Pas après ce que j'avais dit cinq mois avant. J'y étais allée vraiment fort, à sa place je n'aurai pas pu me pardonner. En fait, c'était surtout ça qui m'empêchait de lui pardonner. Cela me gênait qu'il puisse m'avoir pardonner aussi facilement. Si seulement il m'était possible de remonter le temps, je voudrais à nouveau passer une douce saison à tes côtés... c'était April qui m'avait fait écouter cette chanson et donné la traduction, depuis je ne peux m'empêcher de passer à lui à chaque fois. « Je ne peux pas rester ici, April serait toute seule... » Et elle a besoin de moi, ai-je voulu ajouter. Tout comme j'ai besoin de toi. Il me fit m'asseoir sur une chaise face à la table. Je ne voulais pas quitter ses bras où j'étais si bien, mais que pouvais-je y faire ? « C'est impossibilly que je te donne tes médicaments. Il faut manger d'abord. » Sous le coup de l'émotion, j'en avais complètement oublié que ce que j'avais crié tout à l'heure. Mon coeur continuait toujours à battre aussi fort, mais seconde après seconde mes maux divers et variés commençaient à revenir, mais je n'avais pas du tout faim. Je souriai en entendant impossibilly. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas entendu cette expression. A force de nous voir Ian et moi, il arrivait à mes parents de dire ça aussi. Je me souvenais d'un jour où mon père était au téléphone avec le procureur et où il avait dit que c'était impossibilly qu'il continue une enquête en cours avec le peu d'informations qu'ils avaient. C'est fou ce qu'ils me manquaient eux aussi...

« Tu n'as pas faim? Mange seulement ça alors?» J'attrapai la moitié du croissant qu'il me tendait avant de croquer dedans. On était bien loin de la qualité d'une bonne boulangerie française, mais c'était déjà ça. Le nutella et les croissants, je crois bien que c'est ce que j'ai le plus mangé quand j'étais enceinte. Je me retins de pleurer à nouveau en me souvenant de comment s'était terminée ma grossesse.« Si on continue comme ça, les gens vont nous traiter d'Etiopien.» J'éclatai de rire, comme je ne l'avais pas fait depuis bien longtemps. April essayait bien de me faire rire, mais je riais uniquement pour lui faire plaisir. Au contraire de ce moment. « Il faudrait faire plusieurs séances d'UV avant que ça arrive. », ajoutai-je toujours en riant. Ca me rappelait un épisode de Friends sur lequel j'étais tombée la semaine passée Je croquai à nouveau dans le croissant en le regardant. Il m'avait toujours fait rire, depuis notre rencontre. J'avais eu envie de rire quand il avait renvoyé chez elle la pauvre autre candidate qui était complètement effrayée. Mais je m'étais efforcée de garder mon sérieux, pour faire bonne impression, comme me mère m'a toujours dit de faire. J'avais l'impression d'être un matin comme avant. Ça me faisait bizarre... surtout quand on voit comme cette matinée avait commencé, avec ce qui pouvait ressembler à une crise de panique de ma part. Pour la première fois j'observais son appartement. Une décoration plutôt simple, avec plusieurs photos. Sur la tablette du téléphone, je vus une photo, celle du réveillon du jour de l'an 2010. Je fixai la photo au loin, me remémorant cette soirée figurant parmi mes meilleures souvenirs. C'est vrai que ça avait été quelque chose... ma mère avait "légèrement" abusé du champagne, fait très rare et toujours hilarant. Une fois elle avait embrassé une amie. Je n'étais pas là, c'était mon père qui me l'avait raconté, en me faisant promettre que je ne lui en parlerait jamais. C'était le dernier réveillon de quelque chose que j'avais passé avec Ian. Celui de 2013, je l'avais passé à me soûler dans un bar, seule comme une débile...

« Tu étais avec April cet année, pour le réveillon? Comment ça s'est passé? » C'était vrai, April était là cette année. Eh bien, comment dire, je ne m'était souciée à aucun moment de l'endroit où elle était ? Je crois que son patron l'avait invité à son réveillon avec sa femme avec qui il n'avait fait que divorcer et se remarier, sa fille qui avait le sida à vingt-cinq ans et d'autres, ou alors elle avait passé le réveillon à se faire l'intégrale de Pirates des Caraïbes, elle m'avait sauté dessus en voyant ça dans le programme télévisé. J'avais encore une bosse la semaine dernière. J'avais pensé à l'inviter au restaurant, un restaurant japonais étoilé si je me souvenais bien, mais j'avais abandonnée l'idée, n'ayant pas réussir à trouver l'adresse. Du coup, j'avais prévu de faire ça pour son anniversaire. Le deux mai. Le premier ça sera sûrement fermé. Moi, je m'étais rendu dans un bar de Manhattan pour passer la soirée et plus si possible à boire pour tenter d'oublier. Ca n'avait évidemment pas marché, j'avais passé les dernières heures de 2012 à me demander où il était, ce qu'il faisait et s'il pensait à moi. A me plaindre que 2012 avait été une des deux pires années de ma vie. En sachant que je n'y pouvais rien et que je n'avais plus qu'à espérer que 2013 me réserve moins de raisons de continuer à déprimer. Je quittai la photo pour pose rmon regard sur Ian, qui souriait en attendant ma réponse. Je ne pouvais pas lui donner la vraie version. Autant lui donner la version que j'ai donnée à April.« Non, je n'étais pa savec April. J'étais avec Allison, tu sais la rousse du bar. » Je ne sais pas s'il l'avait vue, le jour où il s'était arrêté devant la baie vitrée. Il semblait chercher quelqu'un ce jour là.

« Allison? Rousse.. Ca ne me dit rien. Et puis d'où est-ce que je pourrais la connaître ? » Peut être qu'à bien y réfléchir il n'avait pas pu la voir. Après tout, Allison avait toujours été du genre à ne jamais se faire remarquer. Elle fait toujours un excellent travail, et parfois il faut savoir qu'elle est présente pour savoir qu'elle était là. Je ne compris pas pourquoi il rit, mais sourit d'entendre son rire à nouveau. Il m'avait manqué... si avant nous ne nous étions pas vus que depuis cinq mois - retrouvailles qui avaient plutôt très mal tournées à cause de moi - cela faisait deux ans et demis à peu près que je ne l'avais pas entendu rire à nouveau. « Le midi du jour où nous nous sommes croisés le soir... je t'ai vu devant notre bar. Je me suis dit que tu l'avais peut être vue... » J'aurai été à sa place, je ne pense pas que je l'aurai remarquée. « Moi, je ne me rappel même plus de ce que j'ai fais..» Et pourtant ça ne datait que de deux semaines ! Il n'avait jamais fait d'effort pour retenir des détails comme ça, après tout. Moi non plus je n'ai jamais eue une très grande mémoire... pour je pouvais quand même réussir à me souvenir de ce que j'avais fait quelques temps auparavant, en particulier lorsque c'était un évènement annuel. J'étais repartie un court instant dans mes pensées. « J'arrive, je vais chercher tes medocs » Je sursautai, et attrappa le verre tandis qu'il se dirigeait vers la chambre où je m'étais réveillée. Je n'avais pas encore bu et pourtant il me semblait peu remplis. Etrange... peut être avais-je oublié avoir bu. J'en aurait bien été capable ! Je le trouvais bien long à revenir. Après, peut être que c'était la douleur qui me faisait paraître le teps long. Et puis, j'étais encore fatiguée, j'aurai volontiers dormi plus longtemps... si je ne m'étais pas ramassée par terre. J'étais en train de bailler à m'en décrocher la machoire lorsque j'entendis des pas se diriger vers moi. Il posa la boîte devant moi, je me dépêchai de l'ouvrir et d'avaler une des treize pastilles blanches restantes. « Ian... tu est retournée à Marseille depuis ? » Je prit conscience trop tard que peut être cette question n'était pas à poser. Je n'aurai pas aimé qu'il me le demande, qu'il me demande si j'avais pu retourner là-bas. Mais cette question me titillait. Je voulais savoir si lui aussi il se sentait incapable d'y repartir à cause de ce qu'il s'y était passé. Même pour vérifier que tout le monde allait bien. Les souvenirs étaient plus forts que l'envie de revoir mes parents.

C'était ridicule de ne pas vouloir retourner quelque part juste à cause de souvenirs. De ne pas le pouvoir surtout. Peut être qu'un jour, je réussirais. « Billy, arrête de parler de ça.. De tout ce qui est en rapport avec le passé. Je ne veux plus en entendre parler.. » Je pris sa réponse pour un non. Je regrettai de lui avoir demander, si ça se trouve il avait peut être réussit à commencer à réussir à surmonter tout ça... surtout su'en plus, lui il avait vraiment perdu quelqu'un. Moi je le croyais seulement. Enfin, si j'avais perdu quelqu'un, mais ma peine aujourd'hui n'était en rien caparable avec celle de quelqu'un dont le frère est mort pour lui sauver la vie. Je baissai les yeux, regrettant mes paroles qui pourtant sorties du contexte n'avait rien de réellement... je ne trouvais même pas le mot. Et dire que j'avais lu le dictionnaire, l'année de mes dix-neuf ans !! A cette époque Ian commençait à vraiment prendre une place importante, et souvent je restais à Marseille pour continuer à payer toutes nos déppenses sans demander de l'argent à mes parents. Le reste de la journée, je m'ennuyais... j'avais même pensé à continuer ma première année de médecine poour m'occuper, mais j'avais bien vite abandonnée l'idée. « Si ta fini de manger, viens avec moi » Il me prit la main et me poussa dans le canapé, avant de me mettre un coussin derrière le dos. Depuis toute petite, j'ai toujours préféré être assisse avec un coussin, et nos derniers mois passés ensemble encore plus ! Il me prit à nouveau la main avant de se moquer. « Ma petite femme a grandi.. Ça me plaît.. » Je lui tapai la main. Je le savais très bien que j'étais petite ! « J'assume parfaitement mes un mètre cinquante-huit !! » M'écriai-je, en faisant semblant d'être vexée. « »

« Viens là..» Je posai ma tête sur son épaule et fermai les yeux. J'arrivais presque à m'imaginer que l'on était chez nous, à Marseille, et que Edouard viendrait encore une fois sans prévenir apporter quelques uns de ses cupcakes. Que rien ne s'était passé ce fichu jour de 2010. Que personne n'était mort, ou alors que ce soit Jack et que Ian n'avait plus à s'inquiéter de lui. Mais cela n'était qu'une illusion, un mirage. Nous étions à New York, je ne savais même pas dans quel quartier, et j'étais persuadée de ne pas avoir le droit d'être ici même si je savais que ma place était à ses côtés. « Billy. Je suis sérieux.. Je veux vraiment que tu restes ici avec moi. Que tu m'ai pardonné ou non, je ne te laisserai pas sortir d'ici aujourd'hui.. Ni demain.. Ni.. T'es prête à passer ta journée avec moi? Qu'est-ce que tu veux faire? » Je rouvrit les yeux et plongeai mon regard dans ses yeux. Il avait l'air si sérieux... il devrait savoir que cela était tout simplement impossible. Ne lui avais-je pas dit que j'avais April chez moi et qu'il était hors de question que je la laisse tomber ? « Ian... Tu sais bien que c'est impossible. » J'avais recommencé à pleurer. Je voulais rester avec lui, aujourd'hui, demain, toute la semaine, tous le mois, toute l'année, toute ma vie... moi qui avait toujours dit que quand on veut on peut, je prenait conscience que cette phrase sonnait bien faux. La volonté ne peut résoudre tous les problèmes... J'avais encore du mal à croire que je n'étais pas au beau milieu d'un rêve. C'était vraiment trop beau pour être vrai ! Je rêvais souvent de lui, toutes les nuits, et pourtant... aucun de ces rêves ne m'avait déjà paru plus vrai que celui là. C'est vrai que après m'être écroulée par terre, j'aurai rêver qu'il me ramène chez lui. Si c'était vraiment un rêve, pouvais-je voir si c'en était vraiment un ou bien la réalité ? Je savais comment vérifier. Je m'approchais de lui et l'embrassa. Deux ans et demis. Trente mois. Que le temps m'avait paru long... Ça ne pouvais qu'être la réalité.

Encore plus qu'aucun autre, je voulais que ce moment ne s'arrête jamais. Jamais je n'aurai cru revivre ça un jour, oser revivre ça. « Je crois que c'est bien réel. » Je le regardais, surprise. On avait fini par ne même plus avoir besoin de se parler, à force d'être tout le temps ensemble... à se lire dans les pensées. En réalité sa phrase ne m'avait pas vraiment surprise. C'était fou comment la situation avait évoluée depuis mon réveil. Je chute du lit, le voit rentrer dans la pièce halluciné de ma présence alors qu'en fait c'était plus à moi de me demander ce qu'il faisait là, je panique, me retrouve en larmes devant lui malgré moi, et je ne sais plus trop comment j'ai retrouvé la chaleur de ses bras qui m'avait tant manqué pendant tous ce temps. Étais-je réellement à ma place à côté de lui, dans ce canapé comme si de rien n'était ? Peut être devrais-je partir pendant qu'il en est encore temps... Je n'avais pas le droit de faire ce que j'avais fait, même si lui ne semblait pas en prendre conscience, c'était tout simplement impossible. Je ne pouvais rester ici, passer la journée et le reste de ma vie avec lui, même si cela serait la chose que je désirerai le plus au monde. Un jour, il finira pour se rendre compte que cette situation était tout bonnement impossible et me renverrait à Brooklyn avec April qui sera condamnée à passer le restant de son existence tout sauf palpitante - tout du moins à ce que je sache - à m'empêcher de faire une surdose de coke et à essuyer mes larmes en me lançant à tout bout de champ ses maudits sarcasmes. A moins que je commence à devenir paranoïaque à mon tour. Je n'ai pas la moindre idée si c'est héréditaire ou non, mais même si jamais je ne le lui dirait, avec la mère que j'ai cela ne serait pas surprenant, au contraire... « Billy.. Il fait un peu chaud là.. Tu trouves pas » Sa voix me sortit de mes pensées. Je le regardai, avec des yeux presque comparables à des soucoupes volantes. Une fois la phrase et sa connotation bel et bien analysés, je lui retapa la main, avec encore plus de force que la dernière fois. « 'spèce de pervers !! Non mais vraiment, si j'avais su je ne t'aurais jamais épousé, je suis choquée...» , m'exclamai-je, me forçant à paraître convaincante. Cependant, j'avais tellement forcé sur l'exagération que le résultat devait être plus risible qu'autre chose...

«  Frappe moi encore une fois. Puis encore une fois. Puis encore et encore. Et encore. » Je le regardai avec des yeux ronds, ne comprenant pas tout à ce qui se passait. «  Si tu ne peux pas rester ici.. Je ne vais pas dire que ce n'est pas grave, car ça l'est. Et, je ne sais pas si tu m'as pardonné ou non, mais dans les deux cas, je ne demanderai plus ton avis pour te voir. Je veux te voir plus souvent, un point c'est tout. C'est impossibilly de vivre sans toi...» Je baissai la tête moi aussi. Deux longues années étaient passées, et pourtant on continuait à vivre l'un sans l'autre alors que tout pourrait redevenir comme avant avec un peu de volonté... Je sentis des larmes perler sur mes joues. Jamais je n'avais autant pleuré que ce matin, je crois bien. De l'année 2013. De parlons pas de 2010. Je ne crois pas avoir un jour plus pleuré que pendant les cinq derniers mois de cette année. Non seulement j'avais perdu ma seule raison de vivre mais en plus j'avais fait une fausse couche. J'avais quitté mes parents, Marseille, tout mon passé pour venir dans une ville auparavant me faisait mourir d'envie... j'aurais aimé ne jamais avoir eu à partir pour New York. J'aurais tant aimé de jamais être devenue tueuse à gages par vengeance, par désespoir. Si seulement on pouvait revenir en arrière, j'aurais tout fait pour que jamais Ian, enfin Edouard parte voir Jack. Ce soir-là, j'avais cru perdre Ian, mais maintenant je sais que c'est mon meilleur ami que j'avais perdu. J'aurais tout fait pour que l'on soit encore à Marseille, tous les trois. Il serra mes mains, ce qui me fit lever le regard, les yeux encore embués.  «  Je dois aller travailler.. Tu penses que tu peux rester ici, en attendant que je reviennes ? » Comment ça, aller travailler ? Un tueur à gages et dealeur ne travaille pas en plein matinée ! C'était quoi ce délire ? Il voulait se faire prendre ou quoi ? A moins que lui aussi n'ai trouvé un travail pour avoir une source de revenus légale. Moi aussi j'allais devoir aller travailler, mais je ne savais même pas où j'étais. Je pouvais aussi bien être dans le Bronx que dans Queens, ou bien dans Brooklyn ou Manhattan. Voir Staten Island. Juste à côté du Paris City qu'à une heure de route. J'hochai la tête sans le vouloir. Je ne voulais pas qu'il parte, je voulais rester avec lui pour toujours... Je posai ma tête sur son épaule et essuya mes larmes avec le pull qu'il m'avait prêté. « Oui...je penses... mais ce soir je dois rentrer chez moi, je ne veux pas laisser April seule... » Plus maintenant, je ne pouvais pas. Elle aussi m'avait fait pleurer lorsqu'elle avait voulu partir en me donnant Mister Marshmallow pour que je me souvienne d'elle. « Dis... je peux le garder en rentrant chez moi ce soir ? », demandais-je en désignant le pull que je portais.