Je détestais travailler, mais il le fallait bien. Je ne faisais rien de mes journées et mon compte en banque était rempli à craquer. C'était assez illogique, non ? D'ailleurs, la dernière fois que j'avais vu le banquier, il ne s'était pas empecher de faire une remarque assez amère, me demandant comment se faisait-il que je gagnais autant d'argent alors que je n'étais qu'un simple journaliste. Comme si ça le regardait lui.. Soit, il voulait peut-être rire un peu avec moi car je lui faisais toujours la tronche, mais il ne fallait pas qu'il essaye de me rendre joyeux de cette façon. Je pourrais le transformer en rape à fromage avec mon flingue si la pensée que je fais des boulots illégaux lui traverse l'esprit ! Mes trois boulots, je les détestais. Avec l'un, je prenais des vies, avec l'autre, je tuais la conscience -oui la drogue, ça rend fou- et avec le dernier, je m'ennuyais grave. Surtout que je détestais voir la tête des gens au bureau. Ils étaient tous moches, racistes, thonhuman, et voulaient que je démissionne, ce que je ne ferai pas bien évidemment juste pour leur foutre la haine. J'étais comme ça. J'aimais bien énervé les gens, c'était un défaut typique de la famille Kazuka. « Oui...je penses... mais ce soir je dois rentrer chez moi, je ne veux pas laisser April seule... », me dit Billy après que je lui demande s'il était possible qu'elle m'attende ici le temps que j'ailles travailler. J'allais sûrement l'appeler une bonne centaine de fois pendant toute la journée en étant au bureau, mais tant pis. Pourquoi April était venu vivre avec elle ? Si elle n'était pas là, j'aurais pu passer mes journées avec Billy.. Lui faisant un petit sourire, je la laissai poser sa tête sur mon épaule avant de l'entendre dire : « Dis... je peux le garder en rentrant chez moi ce soir ? » .Ce qu'elle venait de dire me fit tellement plaisir que je la repris dans mes bras pour la serrer contre moi. Elle m'avait vraiment pardonné alors ? C'était bon ? On pouvait se remettre ensemble ? Je devais faire disparaitre April. Lui donner plein de boulot pour qu'elle s'enfuit. Oui, c'était la meilleure solution pour se débarasser d'elle ! Elle était peut-être un peu ''enfant-enfant'', mais elle faisait toujours de son mieux pour m'énerver. Je me demande bien comment j'allais la supporter si elle venait vivre ici.. Embrassant son front, je me levai, faisant tomber le sachet de drogue de ma poche sans vraiment m'en rendre compte. «  Oui, tu peux le garder... », dis-je en faisant un grand sourire. Filant dans la chambre, je m'habillai vite, très vite, pour ne pas la faire attendre. Enfilant un t-shirt, un jeans et un gilet, je revins dans le salon. «  Tu es chez toi, ici.. Alors fais ce que tu veux !  A ce soir ma femme. », dis-je en l'embrassant une nouvelle fois avant d'enfiler ma veste et prendre mon sac pour sortir. Je n'avais pas envie de la laisser seule chez moi alors que j'avais beaucoup d'ennemi, mais j'étais obligé d'aller au travail. Je n'arrivais toujours pas à le croire.. Billy était chez moi. Elle m'était revenue..

Billy & Edouard

Pourquoi étais-je obligé d'aller au boulot ? Je ne l'étais pas du tout.. Mais j'avais pris tellement de jours de congés que mon patron en avait marre de moi. Même s'il m'aimait bien depuis le début, je voyais à son regard que mes absences le faisaient chier. Et dire que ces congés là, je les avais pris juste pour le fun sans penser qu'un jour j'allais réellement en avoir besoin. J'étais réellement con, des fois. Mais au fond, c'était peut-être juste une excuse ? Une excuse que je m'inventais pour ne pas rester avec Billy trop longtemps.. Elle me rappelait lui, mon seul et unique frère mort à cause de moi. Quand je la regardais, je le voyais. Je voyais la scène entière du meurtre, mon frère gisant par terre, dans les bras de Billy. Jamais je n'aurais cru avoir autant mal à la mort d'un membre de ma famille, je me croyais être sans coeur, mais apparamment, je ne l'étais pas. C'est grâce à Edouard que je l'avais appris. C'est toujours lui qui m'apprenait des choses. Il me guidait toujours avec sa lumière et son savoir. Je l'avais toujours écouté ou fais genre que je l'écoutais, mais ce soir là, je n'aurais pas dû le faire. J'aurais dû l'arrêter, le battre et l'attacher s'il le fallait. J'étais près à mourir moi, mais surtout sûre de trouver un moyen pour m'échapper de ce piège. Lui ne savait même pas se défendre et je lui avais dis oui. Lui répondre oui c'était comme lui dire C'est bon mec, va crever à ma place. Depuis ce jour-là, j'avais mal et je ne m'étais toujours pas remis de sa mort, comme si un jour, j'allais me réveiller en sentant de bonnes odeurs de cupcake venant de la cuisine. C'était réellement l'impression que j'avais.. Haha. Salopard. Les mains dans les poches, mon sac à dos sur le dos, je marchais comme si je n'étais pas en retard. J'en avais l'habitude de toute façon, j'étais souvent en retard et ne courait pas pour autant. Arrivé au bureau, je vis que tout le monde me faisait la gueule.. Que des sales têtes dans ce pays ! « Ralph, ramène moi le dossier 111. », dis-je sans le regarder, m'avançant vers mon bureau avant d'entrer et laisser la porte entrouverte pour qu'il me suive. Enlevant ma veste, je déposai mon sac près de ma chaise avant de m'asseoir et chipoter dans mes affaires. « LE DOSSIER 111 ! », criais-je, énervé. C'était ce qu'ils savaient faire de mieux dans ce bureau, énerver Ian ! Fin, pour eux j'étais Edouard, mais Edouard était de nature très calme et je n'avais rien avoir avec lui. J'étais carrément son opposé.. « Voi-voilà le dossier. », dit-il en le posant devant moi. Le regardant d'un regard meurtrier, je lui fis signe de sortir avant de feuilleter le dossier. Il était incomplet, comme tous les autres dossiers que je demandais à voir. Ils étaient vraiment contre moi, ces gens-là. Ne rien foutre et mettre tout le boulot de côté, c'était à moi de le faire, pas à eux. Me levant, j'ouvris la porte avant de les regarder tous un par un. Leur montrant le dossier, j'y donnai un sal coup de pied avant de dire : « Complétez moi ça correctement. Corrigez les textes. Me faites pas chier. ». Claquant la porte, je vins m'asseoir à ma place. Pourquoi j'étais énervé moi ? Sûrement à cause du fait que j'avais laissé Billy toute seule.. Je n'aurais pas dû. Elle allait partir, j'en étais sûre. Je la connaissais par coeur, ma Billy.. Passant mes doigts sur mes lèvres, je souris un moment avant de poser ma tête sur le bureau. J'allais m'ennuyer, comme d'habitude. N'ayant pas envie de travailler, je restai là quelques heures à me tourner les pouces et faire genre de contrôler des articles avant de remettre ma veste pour sortir plus tôt. J'avais pris l'effort de venir, personne ne pouvait rien me dire maintenant. Sortant de là, je courus vers mon appartement. Le téléphone en main, j'appelais Billy tout en haletant. Elle ne répondait même pas ! Tournant la clé dans la serrure, j'entrai très vite à l'intérieur avant de voir l'appartement vide. Faisant des aller-retour dans toute la maison, je compris qu'elle était partie, comme je l'avais pensé plus tôt. Ma Billy était comme ça, ne restait pas au même endroit pendant plus de deux heures à part si c'est pour dormir. Je ne savais même pas où elle habitait pour aller la voir chez elle.. Et dire que je pensais l'emmener dîner, c'était raté maintenant ! L'appelant une dernière fois, je me laissai tomber sur le canapé, m'allongeant sans vraiment réfléchir. La tête posée sur le coussin, je regardais dans le vide. J'avais pas rêvé quand même ? Billy était bien là, il y a quelques heures, non ? Je me faisais peur des fois, sincèrement. J'avais halluciné ou quoi ? Enlevant ma veste et tous les vêtements qui m'encombrait, je retournai dans mon lit. Il n'étais même pas 19h encore, mais tant pis, j'avais envie de dormir. Regardant l'écran de mon gsm tous les deux minutes, j'attendais désespérément son appel. Comment confirmer le fait qu'elle était bien là ? Me redressant d'un coup, je courus dans la chambre d'invité avant de m'allonger dans le lit où je l'avais retrouvé ce matin. L'odeur de ses cheveux était sur le coussin .. Elle était bien ici, alors. Tirant la couette sur moi, je m'endormis avec un sourire débile sur les lèvres.