Le souhait le plus cher de Mila avait été exaucé quelques jours auparavant. Son supérieur l’avait en effet convoquée dans son bureau pour lui parler de l’arrestation qu’elle avait fait en « solo » quelques jours encore plus tôt et l’avait félicitée. Bon bien sûr, il l’avait sermonnée parce que s’aventurer seule à la poursuite de braqueurs sans attendre de renfort était inconscient mais comme elle avait connu du succès, il pouvait fermer les yeux là-dessus. Il lui avait quand même rappelé qu’elle devrait dorénavant faire plus attention et agir de manière moins impulsive. La réflexion et la prudence étaient deux qualités essentielles pour un bon policier. Il l’avait donc promue. La jeune femme avait à présent plus de responsabilités, un meilleur salaire et surtout connaitrait plus d’action. Son père devait être fier de tout là-haut et c’était pour ça principalement qu’elle faisait ça, c’était pour lui. Il était son modèle et l’un de ses objectifs était de le rendre fier. Sa mère lui avait déjà dit qu’elle était fière d’elle mais si du coup elle commençait à avoir peur pour elle. Elle avait perdu son premier mari à cause de son métier, elle ne voulait pas non plus perdre sa fille et celle-ci avait beau la rassurer, rien n’y faisait. Elle s’était bien gardée de lui conter son exploit qui lui avait permis de gravir un échelon supplémentaire dans la hiérarchie. Elle ne lui avait pas non plus dit qu’elle ne devait sa survie qu’à l’intervention de son amie. Sa mère aurait cru qu’elle n’était pas capable de se protéger toute seule et s’en serait suivie une discussion mouvementée pleine de reproches.

Mila avait beaucoup repensé à Irina, d’ailleurs. Elles ne s’étaient pas quittées en excellent termes, l’égyptienne ayant refusé de lui parler par la suite, et elles n’avaient donc pas parlé depuis tout ce temps. Il fallait que Mila la remercie. Elle s’était attribué son mérite et grâce à elle, elle avait une meilleure place et une meilleure vie si on peut dire. Puis elle n’était plus si remontée que ça contre elle, c’était juste, sur le moment, sa fierté en avait pris un coup… Puis elle n’avait pas cru une seule seconde à son semblant d’explication. Ce n’était sans doute pas un sujet à soulever mais la jeune femme était curieuse et surtout, enquêter était son métier, elle n’allait pas en rester là. Elle se renseignerait dans son dos, à l’occasion. En attendant, elle comptait bien la remercier et fêter son nouveau poste avec elle. C’est pour cette raison qu’elle se trouvait à présent devant la porte de son amie. Elle l’avait prévenue avant bien évidemment, quoique si elle était arrivée à l’improviste elle aurait pu tomber sur quelque chose qui l’aurait aidé dans son « enquête »… La jeune femme sonna et la brune ne mit pas longtemps à venir lui ouvrir. Mila tendit la bouteille de champagne qu’elle avait apporté à son amie, tout sourire. « On a quelque chose à fêter ! Et bonsoir, j’espère que tout va bien pour toi ! »

Irina avait eu une journée difficile. Toutes ses journées étaient difficiles en fait depuis quelques temps, elle ne faisait pourtant rien de particulier, suivant juste la routine de ses journées mais elle était d’une humeur exécrable et encore moins patiente que d’habitude. Pour sûr, le matin même, elle avait été à deux doigts de tuer une pauvre fille qui avait eu la mauvaise idée de se trouver dans son chemin et de lui rentrer dedans. La seule chose qui l’avait retenu était le monde autour d’elles mais si elle s’était trouvée dans une rue déserte, Irina n’aurait pas donné cher de la peau de cette fille. Son état de nerfs bien sûr était uniquement du à ses chers frères. Il y avait quelque chose qu’elle n’avait toujours pas digérer et qu’elle ne digérerait jamais en fait, c’était les hommes qu’ils avaient engagés pour les tuer elle et les autres crétins de sa famille. Enfin, elle se moquait du sort des cinq autres, ils pouvaient tous mourir ça lui était complètement égal, bien au contraire ! Mais que Feliks et Maksim veulent la tuer elle, ça ne passait juste pas. Elle allait leur faire payer ça très cher, tout ça n’était qu’une question de temps. C’est suite à cette mauvaise journée comme les autres que Irina avait reçut le message de Mila disant qu’elle voulait passer. La brune fut bien tentée de juste l’envoyer balader, elle n’était pas certaine d’endurer l’Egyptienne ce soir mais elle finit par lui dire de passer quand même.

En vérité, Irina avait été surprise de recevoir des nouvelles de Mila aujourd’hui. Elles ne s’étaient plus vues depuis que Mila l’avait déposé chez elle la dernière fois, de mauvaise humeur. En effet, il semblait bien que la jeune femme n’avait pas apprécié les quelques remarques d’Irina sur son incompétence lors du braquage sur lequel elle était censé intervenir. Parce que si tout c’était bien fini et que Mila avait pu arrêter le braqueur, c’était uniquement grâce à Irina. La russe était à peu près certaine que sans elle, l’autre serait morte et en fait, elle pensait que ça n’aurait pas été forcément une mauvaise chose. Elle était bien consciente qu’en sauvant Mila, elle s’était mise une vraie fouine sur le dos, surtout qu’elle avait refusé de répondre aux questions de la jeune femme. C’est pour ça qu’elle avait décidé de garder l’Egyptienne à l’œil, au moins de loin. Si celle-ci se mettait à devenir trop gênante et à trop fouiner, la russe se chargerait elle-même de lui régler son compte, sans presque aucun regret. On sonna à la porte et Irina ne mit pas bien longtemps à aller ouvrir et se trouva bien sûr face à face avec son ‘amie’ qui commença par lui tendre une bouteille de champagne. « On a quelque chose à fêter ! Et bonsoir, j’espère que tout va bien pour toi ! » La jeune femme fronça les sourcils et s’écarta pour laisser entrer Mila. Elle ferma ensuite la porte derrière elle avant de la suivre au salon. « Bonsoir ouais. » dit-elle finalement. Elle alla sortir deux verres à champagne et entreprit d’ouvrir la bouteille. « Alors, qu’est-ce qu’on doit fêter très chère ? » demanda-t-elle finalement.

Elles avaient beau s’être quittées en assez mauvais termes, Irina avait beaucoup manqué à Mila. Elle était une de ses plus proches amies et elle tenait quand même à son amitié puisque c’était quand même la seule avec qui elle s’amusait autant et surtout la seule qui lui ait sauvé la vie. Bon, cela avait un peu compliqué leur relation puisque cela avait amené l’égyptienne à se poser tout un tas de questions qui refusaient à présent de quitter son esprit mais elle n’oubliait pas non plus qu’elle serait morte sans elle. Le fait qu’elle n’ait rien voulu lui dire la titillait quand même et son instinct de flic ne lui disait rien de bon. Elle cachait quelque chose de pas très net et elle voulait savoir ce que c’était. Enquêter était son métier et grâce à la russe, elle allait pouvoir le faire quotidiennement. Elle s’était tellement plaint à elle qu’elle en avait marre des contraventions et de la circulation qu’elle était la première personne qu’elle devait mettre au courant pour sa promotion. C’était entièrement grâce à elle tout ça et elle n’avait rien dit à personne mais elle n’oublierait jamais ce qu’elle avait fait pour elle. Et elle devait la remercier quoi, et la mettre au courant surtout. Bon, vu sa réaction de la dernière fois, elle s’attendait à quelques remarques négatives, des commentaires sarcastiques comme quoi elle ne méritait rien de tout ça et qu’elle ferait foirer toutes les enquêtes sur lesquelles elle serait. Mais elle allait faire attention à présent, elle allait faire des efforts et prouver qu’elle méritait cette promotion, qu’on avait eu raison de lui donner sa chance et qu’elle aurait pu réussir toute seule. En tout cas elle comptait bien le prouver à Irina.

Mila arriva devant chez elle d’ailleurs, et sonna immédiatement. La brune ne mit pas longtemps avant de venir lui ouvrir et elle lui mit la bouteille dans les mains avant d’entrer après qu’elle soit écartée pour la laisser passer. « Bonsoir ouais. » Son ton lui sembla un peu froid mais bon c’était sans doute normal compte tenu de tout ce qu’il s’était passé. Elles se rendirent toutes les deux au salon et Irina l’abandonna quelques instants pour aller chercher deux verres et ouvrir la bouteille. « Alors, qu’est-ce qu’on doit fêter très chère ? » Quand bien même elle « redoutait » la réaction de la brune, Mila était impatiente de lui dire. Son regard pétillait presque d’ailleurs, tant elle était contente. « J’ai eu une promotion. » annonça-t-elle enfin, le sourire aux lèvres. « Je voulais te le dire parce que tu es mon amie et que je voulais partager ma joie avec toi. Puis il fallait que je te remercie parce que c’est grâce à toi tout ça. » Elle se mordit la lèvre. « Ce que tu as fait as impressionné mon boss et il a voulu me récompenser pour ça. Je ne pouvais décemment pas lui dire que c’était toi, il m’aurait posé trop de questions et renvoyé… J’espère que c’est ok. » Son ton était un peu plus hésitant à présent. « Et je voulais m’excuser aussi d’avoir réagi aussi froidement au lieu de te remercier pour m’avoir sauvé la vie. » La jeune femme se racla la gorge. « Waow ça fait beaucoup de choses quand même, j’avais pas franchement réaliser… On trinque ? »

La première chose que remarqua Irina lorsque son amie arriva c’est qu’elle avait l’air de bien meilleure humeur que quand elles s’étaient quittées la dernière fois. En effet, celle-ci avait l’air particulièrement de bonne humeur et venait de dire qu’elles avaient quelque chose à fêter. Irina n’avait aucune idée de ce que l’Egyptienne voulait fêter mais elle supposait que tant que ça comprenait le fait du boire du champagne, ça lui allait. Elle demanda quand même, histoire de se renseigner ce qu’il s’était passé de si bien. Elle voulait être tenu un minimum au courant quand même et savoir en quel honneur elle buvait. « J’ai eu une promotion. » Le moins que l’on pouvait dire, c’était que Mila n’avait pas l’air peu fière d’elle. Irina, elle, se demandait plutôt quelle personne censée avait eut la bonne (ou mauvaise au choix) idée de donner une promotion à Mila. De son point de vue, ce n’était vraiment pas l’idée du siècle. « Je voulais te le dire parce que tu es mon amie et que je voulais partager ma joie avec toi. Puis il fallait que je te remercie parce que c’est grâce à toi tout ça. » C’était un peu attendrissant. Enfin ce qu’elle avait dit au début en tout cas. Irina supposait qu’elle aurait dut se réjouir pour elle. Ou pas. De toute manière, elle avait comprit que si Mila avait été promu c’était juste grâce à ce qu’elle avait fait pour elle et l’Egyptienne confirma d’ailleurs ça par la suite. « Ce que tu as fait as impressionné mon boss et il a voulu me récompenser pour ça. Je ne pouvais décemment pas lui dire que c’était toi, il m’aurait posé trop de questions et renvoyé… J’espère que c’est ok. » Irina soupira. « Bien sûr que oui, c’est ok. » décréta-t-elle alors. C’était même mieux comme ça. Elle n’aurait pas aimé que Mila aille un peu trop bavasser. Et puis, si l’Egyptienne se faisait tuer dans son boulot parce qu’elle ne réfléchissait pas assez avant d’agir, au moins, ça ferait un souci de moins pour Irina. « Et je voulais m’excuser aussi d’avoir réagi aussi froidement au lieu de te remercier pour m’avoir sauvé la vie. » Irina considéra un moment la jeune femme. « Oui, j’ai trouvé ta manière de te montrer reconnaissante très limite. » fit-elle alors. Pire que limite même, voilà pourquoi elle ne sauvait jamais la vie des gens, c’était trop d’efforts pour vraiment rien au final. Non parce que qu’est-ce que ça lui avait apporté de sauver Mila franchement ? A part d’avoir maintenant une fouine sur les bras bien sûr. « Enfin, j’espère que tu sauras me la montrer mieux que ça à l’occasion s’il le faut. » Elle lança à Mila un regard lourd de sens. Elle considérait que l’Egyptienne avait une dette envers elle maintenant. « Waow ça fait beaucoup de choses quand même, j’avais pas franchement réaliser… On trinque ? » La jeune femme hocha la tête. « Je te l’ai déjà dis Mila, tu parles trop. » Un sourire se dessina ensuite sur les lèvres de la russe. « Mais oui trinquons ! » Elle finit d’ouvrir la bouteille et remplit leurs verres. « A toi et ta promotion ! Félicitation ! » Même si ce n’était pas si mérité que ça, Mila avait bien le droit à ça quand même. « Alors t’en as vraiment fini avec les pv ? » demanda Irina vaguement curieuse après avoir bu une gorgée. « Ton job consiste à quoi maintenant ? »

Mila annonça enfin à Irina la raison de sa venue : sa promotion. Elle était très enthousiaste et ne cachait pas sa joie même si au fond elle n’avait pas fait grand-chose pour mériter ça, elle avait juste eu la présence d’esprit d’emmener Irina avec elle, sans toutefois savoir qu’elle pourrait l’aider. Quelque part, c’était être… visionnaire ? Plein d’initiatives et de volonté en tout cas, c’étaient de bonnes qualités. La jeune femme avait décidé que peu importe ce que son amie dirait, elle ne laisserait pas ses commentaires négatifs entacher sa bonne humeur. Parce qu’il était certain qu’elle ne serait pas aussi enthousiaste qu’elle. Irina ne dit rien au départ, laissant Mila s’exprimer. Celle-ci la remercia puis dû lui dire que c’était grâce à elle tout ça et mais qu’elle n’avait rien fait, préférant s’attribuer tout son mérite. Il fallait donc qu’elle s’assure qu’elle était ok avec la situation même si vu sa réaction quand elle lui avait posé des questions, l’égyptienne n’en doutait pas une seule seconde. « Bien sûr que oui, c’est ok. » Mila poussa un soupir soulagé et se détendit quelque peu. Elle s’excusa ensuite de ne pas l’avoir remercié comme il se doit après qu’elle lui ait sauvé la vie. « Oui, j’ai trouvé ta manière de te montrer reconnaissante très limite. » Mila se mordit la lèvre, elle n’était jamais si impolie, elle avait juste été extrêmement piquée sur le coup et elle avait agi bêtement. « Cela ne se reproduira pas, promis. » De toute façon, elle n’était pas prête d’emmener un civil sur une intervention avec elle de sitôt, ni d’agir bêtement et impulsivement. « Enfin, j’espère que tu sauras me la montrer mieux que ça à l’occasion s’il le faut. » Irina lui lança un regard assez pesant. Elle comprit immédiatement ce que cela voulait dire et ça ne l’intriguait que plus. « J’ai une dette envers toi, oui. » Elle ne savait pas ce que son mie ferait de cette dette ou comment elle l’utiliserait, mais bon, elle avait promis de ne plus poser de questions alors elle resta silencieuse. Après tout ça, l’atmosphère se fit moins lourde et Mila reconnut qu’elle avait vraiment beaucoup parlé, ne laissant pas beaucoup de place à Irina pour digérer tout ça. « Je te l’ai déjà dis Mila, tu parles trop. » « Pardon ! Je vais essayer de changer ça aussi. » s’excusa-t-elle immédiatement. Mais c’était ça quand elle était nerveuse, elle parlait trop, beaucoup trop, et elle ne le faisait même pas exprès. « Mais oui trinquons ! A toi et ta promotion ! Félicitation ! » Mila leva son verre avec un grand sourire et but à son tour une gorgée de champagne. Elle l’avait bien mérité quand même. « Alors t’en as vraiment fini avec les pv ? Ton job consiste à quoi maintenant ? » s’enquit alors Irina. « Vraiment fini ! Maintenant je vais accompagner un enquêteur confirmé qui me formera en quelque sorte, enfin je l’aiderais à enquêter sur des meurtres, des cambriolages, des affaires plus sérieuses que tout ce que j’ai pu faire jusqu’ici quoi. Juste ce qu’il me fallait. » Son père serait tellement fier d’elle s’il la voyait ! Elle avait réussi ! « Et toi alors ? Tout va bien depuis la dernière fois ? »

Pardon

Irina avait quand même été surprise de trouver Mila ici. Elle ne s’attendait pas à revoir la jeune femme de sitôt. Enfin soit, elle put quand même savoir ce qui amenait l’Egyptienne : elle voulait fêter sa promotion. Une promotion qu’elle avait put obtenir seulement grâce à Irina, il fallait bien le dire quand même. La russe avait définitivement cette fois-là. Pourtant, Mila s’était montré tellement peu reconnaissante. Elle lui fit d’ailleurs que ça laissait un peu à désirer. Irina s’attendait à mieux quand même en sauvant la vie de quelqu’un. Au moins, elle était sûre d’une chose maintenant, elle n’était pas prête de renouveler l’exploit. « Cela ne se reproduira pas, promis. » Irina eut un petit sourire. Oui, Mila avait raison, ça ne se reproduirait pas rien que par le fait qu’Irina ne lui viendrait plus en aide. Elle espérait donc pour l’Egyptienne qu’elle avait apprit à réfléchir un peu plus, c’était la seule solution pour elle pour survivre plus longtemps. « Bien. » dit-elle finalement satisfaite. Elle lui fit ensuite comprendre qu’elle avait une dette envers elle et comme Mila était une fille intelligente, elle comprit très bien ce que sous-entendait Irina. « J’ai une dette envers toi, oui. » Irina hocha vaguement la tête. « Compte sur moi pour te le rappeler dès que ce sera nécessaire. » Et elle ne douterait pas que ça pourrait être nécessaire. Elle faillit ajouter qu’avec elle, il valait mieux honorer ses dettes mais elle se retint d’attiser encore plus la curiosité de Mila. Elle ne pouvait que se demander pourquoi elle s’embêtait autant avec elle.

Il n’empêche que, depuis son arrivée, Mila l’avait abrutit sous un flot de parole et Irina lui rappela qu’elle parlait trop. Evidemment, l’égyptienne s’excusa aussitôt. « Pardon ! Je vais essayer de changer ça aussi. » Irina laissa échapper un petit rire moqueur. Elle avait du mal à croire que Mila puisse vraiment être capable de se taire mais enfin bon, elle demandait à voir quand même. « Tu ne tiendrais pas dix minutes. » dit-elle quand même. Mais ça allait, elle arrivait à supporter pour l’instant. Elles trinquèrent alors à la promotion de Mila et Irina but son verre de champagne. Vu son état de nerf, c’était loin d’être suffisant. Elle aurait eu besoin de quelque chose de plus fort, de la vodka par exemple. Il fallait qu’elle prenne de la vodka quand elles auraient fini le champagne. Histoire de faire la conversation et parce que ça l’intéressait quand même un peu, Irina demanda quelle serait les nouvelles attributions de Mila. « Vraiment fini ! Maintenant je vais accompagner un enquêteur confirmé qui me formera en quelque sorte, enfin je l’aiderais à enquêter sur des meurtres, des cambriolages, des affaires plus sérieuses que tout ce que j’ai pu faire jusqu’ici quoi. Juste ce qu’il me fallait. » Irina hocha la tête. Elle n’était pas certaine que c’était ce qu’il fallait à Mila mais soit. « J’espère que tu te comporteras de manière plus intelligente avec lui que tu ne l’as fais avec moi. » dit-elle un peu moqueuse. Elle allait encore vexée Mila si ça continuait mais il y a des choses qui devait être dites. « Et toi alors ? Tout va bien depuis la dernière fois ? » Irina se resservit machinalement un verre de champagne et en but une gorgée. « Parfaitement bien. Toujours pareil. » dit-elle d’un ton très décontracté. Ce n’était absolument pas le cas en vérité mais soit. Elle mentait tellement naturellement. « Tu me manquais juste énormément. » ajouta-t-elle de manière très dramatique.

Irina ne tarda pas à faire comprendre à Mila qu’elle avait une dette envers elle. C’était logique de toute façon, la russe lui avait quand même sauvé la vie et même permit de l’améliorer en lui obtenant bien malgré elle la promotion qu’elle désirait tant. L’égyptienne se posa immédiatement encore plus de questions sur son amie. A quoi pourrait-elle bien lui être utile ? Est-ce que ça avait un rapport avec le fait qu’elle avait une arme sur elle, qu’elle savait extrêmement bien s’en servir et qu’elle était encore plus dans les combats rapprochés ? Ou bien voudrait-elle simplement son aide pour faire sauter quelques pvs ? L’une des hypothèses de la jeune femme était qu’Irina appartenait aux forces de l’ordre également. FBI ou CIA, quelque chose d’encore plus secret, ou son équivalent russe… Mais si c’était le cas, elle n’aurait surement pas besoin de l’aide d’un pauvre agent fraichement diplômé de New York. SAUF si elle avait besoin de son aide pour une affaire de plus grande envergure… Mais en fait ce n’était pas possible ça parce qu’elle n’arrêtait pas dire à quel point elle n’était pas douée… Du coup, il y avait surement quelque chose de plus louche là-dessous. Il fallait qu’elle arrête de se poser tant de questions parce que vraiment, tout se bousculait. Elle devait profiter de l’instant, surtout qu’elle s’était promis de ne plus poser de questions. C’était juste très difficile mais bon elle ne voulait pas encore plus énerver Irina. « Compte sur moi pour te le rappeler dès que ce sera nécessaire. » Mila hocha la tête très sérieusement. Cette fille était vraiment trop mystérieuse pour elle et elle allait continuer à se méfier quand même un peu. Après ça, elle lui fit remarquer qu’elle parlait beaucoup trop. La jeune femme lui promit donc qu’elle allait essayer de faire des efforts. « Tu ne tiendrais pas dix minutes. » Oui, bon c’était peut-être vrai… Enfin, certainement même mais bon, elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était dans sa nature. « Mais je peux essayer ! Quand je veux prouver quelque chose à quelqu’un, je suis capable de choses… incroyables. » dit-elle d’un air un peu vexé quand même. « Je n’y peux rien de toute façon, je déteste le silence et le calme. Tant pis si ça dérange. » Après ça, Irina la félicita quand même et lui demanda en quoi consistait son nouveau poste. Mila le lui expliqua avec une certaine fierté et un enthousiasme non dissimulé. « J’espère que tu te comporteras de manière plus intelligente avec lui que tu ne l’as fait avec moi. » Irina était décidément piquante aujourd’hui. Elle l’avait sans doute mérité. « Je ne sais pas quelle image tu as de moi mais j’apprends de mes erreurs hein. » Elle n’allait pas se vexer. En fait, elle devait prendre les remarques de son amie pour de bons conseils et pour un moteur aussi, ça la pousserait certainement à redoubler d’efforts. Mila s’enquit ensuite de savoir comment la brune allait. « Parfaitement bien. Toujours pareil. » Elle restait toujours très évasive, cela ne la surprenait même plus. « Tu me manquais juste énormément. » Son ton dramatique fit rire l’égyptienne qui but une gorgée de champagne avant de poser sa coupe vide. « Ca se voit oui ! Et ça a l’air à peine exagéré. »

Après qu’elle ait évoqué la dette que Mila avait envers elle (chose que la jeune femme sembla accepter très facilement ce qui était parfait aux yeux d’Irina), la russe évoqua à nouveau le fait que Mila parlait trop. Mais elle le faisait plus sur le ton de la plaisanterie cette fois, même si c’était la vérité. A ça, Mila répondit qu’elle allait essayer de changer. Irina n’en crut pas un mot et elle le fit bien savoir. Mila devait être de nature bavarde c’était comme ça et on luttait très difficilement contre sa nature. « Mais je peux essayer ! Quand je veux prouver quelque chose à quelqu’un, je suis capable de choses… incroyables. » Irina dévisagea longuement son amie. Elle était dubitative quand même. Mais il ne fallait pas que Mila le prenne mal, la russe n’était pas comme ça qu’avec elle. « Mais ce serait un peu chiant si tu te taisais ce soir en fait. Tu me le prouveras un autre jour ok ? » décida-t-elle finalement. Non parce qu’elle n’avait pas grand intérêt à rester avec Mila ce soir si celle-ci décidait de se mettre à jouer au roi du silence. « Je n’y peux rien de toute façon, je déteste le silence et le calme. Tant pis si ça dérange. » Irina hocha la tête. « Ca ne me dérange pas. » Sauf quand elles se trouvaient dans une épicerie, avec un braqueur et que Mila faisait foiré tout le plan qu’elle mettait en place. Mais soit, ce n’était pas grand-chose ça.

Irina se décida quand même à féliciter Mila, parce que c’est ce que faisait les gens en général dans ces cas là. Mais comme elle ne pouvait vraiment pas se montrer gentille trop longtemps, elle s’arrangea pour faire un nouveau reproche à Mila presque tout de suite après. « Je ne sais pas quelle image tu as de moi mais j’apprends de mes erreurs hein. » « Je n’ai jamais pensé le contraire, je sais bien que tu n’es pas stupide. » Et seules les personnes stupides n’apprenaient pas de leurs erreurs. C’était aussi simple que ça. Irina aurait pu aussi s’excuser de se montrer si cassante avec Mila mais en vrai, elle n’était pas désolé et puis, de toute manière, elle ne s’excusait jamais, c’était contraire à ses principes. L’egyptienne demanda alors comment la brune allait et la jeune femme lui répondit, en mentant évidemment, et fut valoir le fait que Mila lui manquait énormément. « Ca se voit oui ! Et ça a l’air à peine exagéré. » Irina eut un sourire amusé. « Bah oui j’espère bien ! Parce que ce n’est pas exagéré du tout. Si tu savais Mila, je me languis de toi chaque seconde où tu n’es pas là. C’est terrible. » Vraiment beaucoup, elle avait une vie très difficile comme ça.

Sans que cela lui paraisse étonnant, Mila se fit remarquer qu’elle parlait trop. Ce n’était pas surprenant qu’Irina lui dise ça, la russe n’hésitait pas à remarquer ses défauts et ce qui la dérangeait. Puis on avait fait cette même remarque à l’égyptienne depuis toujours. Donc elle ne s’en offusquait pas vraiment. Elle le reconnut volontiers d’ailleurs mais promis à son amie qu’elle ferait des efforts pour être un peu plus tranquille. Un flot de paroles ininterrompu comme elle le faisait souvent quand elle était nerveuse ou très enthousiaste pouvait vite énerver. La jeune femme proposa à la brune de lui prouver qu’elle était capable de se taire si elle le voulait et cette dernière parut perplexe. Du coup, Mila insista. Elle était même prête à le lui prouver dès maintenant. « Mais ce serait un peu chiant si tu te taisais ce soir en fait. Tu me le prouveras un autre jour ok ? » L’égyptienne se mit à rire puis hocha la tête. « Ah ah, tu serais malheureuse si je ne parlais pas en fait. Mais je te promets que je réussirais hein. » Elle s’excusa ensuite quand même, enfin plus ou moins quoi, en vrai elle n’en avait rien à faire si ça ne plaisait pas aux gens, elle n’allait pas changer pour eux. « Ça ne me dérange pas. » Ca paraissait très sincère. « Si tu le dis. » Après ça, ce pour quoi elle était venue revint sur le tapis. Il fallait bien qu’elle explique à Irina comment elle avait fait pour avoir sa promotion et en quoi elle consistait. Là encore, Irina semblait perplexe. Elle semblait vouloir remettre en cause tout ce qu’elle disait et faisait décidément. Peut-être que ça la dérangeait vraiment qu’elle se serve d’elle pour obtenir ce qu’elle voulait ? Soit, Mila décida de se défendre un peu, elle n’avait pas volé sa place pour arriver jusqu’ici, elle avait juste profité de ce qu’avait fait Irina. Sinon, son parcours jusqu’ici était irréprochable et elle était méritante. « Je n’ai jamais pensé le contraire, je sais bien que tu n’es pas stupide. » « Parfois on dirait tu sais. Je sais que c’est dans ta nature d’être directe et de ne pas mâcher tes mots et j’apprécie ça, mais du coup je me pose des questions et tout. » Elle ne lui en voulait pas du tout, en fait les critiques ça l’aidait à avancer. La jeune ne dit pas un mot là-dessus et Irina lui dit qu’elle lui avait manqué quand même. Cela avait l’air un peu exagéré quand même. « Bah oui j’espère bien ! Parce que ce n’est pas exagéré du tout. Si tu savais Mila, je me languis de toi chaque seconde où tu n’es pas là. C’est terrible. » Mila se mit à rire à nouveau, décidément, elle ne savait pas son amie si drôle ! « Eh bien dans ce cas, tu m’as énormément manquée aussi et j’étais vraiment désespérée. Pour de vrai. » Puis, désireuse de changer de sujet, la blonde s’étira avant de soupirer. « J’ai faim… On commande quelque chose ? Sauf si tu as le frigo plein ? »

Vu qu’Irina lui avait encore une fois reproché de trop parler, Mila sembla décider à lui prouver qu’elle savait se taire parfois. SI ça l’amusait. Mais Irina lui demanda d’attendre un autre moment parce que ce soir, ce serait vite pénible si Mila décidait de se taire. Ca rendrait ça compagnie totalement sans intéressant. Et au moins, l’avantage quand l’Egyptienne bavardait à tout va, c’était qu’Irina pouvait s’efforcer de ne se concentrer que là-dessus. « Ah ah, tu serais malheureuse si je ne parlais pas en fait. Mais je te promets que je réussirais hein. » Irina hocha la tête. « Mais oui bien sûr, tellement malheureuse. » En vrai, elle n’irait pas jusque là non plus mais bon. Pour une fois, elle voulait bien faire l’effort d’être un peu gentille avec Mila. Celle-ci pouvait se compter heureuse. « Et on verra plus tard, je crois en toi. » Ou pas. C’était le cas de temps en temps. Irina assura ensuite que ça ne la dérangeais pas que Mila parle tout le temps vu qu’elle s’était une fois de plus excuser. Elle ne mentait presque pas là-dessus. C’est vrai qu’au moins, pour cette fois, ça ne la dérangeait pas. « Si tu le dis. » Elle le disait oui. Après ça, Irina se montra à nouveau elle-même avec Karina et profita d’une nouvelle occasion de rabaisser Mila. Elle ne faisait pas ça intentionnellement, elle disait juste ce qu’elle pensait. Mais comme Mila semblait la prendre encore pas très bien, Irina lui assura qu’elle savait bien qu’elle n’était pas stupide. « Parfois on dirait tu sais. Je sais que c’est dans ta nature d’être directe et de ne pas mâcher tes mots et j’apprécie ça, mais du coup je me pose des questions et tout. » Pauvre chérie. C’était la première chose qui vint à Irina mais elle se retint de le lui dire. « Tu devrais juste avoir plus confiance en toi Mila. » dit-elle finalement en haussant les épaules. C’était aussi simple que ça. Finalement, Irina exagéra un peu sur le fait que l’Egyptienne lui avait beaucoup manqué et se donna un air très dramatique. « Eh bien dans ce cas, tu m’as énormément manquée aussi et j’étais vraiment désespérée. Pour de vrai. » Irina se mit à rire. « C’est normal ça, je suis une personne tellement exceptionnelle. » Elle disait ça en toute modestie bien sûr. Mila changea alors de sujet. « J’ai faim… On commande quelque chose ? Sauf si tu as le frigo plein ? » Irina fronça les sourcils. « Est-ce que j’ai une tête à avoir un frigo plein ? » demanda-t-elle alors. « Non parce que les gens du supermarché m’insupporte vraiment donc j’y vais le moins possible tant qu’à faire. » Parce qu’elle avait envie de tous les tuer quand elle se déplaçait et qu’elle était trop bien pour aller dans ce genre d’endroit. « Commandons donc ! Tu veux quoi ? C’est moi qui offre, en l’honneur de ta promotion. » Elle était décidément bien trop généreuse ce soir.