Sa vie était un cauchemar, un pire cauchemar. Elle n’avait pas assez de l’épidémie de grippe qui ramenait toutes les cinglées aux urgences, des conneries habituelles de ses patients, elle avait en plus, un autre étudiant dans les pattes. Elle ne comprenait pas pourquoi ses patrons s’acharnaient. Elle avait fait couler la première, arrivait à peine à rester aimable avec Karina, alors pourquoi il lui donnait encore un autre fœtus ? Enfin… Ellyot avait le même age qu’elle, et Karina était plus vieille, mais ce n’était pas une raison. Ils ne savaient pas grand-chose et ne faisaient jamais rien comme elle le voulait, elle n’avait pas besoin de ça. Vraiment pas. En plus, le gamin était fort. Elle avait beau lui donner les tâches habituelles qui les faisaient tous râler et/ou échouer, il finissait toujours par réussir. C’était énervant et pas naturel. Alors aujourd’hui, pour le ‘récompenser ’ de ses ‘progrès’, Rosalie lui avait donné sa pile de cliniques et était partie ‘superviser ’ ailleurs. Cet à-dire, elle était retournée dans son bureau et c’était occupée des dossiers de ses patients en chirurgie en paix et en silence. Elle avait aussi appeler ses sœurs et piquer un somme, mais travailler surtout. Enfin, pas qu’elle ne méritait pas une sieste, elle était épuisée, en plus de son horaire normal, elle devait se taper des heures sup’ pour aidée à l’épidémie. Tellement de gens toussaient autour d’elle, qu’elle prenait pratiquement sa douche dans le désinfectant. Elle c’était fait avoir à la dernière passe, elle ne tomerait pas malade deux années de suite. Enfin soit. La journée touchait à sa fin maintenant (il était pas trop tôt) et elle décida de faire bonne figure et d’aller prendre des nouvelles de son ‘protégé’.

Elle descendit aux derniers étages et se dirigea vers l’accueil. Ses dossiers étaient tous là, apparemment, il avait réussi à passer à travers chacun d’eux. La blonde hissa. Elle ne trouvait pas qu’Ellyot soit particulièrement doué, mais même si ça avait été le cas, personne n’aurait pu réussir un tel exploit. En tout cas, pas sans avoir tué un ou deux patients stupides. Ce garçon n’était pas net dans sa tête. Ou bien c’était un robot. Elle prit les dossiers pour les survoler plus tard et alla rejoindre sa petite proie. Elle arriva au même moment que la dernière patiente quittait. L’Anglaise referma la porte derrière elle et dévisagea l’autre pendant un moment. « Journée enrichissante? » Son ton était sarcastique à souhait. Les journées en clinique étaient pénibles. La pluspart des gens venait pour rien, à peine enrhumé, quelques petits vieux venaient pour avoir de l’attention et le reste ; infection, maladie transmise sexuellement, objet non identifié dans une quelcontre partie du corps.. C’était pénible. Elle essayait toujours d’échanger ses heures avec les autres médecins. Elle déposa les dossiers sur la table, c’était vraiment une bonne pile. « T’as eu du boulot en tout cas. J’espère que tu ne les as pas seulement référées à un autre et te l’es coulée douce le trois quarts du temps parce que… » Elle se fit interrompe par quelqu'un à la porte. Quelques secondes plus tard, le directeur de l’hôpital se glissa dans l’ouverture. « Monsieur… » Un frison lui traversa le dos. Elle était toujours partagée entre l’admiration pour cet homme et le dédain. Elle basait quand même toute sa motivation sur le fait qu’elle voulait le déplacer un jour. « Dr. De La Vega, on vient de m’annoncer que vous avez vidé la clinique aujourd’hui. Remarquable, ça n’était pas arrivé depuis le début de la tempête. » La blonde sourie et redressa les épaules légèrement. « Merci, mais ça s’est très bien passé. » « Tant mieux, tant mieux. » Puis il se tourna vers Ellyot. « J’espère que vous prenez des notes ! Excellent modèle que vous avez là » Et quitta la pièce. Rosalie se mordit les lèvres le plus possible, pour s’empêcher d’éclater de rire. Ce n’était pas du tout son genre de s’approprier le travail des autres, vraiment pas. Elle n’en avait jamais eu besoin non plus. Mais bon, elle n’avait pas voulu se taper l’engueulade qui aurait suivi si le patron avait appris qu’elle laissait Ellyot seule. Elle haussa les épaules et se tourna vers le jeune homme d’un air non achalant. « Derien, sa me fait plaisir de te servir de modèle petit. » Elle étira le bras et lui tapota la tête, comme un caniche.

J'ai pas inventée l'épidémie ! Je me suis bassé sur ça!

La porte à peine fermée, le foetus se mit à éclater en cris, insulte et menace. Rosalie se retient de juste de ne pas lui bayer au visage. C’était adorable à voir en fait. Il avait l’air d’un gamin et il s’émoustillait comme ça, il devenait tout rouge, adorable. Elle le laissa terminer et reprendre son souffle avant de bouger. Elle le contourna facilement et, le plus gentiment du monde, lui servie un vers d’eau. Non parce qu’après tout ça, il devait avoir le souffle court le pauvre petit. Et puis maintenant, il ne pouvait pas dire qu’elle n’avait jamais rien de fait pour son bien quand même. « C’est mignon comment, tu penses que tout les autres à ma place, sont plus compréhensibles. » Ses collègues avait beau envoyer de la poudre aux yeux, elle les observait et les connaissait mieux que ça. Aucun d’entre eux semblait réellement ‘apprendre’ au gamin qui les suivait partout, la plupart des étudiants se trouvaient avec de la paperasse à remplir dans un coin, ou bien se tenait derrière pendant que les grands faisant leurs travaux. Quand elle avait été à la place d’Ellyott, son mentor avait fait la même chose. Il lui avait donné un tas de papier. Rosalie avait accepté gentiment, et puis une fois qu’il était sorti de son bureau, avait fouillé dans son agenda et avait pris tous ses rendez-vous par elle-même. Il avait une différence entre se faire prendre pour un idiot et en être un complètement. « Et je sais pas de quoi tu te plain, après une journée comme aujourd’hui, si tu as vraiment fait tout ce que tu avances, tu as surement plus d’expérience que le trois quarts de tes copains de classe, donc arrête de faire le gamin malheureux et réprimer, ça ne prendra pas avec moi. » Elle avait tout de même inventé l’art de faire des scènes après tout et ce n’était pas un homme qui allait lui apprendre. « Eh oui, effectivement, tu as raison, je n’en aie rien à faire que tu apprennes ou pas. » Elle prit un de ses tons les plus sarcastiques avant de continuer. « Je me demande bien pourquoi d’ailleurs ? Ah oui, peut-être parce que j’ai d’autres choses à faire, d’autres buts dans ma vie qu’a joué au perroquet avec un gamin, qui si réussi toutes ses cours, se retrouveras encore plus dans mes pattes? » Non, mais on se demandait vraiment où ils allaient tous chercher la notion qu’ils devraient prendre plaisir* à enseigner à la relève. La relève était génanante, elle n’avait pas particulièrement peur d’Ellyott en soi pour son plan de carrière, mais il la ralentissait et c’était déjà trop. « Et oui, OK, dis ce que tu veux au directeur. Appelle tout les patients, fait les pavané un à un. Je vais recevoir une tappe sur les doigts. En attendant, moi j’ai mon diplôme, mon bureau en haut et pas de temps à perde. Mais bon, amuse-toi ein, si c’est ce qui te fais plaisir. » Elle haussa les épaules. « Autre chose ou t’as fini? »

Rosalie en avait largement assez de ce gamin. Elle comptait bien aller voir son patron pour s’en débarrasser ou quelque chose du genre, car vraiment, c’était toujours une plaie avoir un fœtus sur les bras. Surtout au foetus avec autant de gueule. Elle n’avait jamais été patiente, mais ce petit la testait et ça ne pouvait pas bien finir pour tout le monde. « Non je n’en ai pas fini ! »La blonde grogna entre ses dents et jeta sa tête vers l’arrière, complètement désespéré. Ce manège était pénible et elle voulait tout simplement rentrer chez elle. « Je serais plus avancée que tous mes petits copains? Surement, mais ça ne sera pas grâce à toi, c’est juste parce qu’heureusement pour moi je suis assez intelligente pour aller voir ailleurs qu’auprès de toi ! » Elle se tourna vers lui, stoïque et haussa les épaules. « Et alors ? Ton but c’est de faire des progrès non ? Que sa soit de moi ou d’ailleurs, qu’est-ce que c’est sensé faire ? » Elle ne comprenait pas son acharnement. Il n’avait pas l’air de comprendre qu’elle n’était pas vraiment préoccuper par lui, ça ne lui dérangeait pas qu’il soit là a apprendre, elle ne voulait juste pas être responsable d’un gamin c’est tout. Il prenait sa personnelle et bien que la blonde était amusée et tentée de le pousser à bout, elle était beaucoup trop lasse pour entrer dans son jeu.

Quand il commença à l’attaquer dans son boulot par contre, elle se mit à la défensive. Elle se trouvait parfaite, mais parfaite incluait tout un tas de défauts qu’elle était prête à vivre avec. Mais son boulot était impeccable et elle était la meilleure, ça elle le savait et le disais sans aucune once de vanité. C’était juste un fait et que l’autre pense qu’il puisse la tasser aussi facilement… Un rire se prit dans le fond de sa gorge. « Please. Tu es encore sur les bancs de l’école, tu n’as aucune idée du boulot que je fais dans cet hôpital ou bien ailleurs. » Elle se souvenait aussi d’avoir ce sentiment quand elle était à Harvard, qu’elle était prête et avait tout vue, elle avait pris un léger coup quand elle avait finalement gradué et commencé sa résidence. Heureusement pour elle, et le monde de la science en général, ça n’avait pas duré très longtemps et un an et demi plus tard, elle avait passé l’examen et tous les crédits nécessaires que les gens achevaient en quatre ans. Elle était une chirurgienne exemplaire, elle n’avait pas encore vingt-trois ans et avait trois articles publiés dans des magazines réputés sur ses recherches privés. Et après Ellyot se demandait pourquoi elle n’avait rien à foutre de lui. « Mais d’ailleurs… C’est facile d’arriver à ce poste en Volant le mérite et les compétences des autres non ? En fait, tu as juste eu un diplôme en manipulation, la médecine tue ne connais pas tu ne fais juste que te servir des autres non ? » L’Anglaise sentit un choc dans tout son corps et s’approcha du brun pour le giffler. Chose faite, elle respirait un peu mieux. « Tu veux que j’aille voir le directeur et que je lui dise la vérité? Okay, sans problème. Il va me gronder, me faire la gueule pendant deux jours et me donner de la paperasse et puis finit. Tu penses vraiment que ça ? Des CLINIQUES, vont changer quoique ce soit à mon horaire? Bienvenue dans la vraie vie petite. Personne n’est là pour t’aider ou bien te prendre par la main. L’hôpital n’arrêtera pas de vivre parce que tu ne trouve pas l’aide nécessaire et que tu as des petits besoins d’attention. Et tu sais quoi, je te rends grandement plus service si je te laisse débrouiller par toi-même. Tu tes trouvé un autre résident ? Bien, tant mieux, au moins ça veut dire que tu fais preuve d’initiative. Même si a la fin de la journée, ça ne vaut pas grand-chose. » Elle n’avait pas porté attention à l’école du jeune homme, mais il n’avait certainement pas connue la jungle et les bains de sang qu’était Harvard. Elle se demandait pourquoi toutes les autres universités s’obstinaient à produire des mous dans ce genre. Elle sortit son téléphone de sa poche et envoya un courriel rapidement au directeur, pour le prévenir de ce qu’elle venait de faire. Comme ça au moins, elle ne se ferait pas devancer. « Voilà, le boss est au courant pour ta journée. » Pour l’effet que ça lui faisait, tiens.

« Je suis là pour apprendre. Tout le temps. Pas qu’avec certaines personnes. Avec toutes les personnes que je rencontre et je côtoie ici, les autres, mais aussi toi ! T’as été contente lorsqu’on t’a appris des choses non ? Et ben partage un peu mais tu es bien trop égoïste pour savoir ce que c’est le partage, la seule chose qui t’intéresse c’est ta petite personne et ta réussite, enfin de voler la réussite des autres ! » Blah, blah, blah, blah. Rosalie fit mine de bayer aux corneilles, passant la main devant sa bouche. Une fille ne pouvait pas être prise à la dépourvue une fois dans sa vie et se défendre sans son patron sans être traitée d’égoïste, opportuniste et voleuse. Elle voulait bien être les deux premiers, mais jamais, jamais, elle ne volerait les crédits d’un autre. Elle adorait la médecine, elle avait ça dans le sang, son boulot c’était sa vie et elle n’avait absolument rien à prouver à ce petit adolescent attardé qui c’était mit dans l’idée de la suivre comme un chien de poste et d’attendre de ses conseils. « Effectivement, je n’ai pas été élevée pour partager. Je suis née avec une cuillère en or dans la bouche, j’ai toujours eu ce que je voulais et j’ai un q.i et une mémoire photographique qui m’aidait à ne fais, aucun effort à l’école. Ça te fait rager nan ? Ça fait rager tout le monde. On ne se mettait pas à mes pieds pour m’apprendre. On me prennait pour une blonde creuse et stupide. J’ai appris par moi-même et j’ai fait des pieds et des mains pour arrivée là et je ne vois pas, pourquoi je devrais faire le chemin à ta place. » Pour lui prouver qu’elle n’en avait rien du tout à faire de ses cliniques et tout le reste, elle alla d’elle-même envoyer un message à sa bosse pour lui expliquer ce qui s’était passé. Le pire – enfin le mieux – qui pouvait lui arrivée, vraiment, c’était qu’il ne lui donne plus jamais de bébé à babysiter. Ce qui vraisembleme ferait l’affaire à Ellyot aussi. « Good, merci, au moins tu m’épargnes la tâche d’aller voir mon boss pour lui demander une décharge de travail. » Il lui restait toujours Karina, mais elle commençait à s’habituer à la présence de la petite brune et puis c’était une faveur pour Lys donc bon. « J’espère que d’ici à ce que l’on te confie un nouveau filleul tu auras un peu plus compris l’intérêt de cette mission ! » Rosalie rigola sans même lever la tête de son téléphone. « T’as vraiment rien compris ein. J’en aie rien a foutre de la relève et je veux pas de filleul, je ferais la même chose au suivant et puis l’autre, jusqu’à ce qu’on me foute la paix. T’n’étais pas spécial ou unique, ce n’était pas personnel. Babysitter est juste vraiment trop chian. »