∞ Rose & Laura

« the edge of glory »

Des heures et des heures de répétitions en troupe complète, et il fallait dire que je commençais à être sur les genoux à force. J’enchainais les pas et les portées avec Amaury où je voyais très bien qu’il était aussi fatigué que moi. Au point même que nos pas commençaient à ne plus être ce qu’ils étaient, même si on se tenait toujours à fond. En même temps, lui comme moi, ne tenant pas à être virer de nos premiers rôles. Vient le même moment de répéter la partie théâtrale et cette partie je commençais à bien la tenir, enfin c’est parce que qu’on revoyait que certaines scènes car je ne les maîtrisais pas toute encore. Mais ça ne saurait tarder. Le metteur en scène et le producteur nous accordait une pause, et avant même d’avoir pu lui dire quoi que ce soit, Amaury partait dans son coin. Encore un souci avec cette Neige à tous les coups. Enfin ça, s’était ce que je préférais me dire, plutôt que leur romance était toute belle et toute rose.

Je vidais en deux trois mouvement une bouteille d’eau tellement l’effort était intense, nous avions une bonne pause avant de reprendre, au point que l’une des filles de la comédie musicale avait une envie de potin alors que j’étais dans les vestiaires du théâtre à me refaire une beauté – autrement dit, juste me recoiffer, car le maquillage était une option dans ce genre de répétition. En faite, Soraya était une des danseuses dont j’étais le plus proche dans la comédie musicale, et une des filles les plus ambitieuses qui soit également. S’était peut être pour ça que je l’appréciais bien, peut être aussi parce qu’elle connaissait mes intentions envers Amaury, elle savait à que je tenais beaucoup à lui, mais elle savait aussi tout ce que je pouvais faire pour me propulser sur les devants de la scène grâce à lui. « … Et imagine un peu, si Amaury et moi étions en couple, ou un semblant de couple, je m’en fiche. Tu connais j’ai toujours su sauver les apparences. Mais imagine ce que ça pourrait donner dans les gros titres du New York Time, le coup de pouce pour la comédie musicale et pour ma … » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que je fus interrompu par un bruit venant de l’entrée du vestiaire, je m’empressais d’aller voir. Et qu’elle ne fut pas ma réaction que de voir Rose là. Je crois que je venais de passer par toutes les couleurs. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu entendre. Mais je connaissais bien Rose, et à son air, je voyais qu’elle avait entendu bien plus que ce que j’aurais souhaité. A la rigueur, je pouvais faire comme dans tous les scénarios de télévision qui disait « ce n’est pas ce que tu crois » mais s’était peine perdu. « Rose… » dis-je tout simplement. J’essayais de reprendre des couleurs, après tout, j’étais Laura Szadowski. « Ecoute Rose, je ne sais pas ce que tu as entendu, mais je suis grandement sûr que tu n’as compris que la moitié… » commençais-je en la regardant droit dans les yeux sans remords. « … d’ailleurs, tu as entendu quoi ? Parce que vu ta tête, oui tu as entendu quelque chose, ça j’en suis sur. » Je restais planter devant elle, et je n’allais pas lâcher l’affaire tant que je n’étais pas sur de ce qu’elle avait compris par rapport à son frère. Ce n’était pas forcément toujours extra entre lui et moi, je n’avais vraiment pas besoin de ça en plus.

Avant même de lui laisser ajouter une quelconque parole je la tirais par le bras pour qu’on soit tranquille dans le vestiaire, je ne voulais pas d’un scandale au sein de la troupe, et de passer pour la méchante en plus. Je jetais un œil à Soraya qui croyait apparemment pouvoir rester là pour écouter toute la conversation. « Soraya, je te retrouve tout à l’heure ! » En gros : t’es bien gentille mais dégage de là maintenant. Je me posais donc devant un des lavabos qu’il y avait dans le vestiaire. C’était elle et moi, ma parole contre ses oreilles, et je n’avais aucune idée de si Rose, qui était tout de même mon amie, allait pouvoir m’accorder le bénéfice du doute sur ce qu’elle avait entendu.

∞ Rose & Laura

« the edge of glory »

En temps normal, je n’avais pas à me justifier de mes dires. Mais là s’était bien différent. Rose était mon amie, mais également la sœur d’Amaury, et connaissant le caractère de la blonde qui était aussi trempée que le mien, je craignais de ce qui allait se passer. Alors que Rose allait tourner les talons, je m’étais mise en tête de lui faire comprendre tout ce que j’avais vraiment sur le cœur par rapport à Amaury. De toute façon, je ne pouvais pas nier ce que j’avais dit, mais il y avait aussi le début de l’histoire qu’il fallait qu’elle connaisse. Avant ça par contre, je devais essayer de la calmer et de lui faire entendre raison sur une discussion possible entre nous deux.

En bonne jeune fille posée, je me reprenais comme un revers de claque ce que Rose venait de dire. Mais en même temps, les Lacroix-Davis, le nom était déjà une source de confiance dans le domaine de la danse. Les Szadowski, on les connaissait grâce au papa riche et imposant, mais pas la petite qui danse. Je réfléchissais une seconde à ce que j’allais dire. Mon instinct aurait voulu lui répondre dans l’immédiat, mais je ne devais pas fauter une fois de plus. « Tu sautes directement au conclusion alors que tu n’as entendu que la moitié de la conversation Rose ! Et non, on fini cette discussion tu verras ton frère après. De toute façon a une pause plus au moins longue vu les répétitions que l’on vient de faire. » Rose le savait, quand j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas ailleurs. En tant que jolies blondes toutes les deux, nos caractères étaient assez semblables sur certains points. Je reprenais donc ma conversation avant de laisser la sœur d’Amaury dire quoi que ce soit. « Je ne nierai pas ce que j’ai dit, car oui c’est vrai, Amaury est un Lacroix-Davis, et ça pourrait m’aider pour me faire un nom. Allez Rose, ne me dit pas que tu ne t’ais jamais servi de personne. Toi comme moi on sait très bien que pour se faire une place dans la danse on doit être amené à se servir des autres au moins une fois. Mais … » Mais ce n’était pas tout, je n’avais pas que ce côté « je me sers de lui » qui me tenait à Amaury, il y avait également le fait que je tenais aussi un peu à lui. Et oui Laura Szadowski n’était pas faite que d’un cœur de pierre, dans l’idée où elle en avait un. Et quand bien même je ne la supportais pas, il était avec Neige, et Amaury ne jurait que par elle. Pour le plus souvent, je faisais comme si le contact était juste professionnel, car de toute façon, s’était ce qu’il était et rien d’autre. Bref, je ne tenais pas à me mélanger les idées en rajoutant celle-ci, pour le moment, s’était le triangle Rose-Amaury et moi-même. J’allais faire une chose que je n’avais faite de ma vie, j’espérais juste que Rose approuverait ma demande. « Ecoute Rose, je ne te cacherais rien, je répondrais à toutes tes questions, mais n’en parle pas à Amaury. » Pour une fois, je n’étais pas dans une quelconque manipulation avec, bien au contraire, je savais également être sincère, même si ça allait surement me coûter cher, mais j’assumais. En même temps, je n’avais qu’à fermer la porte ou vérifier qu’il y avait quelqu’un dans le coin. Bel leçon, j’assurerais plus mes arrières les prochaines fois où je devais aller à des séances confidences. « S’il te plait. » précisais-je même pour la convaincre une dernière fois. Je savais que ce n’était pas mince à faire. Posée contre les lavabos qu’il y avait dans les vestiaires, je m’asseyais carrément dessus car si elle acceptait de rester et de parler, ça allait surement prendre tout mon temps de pause. Je fixais Rose en essayant de deviner ses intentions : rester ou courir tout dire à Amaury. Et dans ces cas là, je pouvais lui dire au revoir, car là ça sera un allé sans retour dans la relation avec Amaury. Il se pouvait même que ça entrave sur la comédie musicale tant la relation pourrait se dégrader. En gros, Rose avait le dernier mot de l’histoire dans tous les cas, ce qui faisait que je ne pouvais plus jouer la comédie en ce moment.

∞ Rose & Laura

« the edge of glory »

Dans New York, je ne possédais que très peu d’amis je devais l’avouer. Les hommes je m’en servais comme des jouets, les femmes trop envieuses pour être franches et sincères envers moi. Les vrais amis, au final, étaient rares. Pour moi, Rose faisait partie de ces réels amis qui nous tiennent à cœur. Mais à cause d’une stupide porte mal fermée, j’avais des comptes à lui rendre et pas des meilleurs. Ce qu’elle venait d’entendre, si je les avais entendu envers Vladimir, j’aurais surement dévisagé d’un joli coup de poing le visage de la personne concernée. A cette pensée, je touchais mon visage, ma joue même, satisfaite de ne pas avoir eu moi-même ce genre de situation. Posée sur le lavabo, j’écoutais les dire de la jolie blonde, je baissais les yeux, non pas pour l’éviter, mais pour éviter de rire. Le monde de la danse n’était pas le monde des bisounours. Je ne comprenais pas pourquoi Rose parlait de la danse de cette façon de ce monde, on savait aussi bien l’une que l’autre que le talent ne suffisait pas malheureusement, sinon le métier serait blindé de danseurs et de danseuses partout. Je relevais les yeux pour lui répondre. « Je comprend que tu sois énervée, mais tu me laisses pas m’expliquer non plus Rose. Je te l’ai, je le répète, je ne nierais pas ce que j’ai dis. C’est fait, c’est fait, point. Le talent ne suffit pas dans le métier, alors arrête de te voiler les yeux en jugeant que ça suffit. Beaucoup on cru ça, peu y sont arrivés. Ce n’est pas parce que s’était ton cas, que c’est le cas de toute. » True story darling. Et maintenant qu’on venait de passer aux généralités du talent, on passait sur le mien. Mon talent, mon ambition. Rose pensait que j’étais bien plus ambitieuse que ça ? Effectivement je le suis ambitieuse et je ne comptais pas lâcher l’affaire. Me dire ce genre de chose était remettre en question les soirées à l’Opéra Garnier de Paris, là où ma passion avait finalement trouvé son point de départ. Je tolérais que moyennement ce qu’elle venait de me dire maintenant. « Ne fait pas comme si tu ne connaissais pas ce que je vaux là-dessus Rose. Parce que si là je tente de me justifier calmement ça ne va plus être le cas très longtemps. » S’était dommage d’en arriver là, mais au final, si j’étais sur qu’Amaury n’en serait rien, je serais déjà repartie depuis longtemps. Mais ce n’était pas le cas, et Rose allait s’assurer de courir pour tout lui dire. Bon dieu, mais elle n’était pas possible. Gossip girl, finalement s’était peut être elle. Je lui avais demandé poliment de ne rien dire à Amaury sur ce qu’elle avait entendu, mais évidemment elle n’en ferait rien de tout ça. Après, je n’aurais aussi qu’à la laisser partir et prétexter à Amaury que s’était de la pure invention, que sa sœur était juste jalouse de la place que j’avais dans la comédie, ou je ne savais quelle autre histoire possible. Mais je n’avais pas envie de semer la zizanie dans la famille Lacroix-Davis. La famille était une valeur sacrée à mes yeux. Je m’énervais vraiment contre Rose. « Mais merde Rose, t’en a pas marre de sauter au conclusion comme ça ?! Il n’y a pas que ça envers Amaury, je tiens aussi à lui… Tu crois que je me démènerais comme ça aussi si j’en avais rien à foutre ?! » Je venais de lâcher que la dernière Szadowski n’était finalement pas qu’un cœur de pierre, mais qu’il y avait autre chose derrière tout ça. Mais je regrettais aussi vite, je ne connaissais pas la relation qu’elle avait avec Neige, et je savais que l’histoire qu’Amaury avait avec cette dernière était sérieuse. Je descendais du lavabo, j’hésitais finalement à partir. Je préférais encore passer pour la méchante, qu’une pseudo-amoureuse qui cherchait une manière d’arriver à ses fins sentimentalement parlant. Je fixais Rose, je me retournais pour me passer un coup d’eau sur le visage. Les deux mains appuyées sur le lavabo, je la regardais à travers la glace. « Tu sais quoi ? Va voir ton frère et dit lui que je suis une garce qui veut juste se servir de lui pour pouvoir m’élancer en haut de ma carrière… » déclarais-je comme si je m’en foutais royalement de ce qu’elle pourrait aller lui dire, même si s’était faux. J’allais sauver mes apparences comme je pouvais.

∞ Rose & Laura

« the edge of glory »

Rien n’allait pour Rose, vu le ton froid qu’elle employait, tout ce que je pouvais lui dire là laisserait de marbre. Bon et bien, la miss Lacroix-Davis allait devoir se contenter de ça. Je la voyais, les mains sur les hanches en train de me fixer, moi assise sur le lavabo cherchant en vain qu’elle comprenne quelque chose et qu’elle arrête de me demander en boucle de justifier les dernières parties qu’elle avait très bien entendues. Enfin il fallait surtout que je justifie ce qu’elle n’avait pas entendu, mais ça je ne pouvais pas, je connaissais très bien la jeune femme pour savoir qu’elle irait très certainement dire tout à ça à son frère. Ou du moins, s’était ce qu’il me semblait qu’elle allait faire. Rose avait décrété que s’était à son tour de parler, et je la laissais faire. Je pouvais bien au moins lui faire ça. Encore et toujours par rapport à ma carrière et la réussite, la fierté de réussir par soi-même. J’estimais que s’était le cas, que j’avais réussi, parce que dans le fond, il ne s’était rien passé avec Amaury ! J’attendais qu’elle ait fini pour reprendre la parole. « Ecoute Rose, ce que tu as entendu et une supposition de ce que je pouvais faire. Et oui, c’est à mettre au futur, car rien de tout ça n’a été fait. Alors jusque maintenant, tout ce que j’ai fait, je le dois à moi-même. Alors si on pouvait arrêter de juger ma carrière actuelle, car je n’ai rien fait de déplacer pour y arriver. Enfin jusque maintenant… » Le « enfin jusque maintenant » était rajouté volontairement car je pensais anticiper la réaction de Rose, qui tacherait de me faire remarquer que j’avais quand même l’intention de faire quoi que ce soit pour accélérer mon ascension dans la danse.
Finalement, j’avouais à Rose la première partie de la conversation, ce qui eut pour effet de me renfermer comme une moule directement quand elle me posait des questions par rapport à cela. D’ailleurs mon regard suivait avec cela, un regard froid et plein de sens dans le sens que je ne souhaitais pas en parler. « ça va Rose, j’ai pas dis non plus que j’étais folle amoureuse de lui non plus ! » Je me défendais encore une fois devant ses assauts, et encore si on pouvait appeler ça de la défense. Contre mon grès, je m’étais même montrée agressive envers elle. En quelques secondes, j’avais oublié qu’elle avait été une amie très cher, et rien que d’y penser, je m’adoucissais directement. Je reprenais une bonne respiration, avant de répondre avec plus de calme qu’avant. « Je sais qu’il y a Neige, pour ça que je ne dirais rien à Amaury… » Je tâchais d’éviter les insultes à l’égard de l’autre, mais dans le fond, toutes les injures possibles et inimaginables étaient proférées pour elle. Pour une fois, et si elle me connaissait vraiment bien, Rose pouvait y voir la sincérité même dans mes deux dernières phrases que je venais dire.
Je soupirais une seconde fois, mais de soulagement. Rose ne dirait rien à Amaury. Même si cela était à la condition de la demoiselle, et je n’avais pas d’autre choix que de l’accepter. « Je n’attend rien de particulier à ce que tu pourrais me dire. Mais écoute, je vais me plier à ta volonté, mais à part Amaury de toute façon, je ne vois pas qui d’autres pourrait me faire une publicité. Je ne toucherais pas à ton frère, hors mis pour la danse. » déclarais-je. De toute façon, sa pimpêche de copine s’occupait du reste donc je restais la petite danseuse, en tête de l’affiche, mais un grand cœur à prendre.
Toujours dans les vestiaires, je souhaitais détendre l’atmosphère, quand un rire me surpris moi-même dans ce type de situation. Je voyais bien le regard interrogateur de Rose. Après tout, les deux bonnes amies venaient de se disputer, et je me mettais à rire. Au final ce n’était pas parce que s’était nerveux, au contraire. « Avoue que tu m’aurais adoré comme belle-sœur. » lui dis-je en rigolant, c’était une chose qui n’arriverait jamais, mais Rose et moi nous nous étendions très bien – avant cette histoire – donc après tout, on pouvait très bien imaginer ce que ça pourrait donner.

∞ Rose & Laura

« the edge of glory »

Règle numéro un, j’ai toujours raison ; règle numéro deux, si j’ai tord, relire la règle numéro un. C’était très bien ce qui définissait nos deux caractères, le fait que l’on n’accepterait pas l’une ou l’autre d’avoir tord. A moins d’avoir une très très bonne raison, et encore même cela n’était pas forcément suffisant. Normalement, je ne me laissais démontée par personne, mais vraiment personne. J’estimais être une jeune femme qui n’avait aucune utilité à se justifier, j’étais une princesse, même sans le titre, mais une princesse tout de même à qui tout était dû. Mon père m’avait souvent répété que j’étais un trésor à moi toute seule, et que je ne devais me laisser faire par personne. Et voilà l’homme qu’il était devenu, même après avoir perdu sa femme, il était un homme respectable qui avait construit une grande fortune, toujours invité aux soirées mondaines. Alors oui, pour moi il était un exemple à citer, et pour la construction de ma propre image. Mais là, je me retrouvais désarmée face à une personne que je considérais comme mon amie. Car elle était bien là, la faille de mon père, il n’avait aucuns amis dans son entourage, juste sa famille et des collaborateurs. Finalement sa vie devait être bien triste, car avec Rose, on avait tout de même développé une complicité que peut d’autres pouvaient comprendre. Alors je ne voulais pas tout gâcher pour une stupide histoire par rapport à son frère. Mine de rien, Laura Szadowski pouvait faire preuve de sentiment, incroyable non ? Je commençais à obtenir un minimum de compassion de la part de Rose, et ça soulageait de voir que je pouvais lui faire entendre un peu raison. Mais je comprenais également par son silence et son attitude qu’il ne fallait as que j’en profite non plus car si je ne faisais pas attention à se que j’allais dire, ça exploserait de nouveau. Je la fixais quand elle fixa les limites de ce qu’elle pouvait accepter. J’hochais la tête, mais elle zappait un détail quand au fait d’être éloigné de son frère. « D’accord Rose, mais je ne vois déjà pas ton frère en dehors des répétitions et je te rappelle tout de même qu’on est les deux rôles principaux de la comédie, donc éloigner, mais comme je pourrais… » De toute façon, il passait tellement de temps avec Neige en dehors des répétitions que je ne le voyais jamais en dehors des répétitions. Peut être aussi que c’était pour ça que j’étais si amer avec lui la plupart du temps, je ne le connaissais qu’à travers ce que je voyais de lui sur les planches et s’était tout. Enfin, avant on se voyait en dehors des théâtres, mais ce temps me paraissait loin. Mais bon, je supposais que Rose n’était pas sans ignorée que j’étais assez infâme de temps à autres avec son frère, il savait me rendre les choses aussi. Quitte, voilà ce qu’on était. Ce n’était pas un coup de foudre, effectivement. Dans le fond ça aurait été peut être mieux, au moins les coups de foudres, ça ne durait pas, j’en étais convaincu. « Merci de ne rien dire Rose. » Je ne voyais que ça à rajouter et ça suffisait amplement. Je n’allais pas encore sortir une phrase qui allait surement faire capoter les choses sans en avoir conscience. Un simple merci suffisait juste parfois. L’atmosphère était de mieux en mieux, dira-t-on, j’en étais satisfaite. Rose n’était pas partie comme une furie hurlant à tour de bras que j’étais folle de son frère, et que j’étais prête à me servir de lui. A la place de ça, on parlait de ce que ça donnerait si j’étais sa belle-sœur, ce qui eut le don de me faire rire un petit peu. J’adorais sa façon de parler d’elle, on se ressemblait beaucoup, et ce qu’elle disait d’elle, c’était ce qu’elle disait de moi. En gros, j’avais très bien compris son espèce de compliment qui à l’entendre, n’en était pas un. « Ne dit pas ça, imagine les repas de famille. Les blondes contre-attaquent ! » lui dis-je en souriant, à la limite du petit rire. Moi je nous voyais bien, en accord toutes les deux, en train de s’en prendre à son frère en le charriant. Encore faudrait il qu’Amaury et moi s’entendions bien pour ça, ce qui était le cas, mais à des occasions. Même si l’ambiance était bien mieux, mon esprit n’était pas totalement libre de ce que Rose avait entendu. « Je suis désolée Rose que tu es entendue les choses comme ça… » Attention, je venais de dire « désolée », mettait une croix sur le calendrier. Comment aurais-je pu lui dire de toute façon, le coup de cœur, ce n’était pas possible vu sa relation avec Neige, et autant que cette relation me soit bénéfique à un moment ou un autre. Je ne savais pas vraiment comment sera la suite des choses, mais il fallait que je m’y tienne aux conditions de Rose, sinon j’étais finie avec une réputation encore pire que maintenant à avoir.