∞ Dolce & Laura

« miroir, mon beau miroir,
dit moi qui est la plus belle »

« Melle Szadowski, votre père vous attend demain soir pour le gala de charité à vingt heure précise. Votre avion est déjà prévu, vous décollerez du JFK pour quinze heure précise, et vous arriverait à dix neuf heure environ. De là, nous irons à votre hôtel pour partir ensuite au gala. » Je soupirais bien bruyamment au téléphone, toute cette routine de gala commençait sérieusement à m’ennuyer. Enfin il s’agissait plus des bonnes manières dont je devais faire preuve, et m’y rendre était obligatoire pour la bonne image de la famille. Bonne image qui n’existait plus vraiment depuis que ma mère avait quitté mon monde il y avait maintenant quatre de cela. On donnait plus l’image d’une famille malheureuse qui a su remonté avec brio le décès si touchant de la famille. Quelle foutaise, on était surtout très douée pour jouer la comédie. Pas si étonnant que ça que je m’étais si facilement tourné vers les arts de la scène comme étude. « Parfait, j’y serais, mettez à ma disposition tout mon confort habituel. Bonne journée Walter. » Et je raccrochais le téléphone aussi vite que possible avant que l’on ne me sorte encore d’autre directive que je devais suivre.
J’avais encore du temps, mon cours d’aujourd’hui était un cours de danse comptemporaine qui était prévu en soirée. Les joies de cette école, rien n’était pareil qu’un étudiant classique dans une faculté banale. J’adorais ce type d’école, j’y étais à ma place je le savais. Ces fois où je fantasmais à l’idée de me retrouver à la place des filles qui dansaient gracieusement à l’Opéra Garnier de Paris, j’allais y être un jour moi aussi. J’allais juste me rendre dans les boutiques cette après midi pour dire de trouver quelque chose de sympa pour danser. Déjà, je devais me retrouver une paire de chaussure à talon couleur chair, et la professeur de danse tenait à ce que l’on soit dans du noir voilé. De quoi me trouver une bonne excuse pour une séance de shopping de dernière minute. En route dans mon joli cabriolet, je me rendais dans les rues les plus chers de la ville. Une vitrine particulière attirée mon attention, un haut très près du corps et une jupe dans le même style qu’un tutu noir. Je rentrais dedans, et dans la foulée j’essayais ce magnifique ensemble. En sortant de la cabine cependant, je n’étais plus devant le miroir et pourtant s’était tout comme, la même blondeur, les mêmes yeux, la même silhouette. « Encore un peu et je jurerais d’être devant mon miroir, dommage que ce haut te boudine un peu toi. » adressais-je à la blondinette sans remords. Une vendeuse nous scruter au loin sans bien comprendre se qui se passait vraiment.

DOLCE & LAURA

❝ miroir, mon beau miroir,
dis moi qui est la plus belle ❞

Pour la première fois depuis que j'avais commencé mon internat, j'avais enfin du temps pour moi. Je pouvais enfin voir Gabriel pour qu'on fasse le point sur les appartements que Joshua avait visités et dont il m'avait fait le compte rendu. En effet, Josh avait dû s'occuper de tout ça, ce n'était pas en partant à 7h et en rentrant à 23h que je pouvais faire des visites. Peut-être que c'était d'ailleurs le problème et que c'était la raison pour laquelle aucun de ces appartements ne me convenait. Je n'arrivais tout simplement à m'imaginer y vivre. Mais peut-être que la raison était que je n'y avais jamais vraiment mis les pieds et que je n'avais vu ces appartements qu'en photos. J'allais donc faire un point et visiter les appartements que Joshua avait préférés. Pour cela, j'avais rendez-vous avec Gabriel, notre courtier immobilier. J'avais enfin eu des congés et avais donc trois jours de libres. Sauf urgences bien sûr. En effet, peu importe les congés, s'ils ont besoin de bras, je serais bipée, ce qui me semblait parfaitement normal. Il fallait également dire que le service pédiatrique était vraiment en pagaille depuis qu'Hazel avait été mise en congés forcés suite à son accident de voiture. Elle n'était pas titulaire, seulement résidente, mais elle manquait beaucoup au service. D'ailleurs, heureusement qu'elle gardait la crèche de l’hôpital, sinon elle me manquerait beaucoup à moi aussi. En effet, depuis que nous avions eu une vraie discussion, "Ariel" et moi nous étions vraiment rapprochées et je pouvais maintenant presque la considérer comme une amie. Et cela faisait du bien de savoir qu'il y avait des personnes sur qui on pouvait compter à notre lieu de travail, surtout si comme moi nous y passions près de cent heures par semaine. L'hôpital était presque devenue ma maison, après tout, j'y passais plus de temps que chez moi. C'était donc la première fois depuis que mon internat avait commencé que j'étais vraiment en congé. Et pour célébrer ça, j'avais décidé d'aller faire les boutiques avant de rejoindre Gabriel. Je ne me souvenais même plus de la dernière fois que j'avais du shopping. En même temps, ce n'était pas comme si j'en avais besoin puisque j'avais tous les vêtements que je voulais de la part de Chanel, puisque j'étais leur effigie, mais le simple fait de rentrer dans une boutique de luxe, de prendre tous les vêtements que j'aimais et de tendre ma carte gold sans regarder le prix sur la facture me manquait. C'était très superficiel de ma part, il fallait bien le reconnaitre, mais après tout ce n'était pas comme si je me comportais tout le temps de cette façon, bien au contraire puisque je le passais à essayer de sauver des vies. Mon karma devait donc être bon. J'entrai donc dans la boutique et commençai à faire le tour.

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Souvent on m’avait parlé de cette fille, une qui me ressemblait, ou alors on me demandait comment j’avais fait pour mannequin. J’aurai adoré répondre, j’adorais mon corps donc je n’aurais surement pas refusé une place dans le mannequinat, même si ça n’aurait pas été assez digne pour mon père. Et dans le fond, ce n’était pas non plus la vie que je voulais pour moi. Une chose me plaisait dedans par contre : la joie de porter tous les vêtements que je voudrais. Peut être que s’était cela la clé du bonheur. C’était un de mes avantages dans la danse aussi, s’était que je pouvais me permettre de l’extravagance, tout en ayant comme excuse ma passion.
Voilà pourquoi aussi, ce tutu en guise de jupe plutôt qu’une jupe arrivant à mi-genou légèrement fendue afin de pouvoir faire librement mes pas. Je voulais quelque chose qui allait me démarquer des autres. Après avoir essayé ma tenue que je voulais, et de tomber en face de mon reflet, je ne pouvais pas m’empêcher de l’examiner de haut en bas. Les mêmes cheveux blonds qui descendaient en chute sur ses épaules, des yeux aussi profonds que les miens. Je sentais bien qu’ils avaient la même façon de s’exprimer aussi, tout notre ressenti passer par les yeux. En faite, s’était terriblement troublant, n’importe qui pourrait nous confondre sans hésitation. Je me permettais une petite remarque quand à sa silhouette, s’était ma façon à moi également de me défendre, et de garder ce corps que je trouvais si parfait, à moi. Egoïste dans l’âme. Je tournais dans le magasin, après avoir essayé ma tenue pour enfin l’aborder plus correctement cette fois-ci. « Soit posée et correcte » raisonnait une voix dans ma tête, celle de mon enfance, et de cette femme qui nous avait appris à nous tenir en société. « Tu es cette fameuse mannequin dont on me parle souvent, c'est ça … ? » commençais-je à lui dire à son égard. « On m’avait dit qu’une jeune femme reconnue me ressemblait, mais je ne pensais pas autant. » avouais-je maintenant, toujours en la dévisageant.

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Il fallait que j’apprenne à être sociable aussi cela pourrait être une bonne chose, et puis finalement, si elle avait le même caractère, autant qu’elle pouvait me ressembler, nous allions bien nous amuser toutes les deux. Mais non étions encore loin du compte pour le moment tout de même. Alors qu’on se fixait tentant une discussion cordiale, son prénom me revenait enfin en tête et je comprenais mieux qui elle était, en faite j’aurai du la croiser à plusieurs reprises, enfin sur des affiches seulement. A moins qu’elle aurait pu être convié à certains gala mais j’en doute. « Laura. Laura Szadowski. » me présentais-je à mon tour. Elle comme moi étions parfaitement intriguées par cette ressemble troublante, je sens que Vladimir ou encore Amaury allaient en rire quand je leur raconterais ça, en me disant qu’ils auraient aimé être une petite souris pour voir ça. Et à partir de là, je les maudirais. Schéma inévitable. Voyant le sourire de Dolce face à sa petite remarque sur notre ressemblance, ça avait eu le don de dérocher un sourire de ma part aussi. « Tant qu’il ne nous a pas confondu c’est une bonne chose. » blaguais-je avec elle, même si je ne savais pas trop comment elle allait réagir. Ça se trouvait la jeune femme était d’une susceptibilité à fleur de peau, et là j’aurais le droit à un crêpage de chignon. Et oh non ! Je tiens trop à mes cheveux pour ça.
Cette rencontre avait attisé toute ma curiosité, et j’avais vraiment envie de savoir jusqu’à quel point on pouvait se ressembler. « Excuse moi mais ça m’intrigue tellement cette ressemblance.. » et s’était peu de l’avouer «.. ça te tenterai de savoir jusqu’où on peut se ressembler ? » Laura en mode « je suis gentille » il fallait bien un début à tout, mais la surprise y était pour beaucoup. Je me sentais particulièrement excitée à l’idée de tester cette nouvelle connaissance. Une jumelle cachée ? Je ne pensais pas ma famille capable de cacher une chose aussi grosse que celle là.

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Si ma mère était encore de ce monde je l’aurais surement appelé sur l’instant, en sautant peut être à la conclusion de suite du genre « tu n’aurais pas quelque chose à me dire à propos d’une potentiel jumelle ». S’était impossible je le savais bien, mais ça me trottait en tête tout de même. Finalement la conversation se faisait naturellement entre Dolce et moi, au point que j’en oubliais le pourquoi de ma venue ici. Je me présentais, puis elle enchainait en me vouvoyant. J’avais l’impression d’avoir affaire à l’une de ses personnes que je rencontrais en gala, et j’avais du mal avec ça, quand la personne devait être dans la même tranche d’âge que moi. D’ailleurs dans le doute, je me demandais si ça ne l’avait pas gênais si je l’avais tutoyé juste avant cela. J’en perdais tellement le fil de mes pensées que je changeais en la vouvoyant à mon tour. « C’est cela, un rôle dans la nouvelle comédie musicale Mary Poppins. Vous pouvez me tutoyer sans problème, si cela ne vous ennuie pas. » Oui pas de doute, j’avais l’impression de parler d’une façon pas naturelle du tout comme cela. Elle m’expliquait ensuite par rapport à son copain, qu’il n’aurait jamais pu les confondre. Déjà un point qui divergeait entre nous deux, elle était capable de sentiment pour le sexe opposé apparemment, alors que moi, absolument pas, je cherchais juste à y trouver ma satisfaction par manipulation. Le temps de réfléchir, elle m’expliquait le comment du pourquoi. J’avouais être assez emballée par ce qu’elle racontait. « Et il fallait que nous tombions en même temps dans la même boutique, parmi toutes les boutiques de New York. » Loin d’être un reproche, cela était plus une constatation. « Et vous travaillez dans quel type de poste à l’hôpital ? » On sentait bien quand même la jeune femme qui était très posé, bien plus calme que moi tout même. Je n’avais pas spécialement fait de grande étude qui me prenait tout mon temps, j’y mettais beaucoup d’énergie, mais pas au point de pouvoir me priver d’une après midi shopping par exemple.

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Arrivée il y avait quatre ans à New York, je m’étais fait ma petite place ici avec mon frère. Un frère que j’allais voir demain si tout se passait bien, et si il se montrait à la soirée de gala au côté de notre cher père. Entre mon aventure dans la comédie musicale, l’école, et mes soirées à faire la fête, mon petit nom avait fait son chemin en quatre ans de temps. Même s’il fallait bien l’avouer que mon père, avec sa richesse y était pour beaucoup. Enfin sa richesse, je ne m’en plaignais pas, ça me permettait de faire tout ce que je souhaitais faire, aussi bien les magasins, que de partir à droite et à gauche, ou encore de me permettre d’avoir un appartement pour moi à New York. Sans compter que ça me permettait également d’être en contact avec les meilleurs partis de ce pays, de ce mon monde même. Clairement, celui qui disait que l’argent ne faisait pas le bonheur, s’était un pauvre qui se consolait comme il le pouvait. Avec mon double parfait, nous étions en train de parler de la comédie musicale qui avait déjà fait un grand succès dans le passé, mais aussi grâce aux reprises de films. J’espérais de tout cœur que cela allait être pareil quand nous la jouerions tous sur les planches des théâtres. « J’espère alors te voir dès que nous le jouerons, la première devrait arriver dans quelques mois. Le producteur n’a pas encore la date précise. » Qui sait, si je venais à bien m’entendre avec Dolce, je pourrais toujours lui offrir des places que notre producteur nous donner pour les « proches » et comme la seule personne de mon entourage qui serait capable de venir serait mon père, le reste irait pour les amis. La discussion continuait autour de son travail à elle. Interne en chirurgie. Chapeau mademoiselle. « Effectivement ça doit te prendre pas mal de temps, et tu comptes rester dans la branche de la chirurgie ? » m’intéressais-je encore un peu plus, pendant que je tournais autour d’un présentoir avec plusieurs tee-shirt de grandes marques. Je portais toujours une oreille attentive à Dolce, tout en retirant quelques hauts pour mieux les voir, et peut être craquer dessus.

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Dans le même temps, je regardais si je trouvais quelques choses pour le gala que j’avais de prévu le lendemain. Bien sur, j’allais surement avoir un portique avec les plus belles robes du moment à porter. Avec une personne en prime pour me maquiller et une autre en train de me coiffer. Des fois j’aimais ces moments, des fois, je donnerais tout pour échapper à ses devoirs pour lesquels j’avais été élevé. Mais, je les faisais, et avec le sourire en prime. En même temps s’était soit ça, soit les remontrances de mon père, et vu comme il agissait avec Vladimir, je n’avais pas envie de m’attirer ses foudres. Il était déjà assez dur avec moi pour ça. Finalement, peut être qu’un psychologue jugerait normal mon attitude « libératrice » quand je n’étais pas en gala, ou le fait que j’étais partie dans la danse. Suite à sa réponse positive, je cherchais mon téléphone dans mon sac afin de pouvoir prendre en note son adresse, pour lui envoyer les places pour la comédie musicale quand on les aura. « Je pourrais avoir ton adresse ? Tu auras les places dès qu’ils seront sortis. Je t’en enverrais pour toi et ton copain. Je te rassure, je ne suis pas une harceleuse, ou une psychopathe fini, et mon téléphone est protégée par code. » lui dis-je pour la rassurer. En même temps, elle me connaissait depuis quelques minutes seulement, elle n’était pas obligée de me faire confiance comme ça non plus. « Tu hésites avec quels spécialités ? » Il devait y en avoir des tonnes dans le domaine de la médecine. Je n’y connaissais absolument rien, j’avais juste fréquenté les urgences une fois pour une entorse lors d’une répétition de danse, mais s’était tout. Une idée me traversait l’esprit, j’avais déjà vu ça dans tellement de film, que j’en rigolais déjà en lui annonçant. « Tu sais si un jour tu as besoin de repos, on est échange nos rôles, je suis sur que ça pourrait être drôle. » Et dans les films ça se passait toujours bien, donc ça pourrait être tout aussi intéressant. Et surtout bien comique ! En même temps en deuxième année, ça devait être encore beaucoup chaperonné non ? Enfin finalement bad idea.

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Je venais de lui tendre mon téléphone pour avoir son adresse et pourquoi ne pas lui envoyer des places à l’occasion de la grande première de Mary Poppins. Après tout, ça pourrait aussi être drôle au près des journalistes de voir que la comédienne et danseuse, avait un sosie au premier rang. D’ailleurs, Dolce était bien connu, ça ne serait pas étonnant que l’on finisse ensemble sur une même page de magazine people. Qui était la plus blonde ? Qui était la plus accompli professionnellement ? Qui était … S’était un peu toutes les questions que je me posais dans ma tête, mais que je tachais de ne pas répondre. Parce que dans le fond, s’était sans importance, juste le hasard d’une belle rencontre tout de même. Je récupérais mon téléphone avec l’adresse de la blondinette dedans. « C’est quand même un métier bien passionnant, que tu fais. Avoir des vies entre tes mains et les soigner, redonner aux personnes un espoir, un sourire… Passionnant et vivant... » Avec la danse, je permettais aux gens l’évasion et le sourire également. Ce qu’il y avait de génial avec mon métier, s’était qu’il permettait aux gens de ne plus penser à rien pendant deux heures de spectacles, voire après même si la magie avait opéré. Les étoiles dans les yeux du publique étaient une récompense aux heures passaient à transpirer pour leur offrir cela. En y pensant, l’idée d’échanger nos places ne me semblaient plus forcément aussi bonne, même si elle serait marrante. « Tout comme moi je n’y connais rien en soin, en affaire de médecine, ou de tout ce que tu peux faire tous les jours à l’hopital. Sans parler qu’il ne vaudrait mieux pas me mettre un bistouri entre les mains. » déclarais-je en rigolant. Sauf si on me mettait sur la table d’opération Neige, ça pourrait être drôle. Enfin bon, pour le reste ça restait quand même des innocents, alors bon.