Sujet: ◤Erine&Elijah◥ S.O.S Recherche vendeuse Mar 5 Mar - 0:52
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Cherche vendeur H/F, début accepté disponible de suite. Rigueur, autonomie et bonne présence exigées.
Telle était l’annonce parue dans le journal depuis quelques jours. Le plus tragique dans cette histoire était que je devais moi-même assurer les entretiens puisqu’Anastasia ne pouvait se libérer car en plein préparatif de son mariage. « M..merci, je vous rap..rappelerai » bégayais-je en destination de la jeune femme qui venait de quitter la boutique. Je n’en pouvais plus ! Il était dix-huit heures et je n’avais pas été une seule fois dans mon atelier, tellement occupé par les entretiens d’embauche. Il me restait encore à voir une seule personne mais j’étais totalement démoralisé pour la simple et unique raison qu’aucun profil ne me correspondait. Il faut dire que j’étais quelqu’un qui n’aimait pas être en boutique et j’avais besoin de pouvoir être confiant en ma ou mon vendeur car je ne voulais pas passer mon temps entre la boutique et l’atelier où je préparais les chocolats. Quand je songe que sur les dix candidates du jour, trois n’aimaient pas le chocolat. Franchement, pourquoi travailler dans un endroit que vous n’aimeriez pas ? Oui, j’aurais peut-être dû préciser que je voulais que mon ou ma futur(e) employé(e) aime le chocolat. Voilà, je me perdais dans mes pensées confuses, tout se mélangeait et je commençais à être de plus en plus nerveux sans compter que je n’avais même pas encore eu le temps de manger ce que Dawn m’avait préparé pour le midi. Rien que de penser à ma petite amie, me calma. Je n’en revenais toujours pas qu’une femme comme Dawn puisse être ma petite-amie. C’était irréalisable, impossible et pourtant c’était vrai.
Il me tardait de la retrouver à l’appartement ce soir mais pas avant d’avoir rattrapé mon retard dans la confection de chocolat. Oui, j’avais encore beaucoup de travail à faire avant de pouvoir ne serait-ce que songer à rentrer. Dépité, j’envoyais un message à Dawn pour m’excuser de mon retard car je ne savais guère combien de temps durerait le dernier entretien. Aussi, pour patienter jusqu’à ce que la candidate arrive, je commençais par nettoyer les différents plateaux, vérifiant la qualité des chocolats entreposés, notant mentalement ceux que je devais renouveler sans pour autant m’empêcher d’en croquer un ou deux au passage. J’avais beau confectionner des chocolats depuis des années et des années, je n’étais pas encore blasé au point de ne pas en manger de temps en temps. En réalité, j’en mangeais tout le temps ! C’était une véritable drogue mais je grimaçais en goutant ceux fourré à la praline. Non, ils n’étaient plus bons à la vente ceux-là bien qu’ils étaient encore savoureux mais je prônais l’excellence. Or, ils n’étaient plus excellents. Pourtant, il était hors de question que je les jette ! Ce serait un véritable gâchis si bien qu’à la place, je préparais un petit ballotin pour Dawn mais également pour la demoiselle que j’attendais. Autant que cela ravisse leur deux palais. J’en étais là de mes pensées et de mes gestes quand la sonnette de la porte m’annonça de la visite. « Bon..Bonsoir.. Vous êtes la can..candidate pour le po..poste ? » Bégayais-je comme à mon habitude en dardant sur elle un regard chaleureux.
Après quelques mois de recherches à écumer les annonces, j’avais également essuyé plus d’un refus. Les excuses étaient toujours les mêmes : pas d’expérience, pas de temps pour former quelqu’un, ou le finalement il ne recherchait plus personne. A croire qu’il n’existait plus aucune offre d’emploi dans New York. Pourtant la ville était grande. Même Eden avait mis la main à la pate pour trouver une annonce qui pourrait me convenir. Puis il a suffit d’un journal local pour trouver une annonce dans une chocolaterie, où il cherchait une vendeuse. Après tout pourquoi pas, il me fallait vraiment mon indépendance, et maintenant que j’avais trouvé un appartement, il me fallait de quoi payer un loyer. Et puis vendeuse était loin d’être le métier le plus dégradant qui soit. Bref, j’avais postulé, et par chance j’avas été contacté rapidement pour un entretien. Une première ! Jamais de ma vie j’avais eu un entretien un passer.
Heureusement mon cher colocataire m’aidait avec deux trois astuces, et comment être lors d’un entretien, alors que je déballais le peu d’affaire qu’il me restait à mettre dans la chambre que j’occupais. Le sourire, s’était bon, j’étais d’un naturelle souriante et sur de soi. Là était le plus gros problème je crois. La confiance en moi n’était plus vraiment là après la fin avec cette médaille d’or. Il fallait avouer que si je n’avais pas eu tout cela à faire, j’aurai tourné en rond, et bien stressée également. Je décidais de me préparer de façon très classe, un simple ensemble tailleur noir avec une jupe droite, et un tee-shirt blanc. Je voulais donner une bonne impression pour compenser mon manque d’expérience. Les talons noirs de mis, j’enfilais une veste style imper’ pour partir. J’avais regardé sur internet où se trouvait la rue, et en faite, j’étais passée plus d’une fois devant cette enseigne. Plus ça venait, plus je me familiarisais bien avec cette ville. Je n’avais plus de contact avec Damian maintenant, et dans le fond ce n’était pas plus mal, j’étais entièrement indépendante. Devant le magasin, je respirais un bon coup, lissant mes cheveux d’une main. « Tout va bien se passer » me répétais-je en boucle dans ma tête, sans réellement trop y croire. Il était dix huit heures trente quand je franchissais les portes de la chocolaterie. Ma première impression était l’odeur de chocolat que je trouvais absolument délicieuse. Le patron arriva rapidement en me demandant si s’était moi qu’il attendait. « Bonjour, à moins que vous n’attendiez plusieurs personnes, c’est bien moi oui » dis-je en souriant, même si sa question laissez supposer que j’étais la seule candidate pour le moment. Pour le moment ça jouer en ma faveur, une fois qu’il aurait réellement conscience que mon curriculum vitae brillé plus par son vide qu’autre chose, ça serait une autre histoire. « Erine, Erine Sanna-Mercier » me présentais-je naturellement au près de ce qui pourrait être mon futur patron. Il semblait très sympathique, ce qui me donnait un peu plus de confiance. Je devais dire que si j’étais tombé sur quelqu’un sans sourire, un regard froid et une allure d’homme dur, j’aurai été totalement déstabilisée. Mais je me sentais bizarrement à l’aise. Je regardais autour de moi les comptoirs et l’endroit était très agréable. « Vous avez une très belle boutique. » Je le complimentais, tout en essayant de ne pas paraître pour une lèche-botte car ce n’était pas le cas. La boutique venait réellement envie, mais je n’étais pas là pour acheter. J’attendais maintenant ce que mon futur patron allait dire, car j’étais assez perdue quand au déroulement de l’entretien. Je souriais toujours, mais j’étais très stressée aussi, j’espérais juste que ça ne voyait pas trop.
Pitié. Voilà ma pensée du jour quand je saluais la dernière cliente venue chercher sa commande. J’allais sûrement mourir avant la fin de la journée si une autre personne se présentait à la boutique. Je savais bien que ce n’était pas commercial et que justement, plus il y avait de client et mieux les affaires se portaient mais moi dans toute cette histoire, c’était bien le contraire. Plus il y avait de monde et moins je me portais. Je n’aimais pas la foule et les rapports sociaux. J’étais bien trop timide pour être à l’aise en société n’en déplaise à ma femme ou ma sœur. D’ailleurs, c’était la faute de cette dernière, si elle n’avait pas eu l’idée de reprendre ses études, jamais je n’aurais eu besoin de prendre deux employées. La perle rare –si elle existait réellement ; devait aider Arwenn à tenir la boutique. Il faut dire que depuis que j’avais remporté le championnat du monde des chocolatiers à Paris, les clients fortunés se bousculaient aux portillons même si une femme avait décidé de me faire concurrence. Quelle idée. Sans me vanter, on ne devenait pas chocolatier du jour au lendemain par caprice ou tout simplement pour vendre plus. Chez moi, c’était une passion, un Art à part entière et je me moquais bien de la concurrence. Je n’avais pas peur ! De tout de manière, tant que je pouvais payer les factures et mes employées, peu m’importait le reste. Je n’étais pas à la recherche du profit ayant déjà suffisamment gagné depuis l’ouverture de la boutique. Alors, oui, je ne craignais pas du tout cette femme. D’aucune manière.
La porte de la boutique fit sonner le carillon m’annonçant une nouvelle cliente à moins que ce ne soit le rendez-vous que j’attendais. Dire que je n’avais jamais fait passer d’entretien avant, je n’étais pas dans la mouise. Allez courage Elijah, tu peux le faire m’encourageais-je mentalement en priant pour ne pas trop bégayer afin d’être le plus cohérent et compréhensible possible. Autant demander à ce que l’on décroche la lune. « Bon..bonjour Erine. Merci du comp..compliment » bafouillais-je en rougissant légèrement, vraiment peu à l’aise face à une personne inconnue. Cet entretien promettait. « Je vais ferm..fermer la boutique et nous pourrons nous ren..rendre à mon bureau » l’informais-je avant de fermer la porte et tourner la pancarte signalant la boutique fermée. Puis, je l’invitais à me suivre dans mon bureau où une monstrueuse pile de papiers s’entassait. Rougissant d’autant plus face à ce manque de rigueur, je la fourrais rapidement dans tous les tiroirs de libre que je trouvais. « Asseyez-vous » lui dis-je avant de m’asseoir à mon tour, ne sachant pas trop par quoi commencer. « Et si vous vous pré..présentiez ? »
Avoir un travail était devenu aussi une source de contact avec le monde extérieur. Depuis que j’étais arrivée à New York, mes contacts étaient très limités, au point que je passais plus de temps seule qu’avec de la compagnie et j’avouais que ça me manquait. J’avais rencontré mon colocataire au travers d’une agression dans la rue où il m’en avait sorti. Lui-même professeur de self-défense, il avait appris à me défendre au cas où ce genre de chose se reproduirait. Au fil du temps, il était devenu un ami et m’avait proposé la chambre qui lui restait chez lui pour y emménager. Une aubaine pour moi, et je le remerciais dès que l’occasion se présentait. J’y allais par étape, en me disant que plus je serais à l’aise dans cette immense ville, mieux je pourrais être avec les gens. Tout ce que je voyais en ce moment dans le miroir, s’était une jeune femme aussi triste que lors de sa séparation alors que ça faisait presque trois mois maintenant. Et puis quand j’étais tombée sur cette annonce, le fait que ça soit une chocolaterie était un endroit intéressant. Comme tout le monde, j’aimais beaucoup le chocolat et je devais dire que dès qu’une occasion se présentait, j’en mangeais. Mon corps ne prenait pas facilement les kilos, alors pourquoi s’en privait. Je supposais que dans la chocolaterie il y aurait des particularités, mais je possédais une facilité d’adaptation qui pourrait me faire apprendre très vite, j’en étais convaincu. Sans être très sur de moi, j’avais franchi les portes de ce lieu aux milles et une senteur absolument délicieuses. A voir, je n’étais pas la seule à être mal à l’aise durant cette première approche, car au premier compliment, mon possible futur patron – je préférais être optimiste, pour une fois que j’avais une réponse positive d’un courrier – rougissait. Je lui souriais en guise d’acceptation quand il décidait de fermer la boutique avant. Effectivement ça me semblait une très bonne idée. « Pas de problème » déclarais-je poliment. Je le suivais ensuite dans son bureau, une pièce assez encombrée de papiers, mais en même temps, je comprenais que l’on ne pouvait pas être en train de cuisiner, de servir, et de faire la paperasse en même temps. Je m’asseyais à la place indiqué, et l’entretien commençait enfin. Si jusque maintenant s’était monsieur Branigan qui rougissait, c’était maintenant à mon tour de prendre des couleurs. Je me souviens d’un temps où j’étais populaire et pleine d’assurance, s’était il y avait cinq ans maintenant. Parler de moi, qu’est-ce que je pouvais lui dire qui ferait qu’il me prenne ? En même temps l’annonce disait débutant acceptée, donc pourquoi pas. Je me lançais enfin. « Comme je vous l’ai déjà dit, je m’appelle Erine Sanna-Mercier, j’ai vingt trois ans. En toute franchise, je n’ai jamais fait de vente de ma vie. Mais je suis tout à fait capable d’apprendre ce métier comme il se doit. » Je ne savais pas ce que s’était de se faire interroger par la police mais j’avais l’impression que c’était la même chose. J’étais une personne assez authentique, et là se n’était pas le cas, je cherchais ce que j’allais dire, ça ne me ressemblait pas vraiment. Cette fois-ci sans trop réfléchir, je parlais en espérant que ça ne pose pas préjudice. « Ecoute Mr Branigan, je suis quelqu’un de très motivée, dynamique et ponctuelle, j’ai besoin d’un travail, et ne croyait pas que j’ai choisi votre chocolaterie par hasard, rien que d’y entrer, ça donnait envie. » Je baissais les yeux après avoir parler, car si je m’étais plantée je ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même, mais en même temps, je me disais que ça pourrait aider un patron de voir que je le voulais vraiment, car c’était le cas. Dans tous les cas, j’étais prête à lui prouver tout ce que je pouvais faire, et que j’allais être la meilleure vendeuse possible qu’il aurait pu rêver d’avoir.
Je ne savais pas vraiment où j’allais en menant cet entretien ni même si je devais poser telle ou telle question à Erine. En réalité, je ne fréquentais que très peu les personnes, n’aimant pas exposer mon handicap à la vue de tous. Bien sûr, je faisais tout pour lutter contre mon bégaiement mais ce dernier faisait surface à nouveau dès qu’une situation stressante se présentait à moi. Or, avec ma timidité maladive, c’était presque un miracle que je ne stresse pas dans une journée. Même en présence de ma femme, je n’arrivais à contrôler pleinement mon bégaiement. Alors oui, je vivais cela assez mal ayant l’impression d’être ce que certains hommes appellent vulgairement : une tapette. Combien de fois quand j’étais petit, m’avait-on traité de ce genre de nom pour la simple et unique raison que je n’aimais pas me battre et encore moins jouer à des jeux de garçons. Je préférais de loin me plonger dans des livres que je trouvais ici et là dans la bibliothèque de l’orphelinat. Mon préféré restait néanmoins Charlie et la chocolaterie. En même temps, il aurait étonnant que cela ne soit pas le cas. En réalité, les livres m’apportaient mon lot d’aventures. Des expériences que je n’étais pas en mesure de vivre par mes propres moyens. Ce n’était pas l’argent qui me faisait défaut, bien au contraire mais la motivation. J’étais couard et lâche et même si je travaillais là-dessus dans le plus grand secret –même d’Anastasia, ma sœur ; il me restait un long chemin à faire pour parvenir à mes fins. Quoi qu’il en soit, je demandais donc à Erine de se présenter. Elle présentait bien et sans me tromper, je n’avais pas de mal à imaginer que notre collaboration pouvait être agréable. Le tout était de voir si elle savait au moins vendre le chocolat que je crée. « Bien… Je vai..Vais me présenter » lui dis-je avant de farfouiller dans mes affaires et de lui tendre une page dactylographiée. « Plus simple pour vous et mo..moi » expliquais-je rapidement et j’espérais qu’elle comprenait que je faisais ça pour ne pas l’incommoder avec mon handicap. Sur la page, tels étaient les mots : « Je m’appelle Elijah Branigan et avec ma sœur Anastasia, nous avons fondé il y a 7 ans la chocolaterie Wonka’s. Les affaires ont commencé à être florissantes lorsqu’une personnalité publique a été photographiée sortant de notre boutique. Depuis, nous connaissons un essor tel que nous sommes obligés d’embaucher une deuxième vendeuse. Peut-être vous qui sait ?! Dans votre poste, vous serez amené(e) à rencontrer beaucoup de personnes et nous tenons à offrir à chacun de nos clients, un peu de rêve et de bonheur. Telle est notre devise. Aussi, il vous sera demandé une bonne aisance, d’avoir toujours l’air de bonne humeur et surtout de savoir conseiller le client mais aussi de réussir à le convaincre d’acheter nos produits » la note s’arrêtait sur ces mots et je l’observais avec un petit sourire timide. « Aimez-vous le cho..chocolat ? » lui demandais-je alors en posant sur elle un regard curieux.
Dans ce bureau, je réfléchissais à ce qu’aller être mon avenir s’il acceptait de me prendre dans sa chocolaterie, tout allait être plus facile plus facile et j’avais hâte que ma situation change. Pendant longtemps, j’étais restée au côté de Damian, à le voir évoluer et s’épanouir dans sa carrière de journaliste. Pendant que je jouais les potiches à côté, à sourire comme sa plus fidèle des fans. Et dans le fond, je l’étais mais maintenant que ce temps était passé, je me trouvais bien ridicule d’avoir été si passive aussi longtemps. C’était fou ce que l’on était capable de faire par amour, et je n’étais pas prête de recommencer. En même temps, en matière de drague, je ne laissais plus vraiment un homme m’approchait plus que pour de la sympathie. Je sortais souvent avec Eden ou encore une fois avec mon médecin, l’interne répondant au prénom d’Ellyot, mais ça se limitait à cela. Je ne sortais pas en boite de nuit, je ne me laissais pas draguer. L’envie d’un homme partageant mon quotidien ne m’intéressait absolument pas. Je ne souhaitais plus redevenir la Erine soumise que j’avais été pour mentir ensuite à mes parents en faisant croire au bonheur absolument. Bref, revenons à nos moutons, je passais le moment le plus stressant depuis un long moment. J’entendais le bégaiement dans la voix de Mr Branigan, mais je n’y prêtais pas plus d’attention que cela. Je m’étais rendue compte que l’on était aussi intimidé l’un que l’autre, autant ne pas en rajouter une couche. D’autant plus que je ne faisais pas partie des pimbêches qui s’amusaient à rabaisser les autres à la moindre occasion. On me donnait plus la gentillesse comme trait de caractère plutôt que la méchanceté. C’était pour ça que quand il se présentait à son tour mais de façon écrite, je me sentais un peu gênée tout de même. Non pas parce que je croyais que ça venait de moi, qu’il croyait que je me moquais de lui, mais juste parce que s’était très significatif du fait qu’il était lui-même très embarrassé par son défaut de locution. Je prenais la feuille et je la lisais attentivement. Je souriais légèrement en voyant les qualités requises demandées. L’aisance n’était pas un souci, ni la bonne humeur. Bien au contraire. Donc jusque là, tout allait bien. Le problème étant dans le conseil en matière de chocolat. Je n’y connaissais pas forcément grand-chose, mais je n’avais aucun souci à plancher des heures s’il le fallait pour apprendre. J’étais prête à tout pour avoir ce travail, sauf passer sous le bureau. Alors s’était d’un grand naturel que je répondais à sa question. « J’aime beaucoup le chocolat oui, je ne me refuse jamais un chocolat quand j’en ai envie d’ailleurs. Avec une petite préférence pour le chocolat avec des éclats d’orange dedans. » D’ailleurs j’en avais encore une plaque qui m’attendait dans mes placards, ça m’en faisait saliver d’avance. Toujours pour le convaincre de pouvoir me prendre, et de jouer la carte de la franchise, je savais qu’il fallait que je lui dise que je ne connaissais que le chocolat commerciale, je cherchais mes mots pour ne pas paraitre trop dur dans mes propos et tout faire foirer. « Je suis vraiment prête à connaitre les spécialités que vous faites, et croyez moi qu’avec mon sourire et ma prestance, les clients en redemanderont à l’achat de vos chocolats. » Je ne vendais pas le chocolat pour le coup mais je me vendais moi pour le coup. S’il fallait j’étais prête à faire une espèce de simulation de vente, mais mon manque de connaissance dans le chocolat risquait de me faire défaut. Cependant, j’étais prête à relever tous les défis, et avec le sourire, s’il vous plait. J’attendais patiemment la suite des questions, reposant la feuille sur le bureau car le stress me faisait jouer avec, et je ne voulais pas abimer le papier au cas où il servirait à d’autre.
Spoiler:
désolé, c’est pas extra, mais je ferais mieux après
Sujet: Re: ◤Erine&Elijah◥ S.O.S Recherche vendeuse Jeu 2 Mai - 14:06
Il n’était pas évident pour moi de passer un entretien d’embauche quand je n’étais pas capable d’aligner trois mots sans bégayer. Cet handicap était devenu trop lourd à assumer au quotidien et j’en avais assez d’être le bafouilleur de service. C’est pourquoi, avec l’appui de ma femme et de ma sœur, je m’étais renseigné sur les méthodes pour combattre mon handicap. J’avais trouvé un professionnel qui pour une somme honnête pouvait m’aider à dépasser mon bégaiement. Pour le moment, je n’étais pas encore passé à l’acte car il me fallait peser le pour et le contre. Il était hors de question que de tomber sur un charlatan car je savais que si je passais à l’acte, je ne ferais pas machine arrière. Pour l’heure, je devais me concentrer suffisamment sur Erine pour m’exprimer le plus clairement possible et ne pas voir une énième candidate me prendre de haut ou encore de partir en courant. C’était tellement difficile de trouver quelqu’un qui pourrait travailler dans cette boutique qui était devenu au fil des années un repère, un deuxième foyer. Toutefois, il y avait un critère sur lequel je ne passerai pas : l’amour du chocolat. Comment vendre un produit si nous ne l’aimions pas ? Il serait impossible de convaincre et de fédérer la clientèle si ce que vous vendez ne vous plaisait pas à vous ! Du moins, c’était le point de vue que nous partagions ma sœur et moi et il était temps de tester Erine sur la question. J’hochais donc la tête à sa réponse avant de me relever ❝ J’espère que vous av..avez encore un peu de place dans l’est…estomac ❞ lui dis-je énigmatique et de lui faire signe de me suivre dans la boutique. Pour vendre un produit, au-delà de l’apprécier, il faut le connaitre et seule l’expérience lui permettrait de tout connaitre sur le bout des ongles. ❝ Tenez, goûtez celui-là ❞ l’invitais-je en lui tendant un carré de chocolat fourré au caramel où trônait une demi-amende sur le sommet. C’était un de mes tous premiers chocolats et il faisait toujours fureur parmi la clientèle la plus fidèle et surtout la plus ancienne. « Alors, qu’est-ce que ce choco…chocolat vous donne comme impr…impression » lui demandais-je avec un léger sourire tout en scrutant son visage pour pouvoir observer toutes les expressions au moment où elle allait porter le chocolat à ses lèvres. ❝ Ma sœur et moi vou…voulons une personne qui appré…apprécie les chocolats pas une pr..professionnelle froide et romp…rompue à l’exercice. La connaissa..connaissance du chocolat vient par le goût ❞ lui expliquais-je avec un sourire qui se fit bien moins timide et plus amusé. Si elle croyait que j’allais lui faire avaler des fiches entières sur les caractéristiques du chocolat. ❝ Vous vous cont..continuez la dégus…Dégustation ? ❞Lui proposais-je lui faisant comprendre que pour moi, elle avait le poste. Le courant pouvait bien passer entre nous, je le sentais et il en serait de même avec ma sœur et Arwen ainsi que Josh.
Hj : t’inquiète je n’ai pas fait mieux lol mais j’ai beaucoup aimé ta réponse, je te rassure !
Sujet: Re: ◤Erine&Elijah◥ S.O.S Recherche vendeuse Dim 12 Mai - 0:01
∞ Elijah & Erine
« sos recherche vendeuse »
L’entretien se passait on ne peut mieux pour moi. Je sentais les chances se mettre de plus en plus de mon côté, et ça me donnait également confiance pour mieux assurer la suite de l’entretien. J’entendais la voix dans ma tête de Tyler me disant que j’étais une jeune femme forte et que je pouvais réussir, que j’allais l’avoir haut la main cet entretien. Il m’avait été d’un grand soutien, de bons conseils pour le peu que je le voyais. Il y avait vraiment deux hommes essentiels autour de moi, et leur présence m’était presque indispensable : un cousin et un colocataire. Qui aurait pu croire que ça aurait suffit pour me construire un semblant de vie, pour le moment. Après avoir multiplié les échecs, j’espérais juste voir la chance tournait pour moi un peu, après tout, j’avais bien le droit à ça. Entre tout ce que j’avais raté ici, il était temps que je puisse prouver mes parents que ma vie était là et pas en France à Paris, pour leur entendre me dire qu’ils avaient raisons. Je voyais déjà mon avenir là bas : revivre chez mes parents, travailler dans leur atelier de peinture sur Montmartre, et réduire ma vie à rien. Une fois un travail en poche, je pourrais leur dire à mes parents pour ma rupture avec Damian. Certes, ils débarqueraient pour me convaincre de rentrer d’où le fait de rester là coûte que coûte. Ils n’avaient déjà pas supporté le fait que je parte du jour au lendemain après les compétitions de natation, ils n’avaient pas aimé mon choix de natation tout court. Dans le fond, ils se disaient fières de moi, mais je cherchais encore les raisons du pourquoi de leur fierté. Enfin bon, peut importe leur avis, je ferais ma vie comme je l’entendais. Détermination et ambition, ça faisait bien parti de mon caractère. En attendant, je devais réussir l’entretien, c’était en bonne voie. « Oui, il me reste un peu de place… » En faite, il me restait beaucoup de place car j’étais incapable de manger quoi que ce soit par le stress ce midi. Autant dire que c’était un exploit que mon ventre ne criait pas famine, surtout dans les alentours de dix neuf heures. Mais je me demandais tout de même le pourquoi de cette question, même si ça me semblait presque évident. Je me levais pour le suivre dans la boutique principale du magasin. Je prenais le chocolat qu’Elijah me tendait pour le goûter. Je prenais une moitié du carré pour le goûter, et le goût de caramel qui coulait en bouche, me faisait sourire tout naturellement. « Il est délicieux, le caramel donne un côté de douceur mélangé au chocolat et l’amande un côté croquant donnant un peu de force. Voilà ce que ça représente pour moi ce chocolat. » J’avais sorti les mots sans même réfléchir, juste ce qui me venait en tête à la dégustation. Après, je partais du principe où chacun avait sa propre définition du chocolat qu’il goutait, des goûts de chacun, et après une question d’interprétation. Bien sûr les bases restaient les mêmes malgré tout. Je l’écoutais tout en finissant mon carré de chocolat, et je devais avouer que c’était un pur délice, et j’approuvais d’un mouvement de tête ce qu’il disait. Je terminais d’avaler avant de répondre – question d’éducation, on ne parle pas la bouche pleine. « Et bien, je veux bien tout goûter vu le bon goût de celui là. » dis-je à la limite du petit rire. Et tant pis pour les kilos en plus également. « Je suis prête à goûter ce qu’il faudra pour vendre les meilleurs chocolats à vos clients, c’est donc avec plaisir que je peux continuer la dégustation. » précisais-je plus sérieusement à sa proposition. Je comprenais moi-même qu’il ne ferait surement pas une dégustation comme ça à tous les entretiens qu’il ferait passer. Du moins je l’espérais, car ça signifiait pour moi que c’était enfin bon pour le travail. Cela me donnait encore plus envie de me donner à fond pour lui prouver qu’il n’avait pas fait d’erreur en me prenant. Seulement, je me demandais tout de même comment ça se passerait si je ne plaisais pas à l’autre gérante du magasin, où si elle faisait entièrement confiance à Elijah. Je ne pu m’empêcher de demander justement à ce sujet. J’étais une grande stressée, je préférais donc savoir de suite. « Vous êtes seul à passer l’entretien, ou votre sœur va également faire une sélection ? » Bon d’accord ça ne semblait pas des plus correcte, mais au moins, je m’inquiétais de savoir comment ça se passerait par la suite, et de l’avenir dans ce travail. J’avais hâte de continuer la suite de la dégustation, ce chocolat m’avait donné faim.
Des fois, il m’arrivait de me demander ce que j’aurais pu faire si le père Branigan ne m’avait pas confié ce fameux livre de monsieur Roald Dahl qui avait déclenché chez moi, une passion démesurée pour le chocolat et toute sa fabrication. Peut-être serais-je devenu bibliothécaire ou peut-être un simple employé de bureau que personne ne remarque jamais. Vous savez, le genre de personne invisible qui arrive au travail, ne se mêle à personne réalisant ses diverses tâches quotidiennes avant de déjeuner dans un coin sans rien demander à personne et qui repartait le soir, dans l’anonymat le plus complet. Avec le recul, je savais qu’une telle vie n’aurait pas été bonne pour moi dans tous les sens du terme. J’avais besoin de m’épanouir, de créer, de magnifier une bête petite chose comme une fève de cacao. Etre chocolatier était avant tout pour moi, une passion, un mode de vie, une hygiène de vie également. Je me levais tôt, parcourait des heures et des heures les stands chez mes fournisseurs principaux pour dénicher les meilleurs ingrédients pour mes créations avant de m’enfermer dans mon atelier pour laisser libre court à mon imagination. Et celle-ci en avait besoin tant elle profonde, comme munie d’une propre vie, de sa propre intelligence. J’avais toujours été un garçon rêveur et doux si bien qu’Anastasia et le père Branigan avaient constamment veillé sur moi dans l’unique but de m’épargner les douleurs de la vie de tous les jours, de cette réalité que je n’avais eu de cesse de fuir. Atteint d’un léger trouble autiste voilà ce que l’on m’avait diagnostiqué quand j’étais jeune. La différence avait besoin d’étiquette dans ce monde, pas dans celui où j’aimais me perdre quand je crée. La seule chose notable était mon mariage avec la magnifique Dawn. Dieu que j’aimais cette femme, ma femme. « Bonne réponse » lui souriais-je avant de lui tendre un autre chocolat puis un autre jusqu’à lui avoir fait gouter les principales ventes de la boutique et d’avoir recueillie ses impressions. Erine me plaisait beaucoup au sens professionnel du terme. Elle était avenante, motivée et semblait réellement intéressée par nos chocolats. C’est alors qu’Erine me questionna sur les entretiens et sur le fait si oui ou non Anastasia avait elle aussi son quota d’entretien à passer. « Normalement c’est ma so..soeur qui les fait passer. Je ne suis pas à l’a..aise avec les gens mais plus besoin d’en fai..faire passer maintenant » lui répondis-je en lui tendant une petite serviette en papier pour qu’elle puisse s’essuyer les mains si elle le désirait. « Vous êtes embauchée » déclarais-je car de toute, Erine m’avait fait la meilleure impression et je ne pensais pas me tromper en pensant qu’elle pourrait facilement s’intégrer à notre équipe déjà présente. « Pouvez-vous com..commencer lundi matin 9h ? » Lui demandais-je avant de lui parler des formalités du contrat de travail à savoir les heures de présences à assurer etc. Des détails qu’Anastasia lui rabâchera certainement étant beaucoup plus callée que moi sur le sujet.
Hj : je te propose qu’on clôture avec ta réponse comme ça, on valide le fait que tu sois embauchée à la Wonka
Sujet: Re: ◤Erine&Elijah◥ S.O.S Recherche vendeuse Mar 14 Mai - 0:00
∞ Elijah & Erine
« sos recherche vendeuse »
Je venais de goûter plusieurs chocolats après avoir eu une « bonne réponse » quand on m’avait demandé ce qu’un des chocolats me faisait penser. J’avais l’impression d’être à l’école en train de passer un examen le plus important de sa vie, comme le baccalauréat du temps où j’étais en France. D’ailleurs, le fait d’être bilingue pouvait également être un atout pour l’entreprise, chose que j’avais oublié de préciser lors de l’entretien. New York était une très grosse source de touriste, moi-même j’avais commencé dans cette ville en tant que touriste alors je savais qu’il n’était pas forcément évident de parler anglais. Je possédais donc plusieurs avantages à être prise ici, mais quand bien même je gagnais en confiance ici, je ne me permettrais pas de mettre en avant toutes mes valeurs comme ça. J’avais un minimum de modestie, trop modeste même surement. Je me sentais très à l’aise ici, je savais que je pourrais m’en sortir dans la chocolaterie. J’avais un sens du relationnel, un sourire, je pourrais me faire une place dans l’équipe, à moins d’avoir un caractère assez dur. Cependant, j’avais posé la question sur les entretiens d’embauches et son avenir. J’allais peut être devoir plaire à plusieurs personnes, pas forcément qu’Elijah. Autant me préparer psychologiquement à une autre alternative. J’écoutais attentivement sa réponse. J’hochais la tête en même temps qu’il répondait. Personnellement, son bégaiement n’avait jamais été un souci à sa compréhension, je pouvais cependant comprendre que ça le déranger. Mais ce que je retenais surtout, c’était qu’il n’avait plus besoin d’en faire passer. « Ça veut dire que ? » Puis il enchainait sa phrase, j’étais belle et bien prise. Je retenais que difficilement une expression de joie intense. Même si tout c’était bien passé, je voulais l’entendre de la bouche de la personne qui est maintenant mon patron. Je m’essayais machinalement les mains après avoir pris le bout de serviette. « Merci de me faire confiance, je vous promet que vous ne le regretterez pas » Et tout allait très vite ensuite, il me demandait pour commencer lundi neuf heure, bon dieu, c’était absolument géniale. J’allais pouvoir enfin commencer une nouvelle vie, de nouveau projet, être enfin libre de toutes mes chaines. « Je serais là lundi à neuf heure sans problème. » Je n’allais surement pas refuser. On parlait de toute la paperasserie que cela impliquer mais qu’importe, j’étais capable de tout supporter pour que tout soit fin prêt pour mon premier jour à la Wonka’s chocolate. Je serais la main de mon futur patron, un sourire jusqu’aux oreilles, avant de sortir de là, sautillant presque en marchant. Mon premier réflexe était d’appeler Eden pour lui dire là bonne nouvelle, mon colocataire serait au courant en rentrant. Tout s’arranger en fin pour moi, par pur bonheur.
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