Arthur & Rafaello

Dans les 24 heures que durait une journée, c'était la nuit que je préférais. Quand le soleil disparaissait à l'horizon pour laisser place à la lune. Froide et lugubre, elle était témoin de tous les petits trafiques qui se faisaient à sa lueur morbide. Elle assistait à des scènes qui ne pouvaient être vu en journée, quand le soleil veillait de sa chaude lueur et s'assurait que rien de mal ne se faisait plus bas. Une lueur telle, que tout était vu par tout le monde et qu'il était donc difficile, pour ne pas dire impossible, de passer inaperçu et de faire ce que bon nous semblait. Problème que nous avions bien peu de chance de rencontrer, une fois que l'obscurité avait prit possession de tout ce petit monde. Et c'était bien pour toutes les petites magouilles desquelles j'étais responsable, que j'aimais autant la nuit. Aucune crainte d'être vu, quand on était capable de se fondre dans l'obscurité, telle une ombre invisible. Et depuis le temps, on pouvait dire que j'avais appris à ne faire qu'un avec la nuit. Tout comme le fait que je connaissais si bien la grande ville de New-York, que je n'éprouvais aucune difficulté à me faufiler dans toutes les petites rues plus ou moins connues de tout le monde, pour disparaître et prendre la fuite quand il le fallait. Ca pouvait être à cause des flics qui m'apercevaient et s'approchaient de moi, comme ça pouvait être pour échapper à des gars trop dangereux et qui ne me voulaient pas que du bien. J'avais déjà eus à faire à des dealers qui n'appréciaient guère que je partage leur territoire. Plus malin qu'eux, j'avais su disparaître dans une rue qui semblait être un cul de sac au premier coup d'oeil. Ils n'avaient pas remarqué qu'en poussant un peu l'épais grillage, une toute petite ouverture se faisait sur le côté. Si petite, que tous les gabarits ne pouvaient de toute façon pas y passer. J'avais la chance de ne pas être bien gros ni même immensément grand. Deux atouts importants quand on tenait à se faufiler par ci et par là.

Ce soir là semblait être un soir qui allait demeurer calme. Rien n'était venu pour troubler ma petite soirée et nuit sans problème, dont les heures s'écoulaient à vitesse normale et acceptable. J'avais de la chance dans mon malheur, puisqu'il était rare que je sois dérangé d'une quelconque façon que ce soit, en général. Ce n'était peut-être pas définitif, pour ce que j'en savais. Je n'avais aucun don de voyance. J'ignorais donc totalement si la nuit allait continuer à se dérouler de façon aussi calme, ou si quelque chose allait finir par capoter, comme cela arrivait quand même de temps à autre. Parce que le monde de la nuit était loin d'être un monde tout beau et tout gentil. Rien n'était bon pour qui se promenait là. Rien n'était rose, rien n'était acceptable, rien de rien. J'avais plus de connaissances qui semblaient peu fréquentables, que d'amis qui ne touchaient pas à toutes les merdes qu'on trouvait la nuit. Pas de quoi s'en vanter, j'en étais parfaitement conscient ... Mais c'était ma vie et j'avais fini par m'y faire. Non pas que j'avais eus le choix depuis le début de toute façon. Tomber dans la drogue, ce n'était pas vraiment une décision que l'on prenait juste par envie. Et ce n'était pas un projet d'avenir que l'on pouvait envisager dès son plus jeune âge non plus. Bref, je n'avais pas eus le choix et je faisais avec. En attendant des jours meilleurs. Est-ce que ça finirait par m'arriver ? Eh bien je verrais bien. En attendant cet hypothétique changement dans ma vie, je continuais de faire le tour des rues de la ville, toutes les nuits. Je continuais également, de fréquenter toujours les mêmes personnes, quand bien même elles n'étaient peut-être pas vraiment positives pour moi. J'étais, entre autres, ami avec un certain fabriquant d'armes. Ami qui était justement en train de s'approcher de moi, dans cette rue que l'on devinait à peine à partir de l'artère principale. « Tiens, Arthur ... Quel bon vent t'amène ? »