It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyDim 9 Déc - 18:23

At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. Tumblr_mcbid6VB3W1rn926to1_r1_500
Une simple adresse sur un papier. C'est ce qu'on m'a donné ce matin lors de la 'réunion' avec le parrain. Aujourd'hui, il n'est pas question de recherches d'organes ou bien de jeunes susceptibles de pouvoir intégrer le groupe mais bien d'argent. On sait tous comment ça se termine en général. Si au bout de dix minutes le client n'a pas étalé le fric devant nous c'est qu'il ne pourra jamais essuyer ses dettes une fois les trois délais donnés. Enfermé dans un sous-sol miteux, je me prépare avec une dizaine d'autres types à saigner ceux qui ne respectent pas les contrats. Au fond, pour chacun d'entre nous c'est devenu un simple jeu du chat à la souris. Si la victime n'est pas chez elle, alors on la traque, jusqu'à l'atteindre et épuiser la vie qu'on a pu lui donner. Parce qu'on le sait tous, vivre ne se fait jamais sans rien. Et le rein de ce Lucas allait être reprit s'il n'avait pas le fric nécessaire pour faire patienter un groupe de mafieux complètement accro au blé. Une fois les armes en poche, il n'est plus question de sentiments. De vie personnelle. D'état d'âme. Il n'est plus question de rien, si ce n'est d'atteindre son but quoi qu'il arrive. Monter un peu plus dans l'estime du parrain ou alors ne surtout pas en baisser. Avec le temps, je suis devenu l'un des soldats de l'apocalypse : capable de tuer sa mère pour atteindre le pouvoir. « Oz. » La voix sournoise du brigadier caresse mes tympans pour obtenir ma totale attention. Mes yeux se rivent en sa direction. « Règle première. » Comme un putain de robot, mes mots se mélangent aux siens. « Ne jamais hésiter. » Son regard bleuté lâche le mien et, d'un geste vif me laisse passer, sourire aux lèvres, comme fier des machines qu'il avait pu créer. La seconde d'après je grimpe dans ce qu'on peut appeler la voiture de fonction, déterminé à choper ce putain de retardataire.

Et la bagnole gronde. S'élance. Se mêle à la foule.

Une fois devant la porte tant convoitée, mon poing toque une première fois sans y recevoir de réponse. Mon sang s'épaissit dans mes veines à l'idée de voler une nouvelle vie. Une parmi tant d'autres. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai réalisé ces mêmes gestes. Pourtant, à chaque fois, l'excitation semble différente, toujours aussi puissante et envoûtante. Une minute a du s'écouler entre mon arrivée et le moment où je décide d'entrer moi-même dans l'appartement. D'un pas pressé, je balaye du regard les pièces à la recherche du fameux Lucas. Mes sens se dévoilent, perçoivent le moindre bruit, la moindre odeur, le moindre mouvement. Tel un prédateur, le bruit de mes pas sur le sol n'émettent plus le moindre son. Abattre une famille entière ne me ferait ni chaud ni froid. J'ai laissé ma pitié sur le bord du trottoir et la violence avec laquelle j'ouvre la porte de la chambre le prouve. Mes doigts se précipitent sur le col de Lucas pour l'empêcher de toucher terre. Son corps rencontre le mur tandis que mon flingue se cale généreusement entre ses dents blanches. J'prends soin à le dévisager, remarquer même une certaine beauté sur son visage. Dommage pour sa belle gueule qui risque de se retrouver généreusement défoncée par une balle. « Comme on se retrouve. » Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres alors que j'attrape une chaise, l'assoir sauvagement dessus et finir par l'attacher à l'aide de menottes. « Mes collègues sont venus te rendre visite trois fois avant moi. Tu comptes nous baratiner encore longtemps ? Pourtant, tu te souviens pas la dernière fois ? On a du te dire que c'était ton dernier avertissement. » Je n'étais pas là, mais ça se passe toujours comme ça. Une lame quitte ma poche. « Je suis ta dernière chance. Alors, je veux le fric, maintenant. Ne m'oblige pas à devoir reprendre ce rein. » Ses yeux noyés par les larmes me supplient d'arrêter tandis que sa voix fébrile m'avoue qu'il n'a toujours pas l'argent. Qu'il est désolé aussi. Mais si tu savais comme j'en ai rien à foutre Lucas.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyDim 9 Déc - 19:29

Le moindre geste me ramène dans cette chambre d'hôtel miteuse quelques jours plutôt, rien ne peut me détacher de se souvenir encré dans ma mémoire. Je revois le visage de Jack face à moi, un sourire aux lèvres. J'entends encore ses soupirs et sa voix me dire qu'il me retrouverai. Mais pas la moindre nouvelle, ni de l'un, ni de l'autre. Le silence radio. Au fond, peut-être que c'était bien notre dernière nuit aussi courte fût-elle, et on en avait profiter autant que possible. Malgré tout, je pouvais pas m'empêcher de penser que j'aurais dû le supplier de rester encore avec moi une journée de plus, peut-être même que j'aurais pu tenir des années avec lui là bas. Je me raccroche encore à cette soirée comme on s'accroche à un rocher branlant, un vide abyssale sous les pieds. Le pire dans toute cette histoire, c'est que depuis, je suis incapable d'avoir le moindre contact physique avec une autre personne. Et ça me rends complètement dingue. Mes doigts claquent sur mon bureau, nerveux je tente de me concentrer sur les comptes de la société mais c'est comme pisser et éjaculer en même temps, impossible. Je fini par me masser légèrement les tempes, prendre ma veste. «  Anna, je suis désolé, je rentre tôt ce soir. Tu peux fermer ? » La jeune femme hoche la tête en signe d'approbation. Soulagé je sors du magasin et je me décide à écouter Lucas. Prendre des putains de pilules bleues en oubliant ma fierté. Connerie. Mais j'avais besoin de me détendre, d'oublier. Je lui envoie un texto pour prévenir que ce soir je rentre plus tôt que prévu avec une surprise, passe à la pharmacie en prenant sur moi, et rentre chez moi chargé d'un petit sac.

Mes pas me mène jusqu'à la porte du grand appartement et la simple idée de me poser dans le canapé face à la chaleur de la cheminée me fais taper un petit sprint. Sauf que quand j'arrive devant la porte d'entrée, celle-ci était entre-ouverte, forcée. Et Lucas n'avait pas répondu à mon sms. Une grimace se peint sur mon visage. Des gens qui voulaient ma peau, ils devaient en avoir assez pour en oublier le compte. En changeant d'identité je pensais avoir laissé derrière moi toutes les conneries que j'avais pu faire. Apparemment pas. Instinctivement, j'entre sur la pointe des pieds dans le couloir, retire mes chaussures pour faire le moins de bruit possible et, extirpe un flingue dans la commode. Le silence complet. Puis quelques paroles, des sanglots refoulés. Ceux de Lucas. Merde. J'approche lentement de la chambre. La seconde voix menaçante se fait plus audible. Je ne bouge plus. C'est à peine si je respire. Mon cœur ne s'autorise plus à battre. Ce timbre de voix, j'aurais pu le reconnaître entre mille. Putain, mais qu'est-ce que Jack pouvait foutre ici. Ouais, il m'avait retrouver, et j'en était pas franchement euphorique. Des questions se bousculent dans ma tête à chercher pourquoi il était là. Pas le temps de penser, il fallait agir, et vite. Lorsque je pénètre dans la grande chambre, je prends soin de venir derrière mon mari, d'une main je pose mon index sur mes lèvres pour faire signe à Lucas de pas me trahir. « Je suis ta dernière chance. Alors, je veux le fric, maintenant. Ne m'oblige pas à devoir reprendre ce rein. »  J'avance lentement, bouffant les mètres qui nous séparent. Puis, le canon de mon flingue se pose à l'arrière de son crâne, j'ôte la sécurité pour qu'il capte bien le message. « Il me semble que je t'ai pas invité. T'es chez moi ici. » J’accentue mes paroles en enfonçant un peu plus le métal contre sa peau. Un animal qui défend son territoire contre ce qu'on pourrait qualifier à ce moment là, un ennemi.  « Tu sais comme moi que je serais incapable de te tuer. Mais par contre, te coller dans un fauteuil roulant toute ta vie me poserai aucun problème. Si l'envie te prends de tirer sur lui. » Ma voix est placide, découle de mes cordes vocales comme de l'eau d'une bouteille, naturellement. Face à l'incompréhension de Lucas, je souris légèrement. «  Ne dis rien. Tu te tais. Tout va bien se passer. N'est-ce pas Jack ? » Mon regard est scotché sur l'arme de mon mari. Il prendra pas le risque de tirer. Il oserai pas. « C'est quoi cette putain d'histoire de rein? Et merde, tu fou quoi chez moi à le menacer ? » Mon cerveau refuse de faire le lien entre tout ça. Sa fuite de prison, son nouveau nom, sa nouvelle vie, son job, sa présence, ce flingue. Je fais celui qui ne comprends pas, incapable de voir la réalité en face. Mon corps lui, tremble de rage et de totale incompréhension en ne trouvant aucune solution. L'envie de lui tirer deux balles dans les jambes devient si forte, que je dois me concentrer pleinement pour contrôler mes pulsions. «  Je veux une explication. »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyLun 10 Déc - 0:27

Absorbé par les larmes qui coulent sur son visage, je n'entends pas la porte s'ouvrir derrière moi, encore moins les bruits de pas en ma direction. Je capte seulement la présence d'une nouvelle personne lorsque celle-ci pose son flingue contre mon crâne. Mon organe vital se crispe tellement que je me fais violence pour ne pas agir sans réfléchir. La naïveté de la folie n'est pas là quand Oz se met au travail. La pensée est en éveil, elle capte le moindre mouvement pour alimenter son esprit de réflexion. « Il me semble que je t'ai pas invité. T'es chez moi ici. » Mes pupilles se dilatent, mes poumons recherchent de l'oxygène. Le besoin de me retourner pour croise son regard est en cet instant presque vital. Pourtant, un simple geste mal contrôlé et la balle quitte l'engin pour épouser ma chair. Les menaces de Jéricho n'ont plus d'effet sur moi. Un fauteuil roulant ? C'est tellement peu face à ce que j'ai pu encaisser. Au moins, des connards auront de la pitié pour ma gueule. Ça me permettra de les avoir dans la poche. Parce que ça se passe comme ça avec l'être humain, ce n'est que dans un état critique que la puissance lui est donnée. Ce doit être pour ç que je menace encore Lucas, malgré le danger qui m'ouvre les bras. Je tiens le métal entre mes doigts, prêt à tirer. Les paroles du parrain me reviennent en tête. Elles me manipulent. Me poussent à tirer. Et Skeleton qui en rajoute une couche. Mon cerveau réclame sa dose de souffrance. Après tout, même si Jéricho venait à être capable de m'exploser le crâne, ça mettrait fin à pas mal de maux. « C'est quoi cette putain d'histoire de rein ? Puis merde, tu fou quoi chez moi à le menacer ? » Un rire presque démoniaque traverse la barrière de mes lèvres. Mais quelles questions. J'ai envie de le claquer à l'entendre parler comme un gamin. Putain, y a rien de plus clair, il est con ou il le fait exprès ?

« Je veux une explication. » Une explication ? Pourquoi toujours vouloir une putain d'explication ? Surtout que pour le coup, il n'y en a pas. Si je n'avais pas parlé à Jéricho pour la mafia, c'était dans le but de ne pas le mêler à toute cette merde. Seulement voilà, à cause d'un rein, tout le monde était dans la merde. Le virer ne changera rien parce que je sais déjà que le brun a capté. Il est con mais pas à ce point. Le silence s'installe dans le seul but d'alourdir un peu plus l'atmosphère. Même Lucas semble ne plus gémir. Je profite de cette instant pour me retourner et frapper violemment la mâchoire de Jéricho à l'aide de mon silencieux pendant que mon autre poing rencontre son bide. J'ai pas le temps de réfléchir. J'm'efforce d'oublier les sentiments lorsque je lui arrache son arme pour la jeter à l'autre bout de la pièce. Mes doigts se glissent dans l'épaisse chevelure de mon mari pour ramener son visage à une distance de dix centimètres de celui du coupable. « Allez ! Explique lui putain ! DIS LUI. Prends tes couilles entre tes mains et avoue lui que tu t'es autorisé un luxe sans pouvoir le payer. » Ma voix est aussi froide que l'arme entre mes mains, aussi forte que le lien qui peut m'unir à la mafia. « Ta petite copine a un rein qui m'appartient. Je veux le fric maintenant ou bien je le descends pour récupérer la marchandise. C'était ça le contrat. » Je relâche enfin mon emprise sur Jéricho, me recule de quelques pas, comme pour leur laisser l'intimité de réfléchir à une solution. Mon regard caresse ma montre, déjà six minutes ce sont écroulées. Plus que quatre et ce sera la fin de tout. « Cherche pas à m'interdire de le tuer. C'est lui ou moi. Ils hésiteront pas à m'abattre. » La pression sur le flingue se fait de plus en plus forte, comme hâtive de tirer les coups feu. Mes yeux sombres se plongent dans ceux de Jéricho alors que je viens de lui dévoiler l'ampleur de la merde dans laquelle nous sommes tous les trois.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyLun 10 Déc - 1:21

Le verre se remplit au compte-gouttes. Le silence dans cette pièce me permet même d'entendre les gouttelettes d'eau , d'imaginer ce verre invisible qui ne tardera pas à déborder. L’atmosphère est lourde, pesante. Personne n'ose respirer. Les cœurs battent en une mélodie rythmée, cadencée. Un geste brusque et c'était le bain de sang. Réfléchir. Agir. Sans faire un faux pas. Et plus vite que l'autre. Mais je suis tellement dans un état second en apprenant ce que mon mari avait pu devenir que je suis incapable d'aligner la moindre pensée cohérente. Et lui, il a laissé ses états d'âme devant ma porte d'entrée. Plus de self-contrôle sur lui même. Il sait ce qu'il a faire et exécute comme une machine de guerre. Je sens le métal glacée de son flingue rencontre ma mâchoire violemment. Merde. Puis c'est autre chose qui se heurte dans mon bide. Alors que je me plie en deux de douleur en manquant de dégueuler le contenu de mon estomac sur ses pompes, j'me retrouve en face du visage de Lucas, paniqué, perdu, l’incompréhension règne dans son regard autant que la peur. Les larmes silencieuses ruissellent sur ses joues. Fallait pas te foutre dans une merde pareille connard. «  J'en ai rien à foutre. C'est à TOI, Jack Stride à qui je pose la question. » J'insiste volontairement sur sa véritable identité, déjà pour faire comprendre à Lucas qui était l'homme qui menaçait de le tuer. Ensuite pour bien faire chier mon mari à révéler son identité. Et pour lui faire comprendre qu'il pouvait bien réagir en Oz, il était et resta Jack. Mais c'était totalement vain. Lorsqu’il relâche enfin la pression sur moi, je m'approche de Lucas et pose délicatement mes mains sur ses joues humides en ignorant les paroles de Jack. J'avais déjà compris depuis bien longtemps le choix que j'avais à faire. C'était Lucas, ou nous deux. Et il était vite fait. Sans même réfléchir. «  Calme-toi. Je te le promets que tout va bien se passer. Je suis là. Je vais régler ça.» C'est avec une douceur infinie que je dépose un ultime baiser sur ses lèvres. Le dernier.

Je me redresse lentement et m'avance vers l'armoire de la chambre que j'ouvre rapidement. J'attrape L'objet convoité et m'avance vers Jack accompagné d'un cliquetis de métal derrière moi. C'est d'un pas décidé que je ronge le poison qui nous sépare. Je savais enfin ce que je devais faire. Fermement j'attrape la main de Jack et lui passe un côté des menottes en serrant tellement fort que je dois lui couper la circulation sanguine, et de l'autre, je me lie à lui. C'est à l'unisson que, sans la moindre hésitation ma main se pose sur la sienne, occupée par le silencieux. Mon doigt appui sur la gâchette avec le sien. En osmose. Et je tire avec lui une balle dans la tête de Lucas. Des morceaux de sang et de cervelle se repend sur le mur autrefois blanc sans que je ne cligne même des yeux. Lorsque je pivote vers mon mari, plonge mes yeux froids dans les siens, je m'autorise à briser le silence. « Tu retournes à la mafia, on est mort. Tu retournes chez toi, je bute tout le monde devant toi. C'est terminé les conneries maintenant. Tu me laissera pas seul avec ça. » De l'autre main, je pointe mon ex petit-ami à la tronche explosée du doigt. « Tu vas assumer tes actes. Je te ferais vivre un putain d'enfer à la moindre occasion. » De la même façon dont j'avais embrasser Lucas tout à l'heure, je reproduit exactement le même schéma avec lui. Tout était faux. Il suffisait de sortir un peu de thune et Jack repartait simplement. Mais la vie d'un homme n'a pas de prix. Elle ne vaut pas la peine d'être achetée. Personne n'est indispensable. « Il faut partir. Je te promets que tout va bien se passer. » Sourire.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyLun 10 Déc - 6:16

« J'en ai rien à foutre. C'est à TOI, Jack Stride à qui je pose la question. » Ca fait tellement longtemps que plus personne ne m'a appelé comme ça que j'suis limite sonné. Sonné à l'idée de penser à ma vie sous cette identité. Comme un con en me rappelant que Jéricho l'avait même lui aussi porté, tout comme deux de nos enfants. Je peux sentir l'espace d'un instant mon corps trembler à ces lourds souvenirs que j'avais si longtemps tenté d'oublier. A force de ne plus y penser, je les pensais réduit en miette. Il suffisait pourtant d'une phrase pour les faire renaître de leurs cendres. Intacts et toujours aussi réels. Fébrile, mon regard s'échoue sur la scène tandis que je recule d'encore un pas, comme pour contrôler ma jalousie. Jéricho l'embrasse, mon estomac se serre, j'suis à la limite de cracher par terre toutes mes tripes et le dégoût que je peux ressentir à cette vue. Mais non Jack, pense à la mafia putain. Et tout redevient plus clair, net. La jalousie se dissout, ou du moins s'endort à nouveau. Un peu comme la sensation d'un comas. C'est toujours avec ce même calme que je suis les mouvements de mon mari sans vouloir deviner une seule seconde à ce qui peut bien se passer dans sa tête. Peut-être pour garder l'effet de surprise ou parce que de toute façon, rien n'y changera. Ses mains attrapent mon poignet. Mon corps frissonne au contact froid du métal. J'tente instinctivement de me dégager de son emprise mais elle est tellement serrée que le moindre mouvement n'est qu'agonie. Alors, soumis, je me laisse porter par ces gestes aussi malsains que les miens. C'est en silence que le métal rencontre la boîte crânienne du coupable. Le sang jaillit, épouse le mur, le sol. Une vie s'envole et mon regard ne change pas. Habitué à la mort, le voir mourir ne m'arrache aucun sentiment. Si ce n'est la satisfaction personnelle d'avoir commencé un boulot. Sauf que cette fois tout est étroitement différent. En temps normal, j'aurai dû tuer tout témoin. Seulement voilà, aujourd'hui ce témoin la n'était autre que mon mari. L'homme que j'avais aimé toute ma vie et qui encore, malgré moi, possédait une place importante dans ma vie. Et dans mes sentiments tout entier. Quoi que j'y fasse, rien ne pourrait altérer l'amour que je porte à son égard. Si ce n'est me tuer. Oui, la seule solution se trouvait dans la mort.

« Tu retournes à la mafia, on est mort. Tu retournes chez toi, je bute tout le monde devant toi. C'est terminé les conneries maintenant. Tu me laissera pas seul avec ça. » En acceptant de ne pas tuer Jéricho, c'est ma vie toute entière qui bascule. Et non pas du bon mais du mauvais côté. Je reste de marbre même si tout autour de moi, mon monde s'écroule lentement. Comme à chaque fois, ce connard revient et écrase tout. « Tu vas assumer tes actes. Je te ferais vivre un putain d'enfer à la moindre occasion. » Et ses lèvres rencontrent les miennes, comme elles sont allées rencontrer celles de Lucas quelques minutes avant. J'efface mon visage du sien pour couper tout contact avec lui. « A quoi tu joues ? » Un léger agacement brille sur chacun de mes mots. Parce que je le vois venir d'ici à vouloir me prendre pour sa putain de marionnette. « Il faut partir. Je te promets que tout va bien se passer. » J'trouve rien de mieux que de lui cracher à la gueule pour lui montrer que je suis pas comme l'autre connard. Pourtant, Jéricho a raison sur un point et même si je tente encore de le réfuter, c'est ma vie tout entière qui est en jeu. Retourner à la mafia signerait mon arrêt de mort. Pris au dépourvu, je pointe le flingue en direction de la chainette qui relie les deux bracelets métallique. Mes yeux se ferment lorsque la balle la transperce pour aller se perdre dans le sol. Le bruit est si fort qu'il fait trembler la maison. « A partir d'aujourd'hui, tu es autant en danger que moi. Quand ce putain de cadavre moisira, les voisins s'en plaindront. Et tu crois quoi ? Que les flics ne te chercheront pas après avoir trouvé un cadavre chez toi ? Des traces de moi il n'y en a pas. » Toujours aussi froid, j'attrape violemment le bras de Jéricho pour l'emmener avec moi. Ma main plonge dans ses poches pour y récupérer la clé de la voiture. « Maintenant, t'arrêtes ton cinéma. Tu te la fermes. Je veux plus t'entendre. Du moins, pas pour le moment. » Parce que de la haine j'suis capable de te foutre la raclée de ta vie mon amour. A ces mots, je le jette limite dans la bagnole et pénètre dans mon tour. Le moteur se met en marche tandis que celle-ci s'élance. Mon but ? Quitte cette putain de ville, trouver un vieux motel en campagne pour y passer quelques jours. Me reposer, penser et surtout ne pas tuer Jéricho de rage. « Je t'eloigne de tout ca et je retourne a la mafia. J'en ai rien a foutre qu'ils me buttent. J'prefere ca que de vivre avec ton putain de chantage sur le dos. Puis merde, faut que tu te foutes avec un connard pas capable de payer ses dettes. Ca t'arrive de pas etre dans mes pattes ? Tu m'epuises mec. Tu m'epuises. » c'est ce que tu voulais, non ?


Dernière édition par K. Jack 'Oz' Nobody le Lun 10 Déc - 19:54, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyLun 10 Déc - 12:08

Un léger rire transperce ma gorge lorsqu'il me dégueule sa haine et sa jalousie que j'essuie d'un revers de la main. Je suis à la limite de la crise d'hystérie et c'était encore de sa putain de faute. Je joue parce que j'ai pas eu le choix de le faire, parce qu'il s'est encore pointé avec ses merdes et qu'il m'a entraîné au fond du trou avec lui. Dans cage sous terre, je peux voir la liberté en haut mais je ne peux pas l'atteindre. Il n'y a pas la moindre solution. La seule que j'avais pu trouver pour qu'il ne retourne pas à la mafia venait d'exploser dans un bruit sourd métallique. Putain, même les plus solides du sexshop suffisait pas à le tenir tranquille. Je voulais le condamner à son tour, mais ce connard se sors de cette situation délicate. Je sers la mâchoire, ferme ma gueule, non pas parce que j'avais peur de ses foutues menaces, mais parce que je devais me retenir de lui exploser sa belle gueule aussi. Il venait en quelques minutes de briser trois années de vie à me battre contre son spectre. Non c'était pas parfait, mais c'était toujours mieux que d'être seul à présent. A cet pensée, une grimace se dessine sur mon visage. Je tourne légèrement la tête sur le siège conducteur, sur Jack. Mon regard le caresse étrangement, partagé entre la haine et la tendresse. « Je t'eloigne de tout ca et je retourne a la mafia. J'en ai rien a foutre qu'ils me buttent. J'prefere ca que de vivre avec ton putain de chantage sur le dos. Puis merde, faut que tu te foutes avec un connard pas capable de payer ses dettes. Ca t'arrive de pas etre dans mes pattes ? Tu m'epuises mec. Tu m'epuises. »

Mon cœur fait les montagnes russes. Mon sang s'épaissit, gonfle mes veines et dans la panique générale de mon état semi-comateux, je fais la chose la plus stupide qui me passe par la tête. Un réflexe. Pousser par un dilemme que je ne peux pas résoudre. Je me redresse et donne violemment un coup de volant sur le côté. Il perd le contrôle du véhicule qui titube dangereusement sur la route. J'ai juste le temps de lui sauter dessus avec l'envie de le tuer avant que la carcasse de fer ne dévie de sa route, quitte le bitume pour s'enfoncer dans un bâtiment abandonné. Je parviens même pendant ce ce laps de temps à serrer le cou de Jack entre mes doigts d'une force que je ne soupçonnai plus depuis la maladie. Ma tête finie par se cogner contre le carreau conducteur, et poussé par l'adrénaline, je ne sens même pas celle-ci saigner abondamment. Je m'en fou parce que là, toute suite, je veux sauver la peau de mon mari. Qu'il ne se jette pas dans la gueule du loup comme un con. L'idée de le perdre est insoutenable et me pousse à l'extirper de la voiture, le jeter sur le sol et le frapper pris dans un élan de folie. «  REVEILLES-TOI. Reviens sur terre merde. » Je ne m'arrête plus, ma voix est tremblante autant que mes gestes imprécis. Des larmes de rage et de douleur silencieuses roulent sur mes joues rougies par la colère. «  Reviens-moi Jack... Je t'en prie, me laisse pas. » Comme le son de mes cordes vocales, je m'épuise, mes muscles ne répondent plus et je laisse mon corps s'écrouler sur celui de mon mari. La tête posée contre son cœur que je sens battre irrégulièrement dans sa poitrine. Ma respiration saccadée se calme légèrement. Une nouvelle fois, je brise le silence. «  Enfuis-toi avec moi. Pars loin de tout ça, le temps qu'on trouve une solution » Je relève mon regard vers lui, et lentement, j'essuie d'une main le sang sur son visage. « Je t'aime Jack. Quoi qu'il arrive. Quoi que tu fasses. Rien ne pourra changer ça. Mais ne m'abandonne pas de nouveau, je serais plus capable de te le pardonner. » Mon visage s'approche du sien, d'abord hésitant, mais c'est timidement que je dépose mes lèvres contre le siennes, légèrement, comme si c'était mon premier baiser.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyLun 10 Déc - 20:16

Mon regard n'a pas le temps de se poser sur Jéricho que, déjà, ses mains se posent le volant. Le véhicule, lancé à pleine vitesse quitte son droit chemin. Et merde. Le mur s'approche, je peux deviner à l'avance l'ampleur de la douleur. Le temps se ralentit, mes yeux restent ouverts, tentent de capter l'attention de mon mari. Comme si je voulais dédier mon dernier regard à mon mari. Comme un adieu pour lui montrer que jusqu'à mon dernier souffle, je n'ai cessé de l'aimer. Lui prouver aussi que toutes ces choses m'avaient rendu heureux malgré la douleur. Oui, malgré l'agonie, la séparation, le manque, je ne me suis jamais senti aussi vivant depuis que je suis avec lui. Et si je viens à mourir suite à cet accident, je ne retiendrai que le meilleur. De toute façon, il fallait bien que ça arrive un jour. De toutes les morts qui se présentaient à moi avant celle-la, le seul responsable resterait Jéricho. J'ai toujours trouvé ça magnifique, l'une des plus belles preuves d'amour : lui donner ma vie. Le laisser me crever était de loin la plus belle déclaration. Que ce soit du sida, d'une balle dans le crâne, une lame dans le coeur, mon âme était à lui.

Mes yeux se ferment. Le bruit du crash m'est à peine audible. Je ne ressens plus rien, si ce n'est ce vide qui enveloppe mon être glacé. De toute façon il fallait bien que ça arrive un jour.

La voix de mon mari semble provenir d'une minuscule boîte dans lequel on l'a enfermé. Je peux l'entendre sans comprendre ce qu'il est en train de me dire. Je devine sa présence sans jamais pouvoir l'atteindre. Mon corps est uniquement réceptif au sol glacé par ses tremblements. Au fur et à mesure que le monde reprend ses droits, la douleur se fait de plus en plus présente. Mais aussi le désespoir enfouit dans les paroles de Jéricho. Je peux même sentir ses lèvres se poser sur les miennes. Ma main fébrile et ensanglantée se pose délicatement sur sa nuque sans trouver la force d'exercer la moindre pression. Mon torse tente quant à lui de se relever difficilement. Le moindre mouvement semble me brûler de l'intérieur. Ma vue floutée par le sang qui coule sur mon visage, je cherche tout de même mon mari du regard pour le rassurer de je ne sais quoi. Le simple fait de l'enlacer me prouve encore une fois que l'on est pas fait pour vivre séparément. Nan, si l'un part, l'autre le suite. C'est ce qu'on a toujours pensé et pourtant aujourd'hui, il semblerait que le destin en veuille autrement. A chaque fois que l'on se retrouve, le sort n'a cesse de s'acharner sur nous. Prêt à tout pour nous séparer. Mon coeur prend l'eau alors que bientôt je ne serai qu'un souvenir. C'est à ce moment, celui où je chute enfin dans le ravin que tout s'éclaircit. Que je comprends oh combien je suis encore capable de n'importe quoi. J'ai pas envie de le quitter. Je veux retourner en arrière, retrouver ses menottes intactes et rester 24H attaché à lui. Quoi que non, j'ai pas besoin de ces conneries pour lui montrer comme je peux être dépendant. C'est juste évident, y a qu'à voir les larmes qui coulent sur mes joues. Brûlent un peu plus les blessures sur mon visage. Ce trop plein de sentiments se mélange au goût du sang. Je resserre même un peu plus mon étreinte sur Jéricho en me rendant compte qu'il chiale. Merde, arrête toi Jé', tu nous fais quoi là ? Tu me fais quoi.

J'ai envie de prendre les choses en main mais j'en suis incapable, on a perdu le contrôle, tous les deux. Et le temps s'écroule sur mes vêtements, y laissent ses grains de sable comme pour rappeler que ce seront peut-être les derniers. Ils sonnent un fin prématurée et douloureuse. Ma voix, étranglée par une enclume s'adresse enfin à Jéricho. « Je … je salis ta chemise. » Ouais, regarde toi, ta putain de chemise de bourge recouverte de sang. Tu m'aurais tué en temps normal. Un sourire se dessine sur mes lèvres marquant un contraste avec mes yeux mouillés. « Jé ... » Mes poumons me brûlent tandis que je ne trouve toujours pas la force de chercher ses lèvres. « J'ferai en sorte que tout aille bien. Même si je pars, t'auras du fric, pour longtemps encore. » Je tousse, crache le sang qui caresse ma langue. « Si par miracle je survis, on partira, le temps qu'il faudra mais ... » Ta gueule Jack, tu fais juste que le détruire. « J'veux retourner régler ça avec la mafia avant. » J'veux me la jouer super héros alors que je cours à ma perte. Pitoyable. Mais c'est pas le moment de penser à ça. J'suis au bord de la mort et pourtant, pourtant, ce qui compte le plus c'est pas le futur vu que je ne le vois pas mais l'instant présent. « Fais moi l'amour, une dernière fois. » Je tremble, manque de m'évanouir mais rapproche mon corps glacé du sien pour lui montrer que je suis sérieux. Si j'pouvais crever pendant l'acte, ce serait encore mieux. « Je t'en supplie. » Carpe diem hein.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyMar 11 Déc - 21:20

Mon corps collé contre le sien est sourd, hermétique au monde extérieur. Je ne ressens pas la froideur de son corps parce que son épiderme contre la mienne me procure une chaleur réconfortante. Son état préoccupant ne m'effleure même pas l'esprit immédiatement, il était avec moi pour rien au monde j'aurais pu m'imaginer le perdre. Encore moins parce qu'il allait clamsé sous mes doigts fébriles. En cet instant, je me promettais que plus jamais je le laisserai filer, même si je devais mettre ma fierté de côté, même si je devais le clouer contre un mur pour ne plus qu'il parte. . « Je … je salis ta chemise. » C'est seulement là où je me décide à baisser les yeux sur mes vêtements immaculés d'un rouge foncé qui s’imprégnait dans les fibres du tissu. Ouais, je me rends compte à quel point il est mal en point, et que comme un con, je ne fais que empirer les choses allongé sur lui dans le froid. Ma gorge se serre comme un étau, lentement. En donnant ce coup dans le volant, j'ai même pas songeait que Jack n'était pas indestructible. Mais merde quoi, il était censé l'être. On a tellement flirté avec la mort qu'on en fait les fiers aujourd'hui, qu'elle ne me traverse même plus le crâne. Elle est là, présente dans chaque jours, heures, minutes, secondes qui s'écoulent. Fièrement au dessus de nous avec son sourire qui ne trompe pas. Mais, elle ne peut pas nous avoir, pas encore. Utopie totale. Rejet de la réalité. Nous sommes aussi mortels qu'un autre, tuer ne nous donne pas le pouvoir de ne pas craindre la mort, mais simplement la relayé au rang d'une banalité. Personne n'est immortel. « J'ferai en sorte que tout aille bien. Même si je pars, t'auras du fric, pour longtemps encore. »  La thune. Il est en train de crever et ce con me parle de ça comme si c'était la chose la plus importante. Mais je m'en fou de cette chemise, d'avoir assez d'argent pour céder à mes moindres caprices et plus encore. Je donnerai tout ce que je pouvais posséder pour ne passer qu'une nuit avec lui. «  Ta gueule. Si c'est pour dire des merdes comme ça, je préfère que tu t'économise. » Je me redresse, retire ma veste et la dépose sur lui en priant pour qu'il se taise et me laisse faire le point de la situation. Mais non, il se sent obligé de rendre les choses encore plus compliqués. « J'veux retourner régler ça avec la mafia avant. »  Je ne réfléchis même pas. Ma voix est aussi froide que l'azote. «  Mais t'es taré ?! Parce que tu crois qu'ils règlent les problèmes avec une poignet de main ? Me prends pas pour un con, je connais trop bien ça. » Ma voix se brise, écorchée vive. Je chasse les souvenirs aussi vite qu'ils surviennent.

« Fais moi l'amour, une dernière fois. Je t'en supplie.»

Sa phrase résonne dans ma tête plus forte que n'importe quelle autre pensée. Elle prend le dessus sur le reste, poussée par mes instincts animales. Quand j'y pense, j'suis vraiment un putain nymphomane. C'est pas une nouveauté mais de là à vouloir baiser mon mari à l'agonie en devienne terriblement excitant, ça devient vraiment malsain. Je dois être tordu. Mon regard parcours lentement les courbes de corps saigné avec envie. Mais merde, tu fou quoi JJ ? Faut que tu le sortes de là. « On aura le temps plus tard. Je vais gérer. » Comme d'habitude. Fixer un objectif et garder son sang froid. Il fallait d'abord qu'il vive. Je sais pas comment mes bras arrivent à le soulever, comment mon corps fragile le porte. J'avance simplement à la recherche d'où nous abriter. Le temps est tellement long, qu'il semble être une éternité. Mes muscles se raidissent à mesure que j'avance, mais dès que je me sens le lâcher, je resserre mon étreinte fermement. Il m'échappera pas. C'est au milieu de nul part que je trouve une sorte de bâtiment abandonné depuis des années à en juger de l'extérieur. Autour, des entrepôts désinfectés. C'était mieux que rien. D'un coup de pied, je pousse la porte. Le bois mort n'oppose pas la moindre résistance. Les anciens habitants de cet appartement devaient être partis dans la précipitation, laissant quelques meubles poussiéreux derrière eux. A bout de force, je dépose délicatement son corps sur le plancher, juste devant la cheminée. Le réchauffer. Sans un mot, je fouille dans les placards de fond en comble. Une bouteille de vin dégueulasse, et une table en bois faisaient largement l'affaire. J'imbibe le bois moisi d'alcool, la flamme vient le chatouiller, et sans le moindre effort, le table de chevet s'embrase. « Montre-moi. » A côté de lui, je retire son haut lentement, découvrant une à une les plaies. Le verre du pare-brise s'étaient enfoncés généreusement dans sa chaire, parfois profondément, d'autre moins. Et un bleu sur une cotes certainement cassée était déjà sorti.  « C'était con. J'aurais pas du faire ça. » En même temps que je me force à discuter, je retire les bouts de verre délicatement. « Mais tu m'fou dans des états pas possible. J'te jure, faut que t'arrête ça parce qu'après, je sais même plus réfléchir. Tu m'rends ... » Sans le prévenir, je verse le reste d'alcool sur ses plaies ouverte et lui fou son t-shirt dans la bouche pour qu'il se taise. « J'veux pas t'attendre chialer. C'est fini presque. Je disais que tu m'rends fou. Dingue. Taré. Puis avec tes propositions à la con. » Tout en continuant de parler pour ne rien dire, je retire ma chemise, ma ceinture et lui fait un pansement. On fait avec ce qu'on a. «  Tu sais très bien que- » Je relève les yeux vers lui, plonge mon regard dans le sien. Mais t'es con JJ. Tu foire tout encore une fois. «  Je t'ai menti sur un truc. » Et c'est reparti. Tu peux pas te la fermer ? « J'ai pas perdu la garde des enfants. Je suis simplement parti. Je suis pas aussi fort. Je pouvais pas assumer seul tout ça. C'était avec toi que j'avais tout construit et je devais tout faire tenir sans toi. Je pouvais pas. Alors je suis parti sans rien dire. J'ai changé d'identité et je me suis installé ici. » Peut-être que je profite de cet instant parce qu'il est suffisamment faible pour ne pas se souvenir de ce que je vais lui dire. Loin d'être un acte de franchise, c'était plutôt de la lâcheté pur et dur. On se refait pas.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyMer 12 Déc - 0:56

Son corps s'éloigne du mien, j'tente de le retenir en m'agrippant faiblement à sa chemise. J'ai envie de lui gueuler de pas me laisser mais seul une quinte de toux parvient à quitter mes lèvres ensanglantée. Non, mais ça doit pas se passer comme ça putain. Mes yeux le fixent avec tout le désespoir du monde. J'te fais plus d'effet c'est ça ? Alors quoi ? tu vas attendre ma mort sans goûter une dernière fois à ma chair. Un gémissement se perd dans le vent. Non pas de douleur physique cette fois. Sa source provient de mon coeur enflammé. Il réclame sa dose de drogue, supplie le ciel de lui donner une dernière trace d'affection. Mais à la place de ça, les bras de Jéricho m'enroulent délicatement. A partir de ce moment à, je peux sentir se dérober le sol sous mon être. T'aurais dû me laisser crever au bord de cette route. J'vais juste continuer a te faire du mal comme j'ai toujours su le faire. Puis si c'est pas moi, c'est toi qui m'en fera. Comme on a toujours excellé dans ce domaine. Le moindre mouvement me donne la sensation douloureuse de voir la mort s'approcher. Mes yeux se ferment, s'imaginent un grand étendu d'eau. La mer. De l'autre côté, une femme m'attend, les bras tendus en ma direction. Une douceur si forte se dégage de son sourire que rien ne semble pouvoir m'arracher à ce fil qui me relie à elle. L'eau caresse mes membres, épouse mes courbes à la perfection. Je n'ai pas d'habits. Je m'offre nu aux vagues glaciales qui s'échouent sur mon épiderme. J'ai froid. Non, je crève de froid plus exactement. Tellement insupportable que je peine à respirer sous la morsure insupportable de l'eau. Je peux entendre Skeleton me dire à quel point je suis fou. Mais non, je ne vais pas mourir d'hypothermie. Parce que la mer s'en fout. Elle caresse mes blessures sans vouloir les soigner. Seul son courant déchaîné m'emmène vers le large. Pendant tout ce temps, celui où deux des éléments se mélangent, mon regard ne lâche pas le regard brillant de se spectre me tendant les bras. Au diable la faucheuse, la mort est bien plus belle qu'on ne nous laisse croire. Elle ne possède pas sa longue cape noire et les ténèbres ne dansent pas à ses pieds. Et je souris quand des ailes que je pensais avoir perdues repoussent dans mon dos. Chacun de mes mouvements m'aide à effacer toutes traces de souvenirs négatifs. Comme pour ne garder que le meilleur de mon passage sur terre.

Je ne sens plus le froid de la mer et ne perçois plus le visage que j'étais pourtant jusqu'ici persuadé d'avoir vu. Une chaleur dévastatrice lèche mon corps à l'agonie. Des gouttes de transpiration perlent sur mon front, se mélangent douloureusement au sang que je perds. Comme un glaçon pourrait fondre dans un verre d'alcool, mon corps retrouve de sa forme. Mes muscles se mettent une nouvelle fois à me brûler. Mes entrailles hurlent à la douleur obligeant ainsi mes yeux à s'ouvrir. « Mais tu m'fou dans des états pas possible. J'te jure, faut que t'arrête ça parce qu'après, je sais même plus réfléchir. Tu m'rends ... » Même si je veux lui répondre, j'en suis tout simplement incapable. Ma gorge est si serrée par la douleur qu'aucun son ne peut s'y échapper. Je fais alors la dernière chose qu'il reste à faire : le fixer pour lui montrer que je l'écoute. Que je l'entends aussi. Fixer cette petite partie l'univers. Ce centre chaud capable de faire revivre n'importe quelle flamme présente en moi. « J'veux pas t'attendre chialer. C'est fini presque. Je disais que tu m'rends fou. Dingue. Taré. Puis avec tes propositions à la con. » La vérité c'est que je suis tellement à côté de la plaque que mon corps ne réagit presque plus face à la douleur. Puis aussi, c'est à peine si je me souviens de ce que j'ai pu lui dire, ou de ce qu'il a pu se passer en général. Tout est si flou dans ma tête. Je me concentre sur ce petit tas de pensées sans en trouver de sens. J'ai tellement mal au crâne. Au cou. Au torse. Pas une seule parcelle de mon corps n'a été épargné. Les paroles de mon mari se font plus sombres, plus lentes. Mon coeur fait un bond sous ma poitrine. Je le connais. Tellement. « J'ai pas perdu la garde des enfants. » La chaleur se dissout. A nouveau, c'est le monde tout entier qui m'échappe. « Je suis simplement parti. Je suis pas aussi fort. » Coup de poing dans la gueule. Prends toi ça Jack, tu souffre pas assez. Pas à son goût en tout cas. « Je pouvais pas assumer seul tout ça. C'était avec toi que j'avais tout construit et je devais tout faire tenir sans toi. » D'un geste las, ma main arrache le morceau de tissu de ma bouche. Non pas pour me permettre de parler mais pour mieux respirer sous l'impact de ses mots. « Je pouvais pas. Alors je suis parti sans rien dire. J'ai changé d'identité et je me suis installé ici. »

Au moins, ça a le putain de mérite d'être clair. Mais le plus difficile dans tout ça, c'est pas tellement d'encaisser ce que Jéricho vient de me dire mais plutôt le fait qu'il me dise … ça. Sa putain de connerie connerie comme quoi il pouvait pas assumer sans moi. Encore une fois, en allant en prison j'avais eu l'impression d'éloigner mon mari du bord de la mer pour m'y noyer seul. Dans un putain de geste plein de rage, je parviens à attraper la bouteille d'alcool et lui lancer en laissant mon corps extérioriser sa peine par un cri de rage. Comme s'il y avait pas assez de sang comme ça. « T'avais juste envie de te sauter toutes les chiennes en chaleur qui passaient sur ton chemin. Tu voulais juste ça, baiser et boire. Mais comme il te restait un minimum de fierté, tu voulais pas le faire devant des gosses. Nos gosses. Tu crois que je vais gober tes histoires ? Comme quoi tu pouvais pas ... » Ma voix s'étrangle, encore fragile. Je déglutis difficilement pour me donner le courage de continuer. « La seule vérité c'est que tu t'en fous. T'en a jamais rien eu à foutre de notre famille. RIEN du tout. Puis pourquoi tu m'as pas cru quand j'te disais que Jonah, j'l'avais pas touché ? J'essaie de comprendre ce qui a pu te pousser à croire tout ça. Mais j'y arrive pas. Parce que ok, Jack a une tête de coupable mais ton gosse, il m'a toujours détesté. Tu crois pas que ses traces il a pas pu se les faire lui-même ? Dix godes devaient trainer à la maison à cette époque. Mais non, c'était tellement plus simple de m'enfermer dans cette taule. De là au moins, y avait pas de chances que je t'enchaîne mais tu sais pas … Et là, alors que j'suis mal. J'te demande une seule chose. Celle de me baiser et t'es même pas foutu de le faire. Une seule chose Jéricho, juste ça et je pourrai crever en paix. » Les larmes se stoppent au niveau de mes paupières. Le perdre a été si difficile pour moi qu'aujourd'hui encore j'parviens pas à m'en remettre totalement. « Si je suis, fin j'étais dans la mafia c'est pour toi putain. Ils étaient mon seul espoir de te retrouver. J'voulais te retrouver pour essayer d'éclaircir tout ça. Sauf que j'me suis rendu compte que j'aurai pas du quand j'ai compris que j't'aime toujours comme un malade. T'as tout foutu en l'air Jéricho. La mafia, ma vie de couple, mon fils. Tout. T'es juste bon à me sortir des superbes phrases pour nous aider à avancer. Comme quoi on va partir et vivre heureux. Mais qu'est-ce qui m'attend ? PUTAIN MAIS DIS LE MOI. » J'tente de me relever mais la douleur est si forte qu'elle ne fait qu'irriter un peu plus mes nerfs. « TU COMPTES ENCORE UNE FOIS NOUS RECONSTRUIRE POUR NOUS DETRUIRE ? C'EST CA PUTAIN. DIS LE. Dis le que j'me tue de suite. Parce que de toute façon j'en crève de vivre dans cette situation. De te voir nous détruire sans jamais avoir la force nécessaire à monter un bouclier autour de nous pour nous empêcher de souffrir. C'est juste impossible. » Ma voix est si basse sur la fin qu'elle doit passer pour inaudible mais j'm'en balance. Je parle à moi même, pour me rassurer et m'empêcher de plonger dans le noir total. « J'ai besoin d'un fix d'héro. » Pour compenser le manque de sexe. Histoire de trouver du bonheur ailleurs. Et je tremble comme une feuille morte alors que des gouttes de transpiration coule sur mon front. Ma main, désespérée, s'accroche au bras de Jéricho pour l'obliger à se pencher vers moi pour l'embrasser d'une passion brûlante. Profonde agonie qu'est l'amour. Le bonheur n'est pas pour nous.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyJeu 13 Déc - 12:46

Je pèse mes mots pour faire pencher la balance d'un côté plutôt que de l'autre mais c'était vain. Il n'y a rien d'autre à faire que de sentir sa colère brûler en lui. Cette flamme entre nous provient certainement de là, de cette haine palpable dans l'atmosphère, dans ses yeux et sa voix. Et c'est aussi pour cette raison que je me tue à l'entretenir par connerie. Notre couple n'était-il pas fondé sur le principe même d'un déni de bonheur, construite sur la douleur et la colère ? Et si les fondations s’effondraient, alors plus rien ne pourrait les retenir. Semblable à un château de cartes, tout s’effondreraient sans les piliers. Avec lui, je suis incapable de savoir sur quel pied danser, quelle carte abattre. Pour ça, il faudrait que je sache ce qu'il avait dans son jeu. J'ai jamais été capable de voir en lui clairement, chaque fois, je me heurte à un mur qu'inlassablement, je tente de forcer. La fin est toujours le même, je ressors de cette bataille avec des blessures mortelles qu'ils faut panser. Ou juste les refermer. Elles laisseront des cicatrices indélébiles en moi. On oublie, mais on ne pardonne pas. « T'avais juste envie de te sauter toutes les chiennes en chaleur qui passaient sur ton chemin. Tu voulais juste ça, baiser et boire. Mais comme il te restait un minimum de fierté, tu voulais pas le faire devant des gosses. Nos gosses. Tu crois que je vais gober tes histoires ? Comme quoi tu pouvais pas ... »  Ouais, peut-être qu'il avait pas tord au fond. Après avoir sacrifié quinze années de ma vie à élever nos enfants, à jouer la femme au foyer pour sa belle gueule, j'avais eu envie de vivre autre chose. Comme un nouveau départ. La dose de courage qui m'avait manqué était sa présence à mes côtés. Puis il était en prison, j'étais seul avec une vie que je n'avais pas choisi à me demander si elle en avait seulement valu une fois la peine. Une cage dorée peut-être, mais une cage quand même. Le temps passe, les enfants étaient devenus autonomes, bientôt ils voleraient de leurs propres ailes. J'aurais été totalement inutile, la fierté d'avoir su construire une vie de famille aurait été rongée par la solitude. « La seule vérité c'est que tu t'en fous. T'en a jamais rien eu à foutre de notre famille. RIEN du tout. Puis pourquoi tu m'as pas cru quand j'te disais que Jonah, j'l'avais pas touché ? J'essaie de comprendre ce qui a pu te pousser à croire tout ça. Mais j'y arrive pas. Parce que ok, Jack a une tête de coupable mais ton gosse, il m'a toujours détesté. Tu crois pas que ses traces il a pas pu se les faire lui-même ? Dix godes devaient trainer à la maison à cette époque. Mais non, c'était tellement plus simple de m'enfermer dans cette taule. De là au moins, y avait pas de chances que je t'enchaîne mais tu sais pas … Et là, alors que j'suis mal. J'te demande une seule chose. Celle de me baiser et t'es même pas foutu de le faire. Une seule chose Jéricho, juste ça et je pourrai crever en paix. »  Sa présence devient trop proche de moi. Je me recule de quelques pas et m’assoies sur le sol pour ne pas m'écrouler. Cette colère prenait tellement de place, que j'en voulais à la terre entière. Que j'avais envie de tuer Jack pour qu'il se taise enfin. Je tremble de rage devant ce qu'il peut lui traverser l'esprit. Comment il pouvait croire ce qu'il disait ? Tout comme j'avais cru mon fils lorsqu'il l'avait accusé de pédophilie. La vérité est parfois ce qu'il y a de plus difficile à entendre. « J'en ai rien à foutre ?! Mais merde, ouvre les yeux, j'ai TOUT donner pour construire une vie de famille avec toi. Et j'ai toujours été le seul à la vouloir. T'as jamais bougé ton cul pour t'occuper de tes enfants, j'ai tout fait, je me suis occupé de tout pendant quinze putains d'années ! T'as même pas été foutu de gérer TA fille. Mais merde, est-ce qu'au moins, une seule seconde, t'as aimé tes enfants ? Parfois j'en doute sérieusement. Je me demande si t'étais heureux comme ça, et si on a pas fait une erreur en voulant être... Une famille normale. Vivre autre chose que la mort et la destruction. Et quand je te vois aujourd'hui, dans la mafia, je crois qu'on a jamais voulu la même chose toi et moi. »

« Si je suis, fin j'étais dans la mafia c'est pour toi putain. Ils étaient mon seul espoir de te retrouver. J'voulais te retrouver pour essayer d'éclaircir tout ça. Sauf que j'me suis rendu compte que j'aurai pas du quand j'ai compris que j't'aime toujours comme un malade. T'as tout foutu en l'air Jéricho. La mafia, ma vie de couple, mon fils.Tout. T'es juste bon à me sortir des superbes phrases pour nous aider à avancer. Comme quoi on va partir et vivre heureux. Mais qu'est-ce qui m'attend ? PUTAIN MAIS DIS LE MOI. » 

Jack Stride. Mon mari. La seconde partie de moi. L'amour de ma vie. Ce connard de mes deux avait une autre famille. Un enfant. Un fils. Un putain de gosse qu'il avait eu avec une autre personne qu'il qualifié de « famille », comme si il avait effacé d'un coup de baguette magique la nôtre, relayé au second plan. Voir, pas du tout. Dans cette vie qu'il avait écrit, je n'en faisais pas parti. Ouais, le mensonge est la meilleure chose que l'homme est capable de faire. La vérité est tellement insoutenable, douloureuse, que j'ai simplement l'impression de ne plus rien ressentir. Le vide. Le noir complet. J'aurais pu être mort à ce moment là, ça aurait été strictement la même chose. Je ne pense pas. Je ne respire pas. Je ne ressens pas. Je n'entends pas. Je ne vois pas. Lorsqu'on glisse dans un ravin, une chute vertigineuse en bas, on se demande si on va ressentir une douleur atroce quand on touchera le sol. La vérité, c'est qu'on ne ressent strictement rien. Stérile à tout. Parce qu'on est mort. Et qu'elle n'est rien. Il n'y a pas de paradis ni d'enfer. Pas d'ange. Ni votre âme qui se détache de votre corps. Vous n'existez simplement plus. Le néant.Je me perds dans les méandres des limbes. Ailleurs. Sa voix n'est qu'un chuchotement, un souffle raisonnant de loin. A mille lieux d'ici. Je l'entends, mais je le comprends pas. Aucun son ne se détache de mes lèvres qui restent inévitablement scellées. Scellées par les siennes qui m'embrassent avec une fatalité que je devine. Il peut y mettre toute la passion du monde, ce geste restait aussi froid qu'embrasser une statue de glace était la même chose. Même ça ne me parvient pas à me réveiller. C'est pourtant instinctivement que je lui rends son baiser comme j'aurais pu lui tendre un verre d'eau s'il m'avait dit qu'il avait soif. Je coupe ce contact qui ne me fais ni chaud, ni froid. Reprends mes distances de sécurité. C'est en fouillant ma poche que je trouve ce qu'il m'a demandé. L'héroïne. Mon regard se pose sur cette unique seringue. En temps normal, je l'aurais enfoncée dans ma veine en me disant qu'elle était la seule chose qui pouvait me faire aller mieux. Je l'aurais jamais offerte à mon mari. Mais là, tout de suite, elle ne m'aiderai pas. Sans hésiter, je lui offre ce qu'il me demande, j'enfonce la petite aiguille dans sa veine grossie, et y injecte le liquide lentement. Jusqu'à la dernière goutte. Ma veste recouvre son corps, et pour le réchauffer, je viens me coller contre lui. « Endors-toi. Demain, je te ramène auprès de ta famille et de ton fils. Je vais tout réparer, tu verras. Et moi, j'irais récupérer mes enfants.» Ma voix est tellement tranchante, qu'elle est à elle seule une lame aiguisée que j'enfonce généreusement dans sa gorge. Je lui en veux tellement, que je suis prêt à crever pour le pousser dans les bras de quelqu'un d'autre et simplement, pouvoir l'oublier.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyVen 14 Déc - 1:40

Sa voix est tremblante, tout comme ses mains. Jéricho s'énerve et je le fixe comme un con, incapable d'attraper ses doigts pour le calmer. Impossible de le serrer dans mes bras. Lui dire que pour une fois tout ira bien. J'ai envie de passer au dessus de toutes ces merdes. D'lui prouver qu'on peut vivre autrement qu'en se crachant à la gueule. Ouais, mon amour, regarde moi. Ferme la et pars avec moi. Mais rien n'est aussi simple, tout n'est qu'embûches. J'ai encore voulu jouer aux cons en m'attaquant à l'endroit qu'il ne fallait pas juste histoire de grignoter le dernier lien qui nous retient. Ses paroles et ses questions me heurtent de plein fouet. Ma bouche pâteuse ne lui offre que le silence. Peut-être par peur de nous détruire par la vérité. Par des mots lancés par la colère. Je cogite, deviens fou à l'idée de ne pas savoir quoi lui dire. J'essaie de me souvenir d'il y a trois ans, avant la prison. Avant que toute cette aine ne s'installe dans mes veines mais je ne m'en souviens plus. Tout sentiment autre que la rage ne veut s'insinuer sur mon âme enflammée. Ses paroles me rappellent avoir été un autre homme, certainement comblé sinon je ne serai pas resté avec Jéricho. Quant aux gosses, non, je ne les ai jamais aimé. Du moins, pas totalement, ou par principe. Le strict minimum comme on dit, pour faire bonne figure. C'est dégueulasse quand on y pense. Ne pas être capable de profiter de ce que l'on a. « Parfois j'en doute sérieusement. Je me demande si t'étais heureux comme ça, et si on a pas fait une erreur en voulant être... Une famille normale. Vivre autre chose que la mort et la destruction. Et quand je te vois aujourd'hui, dans la mafia, je crois qu'on a jamais voulu la même chose toi et moi. » Mes yeux se rivent vers mon mari, ils portent en eux une fatalité déconcertante. Il venait, de toucher du bout des doigts la douloureuse vérité. Je n'y peux rien moi, si j'ai été programmé pour détruire tout ce que je touche. Ce voile morbide s'est posé sur moi à l'instant même où je suis né, lorsque le crâne explosé de ma mère a éclaboussé sur moi. Putain de bulldozer incapable d'arrêter son moteur. Plus rien ne peux l'arrêter si ce n'est un autre bulldozer capable de le détruire. Frisson, comme quoi, tout finit par nous tomber sur le coin de la gueule un jour ou l'autre.

Mon état critique ne m'empêche pas de sentir l'aiguille épouser ma veine pour adoucir ma peine. A cette injection, ce n'est pas seulement mon corps qui tremble de plaisir mais mon âme toute entière. Mon cerveau se tape un trip. J'me mords la lèvre inférieure pour empêcher un gémissement de s'y échapper. Réunissez le nombre de fois que j'ai pu prendre mon pied avec Jéricho et vous aurez un aperçu de c'que je peux ressentir là, tout de suite. J'me retrouve l'espace d'un instant emporté dans une tornade. Mes organes se mélangent, se déchirent, se compriment. Véritable chaos interne. Je me déconnecte de cet endroit miteux, retrouve le septième ciel que j'avais perdu depuis trop longtemps. Je me défonce une nouvelle fois la gueule pour parvenir à affronter ce qu'il m'arrive. La lâcheté revient au galop. Je tente une énième fois de la repousser lorsque celle-ci s'agrippe à moi. La présence de Jéricho parvient à me réchauffer et pourtant. Pourtant. Une poussée d'adrénaline le repousse violemment en gueulant comme un hystérique. D'abord incapable de prononcer quoi que ce soit de compréhensible. J'me tortille sur le sol glacé. J'ai mal au dos, au épaule, à la tête, j'ai mal partout en fait. Un petit nuage de poussière s'infiltre dans mes poumons et manque de me faire dégueuler. Je suis un putain d'hystérique en plein trip. La douceur et la peur se retrouvent cramées par un souffle brûlant de haine. « DEGAGE PUTAIN. DEGAGE ESPECE DE … JE TE SUPPORTE PAS. JE TE SUPPORTE PLUS. TU ME FAIS DES PUTAINS DE REPROCHES PUIS TU … ME TOUCHE PAS BORDEL. » J'marque une pause, donne des coups de poings dans le vide comme si j'voulais le repousser parce que mes yeux explosés n'ont pas compris que … que Jéricho n'est plus à côté de moi. « Tu peux m'pointer du doigt pour ce que tu veux mais pas pour mon fils. PAS PARCE QUE J'AI EU UN GOSSE ALORS QU'T'ES MEME PAS FOUTU DE POUVOIR LE PORTER TOI MEME. P't'être que si on pouvait avoir un gosse TOI ET MOI, alors peut-être que là oui, j'serai un père comme tu le veux. Mais en attendant, ferme ta gueule alors que le SEUL coupable, c'est toi. » L'héro me fait dire des conneries que j'enchaîne sans aucune pudeur. Complètement désarmé face à la situation, au fond, j'suis juste en train de dévoiler l'agonie de mon coeur. « J'suis désolé. Désolé. Désolé. Désolé. » Je me répète ce mot comme pour me punir moi même de toute cette connerie. Pourquoi j'ai demandé une dose ? Pourquoi ? Putain. Mes mains glacées empoignent le manteau de Jéricho pour le serrer fermement tandis que je me recroqueville au sol comme un animal sauvage que sa meute aurait égaré. J'attends quelque chose mais je ne sais pas quoi. Peut-être la mort. Parce qu'une fois que l'héroïne ne fera plus effet, j'doute de ma capacité à survivre ici. Les rats viendront me bouffer. Ils digèreront la connerie d'un homme.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyVen 14 Déc - 2:27

J'inspire. J'expire. Mon rythme cardiaque baisse alors que je ferme les yeux. Les images défilent sous mes paupières closes. Le passé refait surface. Des épisodes marquant d'une époque révolue. L'enfance, ma main serrée fermement contre le silencieux. J'observe a travers les yeux d'un enfant l'homme attaché sur cette chaise. Le bandeau lui a été retiré pour qu'il admire son sort arriver. Je tremble. Dans son regard, je peux y lire la peur de l'inconnu face à la fatalité que la mort nous implore tous. Il supplie ce gamin, tenant fébrilement son flingue. J'hésite. « N'hésite jamais Jéricho, lui n'hésitera pas à t'abattre s'il le pouvait. Tire. C'est la même chose que sur un cible.» Le coup part, la balle se loge dans sa poitrine directement. Son regard s'éteint en même temps. Non, ce n'était pas la même chose que tirer sur des ronds dessinés sur un bout de feuille. Et j'observe le corps inerte de l'homme face à moi à travers les yeux d'un adulte. Tout prend un sens. Quand on est mort, on n'existe plus, simplement. Ne jamais hésiter Jéricho. Jamais.

« DEGAGE PUTAIN. DEGAGE ESPECE DE … JE TE SUPPORTE PAS. JE TE SUPPORTE PLUS. TU ME FAIS DES PUTAINS DE REPROCHES PUIS TU … ME TOUCHE PAS BORDEL. »

J'ai juste le temps de me réveiller, ouvrir les yeux, et reculer instinctivement. Il me faut quelques minutes à l'observer pour comprendre ce qu'il dit. Ou ce qu'il lui prend. Mon cœur se serre et une grimace se dessine sur mon visage cerné par la fatigue. Il est défoncé. Dans son trip. Son flash. Ouais, mais généralement, c'est quand on est dans cet état second que la vérité sort. Mon cœur se serre une nouvelle fois, puis repart de plus belle dans sa course. Je ne réagit même pas, non, je ne réagit plus à ce qu'il peut me dire, même si j'ai l'impression qu'il me brise un peu plus. Au lieu de ça, je m'allume naturellement une cigarette, loin de lui et de ses conneries. De toute façon, répondre à ça ne servira qu'à se faire un peu plus de mal. Il est même plus en état de tenir un discourt cohérent. Enfin , pour ça faut qu'il l'est été un jour. «  Calme toi, je te touche plus, tu t'épuise pour r- »  « Tu peux m'pointer du doigt pour ce que tu veux mais pas pour mon fils. PAS PARCE QUE J'AI EU UN GOSSE ALORS QU'T'ES MEME PAS FOUTU DE POUVOIR LE PORTER TOI MEME. P't'être que si on pouvait avoir un gosse TOI ET MOI, alors peut-être que là oui, j'serai un père comme tu le veux. Mais en attendant, ferme ta gueule alors que le SEUL coupable, c'est toi. » La fumée se coince dans ma gorge sur le coup. Je crache mes poumons pour l'y faire sortir en manquant de m'étouffer avec elle. Je me relève et lui jette la clope encore allumée. «  Mais t'es MALADE. Complètement défoncé putain. Un déchet, c'est tout ce que t'es. Depuis combien de temps t'as pas pris une dose bordel ?! Je suis désolé de ne pas avoir un utérus pour assouvir tes pulsions de reproduction Stride. » Mon pied se loge violemment entre ses jambes. « Oh, puis t'en qu'à faire, je m'excuse que tu sois pédé, c'est vrai que ça arrange pas les choses. Mais si t'as besoin d'un vagin, je peux toujours changer de sexe pour toi, comme ça, t'auras deux trous à combler pauvre con. Tu préfères les blondes si je me trompe pas. Je t'offrirai même la virginité de mon tout nouveau vagin. » Frustré, et sur les nerfs, je me laisse tomber à ses côté, trop secoué pour le rejeter. Mais surtout, parce que l'important n'était pas là. « C'est rien. Laisse tomber. » Les mots sortent de ma bouche sans que je le pense réellement. Ce qu'il venait de dire était la strict vérité. J'étais incapable de lui donner un enfant. N'est-ce pas la concrétisation de tout couple au fond. Le but de ce sentiment qu'on nomme l'amour. Le cycle de la nature, on s'aime, on se lie pour la vie et on fait des enfants pour se prouver ô combien on peut s'aimer. Et tout ce que je pouvais lui offrir était l'enfant de quelqu'un d'autre. « T'étais pas obligé de me rappeler que j'avais une queue entre les jambes. C'était pas nécessaire. En attendant, ce qui compte c'est que tu crèves pas ici. Je t’emmène. »

Je sais pas comment je me retrouve dans cet chambre d’hôpital par la suite. J'ai quelques idées floues de ce que j'ai pu faire. Voler une bagnole. Vider mon compter. L'emmener dans cet hôpital sous anonymat en sortant une liasse de billets pour garantir notre sécurité. Il a dû s'écouler quelques jours où j'ai refusé d'aller le voir. Le temps de digérer mais aussi, de lui rappeler que j'avais pas oublié ce qu'il avait pu me cracher à la gueule. C'est certainement pour cette raison où je suis devant la porte, avec des talons hauts, une robe rouge moulante et une perruque blonde à me demander si il avait pas bouger de cette chambre durant ces jours où j'ai donné aucun signe de vie. La connerie n'a pas de limite, et si ça pouvait lui donner une leçon, j'étais capable de tout, jusqu'au maquillage. Lorsque je pousse cette porte, je me dessine une visage sérieux, fermé par la colère malgré la situation. Il était là. Mon regard se pose sur lui, toujours aussi froid. « T'as ce que tu veux. J'ai changé de sexe. Et jusqu'au bout. Pas seulement en apparence. » Je regarde entre mes jambes pour lui faire comprendre que le service trois pièces avait disparu définitivement. Ouais, j'étais prêt à tout pour lui. Vraiment à tout.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptySam 15 Déc - 3:37

Je crois que j'avais envie de touche le point faible. Notre point faible. Celui qui est présent depuis le début de notre relation et que l'on tente de masquer à notre façon. Pourtant il est bien là, ce problème. Si présent qu'il nous étouffe, grignote ce qu'il peut nous rester d'affection. La vérité est là, Jéricho et moi ne pouvons assurer notre descendance. Jamais, oh non, diable, jamais, un gamin Adams-Stride ne foulera la planète terre. La médecine peut bien évoluer, on ne peut pas aller contre nature. Son pied rencontre mon entre jambe. Je ne ressens même plus la douleur, anesthésié par l'héroïne, j'ai toute la vie pour souffrir. Quoi que non, c'est un peu comme si j'étais né pour ça. Abriter un centre de dépression intense au fond de mes entrailles. Ressentir un amour si fort et si puissant pour l'homme qui me détruira. J'étais tombé amoureux de ma propre mort. Recroquevillé sur ce sol dégueulasse, mon être ensanglanté laisse s'échapper de ma peau trouée des sentiments enterrés depuis trop longtemps. Si je meurs en cet instant, ce n'est que de la façon dont mon mari peut me regarder. C'est d'ailleurs pour ça que je ne parviens pas à soutenir son regard plus longtemps. Fébrile et désarmé j'agonise sous ses yeux sans trouver le courage d'accepter ses paroles. Mon esprit les réfute tout comme mes mains sauvagement posées sur mes oreilles. Je compresse si fort mon crâne que j'le sens presque exploser sous la pression. Le ciel s'écroule sur moi et je tente encore de le retenir. En fait, le monde peut bien crever que j'laisserai pas m'échapper Jéricho. J'en suis juste incapable. Ce s'rait comme m'arracher le coeur et le jeter au milieu des serpents. Ce s'rait trop difficile d'accepter la séparation. Mon corps brûle, se consume à cette simple idée. J'peux aussi l'entendre réclamer une nouvelle dose. Ça faisait des mois que j'avais plus touché à cette merde et la dose que Jérico venait de m'injecter était comme un médicament. Déjà, l'héro ne fait plus assez effet. J'en veux encore, jusqu'à sentir l'overdose me cracher à la gueule. J'arrive pourtant par je ne sais quelle force à dissoudre mes pulsions machiavéliques pour me tourner délicatement en direction de mon mari. Sa présence si proche, trop proche, me donne envie de fuir encore plus loin, oublier la mafia, la prison. J'ai envie d'effacer toutes ces putains de paroles que j'ai pu lui dire parce que j'suis pas prêts à assumer mes conneries. Je le serai jamais. C'est vrai, regarde moi, au fond je suis qu'un gamin complètement paumé. Dépassé par les évènements aussi. Des mois que j'attends de retrouver mon mari. Des foutus mois à crever de son absence pour finalement vouloir le cramer jusqu'à le réduire en cendres. Au moins, dans une minuscule boîte, personne ne voudra me le prendre. Je n'aurai qu'à répartir ses cendres en pleine mer, au milieu de l'hiver. Ensuite, épuisé d'avoir trainé mon petit bateau volé par un pêcheur, c'est au large que je laisserais mon corps rencontrer l'eau. Et personne ne pourra m'empêcher de me tuer au milieu de ce liquide à la température négative. Ni Skeleton, ni qui que ce soit. Je suis le capitaine de mon âme. Ouais c'est ça. Si seulement j'étais pas aussi à la dérive. Au fur et à mesure que le temps passe, j'n'écoute plus Jéricho parler. En fait, j'crois bien ne l'avoir jamais écouté. Pas parce que j'm'en balance mais juste parce que je trouve ça superficiel. Ce qu'il a sur le coeur, je peux le lire dans son regard. Et c'pas ces foutues paroles qui m'aideront. Et merde, j'vais crever à force. Je vais m'éteindre contre lui et ne plus avoir à supporter quoi que ce soit. Suicidaire jusqu'aux bout des ongles, si seulement j'avais la force de me bouger alors j'ferai en sorte de me tirer une balle dans la gueule. J'suis fatigué de tout ça. Fatigué de me battre pour une cause perdue. Je m'épuise même à respirer, putain. Au diable l'espoir, j'ai plus envie de sentir l'air me brûler les poumons. Que mes yeux se ferment. Que la douleur règne. Mon âme se déconnecte lorsque je sens mon cou lâcher violemment mon visage. Ma joue se pose contre le parquet usé tandis que ma main relâche son étreinte sur le bras de Jéricho. J'me suis même pas rendu compte que je le serrais contre moi. Il suffit que l'obscurité nous entoure pour capter les détails les plus importants.

Si je n'étais pas sous anonymat, les médecins n'auraient pas hésité à me mettre en cure de désintox ou dans un asile. Au fond, les deux se ressemblent : ils abritent des hommes et des femmes dépassés par ce qu'ils peuvent vivre. Seulement voilà, grâce aux conneries que j'ai pu faire par le passé je suis tout simplement et sagement installé dans un lit blanc, tout aussi blanc que le reste de la pièce. Stérile, rien ici n'est destiné à faire naître un sentiment quelconque. D'ailleurs, ça doit faire une éternité que je suis là. J'ai passé tellement de temps à fixer de mur en face de moi que je le connais par coeur. La moindre de ses écorchures. La moindre trace de saleté oubliée par les femmes de ménages. Je peux parfois m'imaginer le peindre à ma façon. La plupart des toiles que je réalise dans mon esprit sont aussi sombre que mon âme. Que ce coeur perdu ayant pris l'eau pour cause d'un putain de parapluie troué. Les météorites se sont jetés une nouvelle fois sur le vaisseau. Je n'ai plus vu Jéricho depuis des siècles. Des millénaires. Une éternité. Mon seul compagnon de combat est le silence. Il semble partout, à me fixer et attendre que je devienne fou. Fou de manque. La porte s'ouvre, m'arrache à ce manque de bruit auquel je m'étais habitué. Mes tympans vibrent, me font souffrir. Comme un autiste, j'enfonce instinctivement ma tête entre mes épaules. D'un geste vif, j'attrape le drap et recouvre mon visage pour montrer mon désaccord à l'idée de parler à qui que ce soit. J'sais pertinemment que l'on va attaquer le sujet de ma dépendance à la drogue et que ça ne m'aidera en rien car le problème n'est pas là.

« T'as ce que tu veux. J'ai changé de sexe. Et jusqu'au bout. Pas seulement en apparence. »

Cette voix, Ô cette voix, aussi épineuse qu'une ronce. Je m'enfonce un peu plus sous le bouclier de tissu. Ces paroles, pourtant explicites ne parviennent pas immédiatement à montrer le bout de mon nez. Je déglutis difficilement et manque de tomber dans un profond comas lorsque mon regard se pose sur mon mari à l'allure d'une blonde mince et élancée. La surprise se lit soudainement sur mon visage, accompagnée par une bouche légèrement ouverte et des yeux explosés. Je prends même le temps de les cligner à plusieurs reprises pour m'assurer que ce n'est pas une hallucination. Après l'appréhension et l'étonnement, vient le tour de la panique. Elle s'infiltre si rapidement dans mes veines que la dose d'adrénaline qu'elle me procure me fait sauter de ce lit que j'avais quitté peu de fois cette semaine. Mon corps puant la transpiration s'approche de Jéricho. J'me rends même pas compte que j'ai cessé de respirer lorsque ma main s'est posée sur sa cuisse pour remonter jusqu'au bas de son ventre. Et s'il l'a vraiment fait ? Je le tue mais putain, je lui brise les côtes une à une pour m'en servir d'étendoir à linge. Mes doigts à la fois curieux et intrigués pensent à se défiler. Poussé par l'envie de connaître la vérité, je glisse tout de même ma main sur son entre jambe et laisse un soupir s'échapper de mes lèvres. C'est à ce moment là, je crois que ma gorge s'est dénouée. « T'es bandante en blonde. » Un sourire carnassier prend place sur mon visage. Mes mains remontent le long de son corps, caresse ses pseudos courbes tandis que je n'hésite pas à l'embrasser comme un putain d'animal. J'm'autorise même à caresser ses seins en coton comme s'ils étaient réels. C'est en me rendant compte de mes gestes que je me recule violemment de mon mari. Putain, Stride, t'es trop con. J'fais faire un putain de complexe à Jéricho et m'empresse de le violer alors qu'il est déguisé en femme. Tu mériterais qu'il te plante un couteau dans le bite. « J'suis désolé, je voulais pas. Je t'aime ... Je t'aime à crever. » Ma voix se brise dans l'émotion du moment tandis que je l'enlace fermement pour le sentir un peu plus contre moi. J'veux pas qu'il ai de foutus doutes sur mon amour pour lui. C'est avec toute la rage du monde que j'enlève la perruque et la laisse tomber au sol. J'arrache même cette putain de robe en envoyant balader le coton. L'ascenseur émotionnel que je suis fixe le corps nu de Jéricho et le plaque dans le lit pour l'embrasser. « Me refais plus jamais cette peur. J'ferai quoi sans ta queue ? » J'me mets même à rire comme un gosse. Sauf que la seconde j'suis en train de verser toutes les larmes de mon corps sur son torse. Putain, il m'arrive quoi ? Le traitement peut-être. Ouais, le traitement à bon dos. C'est une bonne excuse. « J'veux qu'on parte …. j'veux retrouver ce …. c'qu'on a perdu. » Secoué d'un sanglot je ne me rends pas compte que je suis en train de serrer les poignets de mon mari si fermement que je suis à deux doigts de faire péter ses os. Je parviens même plus à contrôler mes mouvements. J'passe d'une humeur à l'autre en un temps record sans en comprendre le sens. Peut-être qu'après ces millénaires à ne rien ressentir, j'rattrape le temps perdu. Ma respiration saccadée traverse le silence, s'échoue sur le visage de Jéricho. J'ai l'impression d'avoir du plomb dans les muscles. J'm'écroule sur lui et continue de déverser tous mes sentiments par ces gouttes d'eau salées qui quittent mes yeux. J'crois que je me suis jamais autant laissé aller avec quelqu'un. Au fond ça fait du bien d'évacuer tout ça. J'ai le sida. J'ai perdu mes gosses. La mafia veut ma mort. Je suis schizophrène. Sid aurait pu être grand si je n'avais pas été si égoïste. Je n'ai plus rien, absolument rien. Le visage perdu contre son torse je ne parviens plus à m'arrêter, comme possédé par le plus grand mélancolique du monde. J'attends qu'il me dise que l'on a pas tout perdu. Mon seul réconfort se base sur des espoirs morts nés. De toute façon, je n'ai plus rien à perdre, si ce n'est ma fierté déjà à moitié bouffé par le temps.

Quel con.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptySam 15 Déc - 23:59

Dans cette robe rouge qui épouse mes formes malgré tout masculines, j'ai la sensation d'être à l'étroit. La circulation sanguine et le souffle coupés. J'aurais vraiment fait un mauvais travesti à la démarche mal assurée. Même si j'ai mis sans hésiter les petits plats dans les grands pour ajouter au réalisme. Le corps entièrement épilé, ou presque du moins, parce que mine de rien ça fait un mal de chien, le coton dans un soutif pour donner un peu de formes sans exagérer, un maquillage léger, j'ai été jusqu'à mettre un string pas franchement agréable. Cette merde gratte vraiment au cul. Mais peu importe si à ce moment là je fou toute ma fierté de côté. Je n’éprouve pas la moindre honte d'en arriver là. Plus jamais, ô grand jamais, ce sujet ne devait refaire surface. Inutile et trop douloureux. Les femmes stériles comme les gays le diront tous, ne pas pouvoir donner d'enfant à sa moitié était quelque chose d'impossible à vivre au quotidien. On se demande sans cesse si le désir d'avoir un enfant ne le poussera pas à fonder une famille ailleurs. C'était le cas de mon mari. Il l'avait fait. La culpabilité et la colère prenait le dessus et il fallait composer avec. Pourtant, pour rien au monde j'aurais voulu changer de sexe. Non, j'ai l'intime conviction qu'on en serait pas là aujourd'hui. On ne se serait jamais rencontrés. Adolescents à la recherche de son identité, d'une sexualité, pour la première fois, c'est avec lui que j'ai tout compris. Je n'étais pas homosexuel, encore moins bi, j'étais simplement Jacksexuel. Personne d'autre ne pouvait me faire simplement ressentir. Il pouvait bien être de n'importe quel sexe, peu importe son passé, ses défauts, ses conneries, il me donnait cette sensation d'être quelqu'un. D'exister. J'étais pas né en sortant du vagin de ma génitrice, mais dans ses bras, au milieu des draps défaits imprégnés de la sueur de nos ébats.

Mon cœur bat à vive allure. Je suis en manque. Un drogué qui n'a pas reçu sa drogue depuis des jours, impatient de la retrouver comme un enfant le soir de noël. Non, c'était même bien pire que ça. Son regard à la fois paniqué et surpris me décroche intérieurement un sourire satisfait. L'effet escompté était bien là, présent dans chacun de ses gestes hésitants. Il pue et j'en ai strictement rien à foutre, j'le laissserai même pas le temps de prendre une douche et me quitter encore une seule seconde de peur qu'il ne parte une autre fois. Ses mains sur mes cuisses me décrochent un frisson qui me parcours l'échine et me laisse en un petit tas de braises brûlantes. Sa main remonte lentement, rebrousse chemin et revient à la charge. L’excitation quant à elle grimpe continuellement en flèche, jusqu'à en devenir douloureuse lorsqu'il touche mon sexe inchangé, son prénom toujours tatoué dessus. « T'es bandante en blonde. » Un sourire s’immisce sur mon visage qui s'autorise à s'ouvrir de nouveau. Ma peau rejoint la sienne en même temps que ses lèvres dans une union brûlante. Je laisse ses doigts découvrir ce corps artificiel dans un plaisir non dissimulé. Lorsqu'il coupe le contact, je ne comprends pas tout de suite ce qu'il lui arrive. Il y a juste la température qui chute brutalement.  « J'suis désolé, je voulais pas. Je t'aime ... Je t'aime à crever. »  Mes lèvres s'entrouvrent, poussées par la surprise. Il me serre tellement que j'en ai la respiration coupé. Au lieu de lui dire de me lâcher, j'entoure de mes bras son cou pour le sentir encore plus proche. Quelques minutes plus tard, je suis totalement nu, de nouveau moi à m'accrocher à ses lèvres comme je le ferais avec la vie. Elle dépendait de ce baiser. Je dépendais de lui. J'insiste pour qu'il arrête là, que je puisse mettre un terme à cette frustration sexuelle qui me hante depuis que je suis rentré dans cette chambre. Mais au lieu de ça, il me dit quelque chose que je ne comprends. Il rit et il pleure. Je cligne des yeux une fois. Puis deux. Et une troisième fois pour me prouver que je ne délire pas. Désarmé face à cette saute d'humeur soudaine, à ce trop plein d'émotions et cette facette inconnue de lui, je l'observe sans savoir quoi faire. « J'veux qu'on parte …. j'veux retrouver ce …. c'qu'on a perdu. » Partir. Encore. Reconstruire. Toujours. Mon cœur se heurte violemment à plusieurs reprise contre ma cage thoracique et donne l'impression de se briser à chaque pulsations. Étrangement, c'est instinctivement qu'une de mes mains se pose avec une douceur infinie sur sa joue, redresse son visage vers moi tandis que l'autre sèche de la même manière ses larmes acides qui ne cessent de couler. Jamais je m'aurais cru capable d'éprouver ce genre de sentiment. De l'empathie. Ou quelque chose qui y ressemble. Peut-être parce qu'au fond, je sais ce qu'il ressent pour le garder quelque part au fond de moi à ce moment même.

« Arrête. J'ai foutu un string, j'ai souffert pendant des heures à m'épiler, j'ai foutu ma fierté de côté et c'est toi qui chiale comme une femelle. Arrête ça, je déteste te voir comme ça. » Je l'embrasse avec toute la passion du monde à ses pieds. Je lui crache à travers ce baiser tout ce que je peux ressentir pour lui, combien mon amour peut être aussi fort que dévastateur. Que jamais, ô grand jamais il ne pourra perdre de sa puissance sans cesse animé par ce besoin de lui constant qui l'alimente. Ma langue rencontre la sienne dans une totale harmonie fiévreuse. Je lui en explose la mâchoire à lui donner tout ce que j'ai dans ce baiser unique et éphémère. Il n'y a pas de subtilité dans mes lèvres, juste une vérité profondément enfouie que l'exorcise. Lorsque l'air vient à me manquer inévitablement, je refuse en y mettant encore plus de hargne à ne pas vouloir le lâcher. Jamais. Plus jamais putain. Mes doigts se perdent sur ses vêtements que je retire. Je passe au dessus de lui, à califourchon. Je ne retire que ma bouche de la sienne pour le déshabiller rapidement et aussitôt, la retrouver sans la moindre pudeur. Ce besoin de lui prouver que j'étais là avec lui, et que je ne partirai pas me déchirait littéralement l'âme, brûlait mes gestes dans une profonde agonie. L'égoïsme et la possession à l'état pure dirige mes gestes. Il était à moi. J'étais à lui. Tout devient une obsession incontrôlable, m'empêche de penser à autre chose que de le sentir en moi. Là. Maintenant. De concrétiser le fait de me sentir une seule et unique personne en sa présence. De n'être qu'un. J'effleure son sexe du bout des doigts, plonge mon regard dans l'humidité encore présente de ses yeux verts. Indéchiffrables. Je m'y perds. Je dérive. Je me noie. Et putain ce que c'était bon. Sans relâche, j’assaillis ses lèvres dans une guerre peine perdue sans que l'idée de hisser le drapeau blanc pour mettre fin à la bataille ne me heurte l'esprit. Je mourrai au combat s'il le fallait sans hésiter. Et enfin, lorsque je laisse son sexe me pénétrer aussi lentement que profondément, c'est la délivrance. Mes ongles s'enfoncent, griffent son torse sans retenu. Je me bats, me donne corps et âme à lui à y laisser mon dernier souffle s'échouer sur son épiderme. Mon bassin se frotte contre lui, mène une danse avec la diable frénétique. Je mords sa lèvre inférieur. Je gémis. Soupir. Cri. Comme si nous étions seuls au milieu de nul part. A la dérive. Que rien d'autre ne comptait à ce moment là que de m'échouer avec lui. Le glas sonne la fin du combat. Mes vas et viens l'accompagne fébrilement. Je le sens venir en moi alors que ses muscles se contractent. Une dernière fois, mes lèvres se lient au siennes pour jouir à mon tour. La terre tremble en dessous de nous, ouvre un gouffre abyssale. Ma gorge se dénoue alors que je m'obstine à rester en lui malgré tout. «  Jack … » Je ferme les yeux, me relaisse tomber contre lui, reprends mon souffle. Ma bouche se colle contre son oreille. « Epouse-moi. Vraiment. Officiellement. Je me mets à genoux si tu veux. Ou peu importe. Mais je te veux. » Et je rends mon dernier souffle sur le champs de guerre.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyDim 16 Déc - 4:05

Pourquoi je chiale déjà ? Je ne me souviens même plus. Je sens uniquement les larmes couler sur mes joues à mesure que je me décompose contre Jéricho. Ses baisers suffisent à faire calmer ce surplus de sentiments dévastateurs. Les yeux encore rouges, je peine à respirer tellement que ma gorge peut être serrée. Je tente de me résonner mais mon coeur semble ne plus pouvoir supporter la situation. Et il se vide, inlassablement, douloureusement. C'est pas le monde entier qui s'est écroulé lorsque j'ai été séparé de cet homme mais c'est mon existence tout entière qui a basculée. Le fil sur lequel je marchais s'est cassé. Et c'est uniquement là, maintenant, tout de suite que je me rends compte de la douleur que j'ai pu ressentir en retrouvant seul. Ca fait tellement mal que j'parviens même plus à empêcher l'abcès de se crever. Je me suis réveillé sur ce lit il y a des années de ça et Jéricho n'était plus là. Je me suis alors persuadé qu'encore une fois je l'avais laissé m'échapper. Maintenant que je le retrouve, j'suis pire qu'un gosse. Effrayé, perdu, je perds le contrôle des choses. Je ne suis plus le mafieux capable de tuer sans état d'âme. Alors que je n'étais plus qu'une terre aride et rocailleuse, un torrent d'eau a surgit de nulle part pour reprendre ses doigts. La vie a repris ses droits sur ce sol abandonné depuis des siècles. C'est ça, je me retrouve soudainement noyé par la vie et les ressentis qu'elle peut vous apporter. Je me recroqueville un peu plus contre mon mari pour tenter de fuir toutes ces choses mais mon âme tout entière me murmure toutes les erreurs que j'ai pu commettre. J'ai l'impression d'être enfermé dans un petit bocal rond et transparent que l'on secoue avec énergie. Mes tripes s'entremêlent, mes pensées se mélangent, je ne suis plus qu'un petit tas de ressenti qui a besoin de réapprendre à aimer correctement pour ne pas en souffrir. Parce que là, l'amour que j'ai pour Jéricho est si grand qu'il en devient incontrôlable. « Arrête ça, je déteste te voir comme ça. » Non, il ne peut pas me demander d'arrêter aussi facilement. Si je suis dans cet état c'est de sa faute. Si j'suis paumé, il en est le seul responsable. C'est fou ce que l'amour peut rendre con. Mes doigts resserrent leur éteindre sur ses poignets tandis que mes lèvres se posent sur les siennes avec hésitation. Je tremble comme je n'ai jamais tremblé. Dépendant de sa présence, une fois le fruit défendu effleuré, je ne peux qu'y goûter. J'en ai tellement rien à foutre des conséquences pourvu que mon mari soit encore là. Pendant que ma langue se perd contre la sienne, mon bassin se colle contre le sien. S'y frotte. Le réclame. La température grimpe.

Le manque de vêtement me donne l'impression de mourir sous les caresses de Jéricho. Je laisse de côté le combat que je livre face à la maladie pour m'abandonner totalement à l'homme que j'aime. Mes yeux rouges se perdent dans les siens. Soudainement euphorique, je laisse ses doigts caresser mon sexe en autorisant un soupir de satisfaction quitter mes lèvres. Mes paupières se ferment pour me concentrer uniquement sur ce toucher. Ne capter que le toucher pour refouler tout autre sens. Se concentrer sur la douceur de sa peau contre la mienne. Mon sexe, aussi durcit et passionné que le reste de mon corps pénètre Jéricho. Le temps s'arrête soudainement de défiler. Les grains de sable sont restés coincé dans le sablier. Mes yeux rougis par les larmes s'ouvrent sur le visage de mon amant. Autour de nous, les flammes de l'enfer lèchent nos peaux. Elles nous guident vers les ténèbres en souriant au fur et à mesure que les coups de bassin de Jéricho s'intensifient. Sans plus aucune douceur quelconque, je pose mes mains sur les fesses de mon mari pour l'inciter à continuer. J'me rends à peine compte que je me mords les lèvres au point de saigner. Le désir est si bon que même les ongles de JJ enfoncé dans ma peau ne font qu'accentuer le plaisir. Le rapport charnel que nous entretenons est si passionné qu'il en arrive presque à battre les effets de l'héroïne sur mon organisme. Je suis totalement déconnecté, je plane. C'est un peu comme si un camion venait de m'écraser, broyant mes os, performant mes poumons, brûlant mon visage. Je déglutis difficilement, putain. Je me bas contre le temps pour posséder le plus longtemps possible Jéricho. La chaleur alimente l'orgasme qui s'empresse de se frayer un chemin jusqu'à ma bouche humide. Quelqu'un peut bien entrer dans cette chambre que je ne m'en rendrai même pas compte. Rien, oh non rien ne pourrait me couper ce moment si magique. Vous m'entendez ? Personne, si ce n'est Jéricho ou moi. Personne d'autre.

« Jack … » Ne me quitte pas déjà. Je t'en supplie. Mais il ne m'écoute pas et se dégage de mon emprise. J'tente de le retenir mais en vain. « Epouse-moi. Vraiment. Officiellement. Je me mets à genoux si tu veux. Ou peu importe. Mais je te veux. » Mes pupilles se dilatent. Mon esprit se remémore à plusieurs reprises ce qu'il vient de me dire. Les larmes s'évaporent lorsque je repousse froidement Jéricho et me relève difficilement de ce lit inconfortable. Mes os craquent, me font souffrir. J'attrape mon boxer et l'enfile sans jamais fixer l'homme couché à côté de moi. Je frissonne au mot 'mariage' et recule d'un pas. Mon dos heurte le mur blanc, j'avais oublié qu'il était si proche. Je reste collé contre lui, voulant me fondre dans la masse, devenir aussi pur et inexpressif que sa couleur. « Non. Non. J'ai pas envie de me marier une seconde fois. » Mes bras ont parkinson, mes jambes deviennent du coton mais je lutte encore pour ne pas m'effondrer. « Tu peux pas revenir et me demander ça après tout ce temps. Depuis qu'on se connait, combien de fois on a été séparé ? Combien de … putains d'années j'ai passé loin de toi ? Ouais je suis peut-être lâche et je le sais mais toi … t'es tellement égoïste. Compte le nombre de fois où tu m'as menti. Compte toutes ces choses que tu as faite pour assouvir tes besoins sans penser une seule seconde à moi. COMPTE LE MERDE. » Ma voix se brise sous le coup de l'énervement. Je crois que je tombe fou. « On aurait pu avoir une putain de belle vie. J'y ai cru déjà. J'y crois encore d'ailleurs mais j'peux pas m'empêcher de penser qu'tu vas faire je ne sais quoi pour tout foutre en l'air. Comme tu le fais depuis le début. Quand tu m'as laissé en taule, je n'avais plus rien. Aujourd'hui encore, je n'ai plus rien. Te voir vouloir reconstruire notre histoire ça me rend fou. Fou parce qu'on aurait très bien pu ne jamais la briser. Mais t'as pas voulu de la vie que je pouvais t'offrir. T'AS JAMAIS RIEN VOULU JERICHO. JUSTE DES PUTAINS DE CAPRICES TOUT COMME TA NOUVELLE DEMANDE EN MARIAGE. Un caprice. Tu peux pas savoir comme j'ai souffert de notre dernière séparation. Je suis pas comme toi, prêt à tout encaisser. Alors maintenant il ne nous reste plus qu'à faire avec ce qu'on a : des restes. » Ma voix se brise, avec fatalité. Enfin, je plonge ma tête entre mes mains et me laisse glisser lentement jusqu'au sol. Épuisé et glacé, ça fait mal de se dire qu'on ne peut se reposer sur personne.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. EmptyDim 16 Déc - 19:51

Sa peau colle contre la mienne qui suinte de transpiration. Je respire rapidement, irrégulièrement, l'effort encore présente sur mes muscles endoloris. Chaque mouvements devient un supplice pour mon corps rongé par la maladie qui petit à petit, gagne du terrain comme la gangrène. La passion retombe et laisse place à la douleur. Je n'ai plus qu'une fine couche de graisse entre la peau et les os, pas suffisante pour pouvoir tenir longtemps un effort soutenu. Pourtant, je suis là, refusant que ce moment s'achève. Je le caresse encore du bout de doigts, à dessiner vulgairement les contours de ses tatouages. Je le connais. Je le devine. Ça ne faisait quelques secondes que j'avais fait ma demande foireuse, sachant pertinemment sa réaction. Au moins, il arrête de chialer. Je l'observe se relever brutalement, se cogner contre ce mur blanc, se rhabiller, paniquer et je ne sourcille pas. C'était prévisible. « Non. Non. J'ai pas envie de me marier une seconde fois. » C'était pas un mariage. Simplement des vacances avec quelques promesses pour me faire plaisir. Simplement ça. Rien de légal. Rien de vrai. Une poussière dans le vent. La preuve, il n'a pas hésité a s'en aller malgré tout. Nerveux, je me redresse en attendant qu'il m'achève. Qu'il prononce ma sentence. Je suis trop con putain, pourquoi devoir sans cesse le tester, et tout foutre en l'air parce qu'il est pas foutu de réussir. « Tu peux pas revenir et me demander ça après tout ce temps. Depuis qu'on se connait, combien de fois on a été séparé ? Combien de … putains d'années j'ai passé loin de toi ? Ouais je suis peut-être lâche et je le sais mais toi … t'es tellement égoïste. Compte le nombre de fois où tu m'as menti. Compte toutes ces choses que tu as faite pour assouvir tes besoins sans penser une seule seconde à moi. COMPTE LE MERDE. » Je l'emmerde, lui et ses putains de leçons. Il était beaucoup mieux quand il fermait sa gueule. Une femme. Ouais, une chieuse qui parle trop pour le plaisir de geindre. Je m'avance vers lui, le pousse de rage un peu contre le mur. Je bouffe la moindre distance qui peut séparer notre corps, exagérément, je me colle contre lui. Mon bassin contre le sien. «  Et toi, tu peux pas me baiser simplement. Me promettre de la merde et au moindre engagement te barrer. JE COMPTE PUTAIN. En attendant, t'es complètement fauché, t'as plus rien, tu passes ton temps à te plaindre, tu sais pas ce que tu veux. Le putain d'égoïste, il te supporte même quand t'as plus rien à lui offrir. » Respire JJ. Respire. Je suffoque de rage, littéralement. Et il serre ses mots encore autour de mon cou, véritable étau.  On aurait pu avoir une putain de belle vie. J'y ai cru déjà. J'y crois encore d'ailleurs mais j'peux pas m'empêcher de penser qu'tu vas faire je ne sais quoi pour tout foutre en l'air. Comme tu le fais depuis le début. Quand tu m'as laissé en taule, je n'avais plus rien. Aujourd'hui encore, je n'ai plus rien. Te voir vouloir reconstruire notre histoire ça me rend fou. Fou parce qu'on aurait très bien pu ne jamais la briser. Mais t'as pas voulu de la vie que je pouvais t'offrir. T'AS JAMAIS RIEN VOULU JERICHO. JUSTE DES PUTAINS DE CAPRICES TOUT COMME TA NOUVELLE DEMANDE EN MARIAGE. Un caprice. Tu peux pas savoir comme j'ai souffert de notre dernière séparation. Je suis pas comme toi, prêt à tout encaisser. Alors maintenant il ne nous reste plus qu'à faire avec ce qu'on a : des restes. » 

Voilà ce que pouvait apporter Jack lorsqu'on lui dégueule ses sentiments autre que la rage. Sans hésiter, il crache vous crache sa haine à la gueule avec des mots qui n'ont pour unique but que de blesser. Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que je me recule de lui, incapable de le sentir plus longtemps contre moi. Mes gestes lents se résous à ramasser mes vêtements, les enfiler lentement. En un petit tas, je rassemble le courage qu'il me reste pour me retourner face à mon mari. Mon regard plonge dans le sien, frappé par une soudaine fatalité qui m’envahi. « Ouais, c'est peut-être un caprice ou ce que tu veux. Mais c'est ça pour toi l'important ? Le fait que ça puisse me rendre heureux ne serait-ce qu'une journée te viendrai même pas à l'esprit. Faire un gamin avec quelqu'un d'autre, ce genre d'engagement semble même pas te faire peur quand c'est pas avec moi. Et si j'ose te demander de m'épouser, c'est pour toi la fin du monde. Les restes, mais putain, t'as vu ça où toi ? Ose me dire que tu ressens pas la même chose qu'avant. Vas-y DIS-LE! » Peu à peu le tas s'amenuise lorsque je sors de ma poche la bague. Celle que je lui avait offert il y'a des années de ça. Gravée à présent d'une simple adresse. D'une main tremblante, je la lui donne de grès ou de force. « T'as deux jours pour te décider. Pour réfléchir. T'as le choix de repartir avec ta famille ou de venir sur ce bateau et m'épouser. T'engager à ne plus partir. Avec ou sans toi, je partirai. I fuckin' love you. » Ma voix se brise, les grains s'envolent, balayés d'un coup de vent. Sans me retourner, qui quitte cette chambre sans savoir si je le verrais de nouveau. Tout reconstruire au risque de tout perdre.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho. Empty

Revenir en haut Aller en bas

At the end, a job is not just a job, is who you are, and if wanna change who you are, you have to change what you do. ▬ jéricho.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» I wanna feel helpful, I wanna help. Azariel.
» I wanna hold you, wanna hold you tight. ℒ Zuko
» [HOT] Le problème avec le temps c’est qu’il finit toujours par s’écouler. ▬ Jéricho Stride. **

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-