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Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ

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MessageSujet: Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ EmptySam 1 Déc - 15:50

Commencer une nouvelle vie peut parfois être plus difficile qu'il n'y paraît. Tirer un trait sur une façon de vivre, d'aimer, de respirer et de comprendre est un peu comme mourir. Perdre ce qui a le plus de sens à nos yeux pour retrouver une nouvelle raison de continuer et avancer. Je dois être l'une de ces personnes, incapable de se décrocher des souvenirs. J'emmerde la pluie qui tombe sur mon cœur à la simple pensée de ce que je tente d'oublier. La couleur de mon âme est à présent si noire qu'entre mes doigts coule le fruit de mes rancœurs. Chaque geste inspire ce que je suis devenu : étranger au monde entier, étranger à moi-même. Je ne comprends plus le sens de mes paroles tout comme je ne comprends plus pourquoi je fais, je dis, je respire. Aujourd'hui encore je traine dans les rues de New York, les joues glacées par un vent frais d'automne annonçant alors l'arrivée de l'hiver. Mes mains, devenues violines par la piqûre du froid s'enfoncent dans mes poches. Le frottement sec du tissu sur ma peau me décroche une grimace. L'envie de gerber me prend aux tripes à mesure que l'heure du rendez-vous s'approche. J'accélère même le pas pour m'assurer de ne pas arriver en retard. Je me retrouve pourtant rapidement arrêté par une quinte de toux douloureusement insupportable. Je crache mes poumons sur le sol humide, manque d'oxygène et laisse un molar épouser le béton. Nerveux, je pénètre dans un bureau de tabac mal placé dans un coin de rue. J'en ressors avec trois paquets de cigarettes pour me calmer. Comparé à la drogue, autant dire que ça ne mange pas de pain. J'ouvre d'un geste pressé le premier paquet et plonge les autres dans mes poches. La nicotine caresse mes poumons, me fait tousser d'avantage en même temps qu'elle m'apaise. Son frôlement interne me donne la force d'avancer un peu plus vite. Quinze heures. Dans dix minutes à peine, je ferai face à l'une de mes plus belles obsessions. Je peux malgré tout sentir en moi ma véritable nature refaire surface. Faire demi tour me traverse l'esprit. Arracher ce costard qui ne me va pas. Tout abandonner pour sauter du haut d'une tour me possède jusqu'à ce que sous mes yeux, se dessine le bâtiment responsable de ma torture mentale.

Je suis à la limite de la suffocation quand mon pied pose son premier pas sur le carrelage. Et si j'étais en train de réaliser la pire connerie de ma vie ? Nan, de toute façon, on ne peut pas faire pire que l'état actuel. Une jeune femme blonde me sourit, s'approche, intriguée par ce que je représente. A vrai dire, je n'ai même pas remarqué qu'elle a froncé les sourcils en me voyant entrer. Un petit truc du genre signifiant 'vous vous êtes trompés, non ?' C'est vrai qu'à première vue, seuls les gars pétés de thunes vêtu d'un costard semblent avoir leur place ici. « Je peux vous aider ? » Sa voix me fait sursauter. Mon regard s'arrache d'un véhicule pour plonger dans le sien. « Euh, oui, je crois. J'ai rendez-vous. Nobody. Monsieur Nobody. » Mes mains ne quittent pas mes poches pour les empêcher de trembler lorsque celle-ci m'annonce qu'elle va voir si monsieur Baron est apte à me recevoir. Le bruit de ses talons caresse mes tympans et tord d'avantage mes nerfs devenus des élastiques si tendus. Encore un peu et ceux-ci céderont. Mais pas maintenant, c'est pas le moment, pas ici, au milieu de cette clientèle bourge. Nan, en fait, ça sera jamais le bon moment, parce qu'il n'y a pas de jour ou d'instant précis pour péter un câble. Il suffit de prendre sur soi, quitte à imploser. « Monsieur Baron vous attend, première porte à droite. » Je ne prends même pas le temps de la remercier que déjà mes pas me guident en direction de la salle de tortures. Le chemin jusqu'à cette pièce me paraît si long et douloureux qu'une fois devant la porte mon poing hésite à frapper. D'ailleurs, celui-ci ne le fait pas. Ma main, encore glacée par le froid hivernal pousse délicatement la porte. Comparable à un simple client, je laisse mon corps s'échouer sur la chaise qui fait face à celle de Jéricho.

Cela fait trois ans que je ne l'ai plus vu. Ou peut-être plus. La notion du temps s'est dissoute à l'instant même où je l'ai vu quitter le tribunal pendant qu'on me mettait de force dans cette voiture pour me conduire en prison. Tragique séparation. Ma voix, grave, sèche, brise le silence pour continuer dans la même optique. « Monsieur Baron ! » Une pseudo surprise s'empare de mes mots. « J'ai l'impression de vous connaître. » Je marque une pause, le dévisage innocemment sans lâcher son regard. « Vous me faîtes penser à un vieil ami, attiré par l'argent, il aurait tué un homme pour quelques billets. Il l'a d'ailleurs fait, je crois. » Le timbre de ma voix est si froid qu'il n'y transperce aucun sentiment. Quand on entre dans la mafia, l'une des premières choses que l'on vous apprend est de contrôler ses états d'âme. J'ai laissé mes sentiments sur le bord de la route avant de venir. « Attendre le malheur de la personne qu'on aime pour la ruiner. C'est tellement bas. J'espère que vous n'êtes pas comme ... » Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres avant de redevenir aussi froid que le marbre. « Je m'égare. Je suis ici pour un véhicule qui supportera beaucoup de route. Mais surtout, je le veux discret. » Mes mains, toujours plongées dans les poches de mon pantalon de costume, s'en échappent enfin pour se poser sur mes genoux. Je ne cesse pendant tout ce temps de fixer intensément Jéricho pour lui prouver qu'à présent, je suis capable de n'importe quoi. Ce ne sera pas son mépris qui me détruira. Encore moins son indifférence qui me touchera. Depuis mon emprisonnement, il n'a jamais voulu me voir alors je suis venu le rejoindre. Quitte à me retrouver une balle entre les deux yeux. Ce ne sera pas pire que la douleur que je ressens depuis plus de trois ans maintenant. Comme dirait l'autre, si tu veux la paix, prépare la guerre. Je suis armé.
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MessageSujet: Re: Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ EmptyDim 2 Déc - 17:25

Le bruit irritant du réveil se met à bourdonner dans mes oreilles, et comme si ça ne suffisait pas à me réveiller, le molosse grimpe sur le grand lit pour venir se liguer avec le son grinçant. Dreamcatcher, un dogue allemand que j'avais acquis il y a deux ans, trouvé à errer dans les rues de New york alors qu'il n'était encore qu'un chiot, se plaisait à rependre sa bave un peu partout dans les draps et sur mon visage , balançant sa queue de gauche à droite en poussant des petits aboiements à réveiller le quartier. Une grimace se peint sur mon visage alors que j'ouvre à peine les yeux, la gueule de bois pour seul souvenir de la veille. « C'est bon, je me lève. Dégage. » D'un geste vif, je peine à pousser le colosse d'un mètre au garrot, me résignant plutôt à le caresser pour qu'il dégage de lui-même. L'impression d'avoir une perceuse dans la tête, défonçant ma boîte crânienne me donne la gerbe dès que je pose les pieds sur le sol. Je me retiens de gerber sur les vêtements qui jonchent le sol pour courir jusqu'au chiotte déverser ce que je pouvais avoir dans l'estomac. Après avoir avalé un aspirine, c'est sans grande conviction que je rejoins Lucas sous la douche. Mes vêtements s’échoue sur le marbre glacial de la salle de bain. «  Tu t'es encore défoncé hier soir. » Sa voix était tout aussi froide que ce putain de carrelage, donnant immédiatement la mélodie de la discussion qui se profilait. Mes yeux se plissent légèrement, formant des petites ridules sur le coin de celles-ci que je tentai de faire disparaître à coup de piqûres et crèmes aussi onéreuses qu'inutiles. Son regard azurs lançaient des éclairs qui auraient certainement pu me foudroyer sur place si je regardais pas entre ses jambes. «  Hum … ? » Je remonte mes yeux plus haut. « Ah ça. Il m'en restait encore un peu, mais promis j'en rachète plus après. C'était la dernière fois. » Un discourt bien rodé que je lui servais à chaque fois qu'il me retrouvait défoncé. La vérité, c'était qu'un gamin de vingt piges si ce n'est moins, était en train de me faire la morale. «  Arrête JJ, ça fait plus de deux ans que tu m'sors la même chose. C'est encore à cause de lui ? Il reviendra pas putain. Il est en taule. » Mon cœur se comprime douloureusement chaque fois qu'on l'évoque. «  Comment tu sais que…Laisse tomber. C'est toi qui devrait arrêter de m'attendre.»Je n'attends même pas de réponse de sa part, j'enfile une serviette autour de ma taille et quitte la pièce sans me retourner.

Épuisé, je passe en revu mon agenda de la journée. Quelques rendez-vous aujourd'hui mais rien de bien palpitant. La routine d'une vie stable la journée, et la nuit, celle de la débauche. Deux tableaux sur lesquels jouer, totalement opposés l'un de l'autre qu'on ne superpose pas aisément. Les cernes sous mes yeux et cet air d'un mec encore défoncé malgré une apparence irréprochable en était le témoin parfait. « Robin, Mr Nobody est là... » Sa voix avait prise une fausse note inhabituelle, un ton mal à l'aise, presque inquiet. «  Anna vous allez bien ? » Discrète et imperturbable, elle était le genre de femme qu'on ne déstabilise pas si facilement. Malgré son apparence de poupée barbie, elle avait un caractère de chien, n'hésitant pas à m'engueuler quand je dépassais les limites. « Ce mec dehors ne me dis rien. Il a des tatouages partout. Vous êtes sûr que je le fais rentrer ? » Mais je l'écoutais déjà plus. Sous mes pieds, la sensation que le sol se dérobait sous mes pieds me prenait aux tripes. Ma gorge était tellement serrée qu'elle ne laissait plus l'oxygène entrer. J'avais envie d'hurler. De fuir. D'aller encore aussi loin que possible, mettant une distance respectable entre nous. Mon teint d'ordinaire doré était devenu aussi blanc que la neige tirant sur un vert léger. Les questions se bousculaient, comme une crue impossible à arrêter qui me submergeait soudainement, sans prévenir. Après des années sans nouvelle, ne vivant qu'avec son fantôme, il était là, juste derrière cette porte à attendre. Et le hasard n'y était certainement pour rien. « Monsieur Barron ? » Ne répondant pas, elle me secoue légèrement. «  Je … Non, non, faîtes le entrer. Je m'en occupe. »

Quelques secondes pour sortir de ce gouffre qui s'était dessiné sous mes pieds et reprendre le masque imperturbable avant qu'il n'entre et que je ne me perde totalement dans ses iris sombres. Les battements fous de mon cœur ne cessent de s'emballer à mesure que l’implacable n'arrive, et même le joint que je venais de coincer entre mes lèvres ne parvenait pas à me calmer. La porte s'ouvre inévitablement, laissant son corps s'immiscer dans la pièce comme un poison dans vos veines. Le masque se forge immédiatement, comme si cela ne m'avait demander aucun effort. J'écrase mon joint dans le cendrier, ignorant encore sa présence jusqu'à ce que sa voix siffle dans l'air qui devenait suffocant. « Monsieur Baron ! »  Un sourire faussement chaleureux étire mes lèvres d'une politesse hypocrite, lui lever mon majeur bien haut aurait eu le même effet. «  Monsieur Nobody. » Mon ton était lisse, avec une pointe d'arrogance à peine audible. J'affiche un visage impassible, alors que du bout des doigts, ma main caresse le métal du flingue accroché sous mon bureau. Simple mesure de précaution. Des bribes d'images se heurtent entre elles, trahissant ce que je pouvais ressentir. Baiser avec lui sur ce bureau comme des bêtes, ou y éclater sa cervelle en jubilant. Entre l'amour et la haine, le fossé n'existe pas. Les deux se mélangent avec harmonie, formant une passion si dévastatrice, qu'elle balaye votre âme à la seconde où elle vous touche.« Vous me faîtes penser à un vieil ami, attiré par l'argent, il aurait tué un homme pour quelques billets. Il l'a d'ailleurs fait, je crois. » Trois ans que je n'avais pas ressenti le moindre sentiment au point de se demander si j'étais encore vivant, et aujourd'hui, face à cet homme, j'étais assaillit de tellement d'émotions que j'en devenais littéralement fou. Incapable de lui répondre, soutenir son regard demandait déjà un effort herculéen. « Attendre le malheur de la personne qu'on aime pour la ruiner. C'est tellement bas. J'espère que vous n'êtes pas comme ... »  Un léger rire moqueur brise alors mon silence, le mépris que je peux éprouver à son égard sonne comme une sentence. « Une bien triste histoire. J'en ai les larmes aux yeux. Cela dit, ça vous évitera peut-être de vous rejeter dans la gueule du loup, non ? » Je croise les bras, m'installant plus profondément dans le dossier de mon siège, le défiant du regard. « Je m'égare. Je suis ici pour un véhicule qui supportera beaucoup de route. Mais surtout, je le veux discret. » J'arque un sourcil, me redresse sur mes jambes tremblantes. Tentant de calmer mon corps qui trahi ma nervosité à présent apparente, je me soutiens au bureau pour ne pas m'écrouler. « Bien. Suivez moi. On va en essayer une.» Ressemblant les forces qu'il me reste, je l'entraîne jusqu'au garage derrière. Ignorant sa demande de discrétion, j'entre dans l'Aston martin d'un noir de jais. Une fois assis à mes côtés, je fais gronder le moteur, poussant exagérément sur l’accélérateur du véhicule. La voiture s'élance à pleine vitesse pendant près d'une heure, loin du brouhaha de la ville, mais surtout, loin des regards. Pour seul son, le vent sifflant contre la carrosserie et la mélodie de la puissance du bolide. Le contact se coupe finalement, au milieu de nul part. « T'es pas au bon endroit et tu le sais. On fait pas dans la discrétion. T'es ici pour autre chose et quoi que tu veux Jack, prend le et disparaît comme tu sais si bien le faire. Après tout, tu dois en avoir l'habitude maintenant. » La glace se brise. Le mur entre nous est si grand, qu'il semble infranchissable. Dès que je pose mon regard sur lui, mon corps hurle de le retrouver alors que ma tête a juste envie de se débarrasser de lui au plus vite pour retrouver son libre-arbitre. L'engrenage s'était remit en marche dès que la pièce manquante était réapparue comme par magie, et à mesure que le temps avancera, la machine s'accéléra. Lancée à pleine vitesse, rien ne pourra l'arrêter. « Je veux que tu te casses d'ici. De cette putain de ville. Je sais pas comment t'as fait pour me retrouver, ni pourquoi tu l'as fait mais je vais pas m'abaisser à te sortir des menaces que t'écoutera même pas. J'ai plus besoin de toi. C'est terminé depuis longtemps. J'ai tiré un trait sur nous quand j'ai su que... T'as fais ce pourquoi tu devais crever en taule et je devrais te buter pour ça. Je sais même pas ce qui me retient encore de le faire, mais ne me donne pas une raison de t'éclater le crâne. C'est pas ce costume ou ce nouveau nom qui fera de toi un homme différent.»
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MessageSujet: Re: Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ EmptyJeu 6 Déc - 10:16

Après toutes ces années, je peine encore à croire que je suis si proche de lui. Je songe déjà à la fin de cette confrontation en essayant de me convaincre que nous allons nous en sortir indemnes. La seule vérité est très certainement que je suis déjà profondément touché par tout ça. Je ne sais encore définir ce que je peux réellement ressentir en ce moment si brusque. Douloureux comme une plaie infectée. Délicat comme la fumée qui sort de la cigarette avant de disparaître dans un courant d'air. Au fond, tout à toujours été comme ça avec Jéricho. Notre histoire nous condamnait sans qu'on ne veuille jamais vraiment y croire, l'accepter. C'est vrai quoi, se dire que la personne que vous aimez le plus vous conduit à la tombe est difficile à surmonter. Je n'ai jamais réussi à passer ce cap, me dire qu'une bonne fois pour toute c'était terminé. Et que jamais, oh non jamais je ne reviendrais le voir. C'était juste impossible et ce n'est certainement pas cette visite à l'improviste qui en prouvera le contraire. Ce n'est juste qu'une preuve de plus que quelque part, ce type, cette drogue, aujourd'hui encore me rendait dépendant de lui. Mais comme tout bon toxico je résiste encore, un peu plus. Pour au final mieux replonger dedans. Histoire que la première fois soit juste un artifice à vous donner un orgasme. Vous faire monter au septième ciel pour ne plus jamais en redescendre. Crever dans un gémissement de plaisir. C'est ce que j'avais toujours espéré. C'est ainsi que, depuis mon mariage avec Jéricho je concevais ma mort. Mais avec le temps, cette image d'une mise à mort parfaite s'était effondrée. Pourtant, aujourd'hui encore, je voulais que ce soit lui qui me donne le coup fatal bien que j'espérais encore paradoxalement qu'il n'ai plus aucune emprise sur moi. « Bien. Suivez moi. On va en essayer une. » Mon regard, perdu dans un glacier s'accroche aux gestes de Jéricho, y décèlent même une certaine nervosité. L'envie de lui prendre la main comme je pouvais le faire autrefois me traverse l'esprit. Mais cette idée se retrouve immédiatement irradié par les images qu'il a pu laisser de lui dans mon esprit. J'entends toujours la grande porte du tribunal claquer derrière lui, annonçant son départ. Son adieu. Sa décision, me laisser seul crever en prison sans jamais me donner une chance de lui prouver mon innocence.

Mes pas suivent les siens dans un silence morbide. J'ai fait l'effort de venir jusqu'à lui, engager la parole alors que l'envie n'y était pas spécialement. J'avais dépassé ce qu'on peut appeler les limites de ma volonté. Pendant ce temps, où rien ne se passe, où seul le moteur de la voiture gronde je remarque les paysages défiler à toute vitesse. Mon regard dévie, se pose sur la joue de Jéricho, descend le long de sa mâchoire pour finalement se poser dans son cou. Et je reste là, à le fixer intensément, sans une seule trace de gêne. Exagérément insistant, je perds finalement la notion du temps qui défile à basse allure. La vitesse à laquelle ce bolide peut aller. Se dissout tout autour de moi le monde et ce qu'il a pu m'apporter pendant plus de trois ans sans lui. Les battements de mon cœur sont prêts à se calmer jusqu'à ce que la voix de Jéricho brise le silence de ce tas de féraille dans lequel nous sommes. « T'es pas au bon endroit et tu le sais. On fait pas dans la discrétion. T'es ici pour autre chose et que que tu veux Jack, prend le et disparaît comme tu sais si bien le faire. Après tout, tu dois en avoir l'habitude maintenant. » Mes yeux lâchent les siens, caressent le volant puis s'arrêtent sur un point invisible dans l'horizon. « Commence pas avec tes reproches comme quoi je suis un lâche. » Mon poing gauche se serre dans ma poche pour m'aider à mesurer le ton de mes paroles et ce que je peux lui dire. Je n'ai pas disparu, putain. Ma voix, grave et sèche se perd dans la sienne et se résout à ne plus laisser s'échapper quoique soit. « J'ai plus besoin de toi. C'est terminé depuis longtemps. » Sans blague. « J'ai tiré un trait quand j'ai su que … t'as fais ce pourquoi tu devais en taule et je devrais te buter pour ça. Je sais même pas ce qui me retient encore de le faire, mais ne me donne une raison de t'éclater le crâne. » Ses paroles ne font qu'alimenter toute la haine que je peux avoir à son égard. Les rancœurs me rongent. Le plus apte à exploser le crâne de quelqu'un ici, c'est moi. Le pouce de ma main droite se pose délicatement sur le bord de mes lèvres tandis que je le mords frénétiquement pour y arracher ongle et morceau de peau. Énième geste pour me calmer. Tous les cachets que je prends et les visites incessantes chez le médecin ont tendance à rendre mes nerfs encore plus irritables qu'ils ne le sont déjà.



« C'est pas ce costume ou ce nouveau nom qui fera e toi un homme différent. » Je le laisse terminer sans plus lui couper la parole, prends une longue inspiration et autorise ma voix à continuer la danse. « T'avais pas besoin de te fatiguer à me dire qu'entre nous c'est terminé. Parce que je le sais déjà, tout ça. J'ai pas besoin de ta … lumière pour comprendre qu'on a plus rien à faire ensemble. Tu sais pourquoi ? » Je le regarde, enfin. « Parce que moi aussi, je ne t'aime plus. Moi aussi je ressens une telle haine à ton égard que j'ai envie de t'éclater le crâne. Ce que tu ressens, je le ressens aussi. Tu ne m'apprends rien. » J'accentue volontairement sur mon dernier mot. Mon torse se tourne d'avantage vers lui pendant que mes mains prennent soin à enlever la veste de mon costume. Déboutonner ma chemise d'un blanc impeccable et la jeter vulgairement sur le visage de Jéricho. « Tout comme tu sais autant que moi que je n'attends rien de ce costard. Si ce n'est me fondre dans 'la masse'. C'était le seul moyen de t'atteindre. D'arriver jusqu'à toi. En tout cas bravo, mon fric te réussit. » Ma main se plonge dans ma poche, y attrape un paquet de clopes pour m'en griller une. Je laisse la cendre s'échouer sur le fauteuil en me foutant royalement du prix de cette bagnole. « Je la prends. » Pendant tout ce temps, ou je lâche sans aucun remord mes paroles je peux sentir mes muscles se crisper sous le coup de la colère. « Mais tu as raison sur un point. Je ne suis pas ici pour ça. Je suis venu dans l'optique de revoir mes gosses. Seulement, vu ta vision des choses, je pense que te demander une telle chose serait comme pédaler sans roue. Je veux juste que tu saches que je les retrouverai. Ce n'est pas un type comme toi qui m'en empêchera. C'est terminé, comme tu le dis si bien. » Mes lèvres tatouées et gercées s'approchent délicatement du visage de Jéricho. C'est d'une caresse délicate que je laisse celles-ci se poser sur les siennes. Pendant ce moment, aussi éphémère soit-il, je retrouve l'amour que j'ai pu lui porter toutes ces années. Je comprends pourquoi cet attachement. Pourquoi cette passion. Je comprends mais je mets fin, par peur, par colère et par rancœurs. « Je te demande aussi officiellement le divorce. » Brusquement, mon corps recule du sien pour quitter la voiture, retrouver l'air frais de l'automne pour ne pas suffoquer.
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MessageSujet: Re: Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ Terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l’appétit sensuel.-JJ EmptyJeu 6 Déc - 10:35

Les mains moites. Le cœur battant aussi vite que la bagnole lancée à pleine vitesse sur cette route étroite. Mes vêtements collent au siège en cuir, transpirant. Je me concentre sur la route avec la pensée que les freins foireux de la voiture pouvaient lâcher à tout moment. Petit, ou gros, défaut de cette Austin qui traînait depuis des mois dans le garage de l'arrière boutique, et que j'avais prise volontairement pour flirter avec la mort. L'idée même que les freins ne répondent plus, nous entraînant tout les deux vers une mort certaine ne parvenait même pas à me faire oublier la présence de mon mari, ou ex mari, sur le côté passager et son regard insistant. Quelques années en arrière, je nous revois encore dans une voiture qu'il venait de m'offrir, roulant avec insouciance au son de wonderful, wonderful de Johnny Matthis. Mais cette fois-ci, on ne terminerai pas sur la banquette arrière, nos corps fusionnant avec passion. Un souvenir lointain qui semblait dater de la veille et ironiquement, venir d'une autre époque, celle où on pouvait tout se pardonner avec une partie de baise torride. Aujourd'hui, il était certes à côté, mais il semblait tellement loin, à la rive opposée d'un gouffre immense où un vent glacial caressait jusqu'à vôtre âme. Le rejoindre de l'autre côté demanderai un effort surhumain au point d'être découragé à la simple vue de la tâche. Et même si l'envie de faire un pas vers lui, de sentir sa peau contre la mienne, la chaleur de ses lèvres me consumer me tordait littéralement dans tous les sens, mon discourt était en contradiction avec ce que je pouvais ressentir. Peut-être que je voulais me prouver à moi-même, et à lui certainement, que j'avais tourné la page sur ce qu'on avait pu vivre à deux. Que toutes ses années intenses à côté de lui n'avaient plus la moindre signification aujourd'hui. Comme si trois ans pouvait balayer ce que je pouvais ressentir pour lui. Ce n'était pas faute d'avoir essayer de construire autre chose en m'échappant des souvenirs que j'avais pu créer avec lui. Même en abandonnant notre vie à Londres, nos enfants, notre maison, après m'être investi plus ou moins dans une autre relation, son fantôme était jusque dans mes rêves. Omniprésent dans des gestes banals du quotidien. La vérité, c'est que je n'avais jamais vraiment essayé de tourner la page, toujours marié, sa trace encré sur ma nuque et sur mon sexe. Comme la marée qui disparaissait au loin, puis revenait avec plus de force pour balayer sans relâche, encore et encore.

« T'avais pas besoin de te fatiguer à me dire qu'entre nous deux c'est terminé. Parce que je le sais déjà, tout ça. J'ai pas besoin de ta... Lumière pour comprendre qu'on a plus rien à faire ensemble. Tu sais pourquoi ? » Comme un condamné qui tente de faire bonne figure en sachant que le bourreau va abattre sa hache sur son cou dans quelques secondes, je donnerai tout pour qu'à ce moment là, la hache s'arrête soudainement, repoussant la mort un peu plus. Mais ça n'arriva pas, il continu de déballer une vérité que j'étais pas encore prêt à entendre. «  Parce que moi aussi, je ne t'aime plus. » La lame s'enfonce douloureusement, transperçant la chair, les nerfs, les os, réduisant à l'état de mort clinique tout organismes vivants. Le sang coule, le métal tranchant termine son travail proprement. « Moi aussi je ressens une telle haine à ton égard que j'ai envie de t'éclater le crâne. » Comme si c'était pas déjà fait. Mon regard se glisse en biais pour le voir déboutonner sa veste, puis sa chemise imprégnée de son odeur. Je me hâte à la retirer et jeter ses affaires sur la banquette arrière comme si ça pouvait me dégoutter ce moindre contact avec lui. Si j'étais écœuré, c'est qu'il y a quelques minutes j'avais pris la résolution de le haïr, de le tuer et comme un con, j'me retrouver à bander comme un puceau en manque. Connerie ultime que le corps peut faire.

Je n'entends que des bribes, mon cerveau faisant le tri de ce qu'il y a d'important à savoir avant de soupirer pour la dernière fois.«  Revoir mes gosses » … Même quand j'suis en train de crever par l'impact de ses paroles, j'arrive à éclater de rire devant sa connerie aussi grosse que lui. De sa part, c'était bien la dernière chose à laquelle je m'attendais. Déjà par fierté, le mec accusait de pédophilie sur ses gamins qui demande à son mari pour le revoir alors qu'il a fuit la prison. Ensuite, parce qu'il était loin d'être un père qui se souciait de ses gamins. Bien à l'opposé du paternel idéal avec ses enfants. Mais aussi un rire amer, me rappelant que j'avais abandonné mes enfants tout comme il l'avait fait. Faut croire que j'étais à son niveau. « J'ai perdu la garde avec tes conneries. Ils doivent être dans une famille d’accueil ou ailleurs. J'sais pas trop, j'peux pas avoir de nouvelle. » Mes yeux se posent dans la vide, face à ce mensonge pour le faire culpabiliser un peu plus. Ou juste parce que je suis un connard. J'ai jamais su assumer mes erreurs seul, la plupart du temps, je plongeai Jack dans mes conneries par pur égoïsme, ou parce que je sais qu'il encaisse sans rien dire par fierté.La solution de facilité, tout comme j'avais pu le faire lorsqu'il avait appris pour le sida. « C'est terminé, comme tu le dis si bien. » Mes mains sont encore tremblantes, je remets la cause sur l'absence de chauffage dans la voiture mais je sais très bien que Jack en est la cause, lorsqu'il s'approche c'est mon corps entier qui s'approche de la crise de convulsion. Le combat entre moi-même s'engage. Le laisser encore briser cette distance entre nous, ou simplement sortir et y mettre un terme. «  Arrête... » C'est ce que je parviens à formuler faiblement avec que ses lèvre touchent les miennes et que, je sois incapable de penser à autre chose que cette douceur qui n'annonçait rien de bon. Inconsciemment je vais jusqu'à poser ma main délicatement sur sa joue. Mon cœur bat tellement vite, que même à cette distance, Jack doit pouvoir l'entendre. Ce moment où, je ressens autant mes émotions que les miennes, impossible à dissimuler lorsque nos corps se touchent. Quelques secondes qui semblent être une éternité parfaite. Un baiser empoisonné, je le sais, mais j'y goûte sans restriction malgré la raison. C'était une belle mort. « Je te demande aussi officiellement le divorce. » Divorce, ce simple mot me donne l'impression qu'il me jette de l'acide en pleine gueule, me liquéfiant littéralement sur place dans une douleur insupportable. Sauf que je peux pas en crever, du moins, pas en apparence. La porte claque, il disparaît me laissant seul avec l'idée de me détacher complètement de lui. Une simple signature, de l'encre sur un papier. Un arrière goût amer d'une fin à l'histoire. Je sors de la voiture rapidement, face à lui, je m'approche avec un léger sourire fade. Ma main vient chercher la sienne, et y dépose les clefs de la voiture alors que mes lèvres rejoignent son oreilles pour y chuchoter tendrement. « Ton argent me réussi bien, mais si j'en juge ce costume, il te reste des ressources mon amour. Que je compte épuiser, jusqu'à ce que tu saches plus te relever. Tu peux toujours crever pour avoir le divorce, au pire, tu peux te présenter en tant que Jack Stride au tribunal pour voir ce qu'ils en pensent. » Mes lèvres effleurent sa mâchoire et se pose sur la commissure de ses lèvres avant de reculer. «  Mais pour lot de consolation, je t'offre la voiture. On va dire que j'te dois bien ça.  Maintenant que t'as ce que tu voulais, et une bagnole pour rentrer, m'attends pas. J'sais me démerder comme un grand garçon. » Au même moment, une voiture s'arrête sur le bas côté de la route, sans me retourner, je monte dedans et disparaît en le laissant seul avec une mort certaine. 
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