Kennedy avait très peu d’amie fille. Ça avait toujours était ainsi. Elle s’entendait mieux avec les garçons. Pour preuve elle n’avait pas une meilleure amie mais un meilleur ami. Le nombre de fille qu’elle côtoyait pouvait se compter sur les doigts de la main et elles n’étaient pas la féminité incarnée. Mais il y avait tout de même UNE fille que Kennedy aimait plus que tout. Il s’agissait de Calista. La jeune femme était Canadienne, une vrai pile électrique et ses objets préféré était sans nul doute son vernis à ongle et son sac à main. Calista pouvait passer des heures à coiffer ses cheveux le matin. Elle ne mangeait que des choses qui ne faisait pas grossir et adorait feuilleter les magazines people. En bref une vrai de vraie fille ! Et pourtant Kennedy l’adorait. Elles pouvaient passer des heures à se maquiller, se coiffer et autre sans que la Kerrigan ne trouve ça horrible, elle qui détestait ce genre de chose. Mais avec Calista s’était différent, même nettoyer les toilettes en sa présence lui aurait paru amusant tant elle était bien avec elle. Peut importe ce qu’elles faisaient en fait, tant qu’elles le faisaient ensemble. Kennedy disait rarement non à Calista. Aussi quand son amie qui était quelqu’un de très engagé qui adorait défendre certaine cause lui demanda d’aller avec elle manifester, Kenny accepta sans se douté de ce qui l’attendait…

Arriver sur place, Calista enleva son tee-shirt puis son soutien-gorge sous le regard surpris de Kennedy. « On manifeste pour l’allaitement dans les lieux public. C’est important qu’on soit sein nu pour faire comprendre au monde que notre poitrine n’est pas seulement fait pour être mater par les hommes. Tu me suis où tu te dégonfle Kerrigan ? » Kenny hésita. Elle n’était pas pudique mais là elles étaient en pleine rue de New York… Oh et puis merde ! Elle poussa un soupir et enleva son tee-shirt et son soutien-gorge. « Tu sais que si les journalistes rapplique et que ça passe aux infos mon père va me tuer ? ». Calista se mit à rire, elle était heureuse que son amie la soutienne. . Tellement heureuse qu’elle se pencha et déposa un baiser sur les lèvres de Kennedy. Les deux amis continuèrent de marcher, pancarte en main, accompagné de la centaine de manifestant. C’est alors que Kennedy aperçut un visage connu parmi les New Yorkais qui observait leurs parades. Hayden Goodwin… Hayden était un photographe qui travaillait pour elle depuis deux trois jour et qu’elle connaissait à peine… Elle fit semblant de ne pas l’avoir vu et continua de marcher mais elle savait que lui l’avait vu…

Deux jours plus, mardi 13 Novembre, Kennedy se rendit à Kerrigan’s Investigation pour ouvrir son agence. Elle n’avait pas cour à la fac de Columbia ce jour là et elle était donc là bas pour bosser un peu. Elle commença à ranger quelque paperasse quand elle vit rentré Hayden. Elle ne l’avait pas revu depuis la manifestation. Elle hésitait à faire comme si de rien n’était mais finalement. « Des fois il y a des causes qui mérite de donner un peu de sa personne ! Va y moque toi mais je préfère être la fille dont on se moque plutôt que celle qui ne fait rien pour améliorer le monde ! »

« A single lie destroys a whole reputation for integrity - Baltasar Gracian ».

J’attrape la grande enveloppe marron qui traîne sur la table du salon et enfile ma veste. Mon prochain shooting n’aura pas lieu avant deux bonnes heures, mais il faut absolument que je passe voir Kennedy avant de m‘y rendre. J’ai commencé à travailler pour cette jeune détective il y a quelques jours et j’ai aussitôt entamé la filature d'un richissime homme d'affaire pour l'une de ses clientes qui le soupçonnait d'avoir une aventure extra-conjugale - ce qui est effectivement le cas. Quand je pense à tous ces hommes sans aucun scrupules qui promettent à de jeunes femmes naïves qu'ils vont les chérir jusqu’à la fin des temps alors qu’ils s’envoient en l’air avec la première venue, ça me met hors de moi. Au risque de passer pour un garçon trop sensible, ça me sidère que l’on puisse se montrer aussi égoïste. Si on n’est pas amoureux, on ne se marie pas: point barre! Enfin, passons… Je ne suis pas là pour faire le procès de tous ces gougeas, mais plutôt pour faire réagir leurs pauvres épouses. Pour en revenir à Kennedy, je lui aurais bien donné ces clichés l’autre jour lorsque je l’ai croisé à la manifestation, mais elle semblait avoir d’autres chats à fouetter. J’esquisse un sourire en repensant à la manière dont son visage s’est fermé lorsqu’elle a vu que je la regardais. Il faut dire qu’il n’y a rien de réjouissant à se retrouver seins nus devant l’un de ces collaborateurs, mais je suis très ouvert d’esprit et, moi-même impliqué dans pas mal de causes j’ai été plus bluffé par son courage qu’autre chose.

Un peu plus tard dans la matinée.
Je pousse la porte de l’agence et lâche un joyeux « Bonjour » avant de m’approcher de son bureau. Kennedy (qui n’attendait pas ma visite), lève les yeux vers moi, surprise. Puis, elle me sourit et essaie de mettre de l’ordre dans ses dossiers. Je reste planté devant elle quelques secondes, quand elle se décide enfin à entamer la conversation: « Des fois il y a des causes qui mérite de donner un peu de sa personne ! Va y moque toi mais je préfère être la fille dont on se moque plutôt que celle qui ne fait rien pour améliorer le monde ! ». J’esquisse un franc sourire et tire la chaise qui est devant moi. « Tu n’as pas besoin de te justifier, tu sais. Tu fais ce que tu veux de ton temps libre. Je n’ai aucun droit de regard là-dessus! Et je n'avais pas l'intention de me moquer de qui ou de quoi que ce soit. D’ailleurs, tout à fait entre nous, je suis même plutôt impressionné par ton courage. C'est bien de voir des gens impliqués, je trouve ça génial » je réplique en m’asseyant sur la chaise avant de lui tendre les photos. « Mais je ne suis pas là pour ça. Je viens à propos du dossier que tu m’as confié. Cela a été plus facile que ce que je ne pensais, Monsieur n’est pas très discret » je soupire en levant les yeux au ciel.

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« Tu n’as pas besoin de te justifier, tu sais. » « Je sais » répondit-elle un poil sur la défensive ne voulant pas qu’il se mette à penser qu’elle pensait lui devoir quelque chose. Kennedy était une fille qui affirmé ses gout sans craindre et qui ne s’était jamais soucier des regards des autres alors ce n’était pas aujourd’hui que ça aller commencer. Elle tenait à ce qu’il le sache ! « Tu fais ce que tu veux de ton temps libre. Je n’ai aucun droit de regard là-dessus! » « On est d’accord ! » Renchérit-t-elle bien qu’elle trouva sympa d’entendre ces mots dans la bouche d’Haiden. Il ne semblait pas la juger. Elle appréciait.

« Et je n'avais pas l'intention de me moquer de qui ou de quoi que ce soit. » « C’est vrai ?? » lui demanda-t-elle laissant avec sa question transparaitre sa surprise. « Tout à fait entre nous, je suis même plutôt impressionné par ton courage. » Kennedy leva un sourcil perplexe se demandant s’il n’était pas en train de ce moqué d’elle. Mais il semblait tout à fait sérieux. Impressionné par son courage ? Waaaaw ! La classe. Sur le coup elle aurait presque envie de se la pété. « C'est bien de voir des gens impliqués, je trouve ça génial » « Merci » lui dit-elle avec un sourire, flatter. « Mais je ne suis pas là pour ça. Je viens à propos du dossier que tu m’as confié. » « Ah ? Des soucis ? » « Cela a été plus facile que ce que je ne pensais, Monsieur n’est pas très discret » « Oh ! » dit-elle en riant légèrement. « Tu sais c’est souvent le cas. Le pire c’est quand tu les surprends en plein action. Beeeeurk. J’ai toujours détesté savoir que nos parents faisait ça alors prendre en flagrant délits des inconnus… » Kennedy se secoua d’horreur comme elle voulait se sortir cette image imprimer dans son cerveau de sa tête. « Du coup tu venais voir si j’avais autre chose pour toi ? » demanda-t-elle en fouillant dans ses derniers dossier clients histoire de savoir ce qu’elle allait bien pouvoir lui donner.

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J’ignore à quoi on l’a habituée, mais la jeune femme semble avoir du mal à me croire. Pourtant, je suis tout ce qu’il a de plus sérieux. Et puis tout à fait entre nous, je n’ai aucune raison de la tourner en ridicule. S’il y avait un peu plus de gens comme elle, prêt à affirmer et manifester pour ce en quoi ils croient, notre monde s’en porterait bien mieux. Enfin bon… On ne va pas en parler pendant 107 ans! « Oh ! » finit-elle par répliquer en riant. « Tu sais c’est souvent le cas. Le pire c’est quand tu les surprends en plein action. Beeeeurk. J’ai toujours détesté savoir que nos parents faisait ça alors prendre en flagrant délits des inconnus… » Elle grimace et j’esquisse un sourire amusé. C’est vrai que ce n’est jamais très plaisant de surprendre ses parents. Je me souviens en avoir fait l’expérience un peu avant la disparition de Lucy et pour être tout à fait honnête, les gens n’exagèrent pas lorsqu’ils disent que ça les a traumatisé: au contraire, ils sont même loin de la vérité. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. « Du coup tu venais voir si j’avais autre chose pour toi ? » finit-elle par me demander en commençant à fouiller dans ses dossiers. « Tu lis dans mes pensées! » je m’exclame, tout sourire en passant ma main sur mon appareil photo sans même y réfléchir. « S’ils sont tous comme ça, tu peux bien m’en confier deux ou trois ! Parce qu'à cette allure, je serais postée devant chez toi, dès demain soir » je poursuis en levant les yeux aux ciels. « Alors, quelque chose d’intéressant? » J’ai les yeux qui pétillent comme un gamin le matin de noël, c’est pathétique. Le pire dans tout ça c’est que je m’en rends bien compte, mais je me sens si seul depuis qu’Anna est parti, que je n’ai ni le goût, ni l’envie de rester chez moi; auquel cas je rumine. D’où l’intérêt de travailler pour Kennedy. Au moins quand je n’ai pas de shooting, je peux filer des gens et même si je n’étais pas certain d’être fait pour ça au départ, je dois bien avouer que je commence à y prendre goût. Bon c’est sûr, c’est toujours douloureux pour « nos clientes » de se voir confirmer leurs soupçons, mais je me plais à penser que je leur rends service. Mes clichés peuvent (dans la plupart des cas) servir de preuve à charge contre ces maris infidèles pour celles qui engagent des procédures de divorce (ce qui ne concerne qu’un très faible pourcentage de ces femmes malheureusement) et rien que pour ça, je suis convaincu du bien fondé de mes actes - même si parfois, j'aimerais bien travailler sur des cas un peu plus intéressants.

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« Tu lis dans mes pensées! » « Pas encore. Mais un jour peut-être. » lui répondit-elle avec un sourire malicieux. « S’ils sont tous comme ça, tu peux bien m’en confier deux ou trois ! Parce qu'à cette allure, je serais postée devant chez toi, dès demain soir » Kennedy éclata de rire, Hayden semblait s’ennuyait à mourir. « Alors, quelque chose d’intéressant? » « En effet. J’ai quelque chose qui devrait te plaire. » Le jeune homme trouvait pour elle depuis peu mais il ne l’avait encore pas déçu. Chaque fois qu’elle lui avait confié une mission il l’avait réussi. Autant être honnête, il s’agissait d’un test ! Les affaires de tromperies étaient celles qui étaient un véritable jeu d’enfant. Kerrigan’s investigation traités des cas nettement plus intéressant mais la Canadienne voulait être certaine de pouvoir compter sur Hayden et d’être rassuré quand à ses capacités de détective avant de lui confier quelque chose d’important. Elle attrapa un dossier et le posa sur le bureau, ouvert sur une photo d’une jeune femme aux long cheveux brun. « Il s’agit de Silver McCall. Ou du moins elle devrait ressemblait à ça… La dernière photo que nous avons d’elle c’était quand elle avait dix ans. Je l’ai vieillit avec l’ordi. Son frère Jayden, nous a chargés de la retrouver. Elle a était adopté en Ecosse et il n’a pas eut de ses nouvelles depuis. J’te préviens tout de suite, ça va être compliqué… Je n’ai pratiquement aucune info. Tu te sens de taille ? » Lui demanda-t-elle avec défis et malice. Elle avait elle-même déjà commencé à chercher et pour l’instant elle n’avait trouvé aucune piste sérieuse.

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« En effet. J’ai quelque chose qui devrait te plaire. » Je me redresse sur ma chaise et appuie mes mains sur le bureau, impatient à l’idée de découvrir le dossier qu’elle est sur le point de me confier. Qu’on ne se méprenne pas, les cas d’adultères ne sont pas aussi soporifiques que ça et si elle m’en confie un autre, je m’occuperai du cas sans broncher - mais j’espère secrètement avoir l‘occasion de travailler sur quelque chose de foncièrement différent. « Il s’agit de Silver McCall. Ou du moins elle devrait ressemblait à ça… » Et mes prièrent semblent avoir été exaucées, je songe en jetant un coup d’œil à la photographie qu’elle me tend. « La dernière photo que nous avons d’elle c’était quand elle avait dix ans. Je l’ai vieillit avec l’ordi. Son frère Jayden, nous a chargés de la retrouver. Elle a était adopté en Ecosse et il n’a pas eut de ses nouvelles depuis. J’te préviens tout de suite, ça va être compliqué… Je n’ai pratiquement aucune info. Tu te sens de taille ? » Je l’écoute avec intérêt, mais ne peux m’empêcher de grimacer de temps à autre. Cette affaire me rappelle Lucy et nos recherches qui se poursuivent sans pourtant donner de résultats concrets. Karl a récemment réussi à utiliser ce même logiciel pour savoir à quoi est supposée ressembler ma sœur jumelle et, j’en sais rien, l’espace d’une fraction de seconde, j’ai peur de ne pas être à la hauteur. Je crains que ce cas ne me touche de trop près. De là à faire part de mes inquiétudes à Kennedy? J’aimerais autant éviter, mais elle connaît ma situation alors, j’imagine qu’elle a déjà pesé le pour et le contre. « Euh… » je reprends quelques minutes plus tard en me grattant la tête. « Tu es certaine que ce soit une bonne idée de me confier cette affaire? » Elle fronce légèrement les sourcils. « Je me doute que tu l’as fait en toute connaissance de cause et crois-moi, je suis vraiment touché que tu me confies un dossier aussi important, mais… j’ai peur de me laisser dépasser par les évènements. D’un autre côté, je connais probablement le cas mieux que quiconque étant donné que je le vis moi-même en ce moment, mais… j’en sais rien » je conclus avec un sourire désolé. Bon sang de bonsoir Hayden, reprends-toi! « Tu sais quoi? Oublie ce que je viens de dire. Je vais m’en occuper. Il va juste falloir que je sépare vie professionnelle et vie privée. Ce ne sera pas la première fois. On sait pourquoi il n’a pas pu garder contact avec elle? » je demande en fixant mon attention sur la photo. « Était-ce à cause de sa famille adoptive? Ils ont été adoptés par des couples différents? C’est plutôt dur… Mais peut-être que l'ignores. Si tu me disais plutôt ce que tu sais de cette affaire » je suggère en souriant.

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« Euh… Tu es certaine que ce soit une bonne idée de me confier cette affaire? » Cette question étonna la Canadienne qui ne s’attendait pas à le voir doutait de ses compétences. Au contraire elle aurait cru qu’il aurait été enthousiaste et qu’il se serait empressé d’accepter. « Euh oui. Tu a déjà fait des preuves donc… pourquoi ? » « Je me doute que tu l’as fait en toute connaissance de cause et crois-moi, je suis vraiment touché que tu me confies un dossier aussi important, mais… » « Mais ? » « J’ai peur de me laisser dépasser par les évènements. D’un autre côté, je connais probablement le cas mieux que quiconque étant donné que je le vis moi-même en ce moment, mais… j’en sais rien » Kennedy afficha un air perplexe. Mais de quoi parlait-il ? Que voulait-il dire par « Je le vis en ce moment » ? Hayden recherchait lui aussi sa sœur ? Si c’était le cas elle venait juste de l’apprendre ! « Tu sais quoi? Oublie ce que je viens de dire. Je vais m’en occuper. Il va juste falloir que je sépare vie professionnelle et vie privée. Ce ne sera pas la première fois. » « Attend Attend attends.. De quoi tu parle ? Quelle vie priver ? Je ne suis au courant de rien Hayden ! » Il pensait peut-être lui en avoir parlé mais ce n’était pas le cas…

Cinq à dix minutes plus tard la conversation revint sur l’affaire « McCall ». « On sait pourquoi il n’a pas pu garder contact avec elle? » « Oui elle… » « Était-ce à cause de sa famille adoptive? Ils ont été adoptés par des couples différents? » « Si tu ne me coupe pas la parole je vais sûrement pouvoir te répondre ! » Le gronda-t-elle légèrement, avant de lui sourire. « Silver a était adopté parce que le couple avait perdu une fille. Jayden est resté a l’Orphelinat… » « C’est plutôt dur… Si tu me disais ce que tu sais de cette affaire » « Malheureusement c’est à peu prêt tout ! Je rame pas mal et Mr McCall passe très souvent à l’agence pour avoir des nouvelles alors ça m’arrangerais que tu trouve vite. Désolé mais je n’ai pas de point départ. A part l’Irlande, je ne sais absolument pas où commencer à chercher. Si ça se trouve elle ne s’appelle même plus Silver… Le fait que ses parents aient changé son prénom et son nom est une possibilité à ne pas écarter. En bref… bon courage ! » lui dit-elle avant de lui tapoter l’épaule pour lui montrer qu’elle compatissait.

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« Attend Attend attends.. De quoi tu parle ? Quelle vie privée ? Je ne suis au courant de rien Hayden ! » Je fronce les sourcils et écarquille légèrement les yeux pour afficher mon étonnement. Comment pourrait-elle ignorer tout ça? Je passe mon temps à parler de ces recherches, ma vie tourne autour de ma sœur jumelle. « J’étais pourtant convaincu de t’en avoir parlé » je lâche, perplexe. « Autant pour moi » j’ajoute quelques secondes plus tard en réalisant que j’ai probablement oublié de le lui dire en fin de compte. « Ma sœur a été enlevée le 17 juillet 1999. Nous vivions encore à Cambridge à l’époque et j’étais censé la surveiller. Je m’en suis désintéressé un instant et quand j’ai relevé les yeux, elle avait disparu. Un pédophile récidiviste venait d’être relâché pour bonne conduite et selon les policiers, c’est ce même homme qui l’aurait enlevé. Mais ils n’ont pas réussi à lui mettre la main dessus et nous n’avons eu aucunes nouvelles de Lucy depuis. Persuadé qu’elle est toujours en vie, j’ai décidé de reprendre les recherches et je me suis fait la promesse de continuer tant qu’on ne m’aura pas apporté la preuve qu’elle est belle et bien partie » j’explique en tâchant de rester neutre - ce n’est vraiment pas le moment de fondre en larmes ou de péter les plombs.

Kennedy me dit à quel point elle est désolée et essaie de me rassurer au mieux, mais je ne lui prête pas une oreille très attentive - légèrement agacé d’entendre ce discours. Je sais bien que les gens ne pensent pas à mal et qu’ils essaient simplement de se mettre à notre place, mais ce n’est pas leur compassion à trois francs six sous qui me ramènera Lucy. Voilà pourquoi je préfère changer de sujet. Après tout, je ne suis pas venu ici pour m’épancher sur mes soucis. « Si tu ne me coupe pas la parole je vais sûrement pouvoir te répondre ! » J’esquisse un sourire gêné et l’incite à poursuivre. « Silver a était adopté parce que le couple avait perdu une fille. Jayden est resté a l’Orphelinat… Malheureusement c’est à peu prêt tout ! Je rame pas mal et Mr McCall passe très souvent à l’agence pour avoir des nouvelles alors ça m’arrangerais que tu trouve vite. Désolé mais je n’ai pas de point départ. A part l’Irlande, je ne sais absolument pas où commencer à chercher. Si ça se trouve elle ne s’appelle même plus Silver… Le fait que ses parents aient changé son prénom et son nom est une possibilité à ne pas écarter. En bref… bon courage ! » Je pose mes mains derrière ma tête et me balance sur ma chaise. On dirait bien que j’ai du pain sur la planche! « Dans ce cas, je pense qu’un petit séjour en Irlande est de mise! Je vais essayer de m’arranger pour agencer mes séances photos de façon à pouvoir me rendre sur place! Je ne vais peut-être rien trouver là-bas, mais étant donné que l’on part de rien, je préfère mettre toutes les chances de notre côté, surtout si c’est urgent! Dans la mesure du possible, promis, je ferais passer ce dossier en priorité ! »

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Kennedy laissa Hayden lui racontait sa vie de famille dont elle ignorait tout. Le pauvre… En étant détective privé et en ayant deux parents flics la Canadienne avait entendu pas mal d’histoire triste. Mais il y avait une grosse différence entre entendre des faits divers et les vivres… La Kérrigan avait la chance de n’avoir vécu aucun malheur et dans le monde d’aujourd’hui c’était plutôt quelque chose de rare. Elle avait grandit avec deux parents qui s’aimait plus que tout au monde, qui se chamaillait gentiment très souvent mais qui était sans nul un exemple à suivre. Elle n’avait aucun proche décédé à pleuré, aucun drame de n’importe quel nature qu’il soit ! Tout le monde n’avait pas sa chance… Elle connaissait Hayden depuis peu mais elle le trouvait sympa, c’était un gentil garçon et il ne méritait pas ce qui lui était arrivé. Si seulement elle avait pût l’aider…

« J’comprend. Je suis fille unique mais si j’avais un frère j’agirais sûrement comme toi. Ecoute si tu veux que je me charge de l’affaire McCall j’comprendrais, je ne t’en force en rien. Et si j’peux faire des recherches de mon côté sur ta Lucy, ça sera avec plaisir » lui dit-elle avec un faible sourire, se disant que décidément elle était bien pied dans le plat. Ça devait être assez difficile pour lui de parler de tout ça… Quoiqu’il en soit le jeune homme accepta quand même l’affaire et Kennedy le laissa faire, elle n’était pas à sa place pour juger s’il était assez fort sentimentalement pour ça ou pas. Elle lui raconta tout ce qu’elle savait dessus, c'est-à-dire pas grand-chose. Sur ce, Hayden s’empressa de répondre qu’il partirait au plus vite pour l’Irlande. « Excellente idée. Tu me ramèneras un petit souvenir ? » lui demanda-t-elle avec malice. « Et surtout ni reste pas trop longtemps. A qui je vais refiler les affaires ennuyantes à mourir en ton absence ? » Lui demanda-t-elle toujours pour l’embêter. « Tu m’appelle une fois arrivé ok ? » lui dit-elle cette fois sérieuse avec un regard convainquant comme une vraie petite maman poule.

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Kennedy peut passer pour une fille assez froide et désinvolte au premier abord, en tout c’est l’impression qu’elle m’a donné lorsqu’on s’est rencontré -mais maintenant que je la connais un peu mieux, je réalise que c’est avant tout une jeune femme déterminée et sensible au sort des autres. D’ailleurs, je suis touché de l’entendre me proposer son aide. Beaucoup pensent que je suis fou de continuer les recherches. Pour la plupart de mes proches, c’est une perte de temps. Même mon père n’a plus aucun espoir concernant Lucy. Pour lui, elle est morte depuis longtemps et en m’entêtant à la chercher, je ne fais que gâcher ma vie. Il a probablement raison… Il suffit de voir comment les choses se sont terminées avec Anna. Mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas arrêter. A moins d’avoir la certitude qu’elle est définitivement partie, à moins qu’on ne m’apporte sa dépouille, je refuse d’abandonner. J’aurais l’impression de la trahir, vous comprenez? « Je te remercie. Tu sais, beaucoup ont abandonné l’affaire… Je suis pour ainsi dire le seul qui la croit en vie… C’est pas tous les jours facile. Les gens se braquent, insistent sur le fait que le dossier a été classé et qu’au bout de dix ans, les chances de la retrouver sont quasiment infimes alors, oui, toute aide sera la bienvenue! » J’esquisse un sourire timide et nous changeons de sujet pour nous concentrer sur l’affaire qu’elle m’a confié.

Je lui explique qu’il faudra probablement que je me rende sur place et Kennedy ne semble pas s’y opposer. Au contraire, elle en plaisante même en me demandant de lui ramener un petit souvenir. « Promis. Je t’achèterai un petit quelque chose en route. Que penses-tu d’une tenue traditionnelle? » je lance, taquin. «  Et surtout ni reste pas trop longtemps. A qui je vais refiler les affaires ennuyantes à mourir en ton absence ? Tu m’appelle une fois arrivé ok ? » J’acquiesce d’un signe de la tête, avant d’ajouter: « A vos ordres mon capitaine! » Je laisse échapper un petit rire et je me lève. « Sur ce, tu m’excuseras, mais j’ai un shooting dans moins d’une heure et le studio n’est pas prêt! Alors, je vais devoir te fausser compagnie » j’explique en me saisissant du dossier McCall. « Je pense partir d’ici deux semaines. J’aurais bien aimé le faire plus tôt, mais mon agenda est trop chargé pour le moment. En attendant, je vais passer quelques coups de fils, j’ai quelques connaissances en Irlande » je conclus en jetant un coup d’œil à la pile de dossiers disposée sur son bureau. Visiblement, une longue après-midi l’attend et étant donné que j’ai pas mal de choses à faire de mon côté, je ne perds pas une minutes et la salue avant de quitter l’agence.

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