Halloween devait une des fêtes favorites de Lynch, et ce depuis son plus jeune âge. Il se rappelait que lorsqu'il était enfant, il faisait du porte à porte déguisé avec sa nourrice et lorsqu'il était ado, il passait la soirée avec ses potes à faire des plaisanteries douteuses. Aujourd'hui, il était revenu en enfance. L'an dernier, il n'avait pas eu l'occasion, puisqu'il avait passé la journée à travailler accompagné de son assistante de l'époque, Bonnie Fitzgerald, sans parler de la catastrophe qui était survenu à leur retour de la conférence. Cette année, il avait décidé de prendre sa journée ainsi que sa soirée afin de faire du porte à porte comme avant. Récolter des bonbons ou autres cochonneries était plutôt amusant, surtout si il était en costume. C'était accompagné de son ancienne assistante, et aujourd'hui petite amie, Bonnie, qu'il longeait les maisons dans un quartier résidentiel de Brooklyn habillé en Zorro. Même si le quartier, plongé dans la pénombre, semblait plutôt tranquille, les enfants allaient et venaient de tous les côtés. Et au milieu d'eux, il y avait Lynch. Le jeune PDG était comme un enfant durant cette soirée, ce qui pouvait soit amuser Bonnie, ou bien alors l'agacer. « Au fait, tu me dis quand tu veux qu'on arrête. Car personnellement, je suis parti pour toute la nuit là. » Il lui adressa un large sourire avant de sonner à la prochaine maison qu'ils croisèrent. Il sonna puis dans les secondes qui suivirent, une femme vraiment âgée vint les ouvrir. « Bonsoir ! Des bonbons ou un sort ?! » Il avait hésité un instant à dire « ou la mort ? » étant donné qu'elle devait en être plus très loin. Entre toutes les rides, il ne savait plus si elle souriait ou non, mais elle leur tandis un bol rempli de friandises. Lynch se servit d'une petite poignée, histoire d'en laisser pour les autres ().

Bonnie n’était pas spécialement fan d’Halloween. Elle ne haïssait pas cette fête mais ce n’était pas sa préférée non plus. En fait, quand elle était petite, elle se déguisait et faisait le traditionnel porte à porte mais ce n’était pas non plus avec beaucoup d’entrain. Ce qui lui plaisait c’était simplement de prendre le plus de bonbons possibles pour que les autres n’en aient pas et de faire peur à ses camarades en prenant des grosses voix et en les attrapant par derrière. Il n’y a que ça qui l’amusait. En grandissant, elle avait simplement arrêté de le fêter, se contentant de regarder le traditionnel film d’horreur qui faisait plus ou moins peur selon l’humeur avec l’un ou l’autre de ses frères. Cette année, elle avait prévu de rester chez elle vu le fiasco qu’avait été son dernier Halloween : elle s’était retrouvée le genou en bouillie dans un métro renversé. Elle avait eu peur de se faire bouffer vivant par des rats mutants. Un vrai cauchemar en plein dans le contexte. Mais là, Lynch avait insisté, et comme ça avait l’air de lui faire plaisir, et comme c’était son rôle en tant que petite amie et qu’elle avait décidé d’être une personne plus gentille, elle s’était déguisée et l’avait suivi dans un quartier résidentiel de Brooklyn. Et là, ils étaient en train de faire du porte à porte au milieu des enfants et leurs parents. A vingt-six et vingt-deux ans. Mais bon, Lynch semblait content et elle pouvait bien faire cet effort pour lui. C’était plutôt amusant à voir d’ailleurs. « Au fait, tu me dis quand tu veux qu'on arrête. Car personnellement, je suis parti pour toute la nuit là. » Elle se retint de lui répondre « Maintenant. », fit la moue, puis finit par hocher la tête. « Je pense que je devrais réussir à supporter encore quelques maisons. Du moment que tu t’amuses ! » Le jeune homme frappa ensuite à la porte devant laquelle ils étaient arrêtés et une femme âgée vint leur ouvrir. « Bonsoir ! Des bonbons ou un sort ?! » « Je vous conseille de lui donner des bonbons, j’ai vu de quoi il est capable et c’est pas joli joli. » La femme leur tendit un bol rempli de bonbons et Bonnie en prit une petite poignée elle aussi. Après quoi, ils se remirent en route, la jeune femme était accrochée au bras de son petit-ami. Ils durent passer dans une rue peu éclairée pour accéder à la prochaine maison. « Excusez-moi, est-ce que vous auriez l’heure ? » Une voix grave vint briser le silence. Un inconnu sortit ensuite de l’ombre et vint se poster devant eux. Il avait l’air sorti d’une autre époque et faisait un peu froid dans le dos. Son sourire était trop vrai pour être sincère. La jeune femme serra un peu plus le bras de Lynch, signe, qu’elle ne voulait pas s’arrêter et qu’ils devaient continuer à avancer.

« Je pense que je devrais réussir à supporter encore quelques maisons. Du moment que tu t’amuses ! » Oh, qu'elle était parfaite. Vraiment. C'était le genre de réponse qui faisait plaisir à Lynch car il avait le sentiment qu'elle faisait de gros efforts pour lui. Bien entendu, il n'était pas sans savoir que ce genre de chose était du donnant-donnant et qu'il allait forcément à un moment donné faire de même. Mais ça ne le dérangeait pas tant que ça, de faire des efforts pour lui faire plaisir. Il s'était donc dirigé à la prochaine maison qu'ils croisaient et ainsi réclamer ses bonbons. « Je vous conseille de lui donner des bonbons, j’ai vu de quoi il est capable et c’est pas joli joli. » Lynch s'empressa d'approuver par des hochements rapides et insistants de la tête, puis se servit dans le plat. Il laissa tomber sa poignée de friandises au fond de son sac. « Merci bien ! » dit il sur un ton enjoué et en saluant la vieille femme de la main. Ils quittèrent l'entrée, Bonnie à son bras, Lynch le sourire aux lèvres. Le jeune PDG ne faisait plus trop attention où ils se dirigeaient puisque son attention était focalisée sur tout ce qu'il avait gagné jusque là. Il faisait donc confiance à sa petite amie pour les mener à la prochaine maison. La contenant de son sac n'était pas faramineux, mais il pouvait se contenter de ça. De toute manière c'était toujours mieux que ce qu'il avait eu l'an dernier, c'est à dire rien. Il allait proposer à Bonnie un bonbon ou bien un chocolat, mais il fut coupé par une voix. "Excusez-moi, est-ce que vous auriez l’heure ? » Il leva la tête de son sac pour voir l'homme qui leur avait adressé la parole. En observant bien l'ambiance, ce n'était pas très rassurant : petite rue, éclairage faible, homme mystérieux habillé d'une étrange façon. L'ambiance parfaite pour Halloween, et il était clair que ce que l'homme portait était un déguisement. « Sympa le déguisement. » répondit d'abord le blondinet, vraiment admiratif par les détails des vêtements. L'étreinte de Bonnie se fit plus forte, et Lynch avait compris le message. Mais ils n'avaient rien à craindre, c'était juste quelqu'un déguisé pour la soirée qui leur demandait l'heure. Rien de plus. « Oui, attendez. » Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre. « Il est 22 heure. » Le sourire de l'inconnu s’élargit. « L'heure du crime. » La voix se faisait glaciale, mais Greenwalt ne pouvait pas vraiment le prendre au sérieux. « Ah ah, ouais. » dit il dans un rire. Il ne savait pas trop en quoi il était déguisé, mais ça avait sûrement un rapport avec son thème, et il n'avait aucune idée à qui il avait à faire non plus. C'était Halloween, il n'y avait aucune à se poser. « Bonne soirée. » Il reprit leur chemin, toujours Bonnie à ses côtés. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas passer du temps avec lui, mais ils avaient d'autres maisons à dévaliser.

"Excusez-moi, est-ce que vous auriez l’heure ? » Cette voix qui les fit, elle et Lynch, se stopper, n’inspirait pas du tout confiance. La jeune femme avait même peur. D’autant plus en voyant le costume que l’homme à qui appartenait cette voix portait. Très réussi, très inquiétant. Ils étaient en plein dans Halloween, il n’y avait aucun doute là-dessus. La touche finale était le décor extérieur. Il aurait pu leur arriver quelque chose ici que personne ne s’en apercevrait. Lynch semblait apprécier d’ailleurs et ne pas se faire de soucis du tout puisqu’il se permit un petit commentaire sympathique. « Sympa le déguisement. » Bonnie était peut-être trop impressionnable mais elle n’arrivait pas à être aussi détendue que lui le paraissait. En voyant l’homme étrange, elle avait juste l’impression qu’il allait les éventrer. Enfin, elle se faisait surement des films. Si Lynch ne sentait pas le danger lui aussi, peut-être qu’elle se faisait simplement des films… Halloween avait souvent cet effet sur les gens. Le jeune homme donna ensuite l’heure à l’inconnu, comme il venait de le demander. Une fois que ce fut fait, Bonnie tira légèrement sur son bras pour qu’ils puissent reprendre leur route : plus vite elle serait loin de l’homme, mieux elle se porterait. Seulement, celui-ci en avait décidé autrement puisqu’il prit la parole et retint par la même occasion l’attention de son petit-ami. « L'heure du crime. » Son ton donna encore plus de frissons à la jeune femme. Lynch, encore une fois, sembla prendre ceci à la légère. Bonnie continuait de fixer le sol, elle ne voulait pas risquer de croiser le regard de l’homme sous peine de se liquéfier sur place tant elle n’était pas rassurée. « Bonne soirée. » dit-il enfin. Ce n’était pas trop tôt. La jeune femme ne se fit pas prier pour le suivre et ne salua même pas l’homme. Ce dernier ne répondit rien et disparut aussi vite qu’il était arrivé. L’américaine pressa un peu le pas. « Une dernière maison et on rentre d’accord ? Je commence à avoir froid. » A présent, elle ne pensait qu’à une chose : rentrer chez elle, dans le confort et la sécurité. Ils continuèrent d’avancer et étaient presque arrivées au bout de la ruelle lorsqu’elle sentit une main agripper son bras. « Ah ! » cria-t-elle en se dégageant rapidement. Elle regarda autour d’elle, encore plus inquiète qu’auparavant. Elle essaya de se rassurer en se disant qu’elle l’avait imaginé mais elle n’arrivait pas à s’en convaincre. Elle lança un regard apeuré à Lynch, qui devait surement la prendre pour une folle. « Quelqu’un m’a pris le bras. Je ne suis pas folle je te le jure ! »