« Ne t'inquiète pas Pete, ça va aller, l'ambulance arrive » Cela faisait maintenant une heure que le garçonnet était allongé dans le hall d'entrée du centre de loisirs avec Noélie à ses côtés. Les autres enfants étaient dehors et les collègues essayaient de les rassurer, de les rendormir mais c'était une mission presque impossible. La jeune Benson, elle, tenait la main du petit brun, lui racontant même des histoires. Les petits cochon, cendrillon, les sept nains. Tout y était passé mais le garçonnet avait toujours autant de mal à respirer. Il avait alors fallu se rendre à l'évidence et appeler le samu. Cela faisait maintenant une dizaine de minutes que le coup de téléphone avait été passé et Pete semblait toujours aussi inquiet malgré les mots doux de son animatrice. Il faut dire qu'il s'était bien dépensé pendant toute la journée. Le groupe n'avait cessé de crapahuter dans les bois à la recherche de feuilles pour constituer un herbier ou dans des grands jeux mis en place par les animateur. Pete n'était pas un enfant grognon, il avait même participer à toutes les activités avec enthousiasme. Assez sportif et fan de basket comme son paternel, il avait cependant des soucis de santé et était notamment sujets à des crises d'asthme dès que l'effort était trop intense. En général, il parvenait à se canaliser mais cette journée et cette nuité surtout lui donnait envie de participer à tout, comme tous les autres enfants sans se soucier de ses problèmes. Et Noélie n'avait pas été assez vigilante. Elle s'en voulait terriblement.
Et puis, les gyrophares de l'ambulance se mirent à clignoter dans le ciel, sans bruit. Et à partir de là, tout s'enchaina. Les médecins commencèrent par prendre la tension du petit avant de décider de l'emmener. Il réclama son doudou que Noélie s'empressa d'aller chercher avant de grimper à son tour dans la voiture. Sur place, cela est allé toujours aussi vite sans que la demoiselle ne puisse rien faire, hormis attendre en salle d'attente. Le petit garçon avait été emmené par le médecin sans même qu'on s'intéresse à elle. Après plusieurs minutes qui lui avait sembler être des heures, elle interpella un jeune homme qu'elle avait vu partir avec Pete. « Excusez moi, vous avez des nouvelles de Pete ? Le petit garçon admis après une grisse d'angoisse ? »
La vie d’Ezra était rythmée par ses gardes l’hôpital et il adorait cela. Il en profitait d’être jeune pour pouvoir les enchainer même si parfois il aimerait plutôt dire stop et aller faire la fête ou même dormir pendant toute une journée. Son boulot c’était sa vie, c’était ce qu’il aimait faire plus que tout et rien ne le ferait revenir là-dessus. C’était plus qu’un travail, une vraie passion. Soigner des gens, les faire aller mieux, les rendre heureux, il adorait cela mais lorsque cela concernait les enfants c’était encore pire. En effet le beau brun avait voulu se spécialiser pour être auprès d’eux tout le temps, tout simplement car c’était une manière d’exprimer son attachement envers eux mais c’était aussi le seul moyen qu’il avait trouvé pour cultiver le souvenir de sa fille chaque jour. De plus, faire aller mieux un enfant, un petit bout qui n’a rien demander à la vie à part vivre, c’était quelque chose d’essentiel pour le beau brun, une chose à laquelle il attachait beaucoup d’importance. Même si il se voyait chirurgien pédiatrique plus tard et pas seulement pédiatre, il aimait pour le moment toucher un peu à tout. Pour être un bon médecin il fallait savoir gérer tous les cas, un adage qu’il avait eu l’occasion de vérifier il y a peu, lorsque tout le personnel de l’hôpital avait été réquisionner à l’occasion d’un gros accident qui avait causé de nombreux blessés. Là, il avait du toucher à tout puisqu’il ne s’était pas occupé d’enfant, du moins pas d’enfants encore nés ! Mais bon… Ce passage difficile où il avait dû enchainer les premiers soins d’urgence pour stabiliser les patients était terminé et aujourd’hui était une journée beaucoup plus calme. Les urgences ne désengorgeaient pas comme d’habitude mais c’était plus pour des petites blessures que des grandes, jusqu’à ce qu’un petit garçon arrive emmener par les pompiers alors qu’il était en pleine crise d’angoisse. Les pompiers avaient déjà réussi à le calmer légèrement mais le jeune homme n’était pas encore totalement tiré d’affaire. A l’arrivée à l’hôpital il avait été mis sous la garde d’Ezra qui avait fini de lui prodiguer tous les soins nécessaires pour que sa vilaine crise d’angoisse lui foute la paix. Une fois le tout calmé, il avait commencé à revenir vers la salle d’attente où la famille du petit jeune homme devait sûrement attendre mais il fut interpeller par une jeune femme qu’il connaissait de vu, avec qui il avait surement échangé rapidement au moins quelques fois dans sa vie mais une jeune femme sur qui il n’arrivait pas à remettre un nom et un lieu de rencontre. Cette jeune femme l’interpella pour lui demander des nouvelles du petit garçon qu’il venait de soigner, nouvelles qui ne regardaient que sa famille même si c’était elle qui était arrivée dans le camion de pompier avec lui. Gentiment il lui demanda donc qui elle était sans la froisser. « Vous êtes de la famille ? Car je ne peux malheureusement donner des informations qu’aux membres de la famille. J’allais d’ailleurs voir s’ils étaient en salle d’attente ! Vous connaissez ce petit garçon ? »
Dans la salle d'attente, Noélie attendait assez angoissé par l'état du petit garçon. Elle avait tout essayer pour que le temps passe plus vite. Elle avait pris un thé à la machine mais il faut bien avouer qu'il était vraiment dégueulasse. Elle avait essayé d'appeler encore une fois les parents du petit mais il fallait croire qu'ils étaient sourd ou qu'ils avaient laissé leur téléphone en mode vibreur ou silencieux. En tout cas, ils restaient injoignables. Pas étonnant connaissant Aiden et Kaitlynn, les parents de Pete. Ce n'était pas la première fois que le garçonnet participait à ce genre d'animations, il était même parti en colonie l'an dernier et n'avait jamais eu de problèmes. Il était même plutôt débrouillard pour son âge. Elle avait passé un coup de téléphone à ses collègues pour les tenir au courant et pour prendre des nouvelles des autres enfants. Apparemment, le calme était revenu et ils étaient tous plus ou moins couché. C'était déjà une bonne chose. Tournant en rond dans la salle d'attente pleine des urgences, Noélie ne pu s'empêcher d'interpeller un médecin qui passait par là, ne tenant plus. Pourtant, il ne semblait pas décidé à lui donner des nouvelles de Pete.
« Non, ces parents ne sont pas en salle d'attente, je n'arrive pas à les joindre ». C'était vrai. Elle avait déjà laissé un message sur chacun des portables et n'avait pas le numero du téléphone fixe. « Je suis son animatrice. On était en train de coucher les enfants pour une nuitée et il n'arrivait plus à respirer. C'est la première fois que cela lui arrive». Elle semblait toujours bien inquiète et elle espérait vraiment qu'il allait lui donner des nouvelles. « Vous pouvez me dire s'il va mieux quand même. Il aime pas trop les hôpitaux en plus. »
Une fois que le petit garçon dont il s’occupait fut stabilisé et complètement sorti d’affaire, Ezra tenta d’aller à la rencontre de ses parents pour leur donner des nouvelles. Dans des cas comme cela, tous les parents étaient très inquiets même si il n’y avait pas vraiment quelque chose de grave alors il se devait de les rassurer. Cependant, en se dirigeant vers la salle d’attente il fut arrêté par une jeune femme qui était là, plus loin que les personnes normales n’appartenant pas aux personnels de l’hôpital ne pouvait aller. Il se demandait bien comme elle avait pu arriver là mais surtout il se demandait pourquoi elle demandait des nouvelles du petit dont il venait de s’occuper. Très vite, il lui posa directement les questions qui lui trottaient dans la tête. Malgré toutes les réponses qu’elle lui donna, il n’eut toujours pas la réponse à la principale question qu’il se posait maintenant : comment était-elle arrivée jusque-là ?
« Excusez-moi hein je ne suis que médecin et pas la police mais comment avez-vous pu arriver jusqu’ici, c’est interdit aux accompagnateurs des patients ici ! »
Le jeune homme ne voulait pas vraiment lui donner des informations tout simplement car il n’avait pas le droit de le faire, c’était peut-être bête mais il était un médecin consciencieux qui ne faisait pas ce qu’il n’avait pas le droit de faire, c’était aussi simple que cela.
« Donnez moi les coordonnées des parents, on n’aurait même pas du l’admettre ici sans un de ses responsables légals avec lui ! Il faut que nous arrivions à les joindre maintenant ! »
Ezra se saisit de tout ce qui lui donna la jeune femme et l’entraina avec lui vers l’accueil pour transmettre le tout à la standardiste, elle devait régler ce problème, ses parents devaient venir le retrouver ici et vite, surtout si il n’aimait pas les hôpitaux.
« Sachez qu’il va bien, c’est tout ce que je peux vous dire, il n’y avait rien de vraiment grave, mais maintenant il lui faut ses parents, je ne peux même pas vous laisser aller lui tenir compagnie ! Vous disiez que vous étiez en camping ou quelque chose du genre ? Les parents des enfants appelaient bien à un moment ou un autre non ? Ce moment était déjà passé peut être ? »
Les deux jeunes gens restaient près de l’accueil pour avoir des nouvelles des parents de l’enfant grâce à la secrétaire qui faisait et refaisait le numéro qu’Ezra avait eu de la jeune femme, mais en vint…
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