Aujourd'hui, j'avais prit la voiture et c'était tout simplement pour faire un tour. Parce que j'avais envie de penser à rien, parce que j'aimais bien ouvrir la fenêtre et sentir le vent sur ma peau. Ahh ~ La belle vie. Avec un peu de simple plan, pas trop fort. J'étais juste bien, c'était cool. Je m'étais réveillé de bonne humeur ce matin et j'avais manger du nutella. La vie est belle avec du nutella !

Donc voilà, j'avais prit la voiture et était partit, tout simplement. Oui et dans mon insouciance, je ne me rendis pas compte que ma voiture était tranquillement en train de s'arrêter. Mais elle le fit. Je me stationnai sur le bord de la route et sortit de l'automobile en boudant. Je pris mon téléphone mais évidemment, il n'y avait plus de batterie ! Alors j'étais là, accoté sur ma voiture, en boudant. Puis j'entendis une voix. Et non, pas dans ma tête, si c'était ce que vous vouliez savoir !« Sun... En difficulté ? »... Ohh il ne manquait plus que ça ! Non mais je l'aimais bien, c'est vrai... Mais il allait se moquer. Comme toujours. Bon OKAY, je l'admets, je me moquais aussi, mais c'était ce qui formait notre amitié, n'est-ce pas ~ ? « Non... Je m'en sors très bien....huhum.. Bon ok. Mais je jure c'est pas ma faute, j'ai rien fais. Et puis pourquoi tu te moqueeeee... Monsieur je-suis-brésilien-alors-tout-le-monde-maime ! » Un petit sourire c'était dessiné sur mon visage, un tout petit. Oui juste pour dire que ce n'étais pas bien méchant. Non parce que je boudais quand même, hein !

« C'est pas parce que je suis brésilien que tout le monde m'aime ! C'est parce que je suis moi, tout simplement. » Qu'il avait dit, en haussant un sourcil, trop, trop sûr de lui. Pfffff ~ Je soupirai, désespéré de son éternel attitude de lui-même. Est-ce que ça existe une attitude de quelqu'un ? Parce que Ronon avait son attitude bien à lui moi je dis. Oui. L'attitude de lui-même de Ronon-le-brésilien. Un sourire s'étira sur mes lèvres. Je l'imaginais habillé en superman avec marqué Ronon-le-brésilien sur son costume au lieu de ''superman'' justement. J'imagine trop. Je pense trop. C'est maaal ~ . « Non c'est pas parce que c'est toi ! Ça ce peux pas ! Enfin, t'es trop toi ! Moi par contre je crois que je suis bien, hein que je suis bien ? Ouais je suis bien.. » Avais-je finalement dis. Je n'étais pas du genre à me venter, pas du tout même, c'est contre ma nature, en réalité. Mais j'aimais bien rigoler un peu comme ça avec Ronon. « Je t'aurais bien laissée te débrouiller toute seule, mademoiselle je-m'en-sors-très-bien, mais... tu veux que je jette un œil ? ». Hein ? Pourquoi ? J'étais parfaitement capable de me débrou-... Non. Pas du tout. Je pourrais pas vraiment me sortir d'ici avec moi ET ma voiture en vie s'il m'aidait pas, en vrai. « Je suis pas Mademoiselle-je-m'en-sors-très-bien, tu sauras ! C'est juste que c'est vrai que je m'en sors...ou pas... Okay, jette un oeil. Mais touche pas, regarde pas avec les mains, je veux pas que tu brise ma voiture...» Avais-je finalement répondu sous le ton de la rigolade.

Il avait secoué la tête, probablement désespéré par moi. Oui, non, mais... Je suis désespérante, je le sais et je m'assume trèèèès bien ! Bon d'accord, parfois c'est un peu déprimant, je l'admets. Il m'avait sourit. Hein ? Il y avait un truc dans son sourire, j'arrivais pas à mettre la main dessus... Je haussais donc les épaules en lui souriant aussi. Finalement il s'était approché du véhicule, je l'avais bien informé de ne pas touché, pour pas qu'il brise quelque chose... « Je peux soulever le capot, au moins ? » J'allais répliquer que nah pas du tout, mais bien évidemment, il le fit quand même ! « Je crois bien que ton moteur est grillé. » Heiiin ? De quoi mon moteur est grillé ? Je lui ai rien fais ! Une moue boudeuse apparue sur mon visage. Ça m'apprendra à refuser les VRAIES belles voitures que papa m'offrent. Berk. Non je peux pas. « C'est ta faute je suis sûr, je t'avais dis de pas y toucher aussi ~ ... » Dis-je finalement, encore une fois, tout simplement pour rigoler... Je passai ma main dans mes cheveux et soupirai. « Vue que c'est de ta faute faut que tu me paye le taxi jusqu'à la maison, NA. »... J'allais sûrement payer mon taxi, mais tant pis, j'aimais bien l'énerver et j'allais tenir l'affirmation que c'était sa faute, juuusqu'au bout... Un sourire angélique se dessina alors sur mon visage... Héhé.

Il avait levé les yeux au ciel, probablement désespéré par moi. Héhé, je sais, ça m'arrive d'être désespérante... « Mais bien sûr ! C'est pas ma faute si tu sais pas conduire, tiens ! Quand on sait pas conduire, bah on conduit pas ! » Quoii ? Il osait dire que je ne savais pas conduire ! Pfff ! Je ne répliquai rien et exigea qu'il me paye le taxi, puisque c'était.. ''sa faute'' ... Bon, je sais très bien que ça ne l'était pas, je faisais que rigoler, mais j'avais l'impression que finalement, je l'avais peut-être frustré un peu... pourtant, un sourire angélique ornait mon visage ~ « Vu le prix de cette caisse, ton taxi tu peux bien te le payer toute seule. » ... Wah. J'aurais vraiment pas dû lui parler comme ça il faut croire. Je n'aimais pas vraiment qu'on fasse référence à l'argent. Surtout cet argent, étant donné qu'elle appartenait à mon père. Je sais, j'avais qu'à refuser, mais j'en avais besoin de l'argent et je m'étais bien promis que bientôt, lorsque j'aurai mon propre argent à moi, eh bien je me les achèterais mes trucs. Et que je me paierais un autre appartement ! « Bah c'est pas comme si je l'avais demandé, non plus, cette caisse ! ». Ah non... j'aurais peut-être pas dû le dire ça. Mon père était apparu dans ma vie juste après la mort d'Eun Mi. C'est ce qu'il avait fallu pour qu'il se montre... alors bon.. « Je peux te ramener sinon... à pieds. » . Dit-il finalement en souriant. Je soupirai. Ouaiiiiiis ~ Il pouvait toujours. « Ah mais t'es certain ? C'est parce que je voudrais pas que ta précieuse petite personne s'oblige à marcher par ma faute, hein ~ ». Avais-je dit, avec une expression totalement fausse de graand questionnement sur le visage.

Je n'aimais pas la façon dont il me regardait. J'avais vraiment l'impression d'avoir été trop loin, je ne comprenais pas, je ne faisais que rigoler. On aurait dit que je le dégoûtais, tout d'un coup... J'aurais dû faire attention, oui, c'est pas mon genre d'être méchante je voulais pas... « Ma p- Ma petite personne ? Eh, j'aurais pu passer mon chemin et te laisser dans la merde aussi ! ». Oui, il avait raison, il aurait pu... Mais il ne l'avait visiblement pas fait. Je croisai mes bras sur ma poitrine, en fronçant les sourcils et en faisant une moue boudeuse... Pourtant, il avait l'air un peu moins énervée. J'allais ouvrir la bouche pour répliquer quelque chose... Mais il parla le premier. « Et puis comment ça, t'as pas demandé la caisse ? Tu t'fais entretenir, c'est ça ? ». Je ne savais vraiment pas quoi dire. C'était un point plutôt sensible, je l'admet. Mon père. Bon, il ne le savait pas ce n'était pas sa faute... Je n'allais pas me fâché après lui, mais je crois juste qu'il était temps d'arrêter de jouer un peu.. Non ? « Si ! C'est ça ! Et alors, ça te dérange ?? Et j'ai un énorme appartement aussi ! Et la bouffe que je veux quand je veux ! Une tonne de fric ! Les fringues que je veux et la vie que je veux, aussi, voilà, ça te dérange ?. Je l'avais dit, avec une moue toujours aussi boudeuse. Pas en colère, mais un peu triste. Parce que, je savais très bien que même si j'essayais de me convaincre... j'avais tout sauf la vie que je voulais.

Il devenait un peu fâché. Et c'était normal, je l'avais provoqué... Je n'aurais pas dû, ce n'est pas moi, je ne voulais pas non... c'était pas bien. Mais il avait touché un point sensible, comme je disais, et je n'avais pas aimé ça... J'aurais juste dû lui dire d'arrêter au lieu de m'emporter.. Mais non, j'avais fais l'idiote ! Et voilà où on en était. « Ah bah ça va, mademoiselle a la belle vie ! » J'hochai la tête, pour confirmer. Bof, en ce moment... Qu'il pense que j'ai la belle vie était plus facile que de le nier. Mais la suite de ses paroles étaient trop méchantes... trop cruelles. « Et sinon tu bosses des fois, tu connais la sueur, plus de dix heures de boulot d'affilée, le travail physique, le vrai ? Ou t'appelles juste tes parents & ils te font un virement bancaire ? » Parce que absolument que je connaissais ça. Après la mort d'Eun Mi, avant que papa débarque et... pendant que maman n'arrêtait pas de boire, c'est bien moi qui m'occupait de tout, n'est-ce pas ? C'est moi qui ramenait l'argent à la maison... et elle qui l'utilisait pour boire. Elle me criait dessus, me traitait de tout les noms puisqu'elle m'accusait de la mort de ma soeur... Bref, ses paroles, là, à l'instant, bah elle me faisaient mal. Je n'allais pas pleurer ! J'allais me retenir ! Je ne suis plus un bébé. Mais penser à maman, à Eun Mi... Si je suis ici c'est pour fuir tout ça. Je me laissai glisser sur la voiture et m'assit par terre, les genoux ramené contre ma poitrine. J'essuyai mes yeux, qui commençai à picoter. « Oui. C'est exactement ça. Je connais rien de tout ça... ». Puis en fixant le vide je continuai. « Ronon... Avant que mon richissime de père entre dans ma vie, il y a de ça 2 ans, j'ai eu le temps de vivre la mort de ma soeur et l'alcoolisme de ma mère. Tu crois que j'ai pas travaillé ? Je m'en plains pas. C'était pour maman et même si elle me déteste, c'est pas grave. Mais retire tes paroles... s'il-te-plait.» Je ne sais pas pourquoi je lui avais dit... Mais je l'avais fait.

Je fixais toujours le vide, en pensant à Eun Mi. Surtout à Eun Mi. Ça serait toujours elle. Oh j'adorais maman... Elle était ma mère après tout ! Et c'est peut-être cruelle et méchant de dire ça, parce qu'enfin, c'était maman, quoi ! Mais perdre maman aurait été plus normal que de perdre ma soeur. Ma soeur était tout pour moi, elle donnait des couleurs à la vie et me donnait l'oxygène dont j'avais besoin pour respirer. Et là du jour au lendemain... Plus de Eun Mi. Juste moi. Moi et moi-même. C'était triste, d'être seule, sans elle. « Pardon, je voulais pas... Te rappeler de mauvais souvenirs et te faire pleurer. » L'entendis-je dire. Je relevai la tête vers lui. Hein ? Mais je pleurais pas, hein que je pleurais pas ? Ah si. Je pleurais. J'essuyais rageusement mes joues parce que je détestais pleurer devant les gens... « Et je suis désolé, pour ta soeur... Je comprends ce que ça fait... » Le pauvre. Parce que c'était la pire chose qui ne pouvait pas m'arriver. Je ne souhaitais ça à personne ! Mais je savais que trop bien que ça arrivait quand même. « Ca fait mal ici » Dis-je en mettant une main sur mon coeur. « Et là. » Dis-je en mettant alors, une main sur ma tête. « Et ici aussi. » J'avais mise une main sur mon ventre. « En fait, ça fait mal partout et c'est horrible. » Je tournai la tête vers lui. Il avait dit qu'il savait ce que c'était. Alors forcément, il voulait dire qu'il avait perdu un proche. « C'était qui ? » Lui demandais-je finalement, avec de la douceur dans la voix et une énorme compréhension, aussi.

Il me regardait exactement comme s'il me comprenait. Parce qu'après tout, c'était le cas, n'est-ce pas ? Je ne savais plus quoi dire lorsque je parlais de ma soeur et pourtant, j'en pensais des choses ! Je n'aimais tout simplement pas que les gens sachent, où qu'ils me prennent en pitié. Mais lui ce n'était pas pareille. Il ne faisait que me comprendre. « Ma fiancée... et ma mère. » Je baissai les yeux. C'était horrible. J'avais perdu ma soeur et j'avais envie de mourir. Il a perdu la femme de sa vie et celle qui lui avait donné, cette vie. Je ne sais pas ce que je ferais s'il fallait que je perde quelqu'un d'autre, encore.« Ca va faire quatre ans... mais la douleur est toujours la même. » Il y avait tellement de douleur dans son visage... Et je comprenais tellement. Enfin, peut-être pas de la même manière, mais quand même. « Moi, deux ans. Dit... Pourquoi est-ce que les gens disent que le temps arrange les choses, Ronon ? Moi j'ai pas l'impression que c'est vrai. Non ça doit pas être vrai du tout, en fait. Ça arrange rien. Je ne sais pas pour toi, mais moi elle me manque un peu plus chaque jour... » J'avais envie de pleurer, mais je relevai les yeux vers lui, un sourire sur les lèvres. « Tu peux me parler d'elles tu sais... Si tu veux. Si ce n'est pas trop douloureux et si... si ça peut te faire du bien. » Je voulais bien qu'il parle d'elles. Parce que ça m'éviterait de trop penser à mon problème à moi. Et parce que je voulais qu'il se vide le coeur. Je voulais l'aider, un peu, même si Dieu sait que je sais qu'il n'y a rien à faire. Mais si ça pouvait lui faire du bien... alors c'était déjà ça de gagner, non ?