Lorsqu'elle agrippa à son bras par réflexe, Lynch fit un geste brusque avec son autre bras et sa cigarette tomba en bas de l'immeuble. Oops. Lynch ne put s'empêcher d'éclater de rire. C'était le genre de blague qu'il aimait bien faire, surtout à son boulot lorsqu'un de ses collègue se balance avec sa chaise. Bon il était arrivé une fois où un de ses employés était vraiment tombé, mais il n'était pas décédé pour autant. Lynch pensa alors qu'il faudrait qu'un jour il les prenne en vidéo, et en faire un best of. Là il avait bien fait exprès de ne pas trop appuyer. Il ne voulait pas sa mort sur la conscience. Tout de même, ce genre de réaction restait priceless pour le jeune PDG. « Je pense que si j'avais vraiment voulu te pousser, j'aurai utilisé les deux mains. Donc possible que tu aurais rien eu pour t'accrocher. Ou alors, ça aurait fait comme le Roi Lion, si tu vois de quelle scène je parle. » Lynch faisait bien évidemment référence à la triste scène entre Scar et Mufasa.

Aspen se mit à éclater de rire juste après que Lynch ait fait de même. Elle était encore un peu secouée par la peur qu'elle avait eu (l'immense peur !) mais cela aidait à la faire redescendre quelque peu. L'atmosphère était détendue, la soirée lui plaisait vraiment. Elle ne pensait pas en venant à l'Awesome que le hasard la mènerait à ça. Mais elle se sentait bien, c'était l'important. « Évidemment. C'est bien l'une des seules références que tout le monde pourrait comprendre. Ou alors je me ferais du soucis pour ces personnes ! » Le Roi Lion était simplement un des meilleurs films tous films confondus. Un de ses favoris, un des seuls qui avait réussi à la faire pleurer, et qui la faisait pleurer à chaque fois. « Enfin bon on ne parle pas plus de ça hein C'est mon talon d'Achille, je vais pleurer. » La jeune femme était effectivement capable de pleurer.

Ça va, finalement Aspen n'avait pas si mal pris sa petite blague. Certaines filles l'auraient sûrement engueulé pour ensuite bien le frapper, le trouvant immature de jouer sur ce genre de chose. Mais pas elle. Elle avait ri comme lui, ce qui le fit encore plus sourire. Lynch acquiesça lorsqu'elle disait que tout le monde connaissait le Roi Lion. C'est vrai, qui ne connaissait pas ? Sûrement sa mère et son père, maintenant décédé, qui étaient bien trop absorbés par leur travail pour se regarder ce genre de film avec leur seul et unique fils. Mais c'était tant pis pour eux. « C'est pas vrai ? » demanda t-il en rigolant. « Vas y, pleure, tu auras fait la totale ce soir avec moi ! Je t'en pris. Je ne te jugerai pas. » Il souriait. Évidemment, il disait ça pour rire. Il ne voulait pas la voir pleurer, car une femme qui pleurait c'était toujours difficile à réconforter... Enfin, il trouvait. Et puis, ça serait bizarre, pleurer comme ça, surtout pour un dessin animé.

« Tu n'as jamais pleuré devant le Roi Lion ? Es tu sur d'avoir un cœur ? » Aspen prit une mine faussement choquée. C'était un homme, il n'allait pas avouer si facilement qu'il pleurait, surtout pas devant une fille. Comment casser un mythe autrement ? Suite à ses mots, Aspen baissa la tête, la prit entre ses mains, puis commença à renifler. Elle aurait pu faire actrice... Enfin, ses cours de théâtre au collège lui servaient pour la première fois, même là elle exagérait pas mal et se doutait que Lynch n'allait pas rentrer dans son jeu.

« A vrai dire... Non. Mais c'était vraiment triste comme séquence ! » C'était vrai, Lynch n'avait jamais pleuré devant des dessins animés, et il ne savait d'ailleurs pas pourquoi. Devant quelques films oui, ça lui était déjà arrivé. C'est peut être parce qu'il prenait les films d'animation trop à la rigolade, comme tout en fait. Il pouvait rire de la mort, même si c'était horrible. Aspen commença à faire des bruits étranges. Le jeune homme fronça les sourcils se demandant ce qui se passait. Elle allait vraiment pleurer ? Finalement, vu sa gestuelle, c'était du pipo. « Ouais, genre ! » s'exclama t-il en lui donnant sur une légère tape sur son bras.

Voyant que sa comédie ne fonctionnait pas, et en sentant le léger appui de la main de Lynch sur son bras, elle arrêta immédiatement et releva la tête vers le jeune homme, une mine déçue sur le visage. « Tu aurais pu faire semblant de me croire un peu plus longtemps... Moi qui pensais que j'avais aussi un talent d'actrice... J'avais prévu d'arrêter les cours et de faire carrière à Hollywood ! » Puis elle haussa les épaules. Tant pis. « Bon au pire je peux toujours jouer au loto et espérer gagner un jour, pas trop tard. Ou alors il faut que je me trouve un milliardaire à épouser. C'est bien comme plan non ? » Ahah, comme si l'argent était tout ce qui l’intéressait. Mais c'était juste histoire de plaisanter un peu et de préserver cette ambiance qui lui plaisait de plus en plus.

« Oh... Désolé dans ce cas d'avoir brisé tes espoirs dans une carrière si prometteuse. Mais entre toi et moi, je pense que tu aurais surtout fait des soap opera... No offense. » Il leva les mains en haussant les épaules avec une expression qui lui faisait comprendre que ce qu'il lui disait c'était bien évidemment que son opinion. Aspen lui sortit ensuite une phrase complètement cliché, celle que toutes les femmes sortent lorsqu'elles veulent devenir riche sans rien faire. « Le loto ne fera que rembourser tout ce que tu auras dépensé pour gagner. » Puis il rajouta avec un sourire malicieux. « Épouse moi dans ce cas. »

A sa remarque, Aspen prit un air faussement indigné. « Tu sais prédire l'avenir toi ? Pfff. Je suis offensée. » Elle fit de bouder en lui tournant le dos, les bras croisés. Elle n'avait jamais été comme ça avec personne. Elle osait plus que d'habitude, osait jouer, osait taquiner aussi. La jeune femme était comme métamorphosée. Sa remarque suivant ne fit que la faire bouder un peu plus. « Tu veux bien arrêter de briser TOUS mes espoirs et mes rêves ? Tu veux vraiment me faire pleurer toi ! » Bon non, elle ne pleurerait pas pour si peu. Mais quand même, même si elle ne faisait que plaisanter, Lynch avait une façon bien particulière d'encourager les gens. Sa dernière remarque, qui détonnait parmi les paroles qu'il avait prononcé, la fit se retourner. Elle garda tout d'abord son air sérieux. « D'accord. Allons-y. Fais gaffe je te prends au mot ! » C'est là qu'elle se mit à sourire.

Lynch se mit à rit en voyant sa réaction disproportionnée. Maintenant elle était dos à lui. « Mais roooh. » il souriait. Il posa sa main sur épaule pour l'obliger à se retourner mais elle n'en fit rien. Elle boudait toujours, et Lynch finit par abandonner. Elle finirait bien par se retourner. « Tu parles de larmes toi ! Mais si tu pleures vraiment, je tirerai mon chapeau. » Même si c'était des fausses larmes. Après qu'il lui ait proposé de se marier, elle se retourna enfin. « Ah ! » s'exclama t-il en la pointant du doigt. Le mariage était vraiment quelque chose qui attirait les femmes. Lui aussi aimerait bien se marier, mais avec la bonne personne. « Oula... Doucement. Je n'ai pas dit maintenant. On peut en reparler dans quelques années, si tu veux. » répondit il en se rapprochant doucement d'elle.

Aspen ne se concentrait à présent que sur le sujet "mariage". Il en avait parlé, il fallait qu'elle assume. Bon bien sûr, la jeune femme ne comptait pas se marier, ni maintenant ni jamais. Mais elle était d'humeur taquine donc elle comptait bien continuer sur cette voie. Déçue par le réponse du jeune, elle fit la moue puis prit une mine déçue, triste. « Évidemment. Tous les mêmes, des promesses, des promesses, et au final rien ! » Elle regarda ensuite dans les yeux. « Qu'est ce qui te dit que je vais attendre ces "quelques années" ? Tu ne veux pas, tant pis pour toi, je trouverai quelqu'un d'autre. » La jeune femme le sentit se rapprocher d'elle, et étonnamment, elle ne bougea pas, n'eut aucun mouvement de recul comme elle le faisait habituellement. Le fait qu'il parle d'un plus tard éventuel voulait dire qu'il l'aimait bien. En tout cas, c'était ce qu'elle avait compris.

« Hé ! » Il prit une mine, choqué par ses propos. « Je suis un homme de paroles, mademoiselle ! » Bien sûr qu'il l'était, quand il le pouvait. Généralement il tenait à ses promesses, mais il est vrai que celle ci était très dur à tenir. « Tu n'es pas sensée être mineure ? » Pour lui, il fallait attendre la majorité avant de se marier, et dans certains états c'était le cas. En plus de ça il imaginait qu'Aspen était assez droite à ce sujet, genre avoir terminé ses études et tout avant. Il passa doucement une main dans les cheveux de la demoiselle. Il ne la croyait pas vraiment qu'elle était mineure. « Tu penses retrouver un milliardaire plus tard ? Et aussi séduisant que moi ? » demanda t-il sur un ton légèrement moqueur. Il doutait que ce soit le cas, sauf si vraiment elle avait de la chance. Mais lorsqu'il avait sorti ça, il ne se voulait pas blessant en la prenant de haut.

« Et bien montre-le ! Puis tu sais, je suis une femme très demandée. Tu devrais m'épouser avant que quelqu'un d'autre ne me mette le grappin dessus. » Elle haussa ensuite les épaules, avec un demi-sourire. Cela voulait dire : tant pis pour toi. Quand il lui rappela le fait qu'elle était mineure, Aspen se mit à rire. Elle avait oublié ce détail. Elle avait dit tellement de choses, et il s'était passé tellement de choses depuis le début de la soirée qu'elle n'arrivait plus à suivre. « C'est qu'un détail. » Elle balaya le sujet d'un geste de la main.

Aspen sentit ensuite la main du jeune homme de poser dans ses cheveux. Un petit, minuscule frisson lui parcourut le corps, puis elle posa sa main sur celle de Lynch. Elle le regarda à nouveau dans les yeux. « Bien sûr. Les milliardaires ça court les rues. Puis peu importe qu'il soit séduisant, il n'y a que l'argent qui m’intéresse. » Son air se voulait très sérieux, mais elle voulait qu'il comprenne quand même qu'elle plaisantait. Après, elle s'empara de sa main, puis l'écarta, faisant redescendre leurs deux mains sur son épaule. « Bon après, c'est sûr que tu es très séduisant, ce n'est pas négligeable. A choisir, c'est toi que j'épouserais, mais je n'ai pas envie d'attendre des siècles. Et en général quand j veux quelque chose je l'ai assez rapidement. Je saurais te convaincre. » Son regard et sa voix étaient pleins d'assurance.

Il haussa lui aussi les épaules. « Pourquoi me presser ? Tu as dit être allergique aux relations humaines, donc j'en conclue que tu es le genre à rejeter les demandes de tes prétendants. » Il souriait toujours. Décidément ce soir il n’arrêtait pas. Moui, « détail » comme elle disait.

Lynch sentit la main d'Aspen sur la sienne. Qu'allait elle faire ? Le rejeter ? Ça serait vraiment dommage. Il était clair que Lynch tentait une approche. Aspen l'avait attiré avec son côté asociale qui en même temps faisait des efforts avec lui. C'était un peu comme un challenge pour lui. « Vraiment ? Que l'argent ? Serait tu prête à coucher avec eux, sachant que la plus part ont plus de 50 ans ? Si un décide de se caser avec toi, crois moi que ce ne sera pas uniquement pour que tu lui vides son compte en banque. » Il la regardait dans les yeux. Il avait bien compris qu'elle ne parlait pas sérieusement. « Mais après, je ne veux pas briser tes espoirs, hein... » Il sourit amusé et baissa légèrement la tête, flatté. « J'y gagne quoi moi à me marier tout de suite avec toi ? » il avait relevé son regard. Son bras faisait maintenant le tour de ses épaules. Ils faisaient un beau couple, assis sur le toit en pleine nuit. Maintenant, c'était son visage qu'il rapprochait du sien, doucement sans vraiment encore tenter un baiser.

« Eh bien j'ai décidé que j'allais changer. Comme apparemment mon charme fonctionne sur toi, parce que cela fait presque une heure que l'on discute et que tu ne t'es toujours pas enfui, je ne vois plus de raison de ne pas en profiter. » Évidemment, ces fausses manières prétentieuses n'étaient encore qu'une plaisanterie. Comme si elle pouvait devenir une toute autre personne en un claquement de doigt.

Aspen eut un air de dégout à l'idée de coucher avec de vieux hommes de cinquante ans et plus. C'était la faille de son plan. Sinon le reste sonnait plutôt bien. « Je n'ai pas encore pensé à cet aspect là... Mais... Dans le pire des cas, il faut parfois faire d'énormes concessions pour avoir ce que l'on veut. » Au pire, elle pouvait toujours offrir des prostituées à son hypothétique dinosaure de mari. « Ouais bon en fait, c'est toi que je veux. Je ne suis pas prête pour ces concessions. »

A sa question suivante, elle fit mine de réfléchir quelques secondes. « Rendre jaloux tous tes potes avec ta femme super sexy ? Rendre jaloux tous tes concurrents parce qu'aucun deux n'a de femmes aussi sexy à ton bras ? J'en sais rien moi, je vois pas mal de raisons. On donnerait bien en photo en tout cas, c'est tout ce que je sais. » Elle le regardait toujours, son sourire s'accentuant de plus en plus. « Tandis que si tu attends un peu, je ne serais peut-être plus aussi jolie, ou sexy... Après c'est toi qui voit. » D'un coup, elle vit la tête du jeune homme se rapprocher de la sienne. Le rythme des battements de son cœur s'intensifia. Elle avait vu assez de films et de séries américaines pour savoir ce que cela signifiait. Allaient-ils s'embrasser ? Allait-il l'embrasser ? Elle hésita, n'étant pas vraiment que c'était ce qui allait se passer. Alors pencha la tête légèrement, et fixa son regard sur lui, attendant qu'il fasse quelque chose.

« Mais, je ne suis pas comme le autres. » Il haussa ses sourcils comme pour l'impressionner.

Son expression de dégoût voulait tout dire. Beaucoup de femmes racontait ce genre de chose, mais combien iraient elles jusqu'à vraiment coucher avec un quinquagénaire ? Très peu. Sauf celles qui avaient soif de pouvoir, mais Aspen n'avait pas l'air d'être ce genre là. « Ouais, dans le pire des cas, hein. » il sourit de plus belle. « Ouais hein, je suis quand même le mieux de tous. »

Il l'écoutait parler. Rendre jaloux les autres ? Ce n'était pas vraiment son genre, sauf peut être lorsqu'il s'agissait de son principal concurrent, Michael. Pour ça, il était presque prêt à tout, d'autant plus que maintenant il avait Bonnie dans son équipe. « Tu sais que j'ai des mannequins à mes pieds ? Donc, ça ne marche pas trop ce genre d'argument. » Il cilla plusieurs fois et il rajouta. « En plus si dans quelques années tu n'es plus aussi jolie, tu m'auras trompé sur la marchandise. » Son visage n'était plus qu'à quelques centimètre du sien. Il hésita un instant pour voir comment elle réagissait à cette approche, mais elle ne semblait pas vouloir bouger. C'était donc plutôt bon signe. Il se rapprocha d'elle pour finalement sceller ses lèvres sur les siennes.

A la remarque de Lynch sur les mannequins, Aspen fit un léger sourire, la tête toujours penchée. « Je pourrais être mannequin, si je le voulais. J'en suis sûre. Engage moi. » dit-elle d'une voix à peine audible, très sérieuse. La proximité avec le jeune homme avait créé une certaine intimité et elle sentait qu'il valait mieux murmurer, elle ne savait pas trop pourquoi. « Tu devrais me faire confiance. » puis elle lui fit un clin d’œil discret.

Après ça, ce qu'elle avait pressenti arriva. Lynch s'était approché significativement d'elle, et avait fini par poser ses lèvres sur celle de la jeune femme. Son coeur s'était comme arrêté l'espace d'une demie-seconde, et se laissa faire au début. Elle ne mit pas longtemps à répondre au baiser, puis à se rapprocher un peu plus de lui, accrochant sa nuque au passage. C'était le premier baiser d'Aspen depuis un long moment, et c'était plutôt très agréable. Elle écarta ensuite sa tête, pour reprendre sa respiration, sans toutefois décoller leurs corps, ni ôter sa main du jeune homme. « Et bien je dois dire que ça... Wow, je ne m'y attendais pas. Pas vraiment. » Peut-être pas si tôt non plus. En fait elle avait l'impression que cela n'avait duré que dix minutes, tant la soirée avait été agréable. Mais il s'était en réalité déroulé un peu plus de temps. La soirée était décidément pleine de surprises, et elle prenait un tournant étonnamment plaisant.

Lorsqu'il commença à l'embrasser, Lynch pensait qu'elle allait finalement le repousser, mais ce ne fut pas le cas. Bien au contraire, elle avait répondu et avait même fini par prendre sa nuque. Le baiser était tendre, et changeait un peu de ceux qu'il avait pu donner à Kyah quelques semaines auparavant. Alors qu'il allait continuer, Aspen se dégagea. Lynch lui adressa un sourire pour lui faire comprendre qu'il fut plaisant pour lui de l'embrasser. Il y avait toujours la même proximité entre les deux, et il ne pouvait décrocher son regard du sien. Il pouffa légèrement. « Vraiment ? » Le jeune homme ne savait pas si il pouvait se permettre de l'embrasser de nouveau. Il tenta tout de même une seconde approche.

Aspen était loin de s'être imaginée qu'en sortant, elle finirait par embrasser un homme. Séduisant en plus. Séduisant et célèbre. C'était son jour de chance ou quoi ? Habituellement, les hommes qui essayaient de la draguaient étaient des sortes d'adultes, toujours coincés dans leur adolescence, à la technique vieille de cent cinquante ans, souvent maladroits. Mais là, non, Lynch semblait parfait. C'était peut-être le baiser qui lui avait fait tourner la tête, mais Lynch lui semblait vraiment parfait. Toujours collée à lui, elle se mordit la lèvre, baissa le regard, et rit légèrement. Elle s'était bien montée la tête pour rien finalement. Ce n'était pas si horrible que ça les contacts "rapprochés". Elle ne savait pas comment agir, toujours pas, parce qu'elle n'était pas vraiment habituée à ce genre de situation. Elle se laissa donc faire, et laissa le jeune homme s'approcher à nouveau. La jeune femme avait très envie de l'embrasser à nouveau, c'est pourquoi ce fut elle cette fois qui prit l'initiative d'un nouveau baiser, qui dura surement tout aussi longtemps que le premier. «Qu'est ce qu'on est en train de faire, là ? » demanda-t-elle, en s'écartant légèrement.

Ils s'embrassèrent de nouveau. Il n'aurait jamais pensé que deux/trois semaines après sa rupture avec Kyah il aurait embrassé Aspen. C'était peut être le destin finalement ? Bon, peut être un destin forcé, mais quand même. « Qu'est ce qu'on est en train de faire, là ? » demanda-t-elle. Lynch haussa les épaules, avec leger sourire sur les lèvres. Elle se détacha un peu de lui. Avait il fait quelque chose de mal ? « Je ne sais pas. Qu'est ce que tu crois que l'on fait ? » Pour lui, c'était évident, il était entrain de la « pécho » (omg, désolée, j'voulais trop le sortir), ils s'embrassaient, et peut être que ça mènerait à plus vers la fin de la soirée ? Sauf elle ne voulait pas et qu'ils devaient arrêter maintenant. Enfin, si ce n'était pas ce qu'elle voulait, c'était sûr qu'ils se stoppent ici, sinon il serait trop frustré.

« Non mais... Qu'est ce que ça veut dire ? C'est peut-être un peu tôt, et je n'ai pas envie de paraitre pour la fille qui s'emballe trop et qui se voit déjà mariée avec toi, mais c'est l'histoire de cette soirée, et après rideau, ou bien tu penses qu'il y a une chance pour qu'on se revoie ensuite ? Tout ça c'est très nouveau pour moi. Pas que ça ne me plait pas, au contraire, mais... je réfléchis toujours trop à tout, et je pense que j'aimerais bien être fixée. Même si j'ai conscience que ça gâche un peu le moment. » Dans la logique des choses, la prochaine étape était qu'ils allaient finir par coucher ensemble. Enfin ça aurait pu arriver s'il ne s'agissait pas d'Aspen et de sa première fois. Lynch avait beau être séduisant, gentil, et il avait beau embrasser merveilleusement bien, sa virginité n'était pas une chose qu'elle prenait à la légère. Elle le connaissait à peine et ne se sentait pas vraiment prête à aller jusqu'au bout. Elle espérait cela dit qu'il comprenne qu'il ne fuit pas. Ce sera vraiment trop bête... Surtout qu'ils avaient jusqu'ici passé une excellente soirée.

Lynch se pinçait les lèvres. Il ne savait pas trop quoi répondre. Était ce une question piège ? Dans tous les cas, il ne voulait pas lui mentir. « Eh bien, ça dépend de toi. Ca peut être que pour cette nuit, mais ça peut continuer après. » Il marqua une pause et baissa la tête. Il ignorait qu'Aspen était toujours vierge. Être asociale ne signifiait pas non plus être indiffèrent à certains plaisirs. « Tu sais, ça ne me dérangerait pas de te revoir. » dit il sincèrement. Il releva son regard pour le replonger dans celui d'Aspen.

Aspen fut rassurée par la réponse de Lynch : il n'avait pas fait tout ça juste pour une nuit. Elle aurait vraiment été déçue. Mais là... Non. Il était décidément parfait. La jeune femme sourit en baissant la tête, puis se sentit rougir. « J'ai très envie de te revoir. » Elle releva la tête en même temps que lui plongeant son regard dans celui du jeune homme. Elle attrapa sa main, puis commença à se lever. « Tu me ramènes chez moi ? Ça te dérange pas ? Il commence à se faire tard. » Puis il fallait qu'elle réfléchisse à tête reposée à ce qui venait de se passer. Tout lui paraissait tellement surréaliste.

Elle avait envie de le revoir. C'était donc ça. Elle ne voulait pas spécialement se limiter à un coup d'un soir comme ça. Lynch sourit. Eh bien si c'est ce qu'elle voulait, alors il allait d’exhausser son souhait. « On fait comme ça alors. » Aspen prit sa main tout en se relevant. Le jeune homme acquiesça par un signe de tête. « Pas de problème. » Il se leva à son tour, passa son bras autour des épaules et ils retrouvèrent les escaliers.

Une fois sortis de l'Awesome, Lynch passa un coup de fil, et quelques minutes plus tard, à sa demande, une voiture noire et plutôt classe vint les rejoindre. Lynch sourit et ouvrit la portière pour la demoiselle suivit d'un mouvement de bras pour l'inviter à monter, le tout avec le sourire. Une fois qu'elle fut entrée à l'intérieur, il fit de même. « Heu... ton adresse ? » Non parce que sans elle, ils pouvaient aller nulle part.

Lynch avait accepté de la raccompagner. Elle lui avait donné son adresse, il l'avait emmenée dans une belle voiture... Le rêve en quelque sorte. Mais maintenant qu'ils étaient devant la porte de chez la demoiselle, elle n'était plus très sure d'avoir envie que se cela se termine, sans pour autant aller plus loin. "Women". « Bon et bien... Nous y voilà. » Elle tenait toujours la main de Lynch. Elle la lâcha, alla jusqu'à sa porte, tint la poignée puis... Se ravisa et revint vers lui. « Merci pour tout. » Dit elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « C'était génial, et les êtres humains ne sont pas tous si horribles que ça en fin de compte... » Après ça, elle sortit un stylo de son sac, pris la main de Lynch et y inscrit son numéro de téléphone. « Appelle moi si jamais t'as envie de sortir ou de faire autre chose. Peu importe !. » Elle lui adressa un sourire accompagné d'un signe de tête en guise d'au revoir, puis retourna à la porte, qu'elle ouvrit cette fois. « Bon... Au revoir ! ... Sauf si tu veux entrer ? »

Ils étaient maintenant devant chez Aspen. Ils se tenaient la main, mais la jeune femme brisa leur contact pour aller jusqu'à sa porte, sans dire au revoir. Vraiment ? Finalement, elle retourna à ses côtés pour le remercier et lui donner un baiser. Lynch sourit. « Content de t'avoir fait changer d'avis. » Il l'observa sortir un stylo et lui prendre la main. Il essayait de lire ce qu'elle écrivait et il constata rapidement que c'était son numéro de téléphone. Ah oui, en effet, ça pourrait lui être utile. « Je n'y manquerai pas. Je le ferai sûrement très bientôt. » dit il avec un clin d’œil. Il la regardait retourner à sa porte, toujours avec le sourire. Elle lui proposa plus ou moins de rentrer. Lynch hésita quelques secondes, ne sachant pas vraiment ce qu'elle voulait dire par là. « Non, c'est bon. » Finalement, ça serait mieux qu'entre eux, de ce côté ça aille « doucement ». Ça lui permettrait de plus s'attacher à Aspen. « Bonne fin de soirée. » Il lui adressa un signe de la main en guise de salutation et prit le chemin pour retourner à sa voiture.