Une semaine c’était écoulé depuis son arrivée à New York. Kohona avait réussi à trafiquer ses papiers afin de se créer une identité factice en se prénommant Aya Yuu’ et en changeant d’apparence. Se cacher de la police n’est pas une mince affaire et elle savait qu’elle ne tiendrait sans doute pas longtemps mais elle espérait au moins réussir son but avant de se faire enfermer à vie ou alors exécutée.

En attendant, elle se trouvait à Chinatown, quartier asiatique où son visage passerait inaperçus parmi les autres visages semblables au sien. Roulée en boule dans les cartons abandonnés dans la rue, la faim lui tenaillait le ventre et Kohona sentait ses forces la quitter. Pourtant il fallait continuer sa quête. Elle usa de ses dernières forces pour se lever et essayer de trouver à manger.

Sa figure sale était cachée par un rideau de cheveux gras, formant des paquets. Ses vêtements n’étaient plus que des guenilles, sa jupe déchirée laissant entrevoir sa peau lisse d’asiatique. Kohona plongea sa main sans son sac en toile rêche afin de trouver ses derniers sous. Il ne lui restait que cinq livres, pas assez pour avoir un menu convenable a sa faim mais c’était mieux que rien. La jeune asiatique arpentait les rues à la recherche de magasins où les prix seraient minimes mais rien ne semblait correspondre. Rien sauf ce petit restaurant japonais qui vendait des sushis présentés en étalage.

Les sushis représentaient l’un de ses plats favoris et surtout ils représentaient un souvenir agréable. Au Japon, au jour de la paye de ses parents, ils faisaient un repas composé essentiellement de sushis. C’était la belle époque. Maman achetait les ingrédients, le soit disant père préparait le riz et elle et Kiyo se chargeaient de la préparation. Kohona souriait face à cette nostalgie. Elle avait été heureuse à cette époque.
Elle avança à pas saccadés vers cette boutique japonaise. L’air de rien, elle s’avança vers l’étalage et regarda les prix. A la vue de ceci, elle comprit qu’avec son argent, elle s’en tirerait avec deux malheureux sushis, c’était vraiment peu. Elle tourna la tête et observa à travers ses cheveux le petit homme gras à la tête chauve qui devait être le patron. Celui-ci la regardait d’un air méfiant. Par ailleurs, il s’avança vers elle et lui adressa la parole d’un air sec.

« Nous ne vendons pas de la nourriture aux pauvres gens, dégage sale gamine »

Kohona se mordit la lèvre inférieure et se retint de lui sauter à la gorge. Elle réservait ses envies meurtrières a son père et mieux valait ne pas attirer la police a elle tout de suite. Cependant, un bruit de moteur, sûrement celui d’une moto se fit entendre et l’homme détourna son attention sur celle-ci.

« Ah ! Te voilà enfin, il y a d’autres commandes qui n’attendent que toi. »

La jeune femme profita de cette intervention pour dérober des sushis à pleine poigné et courra de toute la force dont elle était capable. L’homme s’élança à sa poursuite et la rattrapa en la plaquant au sol. Celle-ci se débattait tant qu'elle pouvait face a cet homme imposant.

« Lâchez-moi espèce de porc ! »