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I will always be here for you -> ft Katerina

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MessageSujet: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyLun 25 Avr - 0:39

Prima colazione

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« Rafaello regarde … Regarde ce que tu as fais … Regarde tout le mal que tu as causé, la douleur que tu as engendré. Tout ça c’est de ta faute. Oui, de la tienne. Tu t’es mis à dos ton frère ainé, tu t’es fais haïr de bon nombre de gens, tu as bien trop protégé ta sœur au point de l’étouffer sans nul doute. Et comme si ce n’était pas encore assez, tu as choisis la mauvaise fille. Pourquoi elle ? Pourquoi cette fille qui s’habillait telle une putain pour se rendre dans ce quartier pourtant chaud, de la Sicile ? Ne pouvais-tu donc pas te douter que quelque chose clochait ? Tu es idiot Rafaello … Oui complètement idiot ! Regarde la suite … Regarde les conséquences de ta connerie. Je suis mort. Je suis mort par ta faute ! Oui, c’est toi qui as provoqué ma mort. Cette fusillade, moi qui me lève en pensant que tout est terminé sans problème. Tu n’as même pas été fichu de m’empêcher de partir. Je suis mort par ta faute crétin ! Et la suite … La suite je la connais. J’ai beau ne plus être là, je vois bien ta vie depuis cet évènement. Je vois bien que tu n’as pas assuré, même après ma mort. Par ta faute, toute la famille a du s’échapper et partir pour les Etats-Unis. Franchement … les Etats-Unis, y’a mieux pour des siciliens ! Quelle idée de te faire chopper de la sorte par la mafia italienne ! Tout ça c’est de ta faute, la tienne ! La mort de nos deux frères aussi. Après tout, c’est de ta faute s’ils se trouvaient à Miami, de ta faute s’ils sont entrés dans des gangs, encore la tienne si cela leur a couté la vie. Et puis la suite … Katerina. Tu devais la protéger pas vrai ? Tu trouves que t’as réussi ton boulot ? Tu trouves que ta promesse a été tenue haut la main ? Moi je ne trouve pas tu sais. Tout ça n’aurait jamais du arriver. Oh non jamais … Elle n’aurait pas du connaître ce que toutes ces filles ont malheureusement connu. Tu sais ces filles que tu défendais avec ferveur lorsque nous étions encore en Sicile, lorsque j’étais encore en vie ? Celles que tu ne supportais pas de voir violées et rejetées par leur famille. Malgré tout ce que tu avais pourtant toujours fais pour elle, il a fallut que tu fasses un peu trop confiance à notre famille, pour qu’elle soit à son tour violée et souillée. C’est de ta faute Rafaello. Celle de personne d’autre. Juste ta faute, la tienne, toi ! Je pensais pourtant que tu savais mieux que personne qu’il ne fallait pas faire confiance aux hommes, quel qu’ils soient, même s’il s’agissait de nos frères. C’est de ta faute … Et maintenant tu es dealer. Dealer tu réalises ? Tu aimes ça ? Tu aimes être celui qui fait s’enfoncer chaque jour un peu plus, des dizaines et des dizaines de personnes dans la drogue ? Moi j’ai honte. Honte de toi, honte d’être ton frère. Je te reconnais plus. Tu n’es pas mon frère Rafaello. Tu n’es plus qu’un inconnu pour moi … »

Un choc … Un coup en plein cœur. Douleur. Horreur. Malheur. Peur. Déshonneur. Le souffle coupé, je me redressais rapidement en position assise dans mon lit, prenant une longue respiration pour faire entrer de longues goulées d’air dans mes poumons vides. La sueur perlant sur mon corps, collant mes cheveux à mon front et mes tempes, ainsi que mon boxer sur ma peau, je repoussais rapidement les couvertures de sur mon corps avant de regarder autour de moi. Malgré les stores baissés, le soleil trouvait le moyen d’entrer dans la pièce par de fines raies de lumière. Je pouvais voir la poussière voleter tranquillement dans ces quelques rayons qui traçaient des lignes parallèles sur le sol de ma chambre. Soupirant doucement, je portais une main à mon visage pour repousser mes cheveux et les laisser remonter en piques sur ma tête. Lentement, je quittais mon lit avant de filer dans ma salle de bain pour prendre une longue douche froide, dans le but de retrouver mes esprits. Putain de cauchemars. Fabio ne m’aurait jamais dit des trucs pareils. Non pas du tout même. Il avait toujours été tout comme Katerine. A savoir, d’un pacifisme et d’un calme à toute épreuve. Quoi que je puisse faire ou dire, il ne m’aurait jamais reproché quoi que ce soit. Non … Je me suffisais à moi-même pour me faire tous les reproches qui soient, sur tous les sujets qui soient. Je savais que tout était de ma faute et je le reconnaissais sans le moindre souci, même si ça me faisais un mal de chien je devais bien le reconnaître. Je ne connaitrais sans doute jamais le bonheur ou même un simple bien être intérieur, je ne doutais pas sur ce point là. Je ne le méritais pas le moins du monde. Non, je ne méritais pas de connaître le bonheur. A présent je n’étais rien ni personne. Juste un dealer qui rendait accroc des drogués. Un dealer qui ramassait des masses d’argent pour mener plus rapidement à la mort, de nombreuses personnes qui osaient toucher à la drogue. Est-ce que j’étais fier de moi ? Bien sûr que non … j’avais honte de cela plus que tout au monde. Honte d’être ce type là. Honte d’être tout simplement ce que j’étais. J’avais passé des années et des années à tout faire pour ne pas être le sicilien de base, macho comme pas deux qui se permet d’utiliser les femmes à son bon vouloir. Je n’étais finalement pas devenu ce type là. Mais je n’étais pas beaucoup mieux. J’avais mené ma famille aux Etats-Unis après que mon frère préféré soit mort par ma faute. Ensuite, deux autres de mes frères étaient morts, en plus du fait que je devais dealer de la drogue et ma mère se prostituer. Et comme si cela ne suffisait pas, ma sœur avait été violée à de multiples reprises par trois de nos frères et notre père.

Certes j’avais aussi fais quelques choses bien. En Sicile, j’avais sauvé l’honneur de cette abrutie de fille qui avait faillit se faire violer. A côté de cela, j’avais fais de mon petit frère un type bien et j’avais protégé ma sœur. Et après avoir éloigné Katerina de toute notre famille complètement dingue qui lui avait fait tant de mal, je lui avais payé des études. Finalement, dealer, ça avait du bon puisque j’avais de quoi nous loger sans problème et lui payer des cours par correspondance. A présent elle avait son propre emploi et son propre appartement. L’on pourrait penser que c’était le début d’une nouvelle vie, parfaite, pour nous. Mais non … Malgré tout, rien n’allait réellement. Non rien du tout même. Je n’étais pas le moins du monde heureux et il en allait de même pour ma petite sœur. Elle ne s’était jamais remise de toutes les mésaventures que nous avions du traverser, mais elle plus que moi encore. Et elle ne s’en remettrait très certainement jamais. Si je n’étais pas là pour elle, je doutais même qu’elle aurait pu s’en remettre un tant soit peu. Je savais qu’elle avait besoin de moi plus que tout, pour vivre et avancer. A chacune de ses crises de panique, il fallait que je sois là pour la calmer du mieux que je pouvais. Et la seule chose que je pouvais faire, c’était la prendre dans mes bras et la serrer avec force pour qu’elle sente que j’étais là. J’étais là pour elle, j’étais là pour la calmer et la soutenir. J’étais là pour lui faire comprendre que quoi qu’il arrive, je serais toujours à ses côtés pour l’aider. L’eau brûlante coulant longuement sur mon corps, je gardais les yeux fermés en ramenant mes cheveux en arrière avant de passer le plat de mes mains sur mon visage, le frottant doucement avant de me laver longuement et lentement. Un long moment plus tard, je sortis de la douche pour me sécher rapidement et m’habiller d’un jean noir et d’un tee-shirt large blanc. Les cheveux encore humide, j’y passais du gel pour relever mes cheveux un peu n’importe comment, quittant ensuite ma chambre pour me rendre dans ma cuisine et prendre un simple verre de jus d’oranges. Une fois cela fait, je fis mon lit avant de chausser ma paire de Rangers en y rangeant le bas de mon pantalon. Ma veste en cuir cloutée sur le dos et j’étais fin prêt. Rapidement, je rangeais mes clés, mes papiers et mon téléphone dans mes poches avant de quitter mon appartement puis mon immeuble pour filer à l’autre bout de la rue … Direction l’appartement de ma très chère sœur. La veille au soir, elle m’avait appelé pour me demander si je pouvais passer chez elle. Sauf que j’étais à l’autre bout de la ville, occupée à vendre mes doses à tous les drogués présents dans les rues à cet instant là. Je n’avais donc pas pu aller la voir malgré mon envie. Au lieu de cela, j’étais resté au téléphone avec elle pendant des heures, parlant de tout et de rien sans me soucier qu’elle me réponde ou non. Le but étant tout simplement qu’elle se calme petit à petit au son de ma voix. Je lui avais évidemment promis de venir la voir dans la journée, alors que nous ne travaillerions pas tous les deux. Son boulot ne lui prenait que ses soirées et une partie de la nuit. Plus ou moins comme moi donc. Autant dire que c’était plus que parfait pour que l’on puisse se voir régulièrement, sans trop de problème.

Tranquillement, j’arrivais au bas de l’immeuble de Katerina, sonnant à l’interphone, ayant peu de temps à attendre avant qu’elle ne m’ouvre. Elle connaissait parfaitement l’heure à laquelle je me levais habituellement et combien de temps j’avais besoin en général pour me préparer et venir chez elle. Une fois arrivé devant chez elle et qu’elle m’eut ouvert la porte, j’eus un léger sourire attendri en la regardant, la prenant doucement dans mes bras en la serrant avec force contre moi. Après de brèves minutes d’étreinte, je me détachais d’elle en déposant un rapide baiser sur sa joue, posant mes mains sur ses épaules pour la regarder longuement. « Tu vas bien ? » Demandais-je d’une voix douce en souriant faiblement, avant de filer à sa suite dans son appartement, entrant de suite dans sa cuisine, comme si c’était chez moi. Nous n’avions pas la moindre limite l’un avec l’autre, et aucune gêne l’un pour l’autre. Chez moi elle était chez elle et chez elle j’étais chez moi. C’était aussi simple et normal que cela. Regardant la boite de pizza sur sa table, je la pris en me tournant vers elle, un sourire moqueur au bout des lèvres. « Hey dis donc toi … Faudrait peut-être que tu te mettes à la cuisine non ? » Lâchais-je en riant doucement avant de reposer la boite sur la table de sa cuisine et sortir de quoi préparer un petit déjeuner complet et bien consistant. Omelette, bacon, gaufres, toasts, café et jus de fruits pressés. Posant tout cela sur sa table, je lui adressais un regard moqueur. « Même une omelette je suis sûr que tu sais pas faire … » Dis-je d’un ton tendrement moqueur. Une fois le petit déjeuner près et la table mise, je m'attablais tranquillement devant en me tartinant une gaufre de Nutella pour la manger tranquillement en lançant un regard soucieux à ma soeur. « Alors ... ? Ca va mieux depuis ton appel ? »
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyVen 8 Juil - 16:10

I will always be here for you -> ft Katerina Tumblr_lio17ng7k51qb1eb9o1_500

    Ma vie n’avait plus de but depuis bien longtemps. Mon frère était ma raison de vivre et c’était bien pour lui que j’étais toujours là, que je me forçais à me lever chaque matin, à aller travailler le soir et à vivre ma vie. Certes, j’aurais pu rêver mieux. D’ailleurs, en étant petite, j’avais imaginé ma vie d’une façon totalement différente. Mariée avec des enfants, ma vie aurait dû se dérouler comme cela, tout à fait normalement, en somme. A présent, il était inconcevable pour moi d’avoir une vie comme celle-là. Je me contentais de survivre, en me levant chaque matin et en me recouchant. Si l’on ne se fiait qu’aux apparences, on pouvait me voir comme une fille banale, avec une vie des plus normales. Elle l’était. Mais uniquement la journée et quelques rares nuits. Je bossais jusqu’à très tard le soir, voir même le lendemain matin très tôt, ce qui me permettait ainsi d’être trop fatiguée pour faire des cauchemars. Mais même si les cauchemars disparaissaient une nuit ou deux, ils finissaient toujours par revenir. Inlassablement. Ils ne me laissaient pas en paix. N’avais-je donc pas le droit à une vie calme et tranquille ? Apparemment pas… Il fallait toujours que mon passé me revienne en pleine figure, et cause de nouveaux dégâts chez moi. Oh, je faisais mine de rien. Je n’allais tout de même pas aller au travail avec la tête de quelqu’un ayant fait une nuit blanche ! Les personnes connaissant mon histoire étaient rares. Elles étaient deux et c’était deux personnes à qui j’étais persuadée de faire confiance. Mon frère et son ami qui était aussi le mien, au final. J’avais toujours pu compter sur mon frère, ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer ! C’était grâce et pour lui si je m’en sortais aujourd’hui. Si, au départ, j’avais été très déçue de devoir quitter l’Italie après les problèmes que mon frère avait eus avec la mafia, je n’avais pas pu m’empêcher d’en être soulagée, quelques temps plus tard. Après avoir pris du recul, je m’étais rendue compte du sous-statut des femmes en Sicile. En tout cas, à l’époque où j’y vivais encore. Peut-être que cela avait changé après tout… Même si je n’y croyais pas réellement, dans le fond. Les hommes italiens étaient de réels machos. Pas des machos comme on peut en voir de temps en temps, mais de vrais machos. Ceux qui pensent que les femmes ne savent rien faire… La preuve, ma mère n’avait jamais travaillé, quand nous étions encore en Italie bien sûr, car mon père ne le souhaitait pas. Il l’avait obligée à rester à la maison, pour s’occuper de tous ses enfants, très nombreux, il fallait bien l’avouer. En gros, elle était juste bonne à s’occuper de ses enfants et de la maison, rien de plus ! Il ne faut pas croire, ce n’était pas uniquement chez moi que c’était comme cela, mais c’était bel et bien le cas de partout en Sicile, voir même en Italie ! il devait bien y avoir quelques exceptions, comme de partout… mais dans ce cas, elles étaient très, très rares ! Une fois en Amérique, notre famille avait changé, d’une certaine manière. Rafaello s’était mis à travailler, pendant que nos frères commençaient à faire un peu n’importe quoi chacun de leur côté, pendant que notre mère allait se prostituer sous les ordres de notre père qui, lui, se contentait d’aller dans des bars pour rentrer « chez nous », ivre mort. Et, pendant ce temps, moi, je m’occupais de la maison avec ma mère, quand celle-ci était chez nous et pas en train de faire le trottoir pour ramener de l’argent. Quelle vie de rêve, décidément ! J’étais la seule fille dans la famille et je n’aurais pas pu me douter une seule seconde que cela me porterait malheur à ce point… Surtout, qu’étant petite, j’avais été la préférée de ma mère, qui avait pris soin de moi comme une mère le fait habituellement avec ses enfants. Sauf que là, c’était totalement différent. Il n’y avait qu’avec moi qu’elle agissait ainsi. Une fille… j’étais donc destinée à me marier avec un italien, riche tant qu’à faire !, et à devenir comme ma mère : femme au foyer. A cette époque là, je n’avais rien trouvé à redire. Cela me paraissait être la vie parfaite, la vie parfaite dont une fille rêvait toujours ! Mais au final… elle n’avait pas été parfaite, ma vie…

    Que la vie était compliquée et dérisoire… Dire qu’il y a quelques années encore, je vivais une petite vie presque parfaite en Sicile aux côtés de mes frères et de mes parents. Oh, ma vie n’était pas non plus la vie la plus parfaite que l’on pouvait espérer avoir, à cette époque là ! Après tout, la quasi-totalité de mes frères se désintéressaient totalement de moi, préférant vaquer à leurs occupations chacun de leur côté et surtout, préférant jouer les machos de base. Heureusement qu’il y avait déjà Rafaello et Fabio. Les deux grands frères dont toutes les filles pouvaient rêver… Protecteurs et toujours à mes côtés pour prendre soin de moi, pour vérifier que tout allait bien pour moi. Ils auraient été prêts à se battre avec une dizaine d’homme si c’était pour sauver mon honneur… Je passais tout mon temps libre, ou presque, avec eux… Mais nous avions finis par perdre Fabio, qui nous avait quitté, tué dans une fusillade qui avait, par la même occasion, faillit causer la mort de Rafaello. Aurais-je survécut s’ils avaient tous les deux péri durant cette fusillade ? La réponse était très certainement que non, je n’y serais pas parvenue. Comment aurais-je fais ? Si j’étais restée en Italie, j’aurais fini par me faire violer, comme beaucoup de filles en Sicile, parce qu’il n’y aurait plus eu mes deux frères pour prendre soin de moi et me protéger. Et si nous avions été en Italie, ça aurait été sensiblement différent : nous aurions été à la rue et les choses auraient très certainement fini comme elles avaient fini dans la réalité. Mes frère et mon père se seraient bel et bien mis à boire encore plus, ma mère se serait prostituée pour subvenir un minimum à nos besoins et moi… j’aurais été souillée. La seule différente qui aurait existé c’est que je n’aurais pas trouvé la force de me relever après toutes ces épreuves… S’il n’y avait pas eu Rafaello, s’il n’était pas, aujourd’hui encore, à mes côtés, je ne survivrais pas. C’était impensable et inimaginable. Pour lui, j’avais trouvé tout le courage qu’il m’avait fallu pour poursuivre mes études et prendre un appartement, une fois que j’avais trouvé un emploi. Je m’en sortais pour lui… Mais je n’avais pas pour projet de changer quoi que ce soit dans ma vie actuelle. Pas de copain, pas de mari, pas d’enfants, pas même de chiens ou un quelconque autre animal. J’avais des amis, bien sûr, mais seul Rafaello et son ami connaissaient tout de moi. C’était suffisamment difficile de revivre certains moments de mon passé durant mon sommeil pour ne pas avoir, en plus, à en discuter en plein milieu de la journée avec des personnes souhaitant en apprendre plus à mon sujet. Me confier à un ami n’était pas dans mes projets et je ne comptais pas le refaire un jour. Deux personnes qui connaissaient tout de moi c’était déjà suffisant non ?

    Chaque soir, je ne pouvais m’empêcher d’être effrayée, de ne pas avoir envie d’aller me coucher, de vouloir rester éveillée, juste pour ne pas avoir à revivre des moments terrifiants de ma vie. Mais je ne pouvais décemment pas faire des nuits blanches tous les jours… Je n’avais d’autre choix que de m’endormir. Heureusement, il y avait quelques nuits où les cauchemars n’étaient pas présents, mais quand c’était le cas, ils revenaient, je le savais très bien. Cela aurait été trop beau pour être vrai… Cinq nuits passées sans cauchemar, c’était bien trop. Peut-être parce que ne dormant pas toujours autant que je l’aurais souhaitée la nuit, mon sommeil était trop lourd pour que les cauchemars viennent me hanter. Même si je savais que les cauchemars finiraient par revenir, je ne pouvais pas m’empêcher de garder espoir, de penser qu’ils finiraient par disparaître totalement pour ne plus revenir. Mais c’était impossible… Ils revenaient et reviendraient toujours. Personne ne pouvait changer cela, pas même moi avec toute la bonne volonté du monde ! J’avais une vie à peu près tranquille, je ne devais quand même pas en demander trop… Ce serait exagéré, n’est-ce pas ? En tous les cas, la nuit dernière avait été comme beaucoup d’autres : courte et horrible. Si, durant une heure environ, j’avais dormi comme toutes personnes normalement constituées, j’avais fini par me réveiller dans un sursaut. Les souvenirs étaient bel et bien là, présents, ancrés dans ma tête, même si j’aimerais les effacer et les faire disparaître définitivement. Ce n’était pas un plaisir de se rappeler de tout ça, vous pouvez me croire… Et pourtant, je n’avais pas le choix. Je revivais tout ça. Comme tous les soirs se déroulant ainsi, j’avais essayé de me rendormir pendant une bonne demi-heure. Mais je n’y pouvais rien, c’était ainsi, je ne parviendrais pas à me rendormir et j’avais beau le savoir, je voulais essayer de parvenir moi-même à chasser cette crise. Mais une crise de panique restait une crise de panique et elle était incontrôlable… Effrayée, tremblante, j’avais finis par faire comme chaque soir, ou presque : j’avais pris mon téléphone et j’avais appelé Rafaello. Le seul qui savait quoi dire pour me calmer et me rendormir. Le seul qui pouvait y parvenir. Je lui avais demandée de me rejoindre, mais cela n’était pas possible : il était à l’autre bout de la ville en train de travailler. Pas un travail banal puisqu’il vendait de la drogue… Et je ne pouvais décemment pas l’empêcher de travailler alors que c’était son gagne pain. Il était, malgré tout, resté au téléphone avec moi pendant plusieurs heures. Je serais tout à fait incapable de dire combien de temps cela avait duré précisément. J’avais plus somnolé qu’autre chose, en réalité… Je m’étais calmée au fil des heures jusqu’à ce que mes yeux finissent par se refermer, et que je me rendorme, trop fatiguée pour rester éveillée plus longtemps, et trop occupée à écouter les paroles de Rafaello pour repenser à mon cauchemar.

    Quelques heures plus tard, j’avais rouvert les yeux. Il faisait jour cette fois-ci, dieu merci. Quelques rayons de soleil se faufilaient dans la pièce à travers les volets fermés. Je me redressai dans le lit, jetant un vague coup d’œil autour de moi. Le téléphone était sur l’oreiller sur lequel ma tête était posée, quelques instants plus tôt encore. Je passai une main dans mes cheveux et me levai. Je jetai un coup d’œil au réveil, posé sur ma table de nuit et me rendit compte que Rafaello ne tarderait pas à arriver. Je ne me rappelais pas de tout ce qu’il m’avait dit la veille, étant bien trop fatiguée pour cela à ce moment là, mais je me rappelais de ça : il m’avait dit qu’il passerait aujourd’hui même. Je connaissais ses horaires habituels, ou tout du moins, je savais à quelle heure il se réveillait, combien de temps il prenait pour se préparer et je n’avais plus qu’une vingtaine de minutes pour me préparer. Il s’agissait de mon frère de toute façon, je n’avais pas grand-chose à faire. Je pris une longue douche, fermant les yeux et profitant de l’eau chaude qui coulait le long de mon corps. Je sortis de la salle de bain, enroulée dans une serviette et allais m’habiller. Une tunique grise et noire, un legging noire et une petite veste, noire elle aussi, par-dessus ma tunique ferait amplement l’affaire. Je n’avais pas besoin de mettre de chaussures, puisque je ne comptais pas sortir pour l’instant… A peine avais-je eu le temps de sécher et de coiffer mes cheveux, l’interphone se mettait à sonner. Rafaello était là, quasiment à la même heure que d’habitude. J’allais lui ouvrir, sans même prendre la peine de lui répondre. Je savais que c’était lui, de toute façon. Je pris le temps d’aller redéposer ma brosse dans ma chambre avant de retourner devant la porte, alors qu’il venait tout juste de frapper. Je lui ouvris, lui souriant largement et le prenant dans mes bras moi aussi. « Tu vas bien ? » dit-il après avoir déposé ses mains sur ses épaules. Il agissait toujours ainsi avec moi, s’inquiétant et ne cessant de me demander comment j’allais. Je souriais toujours, heureuse de le voir ici, à mes côtés. « Oui, je vais bien. » lui répondis-je avant de rentrer dans l’appartement, sachant très bien qu’il me suivrait. Rafaello se faufila dans la cuisine et je le suivais en riant légèrement. La cuisine semblait être sa pièce préférée depuis toujours… Je m’abstins de tout commentaire, réalisant que je n’avais pas pris la peine d’enlever les restes de mon repas de la veille. Ce qui n’était pas grave en soit, Rafaello savait pertinemment que je n’avais jamais été fan de la cuisine… et qu’à part quelques petits plats faciles et rapides je ne faisais jamais rien d’autre. Commander une pizza était parfaitement normal pour une personne comme moi, en fait. Et, comme je m’y étais attendue, Rafaello ne loupa pas l’occasion pour se moquer gentiment de moi. Il la posta sous mes yeux, un sourire moqueur aux lèvres. « Hey dis donc toi … Faudrait peut-être que tu te mettes à la cuisine non ? » Je levai les yeux au ciel, ne pouvant empêcher un sourire amusé de se coller sur mon visage. Il avait toujours aimé me taquiner de la sorte. Rien de bien méchant, juste une relation normale entre un frère et une sœur. Quoi que, j’avais tendance à oublier ce qu’était la normalité, dans le fond. « Je cuisine, je t’assure ! Il y a quelques jours je me suis fait chauffer des raviolis au micro-onde… Un peu de respect, je compte bien en faire mon métier ! » lui répondis-je en souriant plus largement encore. Il me taquinait, je le taquinais, notre relation était ainsi depuis toujours. Pendant qu’il sortait de quoi manger, je sortis deux tasses et deux verres, ne sachant pas trop s’il comptait boire du jus du fruit, du café, ou bien les deux… « Même une omelette je suis sûr que tu sais pas faire … » rajouta-t-il alors que je refermais le placard et posais la vaisselle sur la table. Un léger rire s’échappa de mes lèvres alors que je m’installais sur une chaise face à Rafaello. « Bien sûr que si ! et je sais même faire des pâtes, figure-toi ! » lui répondis-je après quelques secondes de silence. Je coupai une tartine de pain et y étalai de la confiture. Une fois fait, je relevai la tête, regardant Rafaello qui s’apprêtait à prendre la parole. « Alors ... ? Ca va mieux depuis ton appel ? » Je lui souris légèrement, ne me rappelant que trop bien de cette nuit mais je n’allais décemment pas le montrer Rafaello. « Oui ça va mieux et grâce à toi, comme toujours ! » lui répondis-je d’une voix sereine. Alors que je ne l’étais pas, en réalité. Je savais que les cauchemars ne tarderaient pas à revenir et cela me faisait déjà peur alors que ce n’était pas encore arrivé… Je croquai dans ma tartine, l’avalant après l’avoir mâché lentement. Je n’avais pas de quoi me presser… J’avais la journée devant moi, après tout ! « Et toi alors, ça s’est bien passé … au boulot ? » lui demandais-je doucement. Je savais qu’il n’aimait pas trop me parler de son travail de dealeur… Très certainement pour me protéger. Mais je me devais de lui poser la question. Nous n’allions tout de même pas passer tout le temps que nous passerions ensemble à discuter de moi ! Il fallait bien que nous trouvions un autre sujet de conversation pour une fois…
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptySam 9 Juil - 2:23

Prima colazione

I will always be here for you -> ft Katerina Ash-280a6f9 I will always be here for you -> ft Katerina Jar-280a6e9


Il faut parfois savoir agir sans se poser trop de questions. C’était du moins mon concept de vie ! Avancer sans trop s’inquiéter de ce qui nous attend par la suite. Décider de faire ceci ou cela sans tergiverser pendant des jours et des jours quant à savoir si c’est le mieux à faire ou non. Non décidément, il ne fallait pas se poser trop de question à chaque décision prise, à chaque agissement effectué et tout ce qui s’ensuit. Certes il était tout de même bon de se poser un tant soit peu de question pour s’assurer de ne pas faire de grosse connerie du genre foncer tête baissée et tomber un traquenard incroyable. Ne pas dire de truc complètement con juste comme ça sans réfléchir ne serait-ce que trente secondes avant de l’ouvrir. En clair, il fallait savoir réfléchir juste quand il le fallait et comme il le fallait, sans tomber dans l’excès ni ne pas en faire assez. Bref tout cela pour dire … Pour dire quoi au juste ? Eh bien que j’étais ainsi. Je me posais parfois trop de questions sur certains sujets mais sur d’autres, je ne m’en posais véritablement pas assez et j’en étais affreusement conscient. Par exemple, concernant ma sœur et son bien être, je ne me posais pas la moindre question. Je préférais foncer sans jamais regarder en arrière et sans hésiter une seule petite seconde. Si un type l’ennuyait de trop près, je n’hésitais pas une seule seconde à m’interposer et s’il se faisait tactile à son encontre, je n’y allais pas par quatre chemin, je réglais le problème à coups de poings et à coups de pieds, ni plus ni moins. J’avais toujours été du genre bagarreur mais encore plus lorsqu’il s’agissait de défendre une personne que j’aimais et qui m’étais chère. Autant dire que je tuerais sans la moindre petite hésitation, même la plus minime soit-elle, pour Katerina. Je l’avais d’ailleurs bien prouvé le jour où j’avais tué, ou manqué tuer, notre frère ainé que j’avais surpris en train de la souiller. Notre propre frère, la chaire de notre chaire bordel ! Comment pouvait-on fait ce genre de choses ? Autant dire que sur le coup je ne m’étais pas posé la moindre petite question. A quoi bon ? De toute façon même si j’avais pris le temps de réfléchir, j’aurais quand même cherché à le tuer d’une façon ou d’une autre. Il me paraissait normal qu’il soit puni. Et à mes yeux la manière forte et bien violente était la bien meilleure façon de faire passer le message et être bien certain qu’il ait comprit. Bon … Certes, s’il était mort, il n’avait plus rien à comprendre du tout. Mais au moins mon père et les autres enfoirés qui avaient fait du mal à ma sœur, avaient sans doute compris ce qui risquait de leur arriver si je venais à les retrouver sur ma route.

En voilà une autre de chose que j’avais fais sans me poser la moindre question, juste sur un coup de tête car je savais pertinemment dans le fond, que c’était la meilleure chose à faire pour Katerina. A savoir, prendre la fuite sans tarder une seule petite minute et dégager le plus vite et le plus loin possible de Miami. Ce départ avait sauvé ma sœur qui n’avait ainsi plus eut à subir toutes ces violences et injures à son corps et son nom. Mais cela avait très certainement aussi sauvé le reste de la famille que je n’aurais pas eus pitié de tuer pour de bon si j’étais resté près d’eux. J’étais bien le dernier sur cette foute terre à ne pas avoir la moindre pitié pour les criminels. Mais plus encore, pour les violeurs. Mais alors ceux qui violaient leur propre sœur, des membres de leur famille … Ceux là non seulement je ne pouvais pas les comprendre mais en plus je ne pouvais que les haïr comme jamais je n’avais haïs qui que ce soit jusqu’à présent. Cette idée m’était tout bonnement insupportable ! Et jusqu’à ce jour, jamais je n’avais avoué à ma sœur que, malgré le temps qui avait passé, il m’arrivait bien souvent encore, de devoir lutter contre l’envie de filer illico presto pour Miami, pour tuer le reste de notre famille. Je paraissais sans doute horrible, étrange, effrayant et je ne savais trop quoi d’autre. Mais c’était ainsi … La haine que j’éprouvais pour chacun des membres restant de notre famille, était excessivement violente et un peu plus présente chaque jour en moi. Une chose était certaine en tout cas, c’était que je ne pouvais décemment pas jurer les grands Dieux ou je ne sais quoi, que jamais je ne chercherais à retrouver notre famille pour mettre fin pour deb on à ce tourment qui continuait de terroriser ma sœur. Les crises d’angoisses et les cauchemars, étaient là pour prouver et montrer combien l’horreur qu’elle avait vécut pendant des mois, étaient toujours profondément ancrés en elle. Je n’osais même pas imaginer si tout cela devait rester … Je savais que dans l’immédiat, elle vivait trop dans le passé et ne parvenait pas à se détacher de tout ce qu’elle avait vécut. Y parviendrait-elle un jour ? Je n’en savais rien … Mais je savais d’ores et déjà que moi, j’étais et serais toujours là pour elle, quoi qu’il arrive, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle vive et quoi qu’elle décide. Depuis longtemps, ma vie ne tournait plus qu’autour d’elle tout simplement. J’en étais même à un point où il lui suffirait de me demander de quitter le pays avec elle, pour que je le fasse sans me faire prier. Certes de mon côté j’avais une vie assez simple d’un jeune parmi tant d’autres. Je sortais, j’avais une bande d’amis, un boulot illégal et un autre passionnant et plaisant. Mais ça ne m’empêchais pas de toujours tout faire tourner autour de ma sœur.

Avant que tout cela n’arrive, je m’étais toujours dis que comme tout italien qui se respecte, un jour j’aurais une femme et des enfants. Toute une horde d’enfants bien entendu ! Mais plus le temps avançait et plus je voyais mes espoirs et envies de vie, s’éloigner petit à petit de moi. Non seulement ma vie ne tournait plus qu’autour de Katerina. Mais en plus, mon métier m’interdisait d’avoir une relation sérieuse et suivie avec une femme. Mais plus encore, d’avoir des enfants. Bref … Un concours de circonstances faisait que je n’aurais très certainement jamais droit à cette vie dont j’avais toujours rêvé pourtant. Mais cela ne me dérangeais en rien puisque je m’étais on ne peut plus habitué à la chose. Bien que … Depuis quelques temps je me surprenais à vouloir de cette putain de vie parfaite avec Nastazià. Pourquoi elle ? Et pourquoi pas ? Au vu de notre rapprochement le jour où je l’avais empêché de finir seule pour une nuit dans la rue où elle risquait très certainement de se faire violer voir tuer, je me surprenais à imaginer tout un tas de choses. Je savais qu’elle avait une fille qui était malheureusement décédée dans un accident de voiture deux ans plus tôt. Fille dont le souvenir la hantait de toute évidence. Et je savais aussi qu’elle avait une fille toute jeune, dont elle avait perdu la garde. Mais est-ce que cela m’empêchait de tomber amoureux d’elle ? Est-ce que ça m’empêchait de me mettre à rêver d’une vie de famille ? Non pas le moins du monde. Je n’ignorais pas que le fait d’être près à accepter l’enfant d’une autre en étant aussi jeune, était franchement surprenant et rare de nos jours. Mais ne pas vouloir de Nastazià parce qu’elle était mère, reviendrait à dire qu’elle n’avait plus droit à l’amour, à une relation, à une vie heureuse tout simplement. Autant dire que je n’étais véritablement pas d’accord avec ce concept ! Mais ce n’était pas uniquement à cause de cette petite révolte personnelle que je me mettais à rêver d’une vie partagée avec elle. Bien sûr que non … Tout de même je n’étais pas généreux à ce point là ! Non … La seule et unique raison pour laquelle je me mettais à rêver d’une vie toute belle et toute tracée avec elle, c’était uniquement parce qu’elle me plaisait démesurément sur tous les plans. Durant deux années, ça avait davantage été une question de physique puisque j’ignorais encore tout d’elle jusqu’à ce soir là où elle avait fait un malaise devant moi. Quoi qu’il en soit, les heures que nous avions passés ensemble au réveil, m’avait fait prendre terriblement conscience du fait qu’elle était peut-être bien la femme que j’attendais sans trop me l’avouer pourtant. Si tel était le cas, sans doute devrais-je faire quelque chose pour qu’elle-même ouvre les yeux. Mais depuis bien longtemps, j’avais décidé de ne pas me faire trop d’espoir et de ne surtout pas trop attendre d’autrui. Seule ma sœur ne m’avait jamais déçu jusqu’à ce jour. Et Constantino aussi bien entendu. Mais ce n’était pas la même chose. Il était mon meilleur ami, un frère même pour moi. Mais il était clair qu’à choisir entre lui et ma sœur, le choix était vraiment vite fait. Enfin … En fait la question ne se posait même pas de savoir si un choix était possible tant c’était d’une évidence folle !

A vrai dire, j’étais tellement près à tout pour elle, que je ne comptais plus le nombre de soirée et nuit de travail que j’avais écourté pour la rejoindre chez elle, alors qu’elle était secouée par une violente et terrible crise de panique ou encore, des cauchemars dont elle était tout bonnement incapable de me parler. Sans doute étaient-ils vraiment trop terribles pour qu’elle éprouve un tant soit peu l’envie de les mentionner dans une conversation alors qu’ils la hantaient déjà bien assez ainsi. Bref, tout cela pour dire que j’accourais sans broncher et sans hésiter un seul instant, dès l’instant où elle me le demandait. Malheureusement, il arrivait parfois que je ne puisse pas me déplacer et ce, pour diverses raisons. Soit je me trouvais trop loin de chez elle pour faire toute la route à pied en pleine nuit en moins d’une heure. Soit parce que j’avais trop besoin d’argent pour pouvoir manquer quelques heures, voir une nuit complète, à vendre ces putains de drogue qui me poursuivaient depuis dix ans que je vivais aux Etats-Unis. Ce n’était vraiment pas un métier que j’appréciais. Pas même un tant soit peu ! Toutefois je le devais pour survivre. Tout simplement parce que peintre ça ne suffisait malheureusement pas. Le seul avantage dans ce métier, qui n’en n’était pas vraiment un dans le fond, c’était le fait qu’au final j’étais en train de devenir foutrement riche ! Je vendais uniquement de la bonne cam et je savais reconnaître les clients fortunés pour qui je pouvais montrer les prix l’air de rien et ainsi me faire un peu plus d’argent sur leur dos. Ce n’était, à mes yeux, pas malhonnête du tout. C’était simplement être bon vendeur. Et bon vendeur rimait avec arnaqueur à n’en pas douter ! Aucun doute là-dessus, je savais trouver les clients à arnaquer pour me faire encore plus d’argent. Et n’étant pas un réel dépensier, je m’étais la grande majorité de mon argent gagné, de côté, pour les cas où je devrais cesser ce foutu boulot. Je préférais être prudent en mettant trop que pas assez de côté. Ce qui ne m’empêchait toutefois pas de me faire plaisir. J’étais du genre à adorer les fringues, les chaussures, les lunettes … Bref je me faisais plaisir de ce côté-là. Même avec la bouffe, moi qui adorais manger et qui n’hésitais pas à manger comme quatre. Et pour ma part, ce n’était en rien une expression. C’était bel et bien le cas, je mangeais comme quatre ! Bref, je me servais de mon argent comme il se doit sans pour autant en faire trop. Mon appartement était parfaitement bien meublé, de façon clair, simple, moderne et chic, j’avais une très bonne voiture, j’avais offert des études corrects à ma sœur et elle devait très bien se douter que si elle venait à perdre son boulot ou à avoir de sérieux problèmes d’argent, je serais là pour l’aider. Sans aucun souci financier pour ma part, je pouvais parfaitement régler son loyer, sa nourriture … Bref tout ce qu’elle-même devait payer pour vivre. Je touchais assez d’argent pour payer la total multiplié par au moins deux ou trois. Bref, j’avais vraiment beaucoup d’argent grâce à la vente de drogues !

A peine m’étais-je levé après une nuit à travailler dans la ville toute entière, que je filais déjà chez ma sœur qui m’avait appelé à l’aide dans la nuit mais que je n’avais malheureusement pas pu rejoindre tant je me trouvais trop loin de Brooklyn à cet instant là. Fort heureusement, nous ne vivions vraiment pas loin l’un de l’autre, ce qui nous permettait de nous voir tant que nous le voulions. Lorsque je sonnais à son interphone, elle m’ouvrit la porte sans prendre la peine de répondre, sachant parfaitement que c’était moi. Et ce, pour la simple et bonne raison qu’elle savait parfaitement que je viendrais et me surprenais souvent tant elle connaissait par cœur tout ce que je faisais et à quelle heure. Ainsi, elle savait plus ou moins à quelle heure je me levais après mes nuits de vente en ville. Raison pour laquelle elle ne fut pas le moins du monde surprise de me voir débarquer à cette heure ci. C’était là un sacré avantage que nous avions, de nous connaître à ce point. A peine entré dans son appartement, je la pris doucement dans mes bras pour lui dire bonjour, petit rituel habituel que nous avions à chaque fois que nous nous retrouvions. La serrant doucement contre moi, je lui demandais alors si elle allait bien. Question qui, pour bien des gens, n’avait pas le moindre sens. Mais lorsque je posais cette question à ma sœur, c’était avec un intérêt sincère. J’avais besoin de m’assurer constamment qu’elle allait bien. « Oui, je vais bien. » Souriant, je la suivis sans broncher dans l’appartement avant de filer dans sa cuisine comme habituellement. J’étais du genre à fréquenter les cuisines plus que n’importe quelle pièce dans un appartement. Ou une maison à vrai dire ! Bref ce n’était pas de ma faute si j’aimais à ce point manger mais aussi, cuisiner ! Ce qui n’était pas le moins du monde le cas de Katerina qui semblait vraiment être incapable de prendre le temps de faire à manger. Ma sœur ne serait donc jamais une vraie italienne pure souche à passer son temps à faire à manger pour toute une ribambelle de gosses affamés. Etrange qu’entre nous deux, ce soit moi qui aime tant cuisiner. Aucun doute, nous n’étions pas des italiens comme tous les autres ! Arrivé dans la cuisine, je n’eus aucun mal à détecter la boite de pizza qui restait sur la table. Moqueur et taquin, je la lui mis sous le nez pour lui faire remarquer qu’il était vraiment tant qu’elle se mette à la cuisine. « Je cuisine, je t’assure ! Il y a quelques jours je me suis fait chauffer des raviolis au micro-onde… Un peu de respect, je compte bien en faire mon métier ! » Haussant un sourcil moqueur, je ne pu m’empêcher de rire doucement avant de m’approcher de son micro ondes, l’ouvrant pour lancer un bref regard à l’intérieur. « Bon … Tu l’as nettoyé depuis ou t’avais mis quelque chose dessus pour éviter que ça n’explose de partout ? » Demandais-je en lui lançant un regard moqueur.

Doucement, je refermais le micro ondes avant de me tourner vers elle en souriant en coin. « La prochaine fois essaie dans une casserole Kit Kat ! C’est bien meilleur ! Enfin … Aussi bon que peut l’être une boîte de conserve ! » Ajoutais-je doucement moqueur, aimant bien trop la taquiner pour m’arrêter de le faire. C’était notre relation qui voulait ça et ça ne serait plus pareil si nous arrêtions tout cela, aucun doute là-dessus. La laissant ranger sa cuisine, j’entrepris de préparer tout ce qui pourrait faire de ce petit-déjeuner, un repas vraiment complet. Comme à mon habitude, je ne lésinais pas sur les moyens. Omelette, bacon, gaufres et j’en passe. Tout était là pour nous remplir convenablement l’estomac. Préparant tranquillement le tout, je ne pu m’empêcher de la taquiner un peu plus en mentionnant le fait qu’elle ne savait sans doute pas même faire une simple omelette, ce qui était pourtant d’une facilité enfantine. Je suspectais ma sœur de se nourrir exclusivement de plats surgelés, de plats tout prêts, de salades et de menus à emporter chez divers traiteurs et très certainement fast-food. « Bien sûr que si ! et je sais même faire des pâtes, figure-toi ! » Riant doucement à ses mots, j’amenais le petit-déjeuner à table avant de m’installer en face d’elle. « Je rectifie pour toi ! Tu sais faire cuir des pâtes ! Tu ne sais pas les faire ! Je te connais trop pour t’imaginer faire des pâtes. » Lâchais-je l’air de rien avant de commencer tranquillement mon déjeuner avant de remplir son verre et le mien de jus de fruit, portant le mien à mes lèvres pour boire de longues goulées de jus d’orange pressé. Reprenant ma gaufre recouverte de pâte à tartiner, je lui demandais alors si ça allait mieux depuis mon appel, la guettant du regard pour le cas où elle voudrait me mentir ou se dérober à ma question. Ce qui ne m’étonnerait nullement d’elle à vrai dire ! Non pas qu’elle soit une menteuse. Mais je la soupçonnais de me cacher combien elle avait du mal à se relever de toute cette horreur, pour ne pas me faire souffrir d’une quelconque façon que ce soit à la voir ainsi lutter contre elle-même indéfiniment. « Oui ça va mieux et grâce à toi, comme toujours ! » Restant un long moment silencieux, je l’observais sans mot dire, cherchant à savoir si elle disait vrai ou non. Etrangement, j’avais un mal fou à la croire … « Tu dis ça pour me rassurer ! » Lâchais-je d’une voix certaine et sans appel, pour lui faire comprendre que je comprenais parfaitement son petit manège alors qu’en réalité il n’en n’était rien. La vérité, c’était que je voulais tester et guetter sa réaction pour savoir si elle allait vraiment mieux ou non. « Et toi alors, ça s’est bien passé … au boulot ? » Plissant le nez à cette question, je terminais tranquillement ma gaufre avant de boire une gorgée de café, restant un long moment silencieux sans savoir que lui répondre. Elle savait parfaitement que je ne supportais pas de parler de cela et ce, pour tout un tas de raisons. « Ca va oui. Comme toujours ! Il y a quelques jours j’ai même fais une bonne action, c’est dire ! » Terminais-je sans préciser que ma bonne action avait été de porter secours à l’une de mes clientes pour qui j’éprouvais une attirance grandissante depuis deux longues années. Mais je ne voulais pas ennuyer ma sœur avec ce genre d’histoire … Ce n’était pas plutôt les filles qui étaient censées parler de leurs histoires de cœur et autres trucs de ce genre ? Sans doute que si … Mais dans ma vie, ma sœur n’avait tout simplement pas d’histoire de ce genre à raconter. Du moins pas à ma connaissance. Et je doutais d’ignorer quoi que ce soit à son sujet.
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyJeu 29 Sep - 18:34




La douleur causée par les souvenirs. La souffrance apportée par les cauchemars. L'horreur des contacts masculins, de leurs odeurs de déodorant, de tout ce qui pourrait se rapprocher, de près ou de loin avec un souvenir. Rafaello est la personne qui sait me remettre sur pieds mieux que personne. Ma bouffée d'air frais, mon oxygène, ma vie. Comment ferais-je sans lui ? Et si lui aussi, s'était fait tué dans la fusillade ayant causée la mort de Fabio ? Je n'aurais pas survécu, jamais. Peut-être la vie aurait-elle été différente, peut-être que nous n'aurions même pas déménagé aux Etats-Unis. Mon père et mes frères ne seraient pas devenus ces monstres qui avaient osé retirer à un membre de leur famille toute sa jeunesse, toute la fragilité propre à une adolescente. Ils m'avaient tout pris. Mon innocence ? Disparue depuis bien longtemps. Tout comme mon insouciance et bien d'autre choses encore qu'il était tout simplement impossible de citer. Ma vie ne se résumait plus qu'à quelques activités fondamentales, dont je ne pouvais pas me passer, qui était nécessaire à ma survie. Car, oui, je voulais survivre. L'étincelle de vie que j'avais bien dû avoir à une époque avait laissé place à une jeune femme imperméable à tout ce qui se passait autour d'elle. Je survivais pour Rafaello. Pour Rafaello et uniquement pour lui. Il avait déjà tant perdu, je ne pouvais pas me permettre de céder, de laisser les cauchemars prendre le dessus, de laisser, une fois de plus, mon père et mes frères m'humilier. Ils l'avaenit déjà trop fait. Le courage de continuer, de me relever, de marcher, de me lever chaque matin, de travailler, de manger, de boire, de faire toutes ces choses qui peuvent paraître futiles et naturelles aux yeux de bon nombre de personnes étaient plus que difficiles pour moi. J'avais parfois envie, le matin, de rester dans mon lit, roulée en boule, sous ma couverture, à me laisser bercer par mes désillusions et mes rêves brisées. Une existence inutile. Je finissais toujours par me relever, en pensant à Rafaello et tout ce qu'il avait fait pour moi jusqu'à présent. Renoncer serait comme foutre tous les efforts de mon frère en l'air. En finir avec cette vie ne ferait qu'entraîner Rafaello dans ma chute. Et je ne pouvais pas faire ça. Pas à lui. Il avait beau ne me parler que très rarement de tout ce qu'il pouvait ressentir, et ne quasiment jamais m'avoir dit de quelle manière il ressentait tout ce qui avait pu se passer, dans notre famille, dans notre vie, je me doutais bien à quel point cela lui pesait. Et même s'il n'avait aucune raison de l'être, je connaissais suffisamment mon frère pour savoir qu'il se sentait coupable de tout. De notre arrivée aux Etats-Unis, de la mort de plusieurs de nos frères, dont Fabio, de ce qui m'était arrivée aussi... Il était persuadé d'être à l'origine de tout ça et pourtant, ce n'était pas le cas. C'était comme ça que ça devait se passer et c'était tout. Il n'aurait rien pu faire, il faisait déjà tout pour nous garder en vie, avec l'argent rapporté par les ventes de la drogue. C'était déjà beaucoup trop pour une seule personne. Et en plus de tout ça, je lui infligeais mes crises. Quand elles apparaissaient, violentes, inattendues, incontrôlables, je l'appelais. Parce que c'était soit ça, soit poursuivre cette crise et dieu seul savait ce qui pourrait arriver s'il n'y avait personne pour me calmer... Rafaello était là. Toujours. Quoi qu'il arrive. Et à n'importe quelle heure. C'était à lui que je pensais quand je semblais sur le point de faire une nouvelle crise au travail, par exemple. J'étais incapable de les contrôler quand j'étais seule et même si cela restait extrêmement difficile, j'arrivais à mettre tout ça dans un coin de ma tête quand j'étais entourée de monde, en train de servir des clients. Un mouvement un peu trop brusque dans ma direction, des paroles et des gestes trop ambiguë de la part d'un client du sexe masculin suffisait à me mettre dans tous mes états. Pas dans le positif, cela va de soit. Les visages de Fabio et Rafaello me sautaient au visage, dans ces moments là et je reprenais mes esprits. Suffisamment, en tout cas, pour reprendre contenance et faire comme si de rien était. Pour faire comme si j'étais une personne normale. Comme si les cauchemars faisaient de mes nuits des moments difficilement, interminables, beaucoup trop longs. Comme si chaque soir, après le travail, je n'allais pas me vautrer sur le canapé, avec une pizza commandée, un pot de glace et un DVD. Comme si tous mes rêves ne s'étaient pas envolés sans que je ne puisse les retenir, les garder un peu plus longtemps contre moi pour ne pas devenir ce que je suis aujourd'hui. Ma vie ne représentait plus qu'un cycle infernal et interminable dans lequel je m'enfonçais un peu plus chaque jour.

Quand on est enfant, on croit au Père Noël, à la Petite Souris. On aime être choyé, adoré, aimé, entouré. On a hâte de grandir pour quitter le domicile familiale, pour s'installer dans une maison et pour fonder une famille. Pour moi, c'était exactement ça. Un véritable comte de fée. Née en Sicile, en Italie où la place de la femme n'est que très peu flatteuse, je ne pouvais pas me rendre compte de ça, petite. Bien au contraire. J'étais persuadée que c'était une place de rêve ! Trouver le Prince Charmant était mon rêve. Trouver quelqu'un avec qui je fonderais une grande, une très grande famille, avec lequel je vivrais jusqu'à la fin de mes jours. Une vie idyllique, voilà ce que c'était à mes yeux. Et c'était exactement ce à quoi j'étais vouée. La seule fille d'une très grande fratrie de garçons, ma mère me chouchoutait bien plus que mes frères et moi ça me plaisait. J'aimais le fait que ce soit moi qui ait droit aux vêtements neufs pendant que mes grands frères se contentaient des anciens des aînés... Tout ça, c'était pour moi, et rien que pour moi. Je n'avais jamais réellement été proche des plus grands de la famille mais avec Rafaello et Fabio, cela avait été totalement différent. Ils m'avaient très vite pris sous leurs ailes, me sur-protégeant plus que de raison. Oh, bien sûr, à l'époque, cela me paraissait normal et j'avais le sentiment que ma mère faisait la même chose. Mais aujourd'hui, je peux dire que ce n'est pas le cas. Elle m'aimait, ça c'est sûr, mais pas comme le faisaient Rafaello et Fabio. Elle était plus fière d'avoir une fille qu'autre chose. Elle n'était plus la seule fille de la famille et cela devait avoir quelque chose de rassurant pour elle. Quand je serais suffisamment grande pour l'aider, elle ne serait plus seule à faire toutes les tâches familiales, et tout ce genre de chose. Une bouffée d'air frais, c'était très certainement ce que je représentais aux yeux de ma mère. Elle allait pouvoir souffler. Et pourtant, tout ne s'était pas passé comme elle aurait pu l'espérer à ma naissance. Nous avions dû quitter l'Italie et elle s'était retrouvée à faire un métier des plus dégradants : prostituée. Aucune femme ne peut espérer faire un jour un métier aussi humiliant... Mais elle n'avait pas eu le choix. Poussée par mon père, elle avait finit par s'y résigner. Rabaissée, humiliée, elle l'avait été. Et mon tour était très vite arrivé, mais d'une manière différente. Ma mère ? J'avais tiré un trait dessus depuis bien longtemps, comme je l'avais pour tous les autres membres de ma famille, excepté Rafaello qui était toujours à mes côtés, et Fabio qui était toujours là, dans mon coeur et dans celui de mon frère, sans aucun doute. Ma mère n'avait pas su me protéger, elle n'avait même pas cherché à le faire. Elle ne méritait pas de vivre et je me fichais totalement de savoir si elle était toujours en vie, ou non. Je m'évitais le plus souvent possible de penser à ça. Parce que si ma mère se trouvait toujours aux Etats-Unis, cela voulait dire que c'était aussi le cas pour mon père et mes frères et rien que cette pensée, le fait de simplement imaginer qu'il puisse un jour débarquer à New-York, le sourire aux lèvres, faisant comme si de rien était, me donnait la nausée. Une nausée qui ne pouvait passer qu'avec une nouvelle crise. Une crise que seule Rafaello pouvait arrêter...

Comme il était tellement fréquent que cela arrive, Rafaello allait venir me rejoindre ce matin, pour partager mon petit-déjeuner. Il me l'avait dit quand je l'avais eu au téléphone la veille, ou plutôt le matin même dans la nuit. De toute façon, je n'aurais pas eu besoin de ça pour me douter de sa venue... Il avait pour habite de me rendre visite quand je l'appelais au beau milieu de la nuit, histoire d'être bien sûr que j'étais rétablie, et en parfaite santé. Rafaello était comme ça et il ne changerait très certainement jamais. A l'époque de notre vie à Miami aussi, il était comme ça. Certes, durant cette période là, je ne l'avais que très peu vu puisqu'il travaillait énormément et que, de mon côté, je m'enfermais en permanence dans ma chambre pour ne pas tomber nez à nez avec mon père ou l'un de mes frères. Je ne voulais pas non plus tomber sur Rafaello, mon protecteur, ou même ma mère. J'avais honte. Honte de tout ça. On prétend que les femmes violées se sentent coupables de ce qui leur arrivent, comme si tout cela était de leur faute et cela avait été mon cas. Aujourd'hui, je sais que ce n'est pas le cas, que je ne suis pour rien dans les problèmes mentaux des dérangés de ma famille mais il n'empêche qu'à l'époque, j'avais réellement honte. Je n'avais même plus le courage de sortir de cette chambre qui était une sorte de cellule à mes yeux. J'avais fais quelque chose de mal et c'était ici que l'on me punissait ! J'étais bien trop innocente pour comprendre que je ne méritais pas tout ça, que j'avais juste à avoir honte d'être la fille et la soeur d'êtres aussi abjects et répugnants qu'eux. A présent, j'avais compris. Et j'avais beau savoir la vérité, il m'était impossible de me reconstruire. C'est comme tenter de recoller un vase brisée en milliers de morceaux, beaucoup trop compliqué et trop long. Je n'avais plus suffisamment de force pour échapper aux souvenirs et aux cauchemars et la dernière nuit était un exemple tout à fait habituel. Non, je ne pouvais pas me rétablir et je ne le pourrais sans doute jamais mais je continuais encore à vivre. A vivre pour Rafaello qui venait d'ailleurs de sonner à l'interphone. Je venais tout juste de terminer de me coiffer qu'on frappait à la porte d'entrée. Je n'avais absolument aucun doute sur l'identité de mon "visiteur", qui pouvait venir me voir, si ce n'était pas Rafaello ? Absolument personne... Parce que je n'ouvrais pas, peut-être... Serrer mon frère dans mes bras me suffisaient à reprendre toutes les forces que j'avais perdu durant la nuit et qui me serrait nécessaire pour le reste de la journée. Enfin, surtout pour la soirée, j'allais passer la journée ici et ce soir, je travaillerais. C'était juste pour affronter cette épreuve que j'avais besoin de force, de réconfort et de l'épaule de Rafaello. Il était là, et, je n'en doutais pas une seule seconde, il le serait toujours. « Bon … Tu l’as nettoyé depuis ou t’avais mis quelque chose dessus pour éviter que ça n’explose de partout ? » Me taquiner, Rafaello adore ça. Depuis que l'on a emménagé à Chicago, il le fait très souvent, et je ne veux surtout pas que cela change. J'aime cet aspect de notre relation, tout comme j'aime le reste. C'est mon frère, il a le droit de me taquiner autant qu'il le veut, je ne ferais rien pour l'arrêter ! « Mais enfin Rafaello, tu sais très bien que je suis très, très douée en cuisine. Bien sûr que j'avais pensé à mettre un couvercle avant de lancer le micro-onde ! » Evidemment, je ne lui dirai pas qu'il avait touché tout droit dans la bonne réponse... En faisant chauffer les raviolis, je n'avais pas pensé une seule seconde aux conséquences si je ne mettais rien par-dessus pour protéger mon micro-onde. J'avais dû tout nettoyer par la suite, y passant dix bonnes minutes au moins. Je n'allais très certainement pas lui dire, pas la peine qu'il me charrie encore plus là-dessus ! « La prochaine fois essaie dans une casserole Kit Kat ! C’est bien meilleur ! Enfin … Aussi bon que peut l’être une boîte de conserve ! » Je lève les yeux au ciel, amusée par ses paroles. C'est devenu une habitude, ces petites taquineries, et cela me permet de penser à autre chose qu'à tout ce qui me tracasse déjà suffisamment la nuit. Il le sait sans doute, et il y a de grande chance pour que ce soit son but. « Une casserole ? C'est quoi ça ? » Dis-je, amusée, un sourire aux coins des lèvres.

Comme Rafaello avait l'habitude de le faire, il se servit dans les divers placards, étalant de quoi faire un petit-déjeuner digne de ce nom. Il se servait comme s'il était chez lui et c'était un peu le cas, en même temps. Ici, c'était sa deuxième maison, il le savait tout autant que moi. Certes, il ne vivait pas ici, mais il passait tellement de temps ici que l'on pouvait se poser la question. Entre les moments où il venait juste me rendre visite, ceux où ils venaient me consoler, et ceux encore, où ils venaient vérifier que j'allais bien, comme aujourd'hui, il y avait largement de quoi faire. Ce n'était très certainement pas moi qui allait me plaindre de la présence de mon frère, bien au contraire même ! « Je rectifie pour toi ! Tu sais faire cuir des pâtes ! Tu ne sais pas les faire ! Je te connais trop pour t’imaginer faire des pâtes. » Rajouta-t-il tout en servant du jus de fruit dans deux verres. Je le remerciai et pris le temps de boire une gorgée avant de lui reprendre. « Bon, certes. Je ne peux absolument pas te contredire sur ce point-là ! Mais je peux t'assurer que je suis capable de mélanger de la sauce tomate toute prête à des pâtes... toutes prêtes. » Je lâchai un petit rire, me préparant une tartine de pain de mie recouverte de beurre et de confiture à la fraise. Pas très économe en calorie, mais qu'importe. Je faisais souvent un jogging le matin, pour me débarrasser des cauchemars de la nuit qui avaient précédés, alors je les perdrai, d'une manière ou d'une autre. Et puis, de toute façon, j'avais un organisme très bien constitué qui me permettait de manger autant que je le voulais, sans prendre un gramme de graisse. Un gène dont avait également hérité Rafaello et heureusement pour lui, vu tout ce qu'il était capable de manger en un temps record ! Sortant de mes pensées, je répondis à la question que venait de me poser mon frère. Oui j'allais mieux et ce n'était pas en partie grâce à lui, c'était grâce à lui, tout simplement. Une fois de plus, il m'avait parlée pendant des heures. Une fois de plus, il avait effacé mes cauchemars. Une fois de plus, il m'avait permis de me rendormir et de terminer la nuit dans un sommeil presque réparateur. Evidemment, je n'allais pas aussi bien que toute personne normale devrait l'être, mais j'allais mieux. Mieux que cette nuit en tout cas. Et pourtant l'instant, si je ne pensais plus aux cauchemars qui m'avait hantée durant cette nuit, c'était grâce à la présence de Rafaello. Il m'était impossible de dire si cette nuit serait calme... Mais pour le bien-être intérieur de mon frère, je devais lui dire le contraire. Et vu que j'avais pour habitude de le faire, il n'y remarquerait que du feu ! « Tu dis ça pour me rassurer ! » Il n'était pas anormal qu'il insiste de la sorte, pas sur ce sujet en tout cas. Au moins, cela me prouvait qu'il tenait à moi et qu'il s'inquiétait à mon sujet. Ce qui n'était pas étonnant, ce n'était pas mon frère pour rien ! Affichant un vrai sourire, un de ceux qui ne se poste sur mes lèvres qu'en présence de Rafaello, je pris une nouvelle fois la parole, pour le rassurer. « Bien sûr que non ! Je vais réellement mieux ! »

Il y avait bien longtemps que je n'avais plus l'espoir de me reconstruire une vie, une vraie. Avec un mari, des enfants, et tout ce qui tourne autour de tout ça. J'avais renoncé à tout ça, j'avais tiré un trait définitif là dessus et les chances pour que je change d'avis étaient inexistantes, ou alors très bien cachées ! Avoir un petit ami était impensable. Tomber amoureuse n'était et ne serait pas dans mes projets. Je me sentais incapable de toute relation avec un homme, qu'elle soit sérieuse ou non. J'avais mon frère, des amis, un boulot, un appartement, et c'était amplement suffisant. Cela ne faisait pas une vie en soit, pas une vie de laquelle on peut sortir épanouie mais à mois, cela me suffisait. Je n'avais pas besoin de plus, je ne voulais pas envisager d'avoir besoin de plus. Je devais me contenter de ce que j'avais, un point c'est tout. Quant à Rafaello, plus que tout, je voulais que sa vie devienne plus consistante. Parce que je savais pertinemment qu'il ne vivait, ou presque, que pour moi, que sa vie tournait autour de moi, qu'il était prêt à tout plaquer pour moi. C'était confus dans mon esprit, d'un côté, je voulais qu'il soit heureux, qu'il trouve une femme à aimer, une femme avec qui faire sa vie, mais d'un autre côté, une petite partie de moi avait peur de le perdre. Jamais il ne m'abandonnerait, je le savais, mais ce doute ne pouvait pas cesser d'exister, au plus profond de moi-même. Je mettais toujours ça dans un coin de ma tête, je savais que même s'il tombait amoureux, il ne me laisserait pas tomber. Je le savais, mais ce genre de doute, on ne peut pas faire comme s'il n'existait pas, on ne peut pas le repousser même si on le veut de toutes nos forces. Il reste là, dans un coin caché au fond, et menace de surgir brusquement, sans que l'on s'y attende. Il est là, toujours. « Ca va oui. Comme toujours ! Il y a quelques jours j’ai même fais une bonne action, c’est dire ! » Il avait répondu à ma question et rien que son ton me laissait comprendre qu'il n'aimait toujours pas parler de ce qu'il faisait, de ce métier qui lui permettait de s'enrichir à une vitesse ahurissante. Il détestait ce boulot, j'étais sûrement la mieux placée pour le savoir, mais il n'avait pas le choix s'il voulait survivre. C'était ce qui m'avait permis de faire des études et pour ça encore, je lui en serais éternellement reconnaissante. Mais il savait tant de choses sur moi, il me parlait au téléphone, était à mes côtés quand je faisais des crises. Et il ne me parlais jamais de ce métier, ce métier qu'il haïssait par-dessus tout. J'avais l'impression de ne pas connaître cette partie de lui et cela me frustrait... d'une certaine façon. Je ne lui en parlais que rarement, histoire de ne pas l'ennuyer mais il arrivait, comme aujourd'hui, que je ne puisse pas m'en empêcher et que la question se forme d'elle-même. « Une bonne action ? Toi ? » lâchai-je d'une voix moqueuse où perçait très fortement l'amusement. Je le taquinai, comme toujours. Et cette fois-ci, uniquement dans le but de détendre l'atmosphère suite à ma question. « Une action héroïque j'espère ? Je pourrais me vanter d'avoir un super-héros pour frère comme ça ! » ajoutai-je, un sourire aux lèvres. S'il ne voulait pas m'en parler, il ne le ferait pas, ce serait son choix, et je ne lui en voudrai pas pour ça. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il n'était pas vraiment du genre à se confier. C'était un aspect de sa personnalité que je connaissais depuis toujours et qui n'avait pas changé, même avec les années.
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyMar 1 Nov - 2:37

Prima colazione

I will always be here for you -> ft Katerina Ash-280a6f9 I will always be here for you -> ft Katerina Jar-280a6e9


Il est des gens avec lesquels on se sent véritablement proche, comme avec personne d’autre. Ces gens à qui l’on est capable de raconter absolument tout, sans jamais omettre le moindre détail sur quel que sujet que ce soit. Et c’était parfaitement le cas de Katerina, ma petite sœur. J’étais capable de lui raconter absolument tout ce qui avait un rapport avec moi et ma vie. Nous n’avions strictement pas le moindre secret l’un pour l’autre. Quoi que … J’étais parfaitement conscient que Katerina tentait de me cacher à quel point elle était toujours aussi choquée et retournée par les terribles évènements qui lui étaient arrivés dans le passé, à cause de notre si belle famille. Ironie quand tu nous tiens. Quoi qu’il en soit, j’étais parfaitement conscient qu’elle me cachait bien des choses et qu’elle n’allait pas aussi bien que ce qu’elle voulait bien m’avouer. Je savais parfaitement qu’en réalité, elle avait un mal fou à se remettre de ces terribles épreuves et qu’elle ne s’en remettrait très certainement jamais, ô grand jamais. Elle faisait semblant d’aller mieux, à chaque fois que je revenais à ses côtés pour tenter de la rassurer tant bien que mal et la faire sortir de ses crises de terreur suprême. Mais je savais parfaitement ce qu’il se passait réellement dans sa tête. Et j’étais bien conscient du fait que c’était l’exact opposé de ce qu’elle me disait et tentait encore et encore de me montrer. Elle me prenait vraiment pour un naïf à agir de la sorte. A croire que je ne la connaissais pas mieux que personne, depuis sa naissance. A croire que ce n’était pas moi, son grand frère, qui était toujours là pour elle et qui serait toujours là, à ses côtés. Elle me sous estimait clairement en tout cas. De ça au moins, j’en étais parfaitement conscient et persuadé. On ne me la faisait pas à moi … Enfin non … Ma sœur ne pouvait pas me la faire à moi en tout cas ! Comment le contraire aurait-il pu être possible ? J’étais presque choqué de constamment la voir me mentir plus ou moins en tentant de me cacher à quel point elle souffrait et allait mal. Se rendait-elle seulement compte que je voyais parfaitement ce qu’il en était ou même pas ? Peut-être ne faisait-elle-même pas attention à ce fait. Sans doute croyait-elle que je ne me rendais compte de rien. Dans ce cas là, c’était elle la naïve dans l’histoire, purement et simplement ! Quel sacré faux espoir pour elle !

Ainsi comme fort souvent, je me retrouvais chez elle après une nuit difficile pour elle. Encore une nuit difficile devrais-je préciser ! En tout cas, j’étais bien conscient du fait qu’elle n’allait pas mieux que quelques heures plus tôt, lorsque nous avions passés un sacré long moment au téléphone. Et ce, même si elle tentait de me faire croire que tout allait pour le mieux. Il me suffisait de la regarder plus de dix secondes pour voir qu’elle n’allait pas aussi bien que ce qu’elle tentait de me faire croire, en vain ! Je la connaissais beaucoup trop. Toutefois, je fis mine de rien pour ne pas la blesser ou la déranger avec mes soupçons stupides mais tellement réalistes. Tranquillement installé dans sa cuisine, je mentionnais le fait qu’il fallait vider les boites de conserves dans un plat plutôt que de faire cuir le tout en gardant la nourriture dans une boite. Bref, je me moquais ouvertement d’elle, comme à ma bonne habitude. C’était on ne peut plus normal et banale entre nous et nous aimions cela tout autant l’un que l’autre. « Mais enfin Rafaello, tu sais très bien que je suis très, très douée en cuisine. Bien sûr que j'avais pensé à mettre un couvercle avant de lancer le micro-onde ! » Haussant un sourcil quelque peu surpris et peu persuadé, je tournai le regard vers elle, en fronçant les sourcils. Durant de longues, très longues, minutes, je demeurais parfaitement immobile et silencieux, me contentant de l’observer avec insistance, pour tenter de faire le tri dans le vrai et le faux. Je la connaissais bien trop. Il me suffisait de l’observer pour déceler toute trace de mensonge de sa part. « Hm … Ok ! T’as nettoyé avec quoi ton micro ondes ? Une éponge ? De l’essuie tout ? Une lingette ? T’inquiète pas va, je sais parfaitement que tu as oublié de mettre un couvercle ! Je te ferai une liste des choses à faire dans une cuisine pour éviter de faire des conneries. T’es ok ? Non sincèrement je te ferai ça hein ! J’ai pas envie que tu sois forcée de changer d’appartement en payant pour les réparations dans celui-ci, parce que tu auras tout détruit faute de savoir cuisiner. Ce serait sacrément dommage quand même tu ne crois pas ? »

J’aimais la taquiner encore et encore. Bon sang, c’était presque un pêché mignon, je devais bien le reconnaître ! Et puis il fallait bien reconnaître qu’elle me le rendait vraiment bien, tout de même. En effet, elle n’était pas du genre à rester en retrait mais bel et bien à me rendre la monnaie de ma pièce constamment. Il était impossible que Katerina ne réponde pas à mes boutades, ne serait-ce qu’une seule petite fois car ce n’était en rien son genre. Et je ne doutais pas que ce genre de relation, lui faisait un bien fou, lui permettant de s’échapper d’un quotidien trop pesant et d’un passé trop douloureux pour elle. Je savais bien que durant les moments que nous passions à nous chamailler faussement, juste pour nous amuser, elle oubliait totalement ses sueurs froides passées. Ainsi, la nuit serait bientôt pleinement derrière elle, rien de plus qu’un mauvais souvenir. Et c’était là mon but premier, comme à chaque fois que je lui rendais visite après le genre de nuit qu’elle venait de passer. Une nuit à cauchemarder qui l’avait poussé à m’appeler alors que j’étais en train de travailler dans les rues de New-York, pour entendre simplement ma voix. Et tant bien que mal, je l’avais réconforté comme à chaque fois, ne supportant pas de l’entendre aller si mal, pour ne pas changer. C’était bien le genre de moment que je ne supportais pas du tout et qui m’obligeait à tout faire pour la faire aller mieux. Elle était ma petite sœur, la personne au monde à véritablement compter pour moi. Depuis longtemps et pour toujours. A moins que je ne me mette en couple pour de bon, ce qui semblait tout de même être en bonne voie pour le coup, il fallait bien le reconnaître. en tout cas, je tenais bien assez à Nastazià, pour croire qu’une telle relation puis vie, était possible, entre nous deux. Je le voulais véritablement et je ne doutais pas que cela suffisait amplement. En tout cas, c’était vraiment ce que je pensais ! Moi je voulais faire ma vie avec elle et j’étais pleinement prêt à considérer sa fille comme étant la mienne, quitte à ne pas avoir d’enfant avec elle. Il était vrai que j’avais toujours pensé et espéré qu’un jour je me marierai et aurai un tas d’enfants. Mais je n’avais pas prévu que je tomberai fou amoureux d’une jeune femme déjà mère de famille et peu gâtée par la vie jusqu’à ce jour, aussi blessée par celle-ci. N’importe quelle vie m’irait, tant que je pourrai la vivre avec elle. Pourquoi chercher plus loin alors que tout était aussi simple que cela ? La seule chose qui m’effrayait un tant soit peu, était le fait de savoir si ma sœur et elle sauraient s’entendre vraiment. Si elles pouvaient devenir comme des sœurs, cela serait plus que parfait pour moi. Mais je savais qu’il ne fallait pas trop en demander dans la vie et le fait que je n’avais jamais été gâté moi-même par la vie, me faisait peur pour la suite. Je craignais que cela influe sur mon avenir, concernant les deux jeunes femmes. Et si toutes les deux venaient à se haïr, comment ferais-je ? C’était une chose à laquelle je ne voulais surtout pas penser. J’étais fou amoureux de Nastazià qui était, j’en étais persuadé de plus en plus au fil des jours, la femme de ma vie. Et à côté de cela, ma sœur était celle qui comptait le plus pour moi depuis toujours ou presque. Un choix était tout bonnement impossible et j’en étais affreusement conscient. Mais … Pourquoi ne s’entendraient-elles pas toutes les deux ? Je me faisais sans doute du souci pour rien ! Sans compter qu’il était beaucoup trop tôt pour m’en inquiéter. Je n’étais même pas en couple avec Nastazià et ses sentiments n’étaient sans doute pas aussi présents et puissants que les miens à son encontre …

Sans tarder, je revenais sur terre pour prêter à nouveau attention à ma très chère sœur. Je lui lançai un vague regard en mentionnant le fait que faire chauffer le contenu d’une boite de conserve dans une casserole, rendrait le tout bien meilleur que dans un micro onde. J’en étais pleinement persuadé, sinon je ne lui conseillerai pas cela. A la base, je trouvais déjà qu’une boite de conserve pour nourriture, c’était horrible. Mais alors le faire chauffer dans un micro onde … Quelle foutue horreur ! Comment ma petite sœur, pourtant italienne d’origine et de nationalité, parvenait-elle à se nourrir de la sorte ? C’était horrible d’en arriver à un tel point ! Et moi qui était un homme italien, je cuisinais constamment tant j’aimais cela. J’aimais la bonne bouffe faite maison et la seule idée de me faire chauffer une boite de conserve ou un plat surgelé me filait des frissons de dégoût. Quelle horreur ! Comment pouvait-on sérieusement manger ce genre de trucs véritablement … Dégoûtants ? Il fallait vraiment avoir une foutue sacré faim pour vouloir manger de telles choses ! J’étais persuadé que Katerina adorait lorsque je lui préparais de véritables petits plats, histoire de changer un epu de son quotidien pas très glorieux. Des plats tout prêts…Berk ! Le simple fait de m’imaginer manger de telles choses, me filait de sacrés nausées. Bon sang. Non, non et encore non ! Plutôt mourir que d’ingurgiter de pareilles choses. « Une casserole ? C'est quoi ça ? » Quelque peu surpris d’entendre la voix de ma sœur à quelques pas de moi, comme si j’avais déjà oublié où je me trouvais, je tournai le regard vers ma sœur, qui venait de me parler. Une casserole c’était quoi ? Elle se foutait de moi ! Hm à vrai dire ça ne m’étonnait véritablement pas venant d’elle. C’était fou comme elle aimait se moquer de moi. Et c’était tout aussi fou de voir combien j’aimais cela. On aimait véritablement se moquer de l’un et de l’autre. Alors pourquoi aurions nous cessé de faire cela ? Ce serait pleinement et complètement idiot ! « Hm … Une casserole c’est un ustensile de cuisine à fond plat avec manche. Ca te convient comme définition ? Ca sert à faire cuir des petits repas, des sauces, des pâtes et d’autres trucs de ce genre. De la bouffe quoi ! Et tu dois le mettre sur une plaque de gaz. Ca suffit comme ça ? » Demandais-je l’air de rien en lui adressant un regard véritablement sérieux et sincère, faisant franchement mine de ne pas rire ou même de ne pas me moquer, alors que je me devais de lutter pour ne pas craquer.

Comme si je me trouvais là chez moi, ce qui n’était pas bien loin de la vérité à vrai dire, j’entrepris de préparer un véritable petit déjeuner digne de ce nom. Je ne comptais pas regarder ma petite sœur sauter un repas aussi important, alors que le dernier en date, était une foutue boite de conserve ! Quelle insulte à nos origines italiennes tout de même ! S’en rendait-elle compte au moins ou même pas ? Je n’en n’étais pas franchement sûr pour le coup … Ou du moins, elle s’en foutait royalement. Bref, j’étais là pour remonter un tant soit peu la barre pour lui éviter de manquer de quoi que ce soit question bouffe. Si je ne la surveillais pas, je ne doutais pas qu’elle se contenterait de toujours manger des choses qui ne lui demandaient pas trop d’efforts ou d’imagination de réalisation. Ainsi, je faisais vraiment bien de venir la voir régulièrement pour lui remonter le moral, être là pour elle mais aussi pour la nourrir comme devrait se nourrir tout italien digne de ce nom. Une fois le petit déjeuner posé sur la table de la cuisine, je remplis nos deux verres de jus d’oranges pressées tout en mentionnant le fait que Katerina ne savait pas faire des pâtes mais bel et bien les faire cuire. L’imaginer faire la pâte –des pâtes-, était tout bonnement hilarant. Façon de parler bien sûr ! Ce n’était pas non plus si drôle que cela, il ne fallait pas trop en faire. Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas savoir faire des pâtes. Encore une chose surprenante pour une italienne. Pour ma part je savais en faire, même si je ne prenais que très rarement la peine de les faire par moi-même, plutôt que d’acheter des paquets tout prêts, comme bien des gens, pour ne pas dire comme tout le monde. De nos jours qui faisait ses pâtes par lui-même ? Personne ou presque, bien entendu. Chose bien normal en tout cas, selon moi. « Bon, certes. Je ne peux absolument pas te contredire sur ce point-là ! Mais je peux t'assurer que je suis capable de mélanger de la sauce tomate toute prête à des pâtes... toutes prêtes. » Je levai les yeux au ciel un bref instant avant de rire doucement en reposant un regard ironique et moqueur sur elle. Elle était complètement folle dans son genre, c’était aussi simple que cela ! Mais à me regarder, il était impossible de croire qu’elle pouvait ne pas être comme moi. Après tout, nous étions tous les deux pareils, sur bien des points. Nous n’étions pas frère et sœur pour rien n’est-ce pas ? J’aurai presque envie de dire … Tel frère, telle sœur. Aussi stupide que cela puisse paraître. Mais moi je trouvais que ça convenait à merveille puisque sur bien des points, nous étions semblables. Nous étions aussi fous et déjantés l’un que l’autre. Même si j’étais l’une des très rares personnes à être témoin de ce côté-là de sa personnalité. Je ne doutais pas que tous les autres, ou presque, qui la connaissait de près ou de loin, ne voyaient rien d’autre qu’une jeune femme renfermée sur elle-même, craintive, froide et distante comme pas permit. Bien sûr, personne n’était censé savoir pourquoi elle était de la sorte. Et ce n’était pas moi qui révélerait quoi que ce soit à qui que ce soit. Elle pouvait avoir confiance en moi pour que je garde ce genre de chose pour moi et moi seul. Cela avait d’ailleurs toujours été de la sorte et elle le savait bien !

« Parfait ! Tu as fais de sacrés progrès dis moi ! Bientôt tu seras capable de faire ta propre sauce bolognaise va. Je n’ai de toute évidence plus de raison de m’inquiéter pour ton évolution du côté de la cuisine n’est-ce pas ? » Lui demandais-je de façon toujours aussi moqueur, pour ne pas changer. Pourquoi changer d’ailleurs ? Je ne comptais pas faire en sorte qu’une chose pareille arrive tôt ou tard. Et je ne doutais pas qu’il en allait de même pour elle bien sûr ! Nous étions très certainement sur la même longueur d’onde sur ce point, l’un comme l’autre. L’air de rien, je profitai alors de ce petit déjeuner copieux, pour mentionner cette nuit de cauchemars qui l’avait forcé à m’appeler en sachant que j’étais occupé à travailler pourtant. Je la regardai avec insistance alors qu’elle me lâcha qu’elle allait bien mieux. Tendu à l’idée qu’elle dise cela uniquement pour me rassurer, je ne pu m’empêcher de remettre plus ou moins sa parole en doute en lui faisant remarquer qu’elle me disait cela uniquement pour me rassurer. Ca ne serait clairement pas la première fois qu’elle ferait ça. Je n’étais pas non plus idiot au point de ne pas m’en rendre compte ! Mais je savais par avance qu’elle allait tout faire pour me faire penser à autre chose, pour que je ne pense plus à ce point dérangeant. Bref, j’insistai un tant soit peu en mentionnant le fait qu’elle disait cela uniquement pour me rassurer. Il ne pouvait en aller autrement selon moi. « Bien sûr que non ! Je vais réellement mieux ! » Une nouvelle fois, je l’observai avec insistance en plissant légèrement le nez comme si je faisais mine de réfléchir. La croire ? Non bien sûr que non ! Mais faire semblant de la croire ? Pourquoi pas oui. Je savais qu’elle se sentirait mieux si je faisais mine de la croire sincèrement car elle serait ainsi rassurée sur le fait que je ne me faisais pas du souci pour rien. Bien sûr je ferai semblant. Mais ça, je ne voulais pas qu’elle le sache ! « Hm … ok, ok je te crois ! » Faire semblant d’aller bien pour que l’autre se sente bien. C’était un petit jeu dans lequel nous semblions exceller à merveille, l’un comme l’autre. C’était clairement une habitude à vrai dire, entre nous. Faire mine de vivre dans un joli monde tout beau tout rose dans lequel nous étions tous les deux heureux sans la moindre hésitation sur ce point.

Tout en prenant notre petit déjeuner parfait en soit puisque je l’avais préparé par moi-même, je ne pu m’empêcher de mentionner alors le fait que j’avais fais une bonne action dernièrement. Une nouvelle fois, pour ne pas changer, toutes mes pensées se tournèrent vers Nastazià. Cette jeune femme peu commune dont j’étais dingue, pour résumer la chose. Et encore, je trouvais le résumé franchement ridicule pour le coup ! Et c’était peu dire. « Une bonne action ? Toi ? » Je levai les yeux au ciel devant sa répartie, parfaitement conscient qu’elle plaisantait encore une fois bien sûr. Elle savait bien que je n’avais rien d’un mauvais garçon ou autre connerie du genre. J’étais même plutôt le genre de mec à tout faire pour aider le plus de gens possibles. Si j’étais sympa ? Je pensais clairement que oui, ce devait être le cas. En tout cas je n’étais pas mauvais avec ceux qui ne le méritaient pas. Et il était évident que Nastazià ne méritait pas de la méchanceté de ma part. Sinon ça se saurait ! Je n’étais pas naïf et donc pas bernable le moins du monde ! « Une action héroïque j'espère ? Je pourrai me vanter d'avoir un super-héros pour frère comme ça ! » Cette fois ci je levai franchement les yeux au ciel avant de porter ma tasse de café à mes lèvres, la détaillant du regard par-dessus celle-ci. Un super héros ? Elle en faisait clairement trop ! Mais c’était bien son genre de plaisanter de la sorte. Elle était vraiment … Ma sœur ! « Blablabla tu te fous de moi ? T’en fais un peu trop là petite sœur et tu le sais ! J’ai pas fais un truc qui mérite d’être cité en première page d’un journal. Mais plutôt sur la Une d’un magazine. Sauf que ça n’arrivera pas puisque c’est arrivé dans le cadre de mon boulot et que, par conséquent, personne ne peut être au courant de cette histoire. Bref, j’ai hébergé une fille chez moi, après qu’elle ait fait un malaise dans la rue, sous mes yeux. » Je ne précisais pas que la fille en question était une mannequin très connue et qu’en plus de cela, elle était grandement accro aux drogues et se trouvaient justement là pour s’acheter une dose alors qu’elle était clairement en manque. « Bref, c’est un truc que n’importe qui aurait fait dans ma situation comme tu t’en doutes ! » Ajoutais-je en haussant vaguement les épaules. Il s’agissait là de l’un de mes travers. Je n’étais tout bonnement pas capable de me vanter ne serait-ce qu’un minimum. Ce n’était pas mon genre en tout cas …
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyLun 19 Déc - 17:54




S'il y avait bien une personne qui me connaissait par coeur, c'était, sans l'ombre d'un doute Rafaello. Certes, le fait qu'il soit mon frère jouait beaucoup dans cela, mais de nombreux frères et soeurs ne sont pas proches du tout, ce qui est exactement l'inverse de la relation qui nous lie. Sans Rafaello, je ne suis rien, et l'inverse est sans doute vrai. Mes doutes, mes craintes, mes peurs, Rafaello était tenu au courant d'à peu près tout ce qui me concernait. Il y avait, bien évidemment, tous les évènements auxquels il avait insisté, que ce soit en Italie ou déjà en Amérique, et d'autres que je lui avais raconté de moi-même. Certains moments que je préfèrerais plus que tout oublié. Malheureusement, cela n'était pas possible, pour la simple et bonne raison que c'étaient des souvenirs qui me hantaient. Le jour mais principalement la nuit. A cela aussi, Rafaello insistait. Des crises atroces causées par des cauchemars tout autant horribles. Je ne parviendrai pas à les supporter s'il n'était pas là pour me rassurer et me tenir compagnie pendant le reste de la nuit. La plupart du temps, au téléphone. Parce qu'il travaillait et qu'il lui était parfaitement impossible de tout lâcher pour venir me calmer. Lui aussi avait besoin d'argent pour vivre, et je le savais pertinemment. Certes, il n'exerçait pas un métier des plus valorisants - qui aimerait devenir dealer ? - mais il n'avait guère le choix et tant que cela lui permettait de vivre, il se devait de continuer sur cette voie là. Le domaine dans lequel il souhaitait travailler était des plus compliquées, surtout pour un jeune artiste. Il faut faire ses preuves, il faut trouver acheteur, bref, il faut faire en sorte d'être un minimum reconnu si l'on souhaite finir par vendre plusieurs ouvres. Même pour un fonceur tel que Rafaello, cela représentait une réelle épreuve. Tout était bien plus compliqué que ce que pouvait penser un new-yorkais lambda. Tout ça pour dire que Rafaello et moi avions une relation plus que fusionnelle. Nous savions tout l'un de l'autre et n'avions même pas besoin de parler pour deviner ce que l'autre ressent. Pas une dispute envisageable, juste des conversations à n'en pas finir au téléphone pour que je me rendorme au son de sa voix, et de nombreuses visites, chez l'un ou chez l'autre. Une relation qui n'était pas prête de se fissurer.

La présence de Rafaello, aujourd'hui comme un autre jour d'ailleurs, m'était très précieuse. Une fois de plus, j'avais passé une nuit des plus catastrophiques et une fois de plus je l'avais appelé. Parce qu'il était le seul à savoir précisément me calmer et que je savais que, même s'il était en plein travail très certainement avec un client, il me répondrait, et me parlerait jusqu'à ce que je m'endorme. Il savait à quel point c'était difficile, voir impossible, que je me rendorme seule après un tel cauchemar. Et ce matin, il était là. Comme chaque lendemain de cauchemar, d'ailleurs. Il venait me tenir compagnie autour d'un vrai et grand petit-déjeuner. Il était très fréquent que ce soir de chose se déroule, que nous nous rejoignions autour d'un repas, que ce soit le matin, le midi, ou même le soir. Une relation fusionnelle qui ne s'arrêtait pas à quelques coups de fil... J'avais besoin de le voir le plus souvent possible, et j'adorais sa compagnie. En même temps... c'était mon frère, il était donc, en soit, normal que j'aime passer du temps avec lui. Mais c'était bien plus que ça. Sans lui, je ne ferai pas tout ce que je faisais aujourd'hui pour survivre. Il était ma raison de vivre. Et je ne serai rien sans nos petites taquineries quotidiennes. Nous ne nous disputions jamais mais nous nous chamaillions fréquemment, nous moquant gentiment l'un de l'autre à tour de rôle. C'était un quotidien duquel je ne pouvais absolument plus me passer. Mais bref, il était là, c'était tout ce qui comptait à ce moment précis. Comme promis, il était venu prendre son petit-déjeuner avec moi et comme toujours, il faisait comme chez lui. Installé autour de la table de la cuisine, il avait sortit tout ce qui nous serait nécessaire pour préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. Je l'avais bien vite rejoint, constant sans aucune surprise que tout était déjà prêt, ou presque. Très vite, la discussion était lancée, nos taquineries habituelles aussi, par la même occasion.« Hm … Ok ! T’as nettoyé avec quoi ton micro ondes ? Une éponge ? De l’essuie tout ? Une lingette ? T’inquiète pas va, je sais parfaitement que tu as oublié de mettre un couvercle ! Je te ferai une liste des choses à faire dans une cuisine pour éviter de faire des conneries. T’es ok ? Non sincèrement je te ferai ça hein ! J’ai pas envie que tu sois forcée de changer d’appartement en payant pour les réparations dans celui-ci, parce que tu auras tout détruit faute de savoir cuisiner. Ce serait sacrément dommage quand même tu ne crois pas ? » lança-t-il d'une voix où perçait très nettement l'amusement. Il faut dire qu'il y avait de quoi rire. Non seulement parce que sa façon de dire les choses en elle-même était amusante, mais également parce que tout ce qu'il disait était totalement vrai. Je levai les yeux au ciel, répondant clairement qu'il avait totalement raison. « C'est vrai que ça serait sacrément dommage. Comment ferais-je chauffer mon café tous les matins si je n'ai plus de cuisine ? » lui répondis-je d'un ton totalement ironique. Après tout, il était plus que rare que je me fasse moi-même à manger, je préférai, généralement, commander une pizza ou un truc dans le genre. Quand je faisais à manger réellement, ce n'était que des plats surgelés que je faisais cuire. « Mais ne t'inquiète pas, cela n'arrivera pas. J'éteins bien le gaz avant de sortir de l'appartement. » ajoutai-je rapidement d'un ton faussement blasé. Le sourire qui naquit aux coins de mes lèvres me trahit sans l'ombre d'un doute. Évidemment, je ne laissais jamais le gaz allumé quand je devais m'absenter. Mais vu le nombre de choses que je faisais alors que je n'étais pas censée le faire, il était fort probable, qu'un jour ou l'autre, je fasse une réelle connerie. Le micro-ondes était un très bon exemple...

Sans aucun doute possible, Rafaello était le seul avec qui je puisse être comme je l'étais à ce moment précis. Quand j'étais en sa compagnie, je pouvais être moi-même. C'était bien la seule personne à qui je rendais ses taquineries sans une once de doute au départ. Nous n'avions pas toujours été comme ça, bien sûr. Bien que nous ayons toujours été un minimum proche, plus jeune, quand notre père et nos frères se trouvaient avec nous, nous ne pouvions nous permettre ce genre de relation. Parce qu'une femme n'avait qu'une autorisation : se taire. Au quotidien, je devais rester en retrait, disparaître, en quelque sorte... Et aider ma mère, aussi. Faire le ménage, laver le linge, préparer les repas, tout ce qu'une italienne se devait de faire... Je ne regrettai pas réellement mon pays. Certes, j'aimerais y retourner au moins une fois dans ma vie, pour revoir les paysages qui avaient bercé mon enfance, mais y vivre ? Certainement pas ! Les mauvais souvenirs y étaient trop nombreux. La mort de Fabio arrivant en tête de liste de toutes les choses horribles qui s'étaient produits dans notre pays natal... Je ne m'en étais jamais remis et il m'arrivait souvent de tenter de m'imaginer ce qu'il aurait été aujourd'hui, où il se serait trouvé, si toute l'histoire avec mon père et mes frères se serait déroulée ou non... Tant de questions qui resteraient sans réponse, tant de rêves qui resteraient à l'état de simples rêves. Parce qu'il était mort et que rien ne pourrait le faire revenir. Et puis ,de toute façon, j'avais Rafaello, c'était amplement suffisant, non ? Et même si je ne faisais plus que survivre, il était toujours là, à mes côtés, pour m'épauler et me soutenir dans les moments de doute. Je n'étais pas seule, c'était l'essentiel. Je pouvais l'appeler à n'importe quelle heure, du jour comme de la nuit, il répondrait présent, il était là, quoi que je fasse, quoi que je dise. Et j'étais persuadée d'une chose, si un jour je faisais une connerie plus grosse que moi, comme tuer quelqu'un à titre d'exemple, il m'aiderait à cacher le(s) corp(s). Je n'avais pas le moindre doute là-dessus. Dieu merci, je n'étais pas une meurtrière en puissance ! Et je ne le serai sans doute jamais, je n'avais pas suffisamment de cran pour blesser une mouche alors tuer un être humain était juste impossible.

Revenant à la réalité, j'observai Rafaello. Se rendait-il compte du fait que je souriais constamment depuis son arrivée dans mon appartement ? C'était bien quelque chose dont il était le seul à pouvoir se vanter. Il était l'unique personne avec qui j'étais totalement moi-même : une Katerina souriante, complètement déjantée et énergique, et même une Katerina qui aimait rire... Surprenant, n'est-ce pas ? Mais bel et bien réel. A une époque, même, j'avais été une Katerina naïve et confiante. Mais cette époque était révolue depuis bien longtemps. Mon père et mes frères m'avaient changée... En mal, et en bien, tout dépendait du point de vue selon lequel on regardait cela. Toujours est-il qu'à présent, j'étais renfermée, froide, et distante avec tout le monde, sauf avec mes vrais amis et, bien évidemment, Rafaello. Comment pourrait-il en être autrement ? En revanche, il était quasiment le seul à connaître mon côté totalement déjanté. Quand j'étais avec lui, je savais que je pouvais me lâcher et je n'hésitais pas une seule seconde à mettre en avant la folie qui faisait partie intégrale de mon être, bien que cela soit quelque chose de très refoulé chez moi. C'était ainsi, je ne changerai sans doute jamais, et je n'en voyais même pas l'intérêt. J'étais très bien comme ça, après tout, non ? Autre chose qui ne changerait jamais : cette particularité que nous avions, mon frère et moi, de nous taquiner sans arrêt. C'était devenue une lutte amusante et constante faites de chamailleries et de moqueries gentilles. J'aimais passer du temps avec lui, comme on peut facilement le comprendre, et j'aimais tout autant quand il se moquait gentiment de moi. C'était d'ailleurs exactement ce qu'il faisait depuis qu'il était arrivé ici. Après s'être installé sur la table de la cuisine, avec tout ce qui nous serait utile pour un petit-déjeuner en règles, il avait commencé à parler du fait que je n'étais définitivement pas une grande cuisinière. Et je ne le serai jamais, d'ailleurs. Nous étions à présent carrément dans l'exagération, puisque j'allais jusqu'à faire comme si je ne savais pas ce qu'était une casserole. Bien sûr que je savais ce que cela était, j'en avais déjà, bien heureusement pour moi, utilisée, et j'en avais même dans un des placards de cette cuisine dans laquelle je ne passais, au final, que très peu de temps. Bref, Rafaello se lança dans une définition raccourcie de ce qu'était une casserole. Définition inutile, évidemment, mais la taquinerie était là et on ne pourrait rien faire pour changer cet aspect de notre relation. « Hm … Une casserole c’est un ustensile de cuisine à fond plat avec manche. Ca te convient comme définition ? Ca sert à faire cuir des petits repas, des sauces, des pâtes et d’autres trucs de ce genre. De la bouffe quoi ! Et tu dois le mettre sur une plaque de gaz. Ca suffit comme ça ? » expliqua-t-il d'une voix tout ce qu'il a de plus sérieux. Je savais bien qu'il se moquait de moi, et je n'avais nullement besoin de son rire ou même d'un sourire pour savoir qu'il me taquinait, comme toujours. Je le connaissais par coeur et, inévitablement, je décelai la moindre petite trace de moquerie sur son visage. A ce moment précis, c'était le cas. Et je m'en contre-fichais puisque cela m'amusait plus qu'autre chose. « Je crois que je commence à visualiser la chose. Tu sais maintenant ce qu'il me faut pour mon prochain anniversaire : une casserole pour faire cuire mes plats surgelés. » répliquai-je rapidement, un sourire aux coins des lèvres. Je n'étais pas comme Rafaello à ce niveau là : j'avais beaucoup de mal à masquer l'ironie et surtout, l'amusement que je ressentais sur le coup.

Et cela continuait, encore et encore... Tout en buvant une gorgée de jus d'orange au verre que venait tout juste de me servir Rafaello, je l'écoutai parler. Parler avec lui était une véritable libération, et cela l'était d'autant plus quand cela se passait comme à ce moment précis : avec des sourires, des rires de temps à autre, et surtout des moqueries gentilles. J'adorais ces moments-là et je n'avais pas hâte du tout qu'il parte. Même si j'avais voulu ma liberté et que j'aimais beaucoup être seule, j'aimais aussi beaucoup quand il me tenait compagnie. Tout dépendant de mon humeur du moment, en fait. Pour l'instant, j'étais bien en sa présence et je ne pouvais pas espérer mieux que de prendre un petit déjeuner avec lui. « Parfait ! Tu as fais de sacrés progrès dis moi ! Bientôt tu seras capable de faire ta propre sauce bolognaise va. Je n’ai de toute évidence plus de raison de m’inquiéter pour ton évolution du côté de la cuisine n’est-ce pas ? » reprit brusquement Rafaello, ce qui me fit me sortir de ma torpeur, et surtout, me fit reprendre le fil de mes pensées. Je levai les yeux au ciel, devant la réplique de mon frère. Il était fier de moi... parce que j'étais capable de mélanger des pâtes et de la sauce, en faisant cuire le tout. Ce qui, en soit, représentait presque un exploit pour moi ! Comme le disait Rafaello qui se moquait gentiment de moi. « Tout à fait ! Bientôt, chaque personne qui goûtera mes pâtes à la sauce bolognaise saura que je suis une italienne de pure souche. Tu es fier de moi, j'espère ? » lui répondis-je, terminant ma phrase d'un ton presque fataliste. Un léger sourire toujours fixé sur mes lèvres, j'attrapai la confiture de fraise et en tartinai une tranche de pain de mie. J'avais plus faim que ce que j'avais pu m'imaginer au départ. C'était très certainement le fait de me retrouver face à un petit-déjeuner copieux qui me donnait brusquement envie de manger... Et puis, j'avais toujours aimé manger - je n'étais pas la seule de Rafaello Viscenti pour rien après tout ! Très clairement, j'avais extrêmement faim maintenant.

Pliant le pain de mie en deux, je le trempai dans mon café et le portai à ma bouche, pendant que mon frère mangeait également de son côté. Mais la conversation ne s'était pas arrêtée pour autant. Nous avions beau prendre un petit-déjeuner, nous parlions en même temps. Et inévitablement, la conversation finit par se porter sur la nuit dernière. Ou tout du moins, sur comment je me sentais, à présent. Je n'avais pas besoin qu'il me le dise pour le savoir : il s'inquiétait énormément pour moi. Que ce soit maintenant ou à un autre moment, d'ailleurs. Il voulait que je sois bien à tout prix et c'était exactement ce que je voulais éviter au maximum. Il avait sa vie, j'avais la mienne, et il avait besoin d'espace, en quelque sorte, pour vivre convenablement. Le connaissant, il serait presque capable de tout laisser tomber et venir s'installer avec moi au Groenland si je le lui demandais. Mais il ne devait pas, il devait s'inquiéter de sa vie et voilà tout. J'acceptai de le déranger au milieu de la nuit parce que, sans lui, je ne m'en sortirai pas, mais je refusais de propager cela n'importe quand. Je lui répondis donc que oui, j'allais mieux. Un demi-mensonge, en somme. Parce que, oui, j'avais toujours les cauchemars en tête, mais non, ce n'était plus aussi horrible que cette nuit. Principalement grâce à sa présence, d'ailleurs. « Hm … ok, ok je te crois ! » affirma-t-il rapidement et apparemment sincère. Au moins, il me croyait, c'était le principal. Je lui fis un petit sourire et pris une autre bouchée de pain de mie. Encore une fois, la conversation ne s'arrêta pas. Parce qu'entre frère et soeur, il était largement facile de parler, que ce soit d'un sujet important ou pas. Quand Rafaello lâcha qu'il avait récemment fait une bonne action, je le questionnai à ce sujet, en exagérant volontairement la chose. Bien sûr que c'était un super héros à mes yeux, ce n'était pas une grande nouveauté... Et comme il n'aimait pas parler de lui habituellement, je sautai sur l'occasion. Il semblait enfin enclin à me raconter quelque chose sur ses journées ! C'était rare, très rare même. « Blablabla tu te fous de moi ? T’en fais un peu trop là petite sœur et tu le sais ! J’ai pas fais un truc qui mérite d’être cité en première page d’un journal. Mais plutôt sur la Une d’un magazine. Sauf que ça n’arrivera pas puisque c’est arrivé dans le cadre de mon boulot et que, par conséquent, personne ne peut être au courant de cette histoire. Bref, j’ai hébergé une fille chez moi, après qu’elle ait fait un malaise dans la rue, sous mes yeux. » expliqua-t-il pendant que j'arrêtai de manger pour le regarder et l'écouter. Non, non, je n'étais pas réellement capable de faire deux choses en même temps ! Je fronçai les sourcils en l'entendant terminer sa petite explication. « Bref, c’est un truc que n’importe qui aurait fait dans ma situation comme tu t’en doutes ! » ajouta-t-il rapidement et me faisant froncer encore un peu plus - si c'est possible - les sourcils. Ah... Rafaello restait Rafaello, sans l'ombre d'un doute ! Il n'était même pas capable de reconnaître que ce qu'il avait fait était une bonne action, et que non, tout le monde ne ferait pas cela, moi en tête de liste. « Ah... Rafaello, que vais-je donc faire de toi ?! Bien sûr que cela mériterait de faire la première page d'un journal. C'était une bonne action ! Tu penses sincèrement que moi, par exemple, j'aurais ramené cette personne chez moi ? J'aurais appelé les secours, sans doute, mais je serai partie tout de suite après et tu le sais très bien. C'était ta Bonne Action du mois ! » lui dis-je en levant les yeux au ciel, clairement désespéré par le cas Rafaello. Quoi que, je n'étais pas mieux, dans le fond !
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MessageSujet: Re: I will always be here for you -> ft Katerina I will always be here for you -> ft Katerina EmptyJeu 19 Jan - 23:07

Prima colazione

I will always be here for you -> ft Katerina Ash-280a6f9 I will always be here for you -> ft Katerina Jar-280a6e9


« C'est vrai que ça serait sacrément dommage. Comment ferais-je chauffer mon café tous les matins si je n'ai plus de cuisine ? » Je ris faiblement en levant un instant, les yeux au ciel. J’avais une sœur vraiment givrée. Complètement dérangée sur les bords même ! Mais il fallait reconnaître que je n’étais pas bien mieux dans mon genre. J’étais même aussi taré qu’elle, selon moi. Ce n’était vraiment pas pour rien que nous étions frère et sœur. Même si je doutais que le reste de notre famille, fut pareil. Nous avions un peu grandit seuls, dans notre coin, et à notre façon. On ne pouvait pas franchement dire que nous avions été éduqués tous les deux, à la même enseigne que nos frères. Tout simplement parce que nous ne l’avions pas voulu, l’un comme l’autre, à vrai dire. « Franchement ? Te connaissant, je pense que tu n’aurais pas le moindre problème à aller te faire un Starbucks coffee tous les matins ! Et sinon, cafetière tu connais pas ? Trop compliqué pour toi ? » Lui demandais-je d’une voix moqueuse, le sourire franchement narquois, tandis que je continuais de la détailler du regard. J’avais beau faire comme si de rien n’était, tout comme elle, il n’en demeurait pas moins que j’étais parfaitement conscient du fait qu’elle n’allait pas aussi bien que ce qu’elle voulait bien me faire croire. Après une nuit comme celle qu’elle venait de passer, elle n’allait pas vraiment bien. Elle me le faisait simplement croire, pour que je ne m’inquiète pas trop pour elle. C’était tout elle ça, que de me cacher son véritable mal être pour éviter que moi-même, je ne fasse une fixette sur ce point. Elle savait que je ne vivais quasiment que pour elle et que je me sentirais franchement mal, si j’apprenais que je ne menais pas ma tâche à bien. Elle était consciente du fait que son bien être passait largement avant le mien. Et c’était pour cela qu’elle voulait me faire croire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes alors que je me faisais malgré tout un sang d’encre pour elle. Lorsque je savais qu’elle n’allait pas bien, je n’étais pas bien, moi-même. Mais ça, je n’avais pas besoin de le lui dire, pour qu’elle s’en rende compte d’elle-même. Malheureusement pour moi. Elle ne pouvait rien me cacher et en retour, je ne pouvais strictement rien lui cacher non plus. Cela semblait prouver à quel point notre lien fraternel était fort et, je n’en doutais pas un seul instant, totalement indestructible.

« Mais ne t'inquiète pas, cela n'arrivera pas. J'éteins bien le gaz avant de sortir de l'appartement. » Je ne pu m’empêcher de plisser quelque peu le nez à cette perspective assez effrayante. En sachant que ma sœur était tout de même plutôt tête en l’air, je craignais de la voir oublier d’éteindre le gaz, envers et contre tout. Ca n’aurait strictement rien de surprenant dans le fond, il fallait bien dire ce qui était véritablement. Et c’était bien d’ailleurs pour ce genre de raisons là, que je m’inquiétais constamment pour ma chère petite sœur. Je savais qu’avec son côté tête en l’air, elle pourrait bien se faire du mal ou carrément se tuer, simplement par erreur. Cette seule idée suffisait à me foutre une sacré frousse d’ailleurs. « Tu es sûre ? Totalement sûre ? Absolument et parfaitement certaine ? » Lui demandais-je en lui lançant un regard insistant. Je voulais simplement lui mettre suffisamment la pression, pour qu’elle en arrive elle même à douter plus ou moins. Je m’en voudrais de prendre le moindre petit risque aussi étrange celui-ci puisse-t-il paraître. A mes yeux, ma sœur était suffisamment tête en l’air pour commettre ce genre d’imprudence, raison pour laquelle je voulais constamment lui mettre la pression. Quitte à ce qu’elle me dise de me taire à la force, totalement lassée de m’entendre répéter constamment la même chose. C’était pour son bien après tout ! Comme le ferait n’importe quel parent pour son enfant, frère pour sa sœur et même sœur pour son frère. C’était du moins ce que j’osais me dire. Sans doute pour m’éviter de culpabiliser au fait que je lui rabâchais toujours la même chose. « Et tu n’oublies jamais tes clés à l’intérieur ? Et tu ne laisses pas entrer n’importe qui ? Tu fermes bien à clés quand t’es là et aussi quand tu pars ? » Lui demandais-je ensuite, cette fois plus pour la taquiner qu’autre chose. Je ne doutais pas que sur ces points là très précisément, elle n’était jamais tête en l’air. Bien au contraire même, je pensais sincèrement qu’elle était presque trop prudente là-dessus. Même si j’étais tenté de penser que ce n’était jamais trop tout de même. En fait, je ne m’inquiétais pas réellement de savoir si quelqu’un pourrait lui faire du mal, tant qu’elle était chez elle. Je m’inquiétais bien davantage quand je savais qu’elle était en route pour la boite de nuit où elle bossait ou quand elle la quittait pour rentrer chez elle.

Je m’inquiétais tout autant pour la plage horaire qui s’étendait entre ces deux heures là, le temps qu’elle passait dans cette boite. Car je ne doutais pas que des hommes idiots ou non, intéressants ou non, lourds ou non, tentaient continuellement de la séduire, dans l’espoir de l’attirer dans leur lit. Et je ne pouvais pas leur jeter la pierre, parfaitement conscient que ma sœur était tout de même une jolie fille. Sans doute même trop pour son bien. Je craignais constamment le jour où elle viendrait se plaindre, uniquement se plaindre dans le meilleur des cas, pour me parler d’un abruti qui avait été trop insistant à son encontre. Après tout, en se baladant dans les rues d’une si grande ville en pleine nuit, c’était prendre de gros risques pour une jeune femme aussi belle qu’elle. Sans doute devrait-elle sérieusement envisager de se trouver un tout autre job, qui lui permettrait d’être au chaud et en sécurité chez elle, la nuit. Certes, ce n’était vraiment pas aisé pour des personnes dont les papiers n’étaient toujours pas aux normes, tels que nous. La preuve étant, j’étais toujours un foutu dealer de drogues, malgré les années qui étaient passées, depuis mon arrivée sur le territoire américain. Mais le rêve américain n’existait-il pas justement pour toutes les possibilités qu’il offrait ? J’osais espérer que si et que la roue tournerait un jour en notre faveur. C’était beau de rêver … Je voulais encore rêver. Qu’importaient les années de galère, les bagarres, les insultes, les barges que je croisais dans les rues la nuit, les faux amis, le risque d’être expulsé du territoire américain, la crainte de voir ma famille revenir dans nos vies du jour au lendemain, la peur d’avoir à nouveau à faire à la mafia sicilienne. Tout ceci ne m’empêchait pas d’être un optimiste dans l’âme. Oui, nous galérions comme pas permit et peinions à vivre comme tout à chacun. Tout ceci n’était pas une raison valable pouvant expliquer que nous baissions les bras. C’était du moins ce que je voulais penser. La roue tournait, disait-on. Nous avions vécut le pire, le meilleur nous attendait encore. Comment traverser pire que ce que nous avions déjà eus à supporter ? La pire chose qui pouvait nous arriver, était que nous soyons séparés l’un de l’autre, pour telle ou telle raison. Mais j’osais espérer franchement, qu’une telle chose n’arriverait jamais. Je préférais ne même pas y penser le moins du monde, à la vérité. Ce qui pouvait se comprendre selon moi. Et j’osais espérer que de son côté, Katerina, ne s’était jamais mit une telle chose en tête. C’était trop effrayant à mes yeux, pour être accepté dans nos esprits déjà suffisamment malmenés par la vie, sans ça. Tout ce que je savais, c’était qu’une vie sans ma sœur, ne serait pas une vie du tout. J’ignorais de quoi je serai capable si je venais à la perdre. Mais je savais avec certitude, que je ne pourrai jamais m’en relever. Sans doute était-ce la seconde raison pour laquelle je faisais tout pour qu’elle soit bien, en bonne santé et j’en passe. Je craignais, dans le fond, qu’elle-même ne fasse une grosse connerie du genre penser au suicide. Y avait-elle seulement songé ne serait-ce qu’une seule fois ? J’osais espérer que non. Mais la connaissant, elle ne m’en aurait même pas parlé, tant elle faisait tout pour m’épargner. Elle savait que mon inquiétude pour elle s’en verrait décuplée, ajoutée à cela une douleur de la voir de la sorte.

Alors qu’elle venait clairement de me demander ce qu’était une casserole, plus par esprit de taquinerie qu’autre chose, je lui donnai une longue définition pour être certain qu’elle comprenne bien. Bien entendu, je ne doutais pas qu’elle savait parfaitement de quoi il s’agissait, contrairement à ce que pouvait laisser croire notre conversation actuelle. Je tentai de le faire le plus sérieusement du monde, comme pour ajouter un peu de sérieux à cela en faisant mine de ne pas avoir comprit qu’elle savait bien ce qu’était une casserole et à quoi cet ustensile de cuisine, pouvait bien servir. « Je crois que je commence à visualiser la chose. Tu sais maintenant ce qu'il me faut pour mon prochain anniversaire : une casserole pour faire cuire mes plats surgelés. » Cette fois ci, je ris de bon cœur, sans pouvoir m’en empêcher. Je glissai ensuite une main dans ses cheveux, pour les lui ébouriffer franchement, sans lui demander son avis. Elle pouvait bien ne pas supporter qu’on lui touche les cheveux, que je l’aurais quand même fait. Après tout, j’étais son grand frère, et j’avais donc absolument tous les droits la concernant. Bien entendu, c’était un peu exagéré mais j’aimais à faire genre de le croire de façon sérieuse et sincère. Arriverait peut-être un jour où elle déciderait de mettre le holà quant à ma façon d’être toujours trop présent et trop protecteur vis-à-vis d’elle. Mais dans l’immédiat, elle semblait plutôt bien supporter la chose, pour ne pas dire l’apprécier sincèrement. « Moi qui voulait t’offrir la veste dont tu rêves tant depuis des mois. Tant pis, ce sera pour l’année prochaine. Nous disions donc une casserole ? Beaucoup plus économique en effet ! »Repris-je d’une voix moqueuse, tout en préparant la table pour notre petit déjeuner. Le plus sérieusement et normalement du monde comme si je ne venais pas de me moquer d’elle, je m’installai à table, bientôt suivi par elle. Nous entreprîmes de dévorer consciencieusement le petit déjeuner que je venais de nous préparer, avec application. A mes yeux, il était d’une évidence imparable, qu’une journée devait obligatoirement commencer par un repas des plus complets et copieux. Sans cela, difficile d’être en forme pour toutes les heures à venir, n’est-ce pas ? C’était du moins ce que je pensais sincèrement pour ma part. Et je ne doutais pas que ma sœur, de son côté, se foutait à peu près royalement de ce repas qu’elle ne devait pas juger utile. Ce qui était assez idiot bien sûr. Mais elle et les repas, ça faisait quarante. Et encore, j’étais gentil ! Si elle prenait la peine de prendre un petit déjeuner, je ne doutais pas que c’était en se rendant dans le café du coin ou un petit restaurant qui faisait les petits déjeuners. Elle, prendre le temps d’acheter de quoi se faire des petits déjeuners ? Il ne fallait pas trop en demander non plus.

Pour continuer dans le domaine de la taquinerie et de la moquerie, je lui fis remarquer qu’elle faisait de sacrés progrès en matière de cuisine. Chose que je ne pensais évidemment pas le moins du monde comme elle le savait très bien. A mes yeux, savoir faire cuire des pâtes et y ajouter une sauce toute prête, n’était que la base de la chose. Ce que tout le monde devrait savoir faire en ce bas monde, sans la moindre difficulté. En quoi était-ce difficile d’ailleurs ? Faire chauffer des pâtes était-il si difficile que ça ? Ouvrir une boite en verre ? Mélanger le tout ? Certes, pour ma part, je faisais ma sauce moi-même. « Tout à fait ! Bientôt, chaque personne qui goûtera mes pâtes à la sauce bolognaise saura que je suis une italienne de pure souche. Tu es fier de moi, j'espère ? » Je ris un peu plus franchement cette fois ci, sans pouvoir m’en empêcher le moins du monde. Je levai vaguement les yeux au ciel avant de reporter mon attention sur elle. La connerie était de famille apparemment. Une italienne qui utilisait une sauce toute prête pour ses pâtes, était la honte du pays. Bien entendu, je me moquais plus d’elle que je ne désirais la renier pour une chose aussi futile. Elle n’avait de toute évidence pas récupéré les gênes qui faisaient des femmes italiennes, les meilleures cuisinières qui soient. A moins que ça ne soit justement parce que moi je les avais. Dans la famille, je lui avais piqué les gênes avant son arrivée. Oui, ça n’avait aucun sens. Mes pensées et réflexions, en avaient rarement. « Une italienne de pure souche, incapable de faire une sauce par elle-même. Est-ce que tu sais vraiment faire cuire des pâtes au moins ? Non attend, je la refais. Est-ce que tu sais faire cuire des pâtes, mangeables ? » Demandais-je ensuite, en reprenant un air faussement sérieux, comme si la question était hautement sérieuse et n’attendait qu’une réponse sincère et tout aussi sérieuse. Je me moquais d’elle mais, à la vérité, cela ne me surprendrait pas le moins du monde d’apprendre qu’elle n’était pas capable de faire cuire correctement des pâtes, pour qu’elles puissent finir dans une assiette et être mangées. Certes j’en riais, mais dans le fond c’était assez … Horrible, lorsque l’on y réfléchissait bien. Ne pas savoir cuisiner de grands plats était une chose. Mais ne même pas savoir faire cuire des pâtes, c’était autre chose. Pire encore pour une italienne. Et la fierté de son pays tout ça ? Une personne qui viendrait manger chez elle, aurait bien du mal à croire qu’elle était italienne, même en voyant ses papiers qui le prouvait, tant elle était nulle en cuisine. Le tout était pensé sans méchanceté bien entendu. Après tout, elle était ma sœur.

Quittant enfin le sujet de ses maladresses culinaires de ma sœur, sans pour autant cesser notre petit déjeuner, nous discutâmes encore et encore. Ainsi, pour lui raconter mes dernières nouvelles, je lui appris que j’avais porté secours à une jeune femme dans la rue, quelques jours plus tôt. Il s’agissait tout simplement de Nastazià, cette femme de laquelle j’étais rapidement tombé amoureux, après notre première rencontre. Pour ne pas dire que j’avais carrément eut un coup de foudre pour elle. Un regard et j’avais su que c’était elle la femme de ma vie. Et j’en étais plus sûr que jamais, depuis ce jour où nous avions partagé un long moment ensemble, chez moi. J’avais appris à la connaître et avais découvert de nombreuses choses plaisantes et moins plaisantes, à son sujet. Tout cela m’avait conforté dans mon idée qu’elle était la femme de ma vie, ni plus ni moins. « Ah... Rafaello, que vais-je donc faire de toi ?! Bien sûr que cela mériterait de faire la première page d'un journal. C'était une bonne action ! Tu penses sincèrement que moi, par exemple, j'aurais ramené cette personne chez moi ? J'aurais appelé les secours, sans doute, mais je serai partie tout de suite après et tu le sais très bien. C'était ta Bonne Action du mois ! » Je ris faiblement en levant les yeux au ciel. A mes yeux, elle ne pouvait pas nous comparer, dans une telle situation. Pour commencer, elle était une femme. Et une femme, le soir, dans les rues de cette grande ville, devait véritablement éviter de rester là. Et porter secours à un ou une parfait(e) inconnu(e) n’était pas franchement recommandé non plus. Surtout pour ma sœur. Je ne voulais pas apprendre qu’elle se mettait à aider d’illustres inconnus dans la rue, en pleine nuit, en prenant largement le risque qu’il lui arrive quelque chose. Fait que je ne pourrais jamais accepter, bien entendu. Comment l’accepter d’ailleurs ? « Mais moi je suis un mec et je prends donc moins de risque à aider une fille dans la rue. Et puis je la connais donc raison de plus. Ma BA du mois ? De l’année tu veux dire ! » Lâchais-je en riant doucement, la regardant manger son pain de mie largement tartiné. Je me penchai alors pour le lui piquer l’air de rien. « Tu vas pas le manger ça hein ? » Lui demandais-je alors, le trempant dans mon propre café pour le manger sans attendre de réponse de sa part.

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