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I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina]

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MessageSujet: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyVen 1 Fév - 3:13



Katerina & Rafaello


Aucun sacrifice ne sera jamais vain, à partir du moment où tu as pris le temps de réfléchir à la question et songé qu'il n'y avait aucune autre solution que celle ci. Quand tu sais que les conséquences seront en grande majorité négatives, il ne faut pas avoir peur de prendre quand même cette décision, quand bien même elle semble être la pire qui puisse être. Parce que la vie était malheureusement faite de durs choix et de sacrifices. Elle n'était pas un long fleuve tranquille. Ce serait tellement ennuyeux sinon, non ? A mon sens, oui. Même si parfois, j'aurais aimé qu'elle soit plus tranquille tout de même. Au moins un peu ... Que je n'ai pas à vendre encore et toujours de la drogue dans la rue. Tout le reste, je m'en accommodais. Quoi que ... A bien y réfléchir, il y avait bien deux trois autres choses que j'aurais beaucoup aimé changer dans ma vie. Surtout concernant mon passé. Mais je ne pouvais pas avoir droit à ça, bien entendu. Alors je me contentais de faire avec, comme tout le monde le faisait déjà. Mais bien souvent, quand je prenais le temps de réfléchir à ma vie dans son intégralité, je pensais à toutes les décisions que j'avais du prendre et à celles qui avaient causé davantage de tort que d'autres. Mon choix de ne pas entrer dans la mafia par exemple. Qui avait causé la mort de l'un de mes frères et notre départ pour les Etats-Unis. Et pourtant, je n'étais pas tout à fais capable de le regretter totalement. Parce que même si aujourd'hui je trempais dans la drogue jusqu'au cou, je n'étais malgré tout pas assez malhonnête et mauvais pour aller plus loin et sombrer davantage dans les mauvaises choses. Je me refusais à une telle descente. Il m'était déjà bien assez compliqué comme cela d'affronter mon reflet dans le miroir, jour après jour. J'avais beau n'être qu'un foutu dealer depuis maintenant plus d'une décennie, il n'en demeurait pas moins que j'avais toujours autant de mal à accepter ce que j'étais. Non, ce n'était pas une chose à laquelle je parvenais à m'habituer. Et j'étais à peu près certain qu'il en serait toujours ainsi pour moi. Je tentais le plus souvent de me rassurer, en me rappelant que je n'avais pas beaucoup d'autres alternatives. Mais ce n'était pas si simple que ça quand même.

Le dernier choix important en date, que j'avais pris, c'était celui d'héberger la jeune femme que j'avais sorti de la rue, lors d'une nuit parmi tant d'autres. Si d'apparences ma décision avait été la bonne -la meilleure et sans doute même l'unique-, certains à-côté inattendus, étaient assez dérangeants. A commencer par les sentiments naissants que j'avais pour elle. Si j'avais pu choisir, je me serais totalement évité cette torture. J'étais persuadé qu'un homme et peut-être même une famille, l'attendait quelque part. Et quand la mémoire lui reviendrait, je ne doutais pas qu'elle déciderait de s'en aller. C'était évident et je le comprenais parfaitement. Mais ça ne m'empêchait pas pour autant de souffrir le martyr quand j'y pensais. C'était d'ailleurs la raison qui m'avait poussé à jouer au con la veille au soir. Une cuite et une bagarre dans un bar, plus tard, j'étais rentré chez moi dans un piteux état. Il avait fallut qu'Annalyssia me soigne et m'aide à me mettre au lit, pour éviter que je ne m'écroule sur le sol, inconscient. Malgré cet épisode mouvementé que j'avais moi même initié, comme le crétin que j'étais, ce soir là je partais à nouveau pour une nuit à arpenter les rues et ruelles de New-York. Mais à peine une heure plus tard, je réalisais que c'était sans doute trop prématuré. La moindre de mes respirations provoquait une douleur à la limite du supportable, au niveau de mes côtes. Quant à mon visage, le froid ravivait les douleurs, plutôt que de les endormir. La logique aurait voulu que je rentre tout simplement chez moi pour me reposer. Mais je savais que c'était le soir de congé de Katerina. Raison pour laquelle je pris donc la direction de son appartement, doutant qu'elle n'y soit pas. Elle n'était pas du genre à être absente et surtout pas à une telle heure. Qu'elle soit aussi prudente, me rassurait moi également. Je n'avais, du coup, pas trop à m'inquiéter pour elle. Une fois que je fus à sa porte, je frappais trois coups secs, avant de donner un court coup de sonnette. Signe que c'était moi. Ca lui évitait de se manifester quand elle n'avait pas envie d'ouvrir à qui que ce soit d'autre que moi. Alors que j'attendais qu'elle daigne venir m'ouvrir, je pensai au fait que je devais faire peur à voir. Une lèvre fendue, un bleu bien foncé sur l'une des pommettes, un oeil au beurre noir, une arcade sourcilière ouverte et un bleu sur le front. Oui, je devais faire peur à voir. Et encore ... Ca, ce n'était que la partie visible de l'iceberg.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyMer 20 Fév - 22:25



Rafaello & Katerina
These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume


Souvent, je m'étais demandée où nous en serions aujourd'hui si nous n'avions pas dû quitter l'Italie. Où vivrions-nous ? Que serions-nous devenus ? Les choses entre mon père et nous se seraient-elles passées de la même façon ? Aurais-je pu vivre une vie normale, en fondant, par exemple, ma propre famille ? Toutes ces questions me traversaient souvent l'esprit, mais j'avais beau y réfléchir des heures durant, aucune réponse ne me parvenait. A part ressasser le passé et les mauvais souvenirs, tout cela ne m'était d'aucune utilité. Pourtant, je ne pouvais pas empêcher mes pensées de s'éloigner fréquemment du monde réel et de tout ce qui allait avec. Le pire était sans aucun doute la nuit, durant laquelle je ne pouvais absolument rien contrôler. Quand je travaillais, j'étais bien trop occupée à m'activer pour servir les clients aussi rapidement que possible pour me laisser distraire, mais le reste du temps, celui où j'étais libre donc, cela était une toute autre histoire. J'avais beau m'activer autant que possible au niveau rangement, regarder bon nombre de films et de séries, cela ne me permettait pas toujours de tout oublier. Il y avait toujours un moment où un souvenir filtrait, ou plutôt, s'imposait dans mon esprit. C'était douloureux. A chaque fois. Parfois, je parvenais à gérer la situation et d'autre fois, c'était un désastre total. Dans ces cas-là, mieux valait que je sois seule. Intérioriser me paraissait, en tous les cas, être le meilleur moyen pour ne pas aggraver la situation. En quoi cela aidait-il de parler ? J'avais raconté mon histoire à une ou deux personnes, tout au plus, et cela ne m'avait pas apporté un quelconque soutien. Au contraire, cela ouvrait encore un peu plus la cicatrice, et faisait tout remonter brutalement. Jamais je ne pourrais oublier ou passer à autre chose, c'était pire que tout. Ma vie, de toute façon, me convenait parfaitement ainsi. J'avais un job à peu près stable, un appartement, un frère qui était là pour moi en toute circonstance et quelques amis sur lesquels je pouvais compter pour me changer les idées et souffler de temps en temps. J'avais le nécessaire et malgré les cauchemars et les peurs persistants, je savais que je ne pourrais pas atteindre de stade supérieur au niveau de mon bonheur. Souvent, Rafaello me disait que j'étais trop pessimiste, et essayait de me faire comprendre que je devrais sans doute faire plus d'efforts pour vivre de manière plus saine. Mais le voulais-je seulement ? La réponse était non. Incontestablement, je me complaisais dans mon malheur, dans mes souffrances et ma solitude. C'était le meilleur, et unique, moyen que j'avais trouvé pour ne pas m'enfoncer plus encore dans tout cela. Je ne pouvais pas changer quoi que ce soit, de toute façon, j'étais encore trop faible et trop fragile pour supporter un quelconque changement. C'était trop tôt, voilà ce que je me répétais souvent pour me convaincre du bien-fondé de mes agissements.

Ce soir était mon jour de congé de la semaine. C'était toujours celui que j'attendais avec le plus d'impatience, parce qu'il me permettait de rester chez moi, à ne rien faire d'autre que de traîner et, à l'occasion, de me morfondre. Ma vie était trépidante et même excitante, n'est-ce pas ? Toujours est-il que j'avais un programme très "chargé" ce soir. J'avais commandé une pizza, puisque mes placards étaient tous vides de boîtes de conserve, et je m'étais installée devant la télévision, un pot de glace et une cuillère à portée de main. Je sais, ce repas, si je pouvais me permettre l'appeler ainsi, n'avait rien d'équilibré, mais j'étais loin d'être douée en cuisine, alors je ne voulais pas m'y risquer, comme pour tous les autres repas de la semaine. Et pour ce qui était de la glace, ce n'était pas quelque chose que je faisais souvent, mais j'apprécier de pouvoir la déguster en regardant un bon film. Une fois la pizza à moitié dévorée par mes soins, je poussais le carton dans un coin, et m'installai plus confortablement dans le canapé, avant de mettre en route le DVD que j'allais regarder ce soir : Crazy, Stupid, Love. Je ne l'avais pas encore vu et je n'en avais lu que du bien... Sur internet. Alors que dix minutes s'étaient écoulées et que j'avais déjà avalé quelques cuillères de glace, j'entendis des coups donnés à la porte, avant que la sonnette ne retentisse. Rafaello. Si je n'avais pas su que c'était lui, je me serais sans doute immobilisée et j'aurais coupé le son de la télé pour passer inaperçu mais là, il s'agissait de Rafaello. Rapidement, j'éteignis la télé et allai ouvrir la porte. Le sourire qui s'était, un peu plus tôt, affiché sur mon visage, se figea instantanément. Plutôt que de lui sauter au cou comme j'avais l'habitude de le faire quand je le voyais, je restais en retrait, la porte grande ouverte. D'un rapide coup d'oeil, je détaillai chaque blessure visible sur son visage. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? », demandai-je d'une voix tendue, qui ne laissait place à aucune contestation. Cela ne semblait pas dater d'aujourd'hui, et si je n'étais pas d'un naturel calme et patient, je me serais sans doute énervée contre lui pour ne pas m'avoir prévenu avant. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver ? Sans dire quoi que ce soit d'autre, je fis quelques pas en arrière, ouvrant un peu plus la porte, pour le laisser passer. Oui, j'étais très heureuse de le voir, mais cela ne m'empêchait pas d'attendre avec anxiété, et un peu d'agacement, je devais bien l'avouer qu'il me dise ce qui lui était arrivé. Pourquoi ne m'ait-il pas au moins appelé pour m'expliquer la situation ? Il allait devoir me donner des réponses.


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptySam 2 Mar - 0:08



Katerina & Rafaello


Trop souvent, je perdais pied avec une réalité commune à tout le monde. Et à tous les coups, je peinais à me retrouver, me recentrer, me rappeler de qui j'étais et de ce que j'étais supposé faire et comment. J'oubliais que je tenais à faire semblant de vivre. Pas forcément pour les autres. Du moins, pas ceux qui n'étaient pas ma chère petite soeur, de laquelle j'avais toujours été très proche et qui comptait désormais plus que tout pour moi. Pour elle, je faisais en sorte de toujours aller bien. Ou au moins de faire semblant. Pour elle, je tentais de ne pas me laisser tomber pour de bon au fond du trou. Parce que je savais qu'elle pourrait bien souffrir si elle venait à me voir aller mal. Même si je ne doutais pas qu'elle me connaissait assez pour se douter que je n'allais pas aussi bien que je voulais le laisser paraître. Comme tout le monde j'avais mes faiblesses et de gros coups de mous. Le problème, c'était que contrairement à d'autres, mes soucis étaient d'une rare force et d'une rare brutalité. Qui pouvait affirmer que son frère était mort par sa faute, parce qu'il s'était laissé avoir par la mafia ? Qui pouvait affirmer que sa petite soeur avait souffert des goûts incestueux de ses frères et de son père ? Peu de gens ... Pour ne pas dire personne à part moi. A tout ça, s'ajoutait maintenant une relation que je savais vouée à l'échec. Parce que j'étais certain que cette jeune personne que j'hébergeais, avait une famille qui l'attendait quelque part et auprès de qui elle retournerait aussitôt qu'elle aurait recouvré la mémoire. Je ne pouvais que comprendre cela d'ailleurs. C'était tout à fait légitime et on ne peut plus logique. Mais en attendant, c'était moi qui étais en train de me laisser tomber dans une abîme sans fond, me laissant emporter par une foule de sentiments que je ne parvenais pas à refouler tout à fait. Je ne savais pas si je devais me confier à ma petite soeur ou non. Comment réagirait-elle, si elle apprenait que son frère était accro à l'adrénaline, depuis qu'il avait réalisé que ça l'aidait à évacuer la peine, d'une certaine façon ? Est-ce qu'elle m'en voudrait ? S'inquiéterait ? Voudrait me calmer là dessus ? M'engueulerait ouvertement ? Je n'en savais rien ... Et j'ignorais si j'étais réellement tenté ou non, par l'expérience. Prendre le risque n'était pas quelque chose qui me donnait plus envie que ça. Je tenais trop à ma soeur, pour entrer en conflits avec elle. Alors j'allais simplement me taire. Comme je le faisais depuis longtemps maintenant. Pour autant, je n'allais pas m'empêcher d'aller la voir. J'avais besoin de passer du temps avec elle, pour voir l'illusion que je pouvais me sentir bien, au moins pendant quelques heures.

Ainsi, une fois que je fus devant sa porte, j'y frappai avant d'actionner la sonnette. C'était là notre mot de passe, pour qu'elle sache que c'était moi qui me trouvait là et qu'elle pouvait donc venir m'ouvrir sans mal et sans avoir à faire mine d'être absente. Elle ne tarda d'ailleurs pas à se lever pour venir m'ouvrir la porte et je la vis se figer à ma vu, avant de laisser disparaître son sourire. Je ne doutais pas que ce n'était pas ma présence qui lui faisait un tel effet. Mais ni plus ni moins que les blessures encore apparentes sur mon visage. Elle allait sans doute m'en vouloir de ne pas l'avoir avertie, alors qu'il était évident que les blessures que j'affichais ne dataient pas de la veille au soir. Mais bel et bien de plusieurs jours. Et moi qui lui racontais absolument tout d'habitude, j'avais volontairement omis de lui raconter ma violente altercation dans un bar. Une bagarre virulente, que j'avais moi même initié en provoquant les consommateurs présents et déjà passablement éméchés pour la plupart. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Je grognai faiblement en constatant qu'elle s'inquiétait énormément pour moi, comme trop souvent. Quand elle se recula et ouvrit davantage la porte, je ne me fis pas prier pour entrer dans son appartement, que je pris soin d'observer d'un coup d'oeil circulaire, avant de me tourner à nouveau vers elle. « Ca ? » Demandai-je en désignant mon propre visage, de mon index, avant de hausser les épaules comme si ça n'avait véritablement pas la moindre importance. « Deux trois fois rien ! Il se pourrait simplement ... Que je me sois amusé à provoquer une toute petite bagarre de rien du tout, dans un bar plutôt mal famé, du coin. » Répondis-je finalement, avec le plus grand naturel du monde. Comme si ça ne représentait réellement rien ... Comme si je ne voyais pas de raison pour laquelle elle pourrait avoir l'envie de m'engueuler et me remettre en place pour ce comportement stupide et tout bonnement immature. D'un côté, elle devait quand même être un tant soit peu habituée à me voir parfois trop impulsif. Elle savait que j'étais bagarreur et que j'agissais parfois sans prendre le temps de réfléchir avant. Ca faisait parti de moi et elle me connaissait par coeur. Quoi qu'il en soit, je m'attendais quand même à un questionnaire en règle, de sa part. Parce qu'elle allait sans doute vouloir comprendre pourquoi j'avais fais un truc pareil, dans quel contexte et dans quel état j'en étais sorti. Est-ce que je devais lui dire que c'était indirectement à cause de la jeune femme que j'hébergeais, que j'avais agis aussi stupidement ?

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyMar 5 Mar - 19:22



Rafaello & Katerina
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Depuis tout ce qui avait pu m'arriver avec mes frères et mon père, je n'avais pas vraiment fait d'efforts pour redevenir "normale". En fait, j'avais même fait tout l'inverse. Je m'étais renfermée sur moi-même, et je faisais, aujourd'hui encore, en sorte de me tenir à distance de tout homme qui n'était pas Rafaello ou quelqu'un que je ne connaissais pas. Bien sûr, tout cela était parfaitement normal, venant d'une personne violée. Mais n'aurais-je pas dû y mettre plus du mien pour réussir à tirer un trait sur toute cette histoire ? Parfois, j'avais de sérieux doutes là-dessus, mais il suffisait que je me remémore ma visitez chez un psychologue de New-York pour que tous mes doutes s'évaporent brusquement. Non, ce n'était définitivement pas ce qu'il fallait que je fasse. Parce que je n'étais, de toute façon, pas capable de raconter ce que j'avais traversé à quelqu'un qui, pendant une durée interminable me fixerait sans mot dire, me faisant me sentir comme une moins-que-rien. Je savais parfaitement qu'en pensant de la sorte, je faisais preuve d'une mauvaise foi extrême, mais c'était, là aussi, un moyen de me protéger. De me protéger de mon passé, de mes souvenirs, de mes cauchemars, du regard des gens, du monde entier, en fait. Non, je n'étais pas prête, et je ne le serais sans doute jamais à passer à autre chose. Je pensais déjà suffisamment à toutes les horreurs que j'avais subies, je ne me sentais vraiment pas capable de parler de tout cela dans les moindres détails. De toute façon, j'avais ma petite vie, mon petit train-train quotidien. Cela me paraissait amplement suffisant. Je travaillais dans une boîte de nuit, tout en sachant parfaitement que ce n'était pas une fabuleuse idée, si je voulais rester à distance de toute personne du sexe masculin. Du coup, je ne restais là-bas que pour mes heures de boulot, puis je venais me réfugier dans mon petit appartement. J'avais voulu mon indépendance et je l'avais finalement eue. Barmaid n'était peut-être pas le meilleur métier du monde, ni même celui auquel j'avais pu rêver enfant, mais il avait été le début de ma vie, en quelque sorte. J'étais désormais totalement indépendante, et je n'avais plus besoin de Rafaello. Ma vie n'était peut-être pas parfaite mais je me satisfaisais complètement de ce que j'avais, et je ne la changerais pour rien au monde. Je la prenais tel quel, avec tous ses inconvénients. Parce que moi, personnellement, je n'en voyais que très peu et tous - ou presque - concernait mon boulot. Parce qu'en tant que barmaid, je ne pouvais définitivement pas perdre mon sourire, ni même envoyer paître les hommes trop entreprenants. Car, forcément il y en avait. Et bizarrement, j'étais froussarde et j'avais bien du mal à garder mon sang-froid dans certains cas...

C'était d'ailleurs pour cette raison que nous avions mis un "code" entre nous, pour quand Rafaello décidait de me rendre visite. Un simple coup donné à la porte suffisait à me faire sursauter et imaginer le pire. Du coup, je n'ouvrais que très, très rarement la porte, sauf quand j'entendais ce fameux code, qui était véritablement devenu nécessaire, histoire que j'évite les mauvaises surprises. Bien évidemment, j'étais heureuse que mon frère me rende visite, surtout que cela m'évitait de passer une énième soirée seule, à ne rien faire. Néanmoins, je restai un instant figée sur le seuil de la porte, mon sourire s'évanouissant aussitôt. Il était en piteux état et cela faisait un sacré bout de temps que je ne l'avais pas vu. D'abord inquiète, je fus ensuite plus énervée qu'autre chose en constatant que ses blessures ne dataient pas d'aujourd'hui. Pourquoi m'avait-il caché cela ? Il n'y avait que très peu de choses que nous ne partagions pas, pourquoi cela en faisait-il partie ? Je lui demandais donc ce qu'il s'était passé, à moitié inquiète et à moitié suspicieux, un sourcil haussé. Je le fis entrer, pendant qu'il préparait sa réponse. Je refermai la porte derrière lui, avant de le rejoindre, bras croisés. « Ca ? » , fit-il mine de demander en montrant son visage et en haussant les épaules. Je me retins à grand peine de ne pas le frapper par-dessus, devant le ton désinvolte qu'il employait, tiens. Heureusement que j'étais une non-violente. Je ne répondis pas, puisqu'il savait exactement de quoi je parlais et ne bougeais pas d'un pouce, mon regard planté dans le sien mais déviant parfois sur ses blessures très peu discrètes. « Deux trois fois rien ! Il se pourrait simplement ... Que je me sois amusé à provoquer une toute petite bagarre de rien du tout, dans un bar plutôt mal famé, du coin. », expliqua-t-il toujours sur le même ton, comme si cela n'importait pas. Je fronçai encore un peu plus les sourcils, m'empêchant cette fois de me mettre à taper du pied par terre tel un enfant capricieux. Je soupirai finalement, laissant retomber mes bras le long de mon corps. « Pourquoi tu n'es passé avant ? Parce qu'une chose est sûre, ce n'est pas aujourd'hui que tu as provoqué cela. », l'accusai-je d'une voix néanmoins adoucie. Comme si je pouvais rester fâchée plus de cinq minutes contre Rafaello. « Et pourquoi est-ce que tu as fait cela en fait ? Tu avais juste envie de... te défouler ? », le questionnai-je, légèrement agacée, mais surtout inquiète. Ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait ce genre de problèmes, et certainement pas la dernière non plus. Ce qui, en soit, ne m'empêchait absolument pas de m'en faire toujours autant pour lui.


∞everleigh

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyLun 25 Mar - 22:54



Katerina & Rafaello


Plus rien n'avait de sens. La vie elle même était en train de perdre le sien. J'oubliais ce que signifiait vivre, au profit d'une douleur qui me hantait et me tiraillait depuis bien trop longtemps maintenant. La culpabilité et le regret étaient ce qui me permettaient d'avancer encore aujourd'hui, finalement. La sensation que j'éprouvais quand je me rendais utile d'une façon ou d'une autre, auprès de personnes alentours, n'était que temporaire et me permettait uniquement de combler un tant soit peu la douleur qui me rongeait. La honte d'être ce que j'étais. La honte de faire ce que je faisais. La honte d'avoir causé tant de malheur autour de moi. La honte d'être moi, peut-être, tout simplement. Jour après jour, il m'était difficile de me regarder moi même en face et d'accepter l'être que j'étais devenu et que j'avais même toujours été finalement. Il n'y avait qu'une personne qui me permettait encore d'avancer et de me donner l'impression que je pouvais aller mieux. Et cette personne n'était autre que Katerina, ma petite soeur. Celle pour qui je me battais encore pour tenir debout et avancer. Ou pour qui je donnais au moins l'impression de le faire. Pas certain que je le fasse avec une joie immense et une sincérité hors normes. Mais ça, tout le monde n'était pas obligé de le savoir. Personne n'avait à être au courant du masque derrière lequel je me planquais continuellement, depuis bien des années. Je faisais en sorte que Katerina elle même pense que j'allais au moins un peu mieux. J'avais maintenant l'habitude de cacher la vérité sur moi. Je voulais donc croire que j'étais passé maître dans l'art de la dissimulation de ce genre. Et si ce n'était pas le cas ... Eh bien je n'avais plus qu'à prendre des cours de comédie. Parce que je doutais que ma vie puisse prendre un tournant plus plaisant, de sitôt. C'était plutôt bien parti pour demeurer en l'état, pour encore pas mal d'années. Pour ne pas dire pour toujours. Je m'étais fais à l'idée que ma vie demeurerait aussi compliquée et emmerdante que ça, depuis le temps que c'était ainsi et que ça allait en ce sens. Je ne voyais, de toute façon, pas de raison pour que ça change de sitôt. Ma vie était ce qu'elle était et je m'étais fais à l'idée qu'elle ne changerait pas, depuis le temps. Quant à moi, je doutais de pouvoir changer également. J'étais du genre à avoir besoin de prendre de gros risques pour ressentir un peu d'adrénaline. Une adrénaline à laquelle j'étais, semble-t-il, devenu accro depuis plusieurs années. Parce qu'elle me faisait me sentir vivant. Et que j'avais besoin de ce ressenti pour tenir debout. Sans cela, je tournais en lion et ressassais mes souvenirs, mes peines et mes rancoeurs. Inlassablement ... Et quand je me sentais au bord de l'explosion et que je doutais de ma capacité à demeurer debout plus longtemps, je me rendais chez elle. Chez ma soeur qui était la seule à pouvoir me venir en aide d'une façon ou d'une autre. La seule qui était capable de me rendre le sourire et mon espoir perdu jusqu'alors.

Même si elle n'avait sans doute pas une réelle conscience de combien je pouvais m'autodétruire par moment. Non pas parce qu'elle ne se rendait compte de rien et était aveugle face à moi qu'elle était supposée connaître parfaitement puisque j'étais son frère. Mais tout simplement parce que j'étais capable de le lui cacher. Sans doute pas à la perfection, parce que je devais parfois laisser échapper quelques indices. Mais assez pour flouer ma soeur. Je pensais être plutôt bon à ce petit jeu là. A moins que je ne me bourre d'illusions et ne me trompe sur toute la ligne. Mais j'en doutais quand même pas mal pour le coup. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas hésité bien longtemps avant de me décider à la rejoindre chez elle. J'avais besoin de sa compagnie au moins pour quelques minutes, pour avoir la sensation de me sentir bien. Aussi bien que possible en tout cas. Quand elle me vit, elle ne tarda pas à mentionner mes blessures encore fraîches. Et alors que j'entrais dans son petit appartement, je fis mine de rien avant de lui répondre calmement. Je lui avouai que j'avais été pris dans une bagarre dans un coin mal famé. J'avouai même que c'était moi qui l'avait initié. A quoi bon cacher ce détail là ? « Pourquoi tu n'es passé avant ? Parce qu'une chose est sûre, ce n'est pas aujourd'hui que tu as provoqué cela. » Je soupirai doucement avant de prendre la moue du gosse qui vient d'être prit en flagrant délit de bêtise en cours de réalisation. C'était un peu ça dans le fond. J'étais un grand gamin qui faisait d'énormes bêtises. « Ca fait seulement quelques jours ... Et je préférais attendre que ça s'estompe un peu. Je voulais pas que tu fasses une syncope en me voyant aussitôt après. » Répondis-je en ne plaisantant qu'à moitié. Parce que j'étais certain que si elle m'avait vu le jour même, elle aurait frôlé la crise d'hystérie. Parce que, aucun doute que je faisais vraiment peur à voir à ce moment là. « Et pourquoi est-ce que tu as fait cela en fait ? Tu avais juste envie de... te défouler ? » Sur le coup, je haussai les épaules comme si ça n'avait pas la moindre importance réelle, avant de me détourner pour ôter ma veste en cuir. Je grimaçai de douleur alors que mon bleu aux côtes, me rappelait gentiment à l'ordre. Je n'allais quand même pas lui avouer que mon seul moyen de me sentir vivant, c'était de provoquer des merdes de cet acabit. « Certains frappent des sacs de sable pour évacuer. Moi, je cogne des ivrognes pour les mêmes raisons. C'est bien résumé, non ? » Tentai-je comme explication à mon comportement, en lui lançant un regard le plus innocent possible. Je me détournai ensuite pour aller me laisser tomber comme une merde royale, sur son canapé. Là encore, je gémis de douleur. « La prochaine fois, j'choisirai quand même un bar moins peuplé. » Ajoutai-je sur un ton naturel, en m'étendant de tout mon long.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptySam 30 Mar - 13:15



Rafaello & Katerina
These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume


C'était un réel choc que de découvrir Rafaello sur le seuil de ma porte, dans un tel état. Ce n'était pas la première qu'il se battait, et je n'avais aucun doute là-dessus, c'était pour des raisons futiles, mais cela n'empêchait pas la peur de faire surface. Parce que, tout simplement, je détestais le voir aussi mal en point. Beaucoup plus que moi, il avait toujours été capable de cacher ses émotions, ses pensées, et tout ce qui allait avec. Bien sûr, j'étais sa soeur et je réussissais donc, la plupart du temps, à le démasquer, et à passer outre les barrières qu'il avait forgés, malheureusement, cela ne suffisait pas toujours... Il m'arrivait un peu trop souvent à mon goût d'oublier qu'il avait tant traversé, et qu'il n'était pas aussi fort mentalement, qu'il le laissait entendre. Quand les cauchemars refaisaient leur apparition, je ne prenais jamais le temps de réfléchir avant d'appeler Rafaello. C'était comme une évidence, c'était ce que je devais faire, voir même la seule chose que je pouvais faire. Et pourtant, cela ne faisait que l'accabler encore un peu plus, cela lui rajoutait du poids supplémentaire à supporter, et ce n'était, généralement, que le lendemain que je me remettais cela en tête. La culpabilité venait forcément me ronger, et je m'en voulais toujours autant, à chaque occasion qui se présentait. Et cela recommençait, inlassablement. Pendant que j'y étais, je n'avais que le pousser du haut d'un pont, le résultat serait le même. Je lui faisais du mal, et consciemment, par-dessus le marché. Si j'étais plus forte, si je réussissais à me calmer seule, si je ne me renfermais pas ainsi sur moi, si je n'avais pas abandonné la thérapie chez le psychologue, si... Il y avait tellement de si, tellement d'autres possibilités parallèles et pourtant, je ne semblais pas capable de les prendre en compte, c'était plus fort que moi. J'étais faible, parfaitement incapable de m'en sortir sans mon grand frère, le fait que je vivais seule n'était qu'un subterfuge, là pour masquer la triste réalité : sans Rafaello, je n'étais rien de plus que l'ombre de moi-même. C'était pour cela, sans doute, que le voir arriver aussi mal en point me foutait un réel coup au coeur, c'était comme recevoir une claque et me réveiller d'un rêve bien trop beau pour être vrai. Il m'aidait, moi, sa petite soeur, sans rien demander en retour et, en contre-partie il ne faisait rien pour aller mieux, lui. Oh, je savais parfaitement, dans le fond, que je n'étais responsable de rien, je n'avais, après tout, pas demandé à avoir des parents et quelques frères aussi ... Monstrueux. Mais ce n'était pas pour autant que j'étais excusable de me reposer sur Rafaello de la sorte, il n'y était, tout autant que moi, pour rien et, en réalité, il était celui qui subissait le plus les revers de cette affreuse histoire. Et pourquoi donc ? Parce que je n'étais pas capable de me débrouiller seule, de me ronger le pouce plutôt que d'appeler mon frère à des heures avancées de la nuit. Parce que je n'osais pas l'interroger trop longuement à propos de ce qu'il se passait dans sa tête par peur qu'il se braque. Parce que, nous n'étions rien d'autres que deux êtres brisés, incapables de vraiment s'asseoir autour d'une table pour discuter sérieusement. Et tout cela, à cause de notre psychopathe de famille... Peut-être n'y avait-il juste plus rien à faire pour nous.

Oh, oui, nous étions proches, personne ne pourrait aller contre ce fait. Mais pour autant, cela ne nous empêchait pas d'avoir totalement et parfaitement conscience de certaines choses, sans oser les aborder. Pour ma part, je préférais, et de loin, rester suffisamment en retrait pour qu'il ne se sente pas acculé, pour qu'il n'ait pas la sensation d'avoir fait quelque chose de mal. Et puis... Je devais bien l'avouer, j'avais trop peur que le fait de parler de certains sujets pour le moins douloureux ne nous détruisent définitivement. Nous n'étions que deux pantins, contrôlés par notre passé affreux, incapables de nous en débarrasser pour, enfin, avoir une vie sereine. Et s'il n'y avait, tout simplement, plus rien à faire pour nous deux ? Je me concentrai sur le visage de Rafaello, fuyant une fois de plus trop d'introspection et de réflexion sur des sujets qui ne semblaient pas prêts d'évoluer de la bonne manière. Ses blessures m'inquiétaient trop pour que je reste fâchée longtemps, et je le fis finalement entrer dans mon petit appartement refermant la porte derrière lui ... A double tour, simple question d'habitude. Je ne lui laissais guère de répit, et lui demandais pourquoi il n'était pas passé avant. Je ne fermais pas suffisamment les yeux sur le monde extérieur pour ne pas voir que ses blessures n'étaient plus toutes fraîches. Sa moue enfantine me fit lever les yeux au ciel, et je croisai les bras sur ma poitrine, faussement excédée par son comportement. Fuir la réalité... Une fois de plus. « Ca fait seulement quelques jours ... Et je préférais attendre que ça s'estompe un peu. Je voulais pas que tu fasses une syncope en me voyant aussitôt après. », expliqua-t-il, à moitié sérieux, et à moitié amusé. Un léger soupir franchit mes lèvres. J'étais rassurée, parce qu'à l'entente de ces mots, je sus qu'il disait la vérité. Bizarrement, je m'imaginais à la perfection hurler de terreur en le voyant arriver chez moi dans un état lamentable. « Tu as sans doute raison, ça valait mieux. », cédai-je finalement, avant de lui poser une autre question, qui ne voulait pas quitter mon esprit. Si nous n'avions jamais eu une facilité flagrante pour mettre des mots sur nos pensées entre nous, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir comprendre pour quelle mystérieuse raison il avait déclenché une bagarre. Il haussa les épaules, presque fataliste, ce qui, en temps normal m'aurait sans doute mise hors de moi, face au détachement duquel il faisait preuve dans une telle situation. C'était grave, très grave même et il ne semblait pas s'en soucier outre mesure. Il retira sa veste en cuir et se tourna vers moi, cet air d'un enfant pris en faute toujours bien imprimé sur son visage. « Certains frappent des sacs de sable pour évacuer. Moi, je cogne des ivrognes pour les mêmes raisons. C'est bien résumé, non ? », se lança-t-il alors que je me contentai, pour toute réponse, que d'un grognement peu amical. Il ne répondait pas clairement à ma question, il était évident que j'en avais une conscience aiguë. Il alla s'installer sur le canapé, se lâcha serait sans doute un terme plus approprié dans ces circonstances et je l'y rejoignis aussitôt en entendant le gémissement de douleur qu'il ne put retenir. « La prochaine fois, j'choisirai quand même un bar moins peuplé. », ajouta-t-il alors que je m'installai sur le bord du canapé, à ses côtés. Je claquai ma langue sur mon palet, me retenant à grand peine de le secouer pour lui remettre les idées en place. Cela n'aurait aucun effet sur lui, je le savais bien. « La prochaine fois, tu ne feras pas ça du tout, Raf' ! », l'accusai-je en le regardant d'un air agacé. Non mais, et puis quoi encore ! « ... Ou alors, tu m'appelles que je vienne te filer un coup de main, c'est au choix. », repris-je d'un ton plus doux, m'en voulant déjà de m'être, encore une fois, énervé contre lui. Nous étions dans la même merde, dans le fond, nous réagissions simplement de deux manières totalement opposées...


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptySam 30 Mar - 18:51



Katerina & Rafaello


Arriverait peut-être un jour où je serais capable de ne plus avoir ce besoin constant de me faire du mal à moi même, pour évacuer un trop plein qui tourbillonnait sans cesse en moi. De la rage envers la mafia. Une intense culpabilité pour tout ce que j'avais causé aux personnes qui m'étaient chères. Une frustration de ne pas être capable de trouver le bonheur, quand bien même il me paraissait être à portée de main. J'avais presque tout pour être heureux et pourtant, plus les jours passaient et plus je repoussais ce bonheur que je voulais pourtant prendre à pleine main. Parce que je savais que je ne le méritais pas. Je n'étais pas un type bien. Tout ce à quoi j'avais droit, c'était une vie de douleur et de ressentiments. Je ne méritais pas cette femme merveilleuse qui partageait ma vie depuis quatre ans. Je ne méritais pas d'être heureux alors je faisais toujours en sorte qu'elle m'en veuille. Comme si, dans le fond, je voulais qu'elle s'en aille d'elle même. Mais seulement une fois qu'elle aurait réalisé qu'elle méritait beaucoup mieux qu'un type comme moi. Un type qui avait causé la mort de son frère, qui avait fait fuir l'Italie à sa famille, qui avait causé le malheur de son unique soeur. Bien sûr, elle ne savait rien de tout ça. Parce que même si nous étions ensemble depuis quatre ans et que je l'aimais de façon pure et sincère, je n'avais encore jamais été capable de lui raconter ma vie dans le détail. Parce que j'étais certain qu'elle prendrait peur et fuirait sur le champ. Même si je savais, en même temps, que c'était là tout ce que je méritais. Bref, je préférais me causer du mal et m'enfoncer dans le malheur que je pensais mériter. L'adrénaline, risquer ma vie, il n'y avait que ça qui me permettait d'avancer. Parce que je savais que je méritais une vie horrible et insupportable, où j'agissais comme un vrai con qui n'avait rien à perdre. Puisqu'elle avait choisit de partir, d'elle même, Ana ignorait dans quel était j'étais rentré chez nous, dernièrement. Et je ne tenais pas à ce qu'elle me voit de la sorte. Non pas par peur de ce qu'elle penserait ou par crainte qu'elle comprenne quel con j'étais. Mais parce que je ne voulais pas qu'elle s'imagine que je faisais ça uniquement pour la faire revenir chez nous. Parce que ce n'était absolument pas le cas. J'évacuais simplement un trop plein de rage et de tension, de cette façon. Elle avait exigé plus de liberté. Je la lui offrais. Quand bien même ça me tuait à petit feu et me paraissait insoutenable. J'étais le plus grand responsable de tout cela et je ne le savais que trop bien. Je ne lui en voulais plus vraiment d'être partie. C'était ainsi que ça devait se passer, sans doute. J'assumais mes choix et mes actes. Du moins, je vivais avec. Ce qui était fait était fait. Ma vie était telle qu'elle devait l'être ainsi. Sans personne d'autre que ma soeur à mes côtés.

Pour preuve, c'était toujours vers elle que je me tournais quand un truc clochait sacrément pour moi et qu'il me fallait à tout prix un peu d'aide ou de réconfort. Parce que ma relation avec Ana capotait beaucoup trop, pour que je veuille tenter ma chance de son côté. J'étais à peu près persuadé qu'elle m'enverrait sur les roses, sans une once d'hésitation. Et comme ça me ferait un mal fou, je préférais autant courir du côté de Katerina. Et je savais qu'elle, de son côté, m’accueillerait à bras ouverts, sans hésiter. La preuve en était actuellement. Quand bien même elle allait sans doute m'engueuler un peu, pour le fait que je m'étais battu et l'avais provoqué, elle m'accueillait quand même. Je lui fis d'ailleurs remarquer que si je n'étais pas arrivé là dès que j'avais eus ce léger petit souci, c'était pour lui éviter une trop grande peur à la découverte de mes blessures vraiment importantes sur le coup. « Tu as sans doute raison, ça valait mieux. » Je souris à peine quand j'hochai la tête de façon affirmative et ôtai ma veste dans un même temps. Un bref instant plus tard, je me laissai lourdement tomber sur le canapé, en laissant une grimace de profonde douleur apparaître sur mon visage. Alors qu'elle me rejoignait pour s'installer sur le bord du canapé, près de moi, je ne pu m'empêcher de plaisanter en faisant remarquer que je prendrais garde à choisir un bar moins fréquenté, quand il me reprendrait l'envie de provoquer une terrible bagarre comme je l'avais fais là. Je savais qu'elle pourrait me tuer pour avoir de telles idées. En remettre une couche en me rouant de coups ... Pourquoi pas ? « La prochaine fois, tu ne feras pas ça du tout, Raf' ! » Je souris légèrement en coin, en roulant des yeux d'un air faussement narquois. Plus pour la taquiner sur son côté hyper protecteur et trop inquiet, que pour une toute autre raison. Je savais qu'elle s'inquiétait tout simplement pour moi et que cela était on ne peut plus légitime. Surtout en sachant quel con je savais être. « Quelle rabat joie ... » Plaisantai-je en souriant en coin, me crispant sur place à l'idée qu'elle puisse me donner une petite tape dans l'espoir, vain, de me remettre les idées en place. « ... Ou alors, tu m'appelles que je vienne te filer un coup de main, c'est au choix. » Ma réaction fut immédiate. Je me redressai sur le canapé, pour me mettre à demi assis, en appuie sur mes coudes. Et mon regard se fit presque noir, alors que je posais les yeux sur elle et fronçais les sourcils. « Je préfère encore crever sous les coups d'un tas d'ivrognes, plutôt que de t'impliquer dans une bagarre de ce genre. » Lui fis-je remarquer avant de soupirer et me rallonger. « T'as pas de la pommade pour le bleu de la taille d'une pizza mini format, que j'aie sur les côtes ? » Demandai-je ensuite, en retrouvant mon calme et mon humour.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyLun 1 Avr - 0:37



Rafaello & Katerina
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C'était une relation difficilement explicable en détails qui nous unissait, Rafaello et moi. Nous n'étions pas de simples frères et soeurs, nous étions bien plus que cela. Nous étions inséparables, comme les deux doigts de la main, fusionnels, et définitivement liés l'un à l'autre. Rares étaient les fratries aussi soudés, ou en tout cas, je n'en avais pas encore rencontré. C'étaient les épreuves de la vie qui nous avaient autant rapprochés, nous faisant compter l'un sur l'autre. Pour dire vrai, sans Raf, je n'étais plus rien. Il était mon pilier, mon unique lien à me tenir en vie. Sans lui, je n'aurais pas pu faire d'études, sans lui je ne serais pas capable de me relever de mes cauchemars récurrents, sans lui je perdrais tous mes repères, je ne serais plus que l'ombre de moi-même, désespérément lâchée dans un monde de fou, sans bouée à laquelle m'accrocher dans la tempête, sans personne pour me tenir la main dans les moments durs. A certains moments ce n'était pas forcément évident que nous étions indissociables l'un de l'autre, nous ne passions, après tout, pas tant de temps que cela ensemble, et nous n'étions pas physiquement proches. Nous préférions, et de loin, les mots, la promesse silencieuse que nous serions toujours là l'un pour l'autre, quoi qu'il arrive. Tant que Rafaello était à mes côtés, à me pousser à sortir, à m'encourager à faire de vrais repas par moi-même, je pouvais vivre. J'avais besoin de lui au quotidien, et j'étais certaine de pouvoir affirmer l'inverse. C'était, en effet, bien chez moi qu'il était venu ce soir, bien que je sois quelque peu énervée qu'il ne soit pas venue plus tôt, étant donné que, indéniablement, les marques visibles sur son visage dataient bien de quelques jours. Bien évidemment, je ne pouvais pas rester bien longtemps énervée contre lui, et je ne tardais pas à céder face à son regard bleuté et ses quelques grimaces de douleur que j'avais su déceler sur son visage. J'étais tout simplement incapable de lui en vouloir plus longtemps que nécessaire, il avait, de toute façon, suffisamment de culpabilité pour deux, enfouie en lui. Même si nous n'en avions jamais clairement parlé, je savais bien à quel point il se faisait lui-même en ruminant toutes les erreurs du passé, s'appropriant même certains événements comme sa responsabilité. J'étais sa soeur, et sans doute devrai-je être capable de lui en parler tout à fait naturellement, pour lui faire comprendre qu'il n'était pas coupable de tous les maux de la terre, mais je n'étais vraiment pas bien placé pour lui parler de cela. Et même si j'essayais, je savais parfaitement que, de toute façon, il n'y aurait aucun résultat, têtu comme il l'était. Je me contentais donc de le soutenir dans des moments pareils, d'être présente pour lui quand il en ressentait le besoin, et j'espérais de tout mon coeur qu'un jour - dans un futur proche si possible -, il comprenne enfin que tout ce qui avait pu nous arriver n'était pas sa faute. Car, plus que tout au monde, je désirais son bonheur.

Mais pour que Rafaello soit heureux, encore fallait-il qu'il réalise un certain nombre de choses et ça, c'était loin d'être gagné. Je le regardais du coin de l'oeil s'affaler sans aucune grâce sur le canapé, ne loupant absolument pas sa grimace de douleur, qui me fit réagir et me rapprocher immédiatement de lui. Je m'installai à ses côtés, ne pouvant pas m'empêcher de sentir une colère toute douce se répandre de nouveau dans mon esprit à l'entente de ses mots. Le pire dans tout cela, c'était qu'il savait parfaitement quelle genre de réaction j'aurais, il le faisait définitivement exprès ! Le voir sourire et leva les yeux au ciel eut le don de m'agacer prodigieusement, mais je ne laissais rien paraître, il était déjà assez mal en point, ce n'était pas le bon moment pour lui faire la morale. « Quelle rabat joie ... », marmonna-t-il à moitié, alors que je claquai une nouvelle fois ma langue sur mon palet, trouvant la le moyen le plus fiable pour ne pas le secouer sans gêne. Il souffrait déjà assez comme cela, pas la peine de lui infliger cela en supplément... Je soupirai, m'exhortant au calme et posai un regard apaisé, ou tout au moins plus doux, sur son visage endommagé. Une bouffée de tendresse me saisit aux tripes, j'étais parfaitement consciente qu'il avait besoin de ma présence maintenant plus que jamais, il fallait à tout prix que je reste calme et aussi sereine que possible. Au moins devant lui. Mais... Ne se rendait-il pas compte d'à quel point j'avais besoin de lui ? Et d'à quel point je ne supportais pas de le voir mal en point comme maintenant ? Ma phrase suivante eut au moins le mérite de susciter une réaction, puisqu'il se redressa brutalement sur le canapé, et me lança un regard noir. Au mois, maintenant, je n'étais plus la seule à avoir une petite trace d'énervement en moi. « Je préfère encore crever sous les coups d'un tas d'ivrognes, plutôt que de t'impliquer dans une bagarre de ce genre. », lâcha-t-il avec brusquerie alors que je baissai les yeux avant de revenir planter mon regard dans les siens, presque mal à l'aise. « Ne dis pas des trucs comme ça... », murmurai-je en me triturant les doigts, l'idée insupportable d'un Rafaello tué dans une bagarre s'imposant à moi. Non ! Surtout pas ! Je ne pouvais pas le perdre. Je ne pourrais pas vivre sans lui, il devait bien le savoir... « T'as pas de la pommade pour le bleu de la taille d'une pizza mini format, que j'aie sur les côtes ? », me questionna-t-il une fois calmé, et rallongé. Un léger rire nerveux -certaines images ne voulaient décidément pas quitter mon esprit- s'échappa de mes lèvres, face à son humour plus que particulier. Sans dire un mot, je lui souris, me rendis dans la salle de bain et revins quelques minutes plus tard, un tube de pommade en main. Heureusement pour lui, j'étais d'un naturel maladroit, et cela se révélait assez souvent nécessaire... Je lui tendis, un sourire déjà plus assuré collé au visage. « Voilà pour toi, ça devrait le faire. En espérant que ce tube soit suffisant pour la mini pizza. », plaisantai-je en me réinstallant à ses côtés, glissant rapidement une main dans ses cheveux au passage, sachant à la perfection qu'il n'aimait pas trop cela.


∞everleigh

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyVen 5 Avr - 21:55



Katerina & Rafaello


Plus grand chose n'avait d'importance désormais. J'aimais démesurément Analyssia, avec qui je partageais ma vie depuis quelques années désormais. Tout comme j'aimais sa fille, notre fille, comme si elle était vraiment mienne. Mais maintenant que notre relation semblait vraiment battre de l'aile et peiner à repartir sur de meilleures bases, j'ignorais si je serais capable de reprendre mon avancée dans la vie. J'étais au moins certain d'une chose : je ne pouvais vivre sans elle. Bien sûr, j'avais toujours Katerina. Et elle aussi comptait affreusement pour moi. Mais il ne fallait pas comparer une relation que l'on pouvait avoir avec une soeur, à une relation amoureuse. J'aurais pu fonder une famille avec Ana, si seulement mon caractère d'italien n'était pas venu gâcher notre relation, un peu plus chaque jour. Et maintenant, alors qu'elle était démesurément en danger, je réalisais combien je l'aimais et combien elle était nécessaire à ma vie. Elle était celle qui me faisait oublier ma vie de dealer. Qui me faisait oublier mon passé douloureux. Me faisait oublier que j'étais un type de l'ombre, alors que je me trouvais à ses côtés. Elle m'éclairait de sa présence lumineuse, compensant ainsi avec la noirceur de mon âme et de mon être. Elle était la partie manquante de mon âme. Celle qui m'était nécessaire pour ne pas sombrer définitivement du mauvais côté. Quand bien même j'étais mauvais, trop souvent, avec elle. Quand bien même j'étais un tout autre homme dès la nuit tombée ... J'étais toujours fou amoureux d'elle. Elle m'était nécessaire mais j'étais en train de tout foutre en l'air. Et j'ignorais ce que j'étais censé faire pour obtenir une énième chance avec elle. Elle ne m'en avait offertes que trop. Et il me semblait évident que sa patience avait des limites. Et que je les avais largement dépassés depuis le temps. Surtout ces derniers mois. J'avais un besoin presque malsain, de la sentir entièrement mienne et presque à ma merci. Si j'éprouvais bel et bien du remord devant la douleur que je lui infligeais de façon continuelle, je n'étais pourtant pas capable de regretter tout à fait, tout ce qui se passait entre nous. Plus nous nous blessions et plus nous nous accrochions l'un à l'autre. Et c'était finalement une chose que j'aimais vraiment et de laquelle j'étais peut-être bien devenu dépendant. Au point de n'en souffrir que plus encore, une fois que je n'avais plus ma dose d'elle et de tout ça. Et j'en arrivais à provoquer davantage de bagarres dans les bars, pour m'en sortir souffrant et endolori de la tête aux pieds. La douleur m'empêchait de penser à trop de choses à la fois. Je ne pouvais me concentrer que sur les plaies et les bleus qui marquaient mon corps et me rappelait quel genre d'homme j'étais.

Le genre d'homme suffisamment faible pour avoir besoin de courir chez sa petite soeur, dès qu'il se sentait sur le point de vaciller. Trop proche de la perdre d'équilibre, alors que penché au bord d'un précipice. La porte de sortie de la vie. Quand on était incapable d'en affronter davantage, on pouvait toujours choisir cette option là. Tout arrêter une bonne fois pour toute. Se soulager d'un poids incroyable et bien trop pesant pour les épaules de simples mortels. Mais c'était un choix que je ne me sentais pas en mesure de prendre. Je n'étais pas assez faible pour ça ... C'était, en tout cas, ce que j'aimais à penser. « Ne dis pas des trucs comme ça... » Je soupirai doucement et retrouvai mon calme de façon instantanée. Un pouvoir que seule Katerina avait sur moi : celui de me rendre mon calme de façon immédiate. Il m'était impossible de demeurer énervé bien longtemps en sa présence. Tout le contraire d'Ana, qui affrontait mes foudres de façon trop répétée à notre goût à tous les deux. Bref, je ne pouvais pas en vouloir à ma soeur, qu'elle ait eut dans l'idée de me rejoindre dans une telle bagarre. Mais l'idée m'était insoutenable. Tout comme l'idée que je puisse mourir, lui était intolérable. Elle était également la raison pour laquelle je ne choisissais pas la porte de sortie. « Alors n'émet plus l'idée de me rejoindre dans une bagarre d'une telle envergure ! » Lui répondis-je en posant un regard mi-attendri mi-sévère sur elle. Finalement, je me réinstallai en position allongée sur le canapé et levai vaguement mon tee shirt pour dévoiler le bleu d'une taille impressionnante, placé sur mes côtes. Je soupirai doucement en lui demandant une pommade. La connaissant, elle devait avoir une sacré armoire à pharmacie, pour prévoir toutes les petites blessures qu'elle se faisait à tout bout de champ. Elle était dotée de deux mains gauches, de pieds sans doute inversés et d'un cerveau de blonde. Et je l'aimais comme ça. Je la suivis du regard pendant un moment, alors qu'elle s'éloignait, avant de fermer les yeux en attendant son retour. Retour qui ne se fit pas tarder. « Voilà pour toi, ça devrait le faire. En espérant que ce tube soit suffisant pour la mini pizza. » Je souris en coin et plissai le nez en récupérant le tube, alors qu'elle prenait place près de moi. « Ca m'donne faim ces conneries ! » Marmonnai-je avant de me figer quand elle glissa une main dans mes cheveux. J'attrapai vivement son poignet et plissai les paupières en lui lançant un regard faussement menaçant. « Fais ça encore une fois et tu te prendras pour un épouvantail, une fois que j'aurais passé mes propres mains, dans tes cheveux à toi ! » La menaçai-je le plus naturellement du monde.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyDim 14 Avr - 11:53



Rafaello & Katerina
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Aussi loin que je m'en souvenais, j'avais toujours été très proche de Rafaello. En Italie déjà, il était celui qui me soutenait, et qui ne cherchait pas à me faire devenir la future petite femme parfaite italienne. Au contraire, je savais pertinemment que, bien que plutôt macho, il était quelque peu en opposition avec cette idée. Comment ne pas l'être quand, à côté de ma mère et moi qui faisions toutes les tâches ménagères, nos autres frères sortaient, et ne se préoccupaient guère de notre bien-être. Pour cela, encore aurait-il fallu qu'ils aient du temps à nous accorder, tous fiers qu'ils étaient à se moquer des filles violées dans les rues de Sicile. Et aujourd'hui, nous en étions là. Il n'y avait plus que nous deux, deux êtres détruits à jamais, par une famille éclatée depuis bien longtemps. Nous n'avions aucune nouvelles de tous nos autres frères, ni même de nos parents. En soit, cela ne pouvait être qu'une bonne chose, au vu de ce que certains d'entres m'avaient fait, ce qui avait des répercussions aujourd'hui encore, et qui en aurait toute ma vie à venir. Parce que je ne pouvais guérir de telles blessures, d'autant plus que je ne savais même pas où ils étaient, ce qu'ils étaient devenus. Et si, demain, je sortais dans la rue et les croisais au détour d'un café ? Je savais bien qu'il ne fallait surtout pas que je m'imagine de telles choses, après tout New-York était une très grande ville, alors combien de chance avais-je pour me retrouver dans une telle situation ? Sans doute une sur des millions, ou quelque chose dans le genre. Et puis... Je savais parfaitement qu'ils n'avaient jamais aimé les Etats-Unis, et cette agitation trop grande, qui n'avait rien en commun avec la Sicile. Alors, eux, venir vivre à New-York ? C'était juste impossible. Bref, tout cela pour dire qu'avec Rafaello, nous n'avions jamais été aussi proches et fusionnels qu'aujourd'hui. Il suffisait d'un regard pour que l'on se comprenne, de quelques mots apaisants provenant de lui pour que je me calme, toutes ces petites choses qui faisaient que sans lui, j'aurais sombré depuis longtemps. Bien sûr, nous n'étions plus aussi souvent ensemble que ce que nous pouvions à l'être, à l'époque où j'avais vécu avec lui, mais cela ne nous empêchait pas de ne pas nous êtres éloignés mentalement. Toujours cette même proximité, toujours ce besoin viscéral l'un de l'autre. Evidemment, il y avait quelques petits détails qu'il n'avait pas besoin de savoir me concernant et, j'en étais persuadée, l'inverse était vrai. Nous avions tous deux notre petit jardin secret, et c'était totalement normal.

Le voir dans cet état, en revanche, me donnait juste envie de lui donner une gifle, pour le réveiller, pour le pousser à me dire ce qui poussait à se mettre dans de telles situations. Il avait le droit à ses petits secrets, oui, mais là cela allait trop loin ! Vraiment trop loin. Bien sûr, têtu comme il l'était, je ne saurais sans doute pas grand chose si je lui posais la question et, de toute façon, je n'étais pas certaine de vouloir réellement lui demander, par pur peur de ce qu'il pourrait me confesser. Je savais déjà qu'il avait provoqué - volontairement, s'entend - une bagarre dans un bar sans doute plein d'ivrognes, et cela me semblait être assez. Trop d'informations signifierait sûrement aussi, trop de difficultés à digérer tout cela. « Alors n'émet plus l'idée de me rejoindre dans une bagarre d'une telle envergure ! », s'exclama-t-il, nettement calmé par rapport à quelques instants plus tôt, quand je venais de lui demander de m'appeler la prochaine fois qu'il provoquerait ce genre de situation. Je grognai faiblement, à moitié compréhensive et à moitié agacée. Je soutins son regard, pas du tout impressionnée par son air presque sévère et je haussai les sourcils. « Alors, ne te mets plus dans ce genre de situation. Tu vois, c'est un cercle vicieux ! », répliquai-je, piquante, avant de lui sourire, malgré tout attendrie. Il était blessé, je ne pouvais pas être en colère après lui, même si je ne le pouvais déjà pas habituellement, quoi qu'il en soit... Une fois qu'il se fut rallongé sur le canapé, il reprit son habituel humour, qui ne le quittait que très rarement. Déjà de bien meilleur humeur qu'auparavant, je m'empressais de me rendre dans la salle de bain, avant d'en revenir, avec une pommade, qui m'était toujours d'un grand service, en mains. Je me réinstallai à ses côtés, lui donnant la pommade, et reprenant sa blague précédemment faite. « Ca m'donne faim ces conneries ! », annonça-t-il. Son air presque désespéré, il était à l'agonie, le pauvre mourait de faim !, me fit instantanément rire. Même dans les pires moments comme celui-là, il trouvait toujours le moyen de nous dérider tous les deux ! Ne cherchant pas à me contenir, je passais une main dans ses cheveux, en sachant parfaitement qu'il n'appréciait pas du tout cela. Et d'ailleurs, sa réaction ne se fit pas attendre, plus rapide que l'éclair, il attrapa ma main et son regard se fit plus sombre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. « Fais ça encore une fois et tu te prendras pour un épouvantail, une fois que j'aurais passé mes propres mains, dans tes cheveux à toi ! », fit-il mine de me menacer, alors que je haussai encore un peu plus les sourcils, un sourire moqueur aux coins des lèvres. « Dixit le grand blessé. », marmonnai-je simplement, mon sourire s'agrandissant un peu plus. Je libérai mon poignet d'un mouvement sec et claquai ma langue sur mon palais, faussement énervée. Evidemment, je ne parvins pas à me retenir plus longtemps, et explosai de rire face à son visage, dont il contrôlait chacune des expressions. « C'est que tu ferais presque peur tu sais ! Tu aurais dû devenir acteur, en réalité. », repris-je rapidement, une fois mon calme retrouvé. Et je le pensais sincèrement !


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyJeu 18 Avr - 19:23



Katerina & Rafaello


Quand l'obscurité prenait le pas sur la lumière, que l'ombre se prenait à posséder la ville entière, que la nuit devenait maîtresse des lieux ... Je devenais un autre. Je devenais un être froid, cruel, sans foi ni loi. Je devenais le genre de personne que l'on souhaiterait ne jamais rencontrer. Je devenais exactement ce que j'avais toujours refusé d'être. Ce n'était pas un choix que j'avais fais un beau jour, décidant que ce serait cool d'être un type pareil. Non, c'était plutôt quelque chose qui m'avait un jour été imposé. Parce que parfois, cette chienne de vie ne nous laissait aucun autre choix que celui ci. On devait simplement la fermer et subir tout ce qui nous tombait sur le coin du nez. Et parce que mendier en chantant dans la rue, ça ne rapportait pas assez d'argent, il avait bien fallut que je fasse autre chose de mes dix doigts et de ma gueule "d'ange". Ce serait donc, vendre de la drogue à des toxico en manque de leur came. Je n'assumais tellement pas d'être tombé aussi bas, que je continuais de le cacher à Ana, même après quatre longues années de relation. Ce n'était pas que je craignais qu'elle n'en parle autour d'elle et me fasse donc avoir des problèmes. Non, c'était plutôt parce que j'étais à peu près persuadé qu'elle prendrait la fuite pour ensuite m'éviter définitivement, par crainte de toutes les emmerdes que je pourrais bien lui faire avoir. Et puis parce que ça me rendait bel et bien infréquentable, en plus de tout ça. Dangereux et non fréquentable ... C'était un très bref tableau de moi, mais parfaitement représentatif du dealer de drogues que j'étais malheureusement devenu. Parfois, la vie nous forçait à devenir ce que nous aurions préféré ne jamais être. Toujours, la vie nous infligeait des peines à la limite du supportable. Apprendre que ma soeur se faisait violer par nos frères et notre père, depuis bien longtemps, était l'une de ces limites. Le genre qui m'avait rendu tellement fou de rage, que j'avais roué de coups l'un de mes frères, sans doute au point de le tuer. Une chose que je ne regrettais aucunement. Mon seul regret dans cette histoire, c'était plutôt de ne pas les avoir tous tués. Parce que c'était clairement tout ce qu'ils avaient pourtant mérité. Ni plus ni moins ... Mais je n'avais guère eus le temps d'agir de la sorte. Ne serait-ce que parce que, de toute façon, ils étaient trop pour que j'agisse seul face à eux. Et qui aurais-je pu trouver qui serait resté à mes côtés pour m'aider ? En dehors de Katerina elle même, personne. Et à ce moment là, elle était beaucoup trop faible, dans tous les sens du terme, pour m'être d'un quelconque secours.

Mais désormais, tout cela importait fort peu. Parce que nous avions démarré une toute nouvelle vie et que, quand bien même c'était difficile et ça demandait des tas de sacrifices, nous nous en sortions tout de même pas mal. Parce que nous étions là l'un pour l'autre, en très grande partie. Quand l'un ramait et n'allait pas forcément bien, l'autre était là pour le secourir et le relever. Même s'il fallait bien reconnaître que je ne lui montrais pas vraiment quand je n'allais pas bien. Pour preuve, elle ignorait totalement que ma relation avec Ana allait foutrement mal. Savait-elle seulement que j'étais encore avec cette fille dont je lui parlais de temps à autre, sans jamais m'épancher de trop ? Sans doute pas, non. Sinon elle comprendrait sans doute pourquoi j'étais dans l'état terrible dans lequel je me trouvais actuellement. Des traces de coups de ci et de là. Bleus, plaies à peine cicatrisées ... Et elle pensait que je la laisserais un jour m'accompagner dans une autre bagarre de ce genre ... Fuck, pour sûr que non. Plutôt crever que d'accepter une chose pareille ! « Alors, ne te mets plus dans ce genre de situation. Tu vois, c'est un cercle vicieux ! » Je laissai échapper un long soupir qui en disait long sur ce que je pensais de ses soit disant remontrances. Ce n'était clairement pas ce qu'elle allait me dire, qui me ferait cesser mes agissements de ce genre. Je me foutais royalement de l'état dans lequel je ressortirais de telle ou telle bagarre. Et ça n'allait pas changer de sitôt. De toute évidence, seul le fait de pouvoir me défouler un bon coup, m'intéressait. « Ou plutôt ... La prochaine fois je ferais en sorte que tu ne vois pas les conséquences apparentes, de mes actes ... » Lui répondis-je l'air de rien, le plus innocemment possible. Je me savais parfaitement incapable de cesser de provoquer des bagarres d'une telle envergure. Chacun sa came ... La mienne était de faire ça et de souffrir sous les coups, pour me sentir vivant un peu plus longtemps. Un bref instant plus tard, elle fourragea mes cheveux parce qu'elle savait parfaitement que je ne supportais pas cela. Je lui lançai un regard faussement noir et sévère. Et histoire d'en rajouter encore un peu, je lui fis la promesse de me venger en lui mettant les cheveux sans dessus dessous. Histoire de l'ennuyer au maximum à son tour. « Dixit le grand blessé. » Je plissai les paupières. Comme si c'était assez pour me faire reculer ou quoi que ce soit de ce genre. Même à l'article de la mort, je trouverais encore la force de me venger. « C'est que tu ferais presque peur tu sais ! Tu aurais dû devenir acteur, en réalité. » Je roulai des yeux avant de rire doucement. N'importe quoi ... « Il parait que c'est habituel chez moi de faire peur ... » C'était un peu mon métier qui voulait que les choses soient ainsi ... Je soupirai doucement et finis par me redresser, en appuie sur mes coudes. « T'as pas un truc à bouffer ? »

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyMer 24 Avr - 18:20



Rafaello & Katerina
These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume


Sans conteste, Rafaello était la personne en qui j'avais le plus confiance, et ce, depuis toujours. Il avait toujours été là pour moi, et aujourd'hui encore, il suffisait que je lui passe un coup de fil pour qu'il débarque aussitôt, plein de rires et de blagues à me donner. En toutes circonstances, il réussissait à me calmer, à me faire les aspects positifs de la vie, ceux-là même qui devaient me pousser à vivre quoi qu'il arrive. Si c'était lui qui, à la place de notre autre frère, s'était fait ruer de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive, je n'osais pas imaginer ce qu'il serait advenu de moi. Parce qu'une chose était sûre : je n'étais pas, et je ne serais jamais assez forte pour me sortir seule de ce genre de situation. Seulement, aujourd'hui, plus le temps passait, et plus je sentais que Rafaello devenait quelqu'un d'autre. Il y avait toujours celui que j'avais connu, bien sûr, mais il devenait plus sombre et, ce soir en était la preuve ... Plus violent. Nous étions tous les deux des écorchés, blessés et même mutilés par la vie qui ne nous avait pas fait de cadeau. Mais nous avions tous deux eu des réactions totalement opposées. Dans le fond, nous nous étions, l'un comme l'autre, renfermés comme des huîtres. Ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire qui soit, mais cela avait au moins eu le mérite de nous faire avancer, envers et contre tous. Nous avions trouvé le courage d'emménager à New-York et nous avions tenté de nous reconstruire, tant bien que mal. De mon côté, je me sentais toujours incapable du moindre contact avec qui que ce soit, qui ne soit pas Rafaello, et je préférais, la plupart du temps, m'enfermer chez moi plutôt que d'organiser une quelconque sortie. Mes plaies étaient bien loin de se refermer, et c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour ne pas tout simplement, péter un plomb. Heureusement, j'avais mon frère, et aussi quelques amis à droite et à gauche pour me tirer hors de mon appartement de temps à autre, ainsi que mon emploi qui me tenait éveillée une bonne partie de mes nuits. Rafaello, lui, semblait se refermer chaque jour un peu plus sur lui-même. Cela me faisait peur. De savoir qu'il se détruisait, en provoquant des bagarres de lui-même par exemple, me faisait un mal de chien. Et s'il allait trop loin ? Parce qu'être couvert de bleus suite à une bagarre contre une bande d'ivrognes était une chose ... Mais il pouvait arriver tellement, tellement pire. Indéniablement, je ne m'en relèverai pas. Rafaello était mon tout, celui pour qui je me levais chaque jour. Déjà qu'avec lui, je n'étais pas grand chose, alors sans lui, je n'étais rien. Absolument rien.

Partagée entre la colère et l'impuissance, lui faisant face, je tâchai de rester aussi impassible que possible. Il savait, bien sûr, que cela avait le don de m'énerver de le voir se détruire de la sorte, mais ce n'était pas une raison pour en rajouter une couche et le lui montrer de manière trop évidente. Ce n'était pas ainsi que j'allais l'aider, vraiment pas. Si je savais qu'il avait besoin que je le soutienne pour traverser toutes ces épreuves, je ne pouvais pas être totalement sûre de la manière avec laquelle il voulait que je m'y prenne. Étais-je censée le secouer pour le faire réagir ? Ou bien, peut-être devais-je tout simplement rester en retrait ? J'étais incapable de répondre moi-même à cette question, tout comme je n'étais pas capable de lui faire entendre raison. Quand il avait une idée en tête, on ne pouvait vraiment pas la déloger... « Ou plutôt ... La prochaine fois je ferais en sorte que tu ne vois pas les conséquences apparentes, de mes actes ... », lâcha-t-il ensuite sur un ton innocent, qui me donna juste envie de lui arracher les yeux, ou de donner des coups à l'endroit exact où il avait des bleus, au choix... Ne voulait-il pas comprendre mon point de vue ? A cet instant précis, il me donnait la désagréable impression de ne faire aucun effort pour s'extirper de tout cela. Mais qui étais-je pour l'en blâmer ? Je n'étais pas franchement mieux dans mon genre... Pour unique vengeance donc, face à ce refus catégorique d'entendre raison, je passais ma main dans ses cheveux déjà indisciplinés. Il détestait cela et c'était justement ce qui me donnait envie de recommencer à chaque fois ! Bien évidemment, il ne tarda pas à réagir, mais, sans doute plus habile, je réussis à extirper mon bras de sa poigne. « Il parait que c'est habituel chez moi de faire peur ... », dit-il, alors que je levai les yeux au ciel, à mon tour. J'avais bien compris le sous-entendu, oui. Il se prenait toujours pour le grand méchant, et à ce niveau là non plus, il ne semblait pas vouloir entendre raison. Je le vis se redresser et je ne pus que sourire face à cette scène, qui avait pour principal caractère un Rafaello en piteux état. « T'as pas un truc à bouffer ? », demanda-t-il, tandis que je posai un regard faussement réprobateur sur lui. Je me levai ensuite, allant dans la cuisine, pour finalement revenir avec les restes de ma pizza, commandée un peu plus tôt dans la soirée. « Tiens, il reste quelques parts pour que tu puisses te nourrir. », dis-je en lui tendant la boîte, et en insistant bien sur le mot nourrir. Bouffer ? Quel mot horrible ! Surtout venant de la bouche d'un italien macho ! Un léger sourire aux coins des lèvres, je me réinstallai à ses côtés.


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyDim 28 Avr - 18:27



Katerina & Rafaello


Faire le pitre, jouer au con, provoquer des bagarres simplement par envie de ressentir des sensations fortes et brutales ... Tout ça, c'était devenu d'une facilité et d'une banalité déconcertante pour moi. Ce qui était moins simple en revanche, c'était de me confier à qui que ce soit et d'avouer que, non, je n'allais pas bien du tout. Retranché derrière un mur infranchissable que j'avais moi même érigé tout autour de ma petite personne, je refusais de laisser qui que ce soit venir de mon côté. Et ça valait même pour les gens que j'aimais. Katerina qui n'était autre que ma petite soeur et ... Analyssia, cette femme dont j'étais éperdument amoureux depuis quatre ans. Il n'y avait rien de bien logique dans ma façon de me comporter et je le savais. Il n'était pas normal que je sache tout de Kat et d'Ana, mais qu'elles mêmes ne sachent rien de moi. Tout comme il n'était pas normal qu'elles ne se connaissent pas. Je parlais rarement de Katerina à Analyssia, tout comme je parlais peu d'Ana à Kat. Moi même je ne comprenais pas ce qui me poussait à me comporter de la sorte et à demeurer aussi incapable de mélanger mes deux vies. D'un côté le peintre passionné, en couple et père ... Et de l'autre, le dealer au lourd passé et qui avait sauvé sa petite soeur d'une incroyable galère. Katerina ne connaissait même pas Maya ... Comment conjuguer mes deux vies après toutes ces années à les tenir éloignées l'une de l'autre ? Comment faire en sorte que les deux femmes de ma vie, ne m'en veuillent pas de trop, d'avoir gardé toutes ces choses sous silence ? N'allais-je pas perdre l'une des deux à cause de toutes mes conneries ? Une pensée qui me terrifiait et me donnait juste l'envie de me taire et de continuer sur la lancée. Mais ... Et si un jour je décidais d'épouser Ana ou d'adopter Maya, ne voudrais-je pas que Katerina puisse partager ces bonheurs avec moi, avec nous ? Elle était presque tata et l'ignorait sans doute. C'était tout juste si je lui avais dis que j'avais rencontré une maman célibataire, quatre ans plus tôt. Et depuis, il s'était passé tant de temps, qu'elle avait sans doute oublié ou bien elle pensait que j'avais changé de petite amie depuis. Alors que non, loin de là même ... J'étais bien avec Ana et je ne comptais pas la laisser filer de sitôt. Quand bien même notre relation était compliquée et douloureuse. Je laissai échapper un faible soupir et tentai de revenir à l'instant présent. Pas bien difficile, puisque mon estomac était en train de me rappeler à l'ordre. Il aimait se mettre à gargouiller à des moments tout à fait incongrus.

« Tiens, il reste quelques parts pour que tu puisses te nourrir. » Amusé, je roulai des yeux. Mon Dieu, c'était la plus jeune qui faisait des remontrances et tentait de remettre son grand frère à sa place. J'aurais décidément tout vu ! « Grazie mille ! » La remerciai-je en faisant mine de ne pas avoir remarqué sa façon d'appuyer sur le mot nourrir. Pour sûr que je ne parlais pas ainsi devant Maya. Elle était à un âge où elle parlait bien peu et où, du coup, elle prenait tous les mots et toutes les expressions qu'elle entendait. J'avais du user de tous mes talents de gentil papa italien, pour lui faire oublier le "bordello" que j'avais tendance à lâcher à tout va. Bien mieux qu'un putain, un merde ou encore un fais chier. Mais ça restait du domaine du malpoli et je ne tenais pas à ce qu'elle soit mal élevée par ma faute. J'avais déjà bien assez souvent peur de mal faire avec elle, puisqu'elle n'était pas ma fille biologique et que je craignais que ça ne joue en ma défaveur dans son éducation. Il m'arrivait pourtant de constater que ce n'était pas le cas, fort heureusement. Bref, mon estomac criait famine et pourrait bien continuer ainsi encore longtemps, si je ne le contentais pas au plus vite. Raison pour laquelle je récupérai la pizza qu'elle venait de m'apporter. J'en pris une part que je portai aussitôt à ma bouche, attrapant un morceau immense en bouche, que je commençai à mâchonner, mâchonner, mâ ... Recracher dans le carton avec lenteur, regard perdu dans le vague. Une fois recraché, je refermai la boîte que je posai sur la table basse. « Dégueulasse ... » Marmonnai-je doucement, en m'essuyant la bouche du dos de la main. « Gino ? Seriamente ? C'est le pire pizzaïolo du coin ! Il fou du lait d'coco sur ses pizzas et même des morceaux d'ananas. Le type il s'prend pour je n'sais quoi ! » Lâchai-je sur un ton qui semblait boudeur, avant de croiser les bras sur mon torse et me laisser aller dans le fond du canapé, moue boudeuse accrochée au visage. « Je voudrais bien un café pour compenser ce truc immonde ... Petite soeur ... » Lâchai-je finalement, en tournant le regard vers et en affichant le sourire le plus grandiose et le plus sincère qui soit. C'était limite si je ne faisais pas les yeux du chat potté, pour parvenir à la faire craquer. Non pas que je craignais que ma soeur refuse de répondre à ma requête ... Mais j'abusais peut-être un peu de son hospitalité.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyVen 3 Mai - 1:19



Rafaello & Katerina
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C'était juste ... Impossible de décrire ce que je pouvais ressentir en voyant Rafaello débarquer dans mon appartement dans cet état. C'était horrible de se sentir aussi impuissante face à quelque chose d'aussi grave. Parce qu'il avait beau jouer les durs, en faisant comme si tout allait bien, je savais parfaitement qu'il n'en était rien. Il était au plus mal. Et même s'il mettait tout en oeuvre pour me le cacher, je savais faire la part des choses, et je le connaissais suffisamment pour m'en rendre compte plutôt facilement. Le pire dans tout cela, était sans doute cette sensation que j'avais, cette impression que, plus le temps passait et plus il s'enfonçait dans son propre passée, dans ses propres démons. C'était effrayant, surtout que j'avais la très nette impression qu'il était dans un état bien pire que le mien. Car si, de mon côté, j'étais loin, très loin, d'être une personne que l'on pourrait qualifier de "normale", je ne me laissais pas couler peu à peu. Je continuais à vivre ma vie de la manière que je l'entendais, et même s'il ne s'y passait absolument rien de trépidant, j'avais au moins le mérite de ne pas perdre les pédales, de ne pas me laisser entraîner du côté de l'obscurité. Rafaello pouvait donner l'impression d'être toujours là, bien présent, et fidèle à lui-même, mais il était loin de l'être. Il n'était, intérieurement, plus que l'ombre de lui-même, semblant s'effacer un peu plus jour après jour. Et je ne pouvais rien faire pour lui ... Moi, sa soeur ... Ses pensées, ses souvenirs étaient plus forts que tout, plus forts que lui, plus forts que moi. Il n'y avait plus rien qui semblait pouvoir les contrecarrer, et pourtant, je savais qu'il y avait quelque chose à faire, quelque chose à dire, pour provoquer un déclic chez lui, pour le faire réagir une bonne fois pour toute. Mais même si je savais ce que cela pouvait bien être, ce qui n'était pas le cas du tout, aurais-je seulement le courage d'agir ? Je n'en étais pas certaine. Parce que si j'aimais Rafaello plus que tout et que j'étais prête à tout pour lui, il y avait toujours cette pudeur entre nous, qui avait toujours été là et qui n'était sans doute pas prête de disparaître. C'était comme un mur entre nous, un mur qui m'empêchait clairement de faire le premier pas vers lui, de prendre les choses en main une bonne fois pour toute. Et pourtant, c'était ce qu'il fallait. Peut-être ... Je ne savais pas / plus. La famille Viscenti - ou plutôt ce qui en restait ici, à New-York - était-elle vouée, voir même destinée à finir toujours aussi morcelée ? Aussi désespérément brisée ?

Pour l'heure, Rafaello était chez moi, et il devait bien avoir compris à quel point je n'acceptais pas son comportement. Qu'il n'aille pas bien, voir pas bien du tout, était une chose, mais qu'il provoque des bagarres ? Qu'il se blesse à cause de cela ? Non, je ne pouvais pas l'accepter et fermer les yeux sur cela. Et puisqu'il ne semblait pas décidé à changer ses "habitudes", le sujet fut bien vite délaissé, histoire que cela ne parte pas en vrille. Plus buté que lui, tu meurs. En tout les cas, je décidai de le nourrir un peu, il avait grandement besoin de manger ! « Grazie mille ! », me remercia-t-il quand je lui ramenai les quelques parts qu'il me restait de mon précédent repas. Je m'installai à ses côtés, l'observant piocher au hasard une part dans le carton. J'écarquillai les yeux d'horreur en le voyant recracher sa bouchée dans la boîte. Non mais ... « Dégueulasse ... », lâcha-t-il tout en passant sa main sur sa bouche. Beurk ! Je restai plantée là, à le regarder faire, hésitant entre me mettre à rire ou à lui hurler dessus. « Gino ? Seriamente ? C'est le pire pizzaïolo du coin ! Il fou du lait d'coco sur ses pizzas et même des morceaux d'ananas. Le type il s'prend pour je n'sais quoi ! », s'exclama-t-il ensuite, tandis que j'étais toujours aussi éberluée, parfaitement immobile face à la scène qui venait tout juste de se produire devant moi. Je réagis enfin, et claquai ma langue sur mon palet, faussement - ou pas - agacée. « C'était mon repas de demain midi ... », marmonnai-je à mon tour en imitant son air boudeur, bras croisés sur ma poitrine. S'il pouvait se la jouer chieur, je le pouvais largement ! Et le pire dans tout ça, c'était bien que c'était réellement ce que j'avais prévu de manger demain midi... « Je voudrais bien un café pour compenser ce truc immonde ... Petite soeur ... », fit-il la requête en me faisant une moue atrocement semblable à celle du chat potté. Ou peut-être un merlan frit plutôt ... Je levai les yeux au ciel, clairement amusée par ses réactions enfantines, mais tout ce qu'il y avait de plus attendrissantes. Sans même prendre la peine de lui répondre, je reposai le carton de la pizza - désormais mise en quarantaine - sur la table, et allai préparer deux grosses tasses de café. Je lui en tendis une en revenant dans le salon, un sourire aux lèvres. « Et voilà pour monsieur ! », dis-je avant d'attraper ses jambes pour les soulever - difficilement mais sûrement - et me glisser sous elles, sur le canapé. « Si tu me recraches le café dessus en prétextant qu'il est dégueulasse, j'appuie là où tu as mal. Clair ? », le menaçai-je, jouant les vexés. Ah ... Qu'est-ce que j'aimais le taquiner de la sorte.


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyDim 5 Mai - 16:12



Katerina & Rafaello


« C'était mon repas de demain midi ... » Quoi ? Hein ? Sérieusement ? Non mais on nageait en plein délire là ! C'était quoi cette connerie là ? Non, sérieusement. La nourriture était une chose hautement importante pour moi. On ne plaisantait pas avec ça ! Jamais de la vie ! Bon sang ... Comment pouvait-elle constamment se contenter de trucs aussi immangeables ? C'était carrément à se poser des questions et à s'inquiéter pour sa santé mentale parfois. Je n'étais vraiment pas en mesure de la comprendre à ce sujet, moi qui adorais cuisiner pour être certain de pouvoir contenter mon estomac généralement très affamé. J'étais difficile en matière de bouffe ... Et en même temps, pas du tout. Difficile, parce que je ne supportais pas les trucs tout prêts que l'on pouvait trouver en grande surface. Et pas du tout difficile, parce que j'aimais manger de tout. Même si niveau cuisine, je savais surtout faire des plats italiens. Je n'étais pas un grand cuisinier en clair. Même si je ne doutais pas que pour un homme, ça devait être déjà quelque chose d'extra ordinaire et pas franchement commun. Surtout venant d'un italien pur souche. Les italiens étaient réputés pour être de sacrés machos qui pensaient la place de la femme dans la cuisine, principalement. Mais ce n'était pas ainsi que, moi, je voyais les choses. « Alors j'ai fais ma bonne action du jour en t'empêchant de remanger un truc pareil demain ! » Remarquai-je avec un sérieux infaillible. Parce que, oui, j'étais parfaitement sérieux. Non seulement je trouvais ça horrible de manger un truc ... Mais en plus, deux jours de suite ? Dieu, ma soeur avait de sérieux soucis. Je ne pouvais pas la laisser se laisser aller à ce genre de trucs ! C'était immonde. Elle passait son temps à manger des pizzas qu'elle se faisait livrer -et non pas qu'elle faisait elle même- et à se nourrir de plats tout prêt. Comment une italienne avait-elle pu tomber aussi bas ? Non, vraiment, il allait falloir que je lui donne des cours de cuisine. Ou quelque chose dans ce goût là. Parce que là, ça n'allait vraiment plus ... Je ne pu retenir un léger sourire en coin alors qu'elle prenait la même posture et la même moue boudeuse que moi. Nous n'étions pas frère et soeur pour rien, sans aucun doute possible. Même si j'aurais plutôt envie de dire qu'elle me piquait mes mimiques à moi. Et non pas l'inverse.

Après un moment de silence et de fausse bouderie, je lui demandai un café. Histoire de chasser le goût infâme de cette pizza pas du tout comestible qu'elle venait de me proposer. Je souris ensuite en coin et la regardai filer en direction de son coin cuisine pour me préparer ledit café. Quand elle revint, je récupérai la tasse fumante qu'elle me tendait. « Et voilà pour monsieur ! » Je la remerciai d'un vague hochement de tête et la laissai soulever mes jambes pour faufiler les siennes dessous. Et non, je lui apportai pas la moindre aide pour ça. Qu'elle se débrouille donc un peu toute seule ! Et puis c'était elle qui s'installait sous moi, chacun sa merde. Certes, nous étions chez elle. Mais quand bien même ! « Si tu me recraches le café dessus en prétextant qu'il est dégueulasse, j'appuie là où tu as mal. Clair ? » A cette réplique, je tournai la tête vers elle pour lui lancer un regard faussement horrifié. Le pire dans cette histoire, c'était que je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle était carrément plus que prête à me faire un truc pareil. Non pas qu'elle était méchante et sadique ... Mais presque quand même. Bref, de toute façon je ne tenais pas à prendre le risque. Pas même pour voir si elle en était réellement capable ou non. « Chef ! Oui chef ! » Répondis-je sur un ton faussement solennel. Je pris ensuite le temps de touiller mon café puis portai la tasse à mes lèvres pour en boire une gorgée ... Que je ne recrachai même pas. « A défaut de savoir cuisiner, tu sais au moins préparer un vrai café ! » Indiquai-je l'air de rien, en lui lançant un vague regard en coin. Interdiction de frapper là où j'avais déjà mal. Je n'avais pas recraché mon café ! Retrouvant peu à peu mon sérieux à la pensée de ces trucs que j'étais censé lui dire, je soupirai doucement et me penchai pour reposer ma tasse sur la table basse. Je posai ensuite mes coudes sur mes cuisses et mon menton sur mes mains jointes. « Kat' ... ? Si j'te dis un truc que j'aurais du te dire depuis ... Des années ... est-ce que tu vas m'en vouloir ? » Tentai-je doucement, le regard perdu dans le vide. Autant vérifier la température de l'eau avant de se jeter dedans tête la première.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyVen 10 Mai - 18:21



Rafaello & Katerina
These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume


Et oui, j'avais beau être une italienne de pure souche, sans aucune autre origine variante, je ne faisais jamais ma bouffe moi-même pour la simple et bonne raison que cela ne constituait, pour moi, rien d'autre qu'une horrible de temps. Et plutôt que de le perdre à cuisiner des plats que j'étais, de toute façon, la seule à manger, je privilégiai les plats tout prêts, ou carrément à commander. Ainsi, quand je faisais les courses, je n'avais pas à faire tout le tour de la grande surface pour trouver tel et tel ingrédient. Non, je n'avais qu'à passer dans celui des plats surgelés, de faire quelques détours inévitables, et le tour était joué. Et puis, par dessus le marché, comme si cela ne suffisait pas, j'étais une bien piètre cuisinière. Il me suffisait de chauffer quelque chose au micro-ondes pour manquer de peu de faire purement et simplement sauter mon appartement, parce que j'oubliais quasiment tout le temps une cuillère, une fourchette, etc. J'étais donc une véritable catastrophe, et cela concernait aussi bien les plats typiquement italiens, dont je ne connaissais pas même la recette. Je préférais ne pas m'aventurer là-dedans, c'était plus sage, ne serait-ce que pour ma propre survie. Mais tout cela, Rafaello ne l'avait jamais compris, et il ne le comprendrait sans doute jamais. En même temps, quel genre de personne saine d'esprit pouvait commander une pizza le soir, et en manger les restes le lendemain midi ? Je devais bien être la seule à faire quelque chose d'aussi horriblement répugnant. Bien que cela ne me répugnait pas particulièrement ... En fait, je voyais juste cela comme un gain de temps profitable. « Alors j'ai fais ma bonne action du jour en t'empêchant de remanger un truc pareil demain ! », s'exlama-t-il le plus sérieusement du monde. Quand je disais qu'il ne l'acceptait pas ... Je jouais les boudeuses, sans rien ajouter de plus. Ce n'était pas non plus comme si c'était la première fois qu'il me disait quelque chose dans ce goût-là, et ce n'était certainement pas la dernière fois. Je m'y faisais, avec le temps ...

Comme toute soeur qui se respecte, le fait que je fasse mine de bouder parce qu'il venait de me gâcher mon repas de demain, ne m'empêcha pas d'aller lui faire un café, que je lui ramenai rapidement, avant de m'installer sur le canapé, ses jambes posées sur les miennes. Faisons comme s'il n'avait absolument pas bouger pour m'être d'une quelconque aide ! Ce n'était pas comme si je venais d'avoir la grande amabilité d'aller lui préparer un café, hein ... Enfin, heureusement qu'il n'était pas non plus trop lourd, le cas contraire m'aurait empêchée de m'installer sur mon propre canapé. Un comble ! D'une voix faussement menaçante, je le prévins de ne pas recracher le café et ce, même s'il était répugnant, soit-disant comme ma pizza. Après tout, je ne m'étais pas bouchée pour qu'il me rendre tout de la pire des façons qui soient ! Je n'étais plus très sûre d'avoir bien fait de m'installer ici, finalement ... « Chef ! Oui chef ! », répondit-il, ce qui me fit instantanément lever les yeux au ciel. S'il croyait que je n'étais pas sérieuse, il se trompait totalement ! Un sourcil haussé, je le regardai silencieusement boire sa première gorgée, attendant patiemment sa réaction qui, forcément, ne tarderait plus trop à venir. « A défaut de savoir cuisiner, tu sais au moins préparer un vrai café ! », me taquina-t-il alors que j'accueillis le semi-compliment avec un sourire. Au moins, il ne critiquait pas mes cafés ... C'était un grand pas pour nous ! Je ne répondis rien, bien trop désireuse de le laisser préparer « Kat' ... ? Si j'te dis un truc que j'aurais du te dire depuis ... Des années ... est-ce que tu vas m'en vouloir ? », me demanda-t-il, apparemment plus qu'anxieux, brisant le silence qui s'était instauré, après avoir posé sa tasse sur la table basse et s'être installé de sorte à me faire un peu plus face. Je haussai les sourcils, me demandant ce qu'il devait me dire. « Tu devrais savoir que je ne peux jamais t'en vouloir bien longtemps ... », répondis-je d'une voix douce, totalement sincère. Il devait bien le savoir cela, non ? « Mais dis-moi ... est-ce que je dois m'inquiéter ? », lui demandai-je, quelque peu angoissé. Il faut dire qu'il me disait cela d'une telle manière, que je ne pouvais que m'inquiéter.


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyDim 12 Mai - 21:54



Katerina & Rafaello


« Tu devrais savoir que je ne peux jamais t'en vouloir bien longtemps ... » Mouais ... Enfin que, pour le coup, j'avais quand même grave foiré. J'avais toujours eus une relation clairement fusionnelle avec ma chère petite soeur. Au point où nous n'avions absolument jamais eus le moindre secret l'un pour l'autre. Enfin ... C'était vite dit ça ... Puisque justement, j'en avais un à lui révéler maintenant. J'étais un sombre idiot et je ne le savais que trop bien. Oui mais voilà ... J'avais mes raisons d'être tel que j'étais aujourd'hui. Si j'avais la vie que je menais maintenant, c'était à cause de mes erreurs du passé. Une erreur principale. Cette rencontre avec cette fille. Cette relation interdite sans que je ne le sache tout à fait. Et puis ce refus de rejoindre la mafia quand j'avais eus le choix entre ça et voir tout le monde autour de moi se faire tuer. J'avais pris le risque. Refuser de rejoindre les rangs des mafieux n'était sans doute pas la chose la plus intelligente que j'avais pu faire au cours de ma vie. J'avais agis en égoïste. Et voilà où j'en étais aujourd'hui. Contraint de vendre de la drogue dans les rues de New-York pour avoir de quoi me nourrir et me loger. Ce qu'il y avait de bien, c'était que j'étais sur le point de connaître des jours meilleurs. Qui seraient entachés par mon emploi, bien évidemment ... Mais une vie de famille devrait pouvoir compenser un minimum. « Mais dis-moi ... est-ce que je dois m'inquiéter ? » Je soupirai doucement et conservai mon regard détourné. Parce que je savais qu'elle me connaissait bien assez, pour pouvoir lire toute la crainte et toute la nervosité que je ressentais, dans mes yeux. Je savais qu'il était plus que temps de lui dire enfin les choses. Elle était ma soeur et j'étais censé ne pas avoir de secret pour elle. Alors il était temps que je lui dise tout. Quand bien même c'était terrifiant. « On est censés n'avoir aucun secret l'un pour l'autre, non ? Parce que ... Moi j'en ai. »

Je soupirai doucement avant de reposer le regard sur elle. Mon Dieu, faites qu'elle ne m'en veuille pas de trop et soit réellement en mesure de me pardonner tous ces secrets. J'étais sur le point de mélanger mes deux vies. L'Italien dealer de drogues et qui n'avait que sa soeur en guise de famille. Et le peintre, petit ami et père modèle. L'ombre et la lumière. Deux faces d'une même pièce. Deux vies qui évoluaient parallèlement et qui devaient se rencontrer désormais. « Tu te souviens d'Analyssia ? Je t'en ai parlé quand je l'ai rencontrée. Et ... Quelques fois par la suite ... » Commençai-je lentement, en reposant le regard sur elle. Si je craignais qu'elle ne prenne tout ça mal ? C'était un véritable euphémisme. J'avais peur qu'elle ne m'en veuille à mort. Mais elle était ma soeur ... Elle ne pourrait pas nier définitivement notre lien, quand bien même elle m'en voudrait. Quant à Ana, elle savait que j'avais une soeur. Et elle, elle attendait seulement le jour où je me déciderais à la lui présenter. Et ça, ça ne saurait tarder désormais. Enfin ... Si Katerina ne m'en voulait pas trop pour toutes ces cachotteries. « On est toujours ensemble ... Depuis quatre ans ... Et sa fille, Maya ... C'est comme ma fille. » Ajoutai-je avec lenteur. Je portai mon pouce à ma bouche, pour le mordre lentement sans la quitter du regard. « Et elle est enceinte. » Conclus-je avec soudaineté. Autant le lâcher une bonne fois pour toute avant de tellement flipper, que je ferais marche arrière. « J'aimerais l'épouser ... Et adopter Maya. J'ignore pourquoi je ne t'en ai pas parlé plus tôt. » Ajoutai-je avec lenteur. « Peut-être parce qu'il y a le Raf qui vend de la drogue le soir et qui tente de protéger sa petite soeur ... Et le Raf qui a une petite amie, une fille, une vie stable ... Tu ignorais l'existence de ce Raf là. Elle ignore encore l'existence de ton Raf. Bien qu'elle sache que tu existes. Et que tu savais plus ou moins qu'elle existait. » C'était à croire que je menais une double vie, entre deux femmes ... C'était un peu le cas ... Sauf que d'un côté celle que j'aimais, et de l'autre ma soeur.

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyLun 20 Mai - 0:17



Rafaello & Katerina
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Sincèrement, Rafaello avait le don pour me mettre dans tous mes états ! D'abord il arrivait chez moi le visage couvert d'hématomes en tout genre, et blessé à divers autres endroits, et après il me faisait cette requête bizarre ... et vraiment effrayante. Mijotait-il quelque chose de louche ? En tous les cas, il semblait vouloir me causer un arrêt cardiaque avec ses mystères. En tous les cas, je m'inquiétais sincèrement, n'ayant aucun indice, aucune piste, pour me faire une petite idée sur ce qu'il devait m'avouer d'aussi important. Pour bien couronner le tout, il fuyait mon regard, comme s'il avait réellement peur de ma réaction. Cela ne pouvait qu'accentuer la gêne qui commençait à naître en moi, et s'amplifiait peu à peu. Après tout ... Nous avions toujours été très proches, et s'il agissait ainsi face à moi, c'était vraiment que ce qu'il s'apprêtait à m'avouer était de la plus haute importance. Et puis, il savait depuis bien longtemps que je n'étais pas du genre rancunière, et surtout pas quand cela le concernait, lui. Parce que nous nous entendions merveilleusement bien, à tel point que j'étais prête à lui pardonner la pire des gaffes. Pour l'heure, la seule chose à laquelle je pouvais penser, c'était qu'il m'inquiétait. Vraiment. Il ne me préservait pas du tout en arrivant dans un tel état, pour me sortir quelque chose du genre. Il ne semblait tellement pas bien, que je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer le pire. Mon coeur finirait par me lâcher.

« On est censés n'avoir aucun secret l'un pour l'autre, non ? Parce que ... Moi j'en ai. » , dit-il sur un ton presque fataliste, qui aurait pu me faire rire. Dans une autre situation, placée dans une phrase totalement différente. Parce que là, cela avait pour unique effet de me figer sur place, alors que je m'attendais au pire. Franchement, c'était de la pure torture de garder autant de suspens de cette manière là. Il vint finalement planter de nouveau son regard, apeuré, dans le mien, et je cessai instantanément de respirer, attendant que le verdict tombe enfin. Allais-je lui sauter dessus pour le frapper ? Seules ses explications à venir répondraient à cette question. « Tu te souviens d'Analyssia ? Je t'en ai parlé quand je l'ai rencontrée. Et ... Quelques fois par la suite ... », commença-t-il avec appréhension. Je hochai la tête pour seule réponse, me rappelant parfaitement de ce détail dans la vie de mon frère. Oui, j'avais tendance à me rappeler de ce genre d'informations quand il me les donnait, à croire que, peut-être je vivais pas procuration. Enfin bref ... Je lui adressait un sourire compatissant, espérant de tout coeur que cela lui donnerait le courage suffisant pour continuer sur sa lancée. J'étais prête à tout entendre, là.

« On est toujours ensemble ... Depuis quatre ans ... Et sa fille, Maya ... C'est comme ma fille. », ajouta-t-il, tandis que je continuais à le regarder, quelque peu dubitative et assez choquée, je devais bien l'avouer. Mon sourire s'évanouissait peu à peu, à mesure que je réalisais l'ampleur de ce qu'il était en train de me dire. « J'aimerais l'épouser ... Et adopter Maya. J'ignore pourquoi je ne t'en ai pas parlé plus tôt. Et elle est enceinte. », continua-t-il, de plus en plus nerveux. Pendant ce temps, je ne savais guère comment réagir, du coup, je restai figée, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit, tant la surprise était grande. Comment avais-je pu passer pendant toutes ces années à côté de quelque chose d'aussi énorme ? Et comment avait-il fait pour réussir à me cacher cela ? « J'aimerais l'épouser ... Et adopter Maya. J'ignore pourquoi je ne t'en ai pas parlé plus tôt. », lâcha-t-il, sans doute soulagé de pouvoir enfin se libérer d'un tel poids. Bizarrement, je ne lui en voulais pas, c'était comme si j'étais ... résignée. Il avait sans doute cru bien faire. « Peut-être parce qu'il y a le Raf qui vend de la drogue le soir et qui tente de protéger sa petite soeur ... Et le Raf qui a une petite amie, une fille, une vie stable ... Tu ignorais l'existence de ce Raf là. Elle ignore encore l'existence de ton Raf. Bien qu'elle sache que tu existes. Et que tu savais plus ou moins qu'elle existait. », acheva-t-il alors que je frôlai presque l'évanouissement. Il avait fait fort là ! « Je ne t'en veux pas ... Bon ... Peut-être un peu parce que je suis, d'une certaine manière, tata depuis quatre ans, et que je ne le savais pas mais ... je suis contente pour toi Raf'. Je veux que tu sois heureux, c'est ça le plus important. », le rassurai-je en lui souriant timidement. Il n'avait pas à s'inquiéter autant. « Mais je veux les rencontrer ... Et puis ... elle est enceinte ... Je vais être tante. », soufflai-je en réalisant la portée de ses mains, les yeux brillant légèrement. Il était heureux alors ... Je l'étais aussi.


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyDim 26 Mai - 18:08



Katerina & Rafaello


Il m'était très étrange de penser au fait que Katerina qui était pourtant ma petite soeur et, pendant longtemps, la seule personne à compter pour moi, ignore quasiment tout de ma vraie vie de ces quatre dernières années. Nous étions pourtant supposés n'avoir pas le moindre secret l'un pour l'autre. Alors pourquoi lui avais-je si peu parlé d'Ana et de Maya ? Pourquoi ne savait-elle pas combien notre relation était forte et sur le point de le devenir plus encore, avec l'arrivée d'un enfant ? Pourquoi avais-je toujours eus cette crainte de mélanger mes deux vies ? Ce n'était pourtant pas comme si je craignais que les deux femmes ne s'entendent pas. Mon Dieu non, ça c'était impossible. Pour la simple et bonne raison que j'étais intimement convaincu qu'elles allaient s'adorer toutes les deux. Il ne pouvait en aller autrement de toute façon ! Quoi qu'il en soit, il était maintenant plus que temps de lui parler de tout ça, de lui avouer que je lui avais caché quasi totalement, quatre longues années de ma vie. Je commençai doucement en lui mentionnant une nouvelle fois Analyssia. Cette femme rencontrée quatre années plus tôt. J'avais mentionné cette rencontre et quelques autres fois à Katerina par la suite. Sans jamais lui en raconter plus que ça non plus. Je continuai ensuite sur ma lancée en mentionnant le fait qu'elle attendait notre premier enfant si l'on ne comptait pas Maya qui était plus sa fille que la mienne, et mon intention de l'épouser tôt ou tard. Je ne me sentais que plus nerveux encore, alors que le sourire de ma soeur venait de prendre la poudre d'escampette et qu'elle me semblait se figer à vu d'oeil, de plus en plus crispée. Réaction tout à fait logique compte tenu de mes révélations pour le moins surprenantes. Pour quelqu'un qui était censé n'avoir aucun secret pour sa petite soeur ... Je faisais vraiment très fort. Est-ce qu'elle serait en mesure de me pardonner après toutes ces révélations ? Et ne pas en vouloir à Ana non plus qui, pour le coup, n'y était absolument pour rien ?

Quand j'eus terminé de lui résumer la totale et fus certain de lui avoir absolument tout dis, je retins mon souffle en la fixant du regard, attendant simplement une réaction de sa part. Peu importe le contenue de la réaction ... tant qu'elle réagissait. Je déglutis avec peine, regard rivé sur elle. Mon Dieu. Je craignais tellement qu'elle ne m'en veuille de trop pour pouvoir accepter de me pardonner. Mais elle était quand même ma soeur ... Et en tant que telle, était un peu obligée d'accepter de me pardonner tôt ou tard de toute façon. « Je ne t'en veux pas ... Bon ... Peut-être un peu parce que je suis, d'une certaine manière, tata depuis quatre ans, et que je ne le savais pas mais ... je suis contente pour toi Raf'. Je veux que tu sois heureux, c'est ça le plus important. » Comme soudainement libéré d'un poids immense, je laissai échapper un long soupir de soulagement. Histoire de retrouver mon souffle également, puisque j'avais cessé de respirer pendant trop de temps. Elle ne m'en voulait donc pas tant que ça non plus. Quel intense soulagement ! Bon en même temps, ce n'était pas comme si je m'attendais à ce qu'elle me jette hors de son appartement et même de sa vie, sans autre forme de procès. Elle restait ma soeur ! « Mais je veux les rencontrer ... Et puis ... elle est enceinte ... Je vais être tante. » Enfin, je me sentis le droit de retrouver le sourire. Immense, sincère, littéralement heureux. Et après un bref regard dans sa direction, je me penchai pour enrouler mes bras autour d'elle et la serrer vivement contre moi. Dieu que j'étais heureux qu'elle ne m'en veuille pas plus que ça. « T'as pas idée comme je suis rassurée. C'était important pour moi. » Soufflai-je doucement, visage enfouit dans son cou. Et enfin je me reculai, pour pouvoir la regarder en souriant de plus bel. « Et je te la présenterai bientôt. On organisera un repas italien chez moi. Pas que j'ai pas confiance en tes talents culinaires, mais ... »

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyJeu 6 Juin - 0:28



Rafaello & Katerina
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Bien évidemment, que tout cela me surprenait. Ce serait mentir que de dire que je n'étais pas bouleversée, car je l'étais. Carrément. Énormément. C'en était quasiment indescriptibles. Je ne m'attendais pas non plus du tout à une telle nouvelle, puisque pendant tout ce temps, Rafaello n'avait que rarement mentionné des femmes, et encore moins une en particulier. Du coup, je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me fasse une telle annonce. Pourquoi ce soir ? Je n'en avais pas la moindre idée, et je n'en saurais peut-être jamais rien, mais les faits étaient là. Il avait, semble-t-il, décidé de tout m'avouer ce soir, et je devais bien avouer qu'il avait beaucoup de chance d'avoir une soeur comme moi. Sans me vanter, bien sûr. Parce que j'encaissai plutôt bien la nouvelles, les nouvelles, en réalité. Évidemment, j'étais déçue de ne pas avoir connu ma future belle soeur plus tôt, ainsi que ma presque nièce, mais au moins il me disait tout. Mieux valait tard que jamais, après tout. Et puis, comment résister à son air affolé ? Il paraissait tellement peu sûr de lui, en cet instant, que je m'empressai de le rassurer. Oui, je lui en voulais ... Juste un peu, mais ce n'était pas si grave que cela, dans le fond, puisque tout trouvait une solution étant donné qu'il avait trouvé le courage suffisant pour tout m'avouer. Il n'y avait plus de réel obstacle pour que je fasse enfin la connaissance de ma future famille. Je n'avais qu'à oublier qu'il m'avait cachée une donnée aussi importante pendant aussi longtemps. Ce n'était tout de même pas anodin. La réaction de mon frère ne tarda pas à se manifester, puisqu'il afficha rapidement un air infiniment rassuré, ce qui était, bien sûr, mille fois mieux que tout le reste. Il me prit ensuite dans ses bras, et je ne me fis pas attendre pour enrouler les miens autour de lui, le serrant moi aussi contre moi. Au moins, il s'était maintenant libéré d'un poids. « T'as pas idée comme je suis rassurée. C'était important pour moi. », souffla-t-il, doucement, ce qui me confirma tout ce que je soupçonnai déjà. Et oui, je n'avais peut-être pas été capable de me rendre compte qu'il était en couple pendant toutes ces années, mais je savais au moins déceler ses émotions, aussi discrètes soient-elles.

Il recula finalement, et je plongeai mon regard dans le sien, lui offrant un léger sourire, énième signe qui prouvait que je ne lui en voulais pas tant que cela. En fait, l'idée de pouvoir rencontrer celle qui faisait battre le coeur de mon frère créait une immense excitation en moi, ce qui surpassait très largement tout le reste. Là, j'avais juste hâte de rencontrer les deux personnes qui réussissaient à supporter mon psychopathe de frère. Le plus tôt serait le mieux, vraiment. Et en plus, j'allais être officiellement, et même officieusement tata, c'était le pied ! Puisque je ne comptais pas avoir d'enfants de si tôt, et peut-être même jamais, c'était presque un rêve qui se réalisait. Ce pauvre enfant devrait supporter sa tante bien trop souvent. Je le plaignais d'avance alors qu'il n'était même pas né ... « Et je te la présenterai bientôt. On organisera un repas italien chez moi. Pas que j'ai pas confiance en tes talents culinaires, mais ... », s'interrompit-il alors que je levai les yeux au ciel, mon sourire pourtant toujours bien raison. Il n'y avait absolument rien qui puisse faire disparaître ma bonne humeur pour le moment. Pas même les moqueries de ce très cher Raf, qui ne perdait tout de même rien pour attendre. « J'ai hâte de les rencontrer toutes les deux ! Quand, d'ailleurs ? Donne-moi une date, que je prenne ma journée. », m'excitai-je toute seule, pas patiente le moins du monde. J'avais vécu pendant quatre ans dans le secret, alors maintenant, il avait intérêt de se bouger les fesses pour me les présenter, non mais oh ! « Et puis, tu sais bien que je cuisine merveilleusement bien ... Jaloux ! », répliquai-je en me retenant difficilement au dernier moment de ne pas lui tirer la langue comme le ferait une enfant de six ans, grand maximum. En même temps, il me cherchait, hein ! Enfin, tout cela n'empêchait pas mon sourire d'être toujours bien là ...


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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptySam 6 Juil - 17:28



Katerina  & Rafaello


Cacher une part aussi importante de ma vie -en fait, je devrais plutôt dire 'cacher toute ma vie- à ma soeur, n'avait pas été tâche aisé. Ce n'était pas que je la lui avais grandement, totalement, foutrement, volontairement dissimulé, non ... C'était plutôt que je m'étais bien tenu de lui en parler. Chose tout à fait étrange. Mais c'était quand même pour une certaine raison. Le fait était que, en effet, je ne m'étais pas sentis en mesure de mélanger mes deux vies. Car dans les deux, je ne jouais pas le même rôle et n'étais pas tout à fait le même homme. D'un côté violent, incontrôlable et trempant dans l'illégal jusqu'au bout des ongles. Et de l'autre, quelqu'un de beaucoup plus posé qui se devait de veiller sur sa petite famille. Autant que l'homme violent veillait à ce que sa soeur cadette ne manque de rien et ne risque rien non plus. Bref, oui, c'était quand même difficile de me suivre dans mon étrange délire. Mais c'était ainsi, point. J'aurais aimé avoir fais les choses différemment. Mais ce qui était fait était fait. Et je ne pouvais pas revenir en arrière. Pas sûr que ça aurait changé grand chose si je l'avais fais de toute façon. Alors je faisais maintenant en sorte de réparer mes erreurs. En mettant au courant les deux principales femmes de ma vie. D'un côté prévenir ma soeur que j'étais amoureux. De l'autre, prévenir ma petite amie que j'avais une soeur de laquelle j'étais très proche. Rien de vraiment très simple. Mais rien d'affreusement compliqué non plus. Il fallait que ce soit fait de toute façon. Que ça me plaise ou non. A moins, ou encore aux deux principales concernées. Finalement, il me sembla que Katerina réagissait plutôt très bien à cette incroyable annonce. Elle ne tarda d'ailleurs pas à me rassurer à ce sujet. Et j'en lâchai un long soupir de soulagement. Avant de planter mon regard dans le sien et lui annoncer que, bientôt, j'organiserais un repas digne de ce nom où elle serait tout autant conviée que ma chère petite amie.

« J'ai hâte de les rencontrer toutes les deux ! Quand, d'ailleurs ? Donne-moi une date, que je prenne ma journée. » Devant autant d'impatience et d'excitation de sa part, je fus bien incapable de retenir un franc rire amusé. Soit. Elle ne cachait clairement pas combien l'idée pouvait la botter. C'était carrément marrant à voir d'ailleurs. Et vraiment plaisant, en plus d'être rassurant. Parce que ça finissait de me prouver qu'elle était juste, vraiment heureuse pour moi. Et ça, je m'en réjouissais démesurément. Pouvoir enfin voir toutes les femmes de ma vie, dans une même pièce et à une même occasion ... Ca ne pouvait que vraiment et sincèrement me plaire. J'avais terriblement hâte moi aussi du coup. Ce qui paraissait tout à fait logique d'ailleurs. « Hey ! Tu devrais paraître plus enthousiaste encore. Des fois que j'ai pas compris que tu étais pressée ... » La taquinai-je en riant toujours un peu, avant de lever vaguement les yeux au ciel. « Et inutile de prendre une journée pour ça voyons ! On organisera ça un soir où tu ne travailleras pas, évidemment ! J'ignore juste encore quand. Parce qu'en ce moment ... Eh bien tout n'est ... pas forcément très rose entre elle et moi. » Finis-je par lâcher en grimaçant légèrement; Je n'avais pas vraiment envie d'aborder ce sujet là par contre. Il était bien moins plaisant pour moi, que de parler de notre amour, de Maya, de notre mariage qui arriverait bien un jour ou encore, de l'enfant qu'elle portait. « Et puis, tu sais bien que je cuisine merveilleusement bien ... Jaloux ! » Bien qu'il me fut difficile de me retenir de rire, j'y parvins quand même ! J'étais vachement doué bon sang ! Enfin, soit, je lui lançai un regard franchement amusé, tête légèrement penchée de côté pour l'observer. « Mon Dieu ! Mais comment sais-tu que je voue un culte éternel à tes talents en la matière ? » Demandai-je sur un ton faussement sérieux, moue de surprise accrochée sur la gueule. « Surtout tes raviolis en boîte, ohlala ! »

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptySam 10 Aoû - 13:02



Rafaello & Katerina
These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume



Clairement, je ne m'étais pas attendue à ce que la conversation prenne une telle tournure. Je connaissais suffisamment Rafaello pour savoir qu'il était du genre à tout garder pour lui, à ne pas se confier sur tous les sujets, et qu'il aimait plus que tout avoir son jardin secret. Mais là, je restais ... Sur le cul. Parce que je pensais tout savoir de lui, et être capable de le cerner et de le dévoiler en un rien de temps et là, il me prouvait tout le contraire. Pendant tous ces mois, il avait réussi à me cacher qu'il était en couple, qu'il avait une petite fille -même si, de base, elle n'était pas sienne-, et qu'il aurait bientôt un autre enfant. Autant dire que je ne pouvais pas être plus choquée et que cela ne m'étonnerait qu'à moitié qu'il se décide maintenant à me dire autre chose. Il pouvait même me dire qu'il était marié s'il le voulait, je n'en serais que très peu choquée, même si je le tuerai parce que cela voudrait dire qu'il ne m'avait pas invité. Enfin, ce n'était rien dans ce goût là et, même si je ne comprenais pas trop pourquoi il avait tenu à me cacher tout cela pendant tout ce temps, je ne pouvais qu'être très heureuse pour lui. Il avait réussi là où j'avais toujours échoué, et je ne pouvais pas espérer mieux pour lui. Qu'une femme l'aime, qu'il se construise sa propre petite famille, tout cela me faisait plaisir. Parce qu'il en avait besoin, et qu'il le méritait foutrement énormément. Bien sûr, j'aurais préféré qu'il me confesse tout cela plus tôt, mais je n'étais pas du genre rancunière, et surtout pas avec Raf, alors c'était déjà tout oublié. Je n'avais plus qu'à les rencontrer toutes les deux et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je comprenais à présent mieux la réaction de Raf, qui avait semblé si gêné. Il avait sans doute peur que je le prenne mal, mais il n'y avait aucune raison pour que je réagisse de manière négative. Bien au contraire, j'avais juste hâte de rencontrer sa famille, pour agrandir un peu la nôtre qui manquait cruellement de membres.

Rafaello semblait maintenant rassuré, ce qui faisait que je l'étais tout autant, et que je ne pensais plus qu'à rencontrer les deux autres femmes de sa vie. Je ne me gênai pas pour lui montrer mon empressement quant à cette future rencontre, ce qui l'amusa au plus haut point. « Hey ! Tu devrais paraître plus enthousiaste encore. Des fois que j'ai pas compris que tu étais pressée ... », me taquina-t-il, avant de lever les yeux au ciel, ce qui me fit instantanément exploser de rire. Bon ok ... J'étais peut-être un peu trop pressée, mais qui ne le serait pas à ma place ? J'allais quand même rencontrer la petite amie de mon frère adoré, ce n'était pas rien. J'avais donc clairement de quoi l'être. « Et inutile de prendre une journée pour ça voyons ! On organisera ça un soir où tu ne travailleras pas, évidemment ! J'ignore juste encore quand. Parce qu'en ce moment ... Eh bien tout n'est ... pas forcément très rose entre elle et moi. », ajouta-t-il ce qui fit disparaître mon sourire, alors que je haussai un sourcil, dans l'incompréhension la plus totale. Aaaah Rafaello. Non seulement il semblait avoir eu du mal à se confier à moi sur ce sujet, mais en plus de cela, j'avais comme l'impression que ce n'était pas quelque chose d'inhabituel pour eux, que les choses se passent mal dans leur couple. Simple intuition de soeur. « Mince alors ! Moi qui pensais pouvoir la croiser dès demain. », dis-je d'une voix taquine, pour détendre un peu l'atmosphère qui s'était considérablement alourdie suite à cette confession. « Ce n'est rien de grave, j'espère ? », lui demandai-je, à moitié curieuse et à moitié inquiète. Rafaello paraissait si heureux quand il me parlait d'elle, que je ne pouvais pas laisser les choses tourner au vinaigre. J'étais quasi certaine qu'il était très amoureux d'elle, cela se voyait et se lisait sur son visage. Je l'avais vu dans tous ses états, et il était tout simplement hors de question que je le laisse replonger dans ses vieux démons. « Mon Dieu ! Mais comment sais-tu que je voue un culte éternel à tes talents en la matière ? », me provoqua-t-il tout fier, alors que je levai les yeux au ciel, faussement exaspérée. « Surtout tes raviolis en boîte, ohlala ! », ajouta-t-il rapidement. Je croisai les bras sur ma poitrine, et lui lançai un regard menaçant. « Qu'est-ce que je disais ! Tu es jaloux, un point c'est tout. », lui lançai-je avant de rire légèrement, incapable de rester sérieuse plus longtemps. Je finis par tourner la tête dans sa direction, un sourcil haussé. « D'ailleurs, tu veux manger quelque chose ? Je sais que tu as toujours faim alors bon ... Et puis, je dois bien avoir quelques boîtes pour te satisfaire pleinement en te montrant l'étendue de mes talents. », lui proposai-je, légèrement moqueuse.



∞everleigh
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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyMar 13 Aoû - 17:06



Katerina  & Rafaello


C'était étrange de songer que j'avais autant de secrets pour ma petite soeur, la personne de laquelle j'étais pourtant supposé être le plus proche. Etrange de penser qu'elle ignorait une part vraiment importante de ma vie. Quatre années dans l'ignorance, ce n'était vraiment pas rien. Et oui, je culpabilisais sacrément de réaliser cet état de fait qui ne pardonnait pas. Comment pouvais-je avoir tant de secrets pour elle, hein ? Même pour Anna, que je considérais comme étant la femme de ma vie, j'avais un tas de secrets. Le principal étant qu'elle ignorait à peu près tout de Katerina. Bref, c'était donc quelque chose qui était partagé. L'une ignorait l'existence de l'autre. L'autre ignorait l'existence de l'une. C'était presque normal en gros. Enfin non, d'accord, j'en convenais sans mal, c'était loin d'être normal. C'était même carrément honteux que je ne me sois pas décidé plus tôt à les faire se rencontrer. Mais de toute façon, il était bien trop tard pour faire marche arrière. Ce qui était fait, était fait, point barre. Je pouvais seulement tenter de rattraper le temps perdu, d'une façon ou d'une autre. Maintenant, restait quand même à trouver comment m'y prendre. Parce que ça, autant le reconnaître de suite, ce n'était foutrement pas gagné. Je ne fus pas vraiment surpris de l'empressement de Katerina, quand il fut question d'un dîner tous ensemble pour enfin faire de vraies présentations officielles. Mais je du quand même calmer un tant soit peu ses ardeurs. Parce que ce n'était malheureusement pas encore le bon moment. Et ce, pour la simple et bonne raison que nous étions tout juste en train de calmer les choses entre nous. Ce qui, pour tout dire, n'était pas si simple que ça. Des années de violentes disputes et de rancoeur véritable, ça ne s'oubliait pas aussi aisément que cela, fort malheureusement. « Mince alors ! Moi qui pensais pouvoir la croiser dès demain. Ce n'est rien de grave, j'espère ? » Je soupirai doucement et du me forcer à sourire un minimum, pour ne pas lui donner l'impression que les choses puissent aller si foutrement mal. Parce que non, ce n'était quand même pas si terrible. Enfin en ce moment pas tant que ça quoi.

Mais si l'on considérait le fait que ça durait depuis un tas de mois maintenant, oui, on pouvait songer que c'était sacrément la merde dans notre couple. « Eh bien en fait ... Il faut savoir qu'entre nous, ça n'a jamais été tout beau tout rose ... On a tous les deux de sacrés caractères de merde alors, forcément, ça part souvent au clash. Souvent et très facilement ... Ca part de ... Rien du tout parfois. » Avouai-je doucement, incapable de cacher le fait que, oui pour sûr, ça me peinait énormément. Ne faudrait-il pas être un incroyable crétin pour vivre cette situation, tout à fait normalement et sans ressentir une once de peine ou quoi que ce soit de ce genre ? Dans le fond, bien sûr que oui ...« Qu'est-ce que je disais ! Tu es jaloux, un point c'est tout. » Jaloux ? De sa façon de cuisiner ? Oui, bien sûr que oui. Ca allait de soit, non ? Bon ok, je reconnaissais sans mal que je préférais crever genre en me suicidant, plutôt que de faire une intoxication alimentaire parce qu'elle m'aurait préparé un truc plus bon depuis des lustres. Ou bien, plus simplement, en me faisant manger un truc qui n'aurait jamais du être mangé. Parce que moi je partais du principe qu'une boîte de conserve c'était ok quand on manquait de temps pour cuisiner. Mais pour un repas de temps en temps ! Or, elle, s'était quotidiennement qu'elle mangeait ça. Berk. Mais comment faisait-elle ? « T'as même pas idée ... » Répondis-je sans même prendre la peine de faire semblant en fait. « D'ailleurs, tu veux manger quelque chose ? Je sais que tu as toujours faim alors bon ... Et puis, je dois bien avoir quelques boîtes pour te satisfaire pleinement en te montrant l'étendue de mes talents. » Faussement effrayé par cette idée, j'ouvris grand les yeux et allai même jusqu'à poser une main sur mon coeur, comme si j'étais soudainement pris d'une mortelle crise cardiaque. « Mon Dieu ! Ne me fait jamais plus une blague pareille ! Je te jure que je ne survivrai pas à la prochaine ! » M'exclamai-je sur un ton faussement fataliste. Exagéré ? Hm, vraiment si peu !

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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyLun 26 Aoû - 14:24



i'd rather feel pain than nothing at all.
(shakespeare) ▽ These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder which, as they kiss, consume.
Pendant tant d'années, Rafaello m'avait non seulement caché l'existence de sa petite amie, mais aussi celle d'une fille, qui n'était pas la sienne, mais qu'il considérait sans doute comme tel. Bien évidemment, c'était un choc et je ne doutais pas un seul instant qu'il devait s'en vouloir de ne pas me l'avoir dit plus tôt, et d'avoir attendu qu'elle soit enceinte de lui pour cela, pour la simple et bonne raison que c'était tout lui. Même quand il faisait le bien, et me prouvait encore et encore à quel point il était une personne formidable, il trouvait le moyen de culpabiliser, pour une raison ou pour une autre. Pour le cauchemar que j'avais vécu quelques années plus tôt et qu'il avait réussi à interrompre, il s'en était voulu de ne pas avoir vu ce qu'il se passait sous son nez plus tôt. Apparemment, il n'avait pas changé, et j'avais beau lui dire que cela ne me posait pas tant de problème que cela, du moment qu'il me les présentait enfin je pouvais m'y faire, je voyais bien qu'il se sentait coupable. Et il n'y avait malheureusement rien que je puisse dire ou faire pour qu'il cesse enfin de tout se reprocher. Rafaello était ainsi et rien ne pourrait le faire changer, dans l'immédiat. Enfin, il fallait peut-être que je m'attende à tout, maintenant. Analyssia pouvait le changer de bien des façons, sans que je m'y attende.

Et puis, je le connaissais suffisamment pour savoir que s'il était resté aussi longtemps avec elle, et qu'il était aussi heureux d'accueillir un second enfant au sein de leur famille recomposée, c'était qu'il l'aimait. Sincèrement. Alors, je ne me faisais pas le moindre souci à ce sujet même si ... Rafaello était peut-être un peu moins convaincu que moi. « Eh bien en fait ... Il faut savoir qu'entre nous, ça n'a jamais été tout beau tout rose ... On a tous les deux de sacrés caractères de merde alors, forcément, ça part souvent au clash. Souvent et très facilement ... Ca part de ... Rien du tout parfois. », me confessa-t-il, clairement peiné face à cette relation compliquée qui était la leur. Je lui souris, compatissante, avant de poser une main sur son bras, pour le rassurer. Habituellement, c'était lui qui le faisait, alors, pour une fois que les rôles s'inversaient un minimum, j'étais heureuse de pouvoir être celle qui devait trouver les mots ... « L'essentiel, Raf, c'est que tu l'aimes. ça se voit, tu sais. Et je suppose qu'elle aussi, le sait ... Alors, ça s'arrangera. Il faut juste prendre sur vous et mettre de côté vos caractères de merde, comme tu le dis si bien. », tentai-je maladroitement de le rassurer. Moui, je n'étais vraiment pas habituée à être celle qui rassurait l'autre. J'aurais au moins essayé...

Comme à notre habitude, la conversation tourna rapidement à quelque chose de beaucoup plus léger, et moqueur. C'était un peu notre véritable moyen de communiquer, comme si nous étions trop gênés pour parler sérieusement trop longtemps. Bien sûr, ce n'était pas le cas, puisque je n'avais aucun mal à me confier à Raf sur à peu près tous les sujets, et inversement. Néanmoins, nous avions besoin de ses moments de taquinerie, cela faisait clairement partie de notre quotidien et ce, depuis très longtemps. Oh, et puis, Rafaello semblait adorer se moquer de ma cuisine, jaloux qu'il était ! « T'as même pas idée ... », me mentit-il ouvertement, sans même prendre la peine de mimer un amour fou pour ma cuisine. Pfff. Je ne répondis pas, et me tassai un peu plus dans mon canapé, faussement triste de le voir porter aussi peu d'intérêt à ce que je préparais à manger. En réalité, je m'en fichais pas mal, pour la simple et bonne raison que j'avais conscience de ne pas manger sainement et, généralement, de porter mon choix sur des boîtes aux contenus pas franchement géniaux. C'était quand même mieux que de passer mon temps libre derrière les fourneaux ! « Mon Dieu ! Ne me fait jamais plus une blague pareille ! Je te jure que je ne survivrai pas à la prochaine ! », lança-t-il, moqueur au possible en faisant comme s'il avait frôlé la crise cardiaque. Je levai les yeux au ciel, un petit sourire planté aux coins de mes lèvres et lui jetai un regard exaspéré, un de mes sourcils haussé. « Tu es tellement dramatique. Je mange tout ça tous les jours, et je ne suis pas encore morte, hein. », dis-je, en faisant une moue boudeuse. Je me plaisais très bien ainsi, de toute façon ! « Et puis, tu sais ... Les raviolis en boîte, c'est juste délicieux. », ajoutai-je rapidement avant d'exploser de rire. Parce que non, ça ne l'était définitivement pas ...
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MessageSujet: Re: I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] I'd rather feel pain than nothing at all. [pv Katerina] EmptyMer 11 Sep - 17:39



Katerina  & Rafaello


« L'essentiel, Raf, c'est que tu l'aimes. ça se voit, tu sais. Et je suppose qu'elle aussi, le sait ... Alors, ça s'arrangera. Il faut juste prendre sur vous et mettre de côté vos caractères de merde, comme tu le dis si bien. » C'était malheureusement plus facile à dire qu'à faire. Même si elle ne pouvait pas véritablement s'en douter, puisqu'elle ne nous avait jamais vu ensemble et encore moins quand on se prenait la tête. Ce qui était somme toute logique me semblait-il. Quant à l'idée de mettre nos caractères de merde de côté, c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Nous étions aussi bornés et aussi impulsifs l'un que l'autre, pour sûr. Et ce n'était encore rien en comparaison de tout le reste. En pleine dispute, il pouvait bien nous arriver d'avoir recours à des propos vipérins. Tout était bon pour se faire du mal dans ces moments là. « Mouais, pas si simple que ça. Nous avons pire que des sales caractères ... » Remarquai-je en plissant le nez de façon significative. Au moins, Katerina tentait de me rassurer un tant soit peu. Même si je devais reconnaître qu'elle ne s'y prenait pas très bien. En même temps, c'était mon rôle d'ordinaire, de faire ça. Entre nous deux, c'était moi le type qui veillait à rassurer l'autre et à la faire se sentir bien dans ses baskets. Et fort rarement, pour ne pas dire jamais, l'inverse. Et jusqu'à présent, ça m'allait parfaitement. C'était ainsi que ça avait toujours fonctionné entre nous. Alors inverser les rôles, c'était très bizarre. Mais pas si désagréable que ça d'ailleurs. C'était en quelque sorte un soulagement de prendre la place inverse pour une fois. C'était même carrément libérateur ! Malgré tout, je fus soulagé quand le sujet de conversation changea pour une chose bien moins prise de tête.

Et comme bien souvent, le sujet sur lequel les taquineries fusaient à vive allure, n'était autre que l'incroyable cuisine de ma petite soeur. Oui, c'était purement ironique de ma part de la qualifier d'incroyable. Quoi que non en fait non ça correspondait bien ... Elle était incroyablement mauvaise ! Mais genre, vraiment ! C'était atroce. Je ne comprenais vraiment pas comment elle pouvait se contenter de ... Boîtes et de surgelé. Pour ma part, je n'aurais jamais supporté pareille cuisine. Ce n'était pas pour rien que je cuisinais presque tous les jours. Je préférais très nettement le fait maison. « Tu es tellement dramatique. Je mange tout ça tous les jours, et je ne suis pas encore morte, hein. » Une grimace de profond dégoût déforma les traits de mon visage durant quelques secondes, avant que je ne lâche un long soupir de désolation complète. Non en effet elle n'était pas morte à cause des conneries atroces qu'elle mangeait. « J'suppose que ton organisme s'est habitué à ces atrocités ma foi ... Tu dois avoir un estomac en béton maintenant ! » Plaisantai-je en lâchant un rire franchement amusé. A coup sûr, son estomac ne supporterait pas un vrai repas fait maison, tant ce n'était pas à ça qu'il était habitué. Enfin, j'espérais quand même que non pour elle. « Et puis, tu sais ... Les raviolis en boîte, c'est juste délicieux. » Choqué par une telle annonce et ce, quand bien même elle plaisantait ouvertement, je fis mine de vomir une fois penché en avant sur le canapé. Non mais sérieusement. Elle était complètement givrée ma parole ! « Rien à voir avec des raviolis faits maison ! Je t'en ais déjà fait d'ailleurs ? Parce que tu devrais vraiment goûter ! Après ça, tu ne toucheras plus jamais à une boîte de raviolis ! »

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